Au Pays de Rennes/Église Saint-Germain

Hyacinthe Caillière (p. 46-48).


ÉGLISE SAINT-GERMAIN


L’Église Saint-Germain, dont la majeure partie a été édifiée de 1435 à 1570, n’offre rien d’intéressant.

Au commencement du XVIIe siècle, les travaux n’étant pas encore terminés, faute de fonds, le recteur et les trésoriers firent des quêtes à domicile. En outre la fabrique fit bannir que quiconque voudrait avoir dans l’église, moyennant finances une belle pierre tombale de six pieds de long sur deux et demi de large, aurait à payer une somme de 300 livres. La concession de tombes dans l’église était d’ailleurs, dès le XVe siècle, comme au XVIIe, une des ressources principales pour subvenir aux dépenses de l’œuvre ; le prix variait suivant l’emplacement. Cette église fut en 1771 l’objet de travaux de consolidation pour empêcher sa ruine.

Saint-Germain possède quelques tableaux : une copie de la descente de croix, de Lebrun, dont l’original se trouve au musée de Rennes, Jésus au jardin des Oliviers, par Léofanti.

On y voit aussi une statue de Saint-Roch exécutée par Dominique Molchneck ; une Sainte-Anne et un ange, par Gourdel de Château giron ; un beau reliquaire, de Barré.

Une verrière représentant les principaux épisodes de la vie de Sainte-Anne, et qui éclaire la chapelle de ce nom a été donnée par les paroissiens. Celle qui décore l’autel de la vierge fut offerte par l’archevêque Godefroy-Saint-Marc ; une troisième provient d’un don de M. Édouard Duclos, ancien député. Une quatrième représentant la descente du Saint-Esprit sur les apôtres le jour de la Pentecôte forme le fond de l’autel du Saint-Esprit.

En octobre 1888, deux autres belles verrières provenant des ateliers de M. Duhamel, peintre verrier à Évreux, ont été placées aux deux dernières croisées du côté Sud-Ouest. Elles représentent divers épisodes des vies de Saint-Germain, évêque d’Auxerre et de Saint-Philippe-de-Néri, fondateur de l’Ordre des Oratoriens.

Les restes mortels de Bertrand d’Argentré, sénéchal de Bretagne, qui reposaient depuis 1590 dans la chapelle des Cordeliers, furent transférés en 1829, dans la chapelle Sainte-Anne de l’église Saint-Germain. Le nom de d’Argentré est gravé sur une dalle de marbre noir.

L’historien breton banni de Rennes comme ligueur, se retira chez son ami Mathurin Bouan, propriétaire du château de Tizé, paroisse de Cesson, (aujourd’hui dans la commune de Thorigné) où il mourut le 15 février 1590.