Ce fier Duc d’Orléans qu’Ingres peignit si beau


Les Perles rouges : 93 sonnets historiquesBibliothèque-Charpentier (p. 164-165).


LXXXII


Ce fier Duc d’Orléans qu’Ingres peignit si beau,
A toute la splendeur d’un Porphyrogénète :
Son regard est limpide, et sa droiture est nette ;
Il est Diadumène, et descend au tombeau.

Sa jeunesse a l’éclat radieux d’un flambeau ;
Il a le port d’un Prince, et l’élan d’un Cornette ;
Sa pourpre a la clarté fixe d’une planète ;
Mais le sort la déchire en un royal lambeau.


Il marche un des premiers, de ces tendres victimes
Dont, hélas ! de nos jours, Royauté, tu rédimes
Un sombre réméré d’historiques abus.

Dans l’ardeur d’un héros et l’éclat d’un pontife
Il fut Celui qui meurt, ses jours à peine bus,
Et que remporte au Ciel le vol d’un Hippogriffe !