Cham - Albums du Charivari/Cocasseries du jour
cavalerie on aurait trop de mal à les rattraper.
1867. Êtes-vous prête à me recevoir ? Avons-nous enfin terminé cette toilette ? Vous savez, je vous amène du monde. |
— Mais c’est une horreur ! je ne suis pas plutôt arrivée, que voilà tous ces affreux chroniqueurs occupés à fouiller dans mes bagages. |
— Allons, voyons, c’est bien le moins que vous m’accompagniez jusqu’à la voiture, j’ai assez fait pour vous deux. |
— Si tout le monde était comme vous, ce ne serait pas la peine que je vienne ; vous n’avez pas la politesse d’attendre que je vous les apporte, vos étrennes. |
— Plus qu’une minute… J’aperçois deux journalistes… — Non, venez. Cela vous fera trop de peine, ils se donnent la main, contrairement à ce que vous leur aviez enseigné. |
— Tu n’as demandé qu’un fusil à aiguille pour tes étrennes ? — Que t’es bête ! une fois qu’on a un fusil à aiguille, on prend tout ce dont on a envie. |
— Madame, pourrais-je me représenter ? — Mais certainement ! encore au 1er janvier 1868 ! |
— Tu n’es jamais contente ! Ton petit chien que tu cherchais partout, je le faisais arranger pour tes étrennes ! |
— Ma chère amie, il ne faut jamais écouter les messieurs ! — Tu as donc des principes ? — Mais certainement ! après le jour de l’an, ils n’ont plus le sou. |
— Permettez-moi, madame, de vous offrir ce sac ; il vient de la borne à côté de chez Boissier ! |
— Je vas y faire donner congé, à toutes ces femmes-là. Des bonbons qu’on me destinait peut-être, mais elles accaparent tout. |
— Le petit baron t’a envoyé un arbre de Noël ? — Un grigou, ma chère ! Pas de danger qu’il vous donne un arbre de Noël en été ! il attend l’hiver lorsque la moitié des branches sont tombées ! |
— Vous l’aviez aperçu et vous ne disiez rien ? — J’ai cru que c’était un arbre de Noël pour une dame. |
— Maman, emprunte-lui une de ses bottes pour que je la mette dans la cheminée. Le petit Noël pourra y mettre plus. |
— Lolo, qu’est-ce qui ferait plaisir à ta bonne pour ses étrennes ? — Je lui ai entendu dire qu’elle aimerait bien que papa la mette dans ses meubles. |
— Trente sous d’étrennes ! Bonne et heureuse… vous concevez, monsieur, je ne peux pas vous promette ça dans la maison. |
— Venez souper, madame, je vous jure d’être respectueux ? — Nous la connaissons ! rien n’est sacré pour un soupeur ! |
RÉOUVERTURE DES BALS DE L’OPÉRA.
— Mais il est bête, lui qui disait de si jolies choses ! — Oui, du vivant de Gavarni ! |
— Faute de dame de qualité, monsieur se rattrape sur la dame de quantité ! |
— Si je connais ce petit-là ? c’te bêtise ! c’est mon banquier ! |
— Vous perdez votre temps, mon cher, je suis tout à mon rôle, le cœur en bois comme le reste. |
Comme quoi la charmante Mlle Patti aurait triplé la recette au bénéfice des inondés, si elle avait chanté dans un costume approprié à la circonstance.
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Mignon regrettant moins le ciel depuis qu’elle s’aperçoit qu’on est si mal placé en paradis. | M. Léo Delibes profite de ce qu’il a une source pour y mener boire ses bêtes, le bœuf Apis et le serpent à plumes. |
CE N’EST PLUS UNE MAISON, C’EST UN BLOCKAUS. Les assiégeants en seront pour leur peine, la garnison a l’habitude de la victoire. |
— Vous faites des maisons et vous ne travaillez pas à la journée ? — Non, je travaille à la pièce ? |
— Mon ami, qu’est-ce que tu cherches derrière le canapé ? — Oh ? rien… Seulement je viens de voir jouer Maison neuve… et… alors… |
— Tiens, maman, voilà la pièce de M. Sardou qui va finir… l’acteur du quatrième acte qui rentre. |
C’était bien la peine de les engager à venir tirer la fève, il l’avait gardée tout le temps dans sa poche ! | — Je suis roi ! — Quel bonheur, mon chéri ! tu vas me prêter dix louis sur le budget. |
(Bas). — Joséphine, ne m’en veux pas, tu sais, j’ai pas osé te choisir pour ma reine, ma femme se serait peut-être doutée de quelque chose ! |
— Que penses-tu de mon tableau ? — C’est pour tirer les rois ? |
L’administration ayant l’humanité de ne mettre à la garde des fromages forts que les gardiens atteints de rhumes de cerveau. |
— Viens donc, mon ami ; on finira par croire que c’est un parent ! Vous avez tous les deux un air de famille. |
— Monsieur, je vous prie, ne prononcez pas le nom de ce fromage, il croira que vous l’appeliez et il marchera sur vous. |
— Amanda, ça t’intéresse, l’exposition des volailles ? — Dame ! elles sont plumées, c’est une étude à faire ; nous plumons aussi. |
atlas. — Avec leur manie de fusils à aiguille, ce n’est plus le monde que j’ai sur le dos, c’est une pelote. |
C’est imprudent ! de jouer avec un Grec. |
— Eh bien, nourrice, vous êtes allée voir le grand aquarium ? — Oui, madame ; le petit a été entraîné par l’aquarium qui s’est rompu, mais ils m’ont donné autre chose en place. |
— Mais, mon ami, avec la nouvelle réorganisation, tu seras militaire comme lui, il faut bien que j’apprenne à t’aimer ! |
— C’est bon, je dirai à ton petit capitaine que tu causes avec d’autres militaires. — Monsieur est dans la réserve… en cas de guerre, je l’appelle. |
— Général, c’est M. Chassepot. Il ne veut pas vous retenir, il partira tout de suite. — Je lui accorde une minute. — C’est trop ! il aura le temps de partir quinze fois. |
M. Nadar propose un système pour alléger la grosse cavalerie au lieu de la supprimer. | La grosse cavalerie devenue inutile, M. Nadar la réclame pour ses expériences sur plus lourd que l’air. |
— Sapristi ! quelle gaillarde ! Pas plus tôt arrivée, que la voilà qui s’attaque à la grosse cavalerie ! |
— Comment, Baptiste, vous désirez que je vous rassure sur la réorganisation de l’armée ? — Oui. Je voudrais que madame la comtesse m’examine pour voir si je n’aurais pas quelque cas d’exemption physique. |
— Monsieur, ce n’est pas de ma faute ; parait qu’on a besoin de soldats. |
— Deux garçons à la fois ? — Dam ! aujourd’hui faut faire la part du fusil à aiguille. |
— Mon ami, encore un peu de patience ! D’après la nouvelle réorganisation, on va probablement supprimer le remplacement. |
— Oh ! yes ! je pouvais rien pour vous, j’avais mon Candie aussi, moi. |
— On ne vous voit plus, vicomte ! Que devenez-vous donc ? — J’invente un fusil. — Allons donc ! sans avoir inventé la poudre ? |
Expropriation pour cause d’utilité publique. |
— Tu meurs de faim ! — Oui, mais je ne mange pas de ce pain-là ! |
Albion demande conseil à l’âne de Buridan qui s’est trouvé dans une position analogue à la sienne. |
— Quel aplomb ! l’avoir chargé de m’apporter sa carte. |
Quand on a pris Naples et la Sicile, que cela doit donc lui paraître peu de chose de prendre une plume ! |
— Monsieur, veut-il tirer le carton, la poupée ou le journalisme ? C’est ce que l’on tire encore le plus dans ce moment-ci. |
LA CHRONIQUE DU MOIS DE JANVIER. Le malheureux chroniqueur se promenant sur le boulevard pour recueillir les bruits qui courent. |
— Ah ! mon dieu ! comme ta tête ressemble au cardinal de Richelieu ! Ce serait-il encore à lui ? Charles, seriez-vous un malhonnête homme ? |
— J’ai eu beau lui dire que monsieur ne recevait plus aujourd’hui, elle s’est recommandée de Mlle Isabelle, une amie de monsieur. |