Biographie des femmes auteurs contemporaines françaises/Collin

elle-même
Texte établi par Alfred de MontferrandArmand-Aubrée, libraire (p. 344-357).


Mme Victorine Collin.



M" VICTORINE COLLIN.


La première chose obligée dè quiconque se mêle de- faire, ou ses mémoires ou sa biographie, c’est de com¬ mencer par ces mots : « Je suis née le…. de telle année. » Mais si les mémoires "ou la biographie sont d’une femme, le lecteur hoche la tête avec incrédulité, .et .surcharge la date de quelques années ; et cela, que l’auteur ait été ou n’ait pas été véridique.

Assez insouciante de mon âge, mais jalôuse d’être crue sur parole, et sujette à me. fâcher quaud on se permet des doutes sur ma véracité r je me contenterai de dire que je suis une enfant du siècle, voisine, très-voi- sine de l’autre ; de sorte qu’à deux ou trois ans près, c’cst absolument’comme si vous aviez lu mon acte de naissance : voici pour mon. âge. Maintenant mon por¬ trait. J’étais une première née, vivement désirée ; ma naissance manqua coûter la vie à ma mère, et quand je fus au monde, mon père, me prenant dans ses bras, me regarda avec délice et émotion : Je t’aime bien, dit- il, mais tu.es bien laide ; et .l’accouchée,, en entendante cette acclamation, pensa au ballet de Psyché, qu’elle avait vu représenter pendant sa grossesse J et crut avoir donné le jour à un second certain Diable vert qui l’avait désagréablement frappée. « Voyons, voyons, s’écria-t-elle : donnez-moi ma fille, je veux la voir. » Et jetant sur moi un regard furtif, tant elle craignait de rencontrer des cor¬ nes et des griffes, elle fut doucement flattée de me voir un nez, une bouche et des yeux comme à toute créature humaine. « Elle n’est pas déjà si mal, » fit-elle en me bai¬ sant. Il paraît cependant qu’elle fut à peu près la seule à le croire: car ma bonne qui, soit par un ricochet de l’amour maternel, soit par flatterie, me tenait aussi pour fort gentille, se voyait souvent obligée, dans les promenades, de soutenir des combats à outrance contre les autres nourrices, qui ne cessaient de se récrier sur ma maigreur, ma noirceur, mes yeux cernés, ma taille fluette et délicate qui menaçait de vouloir tourner.

A la longue, je me suis un peu débarbouillée, à ce point qu’à seize ans j’entendis un jour quelques jeunes gens dire de moi : a Voilà une petite demoiselle toute gentille. » Je demeurai saisie, car jamais rien de semblable n’avait frappé mes oreilles. J’étais élevée dans là crainte dé Dieu et l’habitude de me croire laide ; depuis, d’autres com¬ pliments du même genre m’ont été faits. Mais je dois vous prévenir qu’un peu de bonne tournure, des yeux assez doux et une physionomie bonne-enfant font tous les ’ frais de ma beauté. Maintenant, au moral.

Les trois Siècles littéraires de l’abbé Sabatier commen¬ cent par la biographie d’un pauvre poëtenommé Abeille, qui, touchant dans son humilité, a composé son épita¬ phe, finissant ainsi :

El quand d’Abeille on parlera,

Dame postérité dira :

Ma foi, s’il m’en souvient, il ne mVn souvient guère

Et voilà mon histoire ; je me faufile furtivement à travers les illustrations contemporaines, pensant que dans trente ou quarante ans mes cendres seront douce¬ ment remuées, quand mon nom, se mêlant aux leurs, sera lu par nos neveux ; car, en vérité, Ce que j’ai fait pour la gloire, ou, si vous aimez mieux, pour la postérité, est si peu, si peu de chose, que c’est à en rougir que de le rappeler ici. Et j’ai beau chercher dans ma vie privée quelque point notable, quelque action sortant du vul¬ gaire, je ne trouve rien à vous raconter. Si vous me soupçonnez atteinte d’une feinte modestie vous n’avez qu’à prendre la peine dé lire ce .qui suit, et vous vous convaincrez de ma parfaite sincérité.

Jusqu’à douze ou treize ans, je fus comme tpus les enfants, rieuse, étourdie, n’aimant guère l’étude, mais beaucoup la lecture, dédaignant les poupées .et rafolant du jeu à la Madame, secondée que j’étais par une femme de chambre de«na mère, presque aussi jeune, aussi enfant que moi, et nos compositions dialoguées pou¬ vaient passer pour un vrai drame, un roman en je ne sais combien de volumes, chaque jour amenant une nouvelle scène ; nous nous identifiions avec nos person¬ nages, nous les aimions de passion, et ce monde occulte au milieu duquel je vivais me laissait peu de loisir pour la vie véritable ; ce fut avec un calme qui aurait pu faire honneur à la plus grave philosophie, que je vis les événements politiques enlever à mon père une fortune patrimoniale accrue encore dans les affai¬ res. Qu’est-ce que l’argent ? me disais-je. Pourtant dès ce jour il me fallut apprendre que la vie est autre chose que des causeries frivoles, autre chose que des contes des Mille et une Nuits. J’étais l’aînée de sept enfants, et plus de brillant avenir, plus de dot pour aucun.

« Il faut travailler, ma chère petite, » me dit un jour mon père, en me voyant dolente et ennuyée sur mes leçons de grammaire et de géographie, « il faut travailler ; car ton éducation sera peut-être un jour ta seule ressource ; » et je travaillai, mais mollement encore. Une seule chose me donnait du courage à mes devoirs, c’était le désir d’être bientôt libre de courir m’enfermer dans une chambre et d’écrire en fort belle prose les aventures de mes héroïnes, ces chères amies de mon adolescence, que je m’étais vue forcée d’abandonner ; car ma collè¬ gue avait quitté la maison, et ne pouvant plus faire un roman en action, j’avais imaginé d’en faire un en récit. Il fut écrit, copié, revu, corrigé, recopié ; il n’y man¬ quait plus que l’impression. J’avais à peu près seize ans, quand, devant mes sœurs, ma mère, deux de mes com¬ pagnes, une grand’tante, la cuisinière, une ouvrière à la journée, j’en fis un beau, soir la lecture. M. de Cha¬ teaubriand lisant ses Mémoires chez M me Récamier, La¬ martine son Jocetyn chez M me Émile de*Girardin, ne sont pas plus satisfaits de leur auditoire que je ne l’étais du mien. Une légère timidité donnait du charme à ma voix ; bientôt j’aperçus l’émotion qui arrivait aux écouteurs, puis une larme, puis deux, et enfin l’ouvrière éclata en sanglots, ce qui m’a fait penser depuis que mon roman devait beaucoup ressembler à Y Enfant de la Forêt ou à la

Vie d’Isabelle, reine de Pologne, en si grande vogue

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parmi’ les] grisettes ; quoi qu’il en soit, ce début m’en¬ couragea, et l’orgueil s’en mêlant, il me vint à l’idée que ce roman pourrait bien être une source de fortune….. Pauvre roman! feuille à feuille il a servi depuis à couvrir du raisiné et de la marmelade de prunes. Si le ciel m’eût fait naître une M me de Staël ou une George Sand, vous pourriez à présent, mes contemporaines, comme la jeune ouvrière, pleurer sur les malheurs de Ja belle Halida ; car les libraires s’arracheraient mes œuvres ; et dans la disette des matériaux, je n’aurais eu garde de laisser enfuir la sublime Halida, qui, remise à l’ordre du jour à l’aide d’une refonte générale, ne manquerait pas de mérite : l’idée mère était bonne.

Alors arrivèrent d’autres occupations que des ro¬ mans à composer ; on me plaça sous-maîtresse dans une pension.

C’est un cruel moment dans la vie, que celui où l’on quitte une bonne famille pour entrer chez les autres : on a le cœur bien gros ; moi surtout, enfant gâtée, élevée tout doucement par ma mère, me trouver au milieu de trente jeunes filles, moqueuses, insolentes, qui, s’aper¬ cevant bientôt que je n’avais pas l’idée de tenir une classe, me rendaient malheureuse à plaisir. L’une se riait de mes airs d’autorité, moi plus jeune qu’elles ; l’autre dénigrait mon instruction : puis quand je me f⬠chais, les méchantes me reprochaient d’être une maî¬ tresse sans diplôme. Oh ! ce reproche me fut sensible, et je songeai à me mettre en mesure pour que pas une âme au monde pût me le répéter. Et me voilà travaillant le soir, la nuit, en dînant, aux récréations ; dès que je pouvais dérober un instant à mes devoirs de maîtresse d’étude, j’étudiais : c’est ici le moment le plus brillant de ma vie, car, je vous le jure, il* faut du courage pour se mettre à pâlir sur des livres de grammaire et de logique. Quand on a passé douze heures à faire étudier et répéter des enfants. Au bout d’un an, j’avais passé mes trois exa¬ mens, je tenais un diplôme de première classe, je pouvais marcher la tête haute dans ma carrière d’institutrice, alors je m’aperçus que chacun avait changé de ton avec moi. Mais songeant au proverbe divin : « Nul n’est prophète dans son pays,» je secouai la poussière de mes pieds contre cette ingrate maison, et je fus colpor¬ ter mes petits talents dans une des célèbres institutions de Paris : j’y passai cinq ans, bien occupée, menant une de ces vies monotones et laborieuses comme passent tant de vies ; mais heureuse ; contente, ayant de bons jours et des heures de joie : c’est le temps que je regrette le plus, ce sont mes années de belle jeunesse. Qu’on me permette ici une réflexion, c’est qu’à cet âge l’argent ne fait pas grand’chose au bonheur ; quand on pense que la plupart des sous-maîtresses ne gagnent que 200 fr., d’autres. 300 fr., quelques-unes, mais très-peu, 400 fr., qu’elles sont obligées à une certaine tenue ; quand on y pense, dis-je, on me croira si j’assure que la fin dû mois ne nous trouvait guère, nous sous-maîtresses, avec la plus petite monnaie blanche dans notre bourse ; eh bien, nous riions comme des folles, et jamais cette pénurie ne coûta un soupir à aucune de nous.

Alors mon père se faisait vieux, les inquiétudes avaient ruiné la santé de ma mère, mes frères s’élevaient loin du seuil paternel, je revins à la maison, et là, continuant sous une autre forme la même carrière, je donnai des leçons au cachet. J’avais mes soirées libres, et je résolus, pour augmenter mon revenu, d’écrire ; car parfois je songeais que je ne me tirerais pas de l’affaire plus mal que beaucoup d’autres. La vue d’une mauvaise gravure me donna le ’sujet d’une Nouvelle en un petit volume. Quand elle fut faite, j’essayai de la vendre, moi sans nom, moi timide, honteuse du titre de femme de lettres, tant je regardais la vie obscure et ignorée comme la seule convenant à notre sexe, au point que chez les libraires où je présentai ma Nouvelle, je ne pus jamais prendre sur moi de m’en dire l’auteur ; et quand ils refusèrent de me l’acheter, avec des excuses qui pouvaient passer pour des compliments, quand, trompée par cette eau bénite de libraire, je me fus décidée à la faire imprimer à mes frais, tirée à cinq cents exemplaires, je me privai encore d’un moyen d’écouler quelques-uns de ces exemplaires en les vendant à mes amis ; car je ne parlai à personne de mon œuvre, qui parut sous le titre de Ninka, par M me C. Et le libraire soldé ne s’occupa guère de la pauvre Ninka ; elle demeura dans son magasin, sauf une cinquantaine d’exemplaires vendus, autant donnés aux journalistes, les méchants 1 qui ne daignèrent même pas dire de mal de. mon Indienne ; car c’était une Indienne Ninka. Bref, mon début littéraire me coûta 400 fr. ; et pourtant il fallut que le sujet fût bon ; M. de Balzac l’a traité avec les mêmes détails, et on l’a loué, applaudi ;*de sorte que je me suis réjouie de sa gloire.

Vous sentez que je fus découragée ; il fallait renoncer à cette chance d’ajouter quelques cents francs à d’autres économies, le tout pour me reposer dans ma vieillesse, si toutefois j’ai une vieillesse ; car ma triste santé devrait m’ôter l’idée de songer à l’avenir ; mais le proverbe : «Dans le doute, abstiens-toi,» peut être retourné par : «Dans le*doute, marche toujours. » A cela étant, il faut s’échafàudër un avenir quand on a le malheur de ne pas l’avoir tout bâti.

Je renonçai au public, écrivant seulement pour mon agrément particulier.

Ma’ position devait encore changer : je perdis ma mère, mon père la suivit de près ; je me trouvai à moins de vingt-cinq ans maîtresse de maison, chargée de ser- vir de mentor à une fort jeune et fort jolie sœur, et à des frères encore écoliers. Je devins réfléchie ; en gar¬ dant quelque peu de mon ancienne gaieté, je perdis tous mes goûts frivoles et légers : ce changement vint tout naturellement ; on en flt honneur à ma raison. Si le hasard vous fait rencontrer de mes amis, ils vous diront que je suis une personne de mérite ; et cela parce que j’ai quitté jeune la danse qui m’ennuyait, que dans les bals je gardais l’écharpe et l’éventail de ma sœur, m’asseyant gravement avec les douairières, et qu’ayant l’insigne honneur d’être l’aînée de ma famille, je me suis mêlée seule des affaires d’intérêt. C’est ainsi que souvent les circonstances font les réputations.

Voilà que Les Cent et un parurent. Il me vînt un indi¬ cible désir de placer un article : cet article était tout fait dans ma tête ; vingt fois je l’avais dit, brin à brin, en causant avec des hommes de bon sens, qui avouaient comme moi qu’un des malheurs de notre époque c’est le sort réservé aux jeunes personnes sans fortune. Pau¬ vres filles! sans nul doute la partie la pius intéressante, la plus capable des femmes de l’époque. Je n’eus qu’à écrire d’un trait de plume ce que je sentais si bien. Mon article fut accepté, inséré ; et il remuait trop d’émo¬ tions, il était trop d’après nature pour n’étre pas senti des parties intéressées : le corps des sous-maîtresses me fit voter des remercîments par notre célèbre professeur Lévi. Le jury de l’instruction publique me complimenta. C’est tout ce que j’ai connu des douceurs de la publicité ; et le contentement que j’éprouvai ne venait pas de l’a¬ mour-propre, mon article m’avait trop peu coûté pour que je m’en glorifiasse ; mais j’étais heureuse d’avoir causé quelque joie à de pauvres femmes qui en ont si peu. Les Deux Ménages parisiens parurent dans le neu¬ vième volume des Cent et un ; et franchement j’espérais que mes gémissements, mes remarques apporteraient au moins un léger changement au sort des jeunes personnes sans fortune : vain espoir, je ne les ai pas mises plus à la mode qu’auparavant. LePaysandes environs de Paris parut dans le treizième volume. Je crus encore une fois que la chance de fortune arriverait ; je me mis à travailler à un ouvrage que j’avais depuis longtemps ébauché. Vous l’ap pellerez roman si vous voulez, parce qu’il y a une mise en scène ; mais c’est un triste roman dont chaque page est malheureusement l’histoire de beaucoup. Et comme cette fois j’avais la conviction de faire une chose utile, je tra¬ vaillai en conscience, lentement ; je pris tous les moyens possibles pour que mon ouvrage, dont je ne veux pas vous dire le titre, n’eût pas le même sort que sa sœur aînée, la pauvre Ninka. L’essentiel c’est d’être connue, pensais-je ; essayons donc de me faire connaître. J’offris des articles au Cabinet de lecture, il les reçut et les mit dans son journal ; j’en offris au Journal des Demoiselles. Moi qui ai passé ma vie avec les jeunes personnes, com¬ ment ne saurais-je pas ce qu’elles aiment? Je leur ai donné : une Sous-Maîtresse, Killy, la Fontaine de Killer- nay, la Cabane des Sorcières, une Soeur, le Serment. J’écrivis dans le Journal des Femmes deux ou trois Nou¬ velles, puis des articles de mœurs. Les Femmes à seize, à vingt-cinq, à quarante ans ; De l’amitié chez les femmes ; Les Femmes la première année de leur mariage.

Je ne sais pas écrire moi ; impossible.de broder une mince idée, de rendre délicieux un rien, de jouer avec la brise écumante,, le pâle soleil d’automne, et de ren¬ dre les élans de deux âmes qui s’entendent ; il me faut de vastes matériaux pour en tirer une quintescence su¬ perficielle ; seulement quand je sens vivement, je trouve des mots, dépourvus d’épithètes brillantes, il est vrai, simples, sans ornements, mais enfin des mots rendant assez bien ma pensée ; du reste il ne faut pas me de¬ mander de retoucher mon- style ; ce qui est écrit est écrit ; je ne trouverais rien de mieux quand je me cas¬ serais la tête tout un jour. Il faut me lire pour les. véri¬ tés que je dis, sans chercher du romantique ; je n’en sais plus faire ; tout ce qu’il y avait d’imagination en moi est parti avec Halida. Je me suis toujours occupée d’éduca¬ tion ; les jeunes filles m’aiment : devenues femmes elles m’aiment encore ; presque toutes sont mes amies ; je sais leur intérieur, tous mes articles de mœurs sont donc pris sur le fait ; c’est de ce que j’ai vu que je parle ; c’est avec cette franchise que j’ai écrit pour le journal la Mère institutrice de M. Lévi, quelques articles sous le titre l’Observatrice ; et pour Mlle Désirée Eyiheri, qui imprime de moi en ce moment Une année de pension ; et tandis que je composais ces divers articles, je mettais la dernière main à cet ouvrage dont je ne vous dis pas le titre, et quand je l’ai eu bien relu, bien corrigé, quand je me suis convaincue, chaque jour un peu plus, qu’il était bon à quelque chose, je me suis adressée a plusieurs libraires pour le leur proposer. Et, toute pleine de la conviction qu’il faut avoir un nom pour être acheté, j’écrivis les miens en toutes lettres, les faisant suivre ou précéder de la nomenclature de mes antécédents, dont je m’entourai comme d’un renfort respectable. Bêtise !… Les libraires m’ont répondu, tous fort civilement, mais en me disant : l’un qu’il n’achetait pas d’ouvrages de femme ; l’autre qu’il .était pourvu pour deux ans ; un troisième que les affaires allaient mal ; et mon pauvre volume in-8° reste là ; et pour le consoler de son abandon, je le relis, je le retouche, je lui assure qu’il est bon, vrai,• que si l’on avait pris la peine de le lire on l’aurait peut-être moins dédaigné, et le pauvre patient se con¬ tente de ces raisons ; et livre et auteùr attendent une occasion de se représenter humblement au public ; car ils ont le sentiment de ce qu’ils valent, et voudraient seulement qu’on les prit à l’essai: mais l’auteur encore tout froissé de sa première chute, ne se décidera jamais à l’imprimer tine secondé fois à ses frais, il aime mieux garder son in-8°. Plus, de fort belles Nouvelles qu’il a faites dans ses moments de loisir ; plus son projet de réunir ses articles de mœurs et d’en faire un petit recueil. En attendant, il écrira toujours dans les journaux littéraires pour que le public n’oublie pas trop son nom ; et si par hasard il se rencontre un éditeur bonne créature, qui veuille se charger des ouvrages de Mme Victorine Collin, elle ne cessera d’importuner le ciel par ses vœux ardents et sincères pour que cet éditeur reçoive la récompense de ses vertus, par un prompt débit desdits ouvrages.


Mme Victorine Collin.