Comptes rendus de l’Académie des sciences/Tome 1, 1835/21 décembre



SÉANCE DU LUNDI 21 DÉCEMBRE 1835.
PRÉSIDENCE DE M. Ch. DUPIN.



CORRESPONDANCE.

M. Henry adresse un paquet cacheté pour être déposé aux archives.

M. Demonville transmet un nouveau mémoire sur l’astronomie.

L’Académie ayant appris, par la lecture de la première phrase du mémoire, que, suivant M. Demonville, le soleil n’est qu’à 3000 lieues de distance de la terre ; que d’après lui, aussi, dans les anciennes observations de parallaxe faites au cap de Bonne-Espérance et à Berlin, Lacaille et Lalande n’observaient pas la même lune, a refusé de nommer des commissaires.

Météorologie.Aurore boréale observée à Nîmes.

L’aurore boréale dont M. Arago avait soupçonné l’existence dès la matinée du 18 novembre dernier, et cela d’après les mouvemens irréguliers de l’aiguille aimantée, a été observée à Nîmes par M. Valz, entre 8 et 10 heures du soir. À 9 heures, pendant le maximum d’intensité du phénomène, des rayons rouges s’élevaient jusqu’au zénith. On voyait à l’horizon un espace rayonnant assez vif. Il ne se forma point d’arc.

Mécanique.Lettre de M. Jobard (de Bruxelles) sur un soufflet employé au Japon, suivant M. Breton de Nantes, et dans lequel le moteur est la force élastique de la vapeur d’eau.

Les Japonais se sont tellement identifiés, depuis quelques années, avec les sciences et les arts de l’Europe, ainsi qu’on a pu le voir dans le compte que nous avons rendu (p. 193) du voyage de M. Siebold, qu’il faudra maintenant ne pas trop se hâter de leur attribuer les inventions qu’on trouvera en usage dans leurs usines ou qui seront seulement décrites dans leurs ouvrages.

Météorologie.Météore lumineux observé à Lille (département du Nord).

M. Arago annonce que M. Delezenne, régent au collége de Lille, a observé le 13 novembre dernier (l’heure n’est pas indiquée) « une étoile filante, plus grande et plus brillante que Jupiter, et qui laissait derrière elle une traînée d’étincelles semblable en tout point à la traînée qui suit une fusée à baguette. Le météore se dirigeait du sud-ouest au nord-est. »

On se rappelle, sans doute, que l’incendie d’une grange, près de Belley, eut lieu précisément dans la nuit du 13 novembre. On n’aura pas non plus oublié combien cette date mérite de fixer l’attention des observateurs.

Astronomie.Perturbations de la comète de Halley.

M. Valz écrit à M. Arago que les calculs de M. Rosenberg et ceux de M. de Pontécoulant ne s’accordent pas, quoique ce dernier géomètre l’annonce dans sa communication à l’Académie du 23 novembre dernier. M. de Pontécoulant regrettait que l’astronome allemand n’eut pas donné séparément les perturbations résultantes de l’action de chacune des petites planètes pour la période de 1682 à 1759. M. Valz répond que ces perturbations ont été publiées dans le no 250 des Astronomische Nachrichten de M. Schumacher, et qu’en les examinant avec attention, on reconnaît qu’au lieu de se compenser elles s’ajoutent en très grande partie.

Physique du globe.Lettre de M. Longchamp sur la nature chimique des sources thermales des Pyrénées.

« M. Cordier a communiqué, dans la dernière séance de l’Académie, quelques particularités observées par M. Philippe, pendant le tremblement de terre qui s’est fait ressentir dans les Pyrénées, le 27 octobre dernier. Au nombre des phénomènes signalés, se trouve un dégagement d’odeur sulfureuse, que M. Cordier a cru devoir attribuer aux nombreuses sources sulfureuses qui se présentent sur tous les points des Pyrénées. J’aurai l’honneur d’observer que j’ai fait voir dès 1821 (Ann. de Ch. et de Phys.) qu’il ne se dégage pas de vestige d’hydrogène sulfuré des sources des Pyrénées, mais seulement de l’azote pur, et je suis revenu amplement sur ce sujet dans un mémoire lu devant l’Académie, le 20 juillet 1834 (sur les gaz qui se dégagent des eaux thermales) ; enfin, j’ai publié en 1832 le résultat de l’analyse de quelques sources sulfureuses des Pyrénées (Annuaire des eaux minérales), et ce résultat se trouve encore consigné dans un mémoire lu devant l’Académie des Sciences, le 12 août 1833 (Considérations sur la constitution intérieure du Globe, etc.) : il constate qu’il n’y a pas vestige d’hydrogène sulfuré dans les eaux des Pyrénées, mais seulement du sulfure de sodium et de la soude caustique libre ou seulement combinée avec la silice.

» Je ne puis pas nier qu’il se soit fait sentir une odeur sulfureuse au cirque de Troumouse ; mais je dis seulement qu’elle ne provient ni des sources, ni du sol, qui est primitif, ni d’aucune crevasse, car il n’en existe pas dans les Pyrénées, comme on en observe dans les pays volcaniques ; enfin, si l’on a réellement senti une odeur sulfureuse, elle s’est produite dans l’air, par une réaction quelconque qui se sera passée entre ses éléments. »

M. Cordier répond à cette communication, qu’il est très disposé à s’en rapporter à M. Longchamp sur tout ce qui peut être relatif à la composition chimique des sources minérales des Pyrénées ; qu’au surplus, en appelant ces sources sulfureuses, il s’était conformé à une ancienne dénomination et sans prétendre en aucune manière qu’il y eût dégagement d’hydrogène sulfuré.

Physique du globe.Température de la terre croissante avec la profondeur.

M. Mulot fore, en ce moment, à l’abattoir de Grenelle, et aux frais de la ville de Paris, un puits artésien qui est déjà parvenu à la profondeur de 250 mètres (c’est près de deux fois et demi la hauteur de la flèche des Invalides). Dimanche dernier, M. Arago y a fait descendre un thermomètre à maxima, contenu dans un fort cylindre en cuivre, fermé à ses deux bouts et destiné à prévenir les déformations que l’instrument eût certainement éprouvées sans cela par la pression de l’eau. Retiré ce matin du fond du trou, le thermomètre marquait +20°,0 centigrades !

En comparant ce nombre à +10°,6, qu’on regardait jadis comme la température moyenne de Paris, et supposant l’accroissement de chaleur proportionnel à la profondeur, on trouve que

1° centigrade correspond à un enfoncement de 26m,6 (81pi,9).

Si l’on prenait +11°,0 pour la température moyenne de Paris, ce nombre, qui est, à ce qu’on croit, un tant soit peu trop fort, comparé aux 20 degrés du fond du puits, donnerait :

1° pour 27m,8 (85pi,6).
L’expérience sera répétée au fur et à mesure de l’avancement du travail.

Il n’est pas inutile de faire remarquer que, s’il y avait erreur dans la détermination précédente de la température du fond du puits foré de l’abattoir de Grenelle, par l’effet des courants qui pourraient s’établir dans la longue colonne liquide dont il est rempli en très grande partie, cette erreur n’aurait pu que diminuer les 20° de température qu’on a trouvés.

Les personnes qui s’étonnent que la ville de Paris fasse continuer le sondage avec tant de persévérance, n’ont probablement pas songé à une application très utile qui pourra être faite de la nappe liquide inférieure à la craie, dans le cas fort probable où, comme à Elbeuf, elle s’élèvera notablement et en grande abondance au-dessus du sol.

Supposons que cette nappe, il faille aller la puiser à 500 mètres. En divisant 500 par 26,6, on a pour quotient 18,8. Ce nombre, ajouté à 10°,6, température moyenne de la surface à Paris, donne 29,4 ; c’est donc à la température d’environ 30° centigrades que l’eau jaillirait de terre ; or, qui ne voit tout le parti utile et économique qu’on pourrait tirer d’une grande masse inépuisable de liquide à +30°, pour échauffer des serres, des prisons, des hôpitaux, etc. ? Il suffirait, évidemment, pour cela, de la faire circuler dans des tuyaux convenablement disposés.

Cette seule observation montrera, je l’espère, que l’expérience en cours d’exécution à Grenelle, envisagée même sous le seul rapport économique, a plus de portée qu’on ne semblait disposé à le croire.

Astronomie.Changements de forme dans la comète de Halley.

M. Amici écrit à M. Arago pour lui rendre compte des observations faites à Florence qui lui paraissent avoir de l’analogie avec les remarques recueillies à Paris et dont tous les journaux ont parlé.

Le 12 octobre, la comète, à l’œil nu, paraissait à M. Amici plus brillante que les étoiles de la grande Ourse. Sa queue avait plus de trois degrés de longueur. Dans la lunette, le noyau était rond, bien terminé et d’environ quatre minutes de diamètre. Vers la portion de ce noyau opposée à la queue, ou bien opposée au Soleil, car c’est la même chose, on voyait six rayons très vifs qui s’étendaient à des distances inégales dans la nébulosité dont le prolongement eut abouti au centre du noyau.

Les jours suivants, ces rayons avaient totalement disparu. Le 16 on remarqua seulement que le noyau ne paraissait plus circulaire. L’allongement (M. Amici le porte à de minute) s’était opéré vers la région où le 12, on avait vu les rayons se former.

Physique.Observations et expériences relatives à la théorie de l’identité des agents qui produisent la lumière et la chaleur rayonnante ; par M. Melloni.

(M. Melloni, inscrit depuis trois semaines pour la lecture d’un mémoire, voyant que les nombreuses affaires dont l’Académie est toujours surchargée à la fin de l’année, ne lui permettraient pas de communiquer d’ici à long-temps son travail aux physiciens, s’est déterminé à le présenter comme un article de correspondance. En conséquence, M. Arago en a rendu compte aujourd’hui, au commencement de la séance, mais en se bornant toutefois à la partie expérimentale. Ce qu’on va lire est non l’extrait fait par le secrétaire perpétuel, mais le mémoire même de M. Melloni.)

« Parmi les hypothèses que l’on a proposées pour expliquer le rayonnement de la chaleur, il en est une extrêmement simple, qui a reçu dernièrement des modifications et des développements très ingénieux de la part de M. Ampère. Elle consiste à considérer la chaleur rayonnante comme une série d’ondulations excitées dans l’éther par les vibrations des corps chauds. Ces ondulations seraient plus longues que les ondes qui constituent la lumière, si la source calorifique est obscure : mais dans le cas des sources qui sont en même temps calorifiques et lumineuses, il y aurait toujours un groupe d’ondes possédant simultanément les deux propriétés de chauffer et d’illuminer.

» Ainsi, dans cette manière de voir, aucune différence essentielle n’existerait entre le calorique rayonnant et la lumière. Une série très étendue d’ondulations éthérées donnerait la sensation de la chaleur en tombant sur les diverses parties de notre corps : un nombre plus restreint de ces mêmes ondulations calorifiques, seraient douées de la faculté d’imprimer à la rétine un mouvement vibratoire propre à exciter la sensation de la lumière.

» On n’avait pas encore assigné de cause à la brusque transition des ondes purement calorifiques, aux ondes plus courtes qui sont en même temps calorifiques et lumineuses. M. Ampère en a trouvé une très plausible dans les phénomènes qu’offre la transmission immédiate de la chaleur terrestre par l’eau.

» Si l’on chauffe un boulet de fer à diverses températures, et qu’on le présente successivement à un thermoscope très sensible, placé derrière une couche, de 3 à 4 millimètres, d’eau pure ou chargée d’un sel quelconque, le thermoscope ne donne aucun signe d’échauffement, tant que la masse métallique se conserve obscure : mais il accuse une légère transmission calorifique aussitôt que le boulet devient d’un rouge bien décidé. Or l’œil contient une certaine quantité d’humeur aqueuse. Les mêmes faits d’absorption et de transmission se passeront donc dans l’intérieur de cet organe qui ne laissera parvenir sur la rétine que la série d’ondes donnant le calorique lumineux.

» On comprend bien, dans la supposition d’identité entre les deux agents, pourquoi les rayons calorifiques se propagent en ligne droite, et pourquoi ils se réfléchissent en formant l’angle de réflexion égal à l’angle d’incidence.

» Il est vrai qu’une disparité remarquable, quant au mode de propagation, se manifeste lorsque le rayonnement calorifique et le rayonnement lumineux viennent frapper la surface des corps diaphanes solides et liquides : car alors une portion seule de chaleur rayonnante traverse immédiatement le milieu, comme la lumière, tandis que l’autre se transmet lentement de couche en couche. Mais on peut se rendre raison, jusqu’à un certain point, de ce phénomène, en admettant que la chaleur ordinaire de conductibilité consiste en un mouvement vibratoire imprimé par les ondulations éthérées de toutes longueurs aux molécules antérieures, du milieu, et propagé ensuite de proche en proche jusqu’à la surface postérieure.

» Des considérations tirées de la diversité de longueur entre les ondulations de l’éther, peuvent expliquer les deux transparences spécifiques très distinctes que l’on observe dans les corps relativement aux rayons de chaleur et de lumière. Ainsi l’on concevra pourquoi certaines substances sont très peu diathermanes quoique parfaitement limpides, si l’on admet qu’elles interceptent toutes les ondes obscures dont la somme des intensités sera supposée beaucoup plus grande que celle des ondes lumineuses jusque dans les rayonnements des flammes les plus brillantes. On verra, d’autre part, la cause de la diathermanéité de certains milieux complétement opaques, dans la supposition qu’ils se laissent traverser par des groupes particuliers d’ondulations obscures.

» Nul doute que l’hypothèse de l’identité ne suffise à l’explication d’un grand nombre de faits généraux. Elle n’embrasserait pas cependant tous les cas particuliers, et conduirait même à d’assez fortes objections, si l’on en venait à une discussion numérique des expériences de transmission. Mais je crois inutile d’entrer dans des détails sur ce sujet, car les phénomènes dont je vais avoir l’honneur d’entretenir l’Académie, me semblent montrer jusqu’à l’évidence que la lumière et le calorique rayonnant sont des effets directement produits par deux causes différentes.

» Si l’on décompose un faisceau de rayons solaires par un prisme de sel gemme, et qu’on mesure le degré de chaleur propre aux diverses bandes qui composent le spectre, en allant de la partie la plus réfractée, à celle qui l’est moins, on trouve que la température augmente du violet au rouge, et continue encore à s’accroître au-delà dans l’espace obscur jusqu’à une distance de la limite rouge à peu près égale à celle du jaune : après quoi il y a décroissement assez rapide et cessation complète d’action calorifique sensible, lorsqu’on arrive à la bande obscure dont l’éloignement par rapport au rouge est d’environ de la longueur du spectre lumineux.

» On sait que les ondulations éthérées se réfractent d’autant plus qu’elles sont plus courtes. Dans la partie obscure il n’y a que des ondes purement calorifiques qui vont en se raccourcissant à mesure qu’on approche davantage de la limite rouge. Lorsqu’on pénètre dans la partie lumineuse, le raccourcissement des ondes continue encore du rouge au violet : mais n’oublions pas que dans la théorie de l’identité, chaque couleur simple provient d’une onde qui produit en même temps et par le même mode de vibration, de la chaleur et de la lumière.

» Maintenant, que l’on fasse passer toutes les parties du spectre par une couche d’eau de 2 à 3 millimètres renfermée entre deux lames de verre, et que l’on prenne les températures des rayons émergents ; on trouvera le maximum de température et la dernière limite obscure, rapprochés de la limite rouge. Ces effets seront plus marqués si la couche d’eau est plus épaisse. Le maximum se trouvera sur la bande rouge pour une couche d’environ 4 millimètres. En continuant à augmenter l’épaisseur du liquide interposé, on verra le maximum marcher toujours dans le même sens, et passer successivement sur les diverses parties du rouge, de l’orangé et du jaune. Il vient se fixer au commencement du vert lorsque les rayons ont traversé une couche d’eau de 300 millimètres d’épaisseur.

» La limite obscure se trouve alors beaucoup plus rapprochée de la limite rouge que dans le cas du spectre normal ; mais il existe encore un intervalle appréciable entre les deux ; intervalle qui est nécessairement plus grand pour les couches d’eau de 8 à 10 millimètres… Nous en conclurons qu’une portion de la chaleur obscure lancée par le Soleil, traverse des épaisseurs assez grandes de ce liquide, et parvient sans aucun doute sur la rétine à travers l’humeur aqueuse de l’œil sans y exciter pour cela la sensation de la lumière.

» Mais continuons l’exposition des changements opérés dans la constitution calorifique et lumineuse du spectre solaire par interposition des substances diaphanes.

» Si au lieu d’eau on emploie une simple lame de verre, les mêmes variations se reproduisent sur une échelle un peu moins étendue, c’est-à-dire que la dernière limite obscure du spectre normal et le maximum de température, marchent vers la partie la plus réfractée d’une quantité moindre que pour une couche égale d’eau.

» Dans tous les cas, les rapports d’intensité lumineuse existants entre les diverses parties du spectre, restent invariables à cause de la transparence des milieux traversés par les rayons solaires.

» Mais que l’on ôte la lame de verre incolore, et qu’on y substitue un verre coloré : le spectre lumineux sera totalement altéré. Si l’on emploie un verre bleu de cobalt, par exemple, l’orangé disparaît ainsi qu’une grande partie du vert et le milieu du rouge ; de manière que le spectre présente alors une série de zones lumineuses plus ou moins intenses, d’inégale largeur, entremêlées de bandes obscures. Un verre d’un beau violet efface ordinairement l’orangé et le jaune, et ne laisse que le rouge d’un côté, le bleu et l’indigo de l’autre. Enfin, un verre rouge ne livre passage qu’aux rayons de même couleur et intercepte presque complétement tous les autres.

» Or, en étudiant la distribution de la chaleur des bandes obscures et lumineuses si bizarrement accouplées dans ces différentes modifications du spectre, on trouve que l’énergie calorifique est plus ou moins diminuée selon la nature du verre interposé ; mais le maximum reste toujours à peu près dans la même position au-delà du rouge, dans l’espace obscur, et les températures des zones successives décroissent constamment de chaque côté avec la plus grande régularité. Ainsi, malgré l’interposition des verres de couleur, l’intensité de la chaleur va sans cesse en augmentant du violet au rouge, tandis que l’intensité de la lumière subit des variations très irrégulières, qui rendent une zone donnée tantôt plus forte tantôt plus faible que la zone suivante.

» Faisons abstraction de ce qui se passe dans la partie obscure, et fixons notre attention sur la partie visible du spectre normal où chaque bande lumineuse est accompagnée d’une bande calorifique douée de la même réfrangibilité. Que voyons-nous ? D’un côté des milieux incolores qui n’exercent aucune action sur les rayons lumineux, et altèrent totalement les relations d’intensité des rayons calorifiques concomitants. De l’autre, des milieux colorés, qui changent tout-à-fait les énergies relatives des rayons lumineux, sans altérer la régularité des rapports qui existent entre les rayons calorifiques correspondants.

» Mais si les deux effets de chaleur et de lumière étaient produits par le même mode d’ondulation éthérée, il est évident qu’à une réduction de force éprouvée par un rayon donné de lumière simple, devrait correspondre une réduction exactement proportionnelle dans le rayon de chaleur qui possède la même réfrangibilité. Or, non-seulement les variations d’intensité, introduites dans chacun des deux agents par l’interposition de certains milieux incolores et colorés, ne se correspondent pas dans toute la partie lumineuse du spectre, mais souvent elles ont lieu en sens contraire. Donc la lumière et le calorique rayonnant doivent leur origine immédiate à deux causes distinctes[1].

» Cela étant admis, on conçoit la possibilité de séparer complétement la lumière de la chaleur. C’est aussi ce que j’ai obtenu, tant pour les feux terrestres que pour les rayons solaires. Le procédé de séparation est extrêmement simple : il consiste à faire passer le rayonnement des sources lumineuses, par un système de corps diaphanes qui absorbent tous les rayons lumineux : les seules substances que j’aie employées jusqu’à présent, sont l’eau et une espèce particulière de verre vert coloré par l’oxide de cuivre. La lumière pure émergente de ce système, contient beaucoup de jaune et possède cependant une teinte verte bleuâtre : elle ne donne aucune action calorifique sensible, aux thermoscopes délicats, lors même qu’on la concentre par des lentilles de manière à la rendre tout aussi brillante que la lumière directe du soleil. »

Après avoir fait ressortir ce qu’il y a de capital dans l’expérience à l’aide de laquelle M. Melloni prouve que les rayons solaires peuvent, en conservant toutes leurs propriétés lumineuses, perdre, au contraire, toutes leurs facultés calorifiques, M. Arago remarque qu’il y a un autre point de vue sous lequel la question pourrait être envisagée. Suivant lui, il serait important de rechercher si les procédés employés par M. Melloni, ou si des moyens analogues, ne conduiraient pas à priver aussi les rayons solaires de leurs facultés chimiques ; si, en un mot, des trois propriétés que possède la lumière quand elle nous arrive du soleil : 1o. celle d’éclairer ; 2o. celle d’échauffer ; 3o. celle de détruire ou de déterminer des combinaisons chimiques, on ne pourrait pas lui enlever les deux dernières, et ne lui conserver que la propriété éclairante.

« Cette expérience, ajoute M. Arago, me semble devoir conduire à des conséquences curieuses, et j’ai presque cédé, la semaine dernière, à la tentation de la faire. Mais comme il serait possible que M. Melloni y eût aussi pensé, quoiqu’il n’en parle pas dans son mémoire, il m’a paru que je ne devais donner aucune suite à mon projet avant d’avoir consulté le savant physicien italien. »

M. Biot prend la parole et dit : « Que l’expérience proposée par M. Arago, lui semble déjà indiquée dans le rapport fait par la commission qui a été chargée d’examiner l’ensemble des travaux de M. Melloni sur la chaleur rayonnante. »

Après une explication amicale et toute scientifique entre M. Biot et M. Arago, il a été reconnu, d’un commun accord, que l’expérience indiquée comme désirable dans le rapport de la commission, a un but différent de celle que M. Arago a proposée ; car ce but serait d’isoler dans le flux purement calorifique, les rayons qui sont spécialement aptes à produire des combinaisons.

Les deux académiciens ont désiré que cet éclaircissement se trouvât inséré dans le Compte Rendu de cette séance même[2].

MÉMOIRES PRÉSENTÉS.
Anatomie.Anomalies anatomiques nombreuses de l’appareil central de la circulation, n’ayant donné lieu pendant la vie à aucun symptôme particulier ; par M. Chassinat.
(Commissaires, MM. Double, Breschet.)

« Le sujet de cette observation est une petite fille qui naquit à terme, affectée d’une hépatocèle ombilicale. Après avoir vécu douze jours, elle succomba à une gastro-entérite, à l’hôpital de la Faculté de médecine, le 19 septembre 1835.

» Dans les détails nécroscopiques que j’ai l’honneur de présenter à l’Académie, je n’ai mentionné que ce qui a rapport aux organes circulatoires, me réservant de parler dans une autre circonstance de la tumeur herniaire.

» Le cœur, d’un volume plus considérable que ne semblait le comporter la stature et l’âge du sujet, avait trois cavités ventriculaires distinctes.

» Le ventricule gauche était à l’état normal, ainsi que la valvule mitrale, et la cloison qui le séparait du ventricule droit. Il s’ouvrait dans l’aorte comme à l’ordinaire.

» Mais le ventricule droit était double. De ses deux cavités, l’une était antérieure et plus petite que l’autre, qui était latérale et un peu postérieure. Séparées dans leur moitié inférieure par une cloison peu épaisse, ces deux cavités s’ouvraient l’une dans l’autre, à leur partie supérieure, par une ouverture à bords arrondis et lisses, surtout à la partie gauche ; cette ouverture avait environ trois lignes de diamètre. La cavité postérieure communiquait avec l’oreillette droite qui s’y ouvrait, comme à l’ordinaire, avec son appareil valvulaire à l’état normal. La cavité antérieure s’ouvrait dans l’aorte, au-dessous des valvules sigmoïdes, qui avaient la forme, l’étendue et le nombre ordinaires. De cette manière, cette cavité communiquait avec le ventricule gauche au moyen d’une ouverture elliptique, circonscrite inférieurement par une espèce d’arête lisse et polie formée par la partie supérieure de la cloison ventriculaire.

» L’aorte naissait donc à la fois du ventricule gauche et du ventricule droit. Ce vaisseau, à son origine, avait un diamètre beaucoup plus considérable qu’il n’aurait dû l’être, proportionnellement aux autres parties de l’appareil circulatoire ; ce diamètre avait cinq lignes environ. Le calibre de l’artère augmentait encore à une ligne au-dessus des valvules sigmoïdes, et là, du côté droit, existait une dilatation comme anévrismale assez considérable pour faire une saillie d’une ligne au moins au-dessus du niveau du reste du vaisseau. La dilatation portait sur les trois tuniques de l’artère, lesquelles du reste n’étaient nullement altérées dans leur texture. En un mot, on trouvait là une image en petit de ces dilatations de l’aorte, près de son origine, que l’on observe chez certains vieillards affectés d’hypertrophie du ventricule gauche du cœur ; dilatations qui dépendent du choc trop violent du sang contre les parois du vaisseau. Ici la dilatation était due absolument à la même cause : le sang frappait avec trop de force l’aorte, pour la résistance qu’elle pouvait offrir, non pas par suite d’une hypertrophie du ventricule gauche, mais parce que ce liquide se trouvant projeté à la fois par les deux ventricules, sa force d’impulsion, comme on le comprend aisément, devenait alors double de ce qu’elle eût été dans l’état de bonne conformation du cœur ; et ainsi elle se trouvait être au moins égale à celle qui eût existé, si le ventricule gauche eût été frappé d’une notable hypertrophie. L’aorte dans le reste de son étendue, et les branches qui en partent, n’offraient rien de particulier à noter.

» Le canal artériel encore ouvert, pouvait admettre une forte plume de corbeau ; il se continuait immédiatement avec l’artère pulmonaire du côté gauche, laquelle avait un volume normal. Un peu au-dessous se trouvait le point d’union de l’artère pulmonaire du côté droit, plus considérable que celle du côté gauche, et du tronc artériel pulmonaire principal.

» Ce tronc artériel pulmonaire n’était qu’à l’état rudimentaire : il consistait seulement en un petit cordon fibro-celluleux d’un demi-pouce de longueur au plus, dont le volume allait en diminuant de haut en bas, depuis une ligne jusqu’à une demi-ligne de diamètre environ qu’il présentait à son milieu, pour s’élargir un peu dans le reste de son étendue. Sa cavité était infundibuliforme ; elle n’existait que jusqu’à une ligne et demie ou deux lignes au-dessus de son point d’origine. Ses parois, flasques, minces, affaissées, offraient à peine, surtout inférieurement, la consistance des parois veineuses. Ce rudiment d’artère pulmonaire naissait de la partie supérieure et gauche de la cavité antérieure du ventricule droit décrite précédemment ; elle ne s’ouvrait pas dans cette cavité : un petit cul-de-sac à peine apercevable indiquait où aurait dû exister son ouverture.

» Certainement le système vasculaire artériel nous a offert des anomalies anatomiques bien curieuses ; mais des faits de ce genre ont déjà été observés, et un grand nombre se trouvent consignés dans les annales de la science. Seulement, ce qu’il pourrait y avoir de remarquable ici, ce serait la réunion de plusieurs de ces vices de conformation sur le même sujet, ce qui, au reste, a encore été rencontré, quoique plus rarement. Mais je ne sache pas qu’il existe un seul exemple bien constaté de ce que va nous montrer la dissection de l’appareil veineux central.

» L’oreillette droite avait une capacité considérable et presque double de celle de l’oreillette gauche ; elle était tapissée, dans presque toute son étendue, par une concrétion fibrineuse membraniforme, jaunâtre, consistante, d’une demi-ligne d’épaisseur dans certains points, adhérente aux colonnes charnues, dont elle remplissait exactement les intervalles anfractueux. À ces caractères, il faut différencier cette petite masse fibrineuse de ces concrétions polypiformes qui se rencontrent si souvent sur les cadavres, dans les cavités du cœur et des gros vaisseaux, et qui sont dues à une coagulation du sang survenant après la mort, ou tout au plus dans les derniers instans de la vie. Celle que je viens de décrire était certainement beaucoup plus ancienne. Elle se prolongeait jusque dans la cavité postérieure du ventricule droit, qui en contenait des lambeaux.

» Le trou de Botal, largement ouvert, pouvant admettre l’extrémité du petit doigt, faisait communiquer les deux oreillettes, de manière à n’en former, pour ainsi dire, qu’une même cavité, à peine interrompue à son niveau par un petit diaphragme circulaire très peu saillant, à bords lisses et polis.

» Les veines caves s’ouvraient dans l’oreillette droite comme à l’ordinaire. Leurs orifices ne présentaient rien de particulier, ainsi que la valvule d’Eustache, qui offrait seulement l’étendue remarquable qu’elle a naturellement à cet âge, en proportion des autres parties.

» L’oreillette gauche ne recevait qu’une veine pulmonaire ; elle venait du poumon gauche ; elle était volumineuse. Le système pulmonaire du côté droit se réduisait aussi à un vaisseau unique qui, au lieu de se rendre dans l’oreillette gauche (et c’est là cette anomalie que je crois n’avoir jamais été observée), se séparait de la base du poumon, à sa partie inférieure et un peu antérieure, après avoir existé indivis dans une étendue de 2 à 3 lignes environ dans le parenchyme de l’organe ; puis ce tronc veineux, de la grosseur d’une plume à écrire ordinaire, traversait le diaphragme par une ouverture particulière, et venait se confondre avec la veine cave ascendante, au-dessus du point d’union de ce vaisseau avec les veines sus-hépatiques.

» La veine cave ascendante continuait son trajet à gauche de la veine que je viens de décrire, en formant avec elle un angle très aigu. Elle traversait le diaphragme par l’ouverture qui lui est propre, et se rendait à l’oreillette droite, comme déjà je l’ai dit.

» De cette manière, cette oreillette, outre le sang veineux des parties inférieures et supérieures du corps, apporté par les deux veines caves, recevait encore le sang artérialisé par le poumon droit. N’est-ce pas à cette surabondance de sang reçu par elle, qu’il faut attribuer cette notable dilatation dont elle était le siége ? Et ne pourrait-on pas attribuer à une stase du sang nécessaire alors, par suite de la diminution de contractilité de l’oreillette dépendant de sa dilatation, cette concrétion sanguine déjà ancienne et presque organisée que renfermait sa cavité ? Je crois qu’à ces deux questions, on peut répondre par l’affirmative.

» L’appareil circulatoire du foie et des autres viscères n’offrait rien d’anomal. Il en était de même de l’appareil respiratoire.

» De ces vices d’organisation du système vasculaire sanguin, résultait un mélange complet du sang artériel et du sang veineux. En effet, il y avait communication des deux ventricules, qui poussaient simultanément le sang qu’ils contenaient dans l’aorte. Une partie de ce sang, à moitié veineux, à moitié artériel, était envoyée aux poumons par le canal artériel, persistant et destiné à suppléer le tronc de l’artère pulmonaire oblitéré et à l’état rudimentaire ; l’autre portion allait aux différens organes, en suivant les ramifications de l’aorte. En outre, le sang revivifié par le poumon gauche, revenait à l’oreillette gauche, et se mêlait, par le trou de Botal, largement ouvert, avec celui que contenait l’oreillette droite, lequel, à son tour, n’était pas entièrement noir ; car il résultait du mélange du sang apporté par les deux veines caves et les artères coronaires du cœur, avec le sang revivifié par le poumon droit et versé dans la veine cave ascendante, par la veine pulmonaire droite. Je le répète donc : le mélange du sang artériel avec le sang veineux était le plus complet possible, et pourtant la respiration, durant la vie, s’était effectuée normalement ; l’hématose n’avait paru en rien altérée, et à aucune époque on n’aperçut la plus petite trace de cyanose. Sous ce dernier rapport, cette observation aurait certainement paru bien étonnante, il y a quelques années, surtout avant la publication du mémoire de M. Louis ; mais aujourd’hui la question n’en est plus là, et l’on serait peut-être tenté de regarder comme rares et extraordinaires, non plus les cas où la communication du système à sang rouge et du système à sang noir (sans complication toutefois d’une autre altération du cœur) n’a pas été accompagnée de cyanose, mais bien ceux dans lesquels ces deux phénomènes ont existé simultanément, et comme conséquence évidente et immédiate l’un de l’autre. »

Mécanique.Mémoire sur les roues hydrauliques ; par M. A. Morin, capitaine d’artillerie.

Le mémoire de M. Morin renferme les résultats des expériences qu’il a eu l’occasion de faire à diverses époques sur les roues hydrauliques, avec le frein dynamométrique de M. de Prony.

Les 1er, 2e et 3e chapitres de ce mémoire sont relatifs à trois roues à aubes planes, exactement emboîtées dans des coursiers en partie circulaires, et entre des limites qui correspondent à peu près à tous les cas de la pratique. La comparaison des résultats de l’expérience avec ceux de la théorie de ces roues, a conduit M. Morin à une formule usuelle, qui représente à moins d’un quinzième près l’effet utile qu’elles produisent. Malgré cet accord, qui résulte de trente-quatre expériences, l’auteur se propose de compléter prochainement sur des roues de côté bien établies cette partie de son travail.

Les 4e, 5e, 6e et 7e chapitres contiennent des expériences sur des roues à augets de 9m,10, 3m,425, 2m,28 et 2m,74 de diamètre, et dont la force a varié depuis 70 chevaux jusqu’à 2. En comparant les résultats de près de cent expériences relatives aux cas les plus ordinaires de la pratique, à ceux que l’on déduit de la théorie ordinaire de ces roues, M. Morin a été conduit à une formule usuelle qui ne diffère de la formule théorique que par un coefficient constant, qui est le même pour toutes ces roues et au moyen de laquelle on représente à près leur effet utile.

Il est néanmoins un cas fréquent qui ne rentre pas dans les limites précédentes, et auquel la théorie ordinaire ne peut nullement s’appliquer ; c’est celui des petites roues à augets à grande vitesse, employées dans les forges, et dont M. Poncelet a donné une théorie, qui, tenant compte de l’effet de la force centrifuge sur le versement de l’eau, et n’étant fondée sur aucune abstraction, devait se trouver tout-à-fait d’accord avec l’expérience. C’est ce qui résulte, en effet, de deux séries d’observations relatées au chapitre 7e, faites sur une roue de ce genre, qui existe aux forges de Framont. L’accord parfait de la théorie et de l’expérience, dit l’auteur, ne laisse rien à désirer pour la complète vérification de cette théorie.

Cette dernière série d’expériences a conduit subsidiairement M. Morin à appliquer et à vérifier la théorie du mouvement des marteaux, en tenant compte des quantités de travail consommées pendant le choc et par les résistances utiles et passives, donnée par M. Poncelet dans ses leçons à l’École de Metz. Cette application a été faite sous la direction de l’auteur, par un élève très distingué de l’École d’application de l’artillerie et du génie, M. Virlet, lieutenant d’artillerie, qui avait été chargé de lever une usine de cette espèce, et les résultats auxquels elle conduit confirment complétement ceux de la théorie.

Médecine.Recherches sur les moyens de recueillir et de conserver le fluide vaccin ; tube pneumatique plus propre à la conservation de ce fluide et pouvant servir également aux vétérinaires pour recueillir et conserver la matière de la clavelée ; par M. Fiard.

(Ce mémoire, suivant le désir de l’auteur, est réservé pour le concours Montyon de 1836.)

Cinquième mémoire sur les hernies, par M. le docteur Thomson.

(Ce travail est renvoyé aux commissaires déjà chargés des premiers mémoires.)

RAPPORTS.
Botanique.Rapport sur un mémoire de M. Lefébure.

Le mémoire de M. Lefébure a pour objet une méthode de classification consistant principalement dans la combinaison des systèmes de Linné et de Tournefort. Les commissaires ont pensé que si l’auteur désire un rapport approfondi, il devra être invité « à développer dans un nouveau travail les modifications apportées par lui à ses précédents mémoires et ouvrages, et à les appuyer de preuves et d’exemples. »


En exécution du réglement, l’Académie a procédé dans cette séance, par voie de scrutin, à la nomination d’un membre de la section de minéralogie et de géologie. Le nombre des membres votans était de 51 ;

M. Élie de Beaumont a réuni 45 suffrages ;
M. Constant Prevost 3
M. Dufrénoy 2
M. Puillon Boblaye 1

La nomination de M. Élie de Beaumont sera soumise à l’approbation du Roi.


L’Académie a décerné dans cette séance,

Le grand prix des sciences physiques, à M. Valentin, professeur à Breslau ;

Deux médailles de la fondation de Lalande,

L’une à M. Dunlop, directeur de l’Observatoire de Sidney, dans la Nouvelle-Hollande ;

L’autre à M. Boguslawski, directeur de l’Observatoire de Breslau, en Silésie ;

Le prix de physiologie expérimentale, à MM. Gaudichaud et Poiseuille.

Une médaille d’encouragement, à M. Martin Saint-Ange ;

Le prix fondé par M. de Montyon, en faveur de celui qui aura rendu un art ou un métier moins insalubre,

À MM. Degousée,
Mulot,
Amoros ;

Une médaille d’encouragement,

À M. Gannal.

Le prochain Compte rendu renfermera, sur ces distributions de prix, des détails qui, aujourd’hui, ne pourraient trouver place ici.

La séance est levée à 5 heures.

A.

Bulletin bibliographique.

L’Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres :

Comptes rendus hebdomadaires des Séances de l’Académie des Sciences, no 20, 1835, in-4o.

Narrative of a second voyage in search of a North-West passage, and of a residence in the arctic regions, during the years 1829–1833 ; by sir John Ross ; London ; 1835, in-4o, avec un appendice in-4o.

Bulletino geologico del Vesuvio e de Campi Flegrei ; par M. Pilla ; nos 2 et 3, in-8o.

Géographie universelle ; par M. Ch. Ritter ; tomes 3 et 4, 1833 et 1835, in-8o. (En allemand.)

Annales de la Société entomologique de France ; tome 4, 3e trimestre, 1835, in-8o.

Suites à Buffon ; 13e livraison, in-8o, 1e et 2e  livraison de planches (cétacés) ; par M. Fréd. Cuvier ; in-8o.

Species général et iconographique des Coquilles vivantes ; par M. Kiener ; 13e livraison, in-4o.

Illustrations de Zoologie ; par M. Lesson ; 18e et 20e livraison, in-8o.

Histoire médicale générale et particulière des Maladies épidémiques ; par M. Ozanam ; 4 vol. in-8o ; Lyon, 1835.

Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux ; tome 7, 5e  livraison, in-8o.

Extrait des Annales des Sciences naturelles. — Mémoire sur un végétal conservoïde d’une nouvelle espèce ; par M. Cagniard-Latour ; in-8o.

Traité de Toxicologie générale ; par M. Anglada ; Montpellier, 1835, in-8o.

Maison rustique du 19e siècle, ou Encyclopédie d’Agriculture pratique ; 4 vol. in-8o. (M. Héricart de Thury est chargé d’en rendre un compte verbal.)

Des Pertes séminales involontaires ; par M. Lallemand ; un vol. in-8o, Paris.

Le Médecin des Femmes ; Manuel pratique ; par M. le docteur D’Huc ; Paris, in-8o.

Anatomie comparée des Poissons mixinoïdes ou clysostomes à palais percé ; par M. Jean Muller ; un vol. in-folio, Berlin, 1835. (En allemand.)

Archives générales de Médecine ; Journal complémentaire des Sciences médicales ; 2e  série, tome 9, in-8o.

Bulletin général de Thérapeutique médicale et chirurgicale ; par M. Miquel ; tome 9, 14e livraison, in-8o.

Journal de Pharmacie et des Sciences accessoires, no 12, 21e année, in-8o.

Gazette médicale ; tome 3, no 51.

Gazette des Hôpitaux ; nos 145–151.

Journal de Santé ; nos 119–121.

Écho du monde savant ; no 90.


  1. Ces deux causes ne sont peut-être elles-mêmes que des effets différents d’une cause unique : la conclusion qui me paraît ressortir évidemment de mes expériences, n’est donc nullement contraire à la théorie générale des ondulations, où l’on suppose que la lumière et la chaleur rayonnante dérivent des mouvements imprimés à l’éther par l’état d’agitation où se trouvent les molécules des corps lumineux et des corps chauds. Seulement il faudra admettre dans cette théorie que les rayons lumineux et les rayons calorifiques, consistent en deux modifications essentiellement distinctes de la manière d’être du fluide éthéré.
  2. Nous avons déjà averti qu’il n’avait été rendu compte à l’Académie, d’une manière détaillée, que de la partie expérimentale du mémoire de M. Melloni. Les analyses de la section théorique, publiées par les journaux quotidiens, ont donné naissance à une réclamation de M. Ampère, dont il sera donné lecture dans la plus prochaine séance ordinaire de l’Académie. Nous nous contenterons de dire ici que, suivant M. Ampère, M. Melloni ne s’est pas fait une idée exacte de la théorie qu’il vient de combattre. M. Ampère n’a jamais prétendu, dit-il, que la longueur des ondes fut la cause de la différence des propriétés qu’on remarque entre la chaleur et la lumière. D’après lui, il y a lieu à établir une distinction entre deux sortes de vibrations, les unes moléculaires, les autres atomiques.