Cinquième rapport sur une mission en Basse-Bretagne/Les finesses de Bilz


LES FINESSES DE BILZ.


Un fin voleur, pour répondre au défi d’un seigneur peu doué du côté de l’intelligence et de l’esprit, bien qu’ayant la prétention d’être un maître malin, lui dérobe successivement le meilleur cheval de son écurie, un pâté du four, les draps du lit où il est couché avec sa femme, et enfin, l’amène à se noyer, avec sa femme, dans l’étang de son moulin ; puis il épouse sa fille.

J’ai deux versions de ce récit, avec des variantes intéressantes. M. Corentin Tranois en a aussi donné une version curieuse, bien qu’arrangée, dans la Nouvelle Revue de Bretagne, troisième année, page 280 et suivantes, sous le titre de : le comte, le curé et le paysan… Cette version a été recueillie dans les environs de Rosporden (Finistère).

Je le trouve encore dans Straparole, nuit I, fable II, sous le titre suivant : Un fameux larron, nommé Cassandrin, amy du prévost de Pérouse, lui desroba son lict et son cheval ; puy, lui ayant présenté messire Séverin lié dans un sac, devint homme de bien et de grande entreprinse.

L’épisode du curé lié dans un sac, sous prétexte de le porter en paradis, se trouve aussi dans une de mes versions bretonnes.