Chansons populaires de la Basse-Bretagne/Entre Gwirgénec et Gwirgénac


ENTRE GWIRGENEC ET
GWIRGENAC.
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   Entre Gwirgénec et Gwirgénac[1] ,
J’ai une maîtresse, quelque part :

   Ses deux joues sont belles comme le jour ;
Sa pareille vous ne trouveriez pas en Bretagne ;

   Elle est droite sur pied comme une plante.
Du fond de mon cœur je l’aimais.

   — Ma douce, je vous prie,
Du fond du cœur que je porte,

   D’avoir pour moi de l’affection,
De m’aimer plus que tout autre.

   — Comment jamais faire cela ?
(Comment) avoir pour vous de l’affection ?

   Je n’ai en vous aucune confiance,
D’aucune manière, aucune assurance.

   — Donnez-moi les clefs de votre jardin,
Pour faire un bouquet de plantes fines ;

   Pour faire un bouquet de plantes fines,
De lavande et de thym.

   — Si je vous donnais mes clefs,
Vous emporteriez mes bouquets ;



   Vous emporteriez mes bouquets,
Vous les emporteriez hors du pays.

   — Qu’importe que nous quittions notre canton ?
Nous irons à Paris ou à Rome.

   — Jamais mon pays je ne quittai,
Pour l’amour d’un gars que j’aimai.

   Non, jeune homme, et croyez-le,
Pour l’amour de vous je ne le ferai non plus !

   — Moi je vais maintenant faire la cour,
Loin de la maison, à une héritière.

   Celle-là a or et argent,
Elle me rendra le cœur content.


Chanté par Marguerite Philippe, 15 août 1870.
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  1. Noms de lieu imaginaires.