Contes populaires d’Afrique (Basset)/41

E. Guilmoto, Éditeur (Les Littératures populaires, tome XLVIIp. 117-118).

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LES RICHESSES DE LA KALA’AH[1]


On raconte qu’une caravane y était venue pour acheter de l’huile. Arrivée à la porte d’El Adjeraoua, cette même Adjeraoua dit aux gens qui la composaient :

— Que voulez-vous ?

Ils lui répondirent :

— Nous désirons acheter de l’huile.

— Combien en voulez-vous ?

— Cent charges, dirent-ils.

Elle donna des ordres à ses serviteurs qui leur vendirent de l’huile jusqu’à concurrence de la quantité demandée, après quoi il en resta une quantité considérable. La caravane emporta l’huile et parvint à un endroit près de Ras el Oued, dans le Riras-Dahras. Mais Adjeraoua, qui avait vendu l’huile, trouva une souris morte dans l’huile qui restait ; elle leur envoya un messager pour leur dire que l’huile qu’ils emportaient était corrompue, de revenir en prendre d’autre et de jeter celle qu’ils avaient, à l’endroit où ils se trouvaient, à Ras el Oued. Ils revinrent et elle leur mesura la même quantité d’une autre huile. C’est pourquoi le lieu où ils ont jeté l’huile, nommé Ras el Oued, a été appelé Merdj ez Zit (pré de l’huile), nom qu’il porte encore aujourd’hui.



  1. Méquesse, Notice sur la Kalaa des Beni Hammad, Revue Africaine, Alger, Jourdan, t. XXX, 1886, p. 302.