Claude Paysan/034
XXXIV
— Eh ! vas-y donc, Claude.
— Pour ce que ça m’amuse, pauvre vieille, je vous assure…
— Pourtant, l’an dernier, il me semble…
— L’an dernier ?… oh ! oui, en effet, je me souviens, c’est que Jacques y était alors et avec lui c’était toujours gai, mais aujourd’hui… Encore, s’il ne faisait pas cette vilaine tempête… Non vrai, ça ne me tente point…
Et chez lui, auprès de la table, Claude s’était simplement mis à feuilleter ses vieux livres, cependant qu’au milieu des joyeux rires de jeunesse et les accords des violons, le bal du père Legault s’ouvrait là-bas.
Un moment repris par l’attrait des danses, il avait d’abord résolu d’y aller, puis, vers le soir, comme la neige commençait à tomber, le vent à souffler aux fenêtres, il n’avait plus voulu ensuite… Surtout ce Jacques qui n’y serait point, d’ailleurs.
À sa mère qui insistait doucement, il donnait des raisons, prétextait la tempête qui s’annonçait mauvaise, la fatigue, la distance ; puis sans Jacques il ne voyait pas vraiment comment il pourrait bien s’amuser.
Et il était resté avec sa mère.