Biographie nationale de Belgique/Tome 2/BOONAERTS, Guillaume

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BOONAERTS (Guillaume), dit Fabius, suivant l’usage de latiniser les noms, helléniste du XVIe siècle. Il était originaire d’un village situé dans le nord de l’ancien Brabant, Hilvarenbeek, dépendant de la mairie de Bois-le-Duc. Il avait pris le grade de licencié en médecine ; mais sa profonde connaissance des langues classiques l’avait porté à se charger d’un cours d’humanités, qu’il dirigea à Anvers pendant de longues années. Il fut appelé à Louvain après la mort du professeur Theodoricus Langius ou (Thiery De Langhe) en 1578, et fut son successeur dans la chaire de grec au collége des Trois-Langues. Il fit en sorte de soutenir le zèle des élèves de cet établissement par ses leçons et aussi par la publication d’un abrégé de la syutaxe grecque, tiré de l’ouvrage renommé de Jean Varennius, de Malines, ainsi que d’autres auteurs de l’époque : Syntaxeos linguæ græcæ Epitome. Antverpiæ, 1584, apud Andream Baxium, in-12. Boonaerts resta attaché au collége de Busleiden dans les temps les plus difficiles, quand le séjour des troupes espagnoles à Louvain avait causé une grande perturbation dans l’Université, et amené la dévastation de ce collége et de plusieurs autres. Il continuait ses leçons alors même qu’il n’avait plus qu’un modique salaire et un subside royal de trente florins, parce que les revenus de la fondation s’étaient en partie perdus pendant les troubles. Boonaerts ou Fabius périt malheureusement à Louvain, le 26 mai 1590, dans une émeute nocturne à laquelle étaient mêlés des étudiants indisciplinés ; quelquefois la jeunesse avait été armée pour défendre l’entrée de la ville à des bandes étrangères ; mais, quand la soldatesque était logée à l’intérieur et se rendait maîtresse des colléges, il s’élevait fréquemment des rixes funestes.

Félix Nève.

V. André, Coll. Tril. exordia ac progressus, p. 67. — Fasti acad., p. 282. — Foppens, Bibl. Belg., p. 400. — Mém. sur le coll. des Trois Langues, 1856, pp. 212 et 329-30. — Rapport latin publié par De Ram sur les établissements académiques de Louvain en 1589 (dans les Analectes pour servir à l’hist. eccles. de la Belgique, t. I, 1864, pp. 134-135, 198 et l’appendice).