Cahier de chansons populaires/La belle trompée
La belle trompée
— Ma Joséphine, que tu es malheureuse,
Tu ne sais pas ce que l’on dit de ta ?
On dit partout
Las ! que tu n’es pas sage,
D’avoir passé la nuit avecque ma.
— Mon bel aimant, tu connais ma misère,
Oh ! je t’en prie, ne la découvre pas,
Je m’en irai
Quelques jours chez ma tante[1]
En attendant ce triste avènement.
Oh ! je sais ben où j’ai fait la sottise,
Dessous l’ormeau en gardant mes troupeaux.
Oh ! je sais ben
Où j’ai fait la bêtise
Je m’en répend, à présent n’est pus temps.
Ma Joséphine, j’ai un voyage à faire,
J’apporterai, oh ! de ces beaux rubans,
J’apporterai
De ces belles collerettes,
Tu deviendras aussi belle qu’avant.
— Je ne veux point de tes bell’s collerettes,
Ni aussi que de tes beaux rubans,
J’aimerais mieux
Que tu m’y ferais femme.
Pour mon honneur, celle de mes parents.
— Ma Joséphine, tu n’es pas assez riche,
Cor que tu sois d’une bonne maison.
— Comm’ j’étais fille
Tu m’as rendue nourrice.
Tu ne m’en sais aucune obligation.
- ↑ Var. : Mère.