Bélinde (1801)
Traduction par Octave Gabriel de Ségur.
Maradan (Tome Ip. 94-114).


CHAPITRE IV.

SUITE DE L’HISTOIRE DE LADY DELACOUR.


Je me suis arrêtée avec toute l’adresse d’un romancier au moment le plus intéressant de mon histoire, au duel. — Et cependant les duels sont à présent si communs, qu’ils sont peu piquans à décrire.

Mais nous croyons toujours que le duel qui nous intéresse est le plus intéressant. On n’entend parler tous les jours que d’hommes tués en duels, et je ne sais pourquoi j’y pense si souvent. — Madame Freke me railla beaucoup sur ma tristesse, j’affectai de n’en point montrer. — Il y avait pourtant des circonstances qui me déchiraient le cœur. — Le colonel Lawless, tout sot et fat qu’il était, avait de la grandeur d’ame, et il en montra, comme certaines personnes, dans un moment où on est étonné d’en trouver. — Sur son lit de mort, ses derniers mots furent ceux-ci : —

Lady Delacour est innocente. — Je vous demande en grace de ne point poursuivre lord Delacour. —

C’est à sa mère, l’une des femmes les plus respectables, qu’il adressa ces paroles. Elle aimait tendrement son fils. — C’était son fils unique. — Et jamais elle n’a pu se consoler de sa perte. —

Mistriss Freke me dit qu’il était tout simple que lady Lawless pleurât son fils, quoiqu’il fût un être très-inutile à la société, mais qu’il ne fallait pas partager tous ses regrets, et qu’il fallait voir les choses d’un œil philosophique, du moins le plus qu’on le pouvait. J’en détestai plus lord Delacour, dont l’orgueil était enflé par le succès de ses armes. Je me liguai contre lui avec toute ma société ; il tâcha de se défendre en s’unissant à celle de mistriss Luttridge. — Vous saurez, ma chère, que mistriss Luttridge est une grande joueuse, et en même temps une grande intrigante ; elle parle d’un ton assuré, et elle est liée je ne sais de quelle manière, par ses parens et par ses menées, avec les membres du parlement qui ont le plus d’influence. Monsieur Luttridge a une terre assez considérable près de celle de lord Delacour. — lorsque le temps des élections arriva, mistriss Luttridge jeta feu et flamme pour faire élire monsieur son époux, et moi je me trouvai directement en concurrence avec elle pour faire nommer un cousin d’Henriette Freke. — C’était un nouveau théâtre pour moi que celui de l’intrigue ; mais c’était assez qu’il y eût de la difficulté à réussir pour piquer mon amour-propre : je me mis dans la tête de gagner tous les squires, et, ce qui était bien plus difficile, toutes les femmes des squires du comté de *****. Habitans du comté de *****, combien j’eus à travailler pour vous séduire ! Tout ce que l’amour-propre et la haine peuvent inspirer fut employé contre les mesures de mistriss Luttridge. Vous êtes peu curieuse de savoir, je crois, tous les détails de mes visites, et combien d’hécatombes je sacrifiai au génie de la liberté anglaise : ma haine contre ma rivale se colorait du nom sacré d’amour de ma patrie. — Lady Delacour fut adorée par tous les patriotes du comté. — Un héritage que je recueillis fort à propos m’aida un peu à soutenir de tels éloges. —

Le jour des élections arriva. — Henriette Freke et moi, nous allâmes aux hustings[1]. Nous avions fait apporter par nos gens deux énormes paniers de rubans et de cocardes ; et nous les distribuâmes à tous nos partisans et aux autres, avec une grace qui nous gagna tous les cœurs, si ce n’est toutes les voix. —

Mistriss Luttridge crut que le succès des élections dépendait des paniers, et elle en envoya chercher deux avec le double de rubans et de cocardes. Dès que je sus ce projet, je pris un crayon, et je traçai à la hâte une petite caricature sur l’âne et ses paniers ; j’écrivis deux vers d’épigramme au bas, et en moins de cinq minutes le dessin et l’épigramme eurent passé dans toutes les mains. On se moqua de ceux qui apportèrent les paniers vainqueurs. Mistriss Luttridge fut outrée au-delà de toute expression : le triomphe que je venais de remporter sur elle persuada à son mari que je réussirais à faire élire le cousin d’Henriette. Il résolut de se venger, et lui envoya un cartel. Il reçut une réponse telle qu’il la souhaitait : l’épée était l’arme qu’ils avaient choisie ; l’heure désignée, six heures du soir ; le lieu du combat, un petit bois à deux milles de la ville.

Mistriss Freke était chez moi ; lorsqu’elle apprit cette nouvelle, elle changea de couleur, et me supplia de la suivre. Je ne fis aucune objection ; je ne pouvais rien refuser à mon amie, je montai avec elle dans sa voiture ; nous descendîmes à quelque distance du combat : on nous avait donné de si justes renseignemens, que nous trouvâmes sans peine les deux ennemis. Le cousin d’Henriette avait déjà reçu une blessure ; son bras ensanglanté nous effraya, nous nous précipitâmes au milieu d’eux pour les séparer : ce fut alors que je reçus ce coup violent dont vous avez vu les horribles suites. La douleur que j’éprouvai dans ce moment ne fut rien en comparaison de ce que je souffris depuis ; cependant je jetai un cri déchirant, et l’on m’emporta sans connaissance dans ma voiture. Cette scène arrêta la fureur des deux rivaux ; et, lorsque je revins à moi, nous nous réjouîmes, Henriette et moi, d’avoir pu épargner le sang de son cousin.

Clarence Hervey s’occupait beaucoup de moi, mais il n’avait pas le temps de s’attacher à rien d’une manière un peu sérieuse. Il avait alors une vingtaine d’années ; il était tout ardeur et présomption ; il soutenait ses opinions avec une sorte d’enthousiasme ; il mettait à tout une candeur qui charmait. Il n’y avait rien encore d’arrêté dans sa tête, les absurdités les plus évidentes le séduisaient quelquefois ; mais, après avoir fait briller son esprit dans la discussion, il cédait avec une grace tout-à-fait aimable.

Pendant trois ou quatre ans, j’oubliai qu’il y eût au monde un Clarence Hervey ; à moins que les gens ne puissent vous être utiles, ou qu’ils ne se rappellent à vous par leur présence, ils ont beau être aimables, ou avoir du mérite, on les oublie. C’est incroyable comme on devient égoïste dans le monde ! Si encore je m’étais amusée dans le torrent de dissipation où je vivais, ç’aurait été fort bien ; mais je vous proteste que tout m’ennuyait à la mort. On ne peut rien se figurer de plus triste, de plus monotone, que la vie d’une femme qui est dans le grand monde, qui n’est plus jeune, et qui ne peut pas se faire d’autre existence. Ah ! que vous êtes heureuse, ma chère Bélinde ! le monde a encore pour vous le coloris de la nouveauté. — Eh bien, en voilà pour un hiver : pas davantage. Mon premier hiver fut charmant ; à peine puis-je me ressouvenir de m’être amusée à l’opéra, au panthéon, au renelagh, pour le spectacle même. On y va pour voir les gens qui y sont ; après cela on s’ennuie de se montrer, et enfin on sort, parce qu’on ne sait plus rester chez soi. C’est un triste tableau, mais il est vrai.

Je crois, en vérité, que je serais morte d’ennui, si la haine que j’avais pour mistriss Luttridge et pour mon mari ne m’eût fait supporter la vie. Je ne sais pas lequel des deux je hais le plus : je crois pourtant que c’est madame Luttridge : oh, oui ! certainement c’est elle, on ne peut jamais haïr autant un homme qu’une femme, à moins qu’on n’ait eu de l’amour pour lui ; et c’est ce qui ne m’est pas arrivé. — Je ne pourrais pas compter les extravagances que j’ai faites pour éclipser cette odieuse femme. Nous étions en rivalité pour les dîners, pour les bals, pour les concerts, pour les fêtes de toute espèce : elle m’a coûté bien cher, mais j’ai la satisfaction de l’avoir humiliée au moins une fois par mois.

Ma haine pour mistriss Luttridge est la cause de ma liaison avec vous, car c’est ce qui m’a liée avec votre tante Stanhope. Mistriss Stanhope est vraiment une charmante femme ; elle sait mettre à profit la haine de toutes ses connaissances, pour leur avantage réciproque. Rendre service à ceux qui s’aiment est un métier ingrat, mais servir les gens dans leur haine est un sûr moyen de mériter la reconnaissance. Quand je parle de haine, je n’entends pas de celle qui finit en querelles ; elle se dissipe en démonstrations, et puis on se réconcilie ; mais la véritable haine, celle qui n’a point de fin, est sombre, implacable, silencieuse. C’est un plaisir de la servir celle-là, et votre tante Stanhope le sait bien ; du moment qu’elle apprit que mistriss Luttridge et moi avions juré de ne plus nous parler, elle s’offrit à me servir, et le fit avec toute la grace possible. Mistriss Luttridge devait donner une fête magnifique : votre tante m’avertit du jour, afin que je pusse le prendre pour en donner une plus belle. La femme de chambre de mistriss Stanhope était courtisée par un jardinier de Chelsea ; et ce jardinier avait un aloès qui devait fleurir incessamment. Cet homme comptait faire une exposition de son aloès en fleurs qui lui vaudrait une centaine de guinées ; car un arbre qui ne fleurit qu’une fois dans un siècle est une curiosité rare. Votre tante Stanhope me le fit avoir pour cinquante livres sterling, et eut soin de faire circuler que, le jour de la fête de lady Delacour, on verrait sur sa table un aloès en pleine fleur. La grande difficulté, c’était de faire que mistriss Luttridge renvoyât son jour pour prendre précisément celui qui nous convenait ; car vous comprenez que nous ne pouvions hâter la fleuraison de l’aloès. Votre tante ménagea cela avec une adresse inconcevable ; elle mit en jeu un ami commun, qui ne pouvait exciter aucune défiance. Enfin, ma chère amie, nous eûmes un triomphe complet. Mistriss Luttridge avait un souper magnifique : pas un homme ne lui resta : tous accoururent pour voir mon aloès.

Cela me donna un tourment infini : cet arbre était fort grand ; heureusement que le dôme de ma salle à manger est élevé ; mais tout cet arrangement fut fort difficile. Après tout, c’est un vilain arbre que cet aloès, mais il me rendit un service inestimable : je sus très-positivement que mistriss Luttridge en avait pleuré de rage. Oh ! votre tante est une femme charmante ! dites-le lui bien quand vous lui écrirez.

Il se passa six ou sept ans dans cette lutte continuelle entre nous. Au bout de ce temps-là, Clarence Hervey revint de ses voyages. Il avait gagné beaucoup : je le trouvai très-bien. Je sus qu’il avait dit de moi que j’étais la femme de mon âge la plus agréable de l’Europe. Ce compliment me piqua, et je résolus de faire impression sur lui pour m’en venger. Essayez de faire quelque effet sur un homme stupide, un esprit réglé, c’est-à-dire vulgaire, sur un homme qui ne voit dans les choses que ce qu’il y a réellement : vous n’y réussirez point, à moins que vous n’ayez dix-huit ans, que vous ne soyez belle et aimable comme vous l’êtes, Bélinde ; mais, avec un homme qui a de l’esprit et l’imagination, c’est bien différent, il voit et entend avec les yeux et les oreilles de l’imagination. Qu’on soit jeune ou non, et même sans beauté, avec de l’esprit, de la grace, de la séduction, on fait ce qu’on veut d’un tel homme.

Vous êtes tout étonnée, ma chère Bélinde, qu’à mon âge, et après ce que j’ai eu à souffrir de l’aventure du colonel, je ne sois pas complétement guérie de la coquetterie. Quand j’y réfléchis de sang froid, j’en suis étonnée comme vous ; mais que vous dirai-je ? Ce rôle a quelque chose de si attrayant ! L’habitude, cette douce habitude de plaire, comment renoncer à cela ? — Et puis, mylord est toujours jaloux : cela donne un singulier aiguillon à tous les petits projets de coquetterie.

Malheureuse créature que je suis ! je me sens mourante d’un mal incurable, et pourvu qu’on me croie heureuse, pourvu qu’on m’envie et qu’on m’admire, cela me suffit. Laissez-moi mener encore quelques mois Clarence Hervey en triomphe, et je vous abandonne tout mon être ; je quitterai le théâtre sans regret : mon rôle sera joué ; je l’aurai soutenu jusqu’au bout…

Mylady s’arrêta. Elle s’appuya sur le sopha, et parut souffrir beaucoup. Au bout de quelques instans, elle reprit la parole :

Vous voyez, dit-elle, comme je souffre. Pendant deux ans, après le coup que je reçus, j’éprouvai de temps en temps des douleurs sourdes qui auraient dû m’avertir du danger ; je le négligeai. Enfin, je fus sérieusement effrayée. Mariette fut la seule personne à qui je fis part de mes craintes. Elle est fort ignorante. Elle me flatta d’espérances trompeuses, jusqu’à ce que je ne pus plus douter de la nature de mon mal. Elle me pressa alors de consulter un médecin. Je le refusai ; je n’aurais pas voulu, je ne voudrais pas encore, pour rien au monde, que mon état fût connu par un médecin, qui ne se ferait point scrupule d’en parler… Vous paraissez surprise de cela ! Mais ne comprenez-vous pas qu’une fois qu’on aura pitié de moi tout sera dit ?

Vous ne pouvez pas entrer tout-à-fait dans mon sentiment sur cela : mais il est clair pour moi qu’une fois l’admiration perdue, il ne me restera rien. — Vivre sur la pitié d’autrui ! Oh ! quel insupportable supplice !… Représentez-vous pour moi, qui n’ai ni parens, ni amis, ce que ce serait d’être réduite à un lit de douleur !… Et pourtant il faudra y venir peut-être !… Mais pas encore !… Non pas encore ! Je veux continuer à jouer mon rôle, à agir, à m’étourdir. Si je m’arrêtais un moment, je serais perdue !…

L’idée de ce malheureux colonel que j’ai assassiné se présente à moi dès que j’ai un moment de réflexion.

Il y a bientôt neuf ans que cet événement est passé. J’ai constamment vécu dans la dissipation. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour étouffer ce souvenir : rien n’a réussi. La conscience est là !… On s’en moque de la conscience ! Ah ! que ceux qui portent le germe d’une destruction prochaine, et qui sont chargés du sang d’un innocent, se moquent de la conscience, s’ils le peuvent !… Allons, il faut rassembler son courage. Je vous ai promis que vous n’auriez point de scène : je veux tenir ma parole. — C’est cependant un grand soulagement pour moi, que de verser mes chagrins dans le sein d’une personne qui a un cœur. — Henriette Freke n’en a pas. — Mais je ne vous ai pas encore dit comment elle se conduisit avec moi.

Vous savez que c’est elle qui m’a conduite, ou plutôt qui m’a plongée dans l’abyme avec Lawless ; — jamais je ne le lui ai reproché ; c’est elle — qui est cause de mon duel avec mistriss Luttridge, — jamais je ne le lui ai reproché ; — elle m’a été bonheur, repos, santé, — la vie, — elle le sait ; — cependant elle m’oublie, me trahit, m’abandonne à la mort. — Ah ! je ne puis penser à elle sans indignation. —

Comment donc ai-je pu me laisser persuader pendant dix ans que la plus perfide des femmes était mon amie ? Je fus aveugle. — Tant que je crus qu’elle m’aimait, je lui pardonnai tout. Je me disais : Sa tête l’entraîne souvent ; mais elle a un bon cœur, — un bon cœur ? Non, elle n’en a point ; — elle n’aime qu’elle ; — et je pensais qu’elle n’aimait que moi ! Croiriez-vous, ma chère amie, qu’elle s’est réconciliée avec mon odieuse ennemie ; elle lui céda les droits de son cousin à l’élection, à condition que mistriss Luttridge la raccommoderait avec son mari M. Freke. Lord Delacour promit de servir leurs projets ; — il avait perdu mille guinées avec mistriss Luttridge ; et c’était presque le seul moyen de s’acquitter envers elle. — Je ne fus comptée pour rien. — Ce n’était pas ainsi que cette même Henriette me regardait il y a quelques années ! Son aventure avec un de ses cousins est trop connue pour que ce puisse être une indiscrétion de vous en parler ; je vous dirai donc qu’elle se conduisit d’une manière si étrange, que tout le monde lui fit fermer sa porte. — On ne voulut plus la voir. N’étant plus retenue par aucun frein, elle s’abandonna aux plus honteux excès. J’eus le courage de hasarder ma réputation pour elle, et je parvins à la retirer du précipice. Je ne vous dirai pas ce qui se passa depuis, c’est un secret. — Mais ce qui est connu de tout le monde, c’est que, bientôt après, elle m’abandonna pour se réconcilier avec son mari.

Eh bien, je lui aurais encore pardonné, si elle ne s’était pas jetée dans les bras de mistriss Luttridge. Celle-ci promit de ménager le rapprochement, si Henriette consentait à rompre avec lady Delacour. Elle savait combien ce coup me serait sensible. — Elle a réussi pour la première fois de sa vie. Depuis ce temps, la perfide Henriette Freke s’est avilie jusqu’à me calomnier ; elle m’accuse d’avoir tué ce malheureux Lawless, — et elle nie qu’il ait assuré mon innocence sur son lit de mort.

La nuit dernière, j’ai tout appris ; j’attendais avec impatience un masque en habit de veuve ; — je savais qu’Henriette devait être sous ce déguisement. — Le masque arrive ; je l’aborde avec ma familiarité ordinaire ; — on ne me répond pas : enfin on m’emmène dans un autre appartement ; je vois le masque tomber, je reconnais M. Freke.

Il m’apprit qu’Henriette était à la campagne chez mistriss Luttridge ; mon étonnement fut extrême ; — mais je fis un grand effort sur moi-même, pour cacher à M. Freke ma rage et ma douleur. Il me montra quelques lettres, où je découvris toute la perfidie d’Henriette. — Je lui souhaitai une bonne nuit, et un intérieur aussi heureux que sa patience le méritait.

Vous avez dû remarquer que toute la nuit je montrai plus de vivacité et plus de folie que jamais ; je voulais qu’il rapportât à son odieuse société que rien de ce qu’il m’avait dit n’avait pu altérer ma gaieté, et que j’étais loin de regretter Henriette. — Quel affreux contraste que celui de l’état réel avec l’état apparent de mon cœur !

En finissant ces mots, lady Delacour se leva subitement, et fredonna un air nouveau, ensuite elle prit le chemin de son boudoir en disant d’un air léger :

Adieu, ma chère Bélinde ! Je vous laisse penser à des idées moins noires. Pensez aux derniers aveux de lady Delacour, ou, ce qui vaut mieux, à la première profession de foi de… Clarence Hervey !



  1. Lieu où on se rassemble pour voter.