Bas les masques/Chapitre I

Imprimerie de « L’Événement » (p. 5-6).

BAS LES MASQUES

I

Nous avons en Canada notre contingent de Francs-Maçons. Nous pourrions nous en passer, mais la mauvaise graine prend racine partout, et pour peu qu’on la laisse croître en liberté, elle a bientôt fait de couvrir tout le champ.

Combien sont-ils ? Ils étaient 92 dans l’Émancipation. Il y en a ailleurs. Combien ? On ne le sait pas au juste. Peu importe, un fait est certain, c’est qu’ils ont pris pied dans notre pays.

Ils ont adopté le programme de leurs frères de France, qui travaillent avec tant d’ardeur à la déchristianisation de l’âme française ; ils emploient les mêmes méthodes, qui consistent à s’emparer peu à peu des situations favorables à la diffusion de leurs doctrines, et ils s’enveloppent également du mystérieux secret.

Les semeurs d’ivraie partagent les mœurs du hibou qui se cache durant le jour, parce qu’il ne peut supporter les rayons du soleil, mais il sort la nuit, et à la faveur des ténèbres il atteint sûrement sa proie.

Nos frères Trois-Points sont des chasseurs de ténèbres, ils n’en sont que plus dangereux.

Il importe donc de les faire connaître. Le moyen le plus efficace — ils avouent eux-mêmes qu’ils ne craignent rien tant que la lumière — c’est de les montrer tels qu’ils sont, eux, la Loge et leurs entreprises. Nous suivrons en cela le conseil de Léon XIII, qui résumait dans une parole énergique l’enseignement de ses prédécesseurs : « Démasquez-les. »

Que l’on nous permette de revenir sur le sujet de la Dénonciation. Nous l’avons expliquée ailleurs plus longuement au point de vue doctrinal, mais il faut en parler encore, car il répugne à certains esprits de se faire dénonciateurs[1]. Et nous voudrions bien faire disparaître toute crainte et toute hésitation.

  1. La Franc-Maçonnerie et la Conscience Catholique.