Atonicité et zoïcité/02
I.
LES DROSERA
Le genre Drosera est en botanique le type de la petite famille des Droséracées. Ce genre se compose à peu près d’une cinquantaine d’espèces qui sont dispersées sur le globe, depuis l’équateur jusque dans les régions tempérées ; quelques-unes d’entre elles montent même dans les Alpes jusqu’à Une altitude de 1, 800 mètres, hauteur à laquelle le climat est à peu près celui de la Laponie. La flore de l’Amérique est très riche en Drosera. On en trouve aussi en Australie, et le cap de Bonne-Espérance en fournit des espèces Magnifiques. Dans l’Europe centrale, il ne vient Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/47 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/48 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/49 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/50 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/51 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/52 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/53 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/54 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/55 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/56 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/57 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/58 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/59 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/60 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/61 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/62 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/63 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/64 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/65 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/66 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/67 commencé à récolter sur une grande échelle les fruits de mes recherches sur l’atonicité. En effet, sans la connais sance de cet agent, ma découverte de la zoïcité et des curieuses propriétés physiologiques des Drosera aurait été une découverte assez incomplète, et le fait que la zoïcité n’agit pas sur les cils des Drosera, tant qu’elle est dominée par l’atonicité, m’eût exposé à tomber tous les jours dans de graves erreurs. Du moment où je fus mis à même de constater la présence de l’un et de l’autre de ces deux nouveaux agents physiques, et, bien plus, de les doser, il devenait possible d’étudier l’état physique physiologique des êtres vivants et de leurs différentes parties constituantes, étude qui ne peut manquer de faire faire de grands progrès à la science.
Comme instrument de précision je ne possède, il est vrai, qu’une petite plante, mais rien n’est plus admirablement construit que les organes des sens chez les animaux et leurs équivalents chez les plantes. Ce n’est qu’indirectement, par l’intermédiaire d’instruments de précision, que nos sens peuvent saisir certains phénomènes physiques, comme, par exemple, de très-faibles courants électriques ou d’imperceptibles changements de température. C’est de la même manière que la présence de l’atonicité et de la zoïcité est dévoilée à notre vue par les mouvements que ces agents sont susceptibles de faire accomplir aux cils des Drosera.
A |
B
|
A | Cube de corne neutre, les cils ont conservé leur position normale. |
B | Cube de corne zoïsé, saisi par les cils. |
NB. | Pour plus de clarté dans ce dessin les cils extérieurs seulement ont été représentés. |
II.
Des soins a donner aux Drosera dans un laboratoire, et de quelques particularités physiologiques de ces plantes.
Comme mes essais sur les Drosera devenaient de jour en jour plus intéressants et plus importants, j’eus soin d’avoir chez moi constamment à ma disposition de ces plantes dans un état de grande fraicheur et de grande sensibilité.
Dès le début, j’avais compris que la zoïcité doit faire défaut dans les tourbières, ou au moins y être très-rare. et qu’il convient d’entretenir à domicile les petites mottes tourbe et les plantes qui s’y trouvent dans leur état physique normal.
J’avais remarqué que les granules d’albumine, après leur immersion dans de la cire fondue, étaient parfaitement neutres, c’est-à-dire qu’ils avaient reperdu ce que Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/71 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/72 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/73 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/74 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/75 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/76 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/77 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/78 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/79 multiplication d’infusoires. Comme on connaît exactement l’effet que produisent sur les Drosera normales des cubes de corne zoisés par le contact des doigts, on peut, dès que les Drosera commencent à donner des résultats différents, remédier à cet inconvénient en mettant le soir dans l’eau qui baigne la tourbe, pendant un quart d’heure ou une demi-heure, soit des tubes renfermant du sulfate de quinine, soit des tubes absorbants contenant du sérum desséché et neutralisé, suivant que les Drosera ont été modifiées dans un sens ou dans l’autre.
En observant bien toutes ces instructions, on peut très-facilement obtenir encore de bons résultats avec des Drosera qu’on a entretenues depuis six semaines à domicile.
Enfin je recommande pour toutes ces expériences la Drosera intermedia, la seule dont je me sois servi.
III.
Hystologie des Drosera.
Au commencement du mois d’octobre 1872, époque où la sensibilité des Drosera commençait à diminuer, me voyant obligé d’interrompre mes expériences, je consacrai quelques jours à une étude hystologique de ces plantes. J’avais surtout en vue de rechercher par quel procédé s’exécutaient les mouvements des Drosera, et je portai en conséquence toute mon attention sur les cils.
Les cils sont composés de longues cellules juxtaposées Par leurs extrémités et formant ainsi des vaisseaux cloisonnés. Ce sont ces vaisseaux qui, réunis en faisceaux, constituent le cil proprement dit. À la circonférence de base des cils on compte jusqu’à 16 cellules ; à l’extrémité supérieure, beaucoup plus déliée, on en trouve rarement plus de six, deux antérieures, deux postérieures et deux latérales. Les extrémités supérieures de ces dernières cellules sont un peu élargies, soudées ensemble, et forment un petit disque sur lequel la glande est implantée. Cette glande, dont la forme rappelle Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/82 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/83 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/84
Je n’ai trouvé qu’un seul moyen mécanique capable de produire des contractions. Pour prouver que les cils se recourbent à la suite d’un arrêt de circulation résultant de la contraction des vaisseaux striés de la glande, j’ai comprimé des glandes de manière à étrangler en même temps les vaisseaux striés, et j’ai réussi de la sorte à provoquer la contraction très-marquée de quelques cils.
IV.
Action de la chaleur sur l’atonicité et la zoïcité
La connaissance de ce fait, que tous les granules d’albumine qui ont séjourné quelques instants dans de la cire fondue sont sans action sur les Drosera, m’avait déjà rendu de grands services lors de mes premières études. Il m’importait beaucoup de savoir de quelle manière s’opérait cette rapide disparition des propriétés zoïques de l’albumine ; je me proposai donc de rechercher avant tout quelle était l’action de la chaleur sur l’atonicité et la zoicité.
Ma première expérience consistait à chauffer au bain-marie, pendant une heure, des granules d’albumine et de farine, que j’avais d’abord zoïsés par le contact de mes doigts. Ces granules, déposés, après complet refroidissement, sur des feuilles de Drosera, n’ont eu aucune action sur celles-ci. Cependant je ne pouvais considérer Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/87 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/88 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/89 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/90 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/91 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/92 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/93 Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/94 nouvelle de découvertes physiologiques, dont les applications peuvent avoir une portée incalculable.