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Chairs profanesLéon Vanier, libraire-éditeur (p. 32).
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ANTINOÜS

La gloire fait toujours sonner ton nom vainqueur
 Par le monde, fils sacré de l’Asie,
Et ton culte charmant est toujours en vigueur
 Dégageant oh quelle âpre poésie !

Tu décoches toujours des flèches de langueur.
 Toujours, sur ta lèvre, anschir d’aromates,
Entr’ouverte et pareille aux lotus écarlates,
 Ton blanc sourire éclate et mord le cœur.

Ton sang bruni, fleur des chairs, source cramoisie,
 Ruisselle aux festins des dieux, ambroisie,
Et sur les songes d’or perle en rubis de feu.

 Ô toi qu’un César fit astre au ciel bleu,
Ayant à l’heure verte où Ptah lève ses voiles
 Cru voir tes yeux s’ouvrir dans les étoiles !