Collection des Orties blanches (Jean Fort) (p. 255-267).

LETTRE I

Cette lettre a pour auteur le signataire de celle qui termine la correspondance de Paulette trahie et qui portait le numéro XIV.

Nos lecteurs n’ont pas besoin que nous en fassions l’éloge ; ils en ont apprécié, comme nous, le haut mérite Nous leur offrons celle-ci qui, tout autant, enlèvera leurs suffrages, nous en sommes certain d’avance.

9 décembre 24.
Cher Monsieur,

Je remets, depuis quelque temps déjà, le soin et le plaisir de répondre à votre trop aimable lettre. Ne m’en tenez pas rigueur, je vous prie et croyez que j’apprécie, comme il convient, l’agrément de cette correspondance.

Nous passons une trentaine de lignes concernant uniquement nos livres, lignes trop élogieuses et trop personnelles.

… Vous envisagez dans votre dernière lettre un aperçu original de la question qui nous intéresse : la volupté du fouet suffisante en soi, pour l’apaisement des désirs sexuels. Une telle volupté est en effet compatible avec la chasteté. Trahit sua quemque voluptas : car, nous entendons bien qu’un pareil goût, relève toujours, même chez les mystiques, d’une obscure et rare satisfaction sensuelle. Il y aurait, à ce sujet, du double point de vue psychique et physique, matière à précieux développements. Souvenez-vous que l’usage immodéré de la discipline se trouve condamné, chose paradoxale, dans certaines règles monastiques. Inutile de souligner les raisons qui ont pu guider nos prudents réformateurs. Thérèse d’Avila devait avoir de nombreuses et ferventes disciples ! En tout bien, tout honneur ; car, je n’envisage point les pénitences conventuelles à l’instar de Boccace.

À vrai dire, je crois que tout être humain appartient peu ou prou à une classe définie de flagellants. En d’autres termes, chacun porte en soi, comme le péché originel, un germe de sadisme ou de masochisme. Quelques privilégiés possèdent les deux aptitudes. La graine peut sommeiller longtemps, toujours même, à l’état de vie ralentie, mais il suffit d’un souffle pour la ranimer,… J’allais philosopher, cher Monsieur Jacques d’Icy, et mettre à l’épreuve votre patience. Permettez moi de couper court en vous apportant une tranche vécue, un remarquable exemple de passion flagellante passive, une observation rigoureuse d’amante du fouet qui me paraît illustrer votre thèse.

Je vous ai conté brièvement l’histoire de Donnia, la Moscovite, une masochiste à transformation qui aimait bien des choses ! Je m’efforcerai de réduire à l’essentiel ma seconde aventure pour ne point vous lasser.

Quelque temps après mon départ de Constantinople, les hasards de la navigation me retinrent longuement dans une échelle du Levant peuplée d’Hellènes. Je ne puis, par discrétion, désigner cette escale.

Imaginez une ville très dense, grouillante en gradins un cirque de maisons multicolores qui se mirent dans l’eau tranquille, des oliviers et de noirs cyprès sous un ciel attique.

Fatigué de la mer et fatigué du bord, j’eus recours à l’obligeance intéressée d’un gros personnage, chef de la gendarmerie, pour loger à terre loin de la douteuse hospitalité des hôtels indigènes. Un archiprêtre orthodoxe, de noble prestance, se fit un honneur, moyennant une forte rétribution, de me céder une jolie maisonnette, attenante au presbytère. Cet excellent « pappa », homme d’affaires émérite car il avait plusieurs cordes à son arc, était père de deux filles. L’aînée, une superbe créature de vingt ans, institutrice dans la plus grande école du pays, se nommait Chariklia. Dans l’intimité, Chary. Elle parlait français avec un délicieux zézaiement et provoquait autour d’elle une cour de soupirants, deux ou trois officiers roides et calamistrés, de jeunes mercantis, parmi lesquels trônait en belle place mon capitaine de gendarmerie. Sa sœur, plus petite, moins jolie, mais appétissante et dodue, âgée de seize ans, avait nom Eumorphia. On l’appelait Morphitza.

Entre la famille de l’archimandrite — je laisse de côté mon hôtesse la « pappadia », femme du « pappa », bavarde et insignifiante, et son locataire, les relations devinrent bientôt charmantes. Je fis tout ce qu’il fallait pour me faire agréer. En ces temps de disette, il m’était facile de soutenir le prestige de l’uniforme par des arguments solides, palpables, convaincants. Enfin, ma qualité d’occidental… je passe.

Chary et Morphitza luttaient de coquetterie. Ma chambre embaumait d’œillets poivrés, de roses et de basilic. J’étais soigné comme Ulysse dans l’île de Calypso.

J’enseignais le français, à mes nouvelles amies et Chary me donnait en échange des leçons de grec moderne. Le papa et la pappadia me dépouillaient fort civilement de milles choses imprévues. Tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes !

Un autre, à ma place, eut peut-être sacrifié sans débat, sur l’autel d’Aphrodite en compagnie de Chary ou de Morphitza. Les langueurs, l’obscure jalousie qui les divisait, les œillades homicides que me décochaient les prétendants, tout me conseillait de cueillir fleur et fruit. Mais, j’étais hanté par le souvenir de Donnia, autant que par mes propres instincts. Je voulais plus et mieux qu’une banale aventure. Que celui qui ne fut jamais machiavélique me jette la première pierre.

Voyez la fille du pappa, cher monsieur Léon, et vous me comprendrez : une Cora d’Orient, aux yeux ardents, casquée de jais, à la gorge héroïque, admirablement callipyge. Opulente beauté, souple et grasse, mais beauté éphémère. Vers la trentaine, de pareilles femmes s’empâtent et c’est un grand dommage.

Elle m’attirait plus que sa sœur et pour elle j’eusse bravé des périls autrement précis que les regards meurtriers dont me perçaient deux ou trois pallikares civils et militaires. Les faveurs dont j’étais l’objet incendiaient d’une sombre rage le visage du pandore, mon introducteur. J’étais ravi.

Peu à peu, je façonnai avec patience ma trop séduisante élève et je la conduisis sur les terrains de mon choix, en de longues et troublantes conversations.

Vous m’écrivez très justement que la flagellation, si fréquente dans les pays du Nord, est rarement pratiquée chez les peuples méridionaux. Notez pourtant que, dans l’antiquité, les verges jouaient un grand rôle, à l’école, au tribunal, dans les ergastules. Enfin, le culte de Diane, à Sparte, se pimentait de flagellations publiques fort goûtées et fort suivies.

Ce rite fut l’objet de plusieurs entretiens avec Chary, car elle était instruite et fort intelligente. Hérodote et Thucydide me pardonneront d’en avoir modifié le protocole pour les besoins de la cause. Des anciens on passe facilement aux modernes et c’est un jeu que de falsifier un peu, très peu même si je vous entends bien, les méthodes disciplinaires en honneur dans certains pensionnats. Qui veut la fin veut les moyens. Chary prenait plaisir à ces conversations. Elle se familiarisait avec la chose, avec l’idée. Ses yeux luisaient, de furtives rougeurs empourpraient son visage. Elle provoquait des confidences, le regard perdu sur la mer violette, la main crispée dans ma main, la croupe cabrée sous de brèves caresses, anodines privautés dont je n’abusais guère. Si vous êtes chasseur, vous comprendrez ma fièvre, une fièvre que je me gardais bien d’étendre en prenant des gages que mon élève n’eût point refusées. Chary était vierge. Elle était chaste, autant que j’en pouvais juger, mais elle mordait singulièrement aux histoires de flagellations. Je lui donnai à lire ****, un assez pauvre livre, puis ***** une œuvre colorée et violente, car Donnia m’avait repris Esclave amoureuse[ws 1]. Son vocabulaire s’enrichissait uniquement de mots délicieux. Elle devenait émouvante. Que de fois ai-je dû me contenir, pour ne point la fesser, sans autre forme de procès, quand elle détaillait, de sa voix grave et zézayante les cruelles flagellations infligées à une femme dans le roman de *****. Mais il fallait un prétexte. Je le trouvai dans mon enseignement.

Comme nous jouissions d’une entière liberté, toujours à cause du prestige, les leçons de français se prenaient chez moi, un asile inviolable pour mes hôtes !

Cher Monsieur Jacques d’Icy, que n’ai-je en main votre plume d’artiste pour conter ce qui suit !…

Le décor : une vaste chambre blanchie à la chaux, ornée de mes gravures familières et, dans un coin, l’iconostase. Des tapis de Caramanie, un lit de camp couvert d’un Bokkarah et, par les fenêtres ouvertes, le ciel pur et la mer irisée de l’Hellade. Nous étions au printemps. Un mangal garni de chardons rouges exhale une chaude haleine. Tout cela m’est aussi présent à la mémoire que le premier jour.

— Chary, avais-je dit à ma splendide amie, ton accent est affreux et tes progrès sont nuls. Fais bien attention, car désormais je suis résolu à te punir… Tu sais comment ?… À te fouetter, ma chère, comme on fait chez nous pour les filles paresseuses…

Elle écouta mon petit discours, les yeux clos et la gorge houleuse, rouge comme une pivoine. Puis elle lut ou plutôt elle bredouilla.

— Voici qui passe la mesure, Chary… lui répétai-je. On dirait que tu le fais exprès… Je vais te fesser…

Très grande, très robuste, superbement cabrée, elle me résista. Son beau corps tremblait. Je la poussai en travers du lit, lourde, anéantie, et je la retroussai, rompant sa courte défense.

Elle portait un pantalon fermé, gonflé à refus de chair exubérante. Je me contentai de la fouetter ainsi avec science et vigueur. Sous ma main, ses fesses durcirent et palpitèrent. Chary se révéla d’emblée une ardente complice.

Elle « prenait la fessée », suivant votre exquise expression, avec une ferveur contenue. Elle vibrait à fond.

Son hérédité — les femmes sont toujours un peu serves en Orient — la prédisposait au rôle passif. Enfin, son instinct sexuel fut orienté du premier coup vers la flagellation. Je m’aperçus bientôt qu’elle y puisait une volupté active, un plaisir impérieux, des joies pures de Carmélite. Elle aimait le fouet pour ses cuisantes morsures, comme d’autres aiment l’alcool pour l’ivresse qu’il procure. Elle s’y abandonnait de toute sa chair avec des soupirs et des plaintes passionnées. Elle se révéla au bout de quelques expériences, car vous pensez bien que l’initiation fut suivie de nombreux chapitres, corsés à donner le vertige, elle se révéla, dis-je, puissante masochiste, algophile prodigieuse. Elle réclamait sans cesse de plus cuisantes fessées, des flagellations de captive. Elle m’implorait de la fouetter jusqu’au sang.

Je la vois encore se glisser dans ma chambre, après avoir soigneusement poussé les verrous du vestibule, les yeux brillants, les lèvres tremblantes, la face pâlie. Je vois son regard attaché sur la cravache qui me venait de Sonnia, sur le martinet armé de cinq lanières que j’avais formé à son intention.

Un prétexte pour la fouetter ? À quoi bon. Tout cela était histoire ancienne. Nous n’avions plus besoin de prétexte.

— Que veux-tu ? lui disais-je.

— Je veux que tu me fouettes, je veux… (thelo name mastigosês, thélô…).

Sans un mot, elle se déshabillait, à demi déboutonnée, puis se jetait sur le lit, impudique et nue, le visage enfoui dans sa noire chevelure. Sa croupe somptueuse marbrée de fossettes et de virgules roses s’offrait, pressée à ne faire qu’un tout, au délicieux supplice.

La fessée manuelle, chère à vos héroïnes, ne lui suffisait plus. Certes, je la fessai chaque fois pour mon propre plaisir, apéritif au festin qu’elle désirait ensuite. Il fallait, pour la contenter, le solide martinet dont je vous ai parlé et surtout la courbache, mordante et souple comme un vif et vivant tentacule. Cette courbache, je la possède encore, précieux talisman !

Je n’oublierai jamais l’expression de volupté qui magnifiait jusqu’à l’extase sa belle face passionnée. Elle se tordait avec des clameurs de joie et des cris d’amante, la chair bouleversée. Si vive était la douleur que parfois Chary mordait à pleine bouche la laine de Boukkarah et que des larmes montaient à ses yeux révulsés. Elle parlait en grec, par mots entrecoupés :

— Je t’aime… tu es mon Dieu… je veux que tu me fouettes encore… plus fort… plus fort et que mon sang coule ! »

Je traduis exactement ses phrases recueillies sur le vif, à cause de leur force.

Se agapô eisai o théos mon… thelô na me mastigosès akoma… pio dunata pio dunata… As tréchei to aima mou ! »

Bien entendu, je ne consentais pas à de telles violences. Mais il m’est arrivé parfois de la fouetter au sang dans la fièvre du jeu. Longtemps nos rapports demeurèrent invariables. Elle venait chez moi recevoir le fouet, mais elle restait vierge. Je résistai par scrupule, peut-être par raffinement, au désir de la prendre. Le jour où, vaincu par la nature, je devins « son seigneur », quelque chose se brisa.

Fouettée et refouettée, elle devenait, comme Mathilde de la Môle pour Julien Sorel, une maîtresse aimable, docile, mais non point cette bacchante que l’on pouvait attendre. L’essentiel demeurait, à ses sens énervés, un accessoire. Le Fouet passait avant Priape. Sous les morsures de l’un, elle acceptait l’autre ; mais, des deux voluptés, elle préférait la première infiniment. Il y a là un cas de déviation sexuelle réellement exceptionnel et remarquable à tous points de vue.

Elle disait encore :

— Le fouet est mon remède… Je suis folle du fouet. (Io mastiga einai iatriko mou. Eimà trellà m’auto).

Elle avait des désirs singuliers. Un jour, elle me supplia de l’attacher sur le lit avec des cordes. Elle s’identifiait avec les héroïnes dont elle lisait et relisait l’histoire en cachette. J’avais une assez belle collection de voyage, mais je ne possédais pas encore vos livres, mon cher auteur, et ce fut grand dommage !

Elle s’enthousiasmait d’une fort belle aquarelle où une amie, artiste et flagellante, s’était plu pour moi à représenter une femme enchaînée, fouettée, nue, par un amant qui contemplait ardemment ses belles fesses. Ces mêmes détails parmi tant d’autres pour vous faire toucher le fond de cette étrange nature.

À l’école, le mot fouet devenait pour ses élèves un modèle d’écriture. Cinquante petites Hellènes barbouillaient leur cahier d’une sentence suggestive sans se douter que les superbes fesses de leur institutrice en portaient la preuve éclatante. Cette sentence : « Qui aime bien, châtie bien », vous inspira, cher Monsieur Jacques d’Icy, deux livres excellents et dont le second est, à mon avis, le meilleur.

J’abrège, car je n’en finirais plus d’évoquer mes souvenirs et d’arrimer, autour de notre groupe, quelques rôles secondaires, pleins de sel. Le beau gendarme, les pallikares, les mercantis, qui noyaient, le soir, dans un verre de raki, des regards enamourés et fumaient sans vergogne mes cigarettes russes.

Au milieu de l’été, après une semaine d’absence, je notai, en rentrant chez moi, la disposition du martinet, rude instrument qui donnerait le frisson à nos jeunes débutantes.

Chary, interrogée à ce sujet, rougit et détourna la tête. Son embarras confirma mes soupçons. Pour la première fois, elle me parut moins avide de goûter au fouet Elle ébaucha même une vague résistance, comme j’atteignais sa jupe pour la déculotter. Jugez de ma surprise, quand elle s’abandonna, le visage dans ses mains…

Sa croupe magnifique était zébrée de virgules pourpres, violacées…

J’obtins sans peine sa confession totale.

— J’étais trop malheureuse, me dit-elle, en pleurant de rester seule ici. Je pensais à toi, je souffrais de ton absence. Alors, je ne sais pas. J’ai pris le martinet, mon seul remède et je me suis fouettée… Chaque jour, je me fouettais ainsi jusqu’à l’épuisement de ma force… Ensuite, j’étais plus calme. Je comptais les heures… Hier, en montant dans la chambre, j’ai trouvé Morphitza qui apportait des fleurs. Nous nous sommes disputées à cause de toi… Moi, je ne l’aime plus. Je suis jalouse encore bien davantage.

Cette fois, Chary fut ma maîtresse ardente. Le lendemain, par jeu, je lui ordonnai de se flageller comme elle avait accoutumé de le faire en mon absence. Elle m’offrit sans hésitation un spectacle incendiaire, cher monsieur Jacques d’Icy, l’un des plus émouvants qu’il me soit possible de rapporter.

Elle me fit comprendre, mieux qu’une grave théorie, la passion des mystiques autoflagellantes. Son corps prenait d’étonnantes attitudes ; l’effort crispait son visage, précipitait son souffle. Elle se fessait âprement, de toute sa vigoureuse jeunesse, à la volée, ivre de volupté. J’aimerais à tenir le crayon de Malteste, pour mieux exprimer la scène que je vous conte. Voyez cette grande fille cambrée, au milieu de la pièce, maniant le martinet avec une ardeur fanatique… La religieuse de Diderot, mais combien plus vivante ! Combien plus convaincue !

Lassée, elle me tendit l’arme et se jeta à mes pieds : — Fouette-moi, implora-t-elle, je ne puis pas me faire assez souffrir

Ceci sera le mot de la fin. Si j’entreprenais maintenant de vous narrer toutes les péripéties de cette troublante histoire, il me faudrait de longues heures, une liasse de papier — et du talent !

Plus tard, si vous produisez le livre vraiment passionnel que vous laissez entrevoir, cher Monsieur Jacques d’Icy, je me ferai un plaisir de vous documenter. Il me semble que, seules, les choses vécues méritent d’être consignées.

Tout le reste ne compte pas. Nous sommes, à ce point de vue, du même avis.

Oui, je vous dirais comment je réussis, huit jours avant de lever l’ancre, à fouetter, à fesser la dodue Morphitza, en présence de sa sœur… Je vous dirais avec quel regard complice le vénérable archimandrite me confia qu’il se trouvait dans la nécessité de marier Chariklia au capitaine de gendarmerie… Je vous dirais bien des choses…

Donnia, Chariklia… une autre ! Ce ne sont point là « des profils perdus », ce sont d’admirables partenaires, des amies délicieuses. Trouverai-je leur sœur parmi celles qui vous lisent et qui peuvent s’attacher à de chaudes confessions ?

signé : Max Daniel.

Aucun commentaire, n’est-ce pas ? Nous ne voulons pas, par un seul, mot d’appréciation, troubler l’émotion que suscitent des lignes comme celles-là.


  1. Note de Wikisource : voir sur Wikisource Esclave amoureuse, par Jean de Chancennes, Paris 1957, (l’édition originale date de 1913).