Bodin - Le Roman de l’avenir/Un héros intellectuel

Lecointe et Pougin (p. 191-214).


VIII


UN
HÉROS INTELLECTUEL.
Il n’y a point de héros pour son valet de chambre.
Vieille remarque française


VIII



Un Héros intellectuel.

Quoiqu’il valût bien la peine d’arrêter quelque temps le lecteur à Centropolis et dans la république de Benthamia pour lui faire observer les mœurs assez curieuses des habitans de ce pays, je réserve pour une autre opportunité ce que j’ai à dire des Benthamiens. J’invite donc le lecteur à se transporter avec moi dans les espaces éthérés, où un nombreux convoi aérien cingle de l’hémisphère colombien vers le nôtre. Cette caravane volatile a soin de se tenir de conserve, à cause des nombreux oiseaux de proie, pirates aériens plus connus sous le nom vulgaire de chasse-mouches, qui attaquent les voyageurs avec une audace vraiment incroyable.

L’aérostat de Philirène se trouve confondu parmi tous les autres ; car ici Philirène n’est plus le premier ; il est rentré dans la vie privée, et, comme un modeste particulier, il n’a pour toute suite, malgré son immense fortune, qu’une trentaine de personnes, en comptant l’équipage qui manœuvre son Hirondelle, du port de quinze tonneaux.

Le peu de lecteurs qui ont pris la peine de suivre ce récit avec quelque attention, auront compris qu’en racontant les principales circonstances de la session du congrès universel, nous avions rétrogradé dans le temps, et nous trouvions placés à une époque antérieure aux événemens qui viennent de se passer à Carthage, et par lesquels nous sommes entrés mediis rebus, comme disaient les anciens critiques. La session, qui avait duré beaucoup trop long-temps au gré de l’impatiente Mirzala, étant terminée, Philirène devait se rendre à Carthage par la France, afin de faire ses emplettes de noces à Paris, qui est toujours la métropole du luxe et du bon goût.

Philirène ne se doute donc pas encore de l’acte de perfidie et de violence accompli avec tant de succès contre sa fiancée, ni du cruel désappointement qui l’attend à son retour. Cependant il est triste, préoccupé ; on dirait qu’il est agité par quelque pressentiment. N’ayant point à veiller, dans l’état tout-à-fait propice de l’atmosphère, à la manœuvre de la queue, il est à l’avant de l’Hirondelle, dans la petite galerie triangulaire pratiquée dans le bec même de l’oiseau, devant le salon qui occupe une partie de la tête. Cet espace, spécialement réservé aux capitaines des bâtimens aériens pour leur observatoire, leur cabinet ou leur boudoir, est le lieu où Philirène se tient le plus volontiers, tandis que les personnes de sa suite sont occupées à jouer, à lire, à faire de la musique ou de la peinture. Aussi l’a-t-il fait décorer avec une élégance et un bon goût qui autrefois eussent pu passer pour de la magnificence.

Après s’être arrêté un moment au télescope toujours braqué sur l’espace vers lequel on s’avance, et avoir jeté un coup-d’œil sur la boussole fixée au plafond, il se rejette sur un sopha en portant la main sur son front endolori. Son fidèle Eupistos, qui est bien moins un secrétaire qu’un ami, est assis devant lui, le regarde avec un air de commisération et de douleur, sans rompre le silence qui a suspendu un moment leur conversation.

On peut mettre ce moment à profit pour les observer tous les deux.

Je n’ai jamais lu de roman sans éprouver les sentimens d’une véritable compassion pour les gens gras, joufflus, hauts en couleur, jouissant enfin de ce parfait équilibre des humeurs, de cette abondante circulation du sang, qui annoncent une inaltérable tranquillité d’âme, un complet contentement de soi-même et une excellente santé : heureux symptômes d’une organisation sur laquelle les passions ne peuvent avoir un long empire, ou même qui est souvent hors de leurs atteintes. Il m’a semblé que ces hommes ne devaient pas laisser d’être sérieusement mortifiés en ne trouvant jamais de héros de roman qui leur ressemblent tant soit peu. Infortunés qu’ils sont ! condamnés au désagrément de ne rencontrer dans les livres que de grandes figures longues, pâles, des tempéramens où dominent les systèmes nerveux et bilieux, en un mot des gens passionnés.

Je vais avoir moi-même le chagrin d’augmenter celui que je prête peut-être fort gratuitement aux gens gras, joufflus et hauts en couleur. En effet, j’ai aussi à leur montrer un héros très-pâle : mais je vais les consoler un peu en leur disant que ce n’est point de cette noble pâleur qu’ont faite les passions en ramassant en quelque sorte tout le sang dans un brûlant foyer intérieur. C’est une pâleur presque chétive et souffrante. Ce n’est pas celle des héros bilieux, c’est celle d’une organisation à la fois nerveuse au plus haut degré, et flegmatique ou lymphatique si on l’aime mieux : enfin c’est celle d’un philantrope sceptique.

Telle est donc, au premier aspect, l’apparence de Philirène, qui, je le crains bien, ne réussira guère auprès de mes belles lectrices : mais que cela ne les décourage pas trop ; en revanche elles auront Philomaque.

La constitution délicate de Philirène, tout-à-fait incompatible avec les proportions héroïques, ne l’est pourtant pas avec les formes sveltes et élégantes. Sa physionomie, spirituellement expressive, est ordinairement empreinte de cette mélancolie qui ne messied point à des traits nobles et fins. Toutefois, son sourire manque parfois de charme, parce qu’il ne semble pas le reflet d’une âme reposée dans une conviction quelconque ; on y trouve plus de bienveillance que de sympathie, et l’on y cherche en vain l’indice d’un cœur content qui a de vifs élans, et dont les battemens sont larges et aisés. Ses yeux, qui se font remarquer tout d’abord par leur singulière clairvoyance, ont quelquefois cette fixité insouciante qui ne regarde pas et qui glace, parce qu’on la croit dédaigneuse. Assez habituellement il évite de soutenir les regards trop directs, non qu’il craigne le moins du monde de se laisser pénétrer ; c’est en quelque sorte pour ne pas gaspiller sans nécessité sa propre faculté de pénétrer les autres. Mais quand il veut l’exercer, son regard agit promptement, avec une puissance dissolvante, et, comme les réactifs des chimistes, lui rend les mauvaises pensées aussi visibles qu’un précipité.

Son ami est au contraire un beau jeune homme, aux yeux étincelans, à l’air inspiré, aux longs cheveux noirs.

— Est-ce que vous allez retomber dans vos idées vagues, dans votre dégoût de toutes choses, cher Philirène ? Vous êtes cependant bien peu loin encore du moment où de fortes et enivrantes émotions ont dû remonter votre amour-propre, et votre foi en vous-même, car il vous manque jusqu’à celle-là. Je croyais que vous remporteriez de Centropolis, où vous avez occupé le premier fauteuil du globe, plus d’excitation qu’il n’en fallait pour arriver sans affaissement moral jusqu’à Carthage.

— Mon cher ami, l’amour-propre se fait à tout. Il y a long-temps que je me créais l’idée très-exacte de la position que j’occupe, que cent mille autres occuperaient tous aussi bien que moi, et qui ne prouve absolument rien en ma faveur. Sans doute il y a un moment d’enivrement quand on se prend à songer qu’on manie de si immenses questions, qu’on remue les intérêts de centaines de millions d’hommes ; mais quand on n’est pas bien sûr du résultat final de tout cela, il est difficile de ne pas se sentir découragé.

— Comment pourrait-on croire, si l’on vous entendait ainsi penser tout haut, que c’est Philirène qui parle, l’homme qui en face du monde, en quelque sorte, paraît si pénétré de la hauteur et de la sainteté de sa mission, et qui trouve parfois un langage si élevé, quoique simple, et de si heureuses images pour inspirer le sentiment de l’ordre moral et l’amour de l’humanité !

— Oh ! mon Dieu, ne voilà-t-il pas que vous allez aussi faire le flatteur.

— Vous savez bien que je ne vous flatte pas d’habitude ; mais à ce que vous dites, à ce que vous faites (car vos actions sont d’accord avec vos paroles) eh ! bien, tandis qu’il y manque votre conviction, la mienne s’y joint. Je crois en mon ame et conscience, je ne dis pas à votre œuvre, car vous n’êtes qu’un des instrumens, mais à l’œuvre de l’humanité.

— « Grand bien vous fasse, dit Philirène, avec un sourire spirituel sans sarcasme, et se reprenant d’un ton posé et affectueux : Oui, grand bien vous fasse, cher Eupistos, vous qui avez le bonheur d’une foi vive et sincère, bonheur que je ne cesse d’envier. Je l’ai cherchée partout cette foi : j’ai été à Kantopolis, chez les spiritualistes, les docteurs de la raison pure ; j’ai visité Organopolis, cette cité des physiologistes, où tout l’état social et politique repose sur l’étude de la constitution physique des individus, où toutes les questions sont subordonnées à l’observation des crânes, des physionomies, des tempéramens ; où enfin on a la prétention de rectifier physiologiquement nos mauvais penchans dès l’enfance, en modifiant nos tempéramens, en aplatissant les fâcheuses protubérances de nos têtes. Nulle part je n’ai vu l’image d’une société morale et heureuse comme je la voudrais. J’ai été affligé de la prodigieuse quantité d’heureux fripons, de scélérats en prospérité qui abonde partout, et, il faut le dire, au moins autant chez les spiritualistes et les dogmatiques, que chez ces sybarites Benthamiens, parmi lesquels nous vivions dernièrement. On ne sait comment se font les accommodemens de la conscience chez les uns, ni comment s’expliquent les inconséquences de l’intérêt chez les autres. Mais je suis également effrayé en songeant que, là où l’on rattache le devoir individuel à la loi d’ordre universel, les méchans sont nécessairement d’infâmes sacrilèges, et que, là où l’on s’efforce d’accorder l’intérêt individuel avec le bonheur universel, les bons ne peuvent être que des niais sublimes. Je voudrais, de toute la force de mon ame, croire à l’absolu, au type du beau, du vrai idéal, non y croire comme je le fais, mollement, et en admettant aussi le réel, le monde matériel qui me presse de partout malgré moi, qui semble là pour donner sans cesse d’ironiques démentis à l’abstrait et m’en rendre l’illusion impossible. Je voudrais arriver à cette foi exaltée du psychologue pur qui, poursuivant l’absolu d’argument en argument, se débarrasse peu à peu de la matière comme d’un vêtement trop lourd, et finit par la nier tout-à-fait. Mais, quoique ce parti soit fort commode, il ne dépend pas de moi de le prendre. Je n’ai donc pas le bonheur de pouvoir nier la matière, et j’ai le malheur de ne pouvoir l’estimer comme la source du bien.

— Sans doute, dit Eupistos, la matière est imparfaite, et j’ai, moi, le bonheur de croire qu’en elle est le seul principe du mal. Mais ne croyez-vous pas comme moi que la somme du mal a constamment diminué, et, d’après la loi de progression, doit diminuer encore sur la terre, jusqu’à l’époque où il en aura entièrement disparu ?

— Eh ! voilà, mon cher, la porte par laquelle j’ai toujours cherché à échapper au découragement. Mais j’en suis à douter que les hommes soient à la fois meilleurs et plus heureux que dans le passé. Je vois bien de nouvelles misères remplacer les anciennes, bien de nouveaux besoins naître de la multiplicité des jouissances, et en supposant que le mal physique ait diminué, le mal moral, celui qui est le produit des actes de la volonté humaine, n’a-t-il pas peut-être augmenté ? Sans doute ce mal ne se fait plus aussi violemment, aussi brutalement qu’aux temps d’ignorance et de barbarie ; mais au point où les lumières sont répandues chez les peuples, il a dû revêtir d’autres formes, des formes polies et élégantes ; ce n’en est pas moins le mal, et comme la moralité d’un acte s’apprécie moins par le résultat matériel que dans son rapport avec l’intelligence de l’agent, je dis que même en faisant moins de mal, mais avec plus de réflexion, l’humanité éclairée serait plus méchante que l’humanité barbare et passionnée. Celle-ci avait son excuse pour le mal, et plus de mérite pour le bien.

— Moi, je dis que c’est abuser de la faculté de raisonner que d’ôter ainsi à l’humanité jusqu’aux mérites de son amélioration.

— Eh bien ! j’accorde que le mal diminue ; j’ai la plus grande peine à croire qu’il disparaîtra. Cette supposition est contraire aux procédés de l’analogie qui n’admet que des termes semblables. Entre deux termes d’une progression il y a analogie ; mais entre une somme de mal, quelque petite qu’elle soit, et sa disparition radicale, il n’y en a pas. Il y a l’abîme qui se trouve entre un rapport et l’absolu. J’avoue que c’est un peu subtil ; mais quand des subtilités répondent à des hypothèses, je ne vois pas qui a le droit de se plaindre. Si donc nous ne pouvons que diminuer la somme du mal, il n’y a de différence entre le passé et l’avenir que dans le plus ou le moins, et plus j’y songe, plus je vois combien la dose importe peu au fond de la question. Que me fait à moi, qui voudrais avoir trouvé comme vous, comme tant d’autres braves gens, le bien absolu, soit religieux, soit philosophique, ce port où mon esprit ballotté et fatigué jeterait l’ancre ; que m’importe, dis-je, que nous venions à bout de rendre plus rares ou moins graves certains accidens, certains désordres, moins cuisantes certaines douleurs ? La maudite question du mal autour de laquelle les philosophes, les pères de l’Église ont tant tourné sans réussir à trouver une solution qui me satisfasse, reste toujours là désespérante.

L’antique et presque universelle tradition dogmatique que le christianisme continue pour le plus grand bien moral d’une portion considérable de l’humanité, afin d’en finir avec la question du mal, nous a annoncé la fin du monde. Je n’ai point d’opinion sur l’éternité ou la temporanéité de la matière universelle ; mais je crois aisément à une fin quelconque de ce monde terrestre. Eh bien ! cela ne fait que rapetisser la question aux proportions d’une simple affaire de planète, et sans la résoudre davantage. J’aime infiniment mieux vous accorder votre anéantissement du mal ; mais dans l’un et dans l’autre cas, la multitude des générations humaines dont la misère a été par elle profondément sentie, quoique décroissante et nécessaire dans l’ordre progressif, m’apparaît comme une immense victime immolée à une divinité impitoyable. Je plains tout ce malheureux passé d’hommes, comme je plains tant de misérables doués par la nature du penchant au crime de toutes sortes, ou tant de pauvres diables nés sans pain et sans aptitude au travail. Il existerait donc une loi du monde physique, loi fatale, absolue, supérieure à la divinité même qui est toute justice, toute bonté, mais qui ne serait pas toute puissance ? Cette loi, par laquelle le mal est la condition et le corrélatif nécessaire du bien physique et moral, porterait donc en elle-même le principe de son adoucissement progressif, ou, si vous voulez, une intelligence providentielle se chargerait de l’adoucir ? Ce ne sont que des hypothèses où la raison ne sait comment s’accrocher. Mais en supposant qu’elles donnent une explication, elles ne donnent point une satisfaction. Quand le mal relatif aura disparu, par une conséquence rigoureuse, le bien relatif disparaîtra aussi. Alors, me direz-vous, il y aura le bien absolu, ce bien que notre intelligence ne peut concevoir. Tant mieux, vous répondrai-je, pour ceux qui seront là ; mais le passé, le malheureux passé !

— Oh ! mon ami, est-ce que vous voulez aussi faire entrer votre découragement dans mon âme ? Non, heureusement ma foi me soutient.

— À Dieu ne plaise, cher Eupistos, que je veuille ôter aux autres un bien que j’envie pour moi-même. Au contraire, après avoir exposé mes doutes, comme un malade ses infirmités, je vais vous montrer, non les remèdes héroïques, car je n’en ai pas, mais les palliatifs que j’y applique. Croyez-vous que si je n’avais quelque idée d’être bon à quelque chose, de remplir un ministère agréable à Dieu ; croyez-vous que je consentisse à mener la vie agitée, souvent pénible que je mène, et à traîner ainsi le boulet de la civilisation, moi qui aimerais cent fois mieux vivre tranquille dans un coin ignoré de la terre, vivre de la vie pastorale dont l’image m’enchante dans la Bible et les poètes antiques, de cette vie monotone et souvent solitaire, où l’industrie humaine me laisserait en repos, où je ne serais plus assourdi du bruit, importuné de la vue de ses machines, où je serais en présence de la simple nature, n’ayant à craindre que ses rigueurs, ne jouissant que de ses bienfaits ?

— Voilà de ces exaltations bucoliques, comme en ont toujours eu les rois sur le trône, les citadins dans la ville et les généraux sur le champ de bataille.

— Soit, j’accepte la plaisanterie. Mais toujours est-il que voyant le trouble dans ma raison, j’ai interrogé ma conscience. Quoique celle-ci ne soit, peut-être, que le reflet des habitudes, des croyances morales au milieu desquelles nous vivons, je pense qu’elle doit être consultée de préférence à la raison, parce que tous nous devrions, en toute circonstance, accepter le jugement du tribunal de l’humanité, tandis que l’humanité ne consentirait jamais à ce que chaque individu n’acceptât que lui-même pour juge. J’ai donc fait ma conscience de la conscience du genre humain, et c’est à l’aide de ce guide que je tâtonne à travers tous les sentiers de la vie, lui laissant la responsabilité de mes actes. Je veux sincèrement le bien ; je le cherche au milieu des nuages qui le rendent quelquefois difficile à démêler, et qui obscurcissent encore plus les moyens de le faire sûrement, de le faire avec la moindre quantité de mal, quand un mal est indispensable pour opérer un plus grand bien. Dans cette recherche, pressé par la nécessité de prendre un parti et d’agir, j’éprouve parfois d’affreuses perplexités ; mais je m’attache à pressentir la majorité des esprits ou à la suivre, et je me consacre à exécuter, sans une entière conviction, les volontés du genre humain.

— Si la vertu et l’héroïsme consistent dans le sacrifice de soi-même, vous êtes certainement un homme vertueux, un héros ; et comme vous allez jusqu’au sacrifice de votre pensée, je vous appellerais un héros intellectuel.

— Grand merci, dit Philirène en souriant. Mais je vous avoue qu’au total j’ai encore sacrifié bien peu de chose.

— Je le savais bien, dit Eupistos.

La conversation prenant une tournure plus vive et plus conforme à l’extrême mobilité d’idées de Philirène, les deux amis ont parlé successivement de sciences, d’arts, de littérature, et puis se sont mis à improviser de la musique que mes lectrices auraient de beaucoup préférée à l’ennuyeuse conversation dont ce chapitre est rempli. J’ai oublié de les en prévenir ; et peut-être auront-elles suppléé à l’avertissement. Mais je leur jure que ce chapitre est le dernier où il y aura du rabâchage philosophique.