Catalectes/Catalecte VIII

Traduction par divers traducteurs sous la direction de Charles Nisard.
Lucrèce, Virgile, Valérius Flaccus - Œuvres complètesFirmin Didot (p. 458-459).

VIII.
SUR SABINUS, PARODIE DE CATULLE.

(8, 1) Le Sabinus que vous voyez, mes hôtes, était, il s’en vante lui-même, le muletier le plus expéditif ; et jamais chariot au vol impétueux n’a pu le passer, qu’il fût besoin de voler à Mantoue ou à Brescia. Il n’est démenti, nous jure-t-il, ni par la fameuse maison Tryphon, ni par l’hôtel Cérule, où il débuta, le Sabinus d’aujourd’hui, dans les écuries de Quinctius, la main armée du fer à deux dents, (8, 10) par rogner la longue crinière des chevaux, de peur qu’un poil sale et rude n’écorchât leur cou, sans cesse froissé par le joug. Ô froide Crémone, ô Gaule fangeuse, vous avez su, vous savez tout cela parfaitement : Sabinus l’affirme ! Il dit que de père en fils il a barbotté dans vos boues, déchargé des paquets dans vos mares, et porté le harnais dans vos tortueuses ornières, gouvernant ses mules d’une main ; de l’autre, des deux au besoin. (8, 20) Et jamais il ne s’avisa de faire des vœux aux dieux des grandes et des petites routes, hormis le jour où il leur dédia son fonds de patrimoine, la bride et l’étrille. Mais cela c’est le passé ; pour le présent, il se pavane dans l’ivoire curule ; et Sabinus se dédie en personne à toi, Castor, et à ton frère jumeau.