Catéchisme du diocèse de Sens/Suite de l'action de grâces

Brown & Gilmore, imprimeurs de la Province (p. 157-158).

§ VIII.

Suite de l’action de Graces.

D. QUe doit-on offrir à notre Seigneur après la ſainte
Communion ?
R. Il faut s’offrir ſoi-même à lui avec tout ce-qu’on déſire
et tout ce qu’on poſſéde, pour qu’il en diſpoſe ſelon
ſa ſainte volonté. 2, Il faut offrir Jeſus-Chriſt lui-même
à la ſainte Trinité, pour l’expiation de nos péchez.
D. Faites un Acte qui renferme tout cela ?
R. Mon Sauveur, recevez l’offrande que je vous fais de tout ce
que je poſſede, diſpoſez en ſelon votre bon plaiſir, et ſouffrez
qu’en m’offrant à vous, je vous offre vous-même à la très-ſainte
Trinité, pour l’expiation de mes péchez et de ceux de
tous les hommes.
D. Quelle réſolution faut-il prendre, avant que de finir
l’action de graces ?
R. Il faut prendre ? 1. Celle de ſe corriger des défauts
auſquels on eſt le plus ſujet. 2. De ſacrifier à Jeſus-
Chriſt tous les plaiſirs, les attachemens, ou les compagnies
qui nous empêchent de le ſervir uniquement.
D. Que dites-vous de ceux qui ſortent de l’Egliſe auſſi tôt
après la Communion, et ſans prendre le loiſir de faire
l’action de graces ?
R· Je dis que c’eſt là une indévotion, qui les expoſe à perdre
le fruit de leurs Communions.

D. Ceux qui par leur groſſiereté ou leurs diſtractions ne peuvent s’occuper de toutes ces choſes, que doivent-ils faire ?
R. Ils peuvent, après avoir adoré notre Seigneur, lui avoir demandé leurs beſoins ſpirituels, réciter attentivement le Pater, et réfléchir ſur chacune des demandes, qui ſont renfermées dans cette ſainte priere.
D. Que faut-il faire pendant le reſte du jour auquel on a Communié ?
R. Il faut le paſſer, autant qu’on le peut, dans la retraite : entendre le Sermon, s’il y en a, aſſiſter aux Offices de l’Egliſe, et s’occuper dans le reſte du tems de quelque bonne lecture, ou de quelques autres œuvres pieuſes.
D. Et ſi on eſt obligé de travailler ?
R. Il faut le faire avec recüeillement, s’occupant de la préſence de Dieu, et de la grace qu’il nous a faite en ce jour ; et il ſeroir bon de dérober l’après-dinée quelque moment à ſon travail, pour l’employer à la priere, ou à la lecture de quelque livre de pieté.