Abel Olivier


Abel Olivier, anglais et protestant de naissance, a eu l’honneur d’ouvrir le Dictionnaire généalogique des familles canadiennes-françaises.

Abel Olivier se nommait de son véritable nom Abel Halevear et était né à Londres. Capitaine de navire, il fit plusieurs voyages dans la Nouvelle-France. Il épousa une Canadienne française et décida de s’établir à Québec. C’est alors qu’il adopta le nom de Olivier. Il se convertit au catholicisme et obtint un brevet de naturalité le 22 mars 1732.

Olivier navigua jusqu’à un âge assez avancé. Il commanda tour à tour le Zéphir, le Catin, la Madeleine, navires qui appartenaient à des armateurs québécois.

Olivier avait le respect de toute la population de Québec, et, il est très surprenant de voir son nom figurer dans le procès fait à Bigot et à ses complices.

Le 4 novembre 1756, l’intendant Bigot avait conclu avec Abel Olivier un marché par lequel il achetait un certain nombre de chevreuils à cinquante-cinq sols la livre. Ce prix, paraît-il, était trop élevé. Le prix courant était alors tout au plus de quarante sols la livre. Cette différence de prix fut relevée au procès de Bigot et c’est alors qu’il fut découvert que, dans ce marché, Abel Olivier avait été tout simplement le prête-nom du chevalier Le Mercier qui était le véritable propriétaire des peaux de chevreuil.

Le chevalier Le Mercier, ne pouvait vendre au Roi et avait choisi le sieur Olivier pour le remplacer dans sa transaction avec l’intendant Bigot.

Ajoutons, pour être plus juste à la mémoire de Abel Olivier, qu’il fit peut-être cette transaction avec la meilleure foi du monde. Les marins, ou du moins la très grande majorité d’entre eux, sont d’honnêtes gens, et peu familiers avec les roueries des fripons. Les suppôts de Bigot, voulant favoriser M. Le Mercier, auraient bien pu faire tomber le vieux marin dans ce piège. Ils avaient bien des tours dans leurs sacs les amis de Bigot.

Le capitaine Olivier décéda à Québec le 29 mai 1768.[1]

  1. B. des R. H., vol. 1934, p. 224.