au jardin de mon père un oranger lui ya
Le « marché de Lava » dont il est parlé dans cette chanson,
n’est autre chose que le marché de Laval, ville française
du département de Mayenne. De Laval on a fait
Lava pour la rime. J’ai entendu chanter à Québec :
Au marché où tout va, limouza…
Ces couplets se chantent encore en Normandie, le plus
souvent en chœur, et sur un air de litanies du chant grégorien.
Le refrain normand ne ressemble pas du tout au
nôtre.
On remarquera que le refrain joue un grand rôle dans
cette chanson. C’est là un des traits caractéristiques de
la chanson normande. « Dans les campagnes de l’Avranchin,
dit M. Eugène de Beaurepaire, elles accompagnent
(les chansons) les travaux de la moisson et surtout la
cueillette du chanvre… En écoutant le soir ces poésies
singulières… en se croirait volontiers reporté à des
époques fort anciennes. Deux lignes au plus composent
le couplet. Le refrain est vraiment la partie la plus importante ; il supplée à la pauvreté ou à l’absence de la
rime, et c’est lui qui donne toujours lieu aux fantaisies
vocales les plus compliquées. »
Le jeune homme qui figure dans ces couplets a évidemment
reçu de bien mauvais exemples de son avocat de père.
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Au jardin de mon père
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Un oranger lui ya, limouza,
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Qu’est si chargé d’oranges
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Qu’on croit qu’il en rompra, limouza,
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J’aime, j’aime, oh ! gai, gai, gai,
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J’ai le cœur san gai :
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J’entendis chanter, danser
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Les moutons, les moutons, don dé ;
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Dou, dou, les moutons, les moutons,
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(bis)
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Les moutons, les moutons, les moutons, don dé.
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Qu’est si chargé d’oranges
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Qu’on croit qu’il en rompra, limouza.
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Je demande à mon père
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Quand’ c’ qu’on les cueillera, limouza.
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QuaJ’aime, j’aime, etc.
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Je demande à mon père
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Quand’ c’ qu’on les cueillera, limouza.
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Mon pèr’ me fait réponse :
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Quand ton ami viendra, limouza.
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QuaJ’aime, j’aime, etc.
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Mon pèr’ me fait réponse :
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Quand ton ami viendra, limouza.
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Les oranges sont mûres,
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Mon ami ne vient pas, limouza.
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QuaJ’aime, j’aime, etc.
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Les oranges sont mûres,
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Mon ami ne vient pas, limouza.
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J’ai pris une échelette,
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Mon panier dans mon bras, limouza.
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QuaJ’aime, j’aime, etc.
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J’ai pris une échelette,
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Mon panier dans mon bras, limouza ;
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Je cueillis les plus mûres,
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’ Laissai les vertes là, limouza.
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QuaJ’aime, j’aime, etc.
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J’ai cueillis les plus mûres,
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’ Laissai les vertes là, limouza.
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’ M’en vais au marché vendre,
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Au marché de Lava, limouza.
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QuaJ’aime, j’aime, etc.
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’ M’en vais au marché vendre,
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Au marché de Lava, limouza.
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Dans mon chemin rencontre
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Le fils d’un avocat, limouza.
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QuaJ’aime, j’aime, etc.
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Dans mon chemin rencontre
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Le fils d’un avocat, limouza ;
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’ M’en prend une douzaine,
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Ne me les paya pas, limouza.
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QuaJ’aime, j’aime, etc.
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’ M’en prend une douzaine,
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Ne me les paya, pas, limouza.
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— Ah ! monsieur, mes oranges !
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Vous n’ me les payez pas ! limouza.
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QuaJ’aime, j’aime, etc.
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Ah ! monsieur, mes oranges !
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Vous n’ me les payez pas ! limouza.
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— Passez de chez mon père,
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Il vous les paiera, limouza.
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J’aime, j’aime, oh ! gai, gai, gai,
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J’ai le cœur san gai ;
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J’entendis chanter, danser
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Les moutons, les moutons, don dé :
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Dou, dou, les moutons, les moutons,
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(bis)
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Les moutons, les moutons, les moutons don dé.
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