Biographie nationale de Belgique/Tome 2/BLOCX, Pierre

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BLOCKX (Pierre), en latin BLOCCIUS, pédagogue et théologien, né dans les premières années du xvie siècle, à Dieghem, village des environs de Bruxelles, et mort vers 1585, était fils de Jacques Blocx, recteur de l’école de Vilvorde et d’Elisabeth Verelst. Il fit ses études à Louvain, à Cologne et à Bologne. Il était, en 1561, depuis deux ans à la tête de l’école latine de Leide quand Guillaume Verlinde, chanoine de la Haye et inquisiteur général pour la Hollande, l’obligea à prendre la fuite. Il se rendit en Allemagne, où il reçut l’apposition des mains et devint ministre de l’Évangile. Le baron Thiéri de Bronckhorst-Batenbourg lui ayant proposé de diriger l’éducation de son fils George, il accepta. La cure d’Oberrumpter, près de Rees, dans le pays de Clèves, étant devenue vacante en 1566, le baron de Bronckhorst, qui était seigneur du lieu, la lui fit obtenir. Nous le retrouvons au synode de Wesel de 1568 où il contracte avec les principaux conducteurs des églises belges sous la croix des relations d’amitié dont les témoignages, à eux seuls, suffiraient pour sauver son nom de l’oubli. Nous ne savons trop ce qu’il devint pendant près de quatorze ans, mais il fut bien près d’être pendu en 1582. Il était pasteur à Lierre en Brabant quand les Écossais, qui tenaient garnison dans cette ville, la livrèrent au duc de Parme. L’historien Wagenaar affirme que Blocx fut du petit nombre de ceux qui se sauvèrent à la faveur de la nuit. Ce qu’il devint ensuite il ne le dit point, et il nous a été impossible d’en rien savoir. On possède de notre savant deux ouvrages qui ont été écrits pendant son rectorat à Leide. Le premier réfute les opinions des Anabaptistes sous le titre de : Een slechtelyke ende schriftelyke onderrichtinge van dat doopsel ende avontmael Jesu Christi : Seer nut tertyt voor alle slechte menschen. Gedruct te Campen, in de Hofstrate, by my Jan Janssen. Anno 1566. On lit à la fin de ce volume : Dit boecxken is ierst gemaeckt int latyn van Peter Bloxio, gheboren te Dieyhem, by Brussel in Brabant, schoelmeester tot Leyden in Holland 1562. Daernae in Duytsche voor slechte menschen.

L’autre ouvrage, dont nous ne connaissons également que la traduction flamande, est devenu d’une insigne rareté. Son sujet l’explique, et les inquisiteurs des Pays-Bas croyaient si bien qu’ils en avaient détruit toute l’édition qu’ils ne jugèrent point à propos d’en donner le titre dans leur index de livres prohibés de 1570. Le voici dans toute sa prolixité : Meer dan twee hondert ketteryen, Blasphemien en nieuwe leeringen : welcke wt de Misse synde ghecomen : eerst van Petro Bloccio, schoolmeester te Leyden, int latyn gemaeckt, daernae in Duytsch voor slechte menschen overgheset, op dat se moghen weten dat de Paussche kerk een fonteyn is van allen ketteryen onder decksel van heylichheyt. Darom dwaelt ghy, om dat ghy de Schrift niet weet. Marci 12, 1567, in-8o du temps, sans nom ni lieu.

Le savant Paquot est parfaitement excusable de n’avoir point cité ce livre, mais Valère André et Foppens ne le sont pas d’avoir refusé à Pierre Blocx la place qui lui appartient dans le Panthéon littéraire des Pays-Bas.

C.-A. Rahlenbeek.

N. C. Kist, Archief voor Kerkelyke Gesch. van Nederland, voir les vol. I, X et XIII. — Paquot, Histoire littéraire des Pays-Bas, t. XI. — Wagenaar, Vaderlandsche historie, t. VII. — A. s’ Gravezande, Twee honderdjarige Gedacht., enz. Middelb., 1769.