Cham - Albums du Charivari/Le Salon pour rire 1874
Journal le Charivari, (1, p. 299--).
LE SALON
POUR RIRE
PAR
CHAM
MANET.
La dame au phoque.
Ces malheureuses se voyant peintes de la sorte ont voulu
fuir ! mais lui, prévoyant, a placé une grille, qui leur a
coupé toute retraite.
fuir ! mais lui, prévoyant, a placé une grille, qui leur a
coupé toute retraite.
EN VENTE
AU BUREAU DU CHARIVARI, 20, RUE ROSSINI
1874
PARIS. — TYPOGRAPHIE DE ROUGE, DUNON ET FRENNÉ,
rue du Four-Saint-Germain, 43.
EXPOSITION DE 1874.
Le vilain Dunois parcourant la rue de Rivoli à la recherche de Jeanne d’Arc, pour lui faire hommage d’une crinoline.
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M. CERMAK. Ayant beau se peigner, voyant qu’ils reviennent toujours, les retire maintenant pour les jeter dans un précipice. |
ENVOI À L’EXPOSITION.
— Monsieur a le temps ! C’est pour les Refusés. |
M. CLAUDET. Pauvre père ! espérons qu’il sera plus heureux dans ses autres enfants. |
MANET. Après le Bock ! |
CAROLUS DURAN. Pourquoi leur avoir donné à tous les deux le même coiffeur. |
M. DANTAN. Omphale se demande si véritablement il file ? ou s’il joue du trombone ? |
M. CABANEL. Saint Jean supplie le ciel de hâter la découverte du savon, afin qu’il puisse s’en servir. |
ENVOI À L’EXPOSITION.
— Malheureux ! ma toile n’est pas sèche ! — Cha ne fait rien ! Ma veste était déjà chale ! |
PUVIS DE CHAVANNES. Charles Martel refuse de se rendre aux lois de la perspective, en taillant une forêt à 3 lieues de distance. |
ASTOUD-TROLLEY. Les commis de magasins de nouveautés, s’exerçant déjà sous l’antiquité. |
EXPOSITION DE 1874. Portrait d’un député à interruptions. |
GUSTAVE DORÉ.
Des anges descendent se faire manger, afin que les bêtes féroces ne restent pas sur leur faim avec les chrétiens. Le souffle d’un grand artiste et la main d’un vrai peintre.
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GÉROME.
Joue de la flûte pour faire croire que c’est la bosse de la musique qu’il a dans le dos. Le grand homme pour moi c’est le peintre.
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M. VELY. Un jeune seigneur s’aperçoit tout à coup que les oreilles de sa fiancée laissent à désirer comme propreté. |
M. DETAILLE. Reichshoffen ! ! ! et pourtant dans cette charge héroïque, rien n’est galopé ! |
M. MONGINOT. Petite enfant venant de cueillir des cerises, dont elle a avalé les noyaux. |
M. PILLE. Bretons accablés par l’énorme poids des têtes que le peintre a eu la cruauté de leur mettre sur les épaules. |
M. JUNDT. Des Bretons remercient le ciel de les avoir fait figurer dans ce joli tableau. |
MANET.
La dame au phoque.
Ces malheureuses se voyant peintes de la sorte ont voulu fuir ! mais lui, prévoyant, a placé une grille, qui leur a coupé toute retraite.
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M. MATTREY. A trop entré son chapeau et pas assez ses gants. |
M. MOTTE. Le cheval de Troie faisant sa digestion. |
M. MACHARD. Séléné gagne sa vie dans un ciel étoilé en y jouant du tambour de basque. |
M. COURTAT. Des femmes aussi saintes qu’indiscrètes profitant de saint Sébastien pour faire leur provision de bois. |
M. MAIGNAN. Le lézard l’ami de l’homme. Même de celui-là ? |
M. LELOIR. Sujet de genres. — Féminin et neutre. |
M. ROCHET. Guillaume le Conquérant ! il n’a jamais dû voir ses conquêtes avec un chapeau pareil ! |
M. DUMONT. Si elle fait tout ça pour une bougie, que ferait-elle donc pour une lampe ? |
CAROLUS DURAN. On ne la traitera toujours pas de cachotière cette dame-là. |
M. LAFRANCE. Saint Jean criant la cote de la Bourse dans ses moments perdus. |
M. VIDAL.
Des marabouts entrelardent la lecture du Coran, d’une partie de pigeon vole. (Bien légers ces ecclésiastiques.)
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M. RIXENS. Soûlerie de Cléopâtre ! paraît qu’elle avait du goût pour Pomper. |
M. LEHOUX. Un ange acrobate fait des tours pour distraire saint Laurent sur son gril. |
M. ZIER. Va-t-il l’avaler ? Caton lui aussi aurait-il envie de briller dans un magasin de nouveautés ? |
M. COMPTE-CALIX Un cheval soigneux profite d’un moment d’arrêt pour donner un coup de fer au chapeau de son maître. |
M. TRUPHÈME. On a mis les plus jolis enfants sur le devant, jugez de ceux qui sont derrière ! |
M. ALMA-TADÉMA. Le vert de gris s’étant mis dans sa palette tous ses personnages en meurent ! triste ! triste ! |
M. CHAUTRAN. Jeanne d’Arc ayant mangé le cheval dont l’avait affligée M. Frémiet. |
M. VOLLON. C’est bien fait Alphonse ! tu rêvais l’or et tu vas finir dans le cuivre. (Ce qui est également bien fait, c’est le tableau.) |
LUDOVIC DURAND. $i riche, Mercure, que ses mains ne suffisent plus ! il compte aussi son argent sur ses doigts de pieds. |
M. DUPUIS. Joseph craignant plus pour sa casquette que pour sa vertu. |
M. DEVILLY. Léda regrette de l’avoir écouté et craint que cela ne le rende peut-être un peu familier. |
GÉROME. L’Éminence grise, tellement gris qu’il ne s’aperçoit pas qu’il y a du monde plein son escalier. |
M. MATEJKO.
Étienne Bathori, roi de Pologne, horriblement ravagé par le diabète et la brosse de M. Matejko, se met au pain de gluten.
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Toutes les actrices n’ayant pas le moyen de se faire peindre à cheval comme Mlle Croizette des Français. | M. BERNE-BELLECOUR. Le prétendu militaire, qui en fait de peloton ne connaît que celui de fil ! |
DE NEUVILLE. Action de chemin de fer. Émission 1870 sur cette voie l’artiste ira loin. |
— Vous ne la présentez pas bien cette toile ! — C’est le portrait du Commerce. |
— Quel est ce buste ? — Il n’a pas de bras ! Quelque bâtard à la Vénus de Milo. |
M. CORMON. Une femme saute dans la plaie d’une amie pour la lui fermer. |
M. PROTAIS. Metz ......................... ……Voici ce que j’ai trouvé de gai à dire sur ce sujet : Talent et cœur chez ce peintre. |
M. DANTAN. Un moine retire ses jambes pour faire ses cors avec plus de facilité. |
— Pour l'exposition, je me suis fait faire en marbre. — Oh ! ma chère ! Tromper le monde ! |
M. COMTE. Les carpes de Fontainebleau, serait-ce ces dames ? |
M. PILS. Concours de malpropreté entre les pieds d’un enfant et les mains d’un dominicain. (Les avis sont partagés.) |
— Ernestine ! Malheureuse ! Vous vous êtes fait peindre ainsi ? — Mon ami, l’hiver a été si doux ! |
M. THIRION. Rebecca à la fontaine fait la connaissance d’un Arabe à trompe. |
EXPOSITION DE 1874. La revanche de Jeanne d’Arc. |
ENVOI À L’EXPOSITION. M. Pouyer-Quertier poursuivant les bustes pour s’assurer s’ils ne seraient pas en sucre. |
M. BERTRAND. Juliette se contentant de Roméo comme sommier élastique. |