Catéchisme français et républicain/05

chez Debarle (p. 15-19).
CHAPITRE IV.

Des Vertus Sociales.

D. Quelles sont les vertus du républicain ?

R. Celles de l’homme libre, l’obéissance aux loix, et la ferme résolution de ne faire à autrui que ce qu’on voudroit qu’on nous fît.

D. N’est-il pas une vertu républicaine, plus éminente encore, et qui n’est pas comprise dans ces deux préceptes ?

R. Oui, c’est la charité, vertu propre à l’homme libre, dont le christianisme s’est approprié la découverte, et qui existoit à Athènes, à Rome et à Lacédémone sur-tout, et dans toutes les anciennes républiques, long-tems avant son institution.

D. Qu’entendez-vous donc par la charité ?

R. J’entends l’empressement d’un citoyen à secourir cordialement un malheureux, à le soulager dans sa misère, et à le consoler dans ses adversités.

D. Quels sont les sentimens qu’un homme libre doit avoir pour les vieillards ?

R. La plus profonde vénération.

D. Quels sont les sentimens qu’un homme doit avoir pour son épouse ?

R. Ceux qu’une épouse doit avoir pour son mari ; car entre le mari et la femme, les droits sont réciproques : c’est la tendresse, la décence, les égards et la condescendance pour ses foiblesses.

D. Quels sont les sentimens d’un enfant envers ses père et mère ?

R. Le plus profond respect ; car la piété filiale ne connoît d’autres bornes que celles que peuvent lui prescrire les loix, pour l’intérêt de la patrie ; et s’il étoit jamais un fils, dans la république, qui osât outrager ce beau sentiment, il n’est pas de châtimens assez sévères pour expier une telle faute.

D. Les pères et mères ne doivent-ils rien à leurs enfans ?

R. Ils leur doivent beaucoup ; la subsistance et l’éducation. Celle-ci sur-tout leur impose de très-grands devoirs.

D. Quels sont les sentimens qui doivent unir les frères et sœurs ?

R. Ceux de la franchise, de l’union et de la cordialité.

D. Quels doivent les sentisentimens du citoyen envers ses magistrats ?

R. Les mêmes que ceux d’un fils à l’égard de ses père et mère, respect, soumission, obéissance.

D. N’est-il pas encore, dans une république, des citoyens qui méritent d’être distingués ?

R. Oui, ce sont ceux qui ont bien mérité de la patrie, soit par leurs exploits à l’armée, soit par leurs lumières et leur patriotisme, dans les différens postes de la république.

D. Quelle est la base de l’éducation française ?

R. Ce sont les Droits de l’homme et la Constitution.