Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 3, 1886.djvu/Le Partage
II
le partage
n jour, l’Aigle dit à l’Épervier et à la Pie :
— « Associons-nous, pour chasser ensemble.
— Aigle, comme tu voudras. »
Aussitôt, l’Aigle, l’Épervier, et la Pie, partirent pour la chasse. Au coucher du soleil, ils avaient pris trois cents têtes de gibier de toute espèce.
— « Maintenant, dit l’Aigle, il s’agit de partager. Pie, fais trois parts bien égales de tout ceci.
— Excuse-moi, Aigle. Fais-les toi-même. Sinon, l’Épervier s’en chargera.
— Avec plaisir, Pie, dit l’Épervier. »
Alors, l’Épervier fit du gibier trois parts si bien égales, qu’il ne valait pas la peine d’être le premier ou le second à choisir.
— « Épervier, dit l’Aigle, où est ma part ?
— Aigle, prends celle que tu voudras.
— Épervier, tu es un imbécile. Je vais t’apprendre à partager. »
Alors, l’Aigle tua l’Épervier d’un grand coup de bec. Cela fait, il dit à la Pie :
— « Maintenant, partageons en deux. Pie, fais deux parts bien égales de tout ceci.
— Non, Aigle. Partageons en trois. Une portion pour ton bec, les deux autres pour tes deux serres.
— Pie, nul mieux que toi ne s’entend à partager. Pour ta peine, voici une méchante petite mésange, maigre, maigre comme un clou[1]. »
- ↑ Dicté par Françoise Lalanne, de Lectoure (Gers).