Chapitre IX

LA RÉVOLTE DE L’ARMÉE


La période de dissolution sociale ne pouvait se perpétuer. Le gouvernement avait hâte d’un dénouement, car la persistance de la grève, qui fortifiait les syndicats, avait pour lui des effets croissants de désagrégation et d’épuisement. L’État se trouvait démantelé : tout craquait ; amputé de ce qui avait fait son prestige, — les organismes vitaux de la société, — il se trouvait presque réduit aux seuls organismes de répression : magistrature, prisons, police… Il avait aussi l’armée, — seulement, la fidélité en était de plus en plus problématique.

Voulant en finir avec l’insurrection, le pouvoir résolut de proclamer l’état de siège. Il eut l’approbation du Parlement. Ce n’avait qu’une importance de forme. Les Chambres n’étaient qu’un résidu qui se survivait ; affolées, voyant rouge, elles pouvaient, au cours de leurs interminables séances, discuter, décider, voter des résolutions et des ordres du jour, — l’intérêt était ailleurs. Elles ne représentaient plus rien. Le parlementarisme agonisait.


Quoique résolu à l’œuvre sanglante de la répression implacable et féroce, le gouvernement était perplexe. Le mouvement révolutionnaire qu’il voulait écraser avait ceci de typique que, n’étant pas centralisé, son éparpillement rendait l’opération plus ardue. Sur quels points convenait-il de porter l’effort décisif ? Occuper militairement le siège de la C.G.T., et même la Bourse du travail ne rapprocherait guère de la solution. Faire emprisonner les principaux militants, les membres des comités et des commissions ? Il l’avait déjà tenté, sans résultats appréciables. Les arrestations, qu’il avait réussi à faire opérer — et elles étaient nombreuses ! — n’avaient rien désorganisé. Les membres incarcérés avaient été remplacés automatiquement, — plusieurs fois de suite en certaines organisations — sans qu’il en soit résulté ni désagrégation, ni même flottement.

À la suite de ces coups de force, pour parer à leur renouvellement, les Comités de grève avaient pris leurs précautions : ils siégeaient en permanence dans les salles de réunion où, jour et nuit, veillaient de nombreux grévistes.

Et puis, il n’y avait pas que les comités à neutraliser, à annihiler, — il y avait aussi le peuple…

Où l’atteindre ? Comment le frapper ? Il avait la prudence de ne pas se prêter à la répression, — il savait se dérober, se faire impalpable, insaisissable. En outre, avec quoi le contraindre ? Pour vaincre son inertie, pour le ramener au. travail, pour le remettre sous le joug patronal, il faudrait le noyer sous le nombre… Et le gouvernement n’avait plus le nombre pour lui ! Il n’avait plus l’armée en mains. Pire même, il ne pouvait se fier qu’à demi aux gardes municipaux, — dans leurs casernes, on susurrait l’Internationale. À bien calculer, il n’avait, en fait de soldats, que quelques corps d’élite, principalement de cavalerie, sur lesquels il pouvait sûrement compter. En outre, il avait la police, — encore était-il que la rude chasse aux sergents de ville et aux policiers avait éclairci ses rangs.

Qu’importait ! La situation présente n’était pas tenable. On amènerait des canons et des mitrailleuses dans les rues, s’il le fallait, — mais on en finirait avec la grève générale ! Pour commencer, on occuperait militairement la Confédération, la Bourse du travail, les salles de réunions, les coopératives, — tous les centres d’activité ouvrière. Si on éprouvait la moindre résistance, — immédiatement, on donnerait l’assaut !… Et, en vertu de l’état de siège, on n’aurait pas à s’embarrasser de scrupules. Plus de demi-mesures ! Contre les audacieux qui oseraient résister on serait implacable !…


Les dispositions furent prises pour la réalisation rapide de ce plan décisif. Les troupes furent mises en mouvement et dirigées sur les points stratégiques de la grande opération combinée.

Le remue-ménage militaire que nécessita la préparation de ce coup de force, auquel devaient participer toutes les troupes disponibles, ne fut pas sans éveiller l’attention des grévistes et, eux aussi, prirent leurs dispositions.

Déjà, dans les syndicats, les éléments jeunes, — les plus entreprenants, les plus résolus, — avaient constitué des sortes de cohortes qui s’étaient plus spécialement donné pour mission de veiller à la sécurité des comités et des permanences, — établissant des gardes, des postes, afin que la surveillance ne fût jamais en défaut et qu’on ne risquât pas d’être pris à l’improviste.

Ces groupements avaient aussi cherché à s’armer, — se précautionnant de munitions, réquisitionnant chez les armuriers et un peu partout les armes utilisables. Ils ne se leurraient cependant pas sur la mince valeur de leur armement. La plupart des jeunes gens qui faisaient partie de ces cohortes étaient, en même temps, affiliés aux groupes antimilitaristes, — ils savaient bien qu’il eut été fou de leur part, d’espérer tenir tête à l’armée.

Ils savaient qu’on n’a jamais fait une révolution contre l’armée, — mais seulement avec son appui, ou tout au moins avec sa neutralité. Ils savaient qu’à toutes les époques insurrectionnelles, le peuple n’a triomphé que lorsque la troupe a refusé de tirer, s’est ralliée à lui. Et ils en concluaient que, cette fois encore, l’attitude de l’armée déciderait de l’échec ou du triomphe de la grève générale. C’est pourquoi tous leurs efforts avaient convergé à nouer des relations avec des soldats. Ils y étaient parvenus d’autant plus facilement que l’armée était travaillée, elle aussi, d’aspirations sociales, — écœurée, harassée du rôle répressif auquel on l’astreignait.

Dans la plupart des casernes et des campements, il s’était établi, entre soldats et ouvriers, des accointances précieuses. Il y avait plus grave ; en bien des compagnies, aux chambrées, fréquemment le thème de conversation roulait sur ce que les soldats se doivent à eux-mêmes et à l’humanité… et, en conclusion, il s’était formé dans les régiments des groupes d’affinité. Pour en faire partie, une préalable promesse était exigée des affiliés, — celle de ne pas tirer sur le peuple. De plus, comme il était matériellement impossible de tenir les troupes constamment consignées, des soldats ne craignaient pas de profiter de leurs rares heures de liberté pour se mêler au populaire et assister aux réunions.

Tel était l’état d’âme de la troupe, lorsque le Pouvoir se décida à porter à la grève le coup qu’il espérait décisif.


Dans la nuit, les marches et contre-marches s’effectuèrent, de façon qu’au matin les opérations militaires se pussent commencer sur tous les points à la fois.

Un peu avant l’aube, un incident aussi imprévu que désastreux, vint jeter le trouble dans les dispositions prises. Alors que s’achevaient les préparatifs de la bataille, à la caserne du Château-d’Eau qui, vu sa proximité de la Bourse du Travail, et aussi de la rue Grange-aux-Belles, était un des centres d’action de la répression, — des cris « au feu ! » s’élevèrent.

La caserne flambait !

L’alarme fut vite donnée. En un désordonné pêlemêle, les soldats descendirent dans la cour et, après un premier moment de panique et d’affolement, on se préoccupa d’éteindre l’incendie. Il avait plusieurs foyers, — preuve certaine de malveillance, — et déjà sur divers points, il faisait rage.

On s’activa pour mettre les pompes en batterie.

Mais, déception angoissante ! L’eau ne venait pas… L’une après l’autre, toutes les prises d’eau furent ouvertes ! Ce fut en vain ! D’aucune rien ne jaillit. Il fallut se rendre à l’évidence : l’eau avait été intentionnellement supprimée.

Avant qu’on eût acquis cette déconcertante certitude, un temps précieux avait été perdu. Lorsqu’on renonça à tout espoir d’enrayer le sinistre, l’incendie gagnait de proche en proche, crépitant d’étage en étage. Les unes après les autres, les croisées crevaient avec fracas, laissant entrevoir, au travers de torrents de fumée, les rutilances de la fournaise.

Quand on voulut sauver les chevaux, qui avaient amené canons et mitrailleuses, ces bêtes, affolées, ruaient, se cabraient, étaient intraitables. Après d’énormes difficultés, on parvint à les faire évacuer. Par contre, il fut absolument impossible, malgré d’incroyables efforts, de les atteler aux pièces d’artillerie, — qu’on dut abandonner dans la cour, ainsi que leurs parcs. à munitions… Et l’angoisse s’aggrava des redoutables explosions possibles.

Cette catastrophe disloqua toutes les combinaisons arrêtées pour l’attaque. Les soldats, complètement débandés, à peine vêtus et sans armes, erraient à l’aventure. Malgré qu’aucun d’eux n’eût péri dans l’incendie, ce fut avec beaucoup de peine que les officiers parvinrent à rassembler la moitié de leurs effectifs. L’autre moitié avait fondu, s’était éclipsée…


Tandis que brûlait la caserne du Château-d’Eau, d’autres événements se déroulaient qui allaient porter un coup plus rude encore, à la cause du capitalisme.

Les groupements syndicaux et les cohortes antimilitaristes, dont l’action était liée et concordante, ; s’avisèrent, tandis que le gouvernement opérait son branle-bas de combat, de tenter des contre-opérations sur les points que forcément il dégarnissait. Hantés par le désir de s’armer sérieusement, ces groupes avaient exercé une assidue surveillance, autour des dépôts d’armes de l’État, résolus à s’en emparer à la moindre occasion propice. Cette nuit-là, ils furent servis à souhait !

Les amoncellements d’armes et de munitions, accumulés à Vincennes, — ainsi que sur d’autres points, — avaient été laissés presque à l’abandon. Dès que les cohortes antimilitaristes furent avisées, le mot d’ordre fut rapidement passé dans toutes les organisations ouvrières et, par petites bandes qui ne pouvaient’ attirer l’attention, les grévistes se dirigèrent sur les points indiqués.

Les quelques soldats laissés à la garde des dépôts furent promptement réduits à l’impuissance et, cela fait, on s’activa à vider complètement les magasins. Avant que les autorités militaires fussent averties, des milliers d’hommes étaient munis de fusils semblables à ceux de l’armée.

Certes, les grévistes n’étaient pas invincibles, par le seul fait qu’ils avaient maintenant des armes à tir rapide. Mais, cet avantage leur donnait une telle hardiesse, une si grande sûreté d’eux-mêmes qu’ils ne redoutaient rien. C’est que, outre leurs fusils aux mains, ils avaient au cœur des convictions profondes ; ils avaient la volonté et l’énergie qui triomphent des obstacles paraissant les plus insurmontables… Tandis que les troupes qu’on leur opposait, quoique supérieures par l’instruction militaire, leur étaient notablement inférieures, car elles marchaient par contrainte, sans enthousiasme et sans confiance.


Dès le matin, la fièvre des journées de grand drame déversait tout Paris dans les rues.

L’armée, ses dispositions dernières prises, morne et sans fougue, — sans rien de l’entrain qu’on attribuait aux soldats français, même dans. les moments les plus critiques, — occupait les points qui lui étaient assignés. Tout à coup, dans ses rangs, la nouvelle des incidents de la nuit se propagea comme une traînée de poudre : les soldats se racontaient l’incendie de la caserne du Château-d’Eau, la mise à sac des dépôts d’armes, — et que, maintenant, les grévistes étaient aussi bien outillés que les régiments de l’ordre pour la bataille.

À ces récits, que ponctuaient des commentaires fâcheux, ce qui restait aux troupes d’esprit de discipline, de sentiments d’obéissance, s’effondra ! Et tandis qu’elles restaient là, figées dans l’attente, déconcertées, — une foule, plus curieuse qu’apeurée, où dominaient femmes et enfants, inondait les trottoirs, la chaussée. Cette foule, affluant toujours plus nombreuse, se resserrait autour des soldats, se mêlait à eux, — malgré les injonctions des officiers qui, impatientés, nerveux, hésitaient cependant à ordonner des brutalités contre elle, tant elle était inoffensive d’aspect.

Entre temps, de Vincennes, les grévistes revenaient sur Paris, en longues colonnes ; ils étaient enthousiastes, leurs yeux reflétaient la force et la confiance. Ils étaient armés ! Ils allaient, vibrants d’énergie, scandant leur marche de refrains révolutionnaires et ne redoutaient aucune rencontre.

Comme toutes les armes et munitions n’avaient pu être distribuées sur place, ils en avaient rempli des camions, qu’ils ramenaient et escortaient.

Au départ de Vincennes, les révolutionnaires avaient eu la précaution de prendre des mesures de prudence ; pour éviter tout piège ou une attaque imprévue, des cyclistes circulaient en avant et sur les côtés, en éclaireurs. D’autres grévistes à qui le maniement des armes était familier, formaient une avant-garde et quelques-uns des plus intrépides s’étaient improvisés chefs de file.

Maintenant, par la large avenue, en un front étendu, la colonne dévalait et, houleuse, elle approchait de la place de la Nation. Minutes tragiques, décisives !

Un régiment de ligne, envoyé à la rencontre des insurgés, les attendait devant l’œuvre de Dalou. Ce monument, — ironie des choses ! — baptisé « Triomphe de la République », allait donc être le témoin de la débâcle de la république bourgeoise !… Quelle joie eût éprouvé le grand artiste, combien il eut été radieux, si — lorsqu’il pétrissait la glaise de ses lions, — il avait pu évoquer le spectacle qui allait se dérouler à leurs pieds : la revanche de 1871 !

Les officiers eussent voulu éviter le contact du peuple avec leurs soldats et faire ouvrir le feu à distance. Ils en furent empêchés par l’affluence de la foule qui, toujours plus dense, plus compacte, entourait leurs hommes, gênait leurs mouvements et qui, au lieu de se disperser aux ordres, enlisait davantage les soldats.

Maintenant, cette foule, où les femmes, les enfants, dominaient, de passive se faisait audacieuse : des objurgations s’en élevaient impérieuses et douces, faites de cris de pitié, de sanglots, d’appels à l’humanité, d’ardentes et haletantes prières, d’exhortations aux soldats à ne pas tirer sur les frères, les enfants, les maris…

Encore quelques pas et les grévistes qui avaient entonné l’Internationale et rugissaient le couplet des soldats et des généraux, allaient joindre la foule et se trouver aux prises avec la troupe. Les officiers, qui sentaient celle-ci faiblir, s’amollir, commandèrent « baïonnette au canon ! »

Pour faciliter l’exécution de cet ordre, — et pour isoler la troupe de la multitude, — ils enjoignirent une brusque reculade de quelques pas. À ces commandements qui, de coutume, font se mouvoir machinalement les soldats, — comme des automates, — c’est à peine si quelques mouvements s’esquissèrent.

Des clameurs, exaspérées et furieuses, couvrirent les voix des chefs militaires, annihilant leur influence ; des imprécations et des malédictions fusèrent et, de la foule, avec des gestes qui arrachaient les fusils aux mains des soldats, déferla, gronda, se répercuta l’appel : « Crosse en l’air ! »

Les officiers supérieurs tentèrent d’enrayer la défection imminente. Furieux, écumants, ils lançaient leurs chevaux au front des troupes : tantôt ils admonestaient les soldats factieux, leur promettaient le conseil de guerre, le poteau d’exécution…, tantôt se retournant vers la foule, ils menaçaient de la faire fusiller par les soldats…

Ces accès de rage, qui rappelaient la colère du général Lecomte, au 18 mars 1871, à Montmartre, ne firent que brusquer la révolte militaire : les soldats répondirent par le geste fatidique, et tendirent les mains au peuple. Et, au lieu d’une scène d’horrible carnage, ce furent des embrassades, une ruée de joie.

Le régiment se disloqua. Soldats et grévistes se donnèrent l’accolade, — tandis que les officiers (qui se remémoraient la scène de la rue des Rosiers) prenaient du large, sous le crépitement des balles saluant leur fuite.


De la place de la Nation, après une courte halte, soldats et grévistes se divisèrent en plusieurs colonnes, — qui par le faubourg Antoine, qui par le boulevard Voltaire, qui par l’avenue Philippe-Auguste — allant, bras dessus, bras dessous, avec une irrésistible force d’impulsion et d’entraînement.

Partout où ils passaient, c’étaient des cris d’enthousiasme, de frénétiques acclamations et, sur leur parcours, les troupes qu’ils rencontraient étaient disloquées et emportées dans leur sillage.

La rumeur de cette première défection se propagea avec une foudroyante rapidité. Sur tous les points où les dirigeants avaient médité d’engager l’action répressive, les soldats — démoralisés déjà, — étaient définitivement désemparés par les récits pessimistes qui leur parvenaient et ils se refusaient à combattre, passaient au peuple.

Sur quelques points, il y eut des velléités de résistance, esquissées par les troupes d’élite, principalement par la cavalerie. Mais lorsque celle-ci, dont les chevaux avançaient difficilement, — car les voies étaient parsemées d’obstacles, surtout de débris de verres, de bouteilles, — eut essuyé quelques décharges des fusils à tir rapide, dont étaient maintenant nantis les grève-généralistes, son ardeur se calma. Il en fut pareillement des quelques autres troupes fidèles qui, attaquées devant, derrière !… prises pour cible du haut des croisées !… ne purent tenir.


Les insurgés ne se grisèrent pas de leur victoire. Ils firent preuve de sens pratique. Ils prirent les décisions nécessaires et eurent les initiatives utiles pour que leur succès ne fût pas sans lendemain.

Des bandes s’étaient formées, dans divers quartiers ; elles allèrent donner l’assaut aux casernes et occupèrent tous les centres de l’action répressive et les centres gouvernementaux, afin de rendre impossible toute tentative de coordination réacteuse.

Si urgente que fût cette besogne, il en était une qui avait une importance plus grande encore : il fallait, avec promptitude, frapper le Pouvoir au cœur, l’atteindre dans ses œuvres vives. À cela s’employèrent les grandes colonnes, — mi-partie de soldats révoltés et de grévistes — qui, de la place de la Nation, roulaient vers le centre de Paris.

L’une, qui avait descendu le faubourg Antoine et la rue de Rivoli, occupa successivement l’Hôtel de Ville, la préfecture de police, le palais de Justice ; puis, obliquant sur la rive gauche, elle alla donner l’assaut aux divers ministères.

L’autre colonne, celle qui avait suivi le boulevard Voltaire et les grands boulevards, tomba comme un bolide au ministère de l’intérieur d’abord, ensuite à l’Elysée, à la place Vendôme…

Le point de jonction de ces colonnes était le Palais-Bourbon…

La marche de ces masses, qui roulaient torrentueuses, fut si imprévue, si subite, si brusque, qu’aucune mesure sérieuse pour s’opposer à leur passage n’avait pu être prise. Sur leur route, elles s’enflaient, grossissaient — allaient en avalanche ! — entraînant le populaire et les soldats qu’elles rencontraient, brisant comme fétus de paille les rares bandes de policiers ou de troupes fidèles au pouvoir qui tentaient de leur faire obstacle.

Rien ne résistait à cette houle humaine ! Elle passait, élément déchaîné, — c’était l’Océan en furie…

Et sous ses flots allaient s’engloutir le gouvernement et le régime parlementaire.