Cham - Albums du Charivari/Mes marionnettes
Les cochers de fiacre réduits, après l’Exposition, à manger leurs chevaux
et à traîner leurs voitures eux-mêmes.
LE ROI D’UN JOUR. Place aux vieux ! |
— Bah ! vraiment ? elle sera bien bonne ; celle là fait trop sa tête aussi ! |
Distribuant ses étrennes. | — Elle augmente tous les ans ! je ne saurai bientôt plus où la mettre sa carte, à celui-là. |
COURS DE LA BOURSE 1er JANVIER.
Les Polichinelles très-demandés, les marrons glacés acceptés sur la place. Bourses ouvertes le matin, refermées le soir à 0 fr. 0 c. Tout le monde en perte.
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— Bien malade votre locataire du troisième ! — Quel malheur ! Docteur, tâchez de nous le conserver jusqu’au jour de l’an. |
— Ma chère, tu as tort de te laisser embrasser le jour de l’an ! Faut pas déprécier ainsi ses valeurs ! |
LA CONSIGNE DU 1er DE L’AN.
— Madame est sortie — Sortie ? — Pardon, monsieur, tournez-vous donc, je crois que madame est chez elle. |
— Votre dernière heure est sonnée ! Voulez-vous vous en aller par le chassepot ou le chemin de fer ? L’un vaut l’autre depuis quelque temps. |
En v’là un lutteur ! encore un de tombé ! |
— T’as pas apporté de bonbons ? oh t’oserais pas ! Où donc qu’y sont ? la bonne va t’en aller chercher, alors. |
LE NOUVEAU CADEAU DU JOUR DE L’AN 1868. Le bonheur des enfants, la sécurité des familles. |
Grâce aux fenians, la pauvre Albion se défie même de son arbre de Noël. | Le parti fenian cherchant à soulever le peuple anglais en sa faveur. |
— Caporal, voilà un factionnaire qui n’a pas été relevé depuis hier ! — Colonel, j’ai cru qu’il fallait attendre la loi sur le remplacement. |
— Satanée Françoise, qui s’occupe déjà de la question du remplacement militaire ! |
— C’est nous qui pourrions en donner des idées pour la loi sur le remplacement. |
Jupiter se paye un chassepot et jette son tonnerre dans le panier aux ordures. |
Piano chassepot permettant d’ouvrir une danse à 4 000 mètres. Les danseurs qui n’aiment pas veiller tard auront l’avantage d’être couchés tout de suite.
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RETOUR D’ITALIE. (Sur l’air des Huguenots.)En mon chass’pot J’ai con-fi-ance ! J’ai con-fi-ance ! |
— Eh-bien, et l’Italie ? — Mon fusil fait trop de fumée, j’ai rien vu. |
— Vous êtes content ? — Mais oui ! le magasin en face nous envoie du monde. |
— Mon ami, j’ai cru que tu devais faire ton droit ? — Oui, ma tante ; mais j’ai acheté un fusil à aiguille, aujourd’hui cela remplace le droit. |
— Je reviens de la Chambre. — Quel temps fait-il ? — Beaucoup de brouillard ! |
— C’est étonnant, parler comme çà trois heures de suite sans s’arrêter. — Vous n’êtes donc pas marié ? Ma femme parle toute la journée ! |
— Le propriétaire veut tous les locataires de la même opinion, nous ne voulons pas de polémiques dans nos escaliers. |
— Comment peut-il danser dans ce moment-ci sans être sur un volcan ? |
— Madame, je vous offrirais bien une place dans la tribune publique, mais je vois que cela ne pourrait pas vous suffire. |
TROP PLEIN DE SON JOURNAL.
— M’sieu ? — Je vous refuse la parole. — Mais ce n’est pas ça que je vous demande. |
— Plus moyen d’aimer, pas vrai, ma biche ? les rassemblements qui sont défendus ! |
DERNIÈRE NOUVELLE. Il éclate ! Serait-ce de rire ? |
— Deux volumes de vos discours ! mais vous n’avez jamais dit un mot à la Chambre ! — Allons donc ! le premier volume contient tous mes oui, le second tous mes non. |
— C’est affreux ! je ne puis plus me faire entendre à la Chambre. — On t’a retiré la parole ? — Non, on m’a enlevé mon couteau à papier. |
— C’est flatteur tout de même pour l’arrondissement. — Quoi donc ? — Notre député a encore interrompu hier. |
— Le thermomètre qui vient de baisser tout d’un coup de quinze degrés ! — Tiens ! probablement Chose qui parle à la Chambre. |
— Vas-tu te dépêcher ! qu’est-ce que tu cherches après mes pieds ? — Je cherchais voir si quelque imbécile n’y aurait pas déposé sa fortune. |
— Permettez ! Madame n’est pas de not’cercle. |
— Il gèle. Si madame n’aime pas le verglas pour rentrer chez elle, c’est deux sous ! |
— Allez toujours ! je suis de l’autre côté pour vous retenir. |
Comme quoi, sans vous être sympathiques, il y a des gens qui cependant vous attirent. |
— M’sieu a ses entrées ? |
PREMIÈRE RÉUNION DU CERCLE DES PATINEURS. La société parait bien mêlée. |
— Je suis avec un journaliste, — Tiens, moi aussi ! — C’est amusant ; si tu veux, nous les ferons battre ensemble. |
— Je suis sûre qu’il est journaliste. — Tu as vu ses articles ? — Non, mais il m’a fait voir ses blessures. |
— Vous avez un journaliste qui demeure dans la maison ? — Si c’est pour un duel, il ne peut pas se battre dans ce moment-ci, il n’a pas encore donné les étrennes à ses portiers. |
— Tes cheveux ne tombent pas ? — Hélas ! non ; ils se tiennent toujours à 150 francs la livre ! |
Négociations d’un emprunt. | Cher petit ! Apportant sa chaise pour se mettre à table avec les autres. |
Très-commode le nouvel appareil !… Vous apercevez un créancier, vite vous creusez plusieurs puits qui vous dérobent à sa vue. | LES PUITS INSTANTANÉS. Vous désirez voir la jambe d’une jolie femme, vite vous creusez un puits et vous inondez la chaussée. |
Au théâtre, plus de pommes cuites aux acteurs : vous prenez votre appareil, vous creusez un puits et vous lui envoyez une douche.
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— On m’avait dit qu’elle ne devait plus paraître ! |
Robinson se demandant si c’est son perroquet qui lui rappelle Offenbach ou Offenbach qui lui rappelle son perroquet.
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— On ne peut nous donner des places que pour vendredi. — C’est contrariant, j’aurais voulu voir aussi Robinson ! |
— Monsieur le régisseur, pas de danseuses ! rien que la vue d’un pas dans mon île, ça m’a tourné le sang. |
UNE TEMPÊTE DANS UNE BIBLIOTHÈQUE. Robinson et Gulliver s’accusait de s’enlever du monde tous les soirs. |
— Eh ! bonjour, Monsieur Gustave, je suis bien aise de vous avoir rencontré… Vos parents craignent que vous ne fassiez trop de dépenses à Paris… et je vois au contraire que vous poussez l’économie jusqu’à vous refuser le drap nécessaire pour être complètement habillé. |
le tailleur. — Monsieur, voilà la dernière mode. le provincial. — Mais c’est absurde… On fait à Paris des habits et des pantalons deux fois moins étoffés qu’en province et on les fait payer quatre fois plus cher ; ça n’a pas de bon sens. |
— Tiens, voilà de drôles de parents… y z’ont dépensé tout leur argent pour habiller leur domestique et ils n’ont plus eu de quoi acheter seulement une culotte à leur petit ! |
le temps. — Dites donc, bonhomme Hiver, où allez vous comme cela ? l’hiver. — Ma foi, père Saturne, vous nous faites cette année un si drôle de temps, que je vais à la Belle Jardinière pour m’y acheter un paletot d’été. |
AU BAL DE L’OPÉRA.
— Comment, tu n’as pas eu honte d’avoir donné ton adresse à quatre messieurs dans une seule soirée ? — Mon ami, le carnaval est si court ! |
AU BAL DE L’OPÉRA.
— Jeune homme, vos cinquante francs de sucre de pomme ont touché mon cœur… ce rendez-vous que vous me demandez je l’accorde… vous me trouverez ici à deux heures du matin le 31 décembre prochain. |
— Alfred, c’est bien mal à toi de me tromper avec une grosse femme comme ça ! — Laisse-moi faire un peu mes jours gras, je te reviendrai au carême. |
— Comment, madame, je vous quitte au bal masqué pour un instant et vous disparaissez ainsi ! — Mon ami, il y avait ma cousine qui voulait me dire un mot. — Elle parle donc bien lentement, votre cousine, puisque pour vous dire un mot elle vous garde trois jours ! |
REPRISE DE GUILLAUME TELL
— Cent choristes de plus ! Quel souffle dans cet opéra. |
LES PARISIENS SONT SI BÊTES ! La vogue de l’Œil crevé agissant sur la mode. |
Oui, madame, c’est l’omnibus de la Villette. — Ah ! pardon, je voyais un Italien sur la voiture, j’ai cru que vous alliez jusqu’à Rome. |
Les gargotiers voyant après l’Exposition une terrible concurrence dans tous les théâtres qui vont devenir tous des bouillons.
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