Quand nous roulons, dans la campagne,
Montés sur le cheval de fer,
En tandem, avec ma compagne,
Nous fendons l’air…
L’air de France que nous aimons.
Et l’on se crève… et l’on se vanne…
Et l’on en prend à pleins poumons
Sur la bécane.
Le pied cambré sur la pédale,
L’œil au guet, le jarret tendu,
On s’entraîne, on vole, on s’emballe
À corps perdu.
Mais, hélas ! il faut s’arrêter,
Car voici la côte… et l’on cane…
Elle est par trop raide à monter
Sur la bécane.
Parfois on ramasse une pelle,
On s’étale assez rudement,
Mais bien vite on remonte en selle
Et, lestement,
On se courbe sur le guidon,
On dit zut ! au gars qui ricane
Et puis on repart… et hu donc !
Sur la bécane.
Sans savoir où je vais je roule
Moelleusement, grâce à mon pneu,
Sur le chemin qui se déroule
Sous le ciel bleu.
Et je pédale en aspirant
L’air de France avec ma Suzanne,
Nous faisons l’amour en courant,
Sur la bécane.