Catéchisme du diocèse de Sens/De la confession

Brown & Gilmore, imprimeurs de la Province (p. 66-68).

XXXV. De la Confeſſion.

D. QU’eſt-ce que la Confeſſion ?
R. C’eſt la déclaration qu’on fait de ſes péchez au Prêtre.
D. Quelles Conditions doit avoir cette déclaration ?
R. Elle doit être humble, ſincere, et entiere.
D. Qu’eſt-ce à dire que la confeſſion ſoit humble ?

R. C’eſt-à-dire qu’il faut déclarer ſes péchez avec une grande confuſion d’avoir offenſé dieu.
D. Qu’eſt-ce à dire que la confeſſion ſoit ſincere ?
R. C’eſt-à-dire qu’il ne faut ni exagérer ni excuſer ſes péchez.
D. Qu’eſt-ce à dire que la confeſſion ſoit entiere ?
R. C’eſt-à-dire, qu’elle doit être au moins de tous les péchez mortels qu’on a commis, ſans en excepter aucun.
D. Celui qui cacheroit volontairement un ſeul péché mortel, feroit-il une bonne confeſſion ?
R. Non, il feroit un horrible ſacrilege, quand même il accuſeroit tous ſes autres péchez.
D. A quoi ſeroit-il obligé ?
R. A recommencer ſa confeſſion, et à accuſer en particulier le crime qu’il a commis en cachant ſon péché.
D. Eſt-ce aſſez de déclarer les differentes ſortes de péchez mortels qu’on a commis ?
R. Non, il faut de plus en dire le nombre autant qu’on le peut, et les circonſtances conſidérables.
D. Donnez-nous en un exemple ?
R. Si on a dérobé, il ne ſuffit pas de dire qu’on l’a fait, il faut dire combien de fois, ſi la ſomme eſt conſiderable, et ſi c’eſt une choſe ſacrée qu’on a priſe.
D. Que faut-il faire pour déclarer exactement tous ſes péchez ?
R. Il faut examiner ſa conſcience avant la confeſſion.
D. Surquoi faut-il s’examiner ?
R. Sur les commandemens de dieu et de l’Egliſe, ſur les ſept Péchez Capitaux, ſur les devoirs de ſon état, ſur les perſonnes qu’on a fréquentées, et les lieux où on a été.
D. Eſt-il néceſſaire d’examiner ſa confcience avant la confeſſion ?

R. Oüi, parce que ſi on oublioit à confeſſe un péché mortel, faute de s’être examiné, la confeſſion ne ſeroit pas ſuffiſante.
D. Eſt-il néceſſaire d’accuſer les péchez véniels ?
R. Cela n’eſt pas abſolument néceſſaire, mais cela eſt fort utile, pourvû qu’on le faſſe avec contrition.

Crime de Saül, et ſa fauſſe Pénitence. 1. Liv. des Rois, chap. 15.
PRATIQUES. 1. Faire tous les ſoirs l’examen de ſa conſcience ſur les fautes commiſes pendant le jour.
2. Ne cacher aucun péché même véniel à Confeſſe, ſurtout quand on ſent quelque petit doute à ce ſujet.
3. Commencer ſon accuſation par les péchez qu’on a plus de peine à déclarer.