Aux glaces polaires/Réponse de Mgr le Révérendissime Supérieur général

Noviciat des Oblats de Marie Immaculée (p. xii-xiii).

Réponse de Monseigneur le Révérendissime Supérieur général :

L. J. C. et M. I.

Rome, le 17 février 1921.
Mon bien cher Père Duchaussois,

La lecture de votre manuscrit m’a procuré de consolantes impressions et m’a donné de vives espérances.

Vous avez exploité une des matières les plus riches qui existent et vous avez réussi à le faire sans nuire à l’intérêt de votre ouvrage ; bien plus, vous avez trouvé, dans cette abondance même, un moyen de varier les effets et de multiplier le bien que vous en attendiez.

À prendre contact avec de tels exemples, comment les âmes généreuses ne concevraient-elles pas pour l’apostolat un désir des plus intenses ? Vous avez su donner à tous ces récits un tour si vivant, vous avez si bien ménagé les rapprochements et les contrastes, vous avez mis en lumière d’une manière si exacte le courage de nos missionnaires, qu’il sera impossible de rester indifférent devant les faits que vous racontez et les situations que vous dépeignez.

Votre livre mérite encore un éloge tout particulier, au point de vue de la documentation ; elle est vraiment digne du soin que vous y avez apporté.

Une considération, qui n’est pas à dédaigner, m’est suggérée par la lecture de quelques-unes de vos descriptions les mieux réussies. Nos missionnaires ne désirent pas la publicité, tant s’en faut ; on trouverait même parfois qu’ils se taisent trop. Mais je pense que votre livre leur sera un réconfort, en ce sens qu’il leur donnera l’espérance de se voir soutenus à brève échéance par de nouveaux pionniers de l’Évangile. En un mot, ils seront heureux que tout ce que vous dites soit dit, et dit par un talent tel que le vôtre.

Il paraît que votre plume ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Tant mieux ! Nous attendons avec une impatience qui se devine les volumes promis, et nous sommes sûrs qu’ils répondront aux premiers. Nous savons que vous continuerez à y mettre l’amour de votre Famille religieuse, l’esprit de zèle, et aussi l’élégance du style, le charme du récit, qui caractérisent celui-ci.

Quant à vous, vous savez que vous possédez pour ce travail notre pleine approbation et tous nos encouragements. Allez donc de l’avant et prenez confiance en Dieu ! La bénédiction de Celui qui veut le salut de tous les hommes, et particulièrement de ces pauvres Indiens et Esquimaux de l’Athabaska-Mackenzie, ne vous fera certainement pas défaut. Je me permets d’y joindre la mienne, en demandant au divin Maître de féconder vos labeurs.

Croyez, mon bien cher Père, à mes paternels sentiments en N. S. et M. I.

Augustin Dontenwill, O. M. I.,
Arch. de Ptolémaïs,
Sup. Général.