Chansons populaires du Canada, 1880/p008
C’est la belle françoise
J’ai souvent entendu chanter cette chanson, dans le district des Trois-Rivières, avec la variante de la troisième mesure que l’on verra ci-dessous. Tous nos habitants de la campagne chantent "Qui veut s’y marier" avec les notes si b, fa, sous les mots Qui veut, ou non pas si b, sol, comme on chante quelquefois à la ville. Cette dernière manière de chanter fait perdre à la mélodie beaucoup de son caractère et de son originalité.
C’est la belle Françoise, lon, gai,
Son amant va la voire, lon, gai, |
C’est la belle françoise
Cette autre manière de chanter la Belle Françoise nous vient sans doute des gens d’en bas : il ne fut jamais venu à l’idée des habitants des rives du lac Saint-Pierre, par exemple, d’introduire le mot « loup-marin » dans ces couplets. Connue de tout le monde dans les paroisses du bas du fleuve, la Belle Françoise au « blanc loup-marin » n’est pas tout à-fait ignorée dans les autres parties du pays : je l’ai entendu chanter tout récemment par un Montréalais.
c’est la belle françoise
Les quatre premières mesures de l’air que voici sont absolument les mêmes que les quatre dernières d’une des variantes de Sur le pont d’Avignon, que l’on verra plus loin. Il y a évidemment réminiscence dans l’une ou l’autre de ces mélodies ; ce dont, au reste, je ne fais crime à personne. Il est plus d’une partition célèbre dont il ne resterait que fort peu de chose si toutes les réminiscences en étaient retranchées.