Chansons populaires de la Basse-Bretagne/La femme du recteur de Duault
Une grande colère et une (grande) angoisse
Se sont déchaînées parmi les prêtres,
Depuis qu’a été promulgué le décret
Qui les oblige à avoir chacun leur femme.
La nation permet
Que le recteur ait une dame ;
Oui, aussi vrai que je le dis,
Que le recteur ait (sa) Marie-Anne.
Marie-Anne, la femme,
C’est vous qui porterez la soutane ;
Vous aurez (rude) besogne, Marie-Anne,
A aller chercher de l’eau et à lessiver,
Pour laver le péché mignon,
Qui a été engendré dans votre cœur !
Il fallait voir le curé borgne,
Une bouteille de vin rouge à chaque main ;
A chaque main une bouteille de vin rouge,
Se diriger vers Moustéru ;
Se diriger vers Moustéru,
Pour aller voir son oncle, le curé noir...!
Le curé noir disait,
A Guingamp quand il arrivait :
— Auriez-vous la complaisance
De me chanter la chanson de la Noblesse ?
— La chanson de la Noblesse je ne chanterai pas,
La danse des prêtres assermentés,
La danse des prêtres assermentés,
Je vous la chanterai, si vous voulez.....
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Regardez par derrière, regardez par devant,
C’est bien moi la femme du recteur de Duault ![2]
- ↑ M. Falc’her, curé de Duault, en 1793.
- ↑ Ces deux derniers vers furent, dit-on, prononcés par celle qu’on appelait « la femme du recteur », certain dimanche de pardon qu’à la procession elle se trouvait serrée par la foule.