Le nommé Saint-Germain


L’acte d’accusation des procureurs du Roi dit simplement « Le sieur Saint-Germain, ci-devant commis du munitionnaire au Portage de Niagara ».

Quand on sait que le nom Saint-Germain était originairement un surnom et que les Saint-Germain d’aujourd’hui proviennent peut-être de six ou sept souches différentes on se rend compte qu’il n’est pas facile d’identifier le commis du sieur Cadet dont il est question ici.

Dans une note manuscrite de Frédéric Baillargé, ancien sous-ministre des travaux publics du Canada, il est dit qu’un ancêtre de sa mère du nom de Cureux dit Saint-Germain vécut pendant quelques années à Niagara sous le régime français. Malheureusement M. Baillargé ne donne aucune précision sur son ancêtre. Une tradition conservée dans sa famille était sa seule autorité. Nous donnons le renseignement pour ce qu’il vaut.

Nous savons par ailleurs que le Saint-Germain en faute ne comparut pas devant le Châtelet de Paris. Le tribunal décida qu’il serait plus amplement informé des faits mentionnés au procès. L’affaire en resta là.

Dans son Mémoire du Canada (édition de Saint-Petersbourg), le sieur de C. dit que le munitionnaire Cadet avait dans la colonie dix-huit commis et que chacun d’eux fit une fortune d’au moins quatre cent mille livres.[1] Ceci, comme tout ce qu’a écrit le sieur de C. est fortement exagéré. Quelques commis de Cadet ont pu amasser des fortunes considérables tels Corpron, Maurin, Penissault, mais les autres se trouvèrent à peu près vis-à-vis de rien à la fin du régime français.

  1. Rapport de l’Archiviste de la province de Québec, 1924, p. 198.