Cham - Albums du Charivari/Les folies du jour. Caricatures politiques et sociales

Journal le Charivari (5p. 71--).

FOLIES DU JOUR
CARICATURES POLITIQUES ET SOCIALES

PAR

CHAM
CHAM


Profession de foi napoléonienne d’un aspirant à la
présidence de la République.


PARIS
AU BUREAU DU JOURNAL LE CHARIVARI
16, RUE DU CROISSANT.

IMPRIMERIE LANGE LEVY ET COMP., 10, RUE DU CROISSANT, À PARIS
MOULIN À PAROLES.
Toujours du son ! À quand la farine ?…
Ce qu’on appelle un vote de confiance.

— Vous me ferez deux séances par jour.

— Oh ! m’sieu, m’sieu !

— Trois séances, si vous dites un mot !

M. ARMAND MARRAST EN 1888.

— La séance de demain sera encore consacrée à la discussion des lois organiques… Voyons, messieurs, il faudrait pourtant en finir !

Perfectionnement apporté au corps exécutant de l’interruption. M. Armand Marrast obligé de remplacer sa sonnette par un instrument de Sax.
L’orateur de l’Assemblée nationale mis à l’abri d’un coup de main ! Honneurs rendus aux victimes des luttes parlementaires.
Pierre Leroux en train de méditer sa constitution. Pierre Leroux trouve que la table, le gobelet et la muscade serviraient très bien pour le sceau de sa République.

Art. 3. — L’homme manifeste son existence par rapport à son semblable pour un triple besoin.

— Monsieur, j’ai besoin de votre chapeau, de votre bourse et de votre montre.

Les frères siamois viennent se plaindre à Pierre Leroux de la concurrence fâcheuse qu’il prétend leur faire avec son homme triple et un.
Inconvénient d’introduire l’or dans le drapeau de la République. Aspect de la France après la plantation générale des peupliers de Pierre Leroux.
L’Amour, furieux que Pierre Leroux l’ait fait figurer dans une foule d’articles de sa Constitution, se livre à une piquante vengeance.
Pierre Leroux considérant le triste sort de ses amendements.
LA BANQUE HYPOTHÉCAIRE.

LE BOURGEOIS. — La banque hypothécaire, s’il vous plaît ?

LE GARÇON. — En face, chez le marchand de papier.

LE PAPIER EN CIRCULATION.

— Comment ! j’achète pour quatre sous et vous me demandez une livre de billets de banque ?

— Mais, monsieur, le papier a toujours été à quatre sous la livre.

Une dame portant sa bourse de papier-monnaie pour faire plusieurs petits achats. Inconvénient de jeter du papier-monnaie par la fenêtre à un pauvre.
L’or et l’argent devenus inutiles par l’usage du papier-monnaie. M. Thiers soufflant sur le nouvel édifice financier.
Faisant reconnaître le droit au travail.

— Citoyen, je ne peux pas vous admettre dans ma voiture.

— Et pourquoi cela !

— Vous occuperiez deux places, et le cumul est interdit.

M. Victor Considérant ayant la chance de se voir tout à coup gratifié d’une organisation phalanstérienne avant les temps prédits par Fourier !
M. Victor Considérant profitant de son organisation phalanstérienne pour surveiller M. Thiers de sa place.

— Tiens ! les Phalanstériens aiment les grandes queues… Faut que je cache Minet ; s’ils le voyaient, ils seraient capables de le nommer leur président !

AU PIED DU MUR.
Position fâcheuse où se trouvent placés les socialistes quand on les prie d’expliquer à la tribune leurs sublimes théories.

— Je te dis, mon ami, que ce sont des Tyroliens… Attends un instant, tu vas voir que ça chante très bien !…

Inconvénient du paletot-muraille des gardiens de Paris.
Un gardien de Paris a une heureuse idée qui le met à l’abri d’une partie des inconvénients que pourrait lui attirer son paletot-muraille.

— Mais, monsieur, je ne vous demande ni la bourse ni la vie ; je suis gardien de Paris.

Les gardiens de Paris obligés de faire le sacrifice de leur barbe et de leurs moustaches sur l’autel de la patrie. Un solliciteur à la porte de M. Gervais (de Caen).
Précaution dont on use avec le prince Louis les jours où l’on sait qu’il doit être interpellé. L’aigle de Boulogne se livrant à un nouvel exercice.
M. Leverrier apprend que sa planète a découché. Ne retrouvant pas sa planète, M. Leverrier se décide à coller à sa place dans le firmament un calcul qui prouve son existence.
M. Leverrier prend une excellente mesure de précaution avec la Lune ; il numérote toutes les étoiles. M. Leverrier retrouve enfin sa planète, mais au moment où elle va être dévorée par la Grande Ourse.

— Comment ! trois sous… Mais ce n’est donc pas vrai l’affranchissement des noirs ?

— Dis donc, Robert, v’là du propre… On a établi un bataillon de gendarmerie mobile.

— Les réactionnaires !…

Le plus beau résultat du concours ouvert pour la figure de la République.

— M’sieu, vot’ femme est enfin accouchée… V’là votre enfant !…

— Je ne veux pas le voir, il est venu au monde passé le 24 février, c’est un républicain du lendemain !

Système de charrue à l’usage des colons algériens. Ferme-modèle dans la province de Constantine.
Contre-partie du départ des colons français pour l’Algérie. — Les Bédouins s’inscrivent pour venir coloniser les Landes et la Sologne.
Le prince Louis faisant une petite tournée électorale en Afrique.
LES NOUVELLES ÉLECTIONS.

— Ma candidature avait assez bien tenu l’autre fois, malheureusement ma profession de foi n’avait pas assez de colle dessous !

— C’est dessus, au contraire, m’sieu, qu’il faut mettre plus de colle, si vous voulez prendre les électeurs.

— Monsieur veut-il que j’aille voter pour lui ?

— Non, fichtre ! on pourrait vous compter comme une boule noire.

— Mon ami, c’est impossible, tu ne pourras jamais sortir de là-dedans.

M. DUMAS PRÉPARANT SON ÉLECTION.

LA SOMNAMBULE. — Ah ! il est nommé !… Je le vois !…

M. DUMAS. — C’est moi bien sûr qu’elle voit…

LA SOMNAMBULE. — Ah ! le beau blond ! le beau blond ! !

LE 10 DÉCEMBRE.
Électeur allant voter au chef-lieu de canton.
PROJET D’URNE ROULANTE POUR LES CAMPAGNES.

— Ohé ! la maison !… y a-t-il des électeurs, par ici ?… Ohé, les électeurs, ohé !…

LE VOTE SUR PAPIER BLANC.

— Mais, citoyen, vous me remettez un bulletin sans qu’il n’y ait rien écrit dessus.

— Dam, monsieur, on m’a dit comme ça qu’y fallait voter avec un papier blanc.

UN CANDIDAT À LA PRÉSIDENCE.

— Mon ami, portez-moi !…

— Décidément, prince, les effets de votre oncle ne vous vont pas, ils sont trop grands pour vous !…

Le soir où M. Marrast a appris qu’on lui refusait une augmentation de traitement.
M. CABET PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE.

LE VOYAGEUR. — Comment ! la France ça n’est plus ici ?

M. CABET. — Non, monsieur, la France, est maintenant en Amérique ; j’ai envoyé tout le monde en Icarie, il ne reste plus personne ici…

— Qu’est-ce que vous cherchez, citoyenne ?

— Un président, ma chère amie.

— Tiens ! et moi aussi !