Catéchisme du diocèse de Sens/De la douleur d’avoir offensé Dieu, autrement de la contrition

Brown & Gilmore, imprimeurs de la Province (p. 137-138).

§ III.

De la douleur d’avoir offenſé Dieu, autrement de la Contrition.

D. QU’eft ce que la Contrition ?
R. C’eſt une douleur & un regret d’avoir offenſé Dieu, avec réſolution de ne le plus offencer.
D. Combien y a t’il de ſortes de Contrition ?
R. Il y en a de deux ſortes, la Contrition parfaite qui retient le nom de Contrition, & la Contrition imparfaite qu’on appelle Attrition.
D. Qu’eſt-ce que la Contrition parfaite ?
R. C’eſt une douleur d’avoir offenſé Dieu parce qu’il eſt ſouverainement bon.
D. Quel eſt ſon effet ?
R. C’eſt de réconcilier d’abord avec Dieu, le pécheur qui a un ferme propos de recevoir le Sacrement de Penitence.
D. Qu’eſt-ce que la Contrition imparfaite, autrement l’Attrition ?
R. C’eſt celle qui eſt conçuë communément par la conſidération de la laideur du péché, ou par la crainte de la damnation éternelle.
D. Quel eſt ſon effet ?
R. C’eſt de diſpoſer le pécheur à recevoir la grace de Dieu dans le Sacrement de Penitence.
D. Dans quelles diſpoſitions doit être le pécheur pour recevoir l’Abſolution ?
R. Il faut qu’il eſpere en la miſéricorde de Dieu, qu’il ait la volonté de ne plus pécher, & qu’il ſoit diſpoſé à préférer Dieu & ſa Loy à toutes les choſes du monde, & par conſéquent qu’il l’aime.
D. Dans quel tems faut-il produire des actes de Contrition pour ſe confeſſer ?
R. Il faut les produire autant que l’on peut dans l’Examen de conſcience, s’y exciter encore davantage immédiatement avant la Confeſſion, & lorſque le Prêtre donne l’Abſolution.

D. Celui qui recevroit l’Abſolution ſans avoir fait ce qu’il pouvoit pour avoir une Contrition ſuffiſante, feroit-il un grand péché ?
R. Oüi, il feroit un ſacrilége, par-ce qu’il profaneroit le Sacrement de Pénitence.
D. Faites un acte de Contrition ?
R. Mon Dieu, j’ai un extrême regret de vous avoir offenſé, parce que vous êtes infiniment bon, & infiniment aimable, & que le péché vous déplait. Pardonnez-moi par les mérites de Jeſus-Chriſt, je me propoſe, moyennant votre Grace, de ne plus vous offencer, & me confeſſer au plûtôt.