Biographie nationale de Belgique/Tome 1/ALBERT II

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ALBERT II, comte de Namur, décédé vers 1063. Il succéda à son frère Robert II, entre les années 1015, date de la bataille de Florenne, et 1031, date du plus ancien diplôme où nous voyons, au xie siècle, figurer un Albert de Namur. Il épousa Reylinde ou Regelinde, fille de Gothelon le Grand, duc des deux Lotharingies. On doit à ce prince la reconstruction de l’église de Saint-Aubain à Namur (1047). C’était alors une simple chapelle qui avait été autrefois desservie par des moines. Albert la réédifia sur un plan plus vaste, l’érigea en collégiale et accorda aux chanoines un échevinage particulier. On lui attribue également le second agrandissement de Namur, au moyen d’une enceinte dans laquelle on pénétrait par les portes Hoyoul, Saineau et Saint-Aubain. Son alliance avec la puissante maison d’Ardennes et sa position de grand feudataire lui valurent d’être mêlé à la lutte qui éclata à propos de la succession du royaume de Bourgogne. En 1037, Eudes de Champagne, qui prétendait à cette succession, fut attaqué, à Hofnol sur l’Orne, par Gothelon aidé d’Albert de Kainur et d’autres seigneurs lorrains. Eudes fut défait et tué dans cette bataille. Selon quelques annalistes, Albert II y aurait également succombé. D’autres, au contraire, le font périr dans un combat livré à Revogne, en 1048. Ces deux assertions, d’ailleurs contradictoires, ne peuvent être admises. Il est certain qu’il vivait encore en 1047, et quant à la seconde bataille, on aura évidemment confondu Albert de Namur avec Albert d’Alsace, qui fut défait et tué en cette même année 1048 par Godefroid, duc de Mosellane. C’est donc Albert II et non son successeur qui figure parmi les partisans de l’empereur Henri III, dans la longue lutte que celui-ci eut à soutenir contre Godefroid le Courageux et Bauduin de Lille et qui ne se termina qu’à sa mort (1056) ; mais nous ne possédons aucun détail sur la part qu’il prit à cette lutte. Il eut aussi, en 1061, des démêlés avec l’évêque de Liége, Théoduin, démêlés dont la véritable cause nous est également inconnue. Si, comme nous le pensons, il mourut vers 1063, il faut lui attribuer une partie au moins des plus anciennes monnaies comtales de Namur. Il laissa deux fils : Albert, qui lui succéda, et Henri, qui devint comte de Durbuy.

J. Borgnet.