Imprimerie de Dubuisson (p. 20-21).

STANCES


 
Quand sur mon front tu verras un nuage,
Dans le silence, ah ! laisse-le passer ;
Je sourirai regardant ton visage,
Sous tes baisers il saura s’effacer.

Si dans mes yeux parfois brillent les larmes,
Sans murmurer, sans me plaindre du sort,
Je sourirai pour calmer tes alarmes,
Et sur ton sein, moi, j’oublierai la mort !…

Si près de toi, parfois je suis rêveuse,
Sans me blâmer, ami, serrant ma main,
Réveille-moi, nomme ton amoureuse,
Qui sourira sans songera demain !…

Sois confiant, oh ! crois-en ton amie,
Qui sait aimer comme elle sait souffrir !
Que ta bonté répande sur sa vie
Le doux bonheur qui fait aimer, vieillir.

 

Sois indulgent : si parfois la tempête
Dans mon cœur gronde ainsi que le roseau,
Quand l’ouragan fera courber ma tête,
Redresse-moi comme un frêle arbrisseau.

Sois généreux : tu sais que la souffrance
Me visita dès mes premiers printemps,
Par ton amour rends-moi donc l’espérance
En nous aimant laissons venir le temps.