Biographie nationale de Belgique/Tome 2/BERLAYMONT, Florent DE

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BERLAYMONT (Florent, comte DE), homme de guerre, mort à Namur, le 8 avril 1626. Il était fils puîné de Charles, seigneur de Berlaymont, créé comte en 1574, et d’Adrienne de Ligne. Florent de Berlaymont fut d’abord chanoine-tréfoncier de la cathédrale de Liége, puis, lorsqu’il prévit que ses frères aînés ne laisseraient pas de postérité, il jeta le froc aux orties et embrassa la carrière des armes, où il n’obtint guère de succès. En 1572, étant capitaine, il fut fait prisonnier à Ruremonde. En 1576, de même que les autres membres de sa famille, il se rallia au parti des États généraux. Les États projetaient de réunir dans Anvers le plus grand nombre possible de troupes afin de bloquer la citadelle qui se trouvait encore au pouvoir des Espagnols. Dans ce but, Florent de Berlaymont se dirigea sur cette ville avec une partie du régiment de son frère Gilles, dont il était le lieutenant-colonel ; mais sa conduite maladroite le fit tomber aux mains de Julian Romero, qui se montra d’abord assez mal disposé à l’égard d’un ex-chanoine qui avait offert son épée au gouvernement insurrectionnel. Les États généraux finirent par obtenir sa liberté et lui écrivirent pour le « remercier de ses bonnes vertus et bonne et grande affection démontrée à la patrie, leur déplaisant l’infortune de sa captivité comme la fortune est variable et dont il ne pouvait avoir que honneur, le priant de vouloir continuer en sa bonne affection et dévotion envers ladite patrie. »

Don Juan ayant pris le gouvernement général du pays, après avoir publié l’Édit perpétuel qui acceptait tous les points de la Pacification de Gand et de l’Union de Bruxelles, Florent de Berlaymont se rallia, comme son frère Gilles, au nouveau gouverneur général sans qu’on puisse raisonnablement accuser sa conduite d’inconséquence ou de duplicité (voir Gilles de Berlaymont).

Après avoir servi sous son frère Gilles, il lui succéda en 1579, dans le gouvernement des provinces de Namur et de l’Artois ; plus tard, il devint gouverneur du Luxembourg, il obtint une bande d’hommes d’armes des Ordonnances, le collier de la Toison d’or, un régiment d’infanterie wallone avec lequel il assista au siége de Carpen ; enfin il hérita de tous les titres et honneurs de ses frères aînés, morts successivement sans laisser d’enfants. En sa qualité de comte de Berlaymont, il était encore èchanson héréditaire et chambellan du comté de Hainaut : Lorsque l’archiduc Albert se rendit en Espagne pour épouser l’infante Isabelle, Florent de Berlaymont l’accompagna ; il assista aussi, à Ferrare, à la double union de l’archiduc Albert et de Marguerite de Bavière avec le roi d’Espagne, Philippe III. Après cette cérémonie, il eut l’honneur de porter devant Marguerite, jusqu’au Palais, le collier de la Toison d’or et une rose d’or que le pape Clément VIII avait donnée à cette reine. Le comte de Berlaymont épousa en premières noces Hélène de Melun, veuve du comte de Montigny, si traîtreusement assassiné au château de Ségovie par ordre de Philippe II ; il épousa en secondes noces Marguerite de Lalaing et fonda à Bruxelles, de concert avec sa femme, une congrégation de chanoinesses régulières, selon la règle de saint Augustin. L’institution première des religieuses se fit avec pompe le 25 mai 1627, par l’archevêque de Malines, en présence de l’infante Isabelle. Cette fondation, qui avait pour but l’éducation de jeunes filles, s’est perpétuée jusqu’à ce jour, sauf les modifications que le temps et les circonstances y ont introduites.

Général Guillaume.

Mendoce, Commentaires. — Goethals, Histoire des Sciences, des Lettres, etc. — Goethals, Dictionnaire héraldique. — Strada, Guerres de Flandre.