Comédie humaine - Répertoire/H

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H

Habert (L’abbé), sous la Restauration, vicaire à Provins, ecclésiastique redouté, ambitieux, gênait Vinet et rêvait de marier sa sœur Céleste Habert avec Jérôme-Denis Rogron (Pierrette).

Habert (Céleste), sœur du précédent, née vers 1797, dirigeait à Provins un pensionnat de jeunes filles, dans les dernières années du règne de Charles X. — Elle fréquentait M. et mademoiselle Rogron. Aussi Gouraud et Vinet la craignaient-ils (Pierrette).

Hadot (Madame), qui habitait, en 1836, la Charité (Nièvre), se vit, un soir, confondue avec madame Barthélemy-Hadot, romancier français du commencement du XIXe siècle, dont il était parlé chez madame de la Baudraye, aux environs de Sancerre (La Muse du Département).

Halga (Chevalier du), marin estimé de Suffren et de Portenduère, capitaine du pavillon de Kergarouët, amant de la femme de cet amiral, à laquelle il survécut. — Il servit aux Indes et en Russie, refusa de porter les armes contre la France ; revint avec une maigre pension, après le temps de l’émigration ; connut beaucoup Richelieu et resta, en plein Paris, l’inséparable, la fidèle copie et l’obligé de Kergarouët. Il fréquenta, près de la Madeleine, mesdames de Rouville, autres protégées de son ami. La mort de Louis XVIII amena le chevalier du Halga dans Guérande, sa ville natale, dont il devint le maire et qu’il habitait encore en 1836. M. du Halga y était l’intime de la famille du Guénic et se ridiculisait par d’imaginaires maladies, comme par une sollicitude exagérée pour sa chienne Thisbé (La Bourse. — Béatrix).

Halmer, maison renommée dont la faillite, vers 1830, causa la ruine et la mort de Louis Gaston (Mémoires de Deux Jeunes Mariées).

Halpertius (orthographié aussi : Halphertius), nom pris, sous Louis-Philippe, par Jacques Collin figurant un « seigneur suédois fou de musique et de philanthropie », protecteur de Luigia (Le Comte de Sallenauve).

Halpersohn (Moïse), juif polonais réfugié, médecin capable, communiste, fort excentrique, très avare, ami du révolutionnaire Lelewel. — Sous Louis-Philippe il soigna, dans Paris, Vanda de Mergi, déjà condamnée par de nombreux docteurs et comprit seul la maladie compliquée de la fille du baron de Bourlac (L’Envers de l’Histoire contemporaine).

Hannequin (Léopold), notaire à Paris. — La Revue de l’Est, périodique paraissant, sous Louis-Philippe, à Besançon, donna, dans une nouvelle autobiographique de son rédacteur en chef, Albert Savarus, intitulée l’Ambitieux par amour, le récit de la jeunesse de Léopold Hannequin, restée inséparable de celle de l’auteur du petit roman. Savarus, dans la Revue, racontait des voyages accomplis en commun et rappelait la calme préparation de son ami au notariat, pendant l’époque dite de la Restauration. Durant la monarchie des barricades, maître Léopold Hannequin demeura l’ami fidèle d’Albert Savarus, dont il connut, un des premiers, la dernière retraite. Maître Léopold Hannequin avait alors une étude à Paris. Il s’y mariait avantageusement, devenait père de famille, passait adjoint de la mairie d’un des arrondissements et obtenait la décoration pour une blessure reçue au cloître Saint-Merri. Le faubourg Saint-Germain, le quartier Saint-Georges et le Marais accueillirent et employèrent Léopold Hannequin. Appelé par les Grandlieu, il dressa le contrat de mariage de leur fille Sabine avec Calyste du Guénic (1837). Quatre ans plus tard, Léopold Hannequin instrumenta chez le vieux maréchal Hulot, rue du Montparnasse, pour les dispositions engageant ou concernant mademoiselle Fischer et madame Steinbock. Vers 1845, sur la recommandation d’Héloïse Brisetout, maître Hannequin rédigea aussi, rue de Normandie, le testament de Sylvain Pons (Albert Savarus. — Béatrix. — La Cousine Bette. — Le Cousin Pons).

Happe et Duncker, célèbres banquiers d’Amsterdam, grands amateurs de tableaux, fastueux parvenus, achetèrent, en 1813, la belle galerie de Balthazar Claës et la payèrent cent mille ducats (La Recherche de l’Absolu).

Haudry, médecin à Paris pendant la première moitié du XIXe siècle. — Vieux homme, défenseur des vieilles formules, ayant une clientèle surtout bourgeoise, il soigna successivement les César Birotteau, les Jules Desmarets, madame Descoings, Vanda de Mergi. Le nom du docteur Haudry était encore cité vers la fin du règne de Louis-Philippe (César Birotteau. — Histoire des Treize : Ferragus, chef des Dévorants. — La Rabouilleuse. — L’Envers de l’Histoire contemporaine. — Le Cousin Pons).

Haugoult (Le père), oratorien et régent au collège de Vendôme, vers 1811. — Dur, étroit, il ne comprit pas le génie en fleur d’un de ses élèves, Louis Lambert, et détruisit le Traité de la Volonté composé par l’enfant (Louis Lambert).

Hauteserre (D’), né en 1751, grand-père du marquis de Cinq-Cygne ; tuteur de Laurence de Cinq-Cygne ; père de Robert et d’Adrien d’Hauteserre. — Gentilhomme timoré, il aurait volontiers pactisé avec la Révolution : on put s’en apercevoir, à partir de 1803, dans l’arrondissement où il résidait (Arcis), et surtout pendant les années qui suivirent et que marquèrent des aventures et une affaire où certains membres de sa famille risquaient leur tête. Malin de Gondreville, Peyrade, Corentin, Fouché, Napoléon Bonaparte effrayaient beaucoup M. d’Hauteserre. Il enterra ses fils (Une Ténébreuse Affaire. — Le Député d’Arcis).

Hauteserre (Madame d’), née en 1763, femme du précédent, mère de Robert et d’Adrien d’Hauteserre, porta dans toute sa personne fatiguée et assombrie les restes de l’ancien régime. — Sous l’influence des Goujet, elle montra de l’indulgence pour mademoiselle de Cinq-Cygne, l’intrépide et la fougueuse contre-révolutionnaire de l’arrondissement d’Arcis, pendant les années 1803 et suivantes. Madame d’Hauteserre enterra ses fils (Une Ténébreuse Affaire).

Hauteserre (L’abbé d’), frère du tuteur de Laurence de Cinq-Cygne ; caractère se rapprochant un peu de celui de sa jeune parente ; portait assez haut sa noblesse champenoise : aussi expira-t-il, frappé d’une balle, en 1792, quand le peuple de Troyes attaqua l’hôtel de Cinq-Cygne (Une Ténébreuse Affaire).

Hauteserre (Robert d’), fils aîné de M. d’Hauteserre, le tuteur de Laurence de Cinq-Cygne. — Rude, rappelant les hommes du moyen âge malgré un extérieur débile, plein d’honneur, il suivit la fortune de son frère Adrien et de ses parents ou alliés, MM. de Simeuse. Comme eux, il émigra pendant la première Révolution et revint également aux environs d’Arcis, vers 1803. Comme eux aussi, il s’éprit de mademoiselle de Cinq-Cygne. Accusé à tort d’avoir enlevé le sénateur Malin et condamné à dix ans de travaux forcés, Robert d’Hauteserre obtint de l’empereur sa grâce et fut envoyé dans un régiment de cavalerie, comme sous-lieutenant. Il mourut colonel, à l’attaque de la redoute de la Moskowa, le 7 septembre 1812 (Une Ténébreuse Affaire).

Hauteserre (Adrien d’), second fils de M. d’Hauteserre, le tuteur de Laurence de Cinq-Cygne, différa de Robert, son aîné, dont cependant il partagea beaucoup la vie. — Le sentiment de l’honneur le guidait et l’animait aussi. Adrien, comme Robert, émigra et subit, au retour, la même condamnation ; il obtint également de Napoléon sa grâce et son admission dans l’armée, remplaça Robert pendant l’attaque de la redoute de la Moskowa, et, récompensé pour ses graves blessures, passa général de brigade après la bataille de Dresde (26-27 août 1813). Les portes du château de Cinq-Cygne se rouvrirent devant le mutilé, qui, par une inclination dépourvue de réciprocité, épousa la châtelaine, Laurence. Le mariage fit Adrien marquis de Cinq-Cygne. Sous la Restauration, Adrien d’Hauteserre, élevé à la pairie, promu lieutenant général, eut aussi la croix de Saint-Louis. Il mourut en 1829, pleuré par sa femme, ses parents et ses enfants (Une Ténébreuse Affaire).

Hautoy (Du), sous la Restauration, famille de Saumur, assez bien vue de M. et madame des Grassins (Eugénie Grandet).

Hautoy (Francis du), gentilhomme d’Angoulême, fut consul à Valence. — Il habitait, entre 1821 et 1824, le chef-lieu de la Charente ; fréquentait les Bargeton ; vivait dans la plus étroite intimité avec les Senonches, et passait pour être le père de Françoise de la Haye (elle-même fille de madame de Senonches). Francis du Hautoy paraissait légèrement supérieur aux gens de son milieu (Illusions perdues).

Henri, agent de la police à Paris, en 1840, détaché par Corentin et placé comme domestique successivement chez les Thuillier et chez Népomucène Picot, avec mission de surveiller Théodose de la Peyrade (Les Petits Bourgeois).

Herbelot, notaire d’Arcis-sur-Aube, pendant la période électorale, au printemps de 1839, fréquentait les familles Beauvisage, Marion, Mollot. Il dut ou put se préoccuper du mystérieux agent Maxime de Trailles (Le Député d’Arcis).

Herbelot (Malvina), née en 1809 ; sœur du précédent, dont elle partagea l’instinct de curiosité, lors des élections législatives de l’arrondissement d’Arcis. — Malvina Herbelot fréquentait aussi les Beauvisage et les Mollot, et, malgré ses trente ans, recherchait la société de leurs jeunes héritières (Le Député d’Arcis).

Herbomez (de Mayenne), surnommé « Général-Hardi », chauffeur compromis dans le mouvement royaliste auquel prit part Henriette Bryond, sous le premier Empire. — Comme la fille de madame de la Chanterie, Herbomez paya de sa tête cette rébellion armée. Son exécution eut lieu en 1809 (L’Envers de l’Histoire contemporaine).

Herbomez (D’), frère du précédent, plus heureux que lui, finit par devenir comte et par obtenir une recette générale (L’Envers de l’Histoire contemporaine).

Hérédia (Marie). — V. Soria (duchesse de).

Hérisson, l’un des clercs de l’avoué Desroches, en 1822, chez lequel il dut connaître Godeschal, Oscar Husson, Marest (Un Début dans la Vie).

Hermann, négociant nurembergeois, commanda, en octobre 1799, une compagnie franche formée contre les Français. — Arrêté, jeté dans une prison d’Andernach, il eut, pour compagnon de captivité, Prosper Magnan, jeune chirurgien sous-aide, natif de Beauvais (Oise). Hermann apprit ainsi le terrible secret d’une détention injuste, suivie d’une exécution capitale également inique, et, à Paris, fort longtemps après, raconta le martyre de Prosper Magnan devant F. Taillefer, auteur impuni du double crime qui avait causé la détention et la mort d’un innocent (L’Auberge rouge).

Héron, notaire à Issoudun, tout au commencement du XIXe siècle, fut, pour les placements et affaires, le conseil des Rouget père et fils (La Rabouilleuse).

Hérouville (Maréchal d’), dont les ascendants eurent dans l’histoire de France, aux XVIe et XVIIe siècles, des pages marquées d’éclat et de mystère dramatique ; lui-même duc de Nivron. — Il fut le dernier gouverneur de la Normandie, revint d’émigration avec Louis XVIII en 1814 et mourut fort âgé, en 1819 (L’Enfant maudit. — Modeste Mignon).

Hérouville (Duc d’), fils du précédent, né en 1796, à Vienne (Autriche), pendant l’émigration, « fruit de l’automne matrimonial du dernier gouverneur de Normandie », descendant d’un comte d’Hérouville, soudard normand, qui vivait sous Henri IV et Louis XIII. — Il était marquis de Saint-Sever, duc de Nivron, comte de Bayeux, vicomte d’Essigny, grand écuyer et pair de France, chevalier de l’ordre de l’Éperon et de la Toison d’or, grand d’Espagne ; on lui attribuait cependant une origine plus modeste. Le fondateur de sa maison aurait été un huissier à verge de Robert de Normandie. La devise du blason n’en était pas moins : Herus Villa (maison du chef). Dans tous les cas, les disgrâces physiques et l’insuffisance relative des ressources financières du duc d’Hérouville, espèce de nain, contrastaient avec l’éclat aristocratique. Pourtant, sa situation lui permettait un hôtel rue Saint-Thomas du Louvre[1] dans Paris, et la fréquentation des Chaulieu. Hérouville entretenait Fanny Beaupré, qui devait lui coûter cher : car, vers 1829, il rechercha la main de la riche héritière des Mignon de la Bastie (du Havre). Durant le règne de Louis-Philippe, le duc d’Hérouville, alors dans le faste, eut des relations avec la famille Hulot, fut connu comme célèbre amateur d’art, et résida rue de Varenne, au faubourg Saint-Germain. Plus tard, il enleva Josépha Mirah à Hulot, généreusement et convenablement casé par lui rue Saint-Maur-du-Temple, auprès d’Olympe Bijou (madame Grenouville) (L’Enfant maudit. — Le Cabinet des Antiques. — Modeste Mignon. — La Cousine Bette).

Hérouville (Mademoiselle d’), tante du précédent, rêva un riche mariage pour cet avorton, sorte de reproduction d’un Hérouville mal venu des siècles passés. — Elle convoita pour lui Marie-Modeste Mignon de la Bastie ; mais sa fierté aristocratique repoussa mesdemoiselles Mongenod et Augusta de Nucingen (Modeste Mignon).

Hérouville (Hélène d’), nièce et sœur des précédents, les accompagnait au Havre, en 1829 ; par suite, elle fut en relations avec les Mignon (Modeste Mignon).

Herrera (Carlos), enfant non reconnu du duc d’Ossuna, chanoine de la cathédrale de Tolède, chargé d’une mission politique en France par le roi Ferdinand VII. — Il fut attiré dans une embuscade par Jacques Collin, qui le tua, le dépouilla, et, plus tard, le remplaça et le doubla complètement jusqu’aux environs de 1830 (Illusions perdues. — Splendeurs et Misères des Courtisanes. — La Dernière Incarnation de Vautrin).

Hiclar, musicien à Paris, en 1845, reçut de Dubourdieu, peintre symbolique, auteur d’une figure de l’Harmonie, la commande d’une symphonie susceptible d’être jouée devant cette composition (Les Comédiens sans le savoir).

Hiley, dit le Laboureur, chauffeur et le plus habile des complices secondaires du mouvement royaliste de l’Orne, auquel prit part Henriette Bryond, sous le premier Empire. Il paya de sa tête cette rébellion armée. Son exécution eut lieu en 1809 (L’Envers de l’Histoire contemporaine).

Hippolyte, jeune officier, aide de camp du général Éblé pendant la campagne de Russie ; ami du major Philippe de Sucy. — Tué en attaquant les Russes, le 28 novembre 1812, près de Studzianka (Adieu).

Hochon, né à Issoudun vers 1738, fut receveur des tailles à Selles, en Berry. — Hochon épousa la sœur du subdélégué Lousteau, mademoiselle Maximilienne. Il eut d’elle trois enfants, dont une fille, devenue madame Borniche. Le mariage de M. Hochon et les changements de régimes politiques le ramenèrent dans sa ville natale où l’on dit longtemps des siens les cinq Hochon. L’établissement de mademoiselle Hochon et la mort de ses frères permirent le maintien de la plaisanterie ; car M. Hochon, malgré une avarice proverbiale, adopta leur postérité que représentèrent François Hochon, Baruch et Adolphine Borniche. M. Hochon dut mourir fort âgé : il vivait encore sur la fin de la Restauration, et prodiguait des conseils avisés aux Bridau réclamant la succession Rouget (La Rabouilleuse).

Hochon (Madame), femme du précédent, née Maximilienne Lousteau, vers 1750 ; sœur du subdélégué d’Issoudun, Lousteau ; en outre, maternelle marraine de madame Bridau, née Rouget. — Elle se réfugia, toute sa longue existence, dans une pitié douce et résignée : mère de famille effacée ou tremblante, elle subit le joug marital d’un second Félix Grandet (La Rabouilleuse).

Hochon, fils aîné de M. et madame Hochon ; enterra ses frère et sœur ; épousa, très jeune, une femme riche dont il eut un fils ; mourut un an avant elle, en 1813, tué à la bataille de Hanau (La Rabouilleuse).

Hochon (François), fils du précédent, né en 1798. — Orphelin à seize ans, il fut adopté par ses aïeux paternels et habita la ville d’Issoudun, où il vécut encore avec ses cousins, les petits Borniche. François Hochon fréquenta secrètement son allié Maxence Gilet, figura parmi les chevaliers de la désœuvrance, jusqu’au jour où il fut découvert. La sévérité du grand-père bannit le jeune homme, envoyé à Poitiers, où il fit son droit et reçut une pension annuelle de six cents francs (La Rabouilleuse).

Honorine. — V. Bauvan (comtesse Octave de).

Hopwood (Lady Julia), Anglaise, qui entreprit, entre les années 1818 et 1819, un voyage en Espagne et eut alors, un moment, sous le nom de Caroline, une femme de chambre qui n’était autre qu’Antoinette de Langeais, fugitive, désertant Paris, où Montriveau la repoussait (Histoire des Treize : la Duchesse de Langeais).

Horeau (Jacques), dit « le Stuart », avait été lieutenant de la 69e demi-brigade. — Il devint l’un des affiliés de Tinténiac, assez connu pour sa participation à l’expédition de Quiberon ; se fit chauffeur ; se compromit, au temps du premier Empire, dans le mouvement royaliste de l’Orne, où Henriette Bryond laissa la vie. Jacques Horeau subit la même destinée. Son exécution capitale eut lieu en 1809 (L’Envers de l’Histoire contemporaine).

Hortense fut, sous Louis-Philippe, une des nombreuses maîtresses de lord Dudley. — Mademoiselle Hortense habitait la rue Tronchet, quand Cérizet se servit d’Antonia Chocardelle pour mystifier le comte Maxime de Trailles (Un Homme d’Affaires. — Le Député d’Arcis).

Hostal (Maurice de l’), né en 1802, vivant portrait physique de Byron, neveu et comme fils adoptif de l’abbé Loraux. — Il devint, au Marais, dans la rue Payenne, le secrétaire d’abord, ensuite le confident d’Octave de Bauvan ; connut Honorine de Bauvan, rue Saint-Maur-Popincourt ; faillit s’éprendre de la femme de son bienfaiteur, se fit diplomate, quitta la France, épousa l’Italienne Onorina Pedrotti, dont il eut des enfants. Vers 1836, étant consul à Gênes, il revit Octave de Bauvan, mourant, veuf, et qui lui recommanda son fils. M. de l’Hostal reçut alors Claude Vignon, Léon de Lora, Félicité des Touches et leur conta ses débuts ainsi que les vicissitudes conjugales des Bauvan (Honorine).

Hostal (Madame Maurice de l’), femme du précédent, née Onorina Pedrotti ; belle Génoise exceptionnellement riche[2] ; un peu jalouse du consul, écouta peut-être le récit fait aux artistes Vignon, Lora, Félicité des Touches (Honorine).

Huet (Jacques) était, à Paris, en 1787, clerc de maître Bordin, procureur au Châtelet. Il eut, sans doute, pour camarades Malin de Gondreville, Grévin, etc. (Un Début dans la Vie).

Hulot, né en 1766, servit sous la première république et l’Empire. — Il prit une part active aux guerres et aux tragédies du temps. Hulot commandait la 72e demi-brigade, surnommée la Mayençaise, lors du soulèvement chouan de 1799. Il combattit Montauran. Son passé de soldat et d’officier était si bien rempli, déjà, que ses trente-trois années apparaissaient comme de vieux hivers. Partout on le retrouva. De bonne heure, il coudoya Montcornet. Plus tard, les habitués du salon de madame de la Baudraye apprirent une de leurs prouesses. Hulot resta démocrate sous l’Empire. Bonaparte le récompensa néanmoins. Hulot devint colonel des grenadiers de la garde, comte de Forzheim, obtint le maréchalat. Retiré dans son magnifique hôtel situé dans la rue du Montparnasse[3], il y passa bien simplement ses dernières années, demeuré l’ami de Cottin de Wissembourg, affligé de surdité, entouré souvent de la famille d’un frère dont les désordres hâtèrent en 1841. Hulot eut de superbes funérailles (Les Chouans. — La Muse du Département. — La Cousine Bette).

Hulot d’Ervy (Baron Hector), né vers 1775, frère du précédent, se fit de bonne heure appeler Hulot d’Ervy, afin de se distinguer du maréchal, son aîné, auquel il dut les commencements brillants d’une carrière à la fois administrative et militaire. — Hulot d’Ervy devint commissaire ordonnateur sous la République. L’Empire le créa baron. Pendant l’une ou l’autre de ces périodes, il épousait Adeline Fischer, dont il eut deux enfants. Les régimes qui suivirent, entre autres celui de Juillet au moins, favorisèrent aussi Hector Hulot, successivement intendant général, directeur au ministère de la guerre, conseiller d’État, grand-officier de la Légion d’honneur. Les désordres de sa vie privée datèrent de ces époques et allèrent s’accentuant et s’aggravant pendant ses différentes installations parisiennes dans les rues de l’Université, Plumet, Vaneau, du Dauphin, Saint-Maur-du-Temple, de la Pépinière et de la Bienfaisance (passage du Soleil[4]), Louis-le-Grand. Chacune de ses maîtresses successives Jenny Cadine, Josépha Mirah, Valérie Marneffe, Olympe Bijou-Grenouville, Élodie Chardin, Atala Judici, Agathe Biquetard, chacune, précipita sa chute, provoqua son déshonneur. Il se cacha à plusieurs reprises sous les noms de Thoul, Thorec et Vyder, anagrammes de Hulot, Hector, d’Ervy. Les persécutions usurières de Samanon, l’influence de sa famille ne corrigèrent pas Hulot d’Ervy, qui, après la mort de sa femme, se remaria, le 1er février 1846, avec Agathe Piquetard, sa fille de cuisine et le rebut de l’office (La Cousine Bette).

Hulot d’Ervy (Baronne Hector), femme du précédent, née Adeline Fischer, dans un village des Vosges, vers 1790, remarquée pour sa beauté, fut épousée par inclination réciproque, malgré son extraction, et vécut longtemps heureuse, aimée, fêtée, adorée de son mari et vénérée par son beau-frère. — À la fin de l’Empire commencèrent peut-être ses malheurs et les infidélités d’Hector Hulot, en dépit des deux enfants issus de leur union, Victorin, Hortense. Sans ses inquiétudes maternelles, la baronne aurait pardonné la dégradation successive de son mari. L’honneur du nom, l’établissement de mademoiselle Hulot la préoccupèrent. Aucun sacrifice ne l’arrêta. Elle s’offrit inutilement à Célestin Crevel, qu’elle avait d’abord repoussé, subit l’insulte du parvenu, implora mademoiselle Josépha Mirah, détacha le baron d’Atala Judici. Adeline Hulot eut passagèrement plus clémentes les dernières années de son existence. Elle remplissait des fonctions de charité, habitait la rue Louis-le-Grand, auprès de ses enfants mariés et de leur père reconquis. L’intervention de Victorin, la mort du maréchal comte de Forzheim, de Lisbeth Fischer, de M. et madame Crevel avaient ramené une aisance et une sécurité compromises fréquemment ; mais les amours surprises d’Hector et d’Agathe Piquetard brisèrent net madame Hulot d’Ervy, affectée, depuis longtemps déjà, d’un tremblement nerveux. Elle mourut à cinquante-six ans environ (La Cousine Bette).

Hulot (Victorin), l’aîné des deux enfants des précédents. — Il épousa mademoiselle Célestine Crevel, eut des enfants de cette union ; devint, sous Louis-Philippe, l’un des premiers avocats de Paris ; fut député, avocat du contentieux de la guerre, avocat consultant de la préfecture de police et conseil de la Liste civile : Victorin Hulot se fit ainsi dix-huit mille francs de traitement. Il siégeait au Palais-Bourbon, quand on discuta l’élection de Dorlange-Sallenauve. L’avant-dernière des places ci-dessus énumérées lui permit de sauver sa famille des griffes de madame Valérie Crevel. Dès 1834, propriétaire d’une maison rue Louis-le-Grand, sept ou huit ans plus tard Victorin y recueillit presque tous les Hulot et leurs alliés proches, mais ne put empêcher le second mariage de son père (Le Député d’Arcis. — La Cousine Bette).

Hulot (Madame Victorin), femme du précédent, née Célestine Crevel, mariée par l’effet de la rencontre de son père et de son beau-père, deux libertins. — Elle prit parti dans les dissensions des deux familles, remplaça Lisbeth Fischer pour les soins du ménage de la rue Louis-le-Grand, et ne vit, sans doute, la seconde madame Célestin Crevel qu’au lit de mort de l’ancien parfumeur (La Cousine Bette).

Hulot (Hortense). — V. Steinbock (comtesse Wenceslas).

Hulot d’Ervy (Baronne Hector), née Agathe Piquetard, d’Isigny, où elle sut devenir la seconde femme du baron Hector Hulot d’Ervy. — Entrée à Paris fille de cuisine chez les Hulot vers décembre 1845, elle fut épousée par son vieux maître, alors veuf, le 1er février 1846 (La Cousine Bette).

Humann, le célèbre tailleur parisien de 1836 et des années suivantes, à l’instigation des étudiants Rabourdin et Juste, habilla « en homme politique » Zéphirin Marcas dénué de toute ressource (Zéphirin Marcas).

Huré, natif de Mortagne, était, au commencement de la Restauration, expéditionnaire dans l’étude parisienne de maître Derville, avoué rue Vivienne, quand y parut Hyacinthe-Chabert (Le Colonel Chabert).

Husson (Madame). — V. Clapart (Madame).

Husson (Oscar), né vers 1804, fils de la précédente et de M. Husson (fournisseur des armées), mena une vie heurtée, expliquée par ses origines et par son enfance. — À peine connut-il son père, dont la fortune se fit et se défit. Le passé galant de sa mère, remariée dans la suite, créa ou maintint des relations plus ou moins influentes, qui, sous le premier Empire, l’installèrent femme de chambre en titre auprès de Madame Mère (Lætitia Bonaparte). La chute de Napoléon détermina la ruine des Husson. Oscar et sa mère, remariée à M. Clapart, habitèrent alors un modeste appartement de la rue de la Cerisaie, à Paris. Des étourderies de garçon gâté, vaniteux, commises au château du comte de Sérizy, non loin de l’Isle-Adam, lui valurent les sévères admonestations de son quasi-parrain, M. Moreau. Sa licence obtenue, Oscar Husson devint clerc de l’avoué parisien Desroches et fut formé par Godeschal. Pendant cette période, Husson croisa des jeunes gens, deux cousins, les Marest. Déjà l’un d’eux avait provoqué une première escapade du jeune homme, suivie d’une autre plus grave, rue de Vendôme[5], chez Florentine Cabirolle, que protégeait et entretenait l’oncle d’Oscar, le riche Cardot. Husson dut abandonner la cléricature et prendre l’état militaire. Il fit partie du régiment de cavalerie du duc de Maufrigneuse et du vicomte de Sérizy. L’intervention de la dauphine et de l’abbé Gaudron lui procura de l’avancement, ainsi que la décoration. Successivement on vit Oscar aide de camp de La Fayette, capitaine, officier de la Légion d’honneur, lieutenant-colonel. Une action d’éclat l’illustra sur le territoire algérien, durant l’affaire de la Macta : Husson perdit le bras gauche pour avoir essayé vainement de sauver le vicomte de Sérizy. Mis à la retraite, il obtint la perception de Beaumont-sur-Oise. Il épousait alors (1838) Georgette Pierrotin et revoyait des complices ou des témoins de ses légèretés d’autrefois, un des Marest, les Moreau, etc. (Un Début dans la Vie).

Husson (Madame Oscar), femme du précédent ; née Georgette Pierrotin ; fille de l’entrepreneur des messageries de l’Oise (Un Début dans la Vie).

Hyacinthe, seul véritable nom du colonel Chabert.

Hyacinthe (Monseigneur). — V. Troubert (l’abbé).

Hyde de Neuville (Jean-Guillaume, baron) (1776-1857), qui fut du ministère Martignac, en 1828, était, en 1797, l’un des agents les plus actifs des princes de Bourbon : il entretint les guerres civiles de l’Ouest et eut, en 1799, avec le premier consul, Napoléon Bonaparte, une conférence sur la question de rétablir Louis XVIII (Les Chouans).


  1. Cette rue, qui n’existe plus depuis longtemps, occupait une partie de la place du Carrousel actuelle.
  2. Ordinairement l’exhérédation atteint les filles des familles de Gênes.
  3. Probablement au numéro 23, non loin de la maison où mourut Sainte-Beuve.
  4. Le passage du Soleil est devenu la galerie de Cherbourg.
  5. Aujourd’hui, rue Béranger.