Contes populaires d’Afrique (Basset)/14

E. Guilmoto, Éditeur (Les Littératures populaires, tome XLVIIp. 45).

e) Berbères du Sénégal.

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LA GUEULE TAPÉE, LA HYÈNE ET LE LION[1]


On raconte que la gueule tapée alla un jour à la chasse et trouva un œuf. Elle le mit entre ses pattes, le poussa avec la tête, puis se traîna sur le dos jusqu’à ce qu’elle arriva à une marmite où elle voulait faire cuire l’œuf pour son fils.

Tandis qu’elle soulevait la marmite, arriva une hyène qui voulut la prendre. Elle frappa la gueule tapée, lui arracha son plat et voulut chercher, pour le manger, un endroit où elle serait seule. Elle songea à la grotte de son aïeule qu’elle se figurait connue d’elle seule.

Elle se leva et y courut rapidement par la route. Mais quand elle y entra, il y avait un lion endormi. La hyène, sans le savoir, posa la marmite sur sa tête. Le lion se leva furieux ; la hyène, qui ne l’avait pas d’abord aperçu, lui dit :

— Voici ce que te donne ma mère.

Puis elle le laissa et se sauva.



  1. René Basset, Nouveaux Contes berbères, p. 9-11.