Au clair de la dune/Train des Maris

Théo Hannon ()
Dorbon aîné (p. 67-np).
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XXIX

TRAIN DES MARIS



L’air au loin s’obscurcit d’un nuage safran.
Dans son ombre s’avance, ainsi qu’un dieu d’Olympe,
Le train des samedis où seul Saint-Joseph grimpe.
Vague, un grand cliquetis de bois vient en courant.

Comme un coup de canif aigre et perçant, ce merle
De métal, le sifflet, a retenti, railleur,
Puis sous le blond soleil brillent, hauts en couleur
Jaune, les cuivres neufs que la vapeur emperle.


Le coursier mugissant s’arrête enfin, fourbu.
De « dame seule » point : des gens, menton barbu,
Qui roulent quatre à quatre et se pendent, énormes,

Au cou de leurs moitiés fidèles… Ce sont eux :
Cannes à bec de corne et gibus haut de formes…
Lors se prit à souffler un vent, terreur des bœufs.

FELICIEN ROPS