Oraison à Saint-Garcelin




Grand Saint, vous qui êtes le protecteur déclaré des putains, qui ne leur refusez jamais rien, faites, par votre entremise, que jamais la vérole n’altère mon tempérament, que ma chair soit toujours blanche, fraîche et dodue, afin de pouvoir accaparer beaucoup de pratiques et de michés ; inspirez-moi cette vive ardeur de foutre qui vous anima ici-bas ; donnez-moi la raideur des coups de culs, leurs élancements et le talent admirable de savoir désarçonner par eux une pine bien ancrée, et de la renconner aussitôt ; suggérez-moi les discours les plus libertins, les postures les plus voluptueuses, les attouchements les plus licencieux, afin que les hommes trouvent dans moi toutes les ressources et les raffinements des plaisirs de la chair et du cul, et viennent de préférence me donner leurs pines ; et qu’après avoir bien fait mon truc avec mon con et mon cul, je me repose tranquillement, et n’aie plus d’autre occupation, d’autres jouissances que celles de contempler toutes les parties de notre beau corps, et lire les actions de fouterie qui vous ont valu le titre glorieux de protecteur et consolateur des garces ; et que me trouvant un jour réunie près de vous, je décharge paisiblement sous vos yeux pendant la durée des siècles.

Ainsi soit-il.