Cham - Albums du Charivari/Courrier de Paris
M. Prud’homme conjure Gladiateur de ne pas se livrer au repos, l’Angleterre lui inspire toujours des craintes.
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John Bull retirant le cheval des armes d’Angleterre depuis qu’il s’est laissé rosser par des chevaux français.
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— Plus de courses, ma chère ! Adieu nos poules ! — Bah ! nous nous rattraperons sur les pigeons ! |
Les sportmen français faisant habiller leurs jockeys et leurs chevaux par le musée d’artillerie avant de les envoyer courir en Angleterre.
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Dans son fol enthousiasme, l’Angleterre veut s’emparer du jockey vainqueur de Gladiateur pour l’enterrer immédiatement dans l’abbaye de Westminster, à côté des grands hommes de l’Angleterre. |
De retour à l’écurie, Gladiateur et son jockey s’accusent mutuellement d’être cause de la défaite. |
— Père Laramée, ça vous intéresse donc les courses ? — Je crois bien, on y rosse les Anglais ! |
Le Charivari propose qu’on fasse courir Gladiateur avec des sabots, afin de donner quelques chances aux autres chevaux.
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Le pur sang anglais renonçant au turf pour le commerce des cerises plus approprié à son état de décadence.
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Ivre d’enthousiasme, M. Prudhomme se jette sous les pieds du vainqueur pour qu’il lui piétine les reins à l’instar des fanatiques musulmans.
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Ce polisson de Mars se permettant de mettre de l’eau dans leur vin ! | Ce pauvre Mars allant aux courses dans l’espoir d’y gagner de quoi s’acheter un pantalon pour se garantir du froid.
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Comme c’est flatteur pour les actrices, voilà les chevaux sur le même pied qu’elles ! | Ivre de joie, la perfide Albion fait tous les cadeaux possibles au vainqueur de Gladiateur. |
PRIX DE LA PRAIRIE — Vois-tu, not’ femme, si c’monsieur arrive le premier on lui donnera c’magnifique champ. |
Les partisans de Gladiateur ne voulant plus laisser courir ce cheval que sous un dais. |
— J’espère bien, John, que vous allez me gagner le prix de la tribune. — Soyez tranquille, monsieur, je me suis préparé pour cela, j’ai fait cette semaine une conférence à la Salle Valentino. |
— Des bottes à l’écuyère ? Vous faites donc courir. — Oui, de fausses nouvelles à la Bourse. |
— Vous avez le goût du cheval, vous ? — Mais certainement, quelque chose d’amer dans la bouche depuis que j’en ai mangé. |
L’hiver apportant son contingent à la banquette irlandaise. |
DERNIÈRE COURSE DE LA MARCHE. Prix de la chaufferette. |
L’EXPOSITION DE COURBET À LA RUE DE RIVOLI.
— Voilà un bourgeois qui s’arrête devant mon tableau !… Il n’a pas d’attaques de nerfs ! mon exposition est manquée ! |
LA MI-CARÊME.
— Tu vas au bal avec une chemise sale ? — Je vais au bal des blanchisseuses ; je la leur laisserai en les quittant. |
— Mais, monsieur, faites-donc attention ! Au bal des blanchisseuses, il faut regarder où l’on assoit sa danseuse ! |
— Pardon, madame, le cotillon va-t-il bientôt partir ? — Adressez-vous au conducteur. |
— Madame, c’est une horreur ! vous avez quitté le bal pour aller chez ce monsieur ? — Mon ami, il conduisait le cotillon ; j’ai été obligée de le suivre ! |
UN MARI CONDUISANT SA FEMME DANS LE MONDE.
— Mon ami, je t’assure que cela t’amuse beaucoup d’aller tous les soirs au bal. |
— Mon fils, je vous présente l’arbre du 20 mars ! puissiez-vous lui ressembler un jour pour l’exactitude à remplir vos devoirs vis-à-vis de la société. |
— Toujours à te plaindre… T’as pourtant pas la prétention de changer les saisons ! la nature sait mieux que toi ce qui nous convient ! |
— Dis donc, maman, pourquoi qu’il fait tant d’embarras l’arbre du 20 mars, voilà une statue qu’est tout aussi avancée que lui ? |
— Garçon, l’affiche nous a trompés ! c’est la déesse du bœuf maigre ! |
— Tu amènes ton boucher chez moi ? — Mon accompagnateur pour la chanson du bœuf gras. |
À LONGCHAMP.
— Mon ami, c’est indiscret ce que tu fais là ! — Laissez-moi donc tranquille, je veux voir les modes de Longchamp ! |
Demandant à Gladiateur de poser son sabot sur une page de son album d’autographes. |
LES COCHERS JOUISSANT DE LEUR RESTE. Prochainement des refuges pour les piétons. |
Pourquoi, à leur tour, les voitures ne seraient-elles pas protégées contre de certains piétons ? |
— Qu’as-tu fait à cette poule, elle parait tout effarée ? — Je lui ai changé l’œuf qu’elle couvait contre un œuf rouge ! elle s’est imaginé que son petit allait venir au monde avec la petite rougeole ! |
— Saperlote, j’avais fait consigner tous mes créanciers et en voici un qui s’introduit chez moi dans un œuf de Pâques ! |
— Il s’est joliment moqué de toi, ton vicomte ! il t a donné un œuf rouge pour ton œuf de Pâques ? — Oui, ma chère, il m’a juré qu’il était peint par Delacroix et qu’il l’avait payé quatre mille francs à la vente. |
S’exerçant à parler devant le public avant d’aller à la salle Valentino. |
— Je suis furieux, on me fait venir pour donner une conférence, je parle trois heures ! choisissant mes expressions. — Où donc ça ? — Je ne l’ai su qu’après ! aux sourds-muets ! |
— Mais, mon ami, tu es fou ! vouloir crier les légumes de cet homme dans la rue ? — Ma chère, c’est pour m’apprendre à parler en public ! |
— Il parait que toutes les rues vont porter le nom d’une de nos victoires ! — Cristi ! faut que Paris soit joliment grand tout de même ! |
— C’est pas mon chemin, mais c’est égal ! J’ai idée que c’est un Prussien qui est dans ma voiture, ça le fera enrager de passer par ici ! |
Comme quoi il suffira de prendre un fiacre pour repasser son histoire de France. | — Faut-il qu’elles aient du courage ces pauvres bêtes ! s’enfermer avec un homme aussi féroce ! |
Le Lion amoureux de M. Ponsard s’habillant de façon à pouvoir faire la cour à tout le monde. | La marquise de M. Ponsard se trompant, un beau soir, de lion et tombant avec ceux de M. Batty qui ne sont nullement amoureux.
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MODE DU JOUR.
— Ma chère, il est trop petit ! — Tu trouves ? c’est ma boucle ! — Tiens ! Je croyais que c’était le cadre. |
— Que veux-tu, ma femme sort avec mon chapeau… faut bien que je mette le sien ! |
— Avec c’te nouvelle mode mon petit Jules m’a quittée ! — Bah ! — Mais oui. Il ne pouvait plus me prendre la taille ! elles sont trop hautes aujourd’hui. |
— Joseph, qu’est-ce que vous appelez donc dans la rue ? — Madame, je fais signe à la machine de monter balayer le salon ; je suis fatigué. |
— Dites donc, baron, vous ne regardez pas le Soleil ? — Ma foi, non ! — C’est juste, vous n’êtes pas un aigle ! |
Les postillons faisant le grand écart pour servir à la fois les deux petits journaux. |
AVANT L’EXPOSITION. Effet de réalisme. |
— Ah ! monsieur, si le jury refuse le portrait que j'ai fait de vous, je détruis la copie et l’original ! Voilà ce qu’on fait quand on aime véritablement son art et qu’on veut le faire respecter. |
PROJET D’UN RÉSEAU SOUTERRAIN SOUS PARIS. Avec une voie pour les voitures, une pour les piétons et une troisième pour les rats. |
Au prix où est le beurre, les tartes ne peuvent plus soutenir la concurrence avec les tartines à un sou. |
LE JOURNAL DES PETITES DAMES.
— Amanda, voici mon nom et mon adresse, tu serais bien gentille de me mettre ça aux annonces. |
— Mademoiselle Patti qui vient de bâiller ! — C’est mille francs que cela va coûter au directeur. Elle n’ouvre pas la bouche pour rien. |