La Gazette des campagnes (p. 246).

ÉPILOGUE.


George et Alexandrine, quoique vieillis, sont encore jeunes par le cœur. Laurent est heureux auprès d’Armande, et l’on voit, aux jours de soleil, le mutilé assis sur le banc, dans l’avenue, et jouant avec le premier né de Laurent. Bison-des-Plaines leur a fait une visite. Il n’a pas voulu voir Mélas : c’était un sauvage de race que ce Bison-des-Plaines. On peut dire, à cette heure, d’Armande que


Sa main, aux prés fleuris, demande chaque jour
Ce qu’ils ont de plus beau pour parer son amour.


Parfois encore, réminiscence d’un passé assez triste, Alexandrine se surprend à chanter « le vallon ».


Mes jours tristes et courts comme des jours d’automne
Déclinant comme l’ombre au penchant des côteaux.
L’amitié me trahit… la pitié m’abandonne,
Et seule je descends le sentier des tombeaux.
Repose-toi, mon âme, en ce dernier asile,
Ainsi qu’un voyageur que le cœur plein d’espoir
S’assied, avant d’entrer, aux portes de la ville,
Et respire un moment l’air embaumé du soir.
Mais la nature est là qui t’invite et qui t’aime,
Plonge-toi dans son sein qu’elle t’ouvre toujours,
Quand tout change pour toi la nature est la même
Et le même soleil se lève sur tes yeux.


fin.


Charles A. Gauvreau.