Comédie humaine - Répertoire/D
Dallot, maçon des environs de l’Isle-Adam, qui devait épouser, au début de la Restauration, une paysanne peu intelligente, appelée Geneviève. — Après l’avoir recherchée à cause d’un petit bien qu’elle possédait, il la délaissa pour une autre femme plus aisée et d’un esprit plus dégourdi. Cette rupture frappa si cruellement Geneviève, qu’elle devint tout à fait idiote (Adieu).
Damaso Pareto (Marquis), noble Génois, d’un esprit très français, qui assistait, en 1836, chez le consul général de France à Gênes, au récit des infortunes conjugales du comte Octave de Bauvan (Honorine).
Dannepont, dit la Pouraille, un des assassins de M. et madame Crottat. — Détenu, pour ce crime, en 1830, à la Conciergerie et sous le coup d’une condamnation capitale ; forçat libéré, recherché par la police, depuis cinq ans, pour d’autres crimes. Né vers 1785, il avait été envoyé au bagne, dès l’âge de dix-neuf ans ; il y avait connu Jacques Collin (Vautrin). Riganson, Sélérier et lui formaient une sorte de triumvirat. Petit homme sec et maigre, à figure de fouine (La Dernière Incarnation de Vautrin).
Dauphin, petit pâtissier d’Arcis-sur-Aube ; républicain très connu. — En 1839, dans une réunion électorale, il questionnait, sur Danton, Sallenauve, candidat à la députation (Le Député d’Arcis).
Dauriat, libraire éditeur de Paris, au Palais-Royal, galeries de Bois[1], sous la Restauration. — Il acheta, pour trois mille francs, à Lucien de Rubempré, qui avait « éreinté » un livre de Nathan, son recueil de sonnets, les Marguerites, et le publia, longtemps après seulement, avec un succès que l’auteur déclara posthume. La boutique de Dauriat était le rendez-vous des écrivains et des hommes politiques en vogue de l’époque (Illusions perdues. — Splendeurs et Misères des Courtisanes). Éditeur des livres de Canalis, Dauriat recevait, en 1829, de Modeste Mignon, une demande de renseignements intimes sur le poète, à laquelle il répondait assez ironiquement. Dauriat disait en parlant des littérateurs célèbres : « J’ai fait Canalis ; j’ai fait Nathan » (Modeste Mignon).
David (Madame), femme des environs de Brives, morte de la frayeur que lui causèrent les chauffeurs au temps du Directoire, en liant les pieds de son mari (Le Curé de Village).
Delbecq, secrétaire et intendant du comte Ferraud, sous la Restauration. — Ancien avoué. Homme plus qu’habile, ambitieux, entièrement à la dévotion de la comtesse, qu’il aida de ses conseils pour éconduire le colonel Chabert, quand cet officier revendiqua ses droits d’époux (Le Colonel Chabert).
Delignon (J.-P.), professeur de rhétorique au collège communal d’Arcis-sur-Aube, sous Louis-Philippe. — Officier de l’Université, auteur d’un opuscule sur les « Cérémonies des funérailles chez les Romains », qui lui valut son admission à l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Troyes, il rédigea, en 1839, un article nécrologique sur le notaire Grévin, dans l’Impartial de l’Aube (Le Comte de Sallenauve. — La Famille Beauvisage).
Delsouq, voleur fameux sous la Restauration ; élève du très célèbre Dannepont, dit la Pouraille, auquel il laissait parfois prendre son nom (La Dernière Incarnation de Vautrin).
Denisart, nom d’emprunt sous lequel Cérizet, déguisé en vieillard, ancien militaire, ancien directeur des douanes, chevalier de la Légion d’honneur, s’introduisit chez Antonia Chocardelle, loueuse de livres, et parvint à tromper le défiant Maxime de Trailles, en lui arrachant, par une adroite manœuvre, le montant d’une créance jugée d’un recouvrement impossible (Un Homme d’Affaires).
Derville, avoué à Paris, rue Vivienne[2], de 1819 à 1840 ; né en 1794, le septième enfant d’un petit bourgeois de Noyon. — En 1816, n’étant alors que deuxième clerc, il demeurait rue des Grès (actuellement rue Cujas) et avait pour voisin le célèbre usurier Gobseck, qui, plus tard, lui prêta cent cinquante mille francs, à 15 0/0, avec lesquels il acheta l’étude de son patron, homme de plaisir, réduit à la gêne. Par Gobseck, il connut Jenny Malvaut, qu’il épousa ; par le même, il apprit les secrets des Restaud. Dans l’hiver de 1829 à 1830, il expliquait leurs malheurs devant la vicomtesse de Grandlieu. Derville avait rétabli la fortune de ce représentant féminin des Grandlieu de la branche cadette, à l’époque de la rentrée des Bourbons, et il était reçu, chez elle, en ami (Gobseck). Il avait été clerc chez Bordin (Un Début dans la Vie. — Une Ténébreuse Affaire). Il fut l’avoué du colonel Chabert revendiquant ses droits légitimes sur la comtesse Ferraud ; il s’intéressa vivement au vieil officier, le secourut, et s’affligea, bien des années après, quand il le revit tombé dans l’idiotisme, à l’hospice de Bicêtre (Le Colonel Chabert). Derville fut encore l’avoué du comte de Sérizy, de madame de Nucingen, des ducs de Grandlieu et de Chaulieu, dont il avait toute la confiance. En 1830, avec Corentin, sous le nom de Saint-Denis, il fit une enquête auprès des Séchard, à Angoulême, au sujet des réelles ressources de Lucien de Rubempré (Le Père Goriot. — Splendeurs et Misères des Courtisanes).
Derville (Madame), née Jenny Malvaut, femme de l’avoué Derville ; jeune fille parisienne, née pourtant à la campagne. — Seule, en 1826, elle menait l’existence la plus vertueuse et vivait de son travail, au cinquième étage d’une triste maison de la rue Montmartre, où Gobseck eut à la voir pour le payement d’un billet souscrit par elle ; il la signala à Derville, qui l’épousa sans dot aucune. Plus tard, elle hérita, d’un oncle, fermier devenu riche, soixante-dix mille francs qui aidèrent son mari à s’acquitter envers Gobseck (Gobseck). Désireuse d’assister au fameux bal donné par César Birotteau, le 17 décembre 1818, elle vint faire une visite assez inopinée à la femme du parfumeur ; elle lui plut d’ailleurs beaucoup, ainsi qu’à mademoiselle Birotteau, et elle fut invitée à la fête avec son mari. Elle avait, auparavant et dans les années qui précédèrent son mariage, travaillé pour les Birotteau, quand elle était ouvrière en lingerie (César Birotteau).
Deschamps, nom pris, lors de son séjour dans l’Amérique du Sud, par Sallenauve, dégoûté du nom qui lui fut imposé (La Famille Beauvisage).
Descoings (M. et madame), beau-père et belle-mère du docteur Rouget, d’Issoudun. — Commissionnaires en laine, ils se chargeaient de vendre pour les propriétaires et d’acheter pour les marchands les toisons du Berry. Ils achetèrent aussi des biens nationaux. Riches et avares ; ils moururent, à deux ans d’intervalle, sous la République, avant 1799 (La Rabouilleuse).
Descoings, fils des précédents, frère cadet de madame Rouget, la femme du docteur ; épicier à Paris, rue Saint-Honoré, non loin du logis de Robespierre. — Descoings avait épousé par amour la veuve du sieur Bixiou, son prédécesseur, femme plus âgée que lui de douze ans, mais bien portante et « grasse comme une grive après la vendange ». Accusé d’accaparement, il fut envoyé à l’échafaud avec André Chénier, le 7 thermidor an II (25 juillet 1794) : la mort de l’épicier produisit plus de sensation que celle du poète. César Birotteau transporta le fonds de parfumerie de la Reine des roses dans la boutique de Descoings, vers 1800 ; le successeur immédiat du décapité y avait fait de mauvaises affaires ; l’inventeur de l’eau carminative s’y ruina (La Rabouilleuse).
Descoings (Madame), née en 1744, veuve de deux maris qui se succédèrent dans la même boutique d’épicerie, rue Saint-Honoré, à Paris, les sieurs Bixiou et Descoings ; grand’mère de Jean-Jacques Bixiou, le dessinateur. — Après la mort de M. Bridau, chef de division au ministère de l’intérieur, madame veuve Descoings vint, en 1819, vivre avec sa nièce madame veuve Bridau, née Agathe Rouget, elle apportait, dans la communauté, six mille francs de revenu. Femme excellente, surnommée, dans son temps, « la belle épicière » ; elle dirigeait le ménage, mais elle avait la manie de mettre sans cesse à la loterie sur les mêmes chiffres : elle « nourrissait un terne » ; elle finit ainsi par ruiner sa nièce, qui lui avait aveuglément confié ses intérêts, mais elle rachetait sa folle conduite par un entier dévouement, tout en continuant à placer son argent sur le terne fatidique. Ses économies lui furent un jour volées dans sa paillasse par Philippe Bridau : aussi ne put-elle renouveler sa mise à la loterie. Or le fameux terne sortit. Madame Descoings en mourut de chagrin, le 31 décembre 1821 ; sans ce vol, elle devenait millionnaire (La Rabouilleuse).
Desfondrilles, juge suppléant à Provins, sous la Restauration ; nommé président du tribunal de la même ville, sous Louis-Philippe ; vieillard plus archéologue que magistrat, homme fin qui s’amusait des misérables intrigues en action sous ses yeux ; il avait quitté le parti des Tiphaine pour le parti libéral, dirigé par l’avocat Vinet (Pierrette).
Deslandes, chirurgien d’Azay-le-Rideau, en 1817. — Appelé auprès de M. de Mortsauf pour le saigner, il lui sauva la vie par cette opération (Le Lys dans la Vallée).
Desmarets (Jules), agent de change à Paris, sous la Restauration ; homme de travail et de probité, ayant eu une jeunesse austère et pauvre. — Il s’éprit, n’étant qu’employé, d’une jeune fille charmante rencontrée chez son patron et l’épousa malgré l’irrégularité de sa naissance ; avec des fonds procurés par la mère de sa femme, il put acheter la charge de l’agent de change dont il était le commis et fut pendant plusieurs années très heureux, avec un amour partagé et dans la plus large aisance : Desmarets possédait deux cent cinquante mille francs de rente. Il habitait, en 1820, avec sa femme, un grand hôtel de la rue Ménars. Dans les premiers temps de son mariage, il tua en duel, sans que madame Desmarets en sût rien, un homme qui l’avait calomniée. Le bonheur parfait, dont jouissait ce couple si bien assorti, finit brusquement par la mort de la femme atteinte au cœur des soupçons que son mari eut, un instant, sur sa fidélité. — Desmarets, veuf, vendit sa charge au frère de Martin Falleix et quitta Paris, désespéré (Histoire des Treize : Ferragus, chef des Dévorants). M. et madame Desmarets furent invités au fameux bal de César Birotteau, en 1818 ; après la faillite du parfumeur, l’agent de change donna, avec bienveillance, d’utiles conseils pour le placement des fonds amassés péniblement dans le but de désintéresser complètement les créanciers (César Birotteau).
Desmarets (Madame Jules), femme du précédent, fille naturelle de Bourignard, dit Ferragus, et d’une femme mariée qui passait pour sa marraine. — Elle n’avait pas d’état civil ; lorsqu’elle épousa Jules Desmarets, son nom de Clémence et son âge furent constatés par un acte de notoriété publique. Madame Desmarets fut, malgré elle, aimée d’un jeune officier de la garde royale, Auguste de Maulincour. — Elle fréquentait les Nucingen. Les visites que madame Desmarets faisait secrètement à son père, homme mystérieux, inconnu de son mari, amenèrent la perte d’un bonheur absolu ; Desmarets se crut trahi, et elle mourut de ces soupçons, en 1820 ou 1821. Les restes de Clémence, d’abord portés au Père-Lachaise, furent ensuite déterrés, brûlés et envoyés à Jules Desmarets par Bourignard aidé de douze amis, afin de contenter ainsi la plus poignante des douleurs conjugales (Histoire des Treize : Ferragus, chef des Dévorants). M. et madame Desmarets étaient souvent désignés sous le nom de M. et madame Jules. Au bal donné par César Birotteau, le 17 décembre 1818, Madame Desmarets brilla comme la plus belle, au dire même de la femme du parfumeur (César Birotteau).
Desmarets, notaire à Paris, sous la Restauration ; frère aîné de l’agent de change Jules Desmarets. — Le notaire avait été établi par son cadet, devenu rapidement riche. Il reçut le testament de son frère. Il l’accompagnait, aux obsèques de madame Desmarets (Histoire des Treize : Ferragus, chef des Dévorants).
Desplein, illustre chirurgien de Paris, né vers le milieu du xviiie siècle. — D’une famille pauvre de la province, il eut une jeunesse des plus rudes et ne parvint à passer ses examens que grâce aux secours de son voisin de misère, le porteur d’eau Bourgeat. Avec lui, il demeura, deux ans, au sixième étage d’une triste maison de la rue des Quatre-Vents, où s’établit plus tard le « Cénacle » chez le poète Daniel d’Arthez, maison dite, par la suite, « le bocal aux grands hommes ». Desplein, chassé par le propriétaire qu’il ne pouvait payer, se logea, en second lieu, avec son ami l’Auvergnat, dans la cour de Rohan, passage du Commerce. Reçu interne à l’Hôtel-Dieu, il put reconnaître les bienfaits de Bourgeat, le soigna dans sa dernière maladie, comme un fils dévoué, et fonda, sous l’Empire, en l’honneur de cet homme simple, qui professait des sentiments religieux, une messe dite quatre fois l’an, à Saint-Sulpice, et à laquelle il assistait pieusement, bien qu’athée déterminé (La Messe de l’Athée). En 1806, Desplein avait condamné à une mort prochaine un vieux garçon, alors âgé de cinquante-six ans, et qui vivait toujours en 1846 (Le Cousin Pons). Le chirurgien assista à la mort désespérée de M. Chardon, ancien médecin militaire (Illusions perdues). Desplein soigna, à leurs derniers moments, madame Jules Desmarets, décédée en 1820 ou 1821, et le chef de division Flamet de la Billardière, mort en 1824 (Histoire des Treize : Ferragus, chef des Dévorants. — Les Employés). Au mois de mars 1828, à Provins, il fit l’opération du trépan à Pierrette Lorrain (Pierrette). Dans la même année, il pratiqua une audacieuse opération sur la personne de madame Philippe Bridau, chez qui l’abus des liqueurs fortes avait développé une « magnifique maladie » que l’on croyait disparue. L’opération fut racontée dans la Gazette des Hôpitaux ; mais l’opérée en mourut (La Rabouilleuse). En 1829, Desplein fut appelé auprès de Vanda de Mergi, fille du baron de Bourlac (L’Envers de l’Histoire contemporaine). Dans les derniers mois de ladite année, il opéra, avec succès, madame Mignon, devenue aveugle, et fut ensuite, en février 1830, l’un des témoins de Modeste Mignon, mariée à Ernest de la Brière (Modeste Mignon). Au commencement de la même année 1830, il fut appelé, par Corentin, auprès du baron de Nucingen, languissant d’amour pour Esther van Gobseck, et auprès de madame de Sérizy, malade, après le suicide de Lucien de Rubempré (Splendeurs et Misères des Courtisanes. — La Dernière Incarnation de Vautrin). Avec son élève Bianchon, il dut assister madame de Bauvan sur le point de mourir, fin de 1830 ou commencement de 1831 (Honorine). Desplein avait une fille unique, dont le mariage, en 1829, était arrangé avec le prince de Loudon.
Desroches, employé au ministère de l’intérieur, sous l’Empire, ami de Bridau père, qui lui avait procuré la place. — En relations suivies également avec la veuve du chef de division, chez laquelle il rencontrait, presque chaque soir, ses collègues MM. du Bruel et Claparon. Homme sec et dur, qui n’avait pu, malgré ses talents, devenir sous-chef ; il ne gagnait que dix-huit cents francs et sa femme douze cents avec un bureau de papier timbré. Mis à la retraite, après le second retour de Louis XVIII, il parlait d’entrer, comme chef de bureau, dans une compagnie d’assurances, dès que sa pension serait réglée. En 1821, malgré son caractère peu tendre. Desroches s’employa, avec beaucoup d’empressement et d’adresse, pour tirer d’un mauvais pas Philippe Bridau, qui avait pratiqué un emprunt sur la caisse du journal où il était employé, et il fit accepter sa démission sans scandale. Desroches, homme d’une bonne « judiciaire », resta le dernier ami de madame veuve Bridau, après la mort de MM. du Bruel et Claparon. Il pêchait à la ligne (La Rabouilleuse).
Desroches (Madame), femme du précédent. — En 1820, alors veuve, elle recherchait la main de mademoiselle Matifat pour son fils, l’avoué Desroches (La Maison Nucingen).
Desroches, fils des précédents, né vers 1795, élevé durement par un père d’une extrême sévérité. — Il entra, comme quatrième clerc, chez Derville, en 1818, et, dès l’année suivante, passa second clerc. Chez Derville, il vit le colonel Chabert. En 1821 ou 1822, il acheta une étude d’avoué, un titre nu, rue de Béthizy[3]. Retors et habile, il eut surtout pour clients des gens de lettres, des artistes, des filles de théâtre, des lorettes en renom, des bohèmes élégants. Conseiller d’Agathe et de Joseph Bridau, il donnait aussi des instructions très précieuses à Philippe Bridau, partant pour Issoudun vers 1822 (La Rabouilleuse. — Le Colonel Chabert. — Un Début dans la Vie. — Le Comte de Sallenauve). Desroches était l’avoué de Charles de Vandenesse plaidant contre son frère Félix, de la marquise d’Espard cherchant à faire interdire son mari, et du secrétaire général Chardin des Lupeaulx, qu’il conseillait avec astuce (La Femme de Trente Ans. — L’Interdiction. — Les Employés). Lucien de Rubempré consulta Desroches, lors de la saisie des meubles de Coralie, sa maîtresse, en 1822 (Illusions perdues). Vautrin appréciait l’avoué ; il disait qu’on aurait pu le charger de « refaire » la terre de Rubempré, de l’augmenter et de constituer ainsi à Lucien trente mille francs de rente qui lui auraient permis probablement d’épouser Clotilde de Grandlieu (Splendeurs et Misères des Courtisanes). En 1826, Desroches rechercha, un instant, en mariage Malvina d’Aldrigger (La Maison Nucingen). Vers 1840, il racontait chez mademoiselle Turquet (Malaga), alors entretenue par le notaire Cardot, et devant Bixiou, Lousteau et Nathan, invités du tabellion, les ruses employées par Cérizet pour arracher à Maxime de Trailles le montant d’une créance (Un Homme d’Affaires). Desroches fut, d’ailleurs, l’avoué de Cérizet, qui eut un différend avec Théodose de la Peyrade, en 1840 ; il représenta aussi les intérêts de Sauvaignou, l’entrepreneur, à la même époque (Les Petits Bourgeois). L’étude de Desroches se trouva installée peut-être, à une certaine époque, rue de Buci (La Rabouilleuse).
Desroys, employé au ministère des finances, dans le bureau de Baudoyer, sous la Restauration. — Fils d’un conventionnel qui n’avait pas voté la mort du roi, républicain, ami de Michel Chrestien, il ne frayait avec aucun de ses collègues et tenait à ce point sa vie cachée, que l’on ignorait son domicile. Destitué, en décembre 1824, à cause de ses opinions et sur la dénonciation de Dutocq (Les Employés).
Desroziers, musicien, prix de Rome, mort dans cette ville, d’une fièvre typhoïde, en 1836. — Ami du sculpteur Dorlange, à qui il raconta l’histoire de Zambinella, la mort de Sarrasine et le mariage du comte de Lanty ; Desroziers donnait des leçons d’harmonie à Marianina, fille du comte. Le musicien engagea son ami, momentanément en grand besoin d’argent, à entreprendre une copie d’une statue d’Adonis, qui reproduisait les traits de Zambinella, et il fit acheter cette copie par M. de Lanty (Le Député d’Arcis).
Desroziers, imprimeur à Moulins (département de l’Allier). — Après 1830, il imprima, en un petit volume in-18, les œuvres de « Jan Diaz, fils d’un prisonnier espagnol, et né en 1807, à Bourges ». Ce volume était précédé d’une notice sur Jan Diaz par M. de Clagny. Il contenait une élégie : Tristesse ; deux poèmes : Paquita la Sévillane et le Chêne de la messe ; trois sonnets, une nouvelle intitulée : Carola, etc. (La Muse du Département).
Destourny. — V. Estourny (d’).
Dey (Comtesse de), née vers 1755. — Veuve d’un lieutenant général, retirée à Carentan (département de la Manche), elle y mourut subitement, d’une grande émotion maternelle, en novembre 1793 (Le Réquisitionnaire).
Dey (Auguste, comte de), fils unique de madame de Dey. — À dix-huit ans, nommé lieutenant de dragons, il avait obéi au point d’honneur, en suivant les princes dans l’émigration. Il était adoré de sa mère, qui était restée en France pour lui conserver une fortune. Il avait fait partie de l’expédition de Granville ; prisonnier à la suite de cette affaire, il écrivait à madame de Dey qu’il se présenterait chez elle, sous trois jours, déguisé, après s’être évadé. Mais il fut fusillé dans le Morbihan, au moment précis où sa mère mourait du saisissement d’avoir reçu, pour son fils, le réquisitionnaire Julien Jussieu (Le Réquisitionnaire).
Diard (Pierre-François), né aux environs de Nice, fils d’un prévôt des marchands, quartier-maître du 6e de ligne, en 1808, puis chef de bataillon dans la garde impériale ; retraité avec ce dernier grade, à la suite d’une blessure assez grave reçue en Allemagne ; ensuite administrateur, homme d’affaires ; joueur effréné. Mari de Juana Mancini, qui avait été la maîtresse du capitaine Montefiore, l’ami le plus intime de Diard. En 1823, à Bordeaux, Diard, réduit aux expédients, tua, pour le voler, Montefiore, qu’il avait rencontré par hasard ; rentré chez lui, il avoua son crime à sa femme, qui le supplia vainement de se donner la mort, et lui brûla elle-même la cervelle, d’un coup de pistolet (Les Marana).
Diard (Maria-Juana-Pepita), fille de la Marana, courtisane vénitienne, et d’un jeune Italien noble (Mancini), qui la reconnut. — Femme de Pierre-François Diard, qu’elle accepta pour mari, sur l’injonction de sa mère, après s’être abandonnée à Montefiore, qui ne voulut pas l’épouser. Juana, élevée de la manière la plus austère, chez l’Espagnol Perez de Lagounia, à Tarragone, portait le nom de son père ; elle était l’héritière d’une longue série de courtisanes, d’une famille purement féminine, où aucun mariage légal n’avait eu lieu ; le sang de ses aïeules était dans ses veines : elle le montra inconsciemment par la manière dont elle se donna tout d’abord à Montefiore. Quoiqu’elle n’aimât pas son mari, elle lui fut, néanmoins, strictement fidèle ; et le tua pour l’honneur. — Elle eut deux enfants (Les Marana).
Diard (Juan), premier enfant de madame Diard. — Il vint au monde sept mois après le mariage de sa mère, et il était peut-être le fils de Montefiore. Il ressemblait absolument à Juana, qui lui prodiguait ses caresses en secret, tandis qu’elle feignait de lui préférer son fils cadet. Par « une espèce de flatterie admirable », Diard avait fait de Juan son préféré (Les Marana).
Diard (Francisque), second fils de M. et madame Diard, né à Paris. — Portrait complet du père et, seulement en apparence, le préféré de la mère (Les Marana).
Diaz (Jan), pseudonyme dont madame Dinah de la Baudraye signa, dans l’Écho du Morvan, un poème assez excentrique, intitulé : Paquita la Sévillane, et un volume imprimé par Desroziers, à Moulins, vers 1830 (La Muse du Département).
Diodati, nom du propriétaire d’une villa sur le lac de Genève en 1823-1824. — Personnage d’une nouvelle, l’Ambitieux par amour, publiée, en 1834, par Albert Savarus, dans la Revue de l’Est (Albert Savarus).
Dionis, notaire à Nemours, depuis 1813, environ, jusqu’aux premières années de Louis-Philippe. — C’était un Crémière-Dionis ; mais il n’était habituellement désigné que par le second nom. Homme fin et faux, secrètement associé à Massin-Levrault, pour faire l’usure, il s’intéressait à la succession du docteur Minoret et donnait des conseils aux trois héritiers du vieux médecin. Après la Révolution de 1830, il fut nommé maire de Nemours, en remplacement du sieur Levrault, et, vers 1837, devint député. Il fut alors reçu aux bals de la cour avec sa femme, et madame Dionis « trôna » dans sa petite ville, « au moyen du trône ». Le ménage eut, au moins, une fille (Ursule Mirouet). Dionis déjeunait familièrement chez Rastignac, ministre des travaux publics, de 1839 à 1845 (Le Député d’Arcis. — Le Comte de Sallenauve. — La Famille Beauvisage).
Doguereau, libraire à Paris, rue du Coq, en 1821 et depuis le commencement du siècle ; ancien professeur de rhétorique. — Lucien de Rubempré lui proposa son roman : l’Archer de Charles IX ; mais, le libraire n’en ayant voulu donner que quatre cents francs, l’affaire ne se fit point (Illusions perdues).
Doisy, portier de l’institution Lepître, à Paris, dans le quartier du Marais, vers 1814, époque à laquelle Félix de Vandenesse y vint achever ses études. — Ce jeune homme contracta, auprès de Doisy, une dette de cent francs qui lui valut les plus sévères réprimandes de sa mère (Le Lys dans la Vallée).
Dominis (L’abbé de), prêtre de Tours, sous la Restauration ; précepteur de Jacques de Mortsauf (Le Lys dans la Vallée).
Dommanget, médecin-accoucheur, célèbre à Paris, au temps de Louis-Philippe. — Appelé, en 1840, auprès de madame Calyste du Guénic, qu’il avait accouchée, et qu’une subite révélation de l’infidélité de son mari avait fait tomber dans un état dangereux ; car elle nourrissait son fils, à cette époque. Dommanget, mis dans la confidence, traita et guérit la malade par des remèdes tout moraux (Béatrix).
Doni (Massimilla). — V. Varèse (princesse de).
Dorlange (Charles), premier nom de Sallenauve. — V. Sallenauve.
Dorlonia (Duc). — V. Torlonia.
Dorsonval (Madame), bourgeoise de Saumur, en relations avec M. et madame des Grassins, au temps de la Restauration (Eugénie Grandet).
Doublet, deuxième clerc chez l’avoué Desroches, en 1822 (Un Début dans la Vie).
Doublon (Victor-Ange-Herménégilde), huissier à Angoulême, sous la Restauration. — Il instrumenta, pour le compte des frères Cointet, contre David Séchard (Illusions perdues).
Drake (Sir Francis), Anglais, directeur du Théâtre-Italien de Londres, en 1839. — Il eut pour prima donna Luigia, qui succédait à la Serboni (Le Comte de Sallenauve).
Duberghe, marchand de vins de Cordeaux, à qui Nucingen acheta, en 1815, avant la bataille de Waterloo, cent cinquante mille bouteilles de ses vins, moyennant trente sous la bouteille ; le financier les revendit, chacune, six francs aux alliés de 1817 à 1819 (La Maison Nucingen).
Dubourdieu, né vers 1805, peintre de symbolismes, fouriériste, décoré. — En 1845, rencontré et accosté, au coin de la rue Neuve-Vivienne, par son ami Léon de Lora, il exposait ses idées sur l’art et la philosophie devant Gazonal et Bixiou accompagnant le célèbre paysagiste (Les Comédiens sans le savoir).
Dubut, de Caen, commerçant, apparenté à MM. de Boisfranc, de Boisfrelon et de Boislaurier, qui étaient aussi des Dubut et dont le grand-père vendait de la toile. — Dubut, de Caen, impliqué dans le procès des chauffeurs de Mortagne, en 1808, fut condamné à mort, par contumace. Sous la Restauration, il espérait, pour son dévouement à la cause royale, obtenir de succéder au titre de M. de Boisfranc ; Louis XVIII le nomma grand-prévôt, en 1815 et, plus tard, procureur général sous le nom convoité ; enfin, il mourut premier président de Cour (L’Envers de l’Histoire contemporaine).
Ducange (Victor), romancier et dramaturge français, né en 1783, à La Haye, mort en 1833 ; l’un des collaborateurs de Trente Ans ou la Vie d’un Joueur et l’auteur de Léonide ou la Vieille de Suresnes. Victor Ducange devait assister, en 1821, chez Braulard, chef de claque, à un dîner où étaient conviés également Adèle Dupuis, Frédéric Dupetit-Méré et mademoiselle Millot, maîtresse de Braulard (Illusions perdues).
Dudley (Lord), homme d’État, l’un des vieillards les plus distingués de la pairie anglaise, fixé à Paris, depuis 1816 ; mari de lady Arabelle Dudley ; père naturel d’Henri de Marsay, dont il ne s’occupa guère et qui devint l’amant d’Arabelle. — Personnage « profondément immoral », il compta dans sa nombreuse postérité illégale Euphémia Porrabéril, et, parmi les femmes qu’il entretint, une certaine Hortense, qui habitait rue Tronchet. Lord Dudley, avant de se fixer en France, vivait dans son pays natal, avec deux fils nés en légitime mariage, mais qui ressemblaient étonnamment à Marsay (Le Lys dans la Vallée. — Histoire des Treize : la Fille aux Yeux d’Or. — Un Homme d’Affaires). Lord Dudley, peu de temps après 1830, était présent à un raout chez mademoiselle des Touches, où Marsay, alors premier ministre, racontait son premier amour, et ces deux hommes d’État échangeaient des réflexions philosophiques (Autre Étude de femme). En 1834, il était venu, par hasard, à un grand bal donné par sa femme, et il jouait dans un salon avec des banquiers, des ambassadeurs et d’anciens ministres (Une Fille d’Ève).
Dudley (Lady Arabelle), femme du précédent ; d’une illustre famille anglaise, pure de toute mésalliance depuis la conquête ; immensément riche ; l’une de ces ladies à demi souveraines ; l’idole de la grande société parisienne sous la Restauration. — Elle vivait loin de son mari, à qui elle avait laissé deux fils ressemblant fort à Marsay, dont elle avait été la maîtresse. Elle arracha, en quelque sorte, Félix de Vandenesse à madame de Mortsauf et causa ainsi le désespoir de cette femme vertueuse. Elle était née, disait-elle, dans le Lancashire, où les femmes meurent d’amour (Le Lys dans la Vallée). Dans les premières années du règne de Charles X, au moins pendant l’été, elle habitait le village de Châtenay, près de Sceaux (Le Bal de Sceaux). Raphaël de Valentin la désirait et aurait cherché à l’obtenir, s’il n’avait craint d’user la peau de chagrin (La Peau de Chagrin). En 1832, elle assistait à une soirée chez madame d’Espard, où la duchesse de Maufrigneuse fut « abîmée » en présence de Daniel d’Arthez épris d’elle (Les Secrets de la Princesse de Cadignan). Très jalouse de madame Félix de Vandenesse, la femme de son ancien amant, en 1834-1835, elle manœuvrait, avec madame de Listomère et madame d’Espard, pour faire tomber la jeune femme dans les bras du poète Nathan, qu’elle aurait voulu encore plus laid. Elle disait à madame Félix de Vandenesse : « Le mariage, mon enfant, est notre purgatoire ; l’amour est notre paradis » (Une Fille d’Ève). Lady Dudley fit, par vengeance, mourir de chagrin lady Brandon (Mémoires de Deux Jeunes Mariées).
Dufau, juge de paix dans une commune des environs de Grenoble dont le docteur Benassis était le maire sous la Restauration ; alors, grand homme sec, à cheveux gris, vêtu de noir. — Il contribua fortement à l’œuvre de rénovation accomplie par le médecin dans le village (Le Médecin de Campagne).
Dufaure (Jules-Armand-Stanislas), avocat et homme politique français ; né le 4 décembre 1798 à Saujon (Charente-Inférieure), mort, académicien, à Rueil, dans l’été de 1881 ; ami et condisciple de Louis Lambert et de Barchou de Penhoën, au collège de Vendôme, en 1811 (Louis Lambert).
Duineff, nom franc, commun aux deux familles Cinq-Cygne et Chargebœuf (Une Ténébreuse Affaire).
Dulmen, branche d’une famille Rivaudoult d’Arschoot, de Galicie, à laquelle Armand de Montriveau était allié (Histoire des Treize : la Duchesse de Langeais).
Dumay (Anne-François-Bernard), né à Vannes en 1777. — Fils d’un assez méchant avocat, président d’un tribunal révolutionnaire sous la République et qui périt sur l’échafaud après le 9 Thermidor. Sa mère morte de chagrin, Anne Dumay partit comme soldat, en 1799, pour l’armée d’Italie. Il se retira, à la chute de l’Empire, avec le grade de lieutenant et s’attacha au sort de Charles Mignon, qu’il avait connu dès les premiers jours de sa vie militaire. Entièrement dévoué à son ami, qui lui avait, d’ailleurs, sauvé la vie à Waterloo, il l’aida puissamment dans les entreprises commerciales de la maison Mignon et veilla fidèlement sur madame et mademoiselle Mignon, pendant une longue absence du chef de cette famille, ruiné subitement. Mignon, revenu riche de l’Amérique, fit profiter largement Dumay de sa fortune (Modeste Mignon).
Dumay (Madame), née Grummer, femme du précédent. — Américaine, jolie petite personne, elle fut épousée par Dumay dans un voyage fait en Amérique pour le compte de son patron et ami Charles Mignon, sous la Restauration. Ayant eu le malheur de perdre plusieurs enfants à leur naissance et privée de l’espérance d’en avoir d’autres, elle s’attacha entièrement aux deux filles de Mignon. Elle était, comme son mari, complètement dévouée à leur famille (Modeste Mignon).
Dumets, petit clerc chez Desroches, avoué en 1822 (Un Début dans la Vie).
Dupetit-Méré (Frédéric), né à Paris en 1785, mort en 1827 ; auteur dramatique qui eut son heure de célébrité. — Sous le nom de Frédéric, il fit représenter seul, ou en collaboration avec Ducange, Rougemont, Brazier, etc., un grand nombre de mélodrames, de vaudevilles et de féeries. En 1821, il devait assister à un dîner chez le chef de claque Braulard, avec Ducange, Adèle Dupuis et mademoiselle Millot (Illusions perdues).
Duplanty (L’abbé), vicaire de l’église Saint-François, de Paris ; mandé par Schmucke, il administra l’extrême onction, en avril 1845, à Pons mourant, qui le connaissait et appréciait sa bonté (Le Cousin Pons).
Duplay (Madame), femme d’un menuisier de la rue Honoré, chez qui demeurait Robespierre ; cliente de l’épicier Descoings, qu’elle dénonça comme accapareur. — Cette dénonciation amena l’incarcération et la mort du détaillant sur l’échafaud (La Rabouilleuse).
Dupotet, espèce de banquier établi au Croisic, sous la Restauration. — Il avait en dépôt le modeste patrimoine de Pierre Cambremer (Un Drame au bord de la Mer).
Dupuis, notaire du quartier Saint-Jacques, sous Louis-Philippe ; d’une piété affichée ; marguillier de sa paroisse. Il possédait les économies d’un grand nombre de domestiques. Théodose de la Peyrade, qui lui recrutait des capitaux dans ce monde spécial, détermina madame Lambert, la gouvernante de M. Picot, à placer deux mille cinq cents francs, économisés au détriment de son maître, chez cet homme vertueux, qui fit banqueroute (Les Petits Bourgeois).
Dupuis (Adèle), actrice de Paris qui tint, longtemps et brillamment, l’emploi des « jeunes premiers rôles » à la Gaîté ; elle devait dîner, en 1821, chez Braulard, le chef de claque, avec Ducange, Frédéric Dupetit-Méré et mademoiselle Millot, maîtresse de l’amphitryon (Illusions perdues).
Durand, nom réel des Chessel. — Ce nom de Chessel avait été emprunté à madame Durand, née Chessel. Les Tourangeaux de la Restauration trouvaient M. de Chessel peu « en Durand » ou peu « endurant » (Le Lys dans la Vallée).
Duret (L’abbé), curé de Sancerre sous la Restauration, vieillard de l’ancien clergé. — Homme de bonne compagnie, de la société habituelle de madame de la Baudraye, chez qui il satisfaisait son penchant pour le jeu. Très fin, Duret expliquait à cette jeune femme le vrai caractère de M. de la Baudraye ; il lui conseilla de détourner en littérature secrète l’amertume de l’existence conjugale (La Muse du Département).
Duriau, célèbre accoucheur de Paris. — Aidé de Bianchon, il accoucha madame de la Baudraye, en 1837, chez Lousteau, d’un garçon qu’elle eut du journaliste (La Muse du Département).
Durieu, cuisinier et factotum du château de Cinq-Cygne sous le Consulat. — Ancien et fidèle serviteur, tout dévoué à sa maîtresse, Laurence de Cinq-Cygne, dont il avait toujours suivi la fortune. Il était marié ; sa femme avait l’office de femme de charge dans la maison (Une Ténébreuse Affaire).
Duroc (Gérard-Christophe-Michel), duc de Frioul, grand maréchal du palais de Napoléon, né à Pont-à-Mousson en 1772, tué sur le champ de bataille en 1813. — Le 13 octobre 1806, veille de la bataille d’Iéna, il introduisit le marquis de Chargebœuf et Laurence de Cinq-Cygne auprès de l’empereur (Une Ténébreuse Affaire) ; au mois d’avril 1813, il assistait à une revue au Carrousel, à Paris, et Napoléon lui adressait, au sujet de mademoiselle de Chatillonest, distinguée par lui dans la foule, quelques paroles qui firent sourire le grand maréchal (La Femme de Trente Ans).
Durut (Jean-François), criminel que Prudence Servien contribua, par sa déposition en cour d’assises, à faire condamner aux travaux forcés. — Durut jura à Prudence, devant le tribunal même, qu’il la tuerait, une fois libre ; mais il fut exécuté au bagne de Toulon quatre ans après, en 1829. Jacques Collin, dit Vautrin, pour obtenir le dévouement de Prudence, se vantait de l’avoir délivrée de Durut, dont la menace la tenait dans une terreur continuelle (Splendeurs et Misères des Courtisanes).
Dutheil (L’abbé), un des deux vicaires généraux de l’évêque de Limoges, sous la Restauration ; l’une des lumières du clergé gallican ; nommé à un évêché, en août 1831, et promu archevêque en 1840. — Il présida la cérémonie de la confession publique de madame Graslin, dont il fut l’ami et le conseiller, et dont il suivit l’enterrement, en 1844 (Le Curé de Village).
Dutocq, né en 1786. — Il entra, en 1814, au ministère des finances et succéda à Poiret aîné, mis à la retraite, dans le bureau dirigé par Rabourdin ; il y était commis d’ordre. Incapable et flâneur, il haïssait son chef, dont il provoqua la perte. Très méchant et très intéressé, il essayait de consolider sa position en se faisant l’espion des bureaux ; le secrétaire général, Chardin des Lupeaulx, était instruit par lui des moindres événements. Dutocq affecta, en outre, dès 1816, des sentiments religieux très prononcés, qu’il croyait utiles à son avancement. Il collectionnait avec passion les vieilles gravures et possédait au complet « son Charlet », qu’il pouvait céder ou prêter à la femme du ministre. Il demeurait à cette époque, rue Saint-Louis-Saint-Honoré[4], près du Palais-Royal, au cinquième étage d’une maison à allée, et prenait ses repas dans une pension de la rue de Beaune (Les Employés). En 1840, retraité, il était greffier de la justice de paix à la mairie du Panthéon et habitait la maison des Thuillier, rue Saint-Dominique d’Enfer. Resté garçon, il avait des vices, mais cachait soigneusement sa vie et savait se maintenir, par la flatterie, auprès de ses supérieurs. Il fut mêlé à de vilaines intrigues avec Cérizet, son commis au greffe, et avec Théodose de la Peyrade, l’avocat retors (Les Petits Bourgeois).
Duval, opulent maître de forges d’Alençon, dont la fille, petite-nièce de M. du Croisier (du Bousquier) fut mariée, en 1830, avec trois millions de dot à Victurnien d’Esgrignon (Le Cabinet des Antiques).
Duval, professeur et chimiste célèbre, à Paris, en 1843. — Ami du docteur Bianchon, il analysa pour lui le sang de M. et madame Crevel, infectés d’une étrange maladie cutanée dont ils moururent (La Cousine Bette).
Duvignon. — V. Lanty (de).
Duvivier, bijoutier à Vendôme, sous l’Empire. — Madame de Merret affirmait à son mari qu’elle avait acheté chez ce marchand un crucifix d’ébène incrusté d’argent, qu’elle tenait, en réalité, de son amant, Bagos de Férédia. C’est sur ce crucifix qu’elle fit son faux serment (La Grande Bretèche).
- ↑ La galerie d’Orléans actuelle.
- ↑ Il y eut longtemps aussi la rue Neuve-Vivienne, tronçon de l’unique rue Vivienne actuelle situé entre la Bourse et le boulevard Montmartre.
- ↑ Disparue dans les prolongements de la rue de Rivoli, de 1852 à 1855.
- ↑ Disparue, en 1854, dans les transformations de la rue de l’Échelle.