Atlas universel d’histoire et géographie/Tables chronologiques

TABLES CHRONOLOGIQUES


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TEMPS ANCIENS


DE LA CRÉATION DU MONDE À L’ÈRE DES OLYMPIADES.


5538-776[1] AVANT JÉSUS-CHRIST.

Av. J.-C.

5538. Création du monde, d’après la version des septante. (Elle eut lieu, suivant Usserius, s’appuyant du texte hébreu, reproduit par la Vulgate, en 4004 ; d’après l' Art de vérifier les dates av. J.-C, en 4963).

3296. Déluge universel.

3296-2122. Dispersion des hommes. — Fondation des premiers empires : Menés en Égypte, Nemrod en Babylonie, Assur en Assyrie. — Les Chamites ou Cuschites (descendants de Chus, fils de Cham, et frère de Mezraïm, que l’on croit être le même que Menés) paraissent être parvenus les premiers a une certaine civilisation. — Memphis, Babylone, Ninive leur durent leur premier éclat. — Le caractère grandiose des constructions qui furent alors élevées sur les bords du Nil, de l'Euphrate et du Tigre, le développement scientifique de l’Égypte et de la Chaldée sont l’ouvrage de ces peuples, auxquels le monde entier doit les plus anciennes connaissances qui tiennent à l’astronomie, aux mathématiques, aux mesures et à l’industrie. — Invention des écritures hiéroglyphique et cunéiforme.

2205. 1re dynastie chinoise, celle des Hia.

2122. Naissance d'Abraham.

2047. Vocation d'Abraham, qui, sur l’ordre de Dieu, part d'Ur en Chaldée avec Tharé, son père, Sara, sa femme, et Lot, fils de son frère Haran, traverse la Mésopotamie et va s’établir dans la terre de Chanaan. C’est à cette époque que l’on s’ac-


Av. J.-C.


corde à rapporter l’apparition des Sémites et des Ariens ou Aryas dans l’histoire. Les Sémites occupaient alors les vallées du Tigre et de l'Euphrate. A partir de ce moment leur importance croît chaque jour, et partout ils se mêlent aux populations chamitiques, avec lesquelles ils se fondent, ou qu’ils assujettissent. Quant aux Ariens ou Aryas, on désigne sous ce nom un grand peuple, souche commune des nations indo-européennes, Perses, Grecs, Romains, Celtes, Germains et Slaves, et qui, rassemblé primitivement dans les pays appelés plus tard Bactriane, Sogdiane et Arie, parlait une langue dont les deux principaux rameaux sont le sanscrit et le zend. Dès l’époque qui nous occupe, c’est-à-dire vers le temps de la vocation d'Abraham, les Ariens paraissent avoir été divisés depuis longtemps. Une fraction s’était répandue sur le plateau de l'Iran (Médo-Perses) : L'Ecriture parle d’un chef iranien, Chodorlahomor, roi des Elamites, qui entre en lutte avec Abraham ; une autre fraction était descendue dans l'Inde, où elle constitua les castes des Brahmanes ou prêtres, des Xattryas ou guerriers, et des Vaîcyas ou laboureurs et marchands ; une 4e caste, celle des Çudras, renfermait les vaincus, les étrangers, et était tenue par les trois autres en grand mépris. Les autres populations ariennes paraissent s’être avancées lentement de l'E. à l'O., du pied de l'Hindou-Kho vers l'Europe, où elles pénétrèrent successivement. On peut placer, en effet, du xxe au xviie siècle avant J.-C. l’entrée en Europe des Ibères, des Celles ou Gaëls, des Pélasges et des Hellènes, qui anéantirent ou refoulèrent devant eux des populations peu nombreuses, lesquelles paraissent se rattacher à la grande famille dite scytho-touranienne (Basques, Etrusques (?), Finnois, etc.).

2017-1314. Suivant M. Oppert, il faudrait rapporter à cette époque le commencement d’un premier empire assyrien fondé sur les bords du Tigre par des Sémites, et qui aurait duré jusqu'en 1314. La population de l'Assyrie paraît avoir été alors très-mélangée : on y peut distinguer, outre l’élément sémitique, un élément scytho-touranien, un élément chamitique, et enfin un élément iranien (les Chaldéens). Les Sémites semblent être parvenus à former un empire assez considérable pour inspirer des craintes aux Hyc-sÔs et ensuite aux rois égyptiens ; cet empire est désigné sur les monuments des rois d’Égypte sous le nom d'Empire des Rotennou. Ces Sémites furent quelque temps remplacés, du moins a Babylone, par des conquérants Av. J.-C.


arabes, mais ceux-ci ne détruisirent pas entièrement la domination des Rotennou dans la Mésopotamie, car plus tard Seti Ier et Ramsès II les rencontrent encore près de l'Euphrate, bien que déjà moins puissants.

1832. Joseph établit Jacob dans la terre de Gessen (basse Égypte), où les Hébreux restèrent 300 ans. À cette époque, l’Égypte était occupée en partie (basse et moyenne Égypte) par des envahisseurs arabes connus sous le nom d' Hyc-sôs, c’est-à-dire rois pasteurs, et qui avaient pour capitale l’ancienne Tanis ou Avaris. Il serait difficile de dire si ce fut un roi égyptien ou un hyk-sôs dont Joseph fut le ministre[2].

1783. 2e dynastie chinoise, celle des Chang.

1700. Amosis, fondateur de la 18e dynastie, expulse les Hyc-sôs. Les premiers successeurs de ce prince, Aménophis, Thoutmosis Ier, la Régente Hatasou et Thoutmosis II continuent sa politique belliqueuse, tantôt en Ethiopie, tantôt en Mésopotamie, tantôt en Arabie ou en Syrie.

1600. Règne de Thoutmosis III, dont les exploits nous sont connus par le mur numérique de Karnak, ainsi nommé à cause de la quantité d’indications numériques qu’il renferme sur les prisonniers faits ou le butin enlevé. Ce prince porta ses armes en Syrie, en Babylonie, en Assyrie, où régnaient les rois sémites-chaldêens, dont nous avons parlé plus haut. L'Ethiopie, peut-être même le pays nègre lui payaient tribut. L’Égypte alors avait une marine, car il est question sur une stèle de conquêtes de Thoutmosis III en Chypre, en Crète, peut-être même en Grèce.

1600 ? Le Phénicien Inachus règne, dit-on, sur les Pélasges dans le Péloponnèse. Son fils Phoronée passe pour le premier fondateur d'Argos.

1580-1500. Derniers rois de la 18e dynastie, parmi lesquels Aménophis III, qui fonde le temple de Luqsor. C’est en son honneur que furent élevées les statues connues sous le nom de statues de Memnon. C’est peut-être au temps de son fils Horus qu’eut lieu la sortie d’Égypte des Hébreux, sous la conduite de Moïse.

1532. Les Hébreux au mont Sinaï.


AV. J.-C.

1531-1493. Séjour des Hébreux dans le désert.

1500. Commencement de la 19e dynastie, la plus célèbre de toutes celles qui ont régné en Égypte. Elle a pour fondateur Ramsès I, qui, après un règne de 4 ou 5 années, eut pour successeur Séti I ou Séthos le Grand. Ce dernier fit construire deux magnifiques temples, l’un à Thèbes, celui de Gournah, l’autre à Abydos, ainsi que la fameuse salle hypostyle, ou salle des colonnes, dans le palais de Karnak à Thèbes. Le règne de Séti, qui dura plus d’un demi-siècle, fut rempli par de grandes expéditions en Nubie, en Arabie, en Syrie, en Mésopotamie, en Arménie. M. Brugsch, regarde ce prince comme le premier auteur du fameux canal du Nil à la mer Rouge.

1492-1434. Conquête de la Terre sainte par Josué. — Gouvernement des anciens.

1434. Deucalion, fils de Prométhée, petit-fils de Japet, règne en Thessalie. Il est le père d'Hellen, tige des Ioniens, des Eoliens,des Doriens et des Achéens.

1434-1193. Les servitudes et les juges chez les Hébreux depuis l’invasion de Chusan jusqu'à celle des Ammonites (Othoniel, Aod, Barac, appelé par la prophétesse Débora, Gédéon). Voir, pour chacun de ces noms, notre Dictionnaire universel d’histoire et de géographie.

1450-1380. Règne de Ramsès II ou Ramsès le Grand ou Ramsès-Meïamoun, le Sésostris des Grecs, fils de Séthos le Grand. Un récit gravé à Ibsamboul, en Nubie, et dans le palais qu’on a nommé le Ramesseum à Thèbes, nous fait connaître le début d’une grande expédition entreprise par Ramsès, la 5e année de son règne, contre plusieurs peuples de l'Asie occidentale qui s’étaient ligués contre l’Égypte, sous la conduite des Khétas de Syrie (probablement les Khettim de la Bible). Ce récit est complété par un poëme composé deux ans après l’avènement. La lutte, du reste, continua contre les Khétas à peu près sans interruption jusqu'à la 21e année du règne de Ramsès. À cette époque fut conclu entre les deux peuples un traité dont le texte, brisé en quelques endroits, a été retrouvé à Thèbes et traduit par M. Brugsch. Les monuments n’ont pas encore confirmé les récits d'Hérodote, et encore moins ceux de Diodore sur les grandes expéditions de ce prince ; ce qui est plus certain, c’est l’extension de sa puissance dans la Nubie. M. Lepsius a reconnu à Barkal un temple d'Ammon, construit sous Ramsès le Grand, le seul des Pharaons qui ait porté jusque là son influence.

1384. Erechthée règne en Attique, après un intervalle de temps difficile à préciser depuis Cécrops, qui aurait, suivant la tradition, importé dans cette contrée la civilisation égyptienne.

1380-1300. Fin de la 19e dynastie en Égypte. Maïenphtah ou Meri-en-Phtah (chéri de Phtah), appelé communément Menephta, fils et successeur de Ramsès le Grand. Quelques savants, parmi lesquels M. de Rougé, placent sous le règne de Menephta la sortie d’Égypte des Hébreux avec Moïse. Du reste, l’histoire de l’Égypte jusqu'à la fin de cette dynastie est fort obscure.

1300-1250. 20e dynastie. Ramsès III. Ce prince, qui fit un grand nombre d’expéditions contre les peuples voisins, encouragea aussi beaucoup les arts. L’édifice de Médinet-Abou, œuvre des Thoutmosis, fut accru et orné par lui. La date précise de ce règne est la 1re qui soit directement fournie par un monument. Un fait astronomique signalé par une inscription nous apprend la discordance qui existait alors entre l’année égyptienne et l’année vraie, et l’on a pu conclure rigoureusement que Ramsès III régnait dans les 1res années du xiiie siècle.

1314. Cadmus, d’origine égyptienne ou phénicienne, importe en Grèce l’alphabet phénicien et bâtit la Av. J.-C.


Cadmée qui sera la citadelle de Thèbes. — Vers la même époque, Danaûs fonde ou agrandit Argos.

1300. C’est vers cette époque que commence l’empire assyrien proprement dit, qui s’étendait à la fois sur Ninive et Babylone, et qui dura jusqu'au 8e siècle av. J.-C. Les témoignages d'Hérodote et du Chaldéen Bérose sont d’accord sur ce point, et ont été confirmés par les monuments, qui ne font aucune mention des exploits gigantesques de Ninus et de Sémiramis, si complaisamment racontés par Diodore d’après Ctésias. Ces récits d’ailleurs ne pourraient se concilier avec ce que nous savons aujourd'hui des expéditions dirigées par les rois d’Égypte du côté de l'Euphrate. Il en est de même de cette prétendue succession de rois fainéants avec lesquels les Grecs remplissaient l’intervalle imaginaire de près de 1000 ans, qu’ils supposaient exister entre Sémiramis et Sardanapale.

Il est probable que l’empire assyrien dut son origine à l’affaiblissement des Rotennou, souvent en lutte avec les rois d’Égypte. Il est à croire même que depuis longtemps déjà, sinon toujours, du moins à certaines époques, Ninive avait joui d’une existence indépendante. Nous voyons, en effet, dans les inscriptions égyptiennes, que Thoutmosis III (vers 1600) reçoit les tributs du roi des Rotennou et du roi d'Assur, c’est-à-dire de Ninive. Quoi qu’il en soit, le fondateur du nouvel empire assyrien fut un prince nommé sur les monuments Ninippalloukin. Nous ne possédons presque aucun renseignement sur ce prince et ses successeurs jusqu'au commencement du xiiie siècle. M. Oppert rapporte à l’an 1220 l’existence d’un Téglatphalasar dont il est question dans une longue inscription qui énumère les guerres et les conquêtes de ce prince. Une autre inscription, du temps de Sennachérib, nous apprend que, dans la 2e moitié du xiie siècle, un roi de Babylone enleva des idoles à Téglatphalasar II, roi d'Assyrie, ce qui atteste que Babylone forma plusieurs fois un État séparé.

1300-1000. Fin de la 20e dynastie en Égypte. — 21e dynastie. — Sous les princes de la 20e dynastie, qui régnent après Ramsès III et qui portent tous le nom patronymique de Ramsès, l’Égypte conserve sa prospérité au dedans et sa puissance au dehors. Sous Ramsès IV, les Assyriens payaient encore tribut ainsi que les Aamou, peuple asiatique, que l’on croit de race mongole. Mais avec cette dynastie disparaissent les traces de la domination des rois d’Égypte en Asie, ce qui coïncide avec le développement que prit à cette époque la puissance de Ninive. La 21e dynastie, originaire de Tanis, renferme un prince qui donna sa fille en mariage à Salomon.

1284. Pélops, fils de Tantale, passe de la Phrygie dans la Thessalie, d’où, emmenant avec lui des Achéens Phthiotes, il se rend dans le pays appelé plus tard de son nom Péloponnèse.

1270. Prise de Troie, suivant Larcher, d’après Hérodote (voir 1184).

1262. Naissance d'Hercule à Thèbes.

1226. Expédition des Argonautes, dirigée par Jason, chef des Minyens d'Iolcos ; le poète Orphée, Hercule et peut-être Thésée y prennent part.

1214. Les sept chefs devant Thèbes. Œdipe, le meurtrier de son père Laïus, l’époux de sa mère Jocaste, après s’être crevé les yeux, a abdiqué le titre de roi de Thèbes. — Lutte fratricide de ses fils Ëtéocle et Polynice.

1210. Mort d'Hercule au mont Œta, à l’entrée de la Doride. — Les Héraclides ou descendants d'Hercule sont chassés du Péloponnèse par Eurysthée,

Av. J.-C.


frère du héros. Ils se retirent dans l'Attique, où ils sont accueillis par Thésée.

1209. Prise de Troie, par les Grecs, suivant les marbres de Paros(V. 1184).

1208. Mort d'Eurysthée ; tué par Hyllus, fils d'Hercule. — Le fils de Pélops, Atrée, succède à Eurysthée dans Mycènes et dans Tirynthe.

1204. Hyllus, fils d'Hercule, retourne dans le Péloponnèse sur la foi d’un oracle. Il est tué dans un combat singulier par Echémus, roi des Tégéates. — Les Héraclides jurent de ne pas entrer avant un siècle dans le Péloponnèse et se retirent chez les Doriens.

1201. Agamemnon, fils d'Atrée, lui succède à Mycènes ; son frère Ménélas épouse Hélène, fille de Tyndare ; à la mort de Castor et de Pollux, qui arriva bientôt après, il hérite du royaume de Sparte.

1193. Commencement de la guerre de Troie, entreprise en commun par les Grecs au nom de Ménélas, l’époux d'Hélène, qui a été ravie par Paris, fils de Priam, roi de Troie ; elle a pour chef Agamemnon.

1193-1095. Derniers juges (Jephté, Samson, Héli, Samuel).

1184. Prise de Troie. — Malheurs des héros grecs retournant dans leur patrie.

1176. Égisthe et Clytemnestre sont tués par Oreste, qui ressaisit le trône de son père et règne à Mycènes.

1124. Les Thessaliens ayant envahi l'Hémonie, quils appellent Thessalie, les Thébains ou Cadméens rentrent de l'Hémonie en Béotie, d’où ils avaient été chassés quelque temps auparavant par les Pélasges et les Thraces. — Émigration des Eoliens de la Grèce centrale en Asie Mineure, sous la conduite de Penthilus, fils de l’atride Oreste. Ils y fondent 12 villes réunies en une sorte d’amphictyonie, qui avait pour centre un temple dédié à Apollon Grynien, près du mont Cane ; ces 12 villes étaient : Cyme, Larisse, Néon-Tichos, Temnos, Cilla, Notium, Ægirousa, Pitane, Ægèes, Myrine, Grynia, Smyrne (cette dernière fut prise par les Ioniens en 688).

1122. 3e dynastie chinoise, celle des Tchéou. Wouvang en est le fondateur. Il substitue l’ancienne forme de gouvernement au système féodal.

1104. Retour des Héraclides et établissement des Doriens dans le Péloponnèse. — La race conquérante occupe surtout la Laconie, sous les deux fils d'Aristodémus, Proclès et Eurysthènes, qui commencent à Sparte les deux dynasties des Proclides et des Eurysthénides ; l'Argolide sous Téménus, la Messénie sous Cresphontes. — L’Élide reste en partie aux Étoliens, qui ont accompagné les Doriens. — Les Achéens, conduits par Tisamène, fils d'Oreste, passent de la Laconie dans l’Égialée, dont ils expulsent les Ioniens, qui se retirent dans l'Attique, où ils, sont rejoints par les Eoliens de la Messénie. — L’Égialée prend le nom d'Achaïe. — Bouleversement opéré dans l’état social de la Grèce. — L’influence hellénique remplace définitivement l’influence pélasgique. — Nom d'Hellade donné à la Grèce. — Religion nationale substituée aux cultes locaux. — Établissement de l’esclavage de la glèbe dans les pays où s’établissent les Thessaliens, les Eoliens d'Arné et les Doriens ; de l’esclavage politique dans les contrées où dominent les anciens Hellènes. — Une sorte de moyen âge de 4 siècles commence pour la Grèce européenne, où la civilisation ne se conserve que dans l'Attique et dans quelques villes situées sur le littoral du golfe de Corinthe ou de l'Argolide, c’est-à-dire dans les contrées où dominent les anciens Hellènes, et qui sont en communication avec Asie Av. J.-C.


Mineure, où l’esprit grec doit briller bientôt du plus vif éclat.

1095. Les Hébreux forcent Samuel à leur donner un roi qui juge et qui commande comme chez les autres nations ; il désigne Saül, de la tribu de Benjamin, qui est sacré.

1075. Alétas fonde à Corinthe une dynastie de rois Héraclides.

1071. Samuel choisit David, de la tribu de Juda, âgé de 15 ans, pour succéder à Saül, qui s’est attiré la colère de Dieu en épargnant Agag, roi des Amalécites.

1056. Mort de Saül dans un combat contre les Philistins, sur le mont Gelboë, dans la tribu d'Issachar. Son fils Isboseth dispute la royauté à David.

1049. Mort d'Isboseth. — David est reconnu seul roi d'Israël ; il prendra la forteresse de Sion, et transportera l’arche sainte à Jérusalem.

1045. Les Doriens, conduits par Alétas, roi de Corinthe, et Althéménès, fils de Cisus, roi d'Argos, envahissent Mégare et s’avancent jusque dans l'Attique. — Dévouement de Codrus, dernier roi d'Athènes. — Les Doriens sont contraints de se retirer. — Établissement des archontes perpétuels ; Médon, fils aîné de Codrus, premier archonte.

1044. Émigration des Ioniens réfugiés en Attique, sur la côte occidentale de l'Asie Mineure. Ils sont conduits par un fils de Codrus, Nélée, s’établissent dans, le pays situé au sud de celui qu’occupaient les Éoliens et y forment une confédération de 12 cités : Samos et Chios dans les îles de ce nom, Milet, Myonte, Priène, Ephèse, Colophon, Lébédos, Téos, Erythrées, Clazomène et Phocée. Plusieurs années après, des Doriens d'Argos, d'Epidaure, de Trézène et beaucoup d’anciens habitants de ces villes, sous la conduite des descendants de Téménus et des anciens rois du pays, quittent le Péloponnèse et vont s’établir, les uns dans l’île de Crète, les autres dans la Carie, où ils fondent Halicarnasse et Myndus, d’autres enfin dans l’île de Rhodes et celle de Cos, près de laquelle ils fondent Cnide, sur le continent. Les villes occupées ou fondées par les Doriens formaient une espèce de confédération connue sous le nom d'Hexapole Dorienne, et dont les membres se réunissaient dans un temple consacré à Apollon, sur le promontoire Triopium, voisin de l’île de Cos. Au temps d'Hérodote, les villes Doriennes étaient réduites à 5, par suite de l’exclusion de la ligue qui avait été prononcée contre Halicarnasse. La ligue portait conséquemment à cette époque le nom de Pentapole. Ces 5 villes étaient : Lindus, Jalissus, Camirus, Cos et Cnide.

1016. Mort de David. — Avènement de Salomon, fils de David, et de la femme d'Urie, Bethsabée.

1013. Salomon jette les fondements du temple de Jérusalem, auquel il fait travailler pendant 7 ans.

1006. Dédicace du temple par Salomon. — Ses relations avec Hiram, fils et successeur d'Abibal, premier roi de Tyr.

1000-750. 22e, 23e et 24e dynasties en Égypte.— Le chef de la 22e dynastie est Scheschonk ou Sésac, qui soutient Jéroboam contre Roboam, ainsi que l’atteste un bas-relief de Karnak.

976. Schisme des dix tribus sous Roboam, fils de Salomon : deux royaumes, Juda et Israël. La race de David ne conserve que les tribus de Benjamin et de Juda. Le royaume d'Israël commence avec Jéroboam.

959. Abiam, roi de Juda.

956. Asa, roi de Juda.

955. Nadab, roi d'Israël.

953. Baaza, roi d'Israël.


Av. J.-C.

944. Hésiode, né à Ascra, en Boétie, florissait suivant les marbres de Paros.

931. Ela, roi d'Israël.

930. En Israël, fin de la race de Jéroboam. Zamri règne 7 jours. — Avènement du général Amri, le fondateur de Samarie, capitale d'Israël, rivale politique et religieuse de Jérusalem.

919. Mort d'Amri. L’impie Achab, son fils, lui succède. Il épouse Jézabel, fille du roi de Sidon. — Le prophète Élie.

915. Josaphat, roi de Juda.

908. Homère florissait, suivant les marbres de Paros.

896. En Israël, Ochosias succède à son père Achab.

895. Son frère Joram lui succède.

891. Mort de Josaphat, roi de Juda. — Avènement de son fils Joram, qui avait épousé la sœur du roi d'Israël, l’impie Athalie. — Le prophète Elisée.

884. Mort de Joram, roi de Juda. — Ochosias, son fils, ne règne qu’un an.

En Grèce, les jeux olympiques dont l’institution, en l’honneur de Jupiter, était attribuée à Hercule, à Pisus, ou à Pélops, sont renouvelés dans l’Élide, à Olympie, par Iphitus d'Elée, Cléosthène de Pise et Lycurgme de Lacédémone.

883. En Israël, le général Jéhu, désigné par le prophète Elisée, renverse et tue Joram. — Mort de Jézabel et de 70 princes de Samarie. — Ochosias, de Juda, a reçu une blessure mortelle, en combattant pour son oncle Joram. Athalie, sa mère, lui succède ; elle fait périr les princes de la race royale.

877. Mort d'Athalie, reine de Juda. — Joas, fils d'Ochosias, est fait roi à l’âge de 7 ans, par le grand prêtre Joïada.

866. Législation de Lycurgue à Lacédémone.

860. Didon, sœur de Pygmalion, roi de Tyr, fonde ou agrandit Carthage.

855. Joachaz, roi d'Israël.

839. En Israël, avènement de Joas, petit-fils de Jéhu. — Dernières prophéties d'Elisée.

837. Amasias, roi de Juda.

823. Jéroboam II, roi d'Israël.

808. En Juda, avènement d'Osias ; 52 ans de règne. — En Israël, 3 prophètes, Jonas, Osée et Amos, sous Jéroboam II, 3e descendant de Jéhu.

788. Chute du 1er empire assyrien. — Nous avons dit plus haut que nous ne possédions que très-peu de renseignements sur les commencements de cet empire. Nous sommes plus heureux à partir de la fin du xiie siècle. À cette époque, un certain Bélitaras, intendant des jardins royaux, fonde une nouvelle dynastie, sans doute à la suite d’une révolution de palais. Le nom de Bélitaras, qualifié d’origine de la royauté, a été lu dans une inscription d’un de ses descendants. Parmi ses successeurs, on remarque son fils Salmanasar Ier, fondateur, suivant M. Oppert, du palais N. O. de Nimroud, le plus ancien édifice ninivite dont on ait retrouvé les ruines ; Sardanapale III, le Grand, dont l’histoire est racontée sur une stèle du Musée britannique et dans de nombreuses inscriptions restées en Assyrie ; Salmanasar III, son fils, dont les annales ont été trouvées à Nimroud, sur un obélisque de basalte noir, aujourd'hui à Londres. On y voit que les pays où il a porté ses armes sont la Médie, la Mésopotamie, la Syrie, l'Arménie, la Perse, la Chaldée. Jéhu eut avec lui des rapports d’amitié, peut-être aussi de subordination. L’inscription parle aussi du roi de Syrie, Hazaël et de tributs (ou présents) envoyés par l’Égypte. Le petit-fils de Salmanasar III, Bélochus IV, se vante dans une inscription d’avoir régné « de la grande mer du soleil levant jusqu'à la grande mer du Av. J.-C


soleil couchant, » c'est-à-dire du golfe Persique ou de la mer Caspienne à la mer Méditerranée. Vers 820, Sammouramit ou Sémiramis, la veuve de ce dernier prince, qu'Hérodote place un siècle et demi avant Nitocris, épouse de Nabopolassar, régna seule pendant 17 ans, et accomplit sans doute une partie des travaux et des exploits attribués à la femme du célèbre Ninus. On trouve ensuite un Sardanapale V qui paraît être le même


Av. J.-C.


que le prince que renversèrent Arbacès, gouverneur de Médie et le Chaldéen Bélésis, gouverneur de Babylone. Avec lui finit le 1er empire assyrien.

788-769. Le Chaldéen Phul, surnommé Balazar, ou le terrible (le Bélésis des Grecs), qui mit fin avec Arbacès au 1er empire assyrien, réunit d'abord sous sa domination Babylone et Ninive. — Expédition en Israël au temps de Manaheni, 2e successeur de Jéroboam II.


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DEPUIS LES OLYMPIADES JUSQU'A LA MORT DE THEODOSE

776 AVANT JÉSUS-CHRIST. — 395 APRES JÉSUS-CHRIST.


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VIIIe siècle avant Jésus-Christ.

État florissant des colonies grecques de l'Asie Mineure. — Prépondérance de Sparte dans le Péloponnèse. — Formation des royaumes de Ninive, de Babylone et de Médie. — Fin du royaume d'Israël. -— Fondation de Rome.

Av. J.-C.

776. Olympiade de Corœbus, première où le nom du vainqueur fut inscrit dans les registres publics. Commencement de l'ère des Olympiades.

771-770. Zacharie, fils de Jéroboam II, dernier roi de la dynastie de Jéhu, en Israël. Il est assassiné par Sellum, qui est lui-même, un mois après, défait et tué par Manahem.

770. Manahem, roi d'Israël.

769-727. Règne de Téglatphalasar, qui rend l'indépendance à Ninive et fonde le 2e empire assyrien. — Son expédition contre Manahem, roi d'Israël.

769-747. Bélesis-Phul continue de régner à Babylone après que Téglatphalasar eut rendu à Ninive son indépendance.

760. Établissement des Ephores à Sparte, sous le roi Théopompe, petit-fils de Charilaiis, le neveu de Lycurgue.

759. Phacéia succède en Israël à Manahem.

757. Phacée succède en Israël à Phacéia.

756. En Juda, mort du saint roi Osias et avènement de Joathan. — Apparition d'un nouveau prophète, Isaïe, fils d'Amotz, de la race royale.

Fondation de Trapézus, colonie de Sinope, fondée par des Milésiens et la plus puissante des colonies grecques du Pont-Euxin. lre fondation de Cyzique par des Milésiens.

753. Fondation de Rome par Romulus, qui tue son frère Rémus.

752. Charops, fils d'Eschyle, 1er archonte décennal à Athènes.

750. Développement de la puissance maritime des Milésiens, qui fondent, vers cette époque, un grand nombre de colonies sur les rives du Pont-Euxin et de la Propontide.

750-670. Les rois éthiopiens en Égypte. Dans la seconde moitié du viiie siècle, Sabakon (Schabaka), roi d'Ethiopie, envahit l'Égypte, et, s'il faut en croire Manéthon, fit brûler vif le roi Bocchoris. Ce même Sabakon, le Sua de l'Ecriture, fut appelé par Osée, roi d'Israël, contre les Assyriens. Le 3e roi de cette dynastie, Tharaka, qui marcha contre Sennachérib, lorsque ce prince envahit le royaume de Juda, passe pour avoir accompli de grandes conquêtes en Libye. Les rois éthiopiens forment la 25e dynastie.

749. Enlèvement des Sabines. Les peuples sabins se préparent à la guerre contre Romulus.


Av. J.-C.

748. Bélésis-Phul, roi de Babylone, a pour successeur Nabonassar, dont la date est fixée par l'ère à laquelle il a donné son nom et par la suite des rois de Babylone que nous a conservée l'astronome Ptolémée-.

747. Premier triomphe de Romulus sur les Céniniens et les Antemnates. — lres dépouilles opimes d'Acron, roi des Céniniens, tué par Romulus. — Défaite des Crustuminiens. Les villes de Cénine, d'Antemne et de Grustumérie sont réduites à l'état de colonies romaines.

Prépondérance exercée dans le nord du Péloponnèse par le tyran d'Argos, Phidon, 10e descendant de l'héraclide Téménus. Il fait célébrer dans Elis la 8e fête olympique. — Epidaure et l'île d'Egine lui obéissaient.

745. Abolition de la royauté à Corinthe, après la mort de Télessus, 10 e successeur d'Alétas. République oligarchique. Le pouvoir appartient à 200 citoyens, tous Héraclides, les Bacchiades, qui' ne doivent s'allier qu'entre eux. Un prytane annuel est le chef de l'Etat.

Guerre des Sabins, sous la conduite de T. Tatius, roi de Cures, contre les Romains.

744. Traité de paix par l'entremise des Sabines mariées à Rome, qui réconcilient les deux armées prêtes à combattre. Les deux peuples se réunissent et partagent la royauté entre Roinulus et Tatius ; Rome garde son nom, mais les habitants prennent le nom de Quirites, du nom de Curis ou Cures, capitale des Sabins. — Tatius et Romulus défont les Camériens et réduisent leur ville en colonie romaine.

743. lre guerre de Messénie ; elle dure 20 ans.

741. Le petit-fils d'Osias, Achaz, roi de Juda, attaqué par Phacée, roi d'Israël et par le roi de Syrie, Razin, invoque l'appui du roi d'Assyrie, Téglatphalasar, qui renverse le royaume de Syrie et réduit en servitude une partie des Israélites ; mais il ravage aussi les terres de Juda.

739. Mort de Tatius.

738. Prise de Fidènes par Romulus, qui y envoie une colonie romaine. — 2e défaite des Camériens.

737. Victoire de Romulus sur les Yéiens.

736-712. Callinus d'Ephèse fleurit ; on le regarde comme l'inventeur de l'ancien elegus, ou du poëme pour lequel on se servait du mètre élégiaque. Av. J.-C.

736. Nouvelle victoire de Romulus sur les Véïens.

735. Fondation de Naxos, en Sicile, par des Chalcidiens de l’Eubée, conduits par l’Athénien Théoclès. Chersichrates de Corintne, issu des Héraclides, s’établit dans l’île de Corcyre.

734. Fondation de Syracuse par Archias de Corinthe.

730. Avènement d’Osée, roi d’Israël ; il doit le trône à un meurtre.

Fondation de Trotilus et de Thapsus, en Sicile, par des Doriens de Mégare.

Fondation de Léontium et de Catane par les Chalcidiens de Naxos.

Continuation de la 1re guerre de Messénie. Bataille du mont Ithorne ; combat singulier des rois Euphaës et Théopompe.

728. Le Corinthien Philolaiïs, de la maison des Bacchiades, se retire chez les Thébains, auxquels il donne des lois.

Fondation de Mégare-Hybla entre Léontium et Syracuse, par les Doriens de Thapsus.

727-716. Salmanasar IV, appelé aussi Sargon, le fondateur du fameux palais deKhorsabad, découvert en 1842 par M. Botta, consul de France à Mossoul, et dont les débris furent la première découverte importante faite par l’archéologie sur le sol assyrien. C’est au moyen des nombreuses inscriptions trouvées dans ce palais que l’on a reconstruit le règne de ce prince, l’un des mieux connus de toute l’histoire d’Assyrie. — Prise de Samarie et destruction du royaume d’Israël sous Osée, qui est emmené en captivité avec la plus grande partie de ses sujets dans les pays que Sargon venait de conquérir sur les Mèdes. — Sargon bat à Raphia Sabakon, lui impose un tribut et occupe Azoth et Jamneh. — Siège et prise de Tyr. — Soumission de l’île de Chypre. — Le début de la grande inscription des taureaux à têle humaine, aujourd’hui à Paris, atteste les efforts de Sargon pour recouvrer les conquêtes des anciens rois d’Assyrie.

726. Avènement d’Ezéchias, en Juda. Fondation de Rhégium par des Messéniens Doriens et des Eubéens.

721. Prise de Samarie, par Salmanasar (Sargon), roi d’Assyrie, après 3 ans de siège, et fin du royaume d’Israël sous le roi Osée.

721-709. Règne de Merodach-Bal-Adan, appelé aussi Mardokempad, à Babylone.

Fondation de Sybaris par des Achéens de la Laconie.

717. Les habitants de l’île de Chypre s’affranchissent de la domination des Phéniciens.

716-680. Sennachérib, roi d’Assyrie, successeur de Salmanasar IV ou Sargon. — Invasion en Juda, sous Ezéchias, qui se soumet au tribut. Ce prince fit aussi des expéditions contre les Susiens, les Chaldéens, les nomades de la Mésopotamie, les montagnards de la Médie, les Sidoniens ; puis, Ezéchias ayant fait alliance avec le roi de Babylone, Merodach-Bal-Adan, et le roi d’Égypte, ïnaraka, Sennachérib envahit de nouveau la Judée, mais éprouva alors un grand désastre. Les inscriptions nous le montrent ensuite chassant Merodach de la Chaldée, et faisant venir des marins de la Phénicie pour équiper une flotte sur le golfe Persique et poursuivre les Chaldéens émigrés. Fondation de Myles, en Sicile.

715. Fondation d’Abydos par des Milésiens.

Meurtre de Candaule par Gygès, qui fonde en Lydie la dynastie des Mermnades. Il règne jusqu’en 676. Sous lui commence entre le royaume de Lydie et les colonies grecques de l’Asie Mineure une lutte qui doit se prolonger sous ses successeurs.


Av. J.-C.

714. Avènement du Sabin Numa Pompilius, roi pa&gt ; cifique et religieux.

710. Fondation de Crotone par des Achéens de la Laconie.

708. Fondation de Tarente par les Parthéniens de Sparte. Fondation de Paros.

Fondation de Thasos, colonie de Paros. Au nombre des colons se trouvait le poëte Archiloque.

700. Déjocès met fin à l’anarchie qui régnait en Médie, donne de sages lois à ses sujets et fonde Ecbatane.

Vers la fin de ce siècle, l’état social de la Grèce européenne commence à prendre quelque fixité. Depuis l’invasion des Héraclides, il n’y avait pas eu, à proprement parler, de gouvernement dans les divers États de la Grèce. Les grands (Πρώτοι, γέροντεζ, ἂριστοι), le peuple ou la masse des guerriers et les rois se disputaient le pouvoir ou opprimaient les populations vaincues. Mais les grands et le peuple finirent par se réunir contre les rois, et à la fin du 8e siècle la royauté était abolie ou limitée par des lois (Sparte) dans presque tous les États de la Grèce. Elle ne se soutint que dans une partie de la Thessalie, en Epire et en Macédoine. Les grands qui, continuellement engagés dans les expéditions militaires, avaient acquis dans l’usage des armes une grande supériorité sur le peuple, vont dominer dans tous les États, et commencer en Grèce ce que quelques auteurs ont appelé le règne de la Chevalerie.

VIIe siècle avant Jésus-Christ.

Réunion des empires de Babylone et de Ninive. — Commencement de la captivité des Juifs à Babylone. — Extension de la puissance maritime des colonies grecques de l’Asie Mineure. — Les Spartiates triomphent des Messéniens. — Abolition de la royauté dans la plupart des États de la Grèce européenne. — Établissement des Oligarchies. Règne de la Chevalerie. — Les différents genres de poésie, les arts et la philosophie commencent à fleurir chez les Grecs de l’Asie Mineure, de la Sicile et de l’Italie.

697. Mort d’Ezéchias. Avènement de son fils Manassès au trône de Juda. Il détruit dans son royaume le culte du vrai Dieu, et fait mettre à mort le prophète Isaïe.

691. Le Grec Glaucus, de Chio, trouve le premier le moyen de souder le fer.

690. Fondation de Géla, en Sicile, par des Rhodiens et des Cretois.

688. Smyrne, prise par les Colophoniens, est admise dans la ligue Ionienne, où elle prend la place de Myunte.

685. Deuxième guerre de Messénie.

683. Créon, 1er archonte annuel à Athènes.

682. Bataille de Dérac entre les Messéniens et les Spartiates. Aristomène, chef des Messéniens, pénètre dans Sparte.

680. Le poëte athénien Tyrtée ranime le courage des Spartiates défaits dans 3 batailles. — Les Messéniens, trahis une première fois par Aristocrate, roi des Arcadiens, sont vaincus à la bataille des Tranchées et se retirent sur le mont Ira.

Institution des courses de chars à quatre chevaux dans les jeux olympiques.

680-647. Assar-Haddon, fils de Sennachérib, déjà établi par son père vice-roi de Babylone, est reconnu roi à Ninive. Ce prince colonisa complètement l’ancien territoire d’Israël et emmena captif le roi de Juda, Manassès, successeur d’Ezéchias. Il fit aussi des expéditions en Phénicie et en Égypte. Nous ne savons presque rien de son Av. J.-C.


fils, Téglatphalasar, qui n’est guère connu que par l’insurrection de Saos-du-Khin à Babylone. — Sardanapale VI, frère de Téglatphalasar, bâtit un palais magnifique et remporta des victoires sur es Susiens, mais ne put ramener sous sa domination Babylone.

676-627. Ardys, fils et successeur de Gygès, règne en Lydie. Sous son règne, les Cimmériens, fuyant devant les Scythes nomades, se jettent sur l'Asie Mineure et s’emparent de Sardes.

675. Le roi de Juda, Manassès, est emmené captif à Babylone par le roi d'Assyrie Assar-Haddon, mais il est rendu à la liberté un an après. 2e fondation de Cyzique par des Mégariens.

674. Fondation de Chalcédoine par les Mégariens.

673. À l’extrémité S. de l'Italie, Locres est fondée par des Locriens de la Grèce centrale.

671. Alcman, originaire de Sardes en Lydie, compose à Sparte des poésies lyriques dans le dialecte dorien.

Tullus Hostilius, 3e roi de Rome, succède à Numa. Il avait été choisi parmi les Romains.

670. Vers cette époque, les Éthiopiens abandonnent l'Egypte, qui est partagée, suivant Hérodote, en 12 principautés alliées, mais indépendantes, avant que Psammétichus de Sais les réunît en un seul Etat.

668. Les Messéniens, assiégés dans Ira depuis 11 ans, sont forcés de se rendre. Trahis une seconde fois par le roi d'Arcadie, Aristocrate, ils échouent dans le projet de surprendre et de détruire Sparte. — Les Messéniens des villes maritimes se réfugient en Elide, se joignent à ceux qu'Aristomène a conduits en Arcadie et vont s’établir en Sicile, où ils s’emparent de Zancle. qu’ils nomment Messane, tandis que les Messéniens, restés en Grèce, sont réduits à la condition des ilotes.

Abolition de la royauté en Arcadie après le supplice du traître Aristocrate.

667. Guerre des Romains et des Albains. Combat des Horaces et des Curiaces. Soumission d'Albe.

665. Les poètes Archiloque, de Paros, et Simonide, d'Amorgos, se servent du vers ïambique pour composer des satires.

Guerre contre les Fidénates et les Véïens. Trahison de Suflétius, chef des Albains. Son supplice. Destruction d'Albe.

664. Fondation d'Acre et d'Enna par les Syracusains. Lutte maritime entre Corinthe et Corcyre, sa colonie.

662. Fondation de Sélymbrie par les Mégariens.

660. Zaleucus et Charondas donnent des lois, le premier aux Locriens d'Italie, le second aux Catanéens.

657. Fondation de Byzance par des Mégariens.

656-634. Phraorte, fils et successeur de Déjocès, agrandit l’empire des Mèdes, mais est vaincu et tué par le roi d'Assyrie, Assourdanii.

655. Olbia, Niconium, Tyras, colonies de Milet sur les côtes septentrionales du Pont-Euxin.

Cypsélus renverse à Corinthe le gouvernement des prytanes, détruit l’oligarchie des Bacchiades et y substitue son autorité. Démarate, l’un des Bacchiades, va s’établir en Étrurie.

652. Guerre de Tullus Hostilius contre les Sabins. Elle dure 2 ans.

650. Avec l’aide de Grecs Ioniens. et de Cariens. Psamméticus dépouille du pouvoir les autres rois ses collègues et commence la 26e dynastie, qui durera jusqu'en 569. Il permet aux Grecs de former un établissement à Péluse et ouvre ainsi l'Egypte au commerce grec. Le même prince fait instruire dans la langue grecque de très-jeunes Égyptiens, et il se forme ainsi une caste d’inter-


Av. J.-C.


prêtes héréditaires pour conserver entre les deux peuples des rapports permanents. — C’est à cette époque que l’on rapporte l’introduction dans les États grecs du papyrus égyptien, ce qui favorisa la composition des écrits en prose.

Guerre de Tullus Hostilius contre les peuples latins qui dépendaient d'Albe.

648. Fondation d'Himère, en Sicile, par les habitants de Zancle.

647. Assourdanii (appelé aussi Chinaladan et Nabuchodonosor), dernier roi de Ninive, s’empare de Babylone. Ce prince, après avoir triomphé de Phraorte, roi de Médie (634), entreprit de soumettre les contrées du Taurus à l'Egypte, mais il échoua devant Béthulie par le courage de Judith.

645. Casmène fondée en Sicile par les Syracusains.

644. Trêve de Tullus avec les Latins. — 2e guerre contre les Sabins.

642. Amon, fils de Manassès, lui succède au trône de Juda.

640. Josias, fils d'Amon, lui succède sous la tutelle de sa mère Idida. — Le prophète Jérémie.

Naissance de Thaïes, originaire de Phénicie, suivant Hérodote.

Mort de Tullus Hostilius. Ancus Martius, 4e roi de Rome, lui succède. Il avait été choisi parmi les Sabins.

Battus, de Lacédémone, s’établit avec des Théréens dans l’île de Platée, sur les côtes de la Cyrénaïque.

638. Guerre d'Ancus Martius contre les Latins. Elle dure 4 ans.

637. Les Théréens se transportent avec Battus à Aziris en Libye et y demeurent 6 ans.

634-594. Cyaxare, fils et successeur de Phraorte, célèbre par l’invasion des Scythes qui restèrent, dit-on, 28 ans en Médie, par la prise de Ninive, à laquelle il prit part après avoir fait massacrer les Scythes, et enfin par une bataille contre les Lydiens, devenue fameuse à cause de l’éclipsé de soleil qui sépara les combattants et les décida à faire la paix.

633. Fondation par les Milésiens de Tomes, et d'Ister à l’embouchure du fleuve de même nom.

631. Battus quitte Aziris et va fonder Cyrène.

630-586. Mimnerme de Colophon, poëte élégiaque

629. 2e fondation de Sinope par des Milésiens.

628. Fondation de Sélinonte par Mégare-Hybla. 2e colonie de Mégariens à Byzance.

627. Fondation de Lipara, dans la petite île de ce nom.

627-615. Sadyatte règne en Lydie.

627-605. Nabopolassar, gouverneur de Babylone, s’unit avec le roi des Mèdes, Cyaxare, dont il fait, épouser la fille à son fils Nabuchodonosor, s’empare de Ninive, où régnait alors Assourdanii, le Chinaladan des Grecs, et met fin au 2e empire assyrien[3]. — Babylone devient alors la capitale du nouvel empire, dit chaldéo-babylonien, et reçoit beaucoup d’embellissements de Nitocris, épouse de Nabopolassar. Les 2 dernières années de son règne, ce prince s’associe son fils Nabuchodonosor.

625. Fondation d’Épidamne ou Dyrrachium par les Corcyréens.

À Corinthe, Cypsélus a pour successeur, dans la tyrannie, son fils Périandre, l’un des 7 sages de la Grèce et le protecteur d'Arion de Méthymne, Av. J,-C.


joueur de lyre et auteur de dithyrambes. Il épousa la fille du tyran d’Épidaure, Proclès, qui lui-même était gendre du tyran d’Arcadie, Aristocrate. Il prendra Èpidaure.

Lois sanguinaires de Dracon, destinées à rétablir la paix dans Athènes que déchiraient les factions.

620. Théagènes, devenu chef de la faction populaire, usuipe la tyrannie à Mégare, après avoir détruit l’oligarchie.

617. Néchao succède à Psamméticus. Il crée en Égypte une grande puissance maritime, fait travailler au canal de communication entre le Nil et la mer Rouge, et charge des navigateurs phéniciens d’exécuter le périple de l’Afrique.

Guerre d’Ancus Martius contre les Véiens. Elle dure 2 ans.

616. Guerre d’Ancus Martius contre les Sabins.

615-558. En Lydie, règne d’Alyatte, qui chassera les Cimmériens de l’Asie Mineure.

615. Avènement de l’Étrusque Tarquin l’Ancien, 5e roi de Rome.

613. Commencement de la guerre de Tarquin contre les Latins.

612. Tentative infructueuse de Cylon à Athènes pour rétablir la royauté. Massacre de ses partisans au pied de l’autel des Euménides.

611-592. Sapho de Lesbos, femme poëte.

609. Josias, roi de Juda, est défait à Mageddo par Néchao, roi d’Égypte, qui entre dans l’Assyrie, s’empare de Carchemis et d’autres places appartenant à Nabopolassar. — Avènement de Joachas, fils de Josias. — Prise de Jérusalem par Néchao, qui emmène en captivité Joachas et lui donne pour successeur son frère Ëiiacim ou Joachim.

608. Naissance de Pythagore, de Samos, qui vécut 98 ans.

Les Léontins sont le premier peuple grec de Sicile qui obéisse à un tyran, Panétius. Stésichore d’Himère, en Sicile, poète lyrique.

606. Nabuchodonosor II, associé par son père au gouvernement, triomphe de Néchao à Circesium, puis attaque le roi de Juda Joachim, parce qu’il avait pris parti pour l’Égypte contre l’Assyrie. Jérusalem se rachète, mais une partie du peuple est emmenée à Babylone. Commencement des 70 ans de captivité. Vains avertissements du prophète Jérémie.

Guerre entre les Mityléniens de Lesbos et Athènes au sujet de plusieurs places de la Troade et du promontoire de Sigée. — Lâcheté du poète lesbien Alcée dans la bataille. Combat singulier de Pittacus contre le général d’Athènes Phrynon ; médiation de Périandre, tyran de Corinthe.

604. 1re guerre sacrée décidée par le conseil amphictyonique contre les Cirrheens de la Phocide, qui ont labouré les champs consacrés à Apollon. Elle durera 10 ans. Solon y prend part.

601. Révolte de Joachim contre Nabuchodonosor II. » Prédictions de Jérémie.

Psamméticus (le Psammis d’Hérodote), fils de Néchao, lui succède en Égypte.

600 Vers cette époque, on commence, aux frais de toute l’Asie, le temple d’Êphèse, consacré à Diane. Commencé d’abord par l’architecte grec Chersiphron, il ne sera achevé que 220 ans après.

1er établissement des Phocéens à Marseille.

Fondation de Périnthe sur la Propontide, probablement par les Samiens.

Abolition de la royauté à Sicyone.

Les Athéniens, sous la conduite de Solon, reprennent Salamine sur les Mégariens.

Destruction de Smyrne par les Lydiens.


Av. J.-C.

Bataille de Sagra : défaite des Crotoniates par les Locriens.

Fin de la guerre de Tarquin l’Ancien contre les Latins.

VIe siècle avant Jésus-Christ.

Prépondérance des Perses dans la haute Asie. — Fin dé la captivité de Babylone, — Décadence des colonies grecques de l’Asie Mineure. — Puissance des Lydiens. — Renaissance de la civilisation dans la Grèce européenne. — Les Tyrannies remplacent les Oligarchies dans presque toutes les cités. — État florissant des colonies grecques de la Sicile et de l’Italie. — A Rome, abolition de la royauté ; fondation de la République.

599. 1re guerre de Tarquin l’Ancien contre les Sabins. Elle dure 2 ans. Fondation de Camarine par les Syracusains

598. 2e prise de Jérusalem par les Babyloniens ; Joachim est mis à mort. Joachim ou Jéchonias, fils de Joachim, lui succède. Nabuchodonosor le fait prisonnier et l’emmène à Babylone avec un grand nombre de captifs, parmi lesquels le célèbre prophète Ezéchiel.

597. Nabuchodonosor établit roi de Judée Mathanias, oncle paternel de Joachim, et change le nom de ce prince en celui de Sédécias.

Bataille entre Alyatte, roi de Lydie, et Cyaxare, roi des Mèdes. Cette bataille est célèbre par l’éclipsé qui sépara les combattants et amena la paix entre les deux pays. Cette éclipse avait été prédite par Thaïes.

Commencement de la guerre des Etrusques contre Tarquin. Elle dure 9 ans.

596. Athènes est purifiée par Épiménide du crime des Alcméonides.

595. Apriès, roi d’Égypte. Il fait la guerre aux Tyriens et leur enlève Sidon. Alcée et Erinna, amie de Sapho, fleurissent.

594. Archontat de Solon ; il donne des lois à Athènes.

589. A Mitylène, dans l’île de Lesbos, Pittacus reçoit le gouvernement pour 10 ans, malgré le poète Alcée.

Invasion de la haute Italie par les Gaulois, sous la conduite de Bellovèse.

587. Destruction du temple de Jérusalem par Nabuchodonosor II. Fin du royaume de Juda. Le roi Sédécias est emmené en captivité à Babylone avec tout le peuple. Derniers chants de Jérémie. Deux prophètes se rendent célèbres durant la captivité, Ezéchiel et Daniel.

Commencement de la seconde guerre des Sabins contre Tarquin ; elle dure 5 ans et se termine par la soumission de ce peuple.

586. Institution des jeux pythiques.

585. Mort de Périandre, tyran de Corinthe.

582. Fondation d’Agrigente par les habitants de Géla.

581. Fin de la puissance des Cypsélides à Corinthe, avec Psamméticus, petit-fils de Périandre. Établissement de l’oligarchie.

580. Pittacus abdique la tyrannie à Mitylène.

579. Fondation de Lipara par des habitants de Cnide.

578. Meurtre de Tarquin l’Ancien par les fils d’Ancus Martius. — Avènement de l’Étrusque Servius Tullius, 6e roi de Rome. Cens ou dénombrement de la cité. Division du peuple en 6 classes, et répartition des citoyens suivant leur fortune ; impôts proportionnels à la fortune et à l’exercice des droits politiques.

572. Fables écrites en grec par Ésope, esclave originaire de Mésymbrie, en Thrace, mais qui resta longtemps à Samos. Av. J.-C.

571. Commencement de la guerre de Servius contre les Etrusques. Elle dure 20 ans.

570. Susarion de Mégare, auquel on fait remonter les premiers essais de la comédie.

Solon visitant l'Asie Mineure est reçu en Lydie par le jeune Crésus. Solon ira en Égypte, en Chypre, etc.

A Agrigente, Phalaris exerce la tyrannie pendant 16 ou 30 ans.

569. Révolte des Egyptiens contre Apriès, qui avait été défait par les Cyrénéens. Fin de la 26 s dynastie. — Avènement d'Amasis. Ce prince épouse une fille de Psamméticus II, attire de Péluse à Memphis la colonie grecque établie par Psamméticus I, et forme un nouvel établissement à Naucratis. Il fonda aussi à Sais un célèbre édifice consacré à la divinité Neith.

566. Les Spartiates triomphent des Arcadiens Tégéates. — Institution des grandes Panathénées, à Athènes, en l’honneur de Minerve. Elles seront célébrées la 3e année de chaque olympiade.

565. A Athènes, factions de Lycurgue, de Mégaclès, de Pisistrate.

564. Fondation d'Alalie dans l’île de Corse par les Phocéens.

563. Fondation d'Amisus par les Phocéens.

562. Fondation d'Héraclée sur le Pont-Euxin.

561. Mort de Nabuchodonosor II. Son fils Evilmérodach rend la liberté à Jéchonias, captif depuis 37 ans. Ce prince est le Balthasar de Daniel. Il fut tué non par les Perses, mais par son beaupère, gendre de Nabuchodonosor et Mède de naissance. Nous voyons dans le livre de Daniel que le meurtrier se nommait Darius, mais il portait à Babylone le nom chaldéen de Nériglissor.

560. Pisistrate s’empare de l’autorité à Athènes en s’appuyant sur la multitude.

559. Astyage, roi de Médie, est renversé par son petit- fils, le Perse Cyrus. Les Perses substituent leur pouvoir à celui des Mèdes.

Mort de Solon à Athènes, après avoir essayé vainement de s’opposer aux projets de Pisistrate. Occupation de la Chersonèse par Miltiade, fils de Cypsélus.

Pisistrate est chassé d'Athènes par Lycurgue et Mégaclès.

558. Avènement de Crésus au trône de Lydie. Sous ce prince la monarchie lydienne comprenait tout le pays entre l'Hellespont, le Pont-Euxin, le fleuve Halys et le mont Taurus, à l’exception de la Lycie.

556. Pisistrate est rappelé à Athènes par Mégaclès, qui l’oppose à Lycurgue.

555-538. Nabonid, roi de Babylone.

552. Pisistrate est chassé de nouveau d'Athènes par Mégaclès, dont il avait épousé et outragé la fille.

547. Mort vers cette époque d'Anaximandre de Milet, disciple de Thaïes. lia construit une sphère et tracé la lre mappemonde connue. C’est à Anaximandre ou à son disciple Anaximène que l’on rapporte le premier emploi des gnomons ou cadrans solaires, empruntés sans doute aux Assyriens.

545. Fondation de Panticapée, d'Odessus, de Théodosie et de Phanagorée sur la côte méridionale du Pont-Euxin par les Milésiens.

544. Prise de Sardes par Cyrus après une victoire remportée sur Crésus dans une vaste plaine découverte au confluent de l'Hyllus et de l'Hermus, en avant de Sardes[4]. Fin de l’empire lydien.


Av. J.-C.


Conquête de l'Asie Mineure par Harpagus (544-536). Les Grecs de Téos et de Phocée préfèrent abandonner leur patrie plutôt que de subir la loi des Perses. Les Téïens passent en Thrace, où ils fondent la ville d'Abdères, et les Phocéens dans l’île de Corse, où ils restent jusqu'en 535.

Combat de 300 Spartiates contre 300 Argiens. Défaite des Argiens. Cession aux Spartiates de Thyrée et de la Cynurie, que les deux peuples se disputaient depuis plusieurs siècles. Théognis de Mégare, poète gnomique.

543. Développement de la puissance de Carthage. Traité conclu avec Cyrène, par lequel elle possède tout le territoire compris entre les Syrtes.

541. Les Carthaginois pénètrent en Sicile, où ils font des conquêtes importantes ;, sous la conduite de Malée, premier suffète connu.

538. Prise de Babylone par Cyrus. Fin du royaume babylonien. — Soumission volontaire des Phéniciens.

536. Édit de Cyrus qui termine la captivité des Juifs à Babylone et leur permet de retourner dans leur patrie. 42,360 Juifs seulement abandonnent Babylone et retournent à Jérusalem, sous la conduite de Jésus, fils de Josedec, et de Zorobabel, fils de Salathiel. — Apogée de la puissance de Cyrus. Nouvelle organisation de l’empire qui est divisé en 120 satrapies.

Pisistrate ressaisit l’autorité à Athènes. État florissant de cette ville sous sa domination.

535. Après une désastreuse bataille navale livrée aux Étrusques et aux Carthaginois, les Phocéens se retirent les uns à Rhégium, les autres à Marseille, qu’ils agrandissent.

A Athènes, premières tragédies de Thespis.

534. Mort de Servius Tullius assassiné par les émissaires de l'Etrusque Tarquin, son gendre.

Avènement de Tarquin le Superbe, 7e roi de Rome.

Les Juifs jettent les fondements du temple de Jérusalem, dont la construction est suspendue 16 ans par les intrigues des Samaritains.

532. Polycrate, allié d'Amasis, s’empare du pouvoir à Samos. Il est contemporain du philosophe Pythagore, de Samos, et du poëte Anacréon, de Téos.

530. Malée est banni.de Carthage pour avoir été défait en Sardaigne, mais il s’attache l’armée et s’empare de Carthage, où il essaye d’établir la tyrannie ; il est renversé peu de temps après.

Mort de Cyrus tué dans une guerre contre les Massagèles ou les Derbices. Cambyse, l’aîné de ses deux fils, lui succède. Le second, Tanaoxare ou Smerdis, obtient en partage le gouvernement de l'Arménie, de la Médie et du pays des Cadusiens.

528. Mort de Pisistrate. Ses fils Hipparque et Hippias qui lui succèdent imitent la modération de leur père, embellissent Athènes, favorisent les sciences et les arts.

526. Mort d'Amasis, roi d’Égypte. Son fils Psamménit lui succède.

525. Conquête de l’Égypte par Cambyse, roi de Perse.

Guerre des Lacédémoniens et de Polycrate de Samos. »

Les poètes Anacréon et Simonide, de Céos, viennent' à Athènes.

522. Mort de Polycrate de Samos, mis en croix par l’ordre d'Orétès, gouverneur de Sardes.

Cambyse échoue dans une expédition contre les Éthiopiens. Ses cruautés en Égypte. Il fait mettre à mort son frère Smerdis. Il meurt à Agbatane, en Syrie. Les Mages s’emparent du pouvoir et placent l’un d’eux sur le trône, le faux Smerdis. Av. J.-C.

521. Complot de sept seigneurs perses contre la faction mède des Mages. Massacre des Mages et de Smerdis. Une fête annuelle fut établie pour célébrer ce massacre, et on l’observait encore au siècle suivant. Élévation au trône de Darius Ier, fils d'Hystaspe : nouvelle dynastie. Ce prince est peut-être le même qui est désigné dans l’Écriture sous le nom d'Assuérus. — L’empire perse est divisé par Darius en vingt satrapies.

520. Les Perses donnent Samos à Syloson, frère de Polycrate.

Hécatée de Milet, le plus ancien historien grec. — Pythagore de Samos s’établit dans la grande Grèce.

519. Les Platéens se placent eux-mêmes sous la protection d'Athènes.

518. Les Juifs encouragés par les prophètes Aggée et Zacharie reprennent la construction du temple. Darius casse l’édit du mage Smerdis, qui s’y était opposé.

515. Miltiade, fils de Cimon, s’affermit dans la Chersonèse.

514. Hipparque est tué par Harmodius et Aristogiton, pendant la fête des grandes Panathénées.

Victoire de Cléomène, roi de Sparte, sur les Argiens ; belle défense d'Argos par Télésilla.

513. Prise de Babylone révoltée par Darius Ier, après un siège de 18 mois. Cet événement n’est qu’un épisode des nombreuses révoltes qui éclatèrent dans l’empire après la chute du faux Smerdis et qui nous ont été révélées par la fameuse inscription de Behisloun.

512. Darius charge le Grec Scylax de parcourir le bassin de l'Indus.

511. Phrynichus, poëte tragique d'Athènes, disciple de Thespis, introduisit le premier sur la scène tragique les sujets contemporains et les personnages de femme. Il fleurit jusque vers l’an 476. On cite parmi ses tragédies : La Prise de Milet.

510. Hippias, haï des Athéniens à cause de sa tyrannie, est chassé et se retire à la cour du roi de Perse.

Conjuration de Cylon de Crotone contre les Pythagoriciens.

509. Destruction de Sybaris par les Crotoniates que commandait le célèbre athlète Milon.

Rivalité de Clisthène et d'Isagoras à Athènes. Clisthène change la constitution de cette ville, porte le nombre des tribus de 4 à 10, celui des sénateurs de 400 à 500, et donne le droit de cité aux habitants des bourgs qu’il met dans les tribus. — Établissement de l’ostracisme.

Siège d'Ardée par Tarquin le Superbe. Attentat de son fils Sextus sur Lucrèce, femme de Tarquin Collatin. Expulsion de Tarquin le Superbe. Abolition du gouvernement monarchique et établissement de la république. Brutus et Tarquin Collatin sont les deux premiers consuls.

Brutus condamne à mort ses fils convaincus d’avoir conspiré pour ouvrir les portes de Rome à Tarquin. Abdication du consul Tarquin Collatin devenu odieux au peuple par son nom et son opposition au supplice de ses neveux, complices des fils de Brutus. Il est remplacé par Valérius Publicola qui fait passer les lois suivantes : 1° la candidature au consulat est rendue libre ; 2° la peine de mort est portée contre celui qui aspirera à la tyrannie ; 3° la faculté de l’appel au peuple est accordée à tout citoyen contre lequel aura été rendu un jugement portant la peine de mort, du fouet ou même d’une simple amende.

Guerre des Romains contre les Véïens et les Tarquiniens alliés de Tarquin. Brutus et Aruns, fils de Tarquin, succombent dans un combat singulier.


Av. J.-C.

1er traité entre les Romains et les Carthaginois. — A la même époque, ces derniers s’emparent de Panorme, en Sicile, et fondent Lilybée.

508. Isagoras, soutenu par Cléomène, roi de Sparte, expulse Clisthène d'Athènes, mais ayant tenté de renverser le Sénat, il est à son tour expulsé.

Expédition de Darius contre les Scythes, au delà du Danube, qu’il passe près de l’embouchure, mais il ne peut atteindre ses ennemis et repasse le Danube sur un pont dont il avait confié la garde aux Grecs qui l’avaient construit.

Seconde guerre pour rétablir Tarquin. Porsenna. Les Romains vaincus au pied du Janicule. Horatius Coclès.

507. Les Athéniens repoussent les efforts des Spartiates, des Béotiens, des Chalcidiens,des Ëginètes, coalisés contre eux, chassent de l'Attique les Spartiates et leur roi Cléomène qui soutenaient Isagoras, défont les Béotiens, se vengent des Chalcidiens, font la conquête de l’île d'Eubée et y envoient une colonie de 4000 hommes.

Mucius Scævola essaye d’assassiner Porsenna, qui traite avec les Romains. Aventure de Clélie.

506. Soumission de Périnthe, d’une partie de la Thrace et des Péoniens par Mégabyse, général de Darius.

Miltiade soumet les Cyclades. Guerre d'Athènes contre les Ëginètes. Construction d’une flotte avec le produit des mines du Laurium, par le conseil de Thémistocle.

505-499. 3e guerre pour rétablir les Tarquins, elle est faite contre les Sabins.

503. Vers cette époque, philosophes célèbres : Heraclite d’Éphèse, de l’école d'Ionie, Parménide d’Élée, disciple de Xénophane de Colophon et maître d'Empédocle et de Zénon d’Élée.

Aristagoras, avec l’appui du satrape Artapherne, tente de rétablir dans Naxos quelques nobles chassés par le parti populaire. Rivalité d' Aristagoras et du Perse Mégabate qui fait échouer l’entreprise. Aristagoras redoutant la colère de Darius se rend indépendant des Perses et fait révolter l'Ionie.

501. Aristagoras sollicite des secours de Sparte et d'Athènes ; repoussé par Cléomène, roi de Sparte, il entraîne dans son parti les Athéniens et les Érétriens qui lui fournissent des navires.

Épicharme, premier poëte comique grec en Sicile.

Vers cette époque, la révolution démocratique qui se préparait depuis longtemps en Grèce s’accomplit enfin. Dans presque toutes les villes de la péninsule, la tyrannie fut abolie et le gouvernement démocratique s’établit, surtout dans les États arcadiens, achéens, ioniens, arnéens, c’est-à-dire dans une partie du Péloponnèse et de la Grèce centrale. L’aristocratie ou l’oligarchie prévalut dans les États doriens et thessaliens, c’est-à-dire dans l’autre partie du Péloponnèse et dans une partie considérable de la Thessalie.

Ve siècle avant Jésus-Christ.

(siècle de Périclès.)

Guerres Médiques. — Prépondérance d'Athènes. — Rivalité de Sparte et d'Athènes. — Guerre du Péloponnèse. — Prépondérance de Sparte. — État florissant des lettres et des arts en Grèce. — A Rome, lutte des patriciens et des plébéiens. — Les Décemvirs.

499. Incendie de Sardes par les Ioniens. lre année de la guerre d'Ionie.

498. Eschyle, à 25 ans, commence à faire représenter des tragédies.

4e guerre en faveur de Tarquin. Les Latins sont défaits par T. Lartius, 1er dictateur. Av. J.-C.

497. La plupart des cités grecques de l’Asie Mineure ayant été contraintes de se soumettre aux Perses, Aristagoras s’enfuit en Thrace où il périt au siège d’une ville nommée plus tard Amphipolis.

496. Histiée de Milet, qui avait pris part secrètement à la révolte d’Ionie, tente en vain de prendre le commandement général des troupes de la confédération ; les Milésiens s’y opposent les armes à la main.

Victoire du dictateur A. Postumius, au lac Régille, sur les Latins qui font la paix.

495. 5e guerre pour rétablir les Tarquins. Les Volsques. Les plébéiens, accablés de dettes, refusent de s’enrôler, mais le consul Servilius parvient à les entraîner et bat les Volsques. Appius Claudius, collègue de Servilius, empêche l’exécution des promesses que ce dernier avait faites au peuple.

494. La trahison des Samiens cause la défaite de la flotte ionienne par celle des Perses, près de l’île de Lada. Prise de Milet, dont les habitants sont transportés à l’embouchure du Tigre. — Histiée défait par le Perse Harpage est fait prisonnier et mis à mort.

Victoires des Romains sur les Sabins, les Eques et les Volsques, sous la conduite de Manius Valerius, dictateur. — Mort de Tarquin le Superbe chez le tyran Aristodème, à Cumes.

493. Les plébéiens, mécontents des patriciens qui avaient encore refusé d’exécuter les promesses du dernier dictateur, se retirent sur le mont Sacré. Ménénius Agrippa réconcilie le peuple et le Sénat. Création du tribunat, charge plébéienne, élective, annuelle. Il y aura deux, puis cinq, puis dix tribuns. Veto tribunitien.

Défaite des Volsques par le consul Postumius Cominius ; prise de Corioles ; bravoure du jeune Marcius au siège de cette ville ; il reçoit le surnom de Coriolan.

492. Mardonius, gendre de Darius, reçoit le commandement de forces considérables de terre et de mer, dépose dans toute l’Ionie les tyrans des villes et y établit la démocratie, soumet les Thasiens, perd une partie de sa flotte par une tempête près du mont Athos, puis subjugue une partie de la Macédoine, mais il est surpris par les Bryges, tribu de Thraces, et perd une partie de son armée.

491. Darius envoie en Grèce des hérauts pour demander la soumission de toutes les villes. Athènes et Sparte les mettent à mort. Guerre d’Athènes et d’Egine. Avènement de Gélon, tyran de Géla. Exil de Coriolan, devenu odieux au peuple pour s’être opposé, durant une famine, à ce qu’on diminuât le prix du blé.

490. Datis de Médie et Artaphernes remplacent Mardonius dans le commandement des forces de la Perse. Ils s’emparent d’Erétrie et débarquent en Attique, guidés par le Grec Hippias. — Bataille de Marathon, où, sous la conduite de Miltiade, qui avait abandonné la Chersonèse de Thrace depuis 3 ans, les Athéniens et les Platéens, au nombre de 11000, mettent en fuite plus de 100000 Perses.

Miltiade échoue devant Paros et est condamné à une amende. Crédit de Thémistocle.

488. Guerre des Romains contre les Volsques commandés par Coriolan, qui assiège Rome et ne cède qu’aux prières de sa mère Véturie et de sa femme Volumnie. Théron, tyran d’Agrigente.

487. 2e guerre des Romains contre les Volsques. — Guerre contre les Herniques.

486. Révolte de l’Égypte contre les Perses.


Av. J.-C.

La première loi agraire est présentée par un patricien consulaire, Spurius Cassius. Elle avait pour objet le partage, entre les pauvres, des terres conquises, et appartenant par conséquent à l’État, mais usurpées par les grands. Les riches font précipiter Spurius Cassius du haut de la roche Tarpéienne. — Paix conclue par les Romains avec les Èques, les Volsques et les Herniques.

485. Gélon se rend maître de Syracuse et cède Géla à son frère Hiéron. En Perse, Xerxès succède à son père Darius Ier.

484. Soumission de l’Egypte par les Perses.

Thémistocle, qui avait succédé à Miltiade dans le commandement de la flotte, achève la soumission des îles de la mer Egée et défait les Ëginètes et les Corcyréens. Commencement de la puissance maritime d’Athènes.

483. L’Athénien Aristide le Juste est banni par l’ostracisme.

482-480. Guerre des Romains contre les Étrusques. Bataille de Veïes.

481. Xerxès, excité par Démarate, roi de Sparte, chassé de sa patrie, par les Aleuades, princes de la Thessalie, par les Pisistratides, par Mardonius enfin, se dispose, malgré les conseils de son oncle Artaban, à faire une invasion en Grèce.

480. Xerxès part de Sardes et se dirige vers la Grèce, avec une armée de 3 000 000 d’hommes et une flotte de 1207 galères. — Passage de l’Hellespont. Sacrifices sur les bords du Strymon, en Thrace. Soumission de la plupart des tribus de la Thessalie. Les peuples de la Béotie, à l’exception des habitants de Thespies et de Platée, s’allient avec les Perses. Les Corcyréens et les Argiens, les Cretois, Gélon de Syracuse et les Grecs des îles de la mer Egée refusent leurs secours ; la confédération des Grecs se trouve ainsi réduite aux Athéniens, aux Spartiates, aux Locriens, aux Phocidiens, aux Thespiens, aux Platéens, aux Corinthiens, aux villes de Tégée, de Mantinée, d’Orchomène, et à quelques autres États moins considérables. — Le commandement général est déféré aux Lacédémoniens.

Léonidas, roi de Sparte, avec 7000 hommes, arrête plusieurs jours, au défilé des Thermopyles, l’armée innombrable de Xerxès. — La flotte persane est repoussée par la flotte grecque, près du promontoire d’Artémisium. — Ravages de Xerxès dans la Béotie et dans l’Attique, dont les habitants se réfugient à Trézène, Égine et Salamine.

Bataille de Salamine. La flotte des Grecs, dirigée par Thémistocle, triomphe de la flotte des Perses, qu’elle a attirée dans le détroit formé par l’île de Salamine et l’Attique. — Xerxès prend la fuite, laissant Mardonius en Grèce, avec 300 000 hommes.

Les Carthaginois, alliés de Xerxès, attaquent les Grecs de la Sicile et de l’Italie ; mais Gélon, tyran de Syracuse, s’allie avec Théron, tyran d’Agrigente, et leur fait éprouver, à Himère, une défaite sanglante, le même jour où les Grecs triomphaient à Salamine. Dans le traité conclu avec les Carthaginois, Gélon leur impose pour condition de ne plus immoler de victimes humaines. Vers ce temps florissait à Thèbes le grand poète lyrique Pindare, né en 522.

479. Mardonius est vaincu à Platée, en Béotie, par les Grecs, que commandait le roi de Sparte Pausanias. Dans le même temps, les Perses sont vaincus en Asie même, à Mycale, sur le territoire ionien, en face de l’île de Samos, par l’Athénien Xanthippe, père de Périclès, et par le roi de Sparte, Léothychidès. — Les Athéniens, malgré la retraite des Spartiates et des Péloponnésiens, s’emparent de Sestos et de la Chersonèse de Thrace Av. J.-C.


et rendent la liberté à toutes les cités grecques de l'Asie Mineure.

Mort vers ce temps, en Chine, de Confucius, dont les doctrines constituent encore les croyances religieuses de la classe des lettrés.

478. Les Athéniens, par les conseils de Thémistocle, relèvent leurs murs et fortifient le port du Pirée. — Établissement d'un trésor commun des républiques grecques alliées à Délos.

477. Les Athéniens et les Spartiates s'emparent de Cypre et de Byzance. Pausanias, soupçonné de s'entendre avec les Perses, est dépouillé du commandement de la flotte, et remplacé par Cimon et Aristide, qui avait été rappelé de l'exil après Salamine. Les alliés, malgré les réclamations de Sparte, consentent, pour la première fois, à reconnaître les Athéniens pour chefs de la confédération générale.

Aristide fait rendre un décret par lequel les fonctions les plus élevées, même celles d'Archonte, sont accessibles aux dernières classes du peuple.

Les 306 Fabiens, surpris par les Véiens sur les bords du fleuve Crémère, périssent tous, dit-on, à l'exception d'un seul.

476. Prise d'Éion, en Thrace,pr ès de l'embouchure du Strymon, par Cimon, fils de Miltiade. — Suivant l'ordre de la Pythie, les restes du roi Thésée sont rapportés de l'île de Scyros à Athènes.

Les tribuns accusent le consul Ménénius de n'avoir pas secouru les Fabiens. Il se laisse mourir de faim. C'est peut-être à cette époque qu'il faut rapporter le droit que s'arrogèrent les tribuns de convoquer le peuple.

Éruption de l'Etna, première dont l'histoire fasse mention.

474. Trêve de 40 ans, conclue par les Romains avec les Étrusques de Véies.

Hiéron de Syracuse défend la ville de Cumes contre les Étrusmes, qui sont vaincus dans une bataille, chantée par Pindare.

473. Le tribun Génucius, qui avait accusé devant le peuple les consuls Furius et Manlius au sujet de la loi agraire, est assassiné par les grands.

472. Mort de Théron, tyran d'Agrigente. Son fils Thrasydéus n'exerce pas un an le pouvoir, et les Agrigentins rétablissent le gouvernement républicain.

Eschyle, poète athénien, donne sa tragédie des Perses.

Tribunat de Publilius Voléro, qui demande que les tribuns soient élus dans des comices par tribus. Le Sénat repousse cette demande.

471. Exil de Thémistocle, qui se retire à Argos.

Voléro est réélu, et son collègue Lœtorius ajoute à la proposition de l'année précédente que les édiles plébéiens seront nommés aussi par les tribus, qui pourront désormais connaître des affaires générales de l'État, c'est-à-dire faire des plébiscites. — Consulat d'Appius Claudius. — Lutte sur la place publique entre Laetorius -et Appius. — Le peuple s'empare du Capitale et force le Sénat à accepter la demande des tribuns. — Loi Icilia qui défend d'interrompre un tribun.

Bacchylide d'Iulis, dans l'île de Céos, neveu de Simonide, poète lyrique florissait.

470. Dans une guerre contre les Volsques, les soldats se laissent vaincre en haine d'Appius Claudius, mais le consul Q. Capitolinus triomphe des Êques et rentre à Rome avec le surnom de Père des soldats. — Appius Claudius est accusé devant le peuple par les tribuns ; il se laisse mourir volontairement.

469. Périclès commence à prendre part aux affaires publiques.


Av. J.-C.

1re victoire tragique du poëte athénien Sophocle.

468. Bataille gagnée par Quinctius Capitolinus sur les Volsques ; il s'empare d'Antium, qui donne aux Romains une marine marchande.

467. Mort d'Hiéron, tyran de Syracuse. Son frère Thrasybule lui succède. Au bout d'un an, il est renversé. Syracuse se gouvernera pendant 60 ans en république.

Pausanias, qui entretenait des relations avec les Perses, communique ses projets à Thémistocle, mais sa trahison est découverte et il est condamné à mort. — Thémistocle, accusé d'avoir pris part à la conspiration de Pausanias, quitte Argos et se retire d'abord à Corcyre, puis chez Admète, roi des Molosses. Il passera en Perse où il mourra.

466. Les villes de Carystos et de Naxos, membres de la confédération maritime, qui se sont refusées à remplir les obligations imposées à tous les alliés, sont attaquées, prises et réduites à la condition des villes sujettes des Athéniens.

Double victoire remportée par Cimon sur les Perses, en un seul jour, l'une sur mer, l'autre sur les bords de l'Eurymédon.

465. Révolte de Thasos contre Athènes.

Colonie de 10 000 Athéniens, fondée près de l'embouchure du Strymon, à Amphipolis ; elle est dispersée par les Thraces.

Xerxès est assassiné par Artaban. — Artaxerxès Longue-Main, 3e fils de Xerxès, arrive au trône de Perse. Il reçoit à sa cour Thémistocle.

464. Tremblement de terre à Sparte. — Révolte des ilotes et des Messéniens.

Les Volsques Ecétrans, unis aux Èques, continuent la guerre. — Le consul Furius assiégé dans son camp. — Le Sénat investit alors, pour la première fois, l'autre consul Posthumius d'une puissance dictatoriale par la formule : « Caveat consul, ne quid detrimenti respublica capiat. »

463. Soumission de Thasos par les Athéniens. — Les alliés, fatigués de la guerre, refusent d'y prendre part plus longtemps. Cimon leur laisse leurs matelots et leurs soldats, mais prend leurs galères, augmente leur contribution en argent et les rend ainsi tributaires d'alliés qu'ils étaient.

461. Exil de Cimon, qui avait conduit aux Lacédémoniens un secours que ceux-ci refusent. — Influence croissante de Périclès. Vers cette époque, un décret, proposé par un ami de Périclès. Éphialte, avait diminué la puissance et l'autorité de l'aréopage. — Le trésor des alliés est transporté de Délos à Athènes et sert aux embellissements de cette ville.

Proposition du tribun Térentillus Arsa, qui demande que 10 hommes soient nommés pour rédiger et publier un code de lois.

Confédération des villes Achéennes de la grande Grèce, sous la présidence de Crotone.

460. Inarus, roi de Libye, se met à la tête des Égyptiens, révoltés contre les Perses.

Le Sabin Herdonius s'empare du Capitole, qu'il perd bientôt après. — Q. Caeson, fils de Cincinnatus et chef de l'opposition patricienne, accusé d'avoir pris part à l'entreprise d'Herdonius, est forcé de s'exiler en Étrurie.

458. Cincinnatus, 4e dictateur, vainqueur des Êques.

La 7e année de son règne, le roi de Perse, Artaxerxès Longue-Main permet à Esdras, descendant d'Aaron, d'emmener en Judée tous ceux de sa nation qui étaient restés éloignés de leur patrie.

457. Guerre entre Athènes et Corinthe. — Expédition des Lacédémoniens en Doride, pour établir leur influence dans la Grèce centrale. A leur retour, ils sont arrêtés par les Athéniens, qui avaient occupé les défilés de l'Isthme. — Bataille de Tanagre Av. J.-C.


entre les Athéniens d’un côté, et les Thébains et les Spartiates de l’autre. — Les Spartiates, vainqueurs, rentrent dans le Péloponnèse.

456. Rappel de Cimon, sur la proposition de Périclès. — Victoire des Athéniens sur les Béotiens, près d'Œnophyte. Ils réduisent, sous leur puissance, la Béotie et la Phocide, et détruisent les murs de Tanagre et ceux des villes de la Locride. — Les Éginètes se soumettent aux Athéniens.

455. Inarus est mis en croix. — Fin de la guerre d'Egypte. — Un chef national, Amyrtéus, continue de se maintenir contre les Perses dans la région des marais.

Fin de la 3e guerre de Messénie. — Les Athéniens recueillent les ilotes et les Messéniens fugitifs et les établissent à Naupacte.

Tolmide, général athénien, ravagé la Laconie, enlève Chalcis aux Corinthiens et défait les Sicyoniens, mais les Athéniens échouent dans leur tentative de rétablir sur son trône Oreste, fils d’Échécratide, roi thessalien.

454. Les Athéniens, sous la conduite de Périclès, font une expédition contre les Sicyoniens et tentent, mais vainement, de s’emparer d'Œnea, ville d'Acarnanie. Périclès promène ensuite sa flotte sur toutes les mers voisines, pénètre jusqu'au royaume de Pont et affermit la domination athénienne dans la Chersonèse de Thrace.

Le tribun Icilius obtient que les terres du domaine public sur l'Aventin soient distribuées au peuple. Il fait accepter cette loi par les tribus, force les consuls à la porter au Sénat et obtient même de l’y défendre. De cette innovation sortit le droit pour les tribuns de convoquer le Sénat et d’y parler.

453. Le tribun Siccius Dentatus ayant fait condamner deux consuls à l’amende, le Sénat comprend enfin qu’il faut renoncer à une opposition inutile et accepte la proposition Térentilla. Des commissaires iront recueillir les meilleures lois des Grecs, pour faciliter la réforme de la législation romaine.

452. 1re tragédie du poëte athénien Euripide, né en 480.

Vers cette époque florissait le poëte Cratinus d'Athènes, qui composa 21 comédies et remporta 9 prix.

451. Les Sicules, commandés par Deucétius, tentent, en vain, à la faveur des troubles de Syracuse, de relever leur domination et de chasser les Grecs de la Sicile. — Puissance de Syracuse.

450. Paix de 5 ans conclue entre les Athéniens et les Péloponnésiens, par l’entremise de Cimon.

Le philosophe Anaxagore quitte Athènes, où il a vécu 30 ans et où il a eu pour disciples Euripide, Périclès et Archélaüs, le premier philosophe athénien qui enseigna à Athènes et un des maîtres de Socrate. — Antiphon, orateur athénien, maître de Thucydide, florissait.

A Rome, dix magistrats, tous patriciens, sont investis, par élection, d’un pouvoir illimité pour faire des lois. Toutes les autres magistratures sont suspendues, même le tribunat. Les décemvirs présentent 10 tables de lois, et en même temps ils annoncent que pour compléter le code il y manque encore deux tables. — Nomination de nouveaux décemvirs, parmi lesquels Appius Claudius a l’adresse de se maintenir.

449. Victoires des Athéniens, commandés par Cimon, sur les Phéniciens et les Ciliciens, à Salamine en Chypre, et l’armée du Perse Mégabyze, en Cilicie. — Mort de Cimon, qui avait été blessé au siège de Salamine, après avoir imposé à la Perse le traité qui porte son, nom, et par lequel toutes les villes grecques de l'Asie recouvraient leur li-


Av. J.-C.


berté, et défense était faite à tout navire de guerre perse de naviguer depuis le Pont-Euxin jusqu'aux côtes de la Pamphylie, ni aux troupes du grand roi d’approcher de ces mers, à trois jours de marche.

448. Seconde guerre sacrée. Les Athéniens rétablissent dans l’intendance du temple de Delphes les Phocidiens qui en avaient été dépouillés par les Lacédémoniens.

Les décemvirs publient deux nouvelles tables remplies de lois iniques. Ils se continuent eux-mêmes dans leur dignité. Les Èques et les Sabins attaquent Rome. Les soldats, en haine des décemvirs, se laissent vaincre à dessein. Les décemvirs font périr Siccius Dentatus. Appius Claudius à Rome conçoit une passion funeste pour la jeune Virginie. Virginius enfonce un couteau dans le sein de sa fille pour la soustraire au déshonneur. Soulèvement du peuple à Rome, sous la conduite d'Horatius et de Valérius. Virginius fait révolter les six légions dirigées contre les Eques. Le Sénat envoie des députés au peuple. Demandes de la multitude. Les décemvirs abdiquent. Horatius et Valérius sont nommés consuls et font rendre les lois qui suivent : 1° Défense de jamais créer une magistrature sans appel ; 2° les plébiscites n’auront plus besoin que de la sanction des curies pour devenir des lois générales ; 3° l’inviolabilité tribunitienne est garantie de nouveau ; 4° les sénatus-consultes remis aux édiles plébéiens seront déposés dans le temple de Cérès. Le tribun Duilius fit encore passer cette loi, que le magistrat qui négligerait de tenir les comices à la fin de l’année pour l’élection des tribuns du peuple serait puni des verges et de la hache. Une autre loi, provoquée par le tribun Trébonius, obligea de nommer toujours dix tribuns et défendit la cooptation.

447. Les Béotiens s’affranchissent de la domination des Athéniens, qui sont vaincus à Coronée.

446. L'Eubée tente de secouer le joug des Athéniens Ligue formée contre Athènes par les Mégariens, les Corinthiens, les Sicyoniens, les Êpidauriens et les Lacédémoniens. Invasion des Lacédémoniens dans l'Attique. Les Athéniens, conduits par Périclès, replacent l’île d'Eubée dans leur dépendance et repoussent les Lacédémoniens. Trêve de 30 ans entre Sparte et Athènes.

Défaite des Agrigentins par les Syracusains qui dominent en Sicile.

445. Périclès commence à avoir seul la direction des affaires à Athènes. Exil de Thucydide, l’orateur.

Loi portée par C. Canuléius, tribun du peuple, pour permettre les mariages entre les familles plébéiennes et patriciennes.

Les Juifs, guidés par leur compatriote Néhémie, échanson d'Artaxerxès Longue-Main, relèvent les murailles et les portes de Jérusalem. Le dernier prophète Malachie meurt au milieu du 5e siècle.

444. Création du tribunat militaire, qui remplace le consulat. Les citoyens des deux ordres pourront indistinctement briguer la nouvelle charge.

443. Les habitants de Thurium font la guerre aux Tarentins. Les Athéniens envoient une colonie dans cette ville. L’historien Hérodote et l’orateur Lysias en faisaient partie.

442. Établissement de la censure à Rome.

441. Euripide, poëte athénien, remporte un prix de tragédie.

440. Insurrection de Samos contre Athènes. Le philosophe Mélissus dirige la défense contre les troupes athéniennes commandées par Périclès et le poëte Sophocle.

Démocrite d'Abdére, philosophe, florissait.

437. Colonie de l'Athénien Agnon à Amphipolis. Cornélius Cossus, tribun légionnaire, tue Av. J.-C.


Columnius, foi des Véïens et remporte ainsi les secondes dépouilles ôpimes.

Administration sévère de Néhémie en Judée. Oppression du peuple par les riches. Scission dans le peuple juif. Manassé, chassé de Jérusalem, se retire à Samarie. — Temple élevé à Garizim, rival de celui de Jérusalem.

436. Le poète Cratinus remporte à Athènes un prix de comédie. — État florissant des arts et des lettres à Athènes, sous l’influence de Périclès. — Construction du Parthénon, temple en l’honneur de Minerve, sur les dessins d’Ictinus et de Callicratès ; de l’Odéon consacré aux concours de musique ; des Propylées de la citadelle ou de l’Acrocropole, ouvrage de 5 années, commencé par l’architecte Mnésiclès ; du temple d’Éleusis, commencé par Corœhus, continué par Métagénès. — Travaux du sculpteur Phidias : sa statue colossale de Minerve, dans le Parthénon, et son Jupiter à Olympie, en Élide. — Le frère de Phidias, Panénus, et Polygnote travaillent à orner le Pœcile, à Athènes. — On doit à Polyclète de Sicyone, contemporain et rival de Phidias, la Junon d’Argos et le Canon (κανών), statue modèle des belles formes humaines, qui est sans doute le même que le Doryphore ou porte-lance.

Commencement de la guerre maritime entre Corinthe et sa colonie Corcyre au sujet d’Épidamne, fondé par Corcyre sur la côte de l’Illyrie grecque.

433. Les Athéniens prennent parti pour les Corcyréens contre les Corinthiens.

432. Attaques dirigées contre Périclès : le philosophe Anaxagore, revenu à Athènes, est accusé d’impiété ; le sculpteur Phidias et la courtisane Aspasie, tous deux en rapport avec Périclès, sont traduits en jugement. — Réforme astronomique de l’Athénien Méton, auteur du cycle de 19 ans, qui avait pour objet défaire concorder l’année lunaire avec l’année solaire.

Les Corinthiens font révolter Potidée, colonie de Corinthe, mais alliée d’Athènes. — Une assemblée générale des Péloponnésiens, convoquée à Sparte, déclare que les Athéniens, en prêtant leur appui à Corcyre, ont violé la paix de 30 ans.

431. Tentative manquée des Thébains sur Platée. Commencement de la guerre du Péloponnèse. — Les Lacédémoniens ont pour alliés les habitants d’Ambracie, de Leucade, d’Anactorium ; les Ætoliens, les Phocidiens, les Locriens ; les Béotiens, excepté ceux de Platée, les Mégariens ; tous les peuples du Péloponnèse, excepté les Achéens et les Argiens. — Les Athéniens ont dans leur parti quelques princes de la Thessalie, les Acarnaniens, les habitants de Naupacte dans la Locride, ceux de Platée dans la Béotie, Corcvre, Zacinthe, Céphaléme, les Cyclades, excepté Mélos et Théra, toutes les cités de l’Asie et de l’Hellespont, toutes les villes de la Thrace, excepté Potidée.

1re invasion des Péloponnésiens dans l’Attique sous la conduite du roi de Lacédémone, Archidamus. Ravages des Athéniens sur les côtes du Péloponnèse. — Périclès prononce l’éloge funèbre des guerriers morts dans cette première année de la guerre.

À Rome, les fonctions de censeurs, créées d’abord pour 5 ans, sont réduites à 18 mois. — 1re loi sur la brigue. Les tribuns proscrivent les robes blanches, qui désignaient de loin, à tous les yeux, le candidat patricien.

430. Seconde invasion de l’Attique. — Prise de Potidée par les Athéniens. — Peste d’Athènes.

429. Mort de Périclès. Cléon commence à prendre de l’influence à Athènes.

428. 3e invasion des Péloponnésiens dans l’Attique. — Les villes de l’île de Lesbos, à l’exception de


Av. J.-C.

Méthymne, abandonnent le parti des Athéniens. L’Athénien Pachès assiège Mitylène.

427. 4e invasion de l’Attique. Prise de Mitylène. 1000 Mityléniens sont mis à mort sur la proposition de Cléon, les murailles de la ville sont renversées, les vaisseaux saisis, et toute l’île, moins le territoire de Méthymne, fut divisée en 3000 parts. — Prise et destruction de Platée par les Lacédémoniens. Massacre des 200 Platéens et des 25 Athéniens qui y étaient restés.

Guerre des Léontins et des Syracusains. Les premiers députent à Athènes le célèbre rhéteur Gorgias de Léontium. Une expédition athénienne de 20 galères est dirigée vers la Sicile. — Aristophane donne sa première comédie, les Babyloniens, où il attaquait vivement le démagogue Cléon.

426. Purification de l’île de Délos par les Athéniens. Institution des jeux Déliens. — Brillante campagne du général athénien, Démosthène, dans l’Acarnanie.

425. 5e invasion des Péloponnésiens dans l’Attique sous la conduite d’Agis, roi de Lacédémone. Démosthène, général athénien, occupe et fortifie Pylos, ville de Messénie, d’où il devait inquiéter Sparte. Les Athéniens sont assiégés dans Pylos par les Lacédémoniens, qui, à leur tour, vaincus dans un combat malgré la valeur et les exploits de Brasidas, laissent dans Sphactérie, petite île située devant Pylos, 420 Spartiates, dont plusieurs appartiennent aux premières familles de la république. Cléon porte des secours à Démosthène. Les deux généraux, aidés par les Messéniens de Naupacte, contraignent les 420 Spartiates à se rendre et conduisent dans Pylos les Messéniens réfugiés à Naupacte.

Xerxès II succède à Artaxerxès et est assassiné, deux mois après, par Sogdien, son frère. Sogdien, à son tour, est tué, 7 mois après, par Darius Nothus, autre fils d’Artaxerxès Longue-Main, qui régnera 20 ans.

2e éruption du mont Etna, en Sicile.

424. Les Athéniens, commandés par Nicias, s’emparent de l’île de Cythère. Expédition dirigée par les Lacédémoniens, en Thrace, sous la conduite de Brasidas, dans le but de transporter le théâtre de la guerre loin du Péloponnèse. Brasidas s’empare d’Amphipolis. Thucydide l’historien, qui n’a pu sauver cette ville, occupe Eion. Il est exilé, et se voue dès lors à écrire l’histoire de cette guerre. — Les Athéniens s’emparent de Nisée, port de Mégare, mais échouent dans leur tentative de s’assurer la Béotie. Ils sont vaincus à Délium. Socrate sauve dans cette bataille le jeune Xénophon, son élève, comme il avait déjà sauvé Alcibiade à Potidée.

Aristophane fait représenter sa comédie des Chevaliers, dirigée contre Cléon.

En Sicile, le Syracusain Hennocratès, pour ôter aux Athéniens un prétexte d’intervenir dans les affaires de l’île, opère une pacification générale.

423. Influence croissante d’Alcibiade, fils de Clinias, neveu de Périclès et disciple de Socrate. — Aristophane fait représenter la comédie des Nuées, dans laquelle il attaque Socrate qu’il confond avec les sophistes.

Trêve d’une année entre les Lacédémoniens et les Athéniens. — Les Thébains détruisent les murs de Thespies.

422. Cléon, envoyé en Thrace, s’empare de Torone. — Bataille livrée près d’Amphipolis, où périssent Cléon et Brasidas.

421. Athènes et Sparte concluent, sous la médiation de Nicias et de Plistoanax, roi de Lacédémone, une trêve de 50 ans, convertie peu après en une ligue offensive et défensive entre les deux Av. J.-C.


républiques. Les Athéniens mettent en liberté les prisonniers de Sphactérie. Les Lacédémoniens ordonnent à Cléaridas de restituer Amphipolis aux Athéniens ; mais Cléaridas conserve cette place, sous prétexte qu’il ne pouvait la rendre malgré les Chalcidiens.

420. Alcibiade, voulant rompre la paix, décide les Argiens à s’allier avec Athènes contre les Lacédémoniens qui refusaient toujours de rendre Amphipolis.

La charge de questeurs du trésor, magistrats qui accompagnaient les consuls à l’armée, est rendue accessible aux plébéiens.

419. Les Argiens, poussés par Alcibiade, attaquent Èpidaure, qui est secourue par les Lacédémoniens. Les Athéniens considèrent cet acte des Lacédémoniens comme une infraction à la paix de Nicias. Aristophane fait représenter la com. de la Paix.

418. Victoire remportée par les Lacédémoniens, à Mantinée, sur les Argiens, les Athéniens et leurs alliés du Péloponnèse. Paix et alliance entre Sparte et Argos, où les oligarques obtiennent la prépondérance.

416. Les Athéniens s’emparent de l’île de Mélos, ancienne colonie dorienne, au S.-O. des Cyclades. Toute la population mâle adulte fut massacrée, les femmes et les enfants furent vendus.

415. Les Athéniens, appelés par Égeste contre Sélinonte et poussés par Alcibiade, entreprennent l’expédition de Sicile, malgré la résistance de Nicias. Alcibiade, Nicias et Lamachus partagent le commandement de la flotte, qui était de 300 voiles et qui était chargée de 7000 hommes d’élite. — Tous les Mercures ou Hermès sont renversés à Athènes en une seule nuit. Alcibiade est accusé de ce sacrilège. — Il ne peut obtenir d’être jugé avant le départ ; mais il est bientôt rappelé pour être mis en jugement. Il cherche alors un asile auprès des Spartiates. L’orateur Andocide est inculpé dans la même affaire.

414. Siège de Syracuse par les généraux Athéniens Nicias et Lamachus. Arrivée du Spartiate Gylippe au secours des Syracusains.

Amyrtée de Saïs expulse de l’Egypte les Perses et devient roi de tout le pays.

413. Par les conseils d’Alcibiade, les Lacédémoniens fortifient Décélie, qui dominait les passages entre l’Attique et la Beotie.

Les Athéniens envoient au secours de Nicias le général Démosthène avec une nouvelle flotte. Les deux généraux, après avoir essuyé une défaite près des retranchements, prennent la résolution de lever le siège de Syracuse, mais ils sont poursuivis par l’ennemi, atteints, Démosthène, dans un défilé, Nicias sur les bords de l’Asinarus, réduits à capituler et mis à mort.

En Macédoine, règne brillant d’Archélaüs I, descendant de l’antique Caranus, Héraclide d’Argos et fondateur de la dynastie macédonienne. Il organise une armée régulière, fortifie des villes, ouvre des routes, encourage l’agriculture et les arts. On voit à sa cour le peintre Zeuxis, le musicien Timothée, les poètes Agathon et Euripide.

412. Lesbos, Ghio, Erythrée, Milet, Rhodes abandonnent le parti d’Athènes. Les Lacédémoniens, par l’intermédiaire d’Alcibiade, font alliance avec les Perses.

411. A Athènes, triomphe de la faction oligarchique qui concentre toute l’autorité entre les mains de 400 citoyens, qui exercent dans la ville un odieux despotisme. L’armée de Samos méconnaît leur pouvoir, rappelle Alcibiade et le nomme son généralissime. — Révolte de l’île d’Eubée. Chute des 400. La puissance suprême passe à une as-

AV. J.-C.


semblée de 5000 citoyens, le bannissement d’Alcibiade est révoqué et l’armée se réconcilie avec la ville.

410. Victoire d’Alcibiade, près de Cyzique, sur le chef de la flotte lacédémonienne, Mindarus, qui est tué.

Démêlés de Sélinonte et d’Égeste, en Sicile. Les Égestains emploient l’assistance des Carthaginois et leur donnent entrée dans l’île.

409. Alcibiade s’empare de Cyzique et de Périnthe et réduit Sparte à implorer la paix qu’Athènes refuse.

Influence d’Hermocrate à Syracuse.

Les Carthaginois, commandés par Annibal, prennent Himère et Sélinonte. Le successeur d’Annibal, Himilcon, s’emparera d’Agrigente.

409. Alcibiade prend Chalcédoine, Sélymbrie et Byzance.

407. Cyrus le Jeune est envoyé par son père Darius II Nothus pour prendre le commandement des contrées maritimes de l’Asie Mineure. Il aide les Spartiates contre les Athéniens. — Retour triomphal d’Alcibiade. Il célèbre les grands mystères. Sa disgrâce, après la défaite de son lieutenant Antiochus dans le voisinage d’Éphèse ; son exil volontaire.

Commencement de l’importance maritime et commerciale de Rhodes.

406. Les 10 généraux athéniens, qui avaient remplacé Alcibiade, remportent une victoire, navale près des îles Arginuses sur le général lacédémonien Callicratidas. Les Athéniens condamnent à mort leurs généraux victorieux pour n’avoir pas recueilli les morts et sauvé les équipages des galères désemparées. Socrate seul s’oppose à cette sentence. Des 10 généraux, 6, présents à Athènes, sont mis à mort.

Denys l’Ancien, avec l’aide de l’historien Philistus, s’empare de la tyrannie à Syracuse.

Les Romains occupent Anxur, dans le pays des Volsques. Ils envoient une garnison dans cette place importante, qui commandait à la fois le Pomptinum et le passage du Latium, en Campanie.

405. Victoire remportée à Ægos-Potamos par le Lacédémonien Lysandre, sur la flotte athénienne, commandée par Conon.

Mort de Darius II Nothus. Avènement d’Artaxerxès Mnénion, frère aîné de Cyrus, qui gouvernait l’Asie Mineure.

Commencement du siège de Véies par les Romains. Établissement de la solde militaire.

404. Prise d’Athènes par les Lacédémoniens, conduits par Lysandre. Fin de la guerre du Péloponnèse. — Administration des Trente, imposée à Athènes par les vainqueurs. — Ils font peser pendant 8 mois sur cette ville une affreuse tyrannie. Ils mettent à mort Théramène, l’un d’eux, et font assassiner en Phrygie Alcibiade, par les sicaires de Pharnabaze. Les principaux orateurs d’Athènes, Lysias, Andocide, sont exilés. — Thrasybule, avec quelques Athéniens fugitifs, s’empare de Phylé et bientôt après du Pirée. Bataille de Munychie, où les soldats des Trente sont mis en fuite.

Fin de la 1re guerre de Denys l’Ancien contre les Carthaginois. Traité de paix par lequel Carthage garde Sélinonte, Agrigente et Himère. Géla et Camarine se reconnaissent ses tributaires. — Denys est reconnu comme tyran de Syracuse.

403. Thrasybule renverse les Trente, qui sont remplacés par les Dix. Ceux-ci appellent à leur secours Lysandre, avec une armée de mercenaires. Le roi Pausanias, à la tête d’une autre armée, vient soutenir Thrasybule. Les Dix sont déposés, le Av. J -C.


gouvernement démocratique rétabli et une célèbre amnistie proclamée par Thrasybule.

401. La tragédie de Sophocle : OEdipe à Colone, est mise à la scène par son neveu.

Hégémonie de Sparte. Elle cherche à faire prévaloir dans les différentes villes de la Grèce et de l'Asie Mineure le gouvernement aristocratique.

Expédition du jeune Cyrus avec des mercenaires grecs, contre son frère Artaxerxès. — Bataille de Cunaxa, où Cyrus est tué. — Célèbre retraite des dix mille Grecs, conduits par plusieurs chefs, au nombre desquels fut Xénophon.

400 ? Loi Ovinia, qui permet aux censeurs de choisir les sénateurs dans tous les ordres.

IVe siècle avant Jésus-Christ.

Décadence de la monarchie des Perses. — Prépondérance de Thèbes en Grèce avec Épaminondas et Pélopidas. — Formation de l’empire Macédonien. — A Rome, le partage, librement consenti, de toutes les magistratures, réconcilie les deux ordres, — Guerres contre les Gaulois et contre les Samnites. — Conquête de la plus grande partie de l'Italie par les Romains. — En Grèce, les arts et les lettres continuent à briller du plus vif éclat ; l’éloquence et la philosophie parviennent à leur apogée avec Démosthène, Platon et Aristote.

399. Mélitus, mauvais poète tragique, accuse Socrate de ne pas reconnaître les divinités nationales, d’en introduire de nouvelles, et de corrompre la jeunesse. Socrate est traduit devant le tribunal des Héliastes, composé de 556 juges : 281 opinent contre lui, 275 en sa faveur. Il ne lui manquait donc que 3 voix pour obtenir l’égalité des suffrages et pour être absous. L’influence d'Anytus, citoyen puissant, qui s’est réuni à Mélitus, fait triompher l’accusation, et Socrate est condamné à boire la ciguë. — Son disciple Platon quitte Athènes pour 4 ans : il n’y reviendra qu’après avoir visité l'Italie, Cyrène et l'Egypte.

Les Grecs, qui avaient combattu avec Cyrus le Jeune, réduits à 6000, arrivent à Parthénium, ville située sur les confins de la Mysie et de la Lydie, et où finit leur retraite. — Les villes grecques d'Asie, menacées par le satrape Tissapherne, appellent à leur secours les Spartiates, qui leur envoient Thymbron avec 5000 hommes. Thymbron prend à la solde de sa patrie les restes des 10 000, s’empare de Pergame, de Myrine, mais échoue au siège de Larisse égyptienne. Il est remplacé par Dercyllidas.

398. Dercyllidas conclut une trêve avec le satrape d’Éolie Pharnabaze. Il protège les Grecs de la Chersonèse de Thrace par la construction de murailles qui s’étendent d’une mer à l’autre.

L'Histoire des Perses, de Ctésias, médecin d'Artaxerxès Mnémon, Grec de Cnide, finit à l’année 398.

397. Dercyllidas envahit la Carie. Il rencontre dans les plaines du Méandre l’armée de Tissapherne et de Pharnabaze et conclut une trêve avec eux-

En Sicile, première tentative de Denys sur la grande Grèce. A Jérusalem, deux frères, Jonathan et Jésus, se disputent la charge de grand prêtre. Jonathan en reste le maître par le meurtre de son frère. Le gouverneur de Syrie, en punition de ce sacrilège, impose à Jonathan et aux Juifs un tribut auquel ils restent condamnés jusqu'à la fin du règne d'Artaxerxès Mnémon.

396. Expédition d'Agésilas en Asie. Ses démêlés avec Lysandre, qui veut seul commander. Disgrâce de Lysandre. Sa conspiration pour enlever à Agésilas le trône de Sparte ; elle échoue.

En Sicile, seconde guerre de Denys, tyran de Syracuse, contre les Carthaginois.

Av. J.-C.


395. Victoire d'Agésilas sur Tissapherne, dans la plaine de Sardes. Tissapherne, accusé de favoriser les Lacédémoniens, est mis à mort et remplacé par Tithrauste.

Evagoras II, roi de Salamine, tente d’affranchir l’île de Cypre de la domination des Perses, il s’empare, quelque temps après, de Tyr et de plusieurs villes de la Phénicie.

Ligue d'Argos, de Corinthe, de Thèbes et d'Athènes contre Lacédémone, à l’instigation du satrape Tithrauste. — Lysandre est vaincu et tué, sous les murs d'Haliarte, avant d’avoir opéré sa jonction avec le roi de Sparte Pausanias. — Bataille indécise de Némée. Sparte rappelle Agésilas.

Prise de Véies par Camille, dictateur, après un siège de 10 ans.

394. Victoire d'Agésilas à Coronée. — Défaite de Pisandre, qui commande la flotte lacédémonienne,devant Cnide, par l'Athénien Conon et le satrape Pharnabaze.

L'histoire de Théopompe, continuateur de Thucydide, s’arrête à la bataille de Cnide.

Denys, de Syracuse, attaque les villes grecques de l'Italie.

393. Conon, avec l’argent des Perses, relève les murs d'Athènes et fortifie le Pirée.

Aristophane fait représenter la com. de l’Assemblée des femmes, où les femmes athéniennes somment leurs maris de mettre un terme à la guerre.

Prise de Faléries par Camille. Les Falisques se soumettent à Rome.

392. Conon, depuis qu'Athènes a recouvré une partie de sa puissance maritime, devient suspect au grand roi ; il est chargé de fers par le satrape Tiribaze, et meurt peu après de maladie dans l’île de Cypre.

Fin de la seconde guerre de Denys de Syracuse contre les Carthaginois. Denys acquiert Tauroménium.

390. Aristophane fait jouer sa dernière comédie : Plutus.

30 000 Gaulois Sénons entrent en Étrurie, du côté de Clusium, et battent les Romains sur les bords de l'Allia. — Prise de Rome par les Gaulois. Résistance des Romains dans le Capitole durant 7 mois. Courage de Manlius.

389. Heureuse campagne d'Iphicrate sur terre et sur mer dans l'Hellespont.

Les Gaulois, décimés par la famine, font la paix avec les Romains, moyennant une forte rançon. — Camille, naguère exilé et qui s’était retiré à Ardée, chez les Volsques, est rappelé et nommé dictateur. Il se met à la poursuite des Gaulois. — Reconstruction de Rome. Tous les peuples soumis se révoltent.

Denys, de Syracuse, reçoit Platon à sa cour.

388. Antalcidas commande les flottes de Sparte dans les mers de l'Asie Mineure. — L'Athénien Chabrias soutient Evagoras, roi de Salamine, en Cypre, contre les Perses.

387. Artaxerxès II dicte aux Grecs le traité d'Antalcidas. « Les villes grecques d'Asie, ainsi que les îles de Clazomène et de Cypre, demeureront soumises au roi. Les autres villes grecques seront toutes libres, à l’exception des îles d'Imbros, de Lemnos, de Scyros, qui continueront d’appartenir aux Athéniens. Le roi se joindra aux peuples qui accepteront ces conditions pour combattre ceux qui les refuseront. »

Guerre de Sparte contre Mantinée, qui n’a pas renoncé à la suprématie sur les villes d'Arcadie.

Denys de Syracuse s’empare de Rhégium.

386. Les Spartiates contraignent les Thébains à rendre l’indépendance à Platée. Av. J.-C.

Artaxerxès entreprend d’arracher l'Egypte au roi Acoris.

385. Les Spartiates dispersent les habitants de Mantinée dans 4 bourgades.

384. Naissance d'Aristote à Stagire, colonie grecque dans la Chalcidique.

383. Les Spartiates interviennent à Phlionte.

Manlius Capitolinus, accusé de chercher à gagner le peuple pour s’élever à la tyrannie, est jugé et condamné à mort.

Le fleuve Halycus est fixé comme limite entre les possessions de Denys de Syracuse et celles des Carthaginois.

382. Naissance de Démosthène.

Guerre entreprise par les Spartiates contre Olynthe, qui domine sur les villes grecques de la Chalcidique et menace la Macédoine. Les Spartiates sont appuyés par le roi de Macédoine Amyntas II. Phébidas, qui conduisait des troupes devant Olynthe, s’empare par surprise de la Cadmée et de Thèbes.

381. Téleutias, frère du roi de Sparte Agésilas, est tué devant Olynthe.

380. 3e campagne des Spartiates contre Olynthe ; mort du roi Agésipolis.

Evagoras, dans l’île de Cypre, résiste à tous les efforts des Perses.

379. Prise d'Olynthe par le général Spartiate Polybiade. — Des exilés thébains, sous la conduite de Pélopidas et Mellon, rentrent secrètement à Thèbes, mettent à mort les principaux oligarques, appellent le peuple à la liberté, et chassent les Lacédémoniens qui occupaient la Cadmée. La lutte commence entre Thèbes et Sparte. — Alliance des Athéniens et des Thébains.

378. Les Lacédémoniens, commandés par Cléombrote et Agésilas, ravagent la Béotie. — Les Athéniens commencent à regretter leur alliance avec Thèbes, mais la tentative de l’harmoste lacédémonien Sphodrias contre le Pirée les engage à la renouveler. Ils forment une ligue avec plusieurs villes maritimes, et préparent ainsi le rétablissement de leur empire. Chio, Byzance, Rhodes, Mitylène, l'Eubée entrent dans cette ligue. Athènes traite ses alliés avec beaucoup plus de ménagement et renonce désormais à l’usage barbare de confisquer et de distribuer à des colons athéniens (κληρούχοι) les terres de ceux dont elle avait à se plaindre.

377. Nouvelle expédition d'Agésilas en Béotie. — Formation à Thèbes du bataillon sacré,

L'Athénien Iphicrate est chargé de conduire l’armée des Perses contre l'Egypte.

376. Cléombrote, voulant pénétrer en Béotie, est arrêté au passage du Cithéron. Les Lacédémoniens équipent une flotte considérable, et bloquent le Pirée ; ils sont battus par Chabrias entre Naxos et Paros. Phocion parut dans ce combat. Les tribuns C. Licinius Stolon et L. Sextius proposent 3 lois : 1° un des deux consuls sera toujours plébéien ; 2° aucun citoyen ne pourra posséder plus de 500 jugera du domaine public (ager publicus), ni envoyer dans les pâturages de l'Etat plus de 100 têtes de gros bétail et plus de 500 de petit. L’excédant de 500 jugera sera distribué aux citoyens pauvres. Une redevance sera payée pour la jouissance du domaine public et des pâturages : 3° loi sur les dettes : les intérêts payés seront déduits du capital de la dette, 3 années seront laissées pour le remboursement du reste. Dix années de lutte s’écoulent avant que ces lois ne soient acceptées.

375. Eubulus, poëte comique dans le genre de la comédie moyenne.

Les Athéniens, commandés par Timothée, rem-

Av.J.-C.


portent une victoire sur les Lacédémoniens près de Leucade. — Combat de Tégyre, en Béotie, où le bataillon sacré des Thébains décide la victoire sur les Spartiates.

374. Les Thébains subjuguent toutes les villes de la Béotie, détruisent Platée et Thespies, et attaquent la Phocide. — Jason, président (ταγόζ) de la Thessalie, forme des projets de domination sur la Grèce. — Les Athéniens, jaloux de l’accroissement de la puissance thébaine, font la paix avec Lacédémone et ordonnent à Timothée de revenir. Celui-ci, à son retour, s’arrête dans l’île de Zacynthe, qui est en face du Péloponnèse, pour y établir les bannis. Cette circonstance amène le renouvellement de la guerre entre les Athéniens et les Lacédémoniens.

373. Les Athéniens, commandés par Iphicrate, Callistrate et Chabrias, combattent les flottes lacédémoniennes dans les parages de Corcyre. — Timothée, qui avait échoué dans la dernière campagne, est traduit en jugement par Callistrate et Iphicrate.

371. Une assemblée de tous les peuples grecs est convoquée à Sparte pour décider de la paix. Les Spartiates veulent contraindre les Thébains à renoncer à toute suprématie sur les villes de la Béotie ; les Thébains refusent et la guerre continue. — Victoire de Pélopidas et d'Epaminondas sur le roi de Sparte, Cléombrote, à Leuctres, en Béotie. — Les Athéniens proposent alors à toutes les villes grecques de renouveler la paix, dite d'Antaleidas. — La plus grande partie du Péloponnèse profite de l’abaissement des Lacédémoniens pour se soustraire à leur domination. Les Arcadiens se réunissent, fondent Mégalopolis et relèvent Mantinée.

370. Révolution à Tégée ; les partisans de l’aristocratie s’enfuient à Sparte. Agésilas essaye, mais en vain, de les rétablir. — Jason de Phères, qui avait étendu son influence sur une partie de la Macédoine, de l’Illyrie, de l'Epire, et qui se préparait à intervenir dans les affaires de la Grèce, périt assassiné.

369. Les Thébains, sous la conduite d’Épaminondas et à la tête des Béotiens, des Locriens, des Phocidiens, des Eubéens et des Acarnaniens, font une expédition contre le Péloponnèse, où les appellent les Arcadiens, les Argiens et les Eléens. Épaminondas, après avoir ravagé la Laconie et menacé Sparte que sauve Agésilas, rappelle les Messéniens et fonde la ville de Messène sur le mont Ithome. Athènes envoie du secours aux Lacédémoniens. — Épaminondas et Pélopidas, traduits en jugement pour avoir conservé le commandement au delà du terme fixé, sont acquittés. Alexandre de Phères s’empare de la tyrannie. Les Aleuades, chefs de l’aristocratie, implorent l’appui du roi de Macédoine Alexandre II, fils ainé et successeur d'Amyntas II.

368. Denys de Syracuse envoie des secours aux Lacédémoniens. — 2e invasion d’Épaminondas dans le Péloponnèse. — Expédition de Pélopidas en Thessalie contre Alexandre, tyran de Phères, qui le retient quelque temps prisonnier. Pélopidas est délivré par Épaminondas qui, servant comme simple soldat dans l’armée thébaine, est choisi pour lui succéder. — Destruction d'Orchomène par les Thébains.

Mort de Denys de Syracuse. Son fils, Denys le Jeune, lui succède.

367. Les Lacédémoniens, commandés par Archidamus, fils d'Agésilas, remportent sur les Arcadiens à Midée, une victoire qui ne leur coûte pas un seul homme (bataille sans larmes). — Ambassade des Grecs auprès du roi de Perse. Pélopidas en obtient des conditions avantageuses aux Av.J.-C.


Thébains ; mais la plupart des États refusent d’y souscrire.

En Macédoine, après la mort violente du jeune roi Alexandre II, ses deux frères, Perdiccas III et Philippe II, sont placés, par leur mère Eurydice, sous la protection de l’Athénien Iphicrate, et peut-être du Thébain Pélopidas, qui emmène à Thèbes le plus jeune, Philippe. Ce dernier demeurera trois ans chez les Grecs.

En Italie, victoire remportée sur les Gaulois par Camille qui venait d’opérer d’importantes réformes dans l’armure romaine.

366. 3e invasion des Thébains dans le Péloponnèse ; ils s’attachent Sicyone et l’Achaïe. Celle-ci leur échappe peu après.

A Rome, l’assemblée par tribus vote les trois propositions des tribuns CL. Stolon et L. Sextius, et les centuries nomment consul le plébéien L. Sextius. L’assemblée curiate refuse Yimperium, mais l’intervention de Camille la décide à l’accorder, et ce grand homme, en signe de la réconciliation des deux ordres, voue un temple à la Concorde. Aux trois jours de fête des grands jeux célébrés pour les trois anciennes tribus, il en fut ajouté un quatrième pour les plébéiens.

365. La guerre éclate entre les Éléens et les Arcadiens ; ceux-ci envahissent l’Elide, qu’ils ravagent en entier, hormis la capitale.

A Rome, création de deux nouvelles charges curules patriciennes, qui sont comme un démembrement du consulat : 1o la préture, pour l’administration de la justice ; 2o l’édilité curule, pour une partie de la police urbaine, qui avait été laissée jusque-là aux édiles plébéiens, et pour la célébration des fêtes qui exigeaient de grandes dépenses.

364. Les Lacédémoniens prennent le parti des Éléens. La célébration des jeux olympiques est troublée par la guerre. Les Arcadiens défont les Lacédémoniens près de Cromnus.

Une éclipse de soleil effraye les soldats de Pélopidas dans un combat livré près de Cynoscéphales au tyran Alexandre de Phères. Mort de Pélopidas.

363. Philistus, auteur d’une histoire de la Sicile, termine son récit à la cinquième année du règne de Denys le Jeune.

Dissensions intérieures en Arcadie. Il s’y forme un parti nombreux, à la tête duquel est Mantinée, et qui veut se détacher de Thèbes pour s’allier à Lacédémone.

362. 4e invasion des Thébains dans le Péloponnèse. Êpaminondas se rend à Tégée pour appuyer le parti thébain ; le parti opposé, soutenu par les Lacédémoniens et les Athéniens, concentre ses forces à Mantinée. Êpaminondas fait une incursion contre Sparte. Bataille de Mantinée. Mort d’Épaminondas ; retraite des Thébains.

361. Les Grecs, désireux de finir la guerre, concluent entre eux une paix générale, à laquelle les Lacédémoniens refusent seuls d’accéder, pour ne pas reconnaître l’indépendance de la Messénie. — Les villes maritimes de l’empire des Perses forment contre le roi Artaxerxès un soulèvement, auquel prennent part les Grecs d’Asie. — Agésilas, âgé de plus de quatre-vingts ans, va en Égypte au secours de Tachos, chef des insurgés de ce pays, et ensuite de Nectanébis. Il meurt à son retour en Grèce.

Naissance du célèbre sculpteur Praxitèle. — Le philosophe Platon vient pour la troisième fois en Sicile, où il essaye de réconcilier Denys le Jeune et Dion, philosophe, dont le tyran refusait de suivre les avis. Au bout d’un an, il retourne en Grèce, ayant échoué dans sa tentative.

Av. J.-C.


360. La paix est rompue à l’occasion de Mégalopolis : une partie des habitants veulent abandonner cette ville ; les Athéniens, appelés par le parti opposé, les obligent à y demeurer réunis. — Démêlés des Athéniens avec Alexandre, tyran de Phères, et avec les Olynthiens, auxquels Timothée essaye en vain d’enlever Amphipolis.

Pamphyle de Macédoine, peintre estimé, est le maître d’Apelle, né dans l’île de Cos.

Exploit de Manlius Torquatus contre les Gaulois.

359. Philippe II, fils d’Amyntas, se met en possession du trône de Macédoine. Il défait son compétiteur Argée près de Méthone, rend l’indépendance à Amphipolis, qu’il enlève ainsi à l’influence athénienne, conclut la paix avec Athènes, attaque les Péoniens et repousse les Ulyriens. — Le Grec Théopompe commence son histoire avec le règne de Philippe.

Mort d’Alexandre de Phères. D’autres tyrans s’élèvent en Thessalie.

358. Philippe s’empare d’Amphipolis et de Pydna.

357. Les Athéniens reprennent la Chersonèse de Thrace et l’île d’Eubée, mais voient se révolter leurs alliés maritimes, Chio, Cos, Rhodes, Byzance (guerre sociale). Les Athéniens envoient inutilement contre eux Chabrias, Charès, Timothée et Iphicrate.

Les Phocidiens, accusés d’avoir cultivé une partie de la plaine sacrée de Crissa, sont condamnés par les Amphictyons à une amende, qu’ils refusent de payer. Les Amphictyons leur déclarent la guerre. Le chef des Phocidiens est Philomèle. Le décret amphictyonique condamnait aussi les Lacédémoniens pour avoir occupé en pleine paix la citadelle de Thèbes. Les Phocidiens ont contre eux les Béotiens, les Locriens, les Doriens et la plupart des Thessaliens. Ils sont indirectement soutenus par les Athéniens, les Lacédémoniens et les Achéens.

Philippe de Macédoine livre Potidée à Olynthe pour obtenir son alliance.

Mort du philosophe Démocrite d’Abdère, et du médecin Hippocrate de Cos, âgés tous deux de plus de cent ans.

Brillante victoire du dictateur Sulpicius sur les Gaulois, dans les environs de Rome.

Licinius Stolon est condamné pour avoir violé lui-même la loi agraire, qui interdisait, de posséder plus de 500 arpents du domaine public.

Dion le philosophe, banni par Denys le Jeune, part de l’île de Zacynthe, avec une flotte grecque, pour aller délivrer la Sicile de la tyrannie de Denys.

356. Naissance d’Alexandre le Grand, fils de Philippe et d’Olympias d’Epire. — Incendie du temple de Diane à Ephèse par Erostrate.

Denys le Jeune, tyran de Syracuse, attaqué et chassé par Dion, se retire en Italie. — Mort de Philistus, l’historien de la Sicile.

355. Fin de la guerre sociale. Les Athéniens sont forcés de reconnaître l’indépendance des alliés. Corcyre se sépare aussi de leur alliance.

C. Marcius Rutilus, premier dictateur plébéien.

354. Charès fait traduire en jugement les généraux Timothèe et Iphicrate, comme coupables de trahison. Timothée est condamné à une amende de 100 talents. Il quitte Athènes.

353. Philippe de Macédoine entre en Thessalie, où il s’empare de Pagases, qui sert de port à la ville de Phères, sur le golfe Pélasgique ; peu après, il dirige une attaque contre Méthone, en Piérie.

Mort de Dion à Syracuse, où plusieurs ambitieux se disputent le pouvoir.

352. Onomarque, frère de Philomèle, chef des Phocidiens, est appelé en Thessalie au secours de Av. J.-C.


Lycophron, tyran de Phères ; il défait dans deux rencontres les Thessaliens et Philippe leur allié, mais, dans une troisième bataille, il est lui-même vaincu et tué. Son frère Phaylle lui succède. En poursuivant les Phocidiens, Philippe s’avance jusqu’aux Thermopyles, où il est arrêté par l’Athénien Nausiclès. — 1re Philippique de Démosthène, âgé de 30 ans.

351. Guerre dans le Péloponnèse. Les Lacédémoniens attaquent Mégalopolis, qui est secourue par les Thébains.

350. Deux tyrans de l’Eubée, Plutarque d’Erétrie et Callias de Chalcis, gagnés par Philippe, feignent de s’allier avec Athènes, qui leur envoie des troupes commandées par Phocion, mais tous les deux se conduisent en traîtres et, malgré quelques succès, Phocion a de la peine à ramener ses soldats.

349. Guerre d’Olynthe. Les Athéniens envoient des secours à cette ville, attaquée par le roi de Macédoine. Exploits de Valérius Corvus contre les Gaulois.

348. 3e Olynthienne de Démosthène. Les Athéniens décrètent une expédition nationale en faveur d’Olynthe.

347. Prise d’Olynthe par Philippe.

Mort du philosophe Platon. Speusippe lui succède dans la direction de l’Académie.

346. Fin de la guerre sacrée. Les Béotiens, épuisés par dix années d’hostilités continuelles, invoquent le secours de Philippe. Celui-ci endort les Athéniens par un simulacre de paix, traverse rapidement la Thessalie, franchit les Thermopyles et arrive en Phocide avec des forces considérables. Phalécus, successeur de Phaylle, abandonne le pays. Les Phocidiens se soumettent aux conditions que Philippe et le conseil amphictyonique leur imposent. Philippe est reçu membre du conseil amphictyonique, où il possédera les deux voix des Phocidiens, et obtient l’intendance du temple de Delphes.

Denys le jeune rentre dans Syracuse.

345. Les Romains s’emparent de Sora, située à l’extrémité orientale du pays des Volsques, attaquent le pays des Aurunces et touchent à la Campanie.

344. 2e Philippique de Démosthène, qui éveille l’attention des Athéniens sur les intrigues de Philippe dans le Péloponnèse. Ce prince force les Lacedémoniens à reconnaître l’indépendance de Mégalopolis, de Mantinée et de Messène.

Le roi de Ferse Ochus réprime la révolte de l’Egypte.

343. Timoléon, envoyé par les Corinthiens au secours de Syracuse, se rend maître de cette ville et fait partir le tyran Denys le jeune pour Corinthe. Timoléon chassera aussi tous les autres tyrans de la Sicile et repoussera les Carthaginois.

342. Philippe étend son empire du côté de la Thrace, malgré l’habileté de l’Athénien Diopithe.

Naissance du grand poëte comique Ménandre, fils du général Diopithe. — Isocrate, rhéteur athénien, compose à l’âge de 94 ans son discours le Panathénaique. — Aristote devient le maître d’Alexandre.

Les Samnites attaquent les Sidicins et les Capouans. Ces derniers font donation de leur ville et de leur territoire aux Romains, qui prennent alors parti pour les Campaniens contre les Samnites. Victoire du consul Valérius Corvus, près du mont Gaurus.

341. Progrès de Philippe en Thrace. — Discours de Démosthène sur la Chersonèse. — Les Grecs sollicitent l’appui des Perses. — Siège de Périnthe par Philippe.

Av. J.-C.


Révoltes des légionnaires en garnison à Capoue. Ils arrachent au sénat d’importantes concessions.

340. Philippe attaque Byzance, défendue à la fois par les Perses et les Grecs.

Les Latins se soulèvent. Manlius sacrifie son fils à la discipline militaire ; Décius se dévoue. Les Latins sont deux fois vaincus, une première fois à Veséris, une seconde entre Sinuessa et Minturnes. Le Latium et la Campanie se soumettent. 2e traité entre Rome et CarLhage.

339. Les Athéniens contraignent Philippe à lever le siège de Périnthe et de Byzance. Ce prince dirige une expédition contre les Scythes du Danube.

Le dictateur plébéien Publilius Philo fait passer les lois suivantes : 1o les plébiscites seront obligatoires pour les deux ordres ; 2o toute loi présentée à l’acceptation des comices centuriates sera à l’avance approuvée par les curies et le sénat ; 3o on choisira toujours l’un des censeurs parmi les plébéiens ; les deux consuls pourront être de cet ordre.

338. 2e guerre sacrée suscitée par les intrigues d’Eschine contre les Locriens d’Amphissa, accusés d’avoir labouré le champ cyrrhéen consacré à Apollon. Philippe, chargé, de l’exécution de la sentence, s’empare du territoire des Locriens et surprend Elatée, qui lui ouvre l’entrée de la Phocide et de la Béotie. — Les exhortations de Démosthène unissent les Athéniens et les Thébains contre l’ennemi commun. — Victoire de Philippe à Chéronée. Anéantissement de l’indépendance de la Grèce. — Congrès de toute la Grèce à Corinthe, où Philippe est proclamé généralissime des Grecs contre les Perses.

L’eunuque Bagoas fait périr le roi Ochus et tous ses fils, à l’exception du plus jeune, Arsès, quïl place sur le trône.

338-314. Soumission entière et durable des nations des deux Latium (Latins propres, Volsques, Ausones, Aurunces, Campaniens). Par les privilèges qu’elle leur concède aussi bien que par les précautions qu’elle prend contre eux, Rome réduit ces nations à n’avoir plus désormais d’autre volonté, d’autres intérêts, d’autre fortune que les siens. Il ne reste plus dans ces deux contrées à soumettre que le petit canton des Êques.

337. L’orateur Lycurgue fait condamner à mort le général Lysiclès, un de ceux qui commandaient à Chéronée, et fait voter des statues à Eschyle, à Sophocle et à Euripide.

Second mariage de Philippe du vivant d’Olyrnpias. Préparatifs pour la guerre contre la Perse. Mort de Timoléon, le libérateur de la Sicile. Publilius Philo, premier preteur plébéien.

336. Philippe de Macédoine périt victime d’une vengeance particulière. Son fils Alexandre lui succède à l’âge de vingt ans. — Agitation générale produite en Grèce par la mort de Philippe. Alexandre déjoue par son activité les projets de défection. Il convoque une nouvelle assemblée des Grecs à Corinthe, et se fait conférer le titre de généralissime pour la guerre contre les barbares. Mort d’Arsès assassiné par Bagoas. Avènement de Darius III Codoman, arrière-petit-fils de Darius II Nothus.

335. Expédition d’Alexandre contre les Thraces et contre les Illyriens révoltés. Il fait rentrer ces peuples sous sa domination. — Soulèvement des Thébains sur la fausse nouvelle de la mort d’Alexandre. — En peu de jours, celui-ci arrive devant Thèbes, qu’il prend et détruit de fond en comble. Il n’épargne que la citadelle, les temples et la maison du poëte Pindare. Athènes, complice de Thèbes, devait livrer les orateurs, dont les principaux étaient Démosthène et Lycurgue, mais Av. J.-C.


sur l’intercession de l’orateur Démade, Alexandre se contente de l’exil de Charidème.

334. Aristote vient commencer à Athènes l’enseignement philosophique du Lycée.

Alexandre s’embarque pour l'Asie au commencement du printemps et traverse l'Hellespont avec une armée de 35 000 hommes. Il avait laissé à Antipater le gouvernement de la Macédoine. — Bataillé du Granique. — Soumission de la plus grande partie de l'Asie Mineure. Milet et Halicarnasse sont vainement défendues par Memnon le Rhodien, seul général habile de Darius.

333. Memnon entreprend de couper à Alexandre ses communications avec la Grèce. Il s’empare de Ghio et de Lesbos, mais sa mort délivre les Macédoniens d’un adversaire qui aurait pu devenir redoutable. En même temps, les généraux de. Darius engagent Agis, roi de Lacédémone, à faire une diversion en leur faveur, en attaquant les Macédoniens du côté de la Grèce.

Alexandre traverse et subjugue la Pisidie, la Phrygie (nœud gordien) et la Cilicie. — Sa maladie à Tarse ; sa confiance dans son médecin Philippe. — Défaite de Darius à Issus. — Alexandre poursuit son plan de s’emparer des côtes de l’empire perse. Commencement du siège de Tyr.

332. Alexandre le Molosse, roi d'Epire, oncle d'Alexandre le Grand, qui était venu prêter son appui aux Grecs de Tarente contre les Lucaniens et les Samnites, conclut un traité d’alliance avec les Romains.

Prise de Tyr par Alexandre après sept mois de siège ; de Gaza, après deux mois. Suivant Flavius Joseph, Alexandre serait allé à Jérusalem.

331. Fondation d'Alexandrie, au N. 0. des bouches du Nil. Alexandre visite le temple de Jupiter Ammon. — Il revient d'Egypte par la Phénicie, passe l'Euphrate et le Tigre, rencontre Darius dans la plaine de Gaugamèle, à 600 stades de la ville d'Arbèles, en Assyrie, et remporte sur lui une victoire qui lui livre les trois capitales de l’empire, Babylone, Suse et Persépolis.

330. Grande lutte politique et oratoire entre Démosthène et Eschine, au sujet de la couronne que Gtésiphon avait fait décerner à Démosthène en récompense de son dévouement à la patrie. Eschine vaincu se retire à Rhodes. — Philénion, poète de la comédie nouvelle, fleurit à Athènes.

Les Lacédémoniens et leurs alliés d'Achaïe, d'Elide et d'Arcadie, prennent les armes contre les Macédoniens. Antipater arrête ce mouvement en battant Agis près de Mégalopolis.

Alexandre poursuit Darius dans sa fuite à travers la Médie, le pays des Parthes, et jusqu'aux frontières de l'Hyrcanie, où il apprend que ce prince a été assassiné par Bessus, satrape delaBactriane. — Bessus, qui a pris le titre de roi de Perse, est poursuivi par Alexandre à travers l'Hyrcanie et l'Arachosie jusqu'à Bactres, qu’il quitte pour se sauver en Sogdiane. — Alexandre, dans sa marche, fonde plusieurs villes de 'son nom, dont quelques-unes ont obtenu depuis une grande importance. — Mort de Philotas ; assassinat de Parménion.

329. Alexandre franchit l'Oxus et entre dans la Sogdiane en poursuivant Bessus, qui lui est livré par le satrape Spitamène. — Prise de Maracanda, ville royale des Sogdiens. — Fondation d’une Alexandrie sur les bords de l'Iaxarte, après une victoire sur les Scythes.

328. Révolte de la Sogdiane et de la Bactriane, à l’instigation de Spitamène. Alexandre ne se rend maître de ces provinces qu’avec beaucoup de peine. — Il épouse Roxane, fille du Sogdien Oxyartès. — Meurtre de Clitus.

AV. J.-C.

327. Alexandre veut se faire adorer, à la manière des rois de Perse. Mécontentement des Macédoniens. Conspiration et supplice d'Hermolaùs. Le philosophe Callisthène, impliqué dans cette conspiration, est mis à mort. — Expéditions dans les régions montagneuses à l'O. de l'Indus, et passage de ce fleuve.

Première ligue des Samnites, Tarentins, Lucaniens, Vestins contre les Romains. — Siège de Palépolis, en Campanie ? par Publilius Philo, qui s’en empare l’année suivante, avec le titre nouveau de proconsul.

326. Alexandre arrive à l'Hydaspe qu’il franchit, défait le roi Porus et pousse jusqu'à l'Hyphase, où le mécontentement de ses soldats le contraint de s’arrêter. — Ayant regagné l'Hydaspe, il s’embarque sur ce fleuve, qu’il descend jusqu'à sa jonction avec l'Acésines et avec l'Indus ; et, après avoir couru les plus grands dangers, surtout chez les Oxydraques et les Malliens, il arrive à Pattala, près de l’endroit où l'Indus se jette dans l'Océan.

Loi Pœtelia, qui portait défense de retenir dans les fers d’autres individus que ceux qui auraient mérité d’être punis pour un crime ; les condamnés ne pouvaient être détenus que pour le temps de la peine indiqué par la loi. Il n’était plus permis aux créanciers que de saisir les biens ; on leur enleva tout droit sur les personnes.

325. L’armée reprend la route de terre à travers la 1 Gédrosie et la Carmanie jusqu'en Perse, tandis que la flotte, conduite par Néarque, reconnaît les cotes de l'Océan depuis l’embouchure de l'Indus jusqu'au golfe Persique.

Victoires de Papirius Cursor sur les Samnites.

324. On lit aux jeux olympiques un décret d'Alexandre, en vertu duquel tous les exilés étaient autorisés à rentrer dans leur patrie.

Alexandre se rend à Suse, où il est rejoint par Néarque après quatre mois de navigation. Il travaille dès lors à consolider son empire et à établir une fusion entre les Perses et les Macédoniens. Mariages de 10000 Macédoniens ou Grecs avec des femmes indigènes. Admission de 30 000 épigones, l’élite de la jeunesse asiatique, dans les rangs de l’armée grecque. — Mort d’Éphestion.

323. Mort du philosophe Diogène, à Corinthe. — Épicure vient à Athènes, à l’âge de dix-huit ans.

Alexandre reçoit à Babylone des ambassades de la plupart des peuples connus et fait des préparatifs pour de nouvelles conquêtes, lorsqu'il meurt à l’âge de trente-deux ans et dix mois, après onze jours de maladie. Il laisse un frère imbécile, Philippe Arrhidée, un fils posthume, Alexandre Aigus, qui sont déclarés rois par les généraux. Meurtre de Méléagre. Régence de Perdiccas. L’empire d'Alexandre est partagé entre trentequatre généraux. Séleucus n’a que le commandement de la cavalerie. — Révolte des colons grecs dans la haute Asie ; elle est comprimée par Pithon, gouverneur de Médie. En Grèce, Antipater est vaincu et assiégé dans Lamia par Léosthènes.

322. Résistance d'Ariarathe, qui refuse d’abandonner son royaume à Eumène. — Cratère secourt Antipater ; les Grecs sont vaincus à Cranon ; fin de la guerre Lamiaqùe. — Les Athéniens se rendent à discrétion. Antipater leur donne un gouvernement aristocratique, à la tête duquel il met Phocion et réduit le nombre des citoyens à 9 000, en transportant dans la Thrace tous ceux, au nombre de 12 000, dont la fortune est inférieure à 2 000 drachmes. — Mort violente de l’orateur Hypéride, qui avait prononcé l’oraison funèbre de Léosthènes. — Démosthène, pour ne pas tomber entre les mains d'Antipater, s’empoisonne. — Mort Av. J.-C.


d'Aristote, à Chalcis, après avoir enseigné à Athènes près de treize ans, de 335 à 323. — Théophraste lui succède dans son école des Péripatéticiens.

321. Première comédie du poëte Ménandre, la Colère.

Mort de Cratère et de Perdiccas, le premier, en Asie Mineure, en combattant Eumène, dévoué à la famille d'Alexandre, le second, en Égypte, où il est assassiné par ses soldats, au moment où il marchait contre Ptolémée. — Régence d'Antipater. — Nouveau partage de l’empire d'Alexandre à Trisparadisus. Séleucus obtient le gouvernement de la Babylonie.

Les Romains, enfermés aux Fourcbes-Caudines, passent sous le joug. — Perfide conduite du Sénat dans cette occasion. Il lève deux nouvelles armées qu’il confie à Publilius Philo et à Papirius Cursor. Les Romains, vainqueurs dans le Samnium et près de Lucérie, font passer à leur tour sous le joug les Samnites et leur général Pontius Hérennius.

320. Soumission de la Palestine, par Ptolémée, gouverneur d’Égypte. Il établit beaucoup de Juifs à Cyrène, et surtout à Alexandrie.

318. Mort d'Antipater, âgé de plus de quatre-vingts ans. Polysperchon est nommé régent, et Cassandre, fils d'Antipater, chef des gardes. Cassandre se brouille avec Polysperchon et se retire auprès d'Antigone. — Eumène s’échappe de Nora, où il était assiégé par Antigone, et traite avec Polyspercbon. — Polysperchon rend aux villes grecques leur liberté et rétablit à Athènes le gouvernement démocratique. — Alexandre, son fils, entre avec une armée dans l'Attique.

317. Pbocion et les autres chefs du parti aristocratique se réfugient dans le camp du fils de Polyspercbon ; ils sont livrés par lui aux Athéniens qui les condamnent à boire la ciguë. — Peu de temps après, Atbènes tombe au pouvoir de Cassandre qui rétablit dans cette ville le gouvernement aristocratique et en donne la direction à Démétrius de Pbalère.

Olympias fait périr Philippe Arrhidée et sa femme Eurydice. Alexandre Aigus est proclamé seul roi de Macédoine.

Agathocle, fils d’un potier, devient tyran de Syracuse.

316. Cassandre assiège Olympias, mère d'Alexandre, dans Pydna. — Eumène est livré par ses soldats à Antigone qui le fait périr.

Un décret du peuple, présenté par Sophocle, appuyé par Démocharès, neveu de Démosthène, ferme les écoles des philosophes : Théophraste, le chef du Lycée, Xénocrate, le chef de l'Académie, quittent la ville. Ce décret fut abrogé l’année suivante.

315. La Cappadoce redevient indépendante sous Ariaratbe II.

Cassandre prend et tue Olympias. Il relève la ville de Thèbes.

Prépondérance, dans la haute Asie, d'Antigone, qui se débarrasse de Pithon, gouverneur de Médie, et expulse de la Babylonie, Séleucus, qui se retire auprès de Ptolémée.

314. Antigone déclare la guerre à Cassandre. Polysperchon et son fils Alexandre font alliance avec lui contre Ptolémée, Séleucus, Cassandre et Lysimaque. Les deux partis proclament la liberté des villes grecques. — Expédition de Cassandre dans le Péloponnèse ; Alexandre y arrive après lui, mais Cassandre l’attire dans son parti, en lui promettant le gouvernement de cette contrée.

312. Bataille de Gaza. Démétrius, fils d'Antigone, y est défait par Ptolémée et Séleucus. Celui-ci redvient maître de la Babylonie, et reçoit le surnom de Nicator. — Commencement de l’ère des Séleucides. — Conquête du Penjàb et de la vallée" du Gange, par Chandragoupta, qui régnera, après son traité avec Séleucus, sur tout le bassin de l'Indus jusqu'aux Paropamisades.

Appius Claudius, qui se perpétue pendant cinq ans dans la charge de censeur, opère une réforme importante dans l'Etat. Il répand dans toutes les tribus les œrarii (prolétaires), les liberttni (fils d’affranchis) et fait entrer des fils d’affranchis dans -le Sénat. — Le même Appius a construit dans Rome l’aqueduc de son nom, et le premier tracé une voie militaire vers la Campanie, la voie Appienne. 311. Réconciliation entre les généraux d'Alexandre, à l’exception de Séleucus et de Polysperchon. — Cassandre conserve la direction des affaires de la Macédoine ; Lysimaque de la Thrace ; Ptolémée de l’Égypte ; Antigone de l'Asie. La Grèce est déclarée libre. — Cassandre fait mourir Alexandre Aigus et sa mère.

Les Toscans, les Eques, les Ombriens et différents peuples du Samnium se joignent aux Samnites propres pour combattre les Romains. — Fabius Rullianus remporte d’importants avantages d’abord sur les Étrusques seuls, ensuite sur les Etrusques et les Ombriens et traverse la forêt Ciminienne. — Combat de Pérouse. 310. Épicure, âgé de trente-deux ans, expose son système philosophique à Mitylène et à Lampsaque.

Bataille d'Himère ; Agathocle y est défait par Hamilcar, général des Carthaginois. — Siège de Syracuse. — Expédition d'Agathocle en Afrique.

Polysperchon fait venir de Pergame Hercule, fils naturel d'Alexandre et de Barsine ; et, après l’avoir proclamé roi de Macédoine, il marche contre Cassandre.

Papirius Cursor opposé aux Samnites, Fabius aux Étrusques. Papirius vainqueur pour la dernière fois à Longula. — Fabius fait éprouver aux Étrusques, près du lac Vadimon, une défaite dont ils ne se relèvent jamais. Une troisième ligue s’organise alors contre Rome. A la place des Toscans, qui posent momentanément les armes, les Ombriens, les Salentins, plusieurs autres peuples du Samnium se joignent aux Samnites propres. 309. Polysperchon et Cassandre s’entendent pour faire périr le jeune Hercule, fils naturel d'Alexandre, déclaré roi par Polysperchon.

Défaite d'Hamilcar, près de Syracuse. Il est fait prisonnier et mis à mort. 308. Victoire d'Agathocle sur les Carthaginois en Afrique. Il prend le titre de roi.

307. Démétrius Poliorcète, fils d'Antigone, dispute à Cassandre la domination de la Grèce. Il entre dans Athènes, où il renverse le gouvernement aristocratique, établi dix ans auparavant par Cassandre.

Agathocle revient en Sicile.

306. Épicure se fixe à Athènes, où il restera jusqu'à sa mort.

Victoire navale de Démétrius Poliorcète sur Ptolémée devant Cypre. — Antigone prend le titre de roi. Lysimaque, Séleucus, Ptolémée et Cassandre suivent son exemple.

Le fils d’un affranchi, Flavius, ancien greffier du censeur Appius Claudius, publie le calendrier qui renfermait les jours et les heures où on pouvait légalement plaider, et les formules de procédure qui jusqu'alors n’étaient connues que des patriciens.

305. Flavius est nommé édile curule par le peuple. Il consacre un temple à la réconciliation de toutes les classes de la société romaine. Av. J.-C.

Défaite des Samnites à Bovianum. Les Samnites et les Marses confédérés posent momentanément les armes.

304. Siège de Rhodes par Démétrius Poliorcète, qui obtient le surnom de Poliorcète, qui assiège les villes.

Les censeurs Fabius Rullianus, patricien, et Décius Mus, plébéien, concentrent dans les quatre tribus urbaines les affranchis et les prolétaires qu’Appius avait, en 312, répandus même dans les tribus rurales, où leur nombre leur aurait assuré la supériorité sur les riches plébéiens et patriciens.

303. Levée du siège de Rhodes. Démétrius donne aux Rhodiens les machines qu’il avait fait construire contre eux, et il part pour la Grèce avec 330 galères. Il chasse Cassandre de l’Attique, et le poursuit jusqu’aux Thermopyles.

302. Il entre ensuite dans le Péloponnèse, et après s’être rendu maître de Sicyone et de Corinthe, les seules places du pays qui tinssent encore pour Cassandre, il célèbre à Argos ses noces avec Déidamie, fille d’Éacide, puis il se rend à Athènes et s’y livre aux plus infâmes débauches.

À Rome, les charges du sacerdoce deviennent accessibles aux plébéiens. Ces derniers auront quatre places de pontifes, cinq d’augures. Egalité complète des deux ordres.

301. Alliance de Cassandre, Lysimaque, Séleucus et Ptolémée, contre Antigone et Démétrius. Celui-ci va rejoindre son père en Asie, où Lysimaque était déjà avec une nombreuse armée. — Bataille d’Ipsus en Phrygie, gagnée par Séleucus et Lysimaque, sur Antigone et son fils Démétrius Poliorcète. Antigone y est tué à l’âge de quatre-vingt-un ans. Démétrius se sauve avec 9 000 hommes à Ephèse, d’où il passe bientôt après en Grèce. — Partage définitif de la monarchie d’Alexandre en quatre royaumes : Égypte, Syrie, Thrace et Macédoine. Lysimaque ajouta à la Thrace l’Asie antérieure jusqu’au Taurus ; le reste demeura à Séleucus, qui partage avec Ptolémée la domination de l’Orient. Seulement, on donna la Cilicie à Plistarque, frère de Cassandre, qui domine en Europe. La Judée appartient au roi d’Égypte,

300. Loi Porcia, proposée par le tribun P. Porcius Lecca, et qui défendait de lier, de battre de verges et de mettre à mort un citoyen romain.

IIIe siècle avant Jésus-Christ.

Prépondérance, en Asie, des royaumes de Syrie et d’Égypte ; en Grèce, de la Macédoine. — Formation de la ligue Achéenne. — Guerre des Romains contre Pyrrhus ; ils achèvent la conquête de l’Italie. — Guerres puniques (lre et 2e). — Les lettres et surtout les sciences fleurissent à Pergame, à Alexandrie, à Syracuse (Euclide, Ératosthène, Archimède).

300-288. Construction du fameux colosse de Rhodes par les Rhodiens Charès et Lâches.

299. Fondation à Athènes de l’école du Portique par Zenon, de Citium, en Cypre, et peu après de la seconde Académie par Arcésilaüs de Pitane.

4e ligue contre Rome. Les Étrusques font alliance avec les Samnites et les Apuliens.

Sostrate, de Cnide, commence le phare d’Alexandrie.

297. Retour de Démétrius en Grèce. — Mort de Cassandre, roi de Macédoine ; ses fils se disputent le trône.

5e ligue contre Rome, composée des Samnites, des Etrusques, des Ombriens et des Gaulois. Les Romains leur opposent trois armées réparties dans le Samnium, l’Étrurie et l’Ombrie. Bataille gagnée par le consul Fabius sur les Samnites, près de Tiferne. Avantage remporté par le consul

AV. J.-C.


Décius sur les Apuliens, qui voulaient se joindre aux Samnites, à Malévent (Bénévent). — Dévastation des terres du Samnium par les deux consuls pendant cinq mois consécutifs.

296. Démétrius de Phalère est placé à la tête de l’École grecque d’Alexandrie.

Athènes, gouvernée par le tyran Lacharès, est assiégée par Démétrius.

295. Démétrius prend Athènes, puis passe dans le Péloponnèse, ou il menace Sparte. Sur le point de prendre cette ville, il est appelé en Macédoine par Alexandre, fils de Cassandre, contre son, frère Antipater. — Pyrrhus II, fils d’Eacide, roi d’Épire, qui appuyait aussi Alexandre, rétablit ce prince sur son trône et reçoit pour ce service l’Ambracie, l’Acarnanie, l’Amphilochie et la ville maritime de Nymphée.

Dans l’Ombrie, Décius et Fabius défont les Samnites et les Gaulois près de Sentinum. Décius se dévoue.

294. Démétrius arrive en Macédoine. Alexandre, qui n’a plus besoin de son aide, lui tend des embûches, mais Démétrius le fait assassiner et est proclamé roi de Macédoine.

Les trois Lucumonies de Vulsinies, dePérouse et d’Arrétium, obtiennent des Romains une trêve de 40 ans. Les autres Étrusques, ainsi que les Samnites, continuent de lutter contre Rome.

293. Bataille d’Aquilonie gagnée par le fils de Papirius Cursor sur les Samnites, qui perdent 30 000 hommes. La légion de lin ou légion sacrée des Samnites est exterminée.

291. Mort du grand poète comique Ménandre.

290. Les Étoliens, aidés de Pyrrhus, s’emparent de Delphes et de la Phocide. Démétrius fait célébrer à Athènes les jeux pythiques.

Le Samnium et le pays des Sabins sont réduits par Curius Dentatus.

289. Mort du tyran de Syracuse, Agathocle.

288. Démétrius se dispose à reconquérir l’Asie. Ptolémée, Séleucus, Lysimaque et Pyrrhus se liguent contre lui.

287. Lysimaque et Pyrrhus entrent en Macédoine. Démétrius, trahi par ses soldats qui passent à Pyrrhus, s’enfuit et va rejoindre, dans le Péloponnèse, son fils Antigone Gonatas. — Lysimaque et Pyrrhus se partagent la Macédoine.

286. Lysimaque s’empare de toute la Macédoine, dont il se fait proclamer roi. — Démétrius, qui était passé en Asie pour combattre Séleucus, est vaincu et pris en Cilicie. Il restera captif jusqu’à la fin de sa vie.

Dissensions dans Rome au sujet des dettes. Retraite du peuple sur le Janicule. Le dictateur plébéien Hortensius propose les lois suivantes : 1o ce qui sera résolu dans l’assemblée du peuple liera tous les Romains ; 2o le Sénat, avant les Comices, donnera son approbation préalable à tout ce qui pourrait y être statué par le peuple ; 3o la liberté sera rendue à tous les citoyens qui avaient été remis à leurs créanciers ; 4o les jours de marché seront au nombre des jours fastes. Les Plébéiens rentrent dans la ville. Mort d’Hortensius. Ses lois sont soumises aux suffrages par Fabius Rullianus.

285. Ptolémée s’associe son deuxième fils, Ptolémée II (Philadelphe) ; l’aîné, Ptolémée Céraunus, se retire auprès de Lysimaque.

283. Mort de Ptolémée Lagus, surnommé Soter ; son fils, Ptolémée Philadelphe, gouverne seul. C’est à ce prince qu’est due la fondation du Musée et de la Bibliothèque d’Alexandrie. Il fait traduire en grec les livres saints des Hébreux (Version des Septante).

Philétère, gouverneur de Pergame pour Lysimaque, se rend indépendant. Av. J.-C.

Les Sénonais, d’abord vainqueurs des Romains sous les murs d'Arrétium, sont vaincus par Dolabella, et assujettis ainsi que les Boïens.

282. Séleucus déclare la guerre à Lysimaque.

281. Lysimaque est vaincu et tué à Cyropédium en Phrygie par Séleucus, qui réunit la Thrace et la Macédoine à ses autres États. — Première invasion des Gaulois dans la Thrace.

280. Séleucus est assassiné, au milieu d’un sacrifice, par Ptolémée Céraunus, quise fait proclamer roi de Macédoine.

Formation de la ligue Àchéenne.

Pyrrhus, appelé par les habitants de Tarente contre les Romains, vient en Italie. Il remporte sur le consul Valérius Lœvinus la bataille d'Héraclée.

Trois armées gauloises se dirigent vers la Macédoine et la Thrace. Ptolémée Céraunus périt en combattant ces barbares. — Les Macédoniens prennent tour à tour pour rois Méléagre, frère de Céraunus, et Antipater, neveu de Cassandre ; enfin, après une anarchie de trois mois, un noble macédonien, Sosthène, se met à la tête de l’armée et force les Gaulois à évacuer la Macédoine.

Le babylonien Bérose, prêtre de Bélus, compose une histoire de la Chaldée, dont Joseph nous a conservé quelques fragments dans son histoire des Juifs.

Pyrrhus remporte une seconde victoire sur les Romains, à Asculum.

Désastre éprouvé par les Gaulois près de Delphes.

278. Des Gaulois, établis en Thrace, sont appelés par Nicomède en Asie Mineure, et s’emparent de la Phrygie, qui est appelée depuis Galatie, ou Gallo-Grèce.

Antigone Gonatas, le fils de Démétrius Poliorcète, commence à se faire reconnaître par les Macédoniens.

Pyrrhus passe en Sicile. Il défait les Carthaginois, se rend maître de presque toutes les villes de l’île, et proclame son fils Agathocle, roi de Sicile.

275. Pyrrhus repasse en Italie, où il est complètement défait par Curius Dentatus, près de Bénévent, appelée autrefois Malévent.

273. Ptolémée Philadelphie envoie une ambassade au peuple romain pour le féliciter de sa victoire sur Pyrrhus. Pyrrhus envahit de nouveau la Macédoine.

272. Pyrrhus est appelé contre les Spartiates par Cléonyme, qui voulait dépouiller du trône son neveu Aréus. — Mort de Pyrrhus dans une tentative d’usurpation sur Argos.

Lutte soutenue par les Romains contre les Lucaniens, les Samnites et les Bruttiens. — Tarente, quoique appuyée par les Carthaginois, est contrainte d’ouvrir ses portes et d’abattre ses murailles. Les Romains sont maîtres de toute la Grande Grèce, excepté Brundusium.

Vers cette époque fleurit Théocrite de Syracuse, poète bucolique.

271. Punition de la garnison de Rhégium et des esclaves de Yulsinies.

270. Mort du philosophe Épicure, dans l'Attique, à l’âge de 72 ans.

Hiéron II prend le titre de roi de Syracuse, qu’il gouverna pendant 55 ans.

268. L’Égyptien Manéthon, originaire de Sébennyte, garde des archives sacrées dans le temple d'Héliopolis, écrit sous Ptolémée Philadelphe une histoire de l'Egypte, dont les historiens Josèphe, Eusèbe et Georges le Syncelle nous ont conservé quelques fragments.

Antigone Gonatas, roi de Macédoine, s’empare d'Athènes et met garnison au Musée.


267. Les Romains achèvent la conquête de l'Italie méridionale .

Antigone Gonatas soumet Mégare, la Phocide et la Locride.

266. Aréus, roi de Sparte, est défait et tué par les Macédoniens, près de Corinthe.

265. Acrotatus, fils et successeur d'Aréus, éprouve le même sort, dans un combat livré sous les murs de Mégalopolis, à Aristomède, tyran de cette ville.

264. Des combats degladiateurs sont donnés àRome, pour la première fois, sur le forum Boarium, par M. et D. Brutus, pour honorer les mânes de leur père.

Les Mamertins, menacés par Hiéron, roi de Syracuse, livrent Messine aux Romains, qui envoient pour les secourir le consul Appius Claudius. — Commencement de la première guerre punique. Appius Claudius est vainqueur d'Hiéron et des Carthaginois, avec lesquels ce prince avait fait alliance.

263. Eumène succède sur le trône de Pergame à son oncle Philétère. Rivalité intellectuelle d'Eumène et de Ptolémée Philadelphe. Celui-ci défend l’exportation du papyrus. Un Grec apprend aux Pergaméens à écrire sur des peaux préparées (parchemin).

Mort de Zenon, fondateur de la secte stoïcienne.

Hiéron II fait alliance avec les Romains. — Premier cadran solaire apporté de Catane, ville de Sicile, par Valérius Messala.

262. Prise d'Agrigente par les Romains.

261. Antiochus Soter, roi de Syrie, périt en combattant les Gaulois de lAsie Mineure. Son fils Antiochus Théos lui succède.

260. Dans l'Inde, règne Acoka, qui se convertit au bouddhisme et favorise les progrès, dans son empire, de cette religion, fondée par le bouddha Çakyamouni au Xe ou au vi c siècle.

Première victoire navale des Romains, remportée sur les Carthaginois, près de Myles, par le consul Duilius, qui fait usage de crampons de fer, appelés corbeaux. On lui élève à Rome une colonne rostrale. — Tib. Coruncanius, le premier grand pontife plébéien, introduit l’usage de répondre publiquement sur les questions de droit civil.

259. Les Romains dirigent une attaque contre la Corse et la Sardaigne.

258. Mort d’Érasistrate, fameux médecin grec, le premier, dit-on, qui disséqua des corps humains. Il est le chef de l’école des méthodistes, opposée à celle des empiriques.

256. Le poëte Callimaque, de Cyrène, fleurit à Alexandrie.

Les consuls Manlius et Régulus s’embarquent pour l'Afrique avec 330 galères et 150 000 hommes. Les Carthaginois sont vaincus dans une grande bataille navale, en vue du mont Ecnome, près de la côte sud de la Sicile. Les Romains passent en Afrique et prennent Clypea.

255. Un magistrat unique, nommé stratège, est placé à la tête de la ligue achéenne.

Vers cette époque, finit en Chine la dynastie des Tchéou. Elle est remplacée par celle des Thsin, qui donne son nom au pays et dont le chef, Chi-Hoang-Ti, réunit sous son sceptre tout l’empire, partagé jusqu'alors en principautés, et construit la célèbre muraille de la Chine.

Le Spartiate Xanthippe, arrivé par hasard à Carthage, est mis à la tête de l’armée carthaginoise. Défaite et captivité de Régulus en Afrique.

254. Les Romains se rendent maîtres de Panorme.

251. Prise de Sicyone par Aratus et réunion de cette ville à la ligue achéenne. Av. J.-C.

250. Vers cette époque, formation, aux dépens de l'empire des Seleucides, des royaumes de Bactriane et de Parthie. Le premier est fondé par le Grec Théodote, gouverneur en Bactriane pour le roi de Syrie, et le deuxième par Àrsace, d'origine scythique.

249. Désastre du consul Claudius Pulcher, défait sur mer par les Carthaginois, près de Drépane.

247. Hamilcar Barca est mis à la tête des troupes carthaginoises en Sicile. Il s'établit sur le mont Éryx, d'où, pendant 6 années, il tient en échec les Romains.

246. Mort d'Antiochus Théos, roi de Syrie, assassiné par sa femme, Laodice, qu'il avait répudiée. Séleucus II Callinicus lui succède.

245. Aratus est nommé pour la première fois stratège des Achéens.

243. Aratus, stratège des Achéens pour la deuxième fois, délivre Corinthe de la domination macédonienne et la fait entrer dans la ligue achéenne. Agis IV, roi de Lacédémone, médite de rétablir la législation de Lycurgue.

A Rome, outre le préteur de la ville {prœtor urbanus), on crée un second préteur (prœtor peregrinus) pour décider des affaires judiciaires concernant les étrangers et les procès de ces derniers avec les citoyens romains.

241. Victoire du consul Lutatius Catulus, près des îles Ëgates, sur la flotte carthaginoise. Les Carthaginois demandent et obtiennent la paix aux conditions suivantes : aucun des deux peuples ne pourra donner des ordres à l'autre, ni lever des troupes dans ses États. Les Carthaginois céderont aux Romains la partie de la Sicile qui leur appartient, et les îles entre la Sicile et l'Italie ; ils rendront les prisonniers sans rançon et payeront 3 mille talents (18 millions de "notre monnaie) dans l'espace de 10 ans. Fin de la le guerre punique.

241-238. Les Carthaginois cherchent à s'indemniser des pertes qu'ils ont faites pendant la première guerre punique en retranchant une partie de leur paie à leurs mercenaires, qui se révoltent et soutiennent une lutte de trois ans et demi, dite guerre inexpiable.

241. Invasion des Étoliens dans le Péloponnèse ; Aratus marche à leur rencontre avec l'armée des Achéens et de leurs alliés ; puis, renonçant à leur livrer bataille, il les laisse passer et renvoie ses alliés. Parmi ces derniers, était Agis IV avec un corps de troupes lacédémonienhes. — Pendant l'absence d'Agis IV, une révolution éclate à Sparte. Léonidas II, son collègue, qu'il avait fait exiler et remplacer par Cléombrote, gendre de Léonidas, est rappelé et rétabli sur le .trône ; lui-même ; peu après son retour, est mis à mort avec toute sa famille. En lui s'éteint la première maison des rois de Sparte ou des Proclides.

Attale, neveu et successeur d'Eumène, commence à Pergame un règne de 44 ans.

A Rome, la formation de deux .nouvelles tribus porte définitivement leur nombre à 35 (31 de la campagne et 4 de la ville).

Aristophane, de Byzance, grammairien, fleurit à Alexandrie.

240. Livius Andronicus fait représenter des pièces de théâtre à Rome, un an avant la naissance du poète En^jus.

239. Démétrius II succède à son père, Antigone Gonatas, sur le trône de Macédoine.

238. Hamilcar Barca passe en Espagne, avec son fils Annibal, âgé de 9 ans.

Les Romains commencent contre les Boïens et les Ligures de la Gaule Cisalpine, en deçà du Pô, une lutte longue et sanglante.

Av. J.-G.

236. Cléomène III succède, à Sparte, à son père Léonidas. Il a épousé la veuve d'Agis IV et reprendra les projets de ce prince. ■ Soumission de la Corse et de la Sardaigne par deux armées consulaires.

235. Le temple de Janus est fermé pour la deuxième fois (la première fois sous Numa).

Cn. Nasvius compose un poëme épique sur la l rc guerre punique.

232. Le tribun C. Flaminïus propose, par une loi agraire, l'établissement de colonies dans le territoire du Picénum, qui confine au pays des Gaulois Sénons. Le sénat s'y oppose et les disputes se rallument entre les deux ordres. En vain le père de Flaminius arrache son fils de la tribune aux harangues ; la loi passe peu après et les colonies sont établies. Cette circonstance provoque les Boïens à prendre de nouveau les armes.

231. Sp. Carvilius donne le premier l'exemple d'un divorce légal.

229. Progrès de la ligue achéenne, qui embrasse presque tous les peuples de la Grèce centrale et du Péloponnèse. Sparte, la Messénie, l'Ëlide et quelques portions de l'Arcadie restent seules en dehors. — Antigone Doson succède en Macédoine à Démétrius, dont le fils Philippe était trop jeune pour régner.

En Espagne, à la mort d'Asdrubal Barca, son gendre, Amilcar, prend le commandement des forces carthaginoises.

228. Teuta, reine d'IUyrie, fait la paix avec les Romains. Ceux-ci occupent une partie de l'Illyrie, et donnent le gouvernement du reste à Démétrius, de Pharos.avec la tutelle du jeune Pinéus, fils de Teuta. Des députés romains sont envoyés aux Achéens et aux Ëtoliens, pour leur faire part des résultats de cette guerre. Ils sont admis par les Corinthiens aux jeux isthmiques. A Athènes, on les initie aux mystères.

227. Lutte malheureuse soutenue contre Cléomène, roi de Sparte, par Aratus, qui voulait contraindre les Lacédémoniens, les Éléens et une partie des Arcadiens à entrer dans la ligue achéenne.

Traité des limites, par lequel les Carthaginois s'engagent à ne pas étendre leurs conquêtes au delà de l'Ëbre et à respecter tous les alliés des Romains. — Fondation de Carthagène par Asdrubal. — Création de deux nouveaux préteurs pour gouverner : 1° la Sicile, première province romaine ; 2° la Corse et la Sardaigne.

225. Cléomène, vainqueur des Achéens en Arcadie, croit pouvoir exécuter les projets d'Agis IV. Il laisse son armée en Arcadie, court à Sparte avec quelques soldats étrangers, fait égorger les éphores, exile 80 des principaux citoyens, et rétablit les institutions de Lycurgue.

Les Boïens et les Insubriens s'allient ensemble contre les Romains et appellent les Gésates, Gaulois Transalpins, à leur secours. La république met sur pied près de 800 000 soldats. Les Gaulois, vainqueurs près de Clusium, dans un premier combat, d'un préteur et de 50 000 Romains, sont exterminés, près de Télamone, par les consuls Attilius Régulus et iEmilius Papus.

Q. Fabius Pictor. le plus ancien historien romain, a écrit en grec.

Mort de Séleucua II Callinicus roi de Syrie ; avènement de Séleucus III, Céraunus.

224. Cléomène demande à ia ligue achéenne, pour prix de la paix et de son accession à la ligue, le titre de généralissime. Aratus s'y oppose et fait passer un décret par lequel les Achéens nomment Antigone, roi des Macédoniens, généralissime de la ligue et s'engagent à lui livrer l'Acrocorinthe. Tremblement de terre à Rhodes. Le colosse est renversé. Av. J.-C.

223. Antigone Doson, malgré la résistance de Cléomène, prend possession de l'isthme de Corinthe. Succès remportés par le consul C. Flaminius sur les Insubriens, au N. du Pô. 222. Cléomène, vaincu à Sellasie par Antigone, se retire en Egypte. Antigone entre à Sparte en vainqueur, abolit toutes les réformes opérées par Cléomène, suspend la royauté, et donne à la ville un gouverneur béotien, nommé Brachillus. Rappelé en Macédoine par une invasion des lllyriens, il quitte le Péloponnèse, après avoir laissé des garnisons à Orchomène et dans l'Acrocorinthe.

Mort de Ptolémée Ëvergète. Avec son fils, Ptolémée Philopator, commence la décadence de l'empire des Lagides. — Ératosthène, de Cyrène, fleurit à Alexandrie. Il est l'auteur d'un système de géographie, basé sur les mathématiques, qui fit autorité dans les écoles durant quatre siècles.

Sélencus Céraunus, roi de Syrie, qui venait de commencer une guerre contre Attale, roi de Pergame, périt assassiné. Son îrère, Antiochus III, lui succède.

Le consul M. Claudius Marcellus tue Viridomare, roi des Gésates, sous les murs de Clastidium, et remporte la victoire sur ce peuple, auxiliaire des Insubriens. Il offre les troisièmes dépouilles opimes. 221. Conquête de l'Istrie par les Romains. 220. Mort d'Antigone Doson, roi de Macédoine. Avènement du jeune Philippe III, son neveu, âgé de 15 ans.

Les Ëtoliens déclarent la guerre aux Messéniens. Ils débarquent en Achaïe, sous les ordres de Scopas et de Dorimaque, traversent le Péloponnèse, pour se rendre dans la Messénie, qu'ils ravagent complètement, et, à leur retour, défont, près de Caphyes, les Achéens, commandés par Aratus. Sur l'invitation des Achéens, Philippe passe dans le Péloponnèse, convoque à Corinthe les députés de la ligue, et déclare la guerre aux Ëtoliens. Commencement de la guerre dite des deux ligues, qui durera 3 ans.

Guerre entre Byzance et Rhodes. Prusias, roi de Bithynie, se prononce pour la seconde. — Guerre entre Mithridate IV, roi de Pont, et la ville de Sinope. 219. Prise de Sagonte, ville alliée des Romains, par Annibal,, après un siège de 8 mois. Les Romains déclarent la guerre aux Carthaginois.

Les Romains, sur un vain prétexte, attaquent Démétrius, de Pharos, et le forcent à sortir d'Jllyrie. Ils imposent un tribut à la partie de l'Illyrie laissée à Pinéus.

Mort de Cléomène à Alexandrie, dans une émeute qu'il avait provoquée contre son hôte, le roi Ptolémée Philopator. Fin de la seconde maison des rois de Sparte ou des Agides. Les Spartiates massacrent les éphores nommés- sous l'influence d'Antigone Doson, et élisent deux rois : Agésipolis, petit-fils de Cléombrote, et Lycurgue. Ce dernier chasse de Sparte son jeune collègue, avec lequel finit la race des Héraclides. Lycurgue se déclare pour les Ëtoliens contre les Achéens et Philippe de Macédoine.

Archagatus, le premier médecin que les Romains aient eu, arrive du Péloponnèse à Rome, où il reçoit le droit de cité et un traitement de la république. Il est expulsé quelque temps après. 218 Philippe de Macédoine prend Thermus, capitale de l'Etolie, et la ruine.

Attale I er, roi de Pergame, soumet avec l'aide des Gaulois, qu'il a fait venir de la Thrace, les villes de Cyme, Smyrne, Phocée, Téos, Colophon, Lemnos, etc.

Ptolémée IV Philopator et Antiochus III se disputent la Célésyrie ou Syrie creuse.

Av. J.-C.

Annibal entre dans les Gaules, il évite de combattre Scipion et passe les Alpes. P. Cornélius Scipion est défait au Tésin par Annibal, qui franchit le Pô et bat Tib. Sempronius à la Trébie. Le nord de l'Italie se donne à Annibal ; il rassemble jusqu'à 90000 soldats. 217 Défaite d'Antiochus III à Raphia ; il perd la Palestine, la Phénicie et la Cœlésyrie qu'il avait enlevées naguères aux Egyptiens.

Les Ëtoliens demandent la paix ; elle leur est accordée, à condition que chaque peuple gardera les conquêtes qu'il a faites pendant la guerre. Fin de la guerre des deux ligues.

Annibal passe l'Apennin et entre en Etrurie. Il traverse les marais de Clusium. Il défait Flaminius, près du lac Trasimène. Le prodictateur Fabius Maximus pourvoit à la défense de Rome ; sa politique de temporisation lui fait donner le surnom de Cunctator.

La religion de Bouddha pénètre en Chine.

Vers cette époque écrit L. C. Alimentus, qui a raconté aux Romains l'époque d'Annibal.

216 Mort d'Hiéron II, roi de Syracuse. Hiéronyme, son petit-fils et son successeur, se déclare pour les Carthaginois.

Antiochus III lutte contre le rebelle Achéus, qui se défendra deux ans dans la ville de Sardes.

Annibal triomphe à Cannes, en Apulie, des Romains commandés par le consul plébéien Térentius Varron et Paul Emile, qui se fait tuer. — Annibal, battu une 1" fois devant Noie par Marcellus, passe l'hiver à Capoue. Il restera encore 12 ans en Italie. — A Rome, on nomme un dictateur, Junius Péra. Le sénateur Fabius Pictor, historien dont nous n'avons plus les écrits, est envoyé à Delphes afin de consulter l'oracle sur les destins de Rome.

215 Victoire du roi Prusias sur les Galates.

Annibal conclut un traité d'alliance offensive et défensive avec Philippe de Macédoine, qui engage avec lui ses alliés les Grecs. — Il est battu une 2e fois devant Noie par Marcellus.

214 Antiochus essaye, mais vainement, de ramener sous sa domination la Parthie et la Bactriane.

A Syracuse, Hiéronyme est assassiné. Hippocrate et Ëpicyde se mettent à la tête du gouvernement de Syracuse. — Rome déclare la guerre à Syracuse, et bientôt le consul M. Marcellus en commence le siège, qui durera 2 ans.

Annibal est repoussé une 3e fois au siège de Noie. Son lieutenant Hannon est défait près de Bénévent, par Sempronius Gracchus, et perd 16000 hommes. — Loi Oppia, qui défendait aux femmes de porter dans leur parure plus d une demi-once d'or, de se vêtir d'une robe de différentes couleurs, de faire usage de voitures à Rome ou dans d'autres villes, et à un mille de là, si ce n'est à l'occasion d'un sacrifice public.

213 Philippe fait emprisonner Aratus. — Cédantaux instances de Démétrius de Pharos, qui s'est réfugié auprès de lui, il se dispose à aller attaquer les Romains en Italie. Il rassemble 120 galères à 2 rangs de rames et débarque sur la côte d'IUyrie. Il s'empare de la ville d'Oricum et assiège Apollonie. Mais, vaincu par le préteur Valérius Laevinus, près de l'embouchure de J'Aoûs, il est contraint de brûler sa flotte et de regagner par terre la Macédoine.

En Chine, l'empereur Chi-Hoang-Ti fait brûler tous les livres que les lettrés ne purent cacher, à l'exception de ceux qui traitaient de médecine et d'agriculture.

212 Les deux frères, Publius et Cornélius Scipion, qui depuis quatre ans luttaient contre les Espagnols et les Carthaginois, sont vaincus et tués près Av. J.-C.


d'Anitorgis par Asdrubal Earca, Magon et Asdrubal Giscon.

En Sicile, le proconsul Marcellus s’empare de Syracuse, défendue par le génie d'Archirnède qui est tué dans le sac de la ville.

211 Expédition d'Antiochus le Grand contre les Parthes, les Bactriens et l'Inde. Cette guerre durera jusqu'en 205. — Lœvinus conclut avec les Ëtoliens un traité d’alliance offensive et défensive, auquel accèdent bientôt Attale, roi de Pergame, les Messéniens, Pleurate, roi d'Illyrie, et enfin Machanidas, tyran de Sparte.

En Italie, les proconsuls Q. Fulvius Flaccus, Appius Claudius Pulcher s’emparent de Capoue. Annibal se retire dans le Brutium.

Le jeune Cornélius Scipion, fils de Publius, à l’âge de 24 ans, est chargé de conduire la guerre d'Espagne.

210 Le jeune Scipion prend Carthagène en un jour. Il respecte l’épouse d'Allucius et la lui faitrendre.

209 Q. Fabius Maxinius prend Tarente.

208 M. Claudius Marcellus est tué, Crispinus, son collègue, est blessé à mort dans une embuscade que leur tend Annibal entre Venouse et Bantia. Les Achéens appellent Philippe de Macédoine contre Machanidas de Sparte et les Ëtoliens, qui sont appuyés par Attale, roi de Pergame, et par la flotte romaine de Sulpicius.

207 Annibal rappelle toutes les troupes qu’il avait jusqu'alors répandues dans l'Italie pour la disputer aux Romains, et les concentre dans le Brutium et la Lucanie ; d’un autre côté, son frère Asdrubal passe les Alpes à la tête de 52 000 hommes. Le sénat forme deux armées, dont l’une devait combattre Asdrubal dans la Cisalpine, l’autre, Annibal dans le sud de l'Italie. M. Livius commande la 1re, et Cl. Néron la 2e. — Asdrubal perd un temps précieux au blocus de Plaisance. Il est bientôt après vaincu et tué sur les bords du fleuve Métaure, en Ombrie, par les deux consuls qui avaient réuni leurs armées.

Antiochus III le Grand dépouille de la Judée Ptolémée Philopator.

2e bataille de Mantinée. Machanidas y est battu et tué par Philopœmen. — Nabis s’empare, à Sparte, de l’autorité souveraine.

Mortdu philosophe stoïcien Chrysippe, de Cilicie, qui avait remplacé Cléanthe, disciple dé Zenon, dans la direction de l’école du Portique.

206 C. Scipion passe d'Espagne en Afrique pour aller gagner à l’alliance romaine Syphax, roi Numide.

205 Fin de la guerre de Macédoine. Philippe fait la paix avec les Romains.

C. Scipion prépare en Sicile son expédition contre l'Afrique carthaginoise. Il a pour préfet de la flotte son ami Lélius, pour questeur Caton. Il prend Locres vainement défendue par Annibal.

Loi Cincia, qui défendait de recevoir de l’argent et des présents pour plaider une cause.

204 Syphax, roi Numide, qui avait épousé la fille d'Asdrubal Giscon, Sophonisbe, passe de nouveau aux Carthaginois, puis dépouille Massinissa, allié des Romains.

Scipior 1 part de Sicile avec 30 000 légionnaires, 50 galères, 400 vaisseaux de charge. Il prend terre en Afrique au cap le Beau. Il assiège Utique. Asdrubal Giscon et Syphax s’avancent sous les murs de cette ville, chacun avec une armée.

203 Scipion brûle les deux camps d'Asdrubal et de Syphax, qui sont une seconde foisvaincus. — Scipion réduit toutes les villes de la domination carthaginoise, et prend Tunis. — Syphax est vaincu et fait prisonnier par Lélius el Massinissa, qui le livrent à Scipion.


Av. J.-C.

Philippe envoie à Annibal un secours de 4000 Macédoniens, et en même temps il déclare la guerre à Attale Ier et aux Rhodiens qui, dans la dernière guerre, ont fourni des secours aux Romains. Il attaque sans succès Pergame, mais gagne sur les Rhodiens la bataille navale de Ladé.

Annibal quitte l'Italie, 16 ans après avoir commencé la guerre.

202 Ptolémée V Epiphane, aidé de l’étolien Scopas, reprend la Judée aux Syriens.

En Grèce, Nabis essaye en vain de prendre Messène, qui est sauvée par Philopœmen. — Philippe est battu par les Rhodiens et par Attale Ier, et perd une grande partie de sa flotte.

Annibal, débarqué à Leptis, s’avance jusqu'à Zama et demande la paix à Scipion, qui la refuse. — Bataille de Zama, à 120 Ml. A l'O. de Carthage.

A Rome, Sext. Ælius Fœtus Catus publie les Notes ou nouvelles formules de droit : droit JElieti.

En Chine, avènement de la 5e dynastie, celle des Han, qui subsiste jusqu'à l’an 220 après J.-C.

201 Scipion impose la paix aux Carthaginois. Ceux-ci ne conserveront rien hors de l'Afrique, livreront leurs vaisseaux, payeront un tribut, rendront la Numidie à Massinissa et ne pourront plus faire la guerre sans le consentement des Romains.

Mort du poète Naevius, à Utique ; il avait été exiléà cause des traits satiriques qu’il avait lancés contre les grands de Rome, surtout les Métellus.

200 Philippe de Macédoine attaque Athènes et ravage l'Attique. Sur la plainte des Athéniens, les Romains lui déclarent la guerre, dont la direction est confiée au consul P. Sulpicius Galba. — La flotte d'Attale et des Rhodiens, après avoir poursuivi Philippe jusqu'en Macédoine, vient mouiller à Égine. Attale se rend à Athènes, où il est accueilli comme le bienfaiteur des Grecs.

Rome commence contre les Gaulois Cisalpins, qui avaient profité de l’invasion d’Ânnibal pour se rendre indépendants, une guerre qui durera 40 ans.


IIe siècle avant Jésus-Christ.

Chute de Corinthe. — Réduction de la Grèce en province romaine. — Décadence des grandes monarchies de l'Orient. — Rome étend ses conquêtes hors de l'Italie et marche à la conquête du monde. — Ruine de Carthage, de Numance. Commencement des troubles civils à Rome. Les Gracques. — Décadence de la poésie grecque. État florissant des études grammaticales et scientifiques. Le grammairien Aristarque et l’astronome Hipparque. — L’historien philosophe Polybe. — A Rome, Térence succède à Plaute sur la scène comique.

199 Les Ëtoliens, à l’instigation de leur stratège Damocrite, s’unissent aux Romains contre Philippe de Macédoine.

Le consul Sulpicius parcourt les provinces illyriennes soumises à Philippe, il le bat sur les bords du Lycus, à Athacus, à Octolophe et s’avance jusqu'au cœur de la Macédoine ; mais le manque de troupes suffisantes et de vivres le force de se retirer.

Massinissa enlève aux Carthaginois une nouvelle province.

198 Antiochus III le Grand fait une 2e fois la conquête de la Syrie et de la Phénicie ; mais il traite bientôt avec les tuteurs du jeune Ptolémée V Epiphane, auquel il promet sa fille Cléopâtre avecles provinces enlevées pour dot. Il laisse aux Juifs, qui l’ont secondé dans cette conquête, leurs lois et les exempte du tribut pour 3 ans.

T. Q. Flamininus aborde en Epire, attaque Philippe, qui s’est retranché sur les bords du fleuve Aoüs, le bat en plusieurs rencontres, le chasse de l'Epire, pénètre avec lui dans la Macédoine et va prendre ses quartiers d’hiver dans la Phocide et Av. J.-C.


dans la Locride. — Dans le même temps, la flotte combinée des Romains, des Rhodiens et d'Attale, commandée par L. Quinctius, s'empare de Chalcis et de l'île d'Eubée ; puis elle mouille au port de Cenchrée, où sa présence décide les Achéens à faire alliance avec les Romains.

197 Attale, revenu malade de Thèbes, meurt à Pergame. Eumène II, l'aîné de ses fils, lui succède. Ce prince renouvelle l'alliance de Rome et obtient l'île d'Égine.

Soulèvement de l'Espagne, qui avait été réduite en province romaine et divisée en Espagne citérieure et ultérieure. Commencement d'une guerre qui durera 70 ans.

Les deux consuls Cornélius Cethégus et Minucius Rufus sont chargés de lutter contre les Ligures, les Boiens et les Insnbriens.

Flamininus fait alliance avec Nabis, tyran de Sparte, avec les Béotiens, et livre à Philippe une bataille décisive près des hauteurs appelées Cynoscéphales.

Fin de la 2e guerre de Macédoine. Philippe obtient la paix ; il renonce à toutes ses possessions et à toutes ses alliances dans la Grèce, brûle sa flotte, et s'engage à ne pas tenir armés plus de 500 soldats ; il livre comme otage son fils Démétrius.

196. T. Quinctius Flamininus proclame aux jeux isthmiques la liberté des Grecs. Dès-lors on compte dans la Grèce seize peuples indépendants, dont aucun n'était assez fort pour résister aux Romains.

Antiochus III le Grand tente de s'emparer des villes et des provinces situées sur les côtes de l'Asie Mineure, et pousse jusqu'en Thrace, où il prend Lysimachie

Annibal quitte Carthage, où il a rétabli la paix et la prospérité, et se retire en Syrie auprès d'Antiochus qu'il excite contre les Romains.

195. Flamininus convêque à Corinthe les députés de la Grèce, et fait décréter par l'assemblée, que la guerre sera déclarée à Nabis, pour le contraindre à rendre la liberté à Argos, dont il s'est emparé pendant la guerre de Macédoine, Le tyran, après une vaine résistance, se soumet aux conditions qui lui sont imposées.

A Rome, consulat de M. Porcius Caton et Valérius Flaccus : émeute de femmes pour obtenir l'abrogation de la loi Oppia contre le luxe.

Campagne de Caton dans l'Espagne citérieure. Il soumet les peuples entre les Pyrénées et l'Ébre. — Campagne de P. Manlius chez les Turdétans qui se soumettent (Espagne ultérieure).

194. A la mort d'Eratosthène, la bibliothèque d'Alexandrie est dirigée par Apollonius de Rhodes, disciple du poète Callimaque et auteur du poème des Argonautes.

Continuation de la guerre contre les Gaulois cisalpins. Le proconsul Valérius Flaccus tue aux Insubres et aux Boïens, près de Milan, 10 000 hommes. Les Insubriens se soumettent.

Flamininus rassemble à Corinthe les députés de la Grèce ; il les exhorte à la concorde, et après avoir retiré les garnisons romaines de l'Acrocorinthe, de Chalcis, d'Erétrie, d'Orée et de Démétriade, il s'embarque pour l'Italie avec son armée.

192. Mariage du jeune Ptolémée Epiphane et de la fille d'Antiochus le Grand. La Cœlésyrie et la Judée sont restituées à l'Egypte. — L'inscription en trois langues (hiéroglyphique, égyptien vulgaire et grec)_ qui fut trouvée à Rosette en 1799 et qui donna à Champollion la clef des hiéroglyphes, est rapportée à cette année.

Les Boïens et les Liguriens font un armement général. A Rome on déclare qu'il y a tumulte. — Massinissa enlève aux Carthaginois la contrée d'Emporia.

Av. J.-C.

192. Guerre entre Nabis, tyran de Sparte, et les Achéens, conduits par leur stratège, Philopœmen. Après la mort de Nabis, tué par les Etoliens, Lacédemone, par les conseils de Philopœmen, entre dans la ligue achéenne.

Le Sénat envoie une ambassade en Grèce pour sonder les dispositions des différents peuples, et ordonne au prêteur M. Baebius de passer en Epire avec son armée.

Les Etoliens font alliance avec Antiochus contre les Romains. Antiochus arrive à Démétriade,dont venaient de s'emparer les Etoliens, avec 10000 fantassins, 500 cavaliers et 6 éléphants. Il s'empare de Chalcis et de l'Eubée, soumet presque toute la Thessalie, puis, forcé par les Romains de se retirer, il va passer l'hiver en Eubée, où il célèbre son mariage avec une jeune fille de Chalcis.

Victoire de Tolède, remportée par Q. Fulvius Nobilior sur les Vectons, les Vaccéens et les Celtibériens confédérés (Espagne citérieure).

191. Philopœmen empêche l'exécution du projet du stratège des Achéens, Diophane, qui, conseillé par Flamininus, voulait livrer Sparte aux Romains. — Les Messéniens et les Eléens entrent dans la ligne achéenne qui comprend alors tout le Péloponnèse.

Campagne de P. Cornélius Scipion Nasica contre les Boïens qui se soumettent.

Antiochus se retranche avec son armée aux Thermopyles. Il y est complètement défait par M. Acilius Glabrion, sous lequel servait comme tribun légionnaire, Porcius Caton, ancien consul. La flotte d'Antiochus est détruite par Eumène et C. Livius Saiinator, qui commandait la flotte romaine. Antiochus se retire en Asie avec le peu de forces qui lui restait.

190. Philopœmen s'oppose à ce que l'on admette dans Sparte les bannis que voulaient y faire rentrer Flamininus, commissaire romain, et le consul Acilius Glabrion.

Le consul L.Cornélius Scipion, frère de l'Africain, qui le suit comme lieutenant, conclut une trêve de six mois avec les Etoliens, et passe en Asie, où il remporte sur Antiochus la bataille de Magnésie, qui termine la guerre de Syrie.

189. Philopœmen, stratège des Achéens, fait rentrer lui-même les bannis dans Sparte.

Le consul M. Fulvius Nobilior achève la soumission des Etoliens, qui obtiennent la paix en s'obligeant à payer 100 talents et à n'avoir d'autres amis ni d'autres ennemis que ceux du peuple romain. — Campagne de Cn. Manlius Vulso contre les Galates, alliés d'Antiochus.

À cette époque, fleurit le poète Ennius, qui accompagnait Fulvius Nobilior en Etolie.

188. Les Lacédcmoniens renoncent à l'alliance des Achéens, et envoient prier Fulvius de venir dans le Péloponnèse recevoir la soumission de leur ville ; les Achéens leur déclarent la guerre. Fulvius se rend alors dans le Péloponnèse, convêque une assemblée générale à Elis, et détermine les deux partis à envoyer à Rome des ambassadeurs, parmi lesquels était Lycortas, père de Polybe. — Philopœmen marche contre Lacédémone et se fait livrer les auteurs de la défection qui sont massacrés. Ensuite, les Achéens, réunis à Tégée, arrêtent que les Lacédémoniens détruiront leurs murailles ; qu'ils aboliront les lois de Lycurgue, rappelleront tous les exilés, et banniront les esclaves affranchis par les tyrans et les mercenaires étrangers qui ont servi dans leurs armées.

Traité de paix entre Antiochus et les Romains. Le roi de Syrie abandonne tout ce qu'il avait dans l'Asie Mineure jusqu'au mont Taurus, et s'engage à payer 15 000 talents aux Romains et 477 à Eumène. Le Sénat donne à Eumène la Av. J.-C.


Mysie, les deux Phrygies, la Lydie, l'Ionie, et Lysimachie en Thrace, et aux Rhodiens la Carie et la Lycie. Il rend aussi la liberté à plusieurs villes grecques.

187. Les Achéens envoient au Sénat romain une seconde députation. — Lycortas est envoyé auprès du roi d'Égypte pour renouveler l'alliance qui existait depuis longtemps entre la famille de ce prince et la ligue achéenne.

Campagne des consuls M. Æmilius Lépidus et C. Flamininus contre les Ligures. Ces deux consuls tracent les voies Flaminienne et Emilienne, qui vont, la première de Rome à Ariminum, la deuxième d'Ariminum à Bologne.

Scipion l'Africain et Scipion l'Asiatique, attaqués per les tribuns Pétilius et par Caton, sont contraints, l'un de s'exiler, l'autre de payer une amende.

Antiochus le Grand périt assassiné par ses sujets, parce qu'il avait pillé le temple de Bélus pour payer le tribut que lui avaient imposé les Romains.

186. Un sénatus-consulte interdit à Rome et dans toute l'Italie la célébration des bacchanales. Premiers combats d'athlètes donnés à Rome par Fulvius, le vainqueur des Etoliens.

185. 2e victoire de Tolède, qui coûte 30 000 hommes aux Celtibériens, aux Lusitaniens et aux Ciipétans confédérés (Espagne citérieure), remportée par Calpurnius et Quintius. 184. Lutte d'Eumène, roi de Pergame, et de Prusias, roi de Bithynie. Intervention des Romains.

Censure de Porcius Caton et de son ami, le sévère Valérius Flaccus.

Mort de Plaute.

183. Les Messéniens, à l'instigation de Dinocrate, se séparent de la ligue achéenne, et marchent contre le bourg de Corone. Philopœmen, alors âgé de soixante-dix ans, et malade de la fièvre, court au-devant des Messéniens, mais accablé par des forces supérieures, il est fait prisonnier et conduit à Messène, où il est enfermé dans un cachot et forcé de boire la ciguë. Lycortas venge sur les Messéniens la mort de Philopœmen et fait faire à ce grand homme de magnifiques funérailles.

Pharnace, roi de Pont, s'empare de Sinope. Les Rhodiens et Eumène adressent leurs plaintes au Sénat.

Mort de Scipion l'Africain, retiré à Liternum, en Campanie.

182. Annibal s'empoisonne chez Prusias, roi de Bithynie, qui allait le livrer à l'envoyé romain Flamininus.

181. Avènement, en Égypte, de Ptolémée Philométor, encore enfant.

Ambassades envoyées à Rome par Eumène, Ariarathe, roi de Cappadoce, Pharnace, roi. de Pont, les bannis de Lacédémone, les Achéens.

Loi Orchia, qui limite le nombre des convives et la dépense des festins.

180. Le Sénat fait transporter dans le Samnium 40 000 Ligures avec leurs femmes et leurs enfants, et partage leur territoire entre des colons.

Soumission par Fulvius Flaccus de la Carpétanie (Espagne citérieure).

179. Philippe de Macédoine meurt de douleur d'avoir fait périr son fils innocent, Démétrius, accusé par Persée.

La loi Villia ou Annalis détermine l'âge où on peut arriver aux charges publiques : vingtsept ans pour la questure ; trente-sept pour l'édilité curule ; quarante pour la préture ; quarantetrois pour le consulat.

Vers ce temps, fleurit le poète comique Cæci-


Av. J.-C.


lius, né en Gaule chez les Insubres, ami d'Ennius, et qui avait été esclave comme Plaute.

178. Posthumius tue 40 000 hommes aux Lusitaniens et aux Vaccéens, et les force à se soumettre. Tib. Semp. Gracchus enlève trois cents villes ou bourgades aux Celtibériens, après les avoir vaincus près de Carabis et de Compléga. Il soumet les Celtibériens, et conclut avec eux un traité dont les clauses sont également précises et équitables. Ariarathe V, roi de Cappadoce, livre son fils en otage aux Romains et leur fournit de l'argent dans leur guerre contre Persée ; ce qui lui mérite le titre d'ami et d'allié de Rome,

177. Les Romains, après une campagne de deux années, soumettent définitivement l'Istrie, dont ils exterminent ou vendent une grande partie des habitants. — Campagne de Tib. Semp. Gracchus contre les Sardes révoltés.

175. Campagne des Romains contre les Ligures, dont une partie sont désarmés.

En Syrie, Séleucus Philopator est assassiné par son ministre Héliodore. À ce moment, son fils Démétrius était parti pour l'Italie, où il devait prendre comme otage la place du frère de Séleucus, Antiochus, que leur père y avait envoyé en 186 ; Antiochus, qui regagnait alors la Syrie, est élevé au trône par l'influence du roi de Pergame. Il a reçu le surnom d'Epiphane.

174. Massinissa enlève à Carthage la province de Tysca et soixante-dix villes. Le sénat romain, pour empêcher les Carthaginois de se joindre à Persée, promet de leur faire justice, mais donne au Numide le temps de s'affermir dans sa nouvelle conquête.

173. Antiochus Epiphane renouvelle les traités d'amitié avec les Romains.

172. Eumène, roi de Pergame, vient à Rome se plaindre des empiétements de Persée. Persée le fait assassiner en Grèce ; le sénat déclare la guerre au roi de Macédoine. Eumène, Ariarathe, Massinissa prennent parti pour les Romains ; Prusias, Antiochus Epiphane, Ptolémée Philométor restent neutres. — Persée perd cinq mois à se justifier à Rome et à demander la paix. Pendant ce temps, les commissaires romains entraînent tous les Grecs dans leur parti.

171. Attaque dirigée contre la Cœlésyrie égyptienne par Antiochus Epiphane.

En Judée, règne une sanglante anarchie, depuis l'époque où le vénérable Onias, auparavant dépouillé de ses fonctions de grand-prêtre par un de ses frères, Jason, qui introduisit à Jérusalem les jeux de la Grèce, a succombé sous les coups de son jeune frère Ménélas.

Persée défait dans un combat de cavalerie, non loin du Pénée, le consul Licinius Crassus, qui perd 22 000 hommes. Il demande la paix qui lui est refusée.

170. Les Epirotes embrassent le parti de Persée. Campagne heureuse de ce prince contre le consul A. Hostilius.

169. Guerre de Ptolémée VI Philométor, avec Antiochus Epiphane, qui s'empare de Memphis et du jeune roi. Ptolémée Evergète II, son frère, gouverne à sa place. Après la retraite d'Antiochus, Ptolémée Philométor et Ptolémée Evergète II, demandent des secours aux Achéens. Les partisans des Romains font repousser cette demande, et décider qu'on enverra seulement des ambassadeurs chargés d'engager les rois à faire la paix. — Le bruit de la mort d'Antiochus s'étant répandu en Judée y excite une grande joie ; ce prince s'avance alors en furieux sur Jérusalem, égorge 40 000 Juifs, en réduit un pareil nombre en esclavage, profane le sanctuaire, et Av. J.-C.


enlève du temple tous les objets consacrés au culte du Seigneur.

Persée se rend maître de la plus grande partie de l'Illyrie. Il cherche à attirer dans son parti. Gentius, roi d'une partie de cette contrée, mais il se prive de cet utile allié par son avarice. — Q. Marcius Philippus, successeur d'A. Hostilius, arrive en Thessalie, pénètre en Macédoine par le mont Olympe et se rend maître des défilés de Tempe et des villes voisines.

Caton défend la loi Voconia qui interdisait de nommer une femme pour héritière et de lui laisser des dons plus considérables qu'à son héritier ou à ses héritiers. — Mort du poëte Ennius.

168. Gentius se déclare pour Persée, mais il est fail prisonnier par le préteur Anicius, qui en moins de trente jours s'empare de toute l'illyrie. — Paul Emile arrive en Macédoine et remporte sur Persée la victoire décisive de Pydna. Persée s'enfuil presque seul à Peila, puis à Amphipolis, ou il s'embarque pour Samothrace. Il y est suivi par la flotte romaine, commandée par le préteur Cn. Octavius, auquel il se rend, avec Philippe, son fils aine. — Anicius se rend maître des principales villes de l'Epire, puis divise l'illyrie en trois districts, à chacun desquels il donne un gouvernement particulier, et proclame la liberté des Ulyriens.

Le député de Rome, Popilius Lénas, signifie à Antiochus Epiphane, qui marcbait sur Alexandrie, l'ordre de respecter l'allié du peuple romain. — Antiochus Epiphane se venge de cet affront en ordonnant de nouvelles persécutions contre les Juifs. Il profane le temple de Jérusalem et entre dans le sanctuaire.

À Rome, le censeur Sempronius Gracchus, réunit dans une des quatre tribus urbaines qui ne votent qu'après les autres, les affranchis répandus depuis 304 dans les 4 tribus de la ville.

167. Prusias II, roi de Bithynie, et son fils Nicomède, viennent s’humilier dans le Sénat. — Le Sénat, pour punir Eumène d'être intervenu entre Rome et Persée, lui défend de venir à Rome. Il agit de même à l'égard des Rhodiens, qui avaient aussi offert leur médiation. Il leur enlève la Lycie, la Carie, Caunus, Stratonicée, soulève contre eux tous leurs voisins, et ne les admet de nouveau à son alliance que quand ils sont épuisés.

Caton, envoyé en Afrique, approuve tacitement la conduite de Massinissa. De retour à Rome, il demande sans cesse au Sénat de ruiner Carthage ; son avis, combattu par Scipion Nasica, l'emporte et Rome n'attend plus qu'une occasion d'attaquer son ancienne rivale.

Paul Emile divise la Macédoine en quatre districts indépendants, dont les habitants ne payeront au peuple romain que la moitié du tribut qu'exigeaient les rois ; mais auxquels il est défendu de communiquer entre eux et avec les États voisins. Il ordonne ensuite, sous peine de mort, à tous ceux qui ont rempli quelque charge ou une mission, sous Persée, de quitter la Macédoine et de se rendre en Italie. Un traître vendu aux Romains, Callicrates, alors stratège de la ligue achéenne, est chargé d'exécuter cet ordre et l'accomplit avec une extrême rigueur. — Les principaux citoyens de l'Achaïe, au nombre de plus de mille, accusés d'avoir été, soit ouvertement, soit de cœur, partisans de Persée, reçoivent l'ordre de se rendre en Italie pour y être jugés. Parmi eux, était Polybe, fils de Lycortas, qui deviendra l'ami de Scipion l'Africain. — Paul Emile et Anicius triomphent, le premier, de Persée, le second de Gentius. Ces deux princes sont


Av. J.-C.


envoyés le premier à Albe, où il périt misérablement et le second à Iguvium.

166. En Judée, le prêtre Mathatias prend les armes contre Antiochus Epiphane. Il laisse cinq fils : Jean, Simon, Judas (Machabée), Eléazar, Jonathas. A Rome, Térence fait représenter l’Andrierme.

165 Judas Machabée bat Lysias, général d' Antiochus, et remet les Juifs en possession de la ville et du temple de Jérusalem.

A Rome, représentation de l'Hécyre de Térence.

164 Eumène, roi de Pergame, implore l'appui du sénat romain contre Prusias et les Galates. Mort d'Antiochus Epiphane, roi de Syrie. Il laisse pour héritier un enfant de 9 ans, Antiochus Eupator.

163. Ariarathe V, roi de Cappadoce, renouvelle l'alliance avec le sénat.

Tib. Sempronius Gracchus et M. Juventius Thalna soumettent définitivement les Ligures et les Corses. — Le sénat, pour assurer l'obéissance de la Cisalpine, y avait établi les colonies de Plaisance, Crémone, Bologne, Parme, Modène. Lucques, Aquilée. Il en avait aussi enroyé, dans le même but, à Pollentia, Pisaurum, Saturnie, Gravisca, Pise, dans le Picenum, le pays des Sénonais, la Ligurie, l'Ëtrurie.

Représentation, à Rome, de la comédie de Térence, l’Heautontimorouménos.

162. Le sénat intervient entre Ptolémée Philométor et Ptolémée Ëvergète II ou Physcon, et les décide à un partage ; le plus jeune, Physcon, régnera à Cyrène, l'aîné occupera l'Egypte. Physcon ajoute bientôt à sa part l'île de Cypre.

Scipion Nasica introduit à Rome l'usage des clepsydres ou horloges d'eau.

Mort d'Antiochus Eupator, roi de Syrie. Son jeune fils est mis à mort par Démétrius Soter, fils de Séleucus Philopator, qui s'enfuit de Rome, où il était comme otage depuis 13 ans.

161. Le préteur M. Pomponius, en vertu d'un sénatus-consulte, expulse de Rome les philosophes et les rhéteurs, accusés de corrompre la jeunesse. — Nouvelle loi somptuaire, loi Fannia, contre le luxe de la table. Térence fait représenter l'Eunuque et le Phormion.

160. Judas Machabée recherche l'alliance des Romains. Il succombe peu après en combattant le général syrien Bacchide. Son frère, Jonathas, le remplacera 24 ans.

Mort de Paul Emile. — Térence donne sa comédie des Adelphes.

159. Mort d'Eumène II. Son frère, Attale II, lui succède au trône de Pergame.

157. Le sénat fait rendre son trône à Ariarathe, roi de Cappadoce, dépouillé par une faction qui s'appuyait sur Démétrius, roi de Syrie.

156. Aristarque, le célèbre grammairien, est chargé de l'éducation des fils de Ptolémée Philométor. Guerre entre Prusias, roi de Bithynie, et Attale II Philadelphe. Le premier est soutenu par Mithridate V, roi de Pont, et le deuxième par les Romains.

155. Les Athéniens envoient à Rome comme ambassadeurs, au sujet d'un différend avec les Sicyoniens, trois philosophes : Carnéade, de l'Académie, Diogène, le stoïcien, Critolaûs, le pénpatéticien. Ils initient la jeunesse romaine aux disputes philosophiques de la Grèce.

154. Soumission des Dalmates par les Romains. — Première intervention des Romains dans la Gaule Transalpine, à titre d'alliés de Marseille, qu'ils protègent contre les Oxybiens et les Décéates. — A Rome, fleurit le poëte tragique Pacuvius, ne à Brindes. Il était neveu d'Ennius. Av. J.-C.

153. Les préteurs tyrannisent les Espagnols de la Citérieure, ainsi que les Espagnols de l'Ultérieure. Les Celtibériens se soulèvent.

152. Les Romains reconnaissent pour roi de Syrie l'usurpateur Alexandre Bala, qui se donne pour fils d'Antiochus Ëpiphane. Ce prince s'appuie sur les Juifs.

151. Les exilés grecs, qui étaient à Rome depuis 17 ans, obtiennent, à la demande de Scipion Emilien, fils de Paul Emile et ami de Polybe, la permission de retourner dans leur patrie.

Lutte pénible soutenue par les Romains contre les Espagnols soulevés. La jeunesse romaine refuse de s'enrôler pour l'Espagne ; le jeune Scipion donne alors l'exemple d'aller servir dans ce pays, en s'offrant à partir comme lieutenant des consuls.

150. Les Carthaginois, las de se laisser dépouiller par Massinissa, commencent la guerre qui leur est défendue par les traités conclus avec Rome.

Ptolémée Philométor prononce entre les Juifs et les Samaritains, qui prétendaient que leur temple de Garizim, consacré à Jupiter Hospitalier, devait l'emporter sur celui de Jérusalem. Il donne raison aux Juifs.

Mort du Séleucide Démétrius Soter dans une révolte de ses soldats mercenaires, qui reconnaissent pour roi Alexandre Bala.

En Espagne, le préteur Serv. Galba fait massacrer 30 000 Lusitaniens, auxquels il a accordé une paix perfide.

149. Attale appuie l'usurpation du fils de Prusias, Nicomède, qui arrive au trône de Bithynie par un meurtre.

Mort de Caton. Il avait composé, outre un traité sur l'agriculture, une histoire de Rome divisée en 7 livres et qui contenait de précieux renseignements sur les origines des villes de l'Italie. — Le tribun Calpurnius Pison Frugi fait établir, pour le jugement des crimes de concussion, portés jusqu'alors devant l'assemblée du peuple, un tribunal permanent (quœstio perpétua).

Commencement de la 3e guerre punique. Le sénat romain déclare la guerre aux Carthaginois, comme infracteurs des traités, et envoie contre eux les deux consuls M. Censorinus et M. Manlius. Aidés par une indigne ruse et par leurs partisans à Carthage, les consuls se font livrer toutes les armes du peuple carthaginois, et déclarent ensuite qu'ils veulent détruire Carthage. Les Carthaginois, poussés par le désespoir, organisent alors la défense avec une incroyable énergie. L'armée romaine court trois fois le danger d'être exterminée et n'est sauvée que par les talents de Scipion Emilien, alors tribun des soldats. — Mort de Massinissa, âgé de plus de 90 ans. Son fils, Micipsa, lui succède.

Un aventurier, nommé Andriscus, se fait passer pour un fils naturel de Persée, et est proclamé roi de Macédoine sous le nom de Philippe VI. Il bat le préteur P. Juventius. 148. En Macédoine, Andriscus est battu et fait prisonnier par le préteur Q. Cœcilius Métellus, qui prend le nom de Macédonique.

Le consul Calpurnius Pison continue sans succès le siège de Carthage.

147. Scipion Emilien est élevé au consulat par le peuple avant l'âge, et chargé de la guerre d'Afrique. Il poursuit avec vigueur les opérations du siège. Bientôt il ne reste plus aux Carthaginois que la citadelle et le port. 146. Alexandre Bala, usurpateur du trône de Syrie, et Ptolémée Philométor, qui soutient le prince légitime, Démétrius II, fils de Démétrius Soter, périssent en combattant. — Lutte de 6 années


Av. J.-C.


soutenue par Démétrius II Nicator contre les partisans de la maison Bala et l'ambitieux Diodote Tryphon, Syrien d'Apamée. — Ptolémée Physcon force la veuve de son frère, Cléopâtre, qui était aussi sa sœur, à l'épouser ; il égorge le fils de Philométor et se rend odieux par la licence qu'il permet à ses soldats mercenaires.

Scipion Emilien s'empare du port de Carthage ; et, après une foule de combats particuliers, s'avance jusqu'au pied de la citadelle. 50 000 Carthaginois, réduits aux dernières extrémités, capitulent. Asdrubal se livre lui-même aux Romains. Sa femme s'enferme avec les déserteurs romains dans le temple d'Esculape et se jette avec ses enfants dans un bûcher. Destruction de Carthage. Scipion prend le surnom de second Africain. Formation d'une nouvelle province d'Afrique.

Les querelles perpétuelles des Achéens et des Lacédémoniens amènent une nouvelle intervention romaine. Le sénat déclare la guerre aux Achéens et envoie contre eux le consul Mummius. Métellus le Macédonique, espérant terminer la guerre avant l'arrivée du consul, descend de la Macédoine dans la Grèce centrale. — Le stratège Critolaùs est vaincu par Métellus, près de Scarphée, en Locride, et disparaît dans l'action. Diaaus lui succède, rassemble 14 500 soldats et reçoit de Métellus des propositions qu'il repousse. Il est vaincu par Mummius, successeur de Métellus, près de Leucopétra, à l'isthme de Corinthe, et court à Mégalopolis se donner la mort. Prise et destruction de Corinthe par Mummius. La Grèce est réduite en province sous le nom d'Achaïe.

145. Le consul Q. Fabius Maximus Emilianus, frère de Scipion Emilien, remporte une victoire sur le Lusitanien Viriathe, qui, depuis 4 années, tenait en échec les armées romaines.

144. Diodote Tryphon, qui prétendait au trône de Syrie, fait périr avec ses enfants le chef des Juifs, Jonathas, dont il s'est emparé par trahison. — Le dernier des fils de Mathatias, Simon, est nommé souverain pontife et général par les Juifs. Il expulse de la citadelle de Jérusalem les Syriens. Les Juifs, en reconnaissance de ce bienfait, rendront héréditaire dans sa famille la double autorité qu'il exerce.

143. Établissement, à Rome, de trois tribunaux permanents (quœstiones perpétuæ) pour poursuivre les crimes 1° de majesté ; 2° de brigue ; 3° de péculat, crimes sur lesquels prononçait seule auparavant l'assemblée du peuple.

Campagne du consul Appius Claudius Pulcher contre les Salasses, peuplade des Alpes occidentales.

Ptolémée Physcon s'humilie devant une ambassade romaine conduite par le second Africain, qu'accompagnait le philosophe stoïcien Panétius. Un nouveau Pseudo-Philippe est battu en Macédoine par les Romains. La Macédoine est réduite en province romaine.

142. Campagne du consul Q. Caecilius Métellus contre les Celtibères, et du consul Fabius Maximus Servilianus contre le Lusitanien Viriathe.

141. Viriathe enferme le proconsul Fabius Servilianus dans un défilé et conclut la paix à condition de conserver ses conquêtes. — Le consul Q. Pompéius Rufus est forcé de lever, après d'énormes pertes, le siège de Numance. Il conclut avec les Numantins un traité par lequel il leur laisse toutes leurs forces, à condition qu'ils lui feront d'apparentes soumissions. A Rome, il nie ce traité.

140. Q. Servilius Cœpion succède à son frère, Fabius Servilianus, en Lusitanie. Désespérant de vaincre Viriathe, il le fait assassiner dans sa tente par quelques-uns de ses officiers. Av. J.-C.

139. Loi Gabinia, qui établit l'usage du scrutin secret pour l'élection des magistrats. — Le poète tragique Attius, âgé de 30 ans, et Pacuvius, âgé de 80 ans, font représenter chacun, cette année, une tragédie sur la scène romaine.

Campagne malheureuse de M. Popilius contre les Numantins.

138. le roi de Syrie, Démétrius II Nicator, est fait prisonnier par les Parthes, qui le garderont 10 années. Son frère, Antiochus Sidétès, gouverne le royaume.

A Pergame, mort d'Attale II. Avènement d'Attale III.

Les anciens soldats de Viriathe se soumettent à la domination romaine et bâtissent Valence.

137. Loi Cassia, qui établit le scrutin secret pour les jugements publics prononcés, soit par des juges particuliers, soit par le peuple en corps, contre les grands qui seraient accusés d'attentat envers la république, de brigue, de concussion ou de péculat.

Hostilius Mancinus est enfermé avec son armée dans un défilé, où 4000 Numantins reçoivent sa soumission. Par l'entremise de Tibérius Gracchus, il s'engage, au nom du peuple romain, à ne plus attaquer Numance, et abandonne son camp au vainqueur.

136. D. Junius Brutus fait la conquête du pays des Galléciens et' s'avance jusqu'à l'Océan. — Æmilius, successeur de Mancinus, perd 6000 hommes au siège de Pallantia. Le sénat livre Mancinus aux Numantins qui le refusent.

135. Sous l'empereur Hiao-Wou-Ti commence une guerre entre les Chinois et les Hioung-nou, peuple tartare. Les Hioung-nou, repoussés vers l'occident, rejetteront les Yuë-ti ou Scythes sur les Parthes et les Bactriens.-

En Judée, Simon périt par trahison. Il est égorgé avec deux de ses fils par son gendre, le gouverneur de Jéricho. Jean Hyrcan succède au pouvoir de son père. Nouvelle lutte avec le roi de Syrie, Antiochus Sidétès.

134. Les esclaves de la Sicile se soulèvent contre leurs maîtres romains, sous la conduite du Syrien Eunus. Ils s'emparent d'Enna, d'Agrigente, de Tauroménium, de Messine.

Scipion Émilien, le second Africain, est envoyé contre Numance. Sous ses ordres combattent Jugurtha, neveu du roi de Numidie, Micipsa ; Marius, âgé de 23 ans, et le poëte Lucilius, chevalier, âgé de 16 ans.

133. En Sicile, prise de Messine sur les esclaves par le consul Pison.

Attale III, roi de Pergame, lègue ses biens au peuple romain.

Antiochus Sidétès, pour se concilier le peuple romain, envoie de riches présents à Scipion Émilien.

Prise de Numance par Scipion Emilien, après un siège de 15 mois.

Tribunat de Tibérius Gracchus. Il propose une nouvelle loi agraire par laquelle il laisse aux citoyens riches, détenteurs du domaine public, jusqu'à 750 arpents de terre, et leur accorde une indemnité, payée par le trésor public, pour les domaines qu'ils abandonneront. — Les riches gagnent le tribun Octavius, qui oppose son veto aux propositions de Tibérius ; celui-ci fait destituer son collègue par le peuple, et brise ainsi lui-même l'inviolabilité tribunitienne. La loi agraire est votée. Les riches n'en continuent pas moins leur opposition, et lorsque Tibérius demande le tribunat pour l'année suivante, il succombe le jour des comices tribunitiens dans une sédition dirigée par P. Corn. Scipion Nasica.

Av. J.-C.

132. Le consul Rupilius met fin à la guerre des esclaves en Sicile.

131. Aristonic, qui se prétend issu du sang royal de Pergame, réclame le royaume que les Romains s'attribuaient en vertu du testament d'Attale III.

130. Le consul P. Licinius Crassus, premier grand pontife qui ait été commander une armée hors de l'Italie, est envoyé contre Aristonic, qui le défait et le tue à Leucse.

En Judée, Jean Hyrcan s'empare de Sichem sur les Samaritains et détruit le fameux temple de Garizim.

En Égypte, Ptolémée Physcon, devenu odieux par ses crimes et sa tyrannie, est chassé par le peuple d'Alexandrie.

129. Mort d'Ariarathe V, roi de Cappadoce. Son fils Ariarathe VI lui succède.

Lutte des Parthes contre les Scythes ou Yuë-Ti. Aristonic est vaincu parle consulaire Perpenna, qui le fait prisonnier dans la ville de Stratonice. Manius Aquilius achève, par d'odieux moyens, la conquête du royaume de Pergame, qui est réduit en province (province d'Asie). — Les Romains donnent la Phrygie à Mithridate V, roi de Pont, et la Lycaonie avec la Cilicie au roi de Cappadoce Antiochus Sidétès se donne la mort au moment de tomber entre les mains des Parthes. Son frère Démétrius II Nicator, rendu à la liberté, reprend le gouvernement.

Lutte soutenue par le consul Sempronius Tuditanus contre les Japodes.

Caïus Gracchus, Carbon et Fulvius, nommés triumvirs pour l'exécution de la loi agraire, commencent leurs opérations. Ils distribuent une fraction des terres publiques à une partie du peuple. Le Sénat profite des violences et des injustices dont ils se rendent coupables, ou dont on les accuse, pour suspendre leurs pouvoirs et l'exécution de la loi agraire. Le deuxième Africain qui a appuyé cette mesure est trouvé mort dans son lit.

126. Destruction du royaume de Bactriane par les Yuë-Ti ou Scythes. Ce sont les Indo-Scythes des écrivains grecs et romains.

Caïus, frère de Tibérius Gracchus, est envoyé en Sardaigne comme questeur du consul L. Aurélius.

125. Victoire du consul M. Fulvius Flaccus sur les Ligures Transalpins, qui inquiétaient Marseille.

125. Le roi de Syrie Démétrius Nicator est tué par sa femme Cléopâtre, jalouse de Rodogune, qu'il avait épousée chez les Parthes. Cette même Cléopâtre avait eu de Démétrius deux enfants, Séleucus et Antiochus Grypus. Elle fait périr le premier, mais elle est forcée, peu de temps après, de prendre le poison qu'elle a préparé pour donner la mort au second.

123. Campagne du consul Q. Caecilius Métellus contre les Baléares.

Premier tribunat de Caïus Gracchus. Il fait passer diverses lois, qui ont pour objet de venger son frère, de flatter le peuple et de miner l'autorité du Sénat. 1° Il défend de poursuivre à l'avenir criminellement un citoyen sans un ordre précis du peuple, et sans un jugement capital rendu préalablement ; il ordonne de poursuivre tout magistrat coupable d'avoir banni un citoyen sans observer les formalités ordinaires de la justice. Il ordonne enfin de n'élever à aucune nouvelle charge un magistrat déposé par le peuple. 2° Il confirme la. loi agraire et assigne annuellement des terres aux citoyens les plus pauvres. Il ordonne de leur vendre tous les mois, au-dessous du prix d'achat, une quantité déterminée de grains. Il affecte à leurs besoins la succession d'Attale. Il établit diverses colonies à leur profit. Av. J.-C.


Il ordonne de ne pas les enrôler avant dix-sept ans et de leur fournir des habillements sans diminution de solde.

122. Fondation d’Aix (Aquææ Sextiæ) dans la Gaule Transalpine par le proconsul C. Sextius Calvinus, vainqueur des Salyens et des Allobroges.

Deuxième tribunat de Caïus Gracchus. Il transfère l’exercice de la justice des sénateurs aux chevaliers, et fait du, corps des chevaliers un troisième ordre dans l’État. Il enlève au Sénat et à l’aristocratie une partie de leur influence dans les comices des centuries, en décidant que les centuries tireraient désormais au sort et qu’elles voteraient à chaque assemblée, selon le rang que leur assignerait le hasard. Il accorde enfin aux Latins et à tous les alliés de l’Italie, le droit de cité et le même droit de suffrage qu’aux citoyens romains. Le Sénat oppose à Caïus un autre tribun M. Drusus, qui propose des lois encore plus démocratiques. Caïus se laisse envoyer par le Sénat en Afrique, pour la fondation d’une colonie à Carthage. Ses ennemis profitent de son absence pour ruiner sa popularité.

1,21. Caïus Gracchus échoue dans la poursuite d’un troisième tribunat. Le consul Opimius, son ennemi mortel, abroge plusieurs de ses lois. Caïus entreprend alors de défendre, par la force des armes, et occupe avec ses partisans le mont Aventin. Caïus et Fulvius se donnent la mort. 3000 de leurs partisans sont massacrés. Toutes les lois de Caïus Gracchus seront successivement abolies ou modifiées.

120. Avènement de Mithridate VI Eupator, surnommé le Grand, dans le royaume de Pont.

119. Marius, né à Arpinum, parvient au tribunat.

118. Mort de Micipsa. Il avait associé, dans le partage de son royaume, à ses fils, Adherbal et Hiempsal, son neveu Jugurtha. Celui-ci tue Hiempsal et dépouille Adherbal, qui implore l’appui du Sénat.

Fondation de Narbonne (Narbo-Marcius) par le consul Q. Marcius Rex.

117. Le Sénat envoie une ambassade en Numidie pour rétablir Adherbal.

114. Campagne malheureuse du consul C. Porcius Caton contre les Scordisques, en Thrace.

113. Les Cimbres et les Teutons, venus des bords de la Baltique, anéantissent l’armée du consul Papirius Carbon, près de Norcia.

112. Jugurtha assiège dans Cirtha, malgré la défense du Sénat, Adherbal, qu’il assassine après avoir pris la ville.

111. Le Sénat envoie contre Jugurtha Calpurmus Bestia et Scaurus. Bestia lui vend la paix.

Après une lutte de trois années, Antiochus Grypus est contraint de partager le trône de Syrie avec son frère utérin, fils d’Antiochus Sidétès, Antiochus le Cyzicénien. Ils régneront ensemble 17 ans.

110. Memmius cite Jugurtha à Rome. Baebius, autre tribun, acheté par Jugurtha, lui ordonne de garder le silence. Jugurtha fait assassiner Massiva, le dernier des héritiers légitimes du trône qu’il puisse craindre. Il sort de Rome. On envoie contre lui le consul P. Albinus qui ne fait rien et est remplacé par son frère, le préteur Aulus.

109. Jean Hyrcan détruit Samarie. Commencement de la rivalité des Pharisiens et des Sadducéens. Secte des Esséniens.

Les Cimbres défont en Gaule le consul Silanus. — Continuation de la lutte des Romains contre les Scordisques.

Le préteur Aulus est contraint par Jugurtha de passer sous le joug et de se retirer avec son armée dans la province romaine d’Afrique. Il est rem-


Av. J.-C.


placé par le consul Q. Caecilius Métellus, qui bat Jugurtha dans plusieurs rencontres.

107. En Judée, Aristobule, fils et successeur de Jean Hyrcan, prend le titre de roi.

En Gaule, le consul L. Cassius Longinus est battu par les Gaulois Tigurins de l’Helvétie.

Marius, lieutenant de Métellus, obtient le consulat et la conduite de la guerre contre Jugurtha. Il a comme questeur le jeune noble, Cornélius Sylla.

106. Le consul Q. Servilius Caepion, appuyé par le grand orateur L. Crassus, fait partager les fonctions judiciaires entre l’ordre équestre et l’ordre sénatorial. Six ans après, le tribun Servilius Glaucia fera attribuer de nouveau les jugements aux seuls chevaliers. Naissance de Cicéron, à Arpinum, et de Pompée. Bocchus, roi de Mauritanie, beau-père de Jugurtha, livre ce dernier à Sylla. Fin de la guerre de Numidie. Marius joint une partie de la Numidie à la province romaine d’Afrique, en accorde une autre partie à Bocchus, et partage le reste entre Mandrestal et Hyempsal, descendants illégitimes de Massinissa.

105-104. Servilius Cæpion et Mallius éprouvent à Orange, en combattant les Cimbres, une défaite où Rome perd 80 000 soldats. Marius, élevé successivement à un 2e et à un 3e consulat, est chargé de commander en Gaule. Il exerce ses soldats dans la Narbonnaise.

103. Mort du poëte satirique Lucilius à Naples. Loi Domitia, qui soumet à l’élection par le peuple les fonctions religieuses données jusque-là par cooptation.

102. 2e guerre des esclaves en Sicile. Ils ont pour chefs Salvius et Athénion le Cilicien.

Marius, consul pour la quatrième fois, défait d’abord les Ambrons, ensuite les Teutons, près d’Aix. Ces deux nations sont exterminées sur le champ de bataille. Marius est salué consul pour la 5e fois.

101. Catulus laisse passer les Alpes aux Cimbres, est chassé par eux des bords de l’Adige, et se retranche sur ceux du Pô. Marius, rappelé de la Narbonnaise à Rome, est déclaré généralissime, et va rejoindre Catulus. Bataille de Verceil livrée aux Cimbres : ils sont.vaincus par Marius, Catulus et Sylla. Leur nation périt dans ce combat.

100. Continuation de la guerre des esclaves en Sicile. — Marius obtient un 6e consulat par l’argent et par les intrigues de L. Apuléius Saturninus. Celui-ci, aidé des soldats de Marius, fait assassiner Aulus Nonnius, un des tribuns désignés pour l’année suivante et se fait élire à sa place dans une assemblée tumultueuse. — Le tribun Saturninus agite Rome par une proposition de loi agraire. Opposition de Métellus le Numidique, qui se retire à Rhodes. Excès de Saturninus. Marius est forcé de l’abandonner. Saturninus assiégé dans le Capitule avec ses partisans, se rend et est massacré avec eux par le peuple, en même temps qu’un autre démagogue, le préteur Glaucia.

Ier siècle avant Jésus-Christ.

Rome, devenue la maîtresse du monde, est déchirée par la guerre civile. — Rivalité de Marius et de Sylla. — Guerres contre Mithridate, roi de Pont. — Conjuration de Catilina. — Rivalité de César et de Pompée. — Dictature de César. — Lutte d’Octave et d’Antoine. Bataille dActium. Triomphe d’Octave. Fin de la République romaine et commencement de l’Empire. — Naissance de Jésus-Christ. — État florissant des lettres latines durant cette période. À Rome, l’éloquence atteint à son apogée avec Cicéron, l’histoire avec Tite Live, la poésie avec Virgile (siècle d’Auguste).

99. Le proconsul M. Aquilius met un terme à la guerre des esclaves en Sicile. — Métellus est rappelé d’exil. Marius quitte Rome et se retire en Asie. Av. J.-C.

98. Le célèbre orateur Antoine fait acquitter par son éloquence M. Aquilius, accusé d'avoir pillé la Sicile après la soumission des esclaves révoltés.

Le consul Didius, envoyé dans l'Espagne ultérieure contre les Celtibériens révoltés, emploie 5 ans à pacifier sa province.

97. Un sénatus-consulte défend d'immoler des victimes humaines.

Alexandre Jannée prend et détruit la ville de Gaza.

96. Ptolémée, Apion, roi de la Cyrénaïque, ayant légué ses États au peuple romain, celui-ci impose aux Cyrénéens un léger tribut et leur accorde la liberté.

95. Loi Licinia-Mucia, ayant pour objet d'arrêter les usurpations du droit de citoyen romain.

Séleucus Nicator, fils d'Antiochus Grypus, et Antiochus X Eusèbe, fils d'Antiochus IX, le Cyzicénien, se disputent la Syrie. Depuis ce moment l'histoire des Séleucides n'offre plus qu'un enchaînement de guerres civiles et de querelles de famille sans aucun intérêt pour l'histoire. Les monnaies d'Antiochus IX sont les dernières qui portent les années de l'ère des Séleucides.

93. Les Cappadociens, privés des derniers rejetons de la race royale, détruits par Mithridate, s'adressent pour avoir un roi au Sénat romain, qui leur donne Ariobarzane.

92. Les censeurs M. Domitius Ahénobarbus et Lucius Licinius Crassus tont fermer les écoles des rhéteurs latins.

Les Publicains, pour se venger du vertueux P. Rutilius, lieutenant du proconsul Mucius, qui s'était opposé à leurs exactions en Asie, le font accuser de concussion devant les tribunaux composés de chevaliers, leurs partisans. Rutilius refuse l'appui des orateurs L. Crassus et Marc Antoine, et condamné, il se retire en Asie, où il s'adonne à la philosophie.

Sylla, après sa préture, est chargé de rétablir sur le trône de Cappadoce Ariobarzane, qui venait d'être renversé par le roi d'Arménie, Tigrane, allié du roi de Pont. Il reçoit là une ambassade du roi des Parthes Arsace.

91. Tribunal de M. Livius Drusus qui propose d'établir des colonies sur différents points de l'Italie, de distribuer du blé à bas prix aux citoyens pauvres, d'accorder le droit de cité aux peuples de l'Italie, enfin d'adjoindre aux sénateurs, qui étaient à peine 300, un nombre égal de chevaliers, et de choisir désormais les juges dans l'assemblée ainsi composée. Vive irritation des esprits dans Rome. La ville se partage en deux camps ; les alliés d'un côté, les chevaliers de l'autre. Ceux-ci avaient pour eux l'un des consuls, Marcius Philippus, dont les invectives contre le Sénat amène à la tribune le grand orateur Crassus, qui prononce alors son dernier discours. — Les chevaliers font assassiner Drusus, et imposent au Sénat un décret qui annulait ses lois comme contraires aux prescriptions de la loi Caecilia-Didia, qui statuait que les lois seraient promulguées 3 nundines à l'avance et qu'on ne réunirait pas dans la même loi plusieurs objets distincts. — Loi Varia, proposée par le tribun Varius, qui ordonne des recherches contre tous ceux qui avaient favorisé les alliés et contre tout Italien qui s'immiscerait dans les affaires de Rome.

90. Le refus du droit de cité décide les alliés italiens à prendre les armes contre Rome. Les Marses se mettent à la tête du mouvement, dont le chef fut leur compatriote, Pompédius Silo. Huit peuples, les Picentins, les Vestins, les Marses, les Marrucins, les Péligniens, les Samnites, les Lucaniens et les Apuliens se donnent des otages et concertent un soulèvement général. Ils prennent pour capitale Corfinium, dans le pays des Péligniens, et lui donnent le nom d'Italica. Commencement de la guerre sociale. — Désastre et mort du consul Rutilius, qui périt avec 8000 hommes, sur le Liris. Marius, qui recueille une partie de l'armée vaincue, n'ose et ne veut tenter rien de sérieux contre Pompédius Silo. Le Sénat profite de quelques succès remportés par L. Julius César pour diviser ses ennemis en accordant le droit de cité d'une manière complète aux Latins et aux alliés (les Ombriens et les Étrusques) restés fidèles.

Mithridate dépouille Nicomède III, roi de Bithynie, qui implore l'appui des Romains, tandis que Tigrane d'Arménie chassait Ariobarzane de la Cappadoce. Le Sénat décrète que les deux rois seront rétablis.

89. Les deux consuls, L. Porcius Caton et C. Pompéius Strabo, sont envoyés contre les Italiens. Le premier est tué chez les Marses. — Sylla remporte la brillante victoire de Nole, en Campanie, et s'empare de Bovianum, dans le Samnium, siège des assemblées générales des alliés ; ces succès lui valent le surnom d'heureux (Félix).

88. Mort de Pompédius Silo, dans une rencontre avec le préteur Métellus. Fin de la guerre sociale. La loi Plautia-Papiria, proposée par les tribuns M. Plautius Silvanus et C. Papirius Carbo, accorde le droit de cité à tous les habitants des villes fédérées qui, dans l'espace de 60 jours, viendraient à Rome donner leurs noms au préteur. Les nouveaux citoyens votèrent à Rome dans des tribus séparées, après les autres. En même temps, le consul Cn. Pompéius Strabo fit rendre la loi Ponipeia, par laquelle les villes de la Gaule Cispadane, restées fidèles à la cause de Rome pendant la guerre sociale, obtinrent le droit de cité ; celles de la Gaule Transpadane eurent le droit du Latium, jus Latii ; c'est-à-dire que les villes de la Gaule Cispadane devinrent des municipes, et celles de la Gaule Transpadane des colonies latines. Sylla obtient, avec le consulat, le commandement de la guerre contre Mithridate. Marius lui ravit ce commandement par les satellites du tribun Sulpicius, qui les appelait son anti-sénat et par la dissémination dans les 35 tribus anciennes des Italiens qui venaient d'obtenir le droit de cité. — De son camp de Nole, Sylla marche sur Rome et s'en empare.

Marius et Sulpicius sont déclarés ennemis de l'État. Sulpicius est tué et sa tête attachée aux rostres. Fuite de Marius, d'abord sur les côtes d'Italie à Minturnes, ensuite sur celles d'Afrique à Carthage. — Sylla casse tout ce qu'avait fait Sulpicius, rend au Sénat la proposition des lois et rétablit le vote par centuries ; puis, pour se concilier le peuple, il favorise l'élection de Cornélius Cinna, partisan de Marius, comme consul. Celui-ci a pour collègue Caïus Octavius, dévoué à l'aristocratie.

Mithridate envahit de nouveau la Bithynie et la Cappadoce. Il bat Aquilius, commissaire du Sénat en Asie et s'avance jusque dans la Phrygie, la Carie, la Lydie, qui dépendaient des provinces romaines. Il ordonne aux villes grecques d'Asie de massacrer tous les citoyens romains : 80 000 sont égorgés.

87. Sylla débarque en Grèce avec cinq légions, bat Archélaüs, général de Mithridate, et met le siège devant Athènes, tandis qu'il envoie son questeur Lucullus réunir une flotte sur les côtes de l'Egypte et de la Phénicie, pour préparer le passage en Asie.

A Rome, Cinna renouvelle la loi de Sulpicius concernant les alliés, mais Octavius surprend les Italiens accourus à Rome et en tue 10000. — Cinna, chassé de Rome, se retire chez les alliés et rappelle Marius. — Cinna, Marius, Sertonus et Carbon livrent à Octavius, Métellus Pius et Pompée Av. J.-C.


le père une grande bataille sous les murs de Rome, qui se rend aux démocrates. — Proscriptions ordonnées par Marius. Parmi les victimes sont les orateurs Marc Antoine et Crassus.

Philon, chef de l'académie, quitte Athènes et vient s'établir à Rome. Il fut un des maîtres de Cicéron avec le Rhodien Molon, fameux rhéteur. — Plotius Gallus enseigne le premier à Rome la rhétorique latine.

86. Septième consulat de Marius, qui meurt dix-sept jours après de ses excès de table. Il avait pour collègue Cinna. Valérius Flaccus, qui succède à Marius dans le consulat, se fait envoyer contre Mithridate ; il est tué par un de ses officiers, Fimbria, qui s'empare du commandement. Cinna conserve le consulat les deux années suivantes.

Sylla prend Athènes après un siège de dix mois et l'inonde de sang. — Défaites d'Archélaus, en Béotie, à Chéronée et à Orchomène.

85. Succès de Fimbria, en Asie, sur Mithridate.

84. Cinna, consul pour la quatrième fois, est massacré par ses soldats, laissant à la tête du parti marianiste Carbon, Norbanus et Marius le jeune. Carbon reste seul consul. Sylla conclut avec Mithridate la paix de Dardanum, en Troade, par laquelle Mithridate renonce à l'Asie Mineure, livre 80 vaisseaux, licencie ses marins et paye 2 000 talents. Les Romains imposent à la province d'Asie un tribut de 20 000 talents. — Sylla, à son retour, enlevé d'Athènes la bibliothèque d'Apellicon de Téos, qui renfermait plusieurs ouvrages d'Aristote et de Théophraste, encore inconnus, et les envoie Rome.

83. La Syrie, épuisée par les guerres civiles, se donne au roi d'Arménie Tigrane, sous lequel elle commence à goûter un peu de repos.

Sylla, auquel s'étaient joints Métellus Pius, Crassus le Riche, Pompée le fils, alors âgé de 23 ans, Céthégus, Verres et d'autres consulaires, défait en personne, à Canusium en Apulie, le consul Norbanus ; Pompée triomphe de Carbon, qui cependant rentre dans Rome, où il prend possession du consulat avec le fils de Marius. — Le marianiste Sertorius passe en Espagne.

82. Défaite du jeune Marius à Sacriport, dans le Latium. — Les Samnites marchent sur Rome, sous la conduite de Pontius Télésinus. — Bataille sanglante de la Porte-Colline, gagnée par Sylla. — Le jeune Marius se tue dans Préneste, et Carbon est mis à mort par Pompée. — Proscriptions de Sylla, qui durent plusieurs mois et coûtent la vie à 33 consuls, 7 préteurs, 60 édiles, 200 sénateurs et 150 000 citoyens. — Sylla se fait élire dictateur perpétuel, et s'efforce de rétablir l'ancienne constitution par une série de lois Cornéliennes, qui rendent les jugements au Sénat, restreignent le pouvoir des tribuns, enlèventla cité aux Italiens, etc. Il distribue les terres de ses ennemis à 120 000 légionnaires, fonde la ville de Florence en Étrurie.

81. Le rhéteur latin Otacilius Plotus, maître de Pompée, est le premier fils d'affranchi qui ait écrit une histoire du droit.

80. Les Romains s'emparent de Mitylène, la seule ville d'Asie qui fût restée en hostilité avec eux après la paix avec Mithridate. César fit ses premières armes au siège de cette ville. — Cicéron, âgé de 27 ans, plaide pour Sex. Roscius contre Chrysogonus, affranchi de Sylla. Il part ensuite pour Athènes, où il restera trois années.

79. Sylla abdique la dictature. — Cicéron jouit à Athènes du commerce d'Antiochus, philosophe de l'ancienne académie et de Zenon l'épicurien.

78. Mort de Sylla. — Tentative du consul Eniilius Lépidus pour relever le parti populaire. Lutatius Catulus, son collègue, armé par le Sénat d'un


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pouvoir discrétionnaire, le défait, avec.'aide de Pompée, au pont Milvius, près de Rome, et à Cosa, en Étrurie, et le chasse de l'Italie. — Le Sénat envoie contre Sertorius, en Espagne, le fils de Métellus le Numidique. — Cicéron parcourt toute la province d'Asie ; il se lie, à Rhodes, avec Apollonius Molon, rhéteur célèbre, et Posidonius, Syrien d'Apamée, disciple du stoïcien Panétius.

77. Cicéron quitte l'Asie et revient à Rome.

Le proconsul P. Servdius est envoyé contre les pirates. Il les combat durant trois années sur les côtes de Cilicie et de Pamphylie et dans les montagnes de l’Isaurie ; il obtient le surnom d'Isauricus.

76. Pompée, simple chevalier, bien qu'il n'ait encore exercé aucune magistrature élective, obtient des pouvoirs consulaires et est adjoint à Métellus pour combattre Sertorius, auquel Perpenna a amené les débris de l'armée da Lépidus.

65. Questure de Cicéron en Cicile. — Le consul C. Aurélius Cotta restitue aux tribuns, qui en avaient été dépouillés par Sylla, le droit de haranguer le peuple et d'aspirer aux charges.

Antiochus l'Asiatique, petit-fils du roi Séleucide Antiochus le Cyzicénien, vient réclamer à Rome la Syrie que gouverne Tigrane, roi d'Arménie.

74. Nicomède, roi de Bithynie, lègue ses États au peuple romain. Mithridate alors rompt la paix et envahit la Bithynie et l'Asie romaine. — On envoie contre lui les deux consuls L. Licinius Lucullus et M. Aurélius Cotta. — Mithridate bat Cotta, près de Chalcédoine, mais est enveloppé par Lucullus, à Cyzique, sur la Propontide.

73. Troisième guerre des esclaves. Le Thrace Spartacus s'établit sur le mont Vésuve avec 78 de ses compagnons. Tous les esclaves de la Campanie viennent se joindre à lui. Durant deux années, il tient en échec les généraux romains.

72. Les Chinois détruisent l'empire formé au N. E. de la Sogdiane par les Hioung-Nou.

En Espagne, Perpenna fait assassiner dans un repas Sertorius, mais il est vaincu et pris par Pompée, qui le fait mettre à mort.

Lucullus, qui a mis le siège pendant l'hiver devant Amisus, défait à Cabira, sur le haut Halys, Mithridate, qui se retire en Arménie.

71. Le préteur Marcus Crassus le Riche défait et tue Spartacus sur les bords du Silarus en Lucanie. 40 000 esclaves restent sur la place ; 5000 fuyards se rallient ; Pompée, qui revenait d'Espagne, les taille en pièces et se proclame le sauveur de la république. On lui décerne alors le nom de Grand. Prise d'Amisus par Lucullus.

70. Mort d'Alexandra, veuve d'Alexandre Jannée, qui a gouverné pendant neuf ans la Judée, au nom de ses jeunes fils. — Rivalité politique et religieuse des Pharisiens et des Sadducéens, qui s'appuient les premiers sur Hyrcan II, et les seconds sur Aristobule II. La lutte entre les deux frères amènera l'intervention des Romains.

Le tribunat recouvre son antique influence sous le consulat de M. Crassus et Pompée. — Procès de Verres, qui a exercé trois ans la préture en Sicile. Cicéron et Hortensius. — Le préteur L. Aurélius Cotta, oncle de César, propose une loi qui enlève aux sénateurs l'exercice exclusif des fonctions judiciaires, au partage desquelles sont admis les chevaliers et les tribuns du trésor.

69. Lucullus marche contre Tigrane, roi d'Arménie. Il franchit l'Euphrate, bat Tigrane sous les murs de Tigranocerte et s'empare de cette place. — Le dernier Séleucide, Antiochus XIII l'Asiatique, profite de la défaite de Tigrane pour rentrer en Syrie. — Campagne du consul Q. Caecilius Métellus contre les pirates dans la mer de Crète. Av. J.-C.

68. Prise de Nisibe par Lucullus.

67. Le peuple charge Pompée, par la loi Gàbinia, de purger la Méditerranée des pirates qui affamaient l'Italie. Pompée termine cette guerre en 3 mois et réduit la Cilicie en province romaine. — Questure de César en Espagne.

Révolte des soldats de Lucullus, qui est contraint d'évacuer l'Arménie. Un plébiscite, provoqué par les partisans de Pompée, donne le consul Acilius Glabrion pour successeur à Lucullus. Mithridate reprend la Cappadoce.

66. Pompée obtient le commandement de la guerre contre Mithridate par la loi Manilia, qui fut soutenue par le préteur Cicéron. — Mithridate, vaincu près des sources de l'Euphrate, se réfugie dans le Bosphore cimmérien, où règne son fils Pharnace. — Tigrane fait sa soumission à Pompée, qui lui laisse son royaume moyennant le payement de 6000 talents. Conquête de la Crète par Métellus.

65. Premier complot de Catilina, dans lequel entrent les jeunes Cn. Pison, Crassus et Jules César. Il échoue par la faute de Crassus. — César se rend populaire en relevant les trophées de Marius aux portes du Capitole.

64. Cicéron, candidat au consulat, l'emporte sur six compétiteurs, au nombre desquels était Catilina. Il a pour collègue Antonius, fils de l'orateur Marc Antoine.

Pompée réduit en province romaine la Syrie et la Phénicie.

63. Ariobarzane cède le trône de Cappadoce à son fils Ariobarzane II. — Pompée intervient, en Judée, pour le roi Hyrcan contre son frère Aristobule ; il prend Jérusalem après un siège de 3 mois. — Mithridate, trahi par son fils Pharnace, se donne la mort. Réduction du royaume de Pont en province romaine. Pharnace conserva le Bosphore. Le roi Galate Déjotarus obtint quelque accroissement de territoire. Un certain Attale et Pyleeménès reçurent une partie de la Paphlagonie. Ariobarzane joignit à la Cappadoce la Sophène et la Gordyène.

A Rome, César obtient à l'élection la charge de grand pontife. — Cicéron combat la loi agraire du tribun Rullus, qui voulait que des commissaires, investis pour 5 ans d'un pouvoir absolu, vendissent toutes les terres du domaine public, et qu'avec l'argent provenant de cette vente on achetât en Italie des champs labourables pour distribuer aux pauvres. Il fit aussi rejeter la proposition d'un autre tribun qui demandait la restitution des biens aux fils des proscrits.

Conjuration de Catilina. L'éloquence et l'activité de Cicéron la font échouer. Naissance d'Auguste.

62. Catilina est vaincu et tué par le proconsul Antonius à Pistoia, en Étrurie. Lutte entre César, préteur, et Caton, tribun du peuple, au sujet des propositions tribunitiennes de Métellus Nepos, ennemi de Cicéron et créature de Pompée. — Tentative de sacrilège et d'adultère du jeune patricien Clodius, dans la maison de César, qui répudie sa femme.

61. Entrée triomphale de Pompée à Rome. Discours de Cicéron pour le poëte Archias.

60. Campagne de César, propréteur, contre les Lusitaniens révoltés. Il revient à Rome et sollicite le consulat. — Premier triumvirat entre César, Pompée et Crassus. César obtient le consulat pour l'année suivante.

59. César consul, malgré l'opposition de son collègue Bibulus et d'une partie de l'aristocratie, gagne le peuple par une loi agraire et les chevaliers en réduisant les fermages de l'Asie. Par la


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loi Vatinia, due au tribun Vatinius, il se fit adjuger, pour 5 ans, le gouvernement des deux Gaules (cisalpine et transalpine) et de l'Illyrie ; il fit donner à Pompée celui d'Espagne, et à Crassus celui de Syrie. César épouse Calpurnie, fille de Pison, et donne sa fille Julie en mariage à Pompée. — Naissance de l'historien Tite-Live, à Padoue, dans la Gaule transpadane.

58. Le tribun Clodius, instrument des triumvirs, sous le consulat de Pison et de Gabinius, l'un beau-père et l'autre ami de César, fait exiler Cicéron. — Caton est envoyé dans l'île de Cypre pour en prendre possession.

Campagne de César contre les Helvètes, et contre les Suèves que commande Arioviste.

57. Pompée et le tribun Milon font rappeler Cicéron de l'exil.

Campagne de César contre les Belges.

56. Les Scythes, qui avaient soumis l'Inde après la Bactriane, en sont expulsés par Vicramaditya, roi des rives de l'Indus. Peu après, ils se soumettront aux Chinois.

Caton revient de l'île de Cypre.

Campagne de César contre les peuples maritimes de l'Armorique ; soumission des Vénètes.

55. Les triumvirs renouvellent leur alliance dans une conférence à Lucques, en Etrurie. Crassus et Pompée obtiennent le consulat. — La loi du tribun Tréboniùs leur donne pour 5 ans, à Pompée, la province d'Espagne, qu'il fera administrer par ses lieutenants, à Crassus, la Syrie avec la guerre contre les Parthes ; César est prorogé pour 5 ans dans le gouvernement des Gaules. — Pompée fait décider que les juges seront toujours pris dans les trois classes du sénat, de l'ordre équestre, des tribuns du trésor, mais que l'on choisira les plus riches.

Cicéron compose son De Oratore, en 3 livres — Virgile, né à Mantoue, dans la Gaule transpadane, prend la robe virile.

Campagne de César, au delà du Rhin, contre les Germains Usipètes et Tenchthères. Ire expédition en Bretagne.

En Orient, Gabinius rétablit sur le trône d'Egypte Ptolémée XI Aulètes, chassé l'année précédente par les Alexandrins. Ce prince était le fils naturel de Ptolémée Lathyre. Rome avait refusé longtemps de le reconnaître, en vertu d'un testament réel ou supposé de Ptolémée X, qui faisait les Romains héritiers de ses Etats.

54. Préture de Caton. — Cicéron compose son ouvrage De Republica. 2e expédition de César en Bretagne.

Crassus commence la guerre contre les Parthes.

53. Ligue formée par les Carnutes, les Êburons, les Nerviens et les Trévires, sous la conduite d'Ambiorix et d'Indutiomar. Les Gaulois sont vaincus par César.

Crassus périt à Carrhes. Les Parthes envahissent les provinces de Syrie et de Cilicie.

Mort de Julie, femme de Pompée, fille de César.

52. Soulèvement général des populations gauloises du midi et du centre, provoqué par l'arverne Vercingétorix.

51. Mort de Ptolémée Aulètes, laissant deux fils, Ptolémée XII et Ptolémée XIII, et une fille, la fameuse Cléopâtre, qui épouse Ptolémée XII.

Cicéron, proconsul en Cilicie, remporte quelques succès sur les Parthes.

César s'empare d'Alesia, ville du pays des Mandubiens, près des Édues (Côte-d'Or), où s'était enfermé Vercingétorix.

50. César achève la conquête de la Gaule transalpine. Il organise une légion composée de Av. J.-C.


Gaulois, la légion de l'Alouette, qui portait sur le casque, au lieu de l'aigle romaine, l'alouette, emblème national.

Mésintelligence entre César et Pompée. César gagne le tribun Curion. Décret du sénat qui ordonne à César et à Pompée d'envoyer chacun une légion pour faire la guerre aux Parthes. César en envoie deux que le consul Claudius Marcellus livre à Pompée.

Appius Claudius Pulcher et L. Calpurnius Piso Caesoninus, derniers censeurs nommés par le peuple. — Ils chassent du sénat l'historien Salluste. Mort du célèbre orateur Hortensius.

49. Le sénat assigne un jour à César pour licencier ses troupes. Antoine et Cassius, tribuns du peuple, se déclarent pour César, et viennent le trouver avec Curion. — César franchit le Rubicon et s'empare de Rome, que quitte Pompée qui se retire en Epire avec une partie du sénat et le consulaire Cicéron. — César passe en Espagne, où il combat l'armée pompéienne commandée par Afranius, Pétréius et Térentius Varron, savant grammairien et agronome. Prise de Marseille. — De retour à Rome, César exerce onze jours la dictature. Désigné pour le consulat de l'année suivante, avec Servilius Isauricus, il se rend à Brindes, d'où il passe en Epire. Le droit de cité est accordé aux Transpadans.

48. Pompée ne sait pas mettre à profit les lenteurs et les fautes de César devant Dyrrachium, et passe en Thessalie, où il est vaincu à Pharsale. Il se réfugie en Égypte, où il est mis à mort par l'ordre des ministres du jeune Ptolémée XII. — César arrive en Égypte. Guerre d'Alexandrie ; Ptolémée périt noyé dans le Nil. Cléopâtre est placée sur le trône, avec son jeune frère, Ptolémée XIII, pour mari.

47. L'Iduméen Antipater, ministre du roi Hyrcan II, qui avait aidé César dans la guerre d'Alexandrie, reçoit le titre de procurateur de la Judée. — César quitte l'Égypte et marche contre Pharnace, roi du Bosphore Cinimérien ; il le défait à Zéla et annonce au sénat sa victoire par trois mots célèbres : Veni, vidi, vici. — De retour à Rome, il exerce une deuxième fois la dictature. Cicéron se rapproche de César.

46. Expédition de César en Afrique, où il a à combattre Métehus Scipion, beau-père de Pompée, Caton, Afranius, Pétréius et le roi de Mauritanie, Juba. — Victoire de César à Thapsus. — Caton se donne la mort dans Utique. — César établit Salluste, l'historien, gouverneur de la province d'Afrique, et organise la Numidie en province romaine.

César, de retour à Rome, célèbre quatre triomphes, sur les Gaulois, sur l'Égypte, sur le Pont, sur l'Afrique. Il est nommé, par le sénat, dictateur pour 10 ans. Il a en même temps le titre de consul. Il charge l'astronome alexandrin, Sosigène, de réformer le calendrier romain, qui dès lors s'appela calendrier Julien. — Cicéron, qui venait de prononcer ses fameux discours pour Marcellus et pour Ligarius, compose son Brutus y vel de claris oratoribus.

45. Antipater fait travailler au rétablissement des murs de Jérusalem. Le gouvernement de cette ville est confié à Phasaël, son fils aîné, et celui de la Galilée à Hérode, son second fils.

Expédition de César, en Espagne, contre les fils de Pompée, qu'il défait à Munda. Cnéus Pompée, l'aîné, est tué dans cette bataille. Fin de la guerre civile. Deuxième triomphe de César. Dans les fêtes données à Rome, le poëte mimique Labérius, chevalier romain, est contraint de jouer lui-même sur la scène le mime qu'il a composé. — Cicéron écrit son Orator, et plusieurs autres ouvrages :


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De finibus bonorum et malorum ; Academicæ quæstiones.

Loi Julia, qui régularise la situation politique des villes de l'Italie. Elle se trouve citée dans une inscription de Padoue (Orelli, n. 3676) sous le titre de Lex Julia municipalis, et dans le Digeste sous le titre de Lex municipalis. Une table de bronze contenant cette loi fut découverte en 1732, et se trouve maintenant à Naples, dans le musée Bourbon. Elle est connue sous le nom de Table d'Héraclée.

44. Cléopâtre, qui a fait périr son frère, le dernier Ptolémée, pour régner seule, vient à Rome. — Mort d'Antipater, père d'Hérode, empoisonné par Malichus, ministre d'Hyrcan et son rival.

César est créé dictateur pour la vie, consul pour dix ans ; il reçoit le titre héréditaire d'Imperator. Antoine donne au 5e mois, Quintilis, où est né César, le nom de Julius (juillet). César projette de relever Corinthe et Carthage ; il se disposait à marcher contre les Parthes, lorsqu'il périt dans le sénat, à 55 ans, frappé de vingt et un coups de poignard (ides de mars, ou 15 mars), au pied de la statue de Pompée. Parmi les assassins étaient Marcus Junius Brutus, fils adoptif de César, Cassius, beau-frère de Brutus, Trébonius, Tullius Cimber, Casca, Décimus Brutus, Métellus. — Lépide, maître de la cavalerie, et Antoine, consul, empêchent l'abrogation des actes de César ; célébration publique de ses funérailles. Les conjurés sont forcés de quitter Rome, où domine Antoine. — Octave, âgé de 18 ans, vient à Rome pour recueillir la succession de César, son oncle. Antoine le traite avec mépris. Octave flatte Cicéron et se concilie les vétérans de César. Antoine veut dépouiller deux des meurtriers de César des provinces que le dictateur lui-même leur avait données, Junius Brutus, de la Macédoine, Décimus Brutus, de la Gaule cisalpine. — 1re Philippique de Cicéron contre Antoine. Il compose les Tusculanes, le De Natura deorum, le De Senectute, le De Officiis.

43. Colonie romaine établie à Lugdunum, au confluent de la Saône et du Rhône, par Munatius Plancus, orateur, disciple de Cicéron. Antoine assiège Décimus Brutus dans Modène ; le sénat, entraîné par Cicéron, le déclare ennemi public et envoie contre lui les deux consuls C Vibius Pansa et A. Hirtius, avec le jeune Octave, comme propréteur. Antoine est défait à la bataille de Modène, et la mort des deux consuls livre à Octave les légions avec le titre d’Imperator. Octave rentre dans Rome et se fait donner le consulat, malgré le sénat qui commençait à le redouter. — Il se rapproche alors d'Antoine et de Lépide et forme avec eux le 2e triumvirat.

Proscriptions. Mort de Cicéron, sacrifié lâchement par Octave à la haine d'Antoine et de Fulvie.

Après la mort de D. Brutus, qui fut le dernier gouverneur de la Gaule cisalpine, fut rendue la loi Rubria, qui régularisait la situation politique des municipes de cette province. Tandis que les municipes de l'Italie possédaient dans toute son étendue la juridiction criminelle et la juridiction civile, les magistrats des municipes de la Gaule cisalpine n'eurent que la juridiction ordinaire, et encore cette juridiction ne s'exerçait que dans les cas où il ne s'agissait pas de plus de 15 000 sesterces ; dans les grands procès, et dans les affaires extraordinaires, c'était au préteur romain à connaître, en vertu de son imperium. Le texte de cette loi fut découvert, en 1760, dans les ruines de Véleia, et se trouve actuellement dans le musée de Parme. Elle est importante en ce que la condition qu'elle fit aux municipes de la Gaule cisalpine fut à peu près celle des municipes du reste de l'empire. Av. J.-C.

En Judée, Hérode venge la mort de son père, Antipater, en faisant assassiner Malichus.

42. Octave et Antoine marchent en Orient contre les meurtriers de César, Brutus et Cassius, qui à la nouvelle du départ d'Octave et d'Antoine s'avancent jusqu'à Philippes en Macédoine. En deux jours, il s'y donne deux batailles. Le premier jour, Brutus vainquit Octave, mais Cassius fut défait par Antoine, et se donna la mort. Le second jour, Brutus fut mis en déroute et se tua en s'écriant : « Vertu, tu n'es qu'un nom. » Il ne reste plus pour soutenir la lutte contre les triumvirs que les flottes de Marcus et de Sextus Pompée, qui dominent dans la Méditerranée.

Hérode, en Judée, se réconcilie avec Hyrcan, qui lui promet sa fille Mariamne, et défait Antigone, fils d'Alexandre, son rival.

41. Antoine passe en Orient, Octave en Italie, où il distribue aux vétérans les terres qui leur avaient été promises ; les biens du père de Virgile sont épargnés. — L. Antonius, consul, frère du triumvir, à l'instigation de Fulvie, sa belle-sœur, prend la défense des Italiens contre Octave. Celui-ci l'affame dans Pérouse, en Étrurie, et l'obligera à se rendre.

Antoine cite à son tribunal, en Cilicie, la reine d'Égypte, Cléopatre, accusée de favoriser le parti républicain vaincu à Philippes, et se prend de passion pour elle. — Hérode se concilie la faveur d'Antoine qui le nomme tétrarque avec son frère Phasaël, mais il est forcé par Pacorus, roi des Parthes, de quitter Jérusalem.

40. Mort de Fulvie. Octave essaye de gagner Sextus Pompée en épousant Scribonia, sœur de Scribonius Libo, beau-père de Sextus. — Alliance de Sextus avec Antoine. Celui-ci vient assiéger Blindes, pendant que Sextus faisait une descente en Italie. Paix de Brindes entre Octave et Antoine conclue par la médiation de L. Cocceius Nerva, d'Asinius Follion et de Mécène. Partage du monde romain. Antoine a l'Orient, Octave l'Occident ; l'Italie reste indivise ; l'Afrique est donnée à Lépide. Enfin Antoine épouse Octavie, sœur d'Octave.

Les Parthes, guidés par Labiénus, ancien lieutenant de César, envahissent la Syrie. Ils font prisonnier Hyrcan et mettent à sa place Antigone. Hérode vient à Rome implorer le secours d'Octave et d'Antoine, et obtient par un décret du sénat le royaume de Judée.

39. Paix de Misène, conclue entre les triumvirs et Sextus Pompée.

Succès de P. Ventidius, lieutenant d'Antoine, sur les Parthes, qu'il chasse de la Syrie.

38. Sosius, lieutenant d'Antoine, détruit en Judée le parti d'Antigone, qui est vaincu, assiégé dans Jérusalem et mis à mort. Hérode, devenu roi de Judée, épouse Mariamne, fille d'Hyrcan, et commence un règne de 40 ans, souillé par des crimes.

Octave répudie Scribonia, qui lui a donné Julie, et enlève à Tibérius Claudius Néron, Livie, mère de Tibère depuis 4 ans, et enceinte de Drusus. — Rupture entre Octave et -Sextus Pompée ; guerre de Sicile. — Mécène recommande Horace à Octave.

Nouveaux succès de Ventidius sur les Parthes. Antoine lui permet de venir triompher à Rome.

37. Entrevue à Tarente d'Antoine et d'Octave, qui se concertent pour combattre Sextus Pompée et pour renouveler le triumvirat. Ils se continuent pour 5 ans dans cette magistrature ; le nom de Lépide est conservé dans l'alliance.

Agrippa, lieutenant d'Octave, consul, lutte contre les Germains.

36. Guerre entre Octave et Sextus Pompée. Lépide


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s'empare d'une grande partie de la Sicile. Victoires d'Agrippa sur Sextus Pompée à Myles et à Nauloque. — Démêlés d'Octave et de Lépide au sujet de la Sicile, que celui-ci prétendait garder. Octave gagne les troupes du triumvir, qui est dépouillé de sa dignité et réduit à la charge de souverain pontife.

Antoine fait périr le roi de Cappadoce, Ariarathe VII, et le remplace par Archélaus, petit-fils du général Archélaus que Mithridate avait envoyé en Grèce contre Sylla. — Son expédition malheureuse contre les Parthes. Il revient passer l'hiver auprès de Cléopatre, avec laquelle il commence en Égypte la vie inimitable.

35. Campagne d'Octave contre les Japodes, les Dalmates et les Pannoniens, pendant que ses lieutenants luttent contre les Salasses dans les Alpes occidentales.

34. Mort de l'historien Salluste.

Antoine s'empare par trahison d'Artavasde, roi d'Arménie, le fait charger de chaînes et l'envoie à Alexandrie. Il donne ses États aux enfants de Cléopatre.

33. Edilité d'Agrippa, marquée par de grands travaux : restauration des aqueducs et de la Cloaca maxima ; construction de trois portiques et de la bibliothèque d'Octavie.

Nouvelle expédition d'Antoine contre les Parthes ; il ne dépasse pas la Médie.

32. Antoine envoie en Égypte la bibliothèque de Pergame qui renfermait 200 000 volumes. Il rompt avec le gouvernement de Rome et avec Octave en célébrant à Alexandrie ses triomphes pour ses prétendues victoires sur les Parthes, en partageant aux enfants de Cléopatre les provinces romaines de l'Orient, enfin en répudiant publiquement Octavie.

Octave lit dans le sénat le testament d'Antoine, qui est déclaré ennemi public.

31. Bataille d'Actium : défaite d'Antoine, trahi par Cléopatre. — Mécène gouverne Rome en l'absence d'Octave. — Octave répare les maux causés en Grèce par la présence des armées d'Antoine et établit des colonies militaires en Macédoine. De retour en Italie, il apaise une révolte des vétérans, puis retourne en Orient et apparaît à Samos 30 jours après son départ. Dans cette île et à Rhodes, il règle le sort des monarques de l'Asie. Il confirme à Hérode le titre de roi de Judée.

30. Octave passe en Égypte. Antoine, trompé par Cléopatre, se tue à 53 ans. Cléopatre, désespérant de séduire Octave, se donne la mort, à l'âge de 39 ans. Réduction de l'Égypte en province romaine. Octave nommé pour la gouverner le poëte Gallus, simple chevalier romain, avec le titre de préfet et des attributions purement militaires. La juridiction civile appartenait à d'autres magistrats. Un décret interdit à tout sénateur romain l'entrée de cette province, sans la permission expresse du sénat.

Avant de quitter l'Égypte, Octave fonde Nicopolis à l'endroit où il a vaincu Antoine, et établit les jeux Actiaques. Il passe ensuite en Asie, où il fait cesser les exactions dont elle est victime. — Conjuration du fils de Lépide. — Honneurs rendus par le sénat à Octave. On établit des jeux quinquennaux en son honneur. L'anniversaire de sa naissance sera consacré par des prières publiques, et la tribu, dans laquelle il votait, fut appelée Julia. Le jour de la naissance d'Antoine fut déclaré néfaste et ses statues furent renversées. La puissance tribunitienne est donnée a Octave avec le droit de protéger tous les citoyens qui l'imploraient, et de voter en faveur de l'accusé dans les causes criminelles. Octave, qui était Av. J.-C.


encore en Asie, refusa probablement la puissance tribunitienne et défendit qu'on lui élevât des temples à Rome et en Italie, mais il autorisa l'apothéose de J. César.

29. Retour d'Octave en Italie. Son triple triomphe : pour la, guerre contre lesDalmates, pour Actinm, pour l'Égypte. Le temple de Janus est fermé. Octave se continue 9 ans de suite dans le consulat (de l'année 31 à l'année 23). — Il est décoré du titre &amp ; Imper ator. Ce titre placé, non comme autrefois après, mais avant le nom propre, fait de lui un Empereur et de la république un Empire.

Denys d'Halicarnasse, auteur des Antiquités romaines, prépare les éléments de son ouvrage qu'il écrira en grec.

28. Hérode fait périr sa femme Mariamne, sa bellemère et les deux fils qu'il a eus de Mariamne. César Octave, consul avec Agrippa, fait faire le dénombrement de tous les citoyens de Rome et de tous les sujets de l'empire. — Remplissant les fonctions de censeurs, ils réforment le sénat, l'ordre équestre, les lois et les mœurs. Agrippa fait inscrire, comme censeur, Octave à la tête de la nouvelle liste des sénateurs et le fait proclamer prince du sénat, ce qui lui conférait le droit d'opiner le premier, c'est-à-dire d'entraîner à son avis l'assemblée. — Octave règle que deux anciens préteurs seront chargés, chaque année, de la surveillance du trésor public. Distinction dès lors établie entre le fisc et l'serarium.

27. Octave feint d'abdiquer. Il accepte l'autorité pour 10 ans. Partage des provinces entre l'empereur et le sénat. Octave se réserve celles où résident les légions. Création de la garde prétorienne. Plancus fait donner à Octave le surnom d'Auguste. Sa maison, située sur le mont Palatin, est ornée de lauriers et d'une couronne de chêne pour rappeler qu'il était le perpétuel vainqueur des ennemis de Rome et le sauveur de tous les citoyens. Sextus Pacuvius, tribun, fera décréter que le mois de Sextilis sera désormais nommé Augustus (août). Il visite la Gaule, où quelques mouvements des Aquitains avaient été comprimés par Valérius Messala Corvinus, protecteur du poëte élégiaque Tibulle. — Auguste conserve la division de la Gaule en quatre parties, la Narbonnaise, l'Aquitaine, la Celtique et la Belgique, mais il recule les limites de l'Aquitaine, de la- Garonne à la Loire, et donne à la Celtique le nom de Lugdunaise.

26. Cornélius Gallus, qui s'est rendu coupable d'exactions en Égypte, est rappelé ; accusé dans le sénat, condamné, dépouillé de ses biens, il se donne la mort † — À cette époque fi. Properce et Tibulle.

25. Tandis que ses lieutenants luttent contre les Salasses dans les Alpes, Auguste dirige une expédition contre les Astures et les Cantabres. — Le temple de Janus est fermé pour la deuxième fois depuis la bataille d'Actium. — Messala Corvinus, premier préfet de la ville (Præfectus urbi).

24. Campagne du chevalier iElius Gallus, gouverneur d'Égypte, contre les peuples de l'Arabie Sabéenne, dite Heureuse. — A, cette époque, le géographe Strabon visitait l'Égypte. Virgile, déjà connu par ses Églogues et ses Géorgiques, commence l'Enéide.

23. Après une grave maladie dont il fut atteint en Espagne, Auguste se démet du consulat en faveur de L. Sextius, partisan de Brutus. Le sénat accorde à Auguste la puissance tribuni tienne et le pouvoir proconsulaire pour toute sa vie, la prééminence sur tous les gouverneurs de provinces, et le privilège de proposer une affaire dans chaque assemblée du sénat, lors même qu'il ne serait


Av. J.-C.


pas décoré de la pourpre consulaire. Il ne se fait pas élire consul pendant 17 ans. Il perd son neveu et son gendre Marcellus, âgé de 20 ans, qu'Octavie avait eu d'un premier mariage avant d'épouser Antoine.

22. Conspirations de Fannius Cépion et de Muréna contre la vie d'Auguste. — Plancus et Paulus Lépidus, deux anciens proscrits, sont les derniers censeurs.

Victoire de Caïus Pétronius, préfet d'Égypte, sur Candace, reine d'Ethiopie.

21. Auguste visite la Grèce ; il passe l'hiver à Samos pour régler les affaires de l'Asie.

20. Naissance de Caïus, fils d'Agrippa, et de Julie, fille d'Auguste et veuve de Marcellus. Auguste reste en Asie et passe encore l'hiver à Samos. Il charge le fils de sa femme Livie, Tibère, âgé de 22 ans, d'établir en Arménie un roi dévoué aux Romains, Tigrane, frère et ennemi d'Artabaze. Il accroît le territoire du roi de Cappadoce, Archélaûs, qui règne encore 37 ans. — Les Parthes rendent à Auguste les aigles et les étendards pris sur Crassus.

19. Mort de Virgile à Brindes. Il sera enseveli près de Naples. — Troubles à Rome pour l'élection d'un 2e consul. Auguste prive le peuple de nommer le 2e consul et revêt de la pourpre Q. Lucrétius Vespillo, ancien proscrit. Auguste prend le titre de Préfet des moeurs et de consul à vie. Agrippa achève la soumission des Cantabres.

18. Auguste se fait renouveler l'exercice du pouvoir pour 5 ans, après lesquels il le prendra encore pour cinq, puis pour dix encore, de façon à conserver constamment le pouvoir, sans choquer ouvertement les opinions républicaines des Romains. Il associe Agrippa à la dignité tribunitienne. — Loi Julia contre le célibat. — Mort du poëte Tibulle.

17. Auguste et Agrippa font célébrer avec beaucoup de magnificence les jeux séculaires pour lesquels Horace a composé son Carmen sæculare. — Auguste adopte les deux fils d'Agrippa et de Julie, Lucius et Caïus.

Auguste visite la Gaule. Fondation d'Augustodunum. — Agrippa est reçu par le roi de Judée Hérode, qui a pour principal conseiller Nicolas de Damas, écrivain polygraphe.

15. Campagne des fils de Livie, Tibère et Drusus, contre les peuples de la Rhétie, au nord des Alpes.

13. 1er consulat de Tibère. — Lutte de Drusus contre les Germains sur le Rhin.

12. Mort d'Agrippa, à l'âge de 51 ans, laissant deux fils, Caïus et Lucius César. — Après la mort de Lépide, l'ancien triumvir, Auguste prend le titre de grand pontife.

Les Gaulois élèvent près de Lyon un autel à Auguste comme à un dieu. — Expédition de Drusus contre les Germains. Il s'avance jusque dans l'île des Bataves et ravage le territoire des Sicambres.

11. A Rome, dédicace du temple de Marcellus. — Mort d'Octavie, sœur d'Auguste. — Drusus s'avance jusqu'au Weser, en Germanie. — Son frère Tibère, qui vient d'épouser la veuve de Marcellus et d'Agrippa, Julie, fille d'Auguste, lutte contre les Dalmates et les Pannoniens.

10. Auguste confie au savant grammairien Hygin la direction de la bibliothèque Palatine. — Expédition de Tibère contre les Dalmates. — Victoire de Drusus sur les Cattes. — Naissance de Claude, fils de Drusus, le jour où fut faite la dédicace de j l'autel élevé à Lyon en l'honneur d'Auguste par : les Gaulois. Av. J.-C.

9. Drusus s'avance en Germanie jusqu'à l'Elbe. Il meurt au milieu de ses soldats, à l'âge de 30 ans.

8. Auguste feint une deuxième fois d'abdiquer. Le pouvoir lui est remis pour 10 ans. — Mort de Mécène. — Mort d'Horace.

Tibère remplace son frère Drusus sur le Rhin. — Réduction de la Pannonie.

7. Triomphe de Tibère pour ses victoires sur les Germains. Son 2e consulat.

Denys d'Halicarnasse publie ses Antiquités romaines.

6. Tibère, qui vient de recevoir la puissance tribunitienne pour 5 ans, est jaloux de la faveur dont jouissent les deux fils d'Agrippa, nommés princes de la jeunesse, et quitte l'Italie. Il restera 7 ans à Rhodes.

5. Auguste donne la toge virile à l'aîné de ses petits-fils, Caïus César. — 12e consulat d'Auguste, après un intervalle de 17 ans

3. Loi Furia-Caninia, qui réglait les affranchissements valides sur le nombre d'esclaves ; en tout cas, les affranchissements ne pouvaient excéder le nombre 100.

2. 13e consulat d'Auguste ; son petit-fils Lucius César prend la robe virile. — Le sénat et le peuple romain décernent à Auguste le titre de Père de Patrie. — Auguste bannit sa fille Julie, à cause de ses débauches. — Vers cette époque, division entre deux citoyens obscurs du commandement des gardes prétoriennes qu'Auguste avait jusqu'alors exercé lui-même.

1. Auguste envoie en Orient son petit-fils, Caïus César, pour comprimer les factions de l'Arménie. Paix universelle. 1er dénombrement fait en Judée par Varus, gouverneur de cette province, dénombrement qui, ordonné trois ans auparavant, n'avait pu s'exécuter dans la Judée avant qu'elle eût prêté à Auguste serment de fidélité, serment qu'Hérode fit prêter cette année à ses sujets. — Marie et Joseph se rendent à Bethléem pour se faire inscrire sur les registres de la province. Naissance de Jésus-Christ, le 25 décembre de cette année.

Ier siècle après Jésus-Christ.

Fin du règne d'Auguste. — Les 12 Césars. — Naissance et progrès du Christianisme.


Ap.J.-C.

1. Circoncision du fils de Marie, qui reçoit le nom de Jésus (sauveur). — Adoration des Mages. — Présentation au temple. — Massacre des innocents. — Joseph emmène Jésus et sa mère en Égypte.

Mort du roi Hérode. Ses fils, Archélaüs, Hérode Antipas et Philippe, se partagent ses États. Archélaus se rend à Rome pour faire confirmer ce partage par Auguste. — Joseph ramène Jésus et Marie en Judée, et va s'établir à Nazareth.

2. Mort inopinée de Lucius César, second fils d'Agrippa et de Julie. — Tibère obtient de rentrer à Rome, mais il continue d'y vivre en disgrâce.

3. Auguste se fait renouveler ses pouvoirs pour dix ans.

4. Mort de Caïus César, fils aîné d'Agrippa et de Julie, dans une ville de Lycie, à son retour d'Arménie. Auguste adopte Tibère et Agrippa Posthumus, 3e fils d'Agrippa, à la condition que Tibère adoptera Germanicus, fils de M. Cl. Drusus et d'Antonia.

Conspiration de Cinna. — Les Germains menacent la frontière romaine. Tibère est envoyé contre eux. Sous ses ordres était l'historien Velléius Paterculus, qui fera de suite huit campagnes en Germanie.


Ap. J.-C.

Mort d'Asinius Pollion, à l'âge de 80 ans. Orateur et poëte, il a été célébré par Virgile et Horace.

Loi Ælia Sentia défendant d'accorder le droit de cité à tout esclave ayant subi des peines infamantes, même après qu'il aurait été affranchi par son maître.

5. Insurrection contre Rome des Dalmates et des Pannoniens. — A Rome, tremblement de terre, inondation du Tibre, éclipse de soleil, famine.

6. Création de l'impôt du vingtième sur les héritages (lex vicesimæ hereditatum et legatorum). Le produit de cet impôt était consacré à l'entretien des troupes. — Tibère, qui se disposait à marcher contre les Marcomans, tourne ses forces contre les Pannoniens et les Dalmates révoltés. Cette guerre, qui dura 3 ans, occupa 15 légions romaines. Germanicus César s'y distingue.

Auguste, sous le prétexte de mettre un terme au despotisme d'Archélaùs en Judée, le dépouille de ses États, la Samarie, la Judée et l'Idumée, qu'il réunit à la Syrie romaine.

7. Disgrâce et exil d'Agrippa Posthumus dans l'île de Planasie.

8. Soumission de la Pannonie. La guerre continue en Dalmatie.

9. Auguste exile sa petite-fille Julie dans l'île de Tremiti, dans l'Adriatique, et le poète Ovide à Tomes, dans la petite Scythie, sur le littoral du Pont-Euxin. — Mort de Drusus, frère de Tibère.

Loi Pappia-Poppæa, rendue d'après le désir d'Auguste, pour donner plus de force et d'extension à la loi Julia contre les célibataires.

Soumission de la Dalmatie. — Désastre de Quintilius Varus, qui périt avec 3 légions, 3 corps d'auxiliaires, 6 cohortes, sous les coups d'Arminius, chef des Chérusques, dans la forêt de Teutberg, près de la Lippe, où il s'est engagé malgré les avertissements de Ségeste, allié de Rome, dont Arminius a ravi la fille.

10. Tibère est envoyé en Germanie, où Germanicus vient le joindre. Aucune bataille n'est livrée ; on parcourt seulement les pays voisins du Rhin. — Auguste associe Tibère à toutes les prérogatives impériales.

11. Mort de Messala Corvinus, orateur, personnage consulaire, à l'âge de 72 ans, l'un des derniers représentants du parti républicain.

12. Jésus dispute avec les docteurs dans le temple à Jérusalem.

Loi contre les libelles. Leurs auteurs sont déclarés coupables du crime de lèse-majesté. Germanicus contient les Germains. — Naissance de Caïus. Caligula, fils de Germanicus et d'Agrippine.

13. Auguste, pour la 5e fois, se fait renouveler ses pouvoirs pour 10 ans ; il associe de nouveau Tibère à la puissance tribunitienne, et autorise son fils Drusus à être désigné pour le consulat de la troisième année à venir, bien qu'il n'ait pas encore rempli la charge de préteur.

14. Auguste s'associe Tibère en qualité de censeur et fait faire pour la 3e fois le dénombrement de l'empire. C'est dans les dernières années du règne d'Auguste que le conseil du prince (consistorium principis) prend une plus grande importance, au point qu'il efface presque le sénat.

Mort d'Auguste à Nole, en Campanie, à l'âge de 76 ans. Tibère, qui se rendait à l'armée d’Illyrie, est averti par Livie, sa mère. Le peuple apprend en même temps la mort d'Auguste et l'avènement de Tibère.

Le corps d'Auguste rapporté à Rome fut enseveli dans le tombeau qu'il s'était élevé.

Tibère fait assassiner Agrippa Posthumus. — Ap. J.-C.

Apothéose d'Auguste. — Suppression définitive des comices populaires. Désormais les sénatus-consultes remplacent les plébiscites.

Révolte des légions de Pannonie. Tibère envoie son fils Drusus pour l’apaiser. — Révolte des légions de Germanie. Elles offrent l’empire à Germanicus. Générosité de ce prince, qui refuse au péril de ses jours. Il parvient à rétablir l’ordre et profite des bonnes dispositions des troupes pour aller attaquer les Germains.

15. Germanicus poursuit la guerre ; les derniers devoirs sont rendus à Varus et à ses légions sur le champ de bataille de Teutberg. — Défaite d'Arminius ; sa femme est prise ; Inguiomer, oncle d'Arminius et allié des Romains, se déclare contre eux. — Succès de Cécina, lieutenant de Germanicus.

Tibère, jaloux de la gloire de Germanicus, cherche à se concilier l’affection populaire.

16. Germanicus pénètre jusqu'aux rives du Weser ; il défait dans la grande bataille d'Idistavisus, Arminius et Inguiomer. — Nouvelle défaite d'Arminius. — L’armée romaine revient par mer, horrible tempête, perte d’une partie des troupes.

— Tibère rappelle Germanicus et laisse la Germanie en proie à la rivalité de Maroboduus et d'Arminius.

17. Triomphe de Germanicus à Rome. Tibère l’envoie en Orient.

Archélaüs, roi de Cappadoce depuis cinquante ans, est attiré à Rome, puis cité comme criminel ; il meurt de douleur et ses États sont réduits en province romaine. — La Comagène est gouvernée par un préteur. — Douze villes d'Asie sont renversées par un grand tremblement de terre. — Soulèvement de Tacfarinas en Numidie. — Mort d'Ovide à Tomes. — Mort de Tite Live à Padoue.

18. Germanicus règle les affaires d'Arménie et de Cappadoce. — Ses démêlés avec Pison, gouverneur de Syrie. — Il renouvelle l’alliance avec les Parthes. — Séjan, préfet des cohortes prétoriennes, les rassemble toutes dans un camp près de Rome.

19. Germanicus visite l'Egypte. — Drusus sème la discorde en Germanie ; Maroboduus, chassé par les Suèves, vient vivre à Ravenne. — Catualda, roi des Goths riverains de la Vistule, implore Drusus, qui l’envoie à Fréjus.

Arminius est assassiné par ses propres parents. — Germanicus meurt à Antioche, empoisonné, suivant le bruit public, par Pison et Plancine. — Consternation qui se répand à Rome. — Décret du sénat, pour abolir les cérémonies des Juifs et des Égyptiens. — Loi Julia Norbana, par laquelle les esclaves affranchis per epistolam interamicos, ou par d’autres formes encore moins solennelles, ne furent plus admis aux droits des citoyens romains, mais seulement à ceux des Latins envoyés dans les colonies ; d’où vient la dénomination de Latini juniani ou simplement Latini.

20. Agrippine rapporte d'Orient les cendres de Germanicus et demande vengeance à Tibère. — Édit de l’empereur pour comprimer la douleur publique. Pison est accusé, il meurt pendant le procès.

21. Nouvelle révolte de Tacfarinas. — Révolte des Gaulois sous J. Florus de Trêves et J. Sacrovir d'Autun.

22. Tacfarinas déclare à Tibère une guerre éternelle. Il est défait par Blaesus, dernier particulier salué Imperator. — Moït de Junie, nièce de Caton, sœur de Brutus et veuve de Cassius.

23. Faveur de Séjan. Il fait empoisonner Drusus, fils de Tibère, qui ne le soupçonne pas et laisse cette mort sans vengeance.

24. Tacfarinas est défait et tué par P. Dolabella, qui termine ainsi la longue guerre d'Afrique.

Ap. J.-c.

25. Séjan demande en mariage Livie, veuve de Drusus et sœur de Germanicus ; Tibère refuse à son favori. — Condamnation à mort d'Aulus Cremutius Cordus, accusé d’avoir loué Brutus et Cassius dans une histoire qu’il avait composée.

26. Discorde ouverte dans la famille impériale. —

— Agrippine, veuve de Germanicus, demande un mari pour protéger ses enfants. — Séjan l’anime contre Tibère.

Ponce Pilate est nommé gouverneur de la Judée. Soulèvement de la Thrace.

27. Séjan, pour augmenter son crédit, détermine Tibère à se décharger sur lui des soins de l’empire et à se retirer à Caprée. — Tibère se plonge dans la débauche. — Un amphithéâtre s’écroule à Fidènes pendant une représentation. 50 000 personnes sont écrasées ou mutilées.

28. Révolte des Frisons. — Agrippine, fille de Germanicus, depuis mère de Néron, épouse Cn. Domitius Néron.

Mort de Julie, petite-fille d'Auguste.

29. Mort de Livie ou Julia Augusta, mère de Tibère.

30. Jean, retiré dans le désert, commence à baptiser et à prêcher.

Jésus est baptisé par Jean.

Agrippine, veuve de Germanicus, est reléguée dans l’île Pandataria, et Néron, son fils aîné, dans l’île Pontia. — Ce prince meurt cette année.

31. Jean est mis en prison par Hérode-Antipas. Tibère, instruit d’une conspiration formée contre lui par Séjan, le dénonce au sénat, qui le condamne à mort. — Macron lui succède.

Livie ou Livilla, veuve de Drusus, meurt de faim par ordre de Tibère.

32. Décollation de Jean-Baptiste.

33. Drusus, fils de Germanicus, et Agrippine sa mère, ne pouvant supporter les mauvais traitements de Tibère, se laissent mourir de faim.

Tibère marie Drusille et Julie, filles de Germanicus, la première à L. Cassius Longinus, et l’autre à M. Vinicius.

Jésus-Christ est mis en croix pour le salut du genre humain. Sa résurrection ;

Les apôtres reçoivent le Saint-Esprit le jour de la Pentecôte. — Ils commencent à prêcher l'Evangile (Εύαγγέλιον, bonne nouvelle).

Etienne, premier martyr.

34. Le 2e fils d'Hérode, Philippe, qui administrait le N. O. de la Judée, meurt sans enfants ; Tibère réunit ses États à la Syrie. Un seul des héritiers d'Hérode, Antipas, conserve la Galilée et la Pérée, au delà du Jourdain. Il fonde en l’honneur de Tibère la ville de Tibériade.

35. Tibère donne un roi aux Parthes, mécontents d'Artaban. — Ce roi meurt en route. — Tiridate est nommé à sa place. — Conversion de saint Paul.

36. Artatan chasse Tiridate et remonte sur le trône. L’apôtre Pierre fonde l’église d'Antioche.

37. Hérode-Agrippa, petit-fils d'Hérode le Grand par Aristobule, et qui vivait à Rome, avec Bérénice, sa mère, depuis 37 ans, retourne en Judée ; il en revient peu de temps après et est mis en prison par Tibère.

Mort de Tibère. — Avènement de Caïus Caligula, dernier fils de Germanicus et d'Agrippine.

— Il met en liberté Hérode-Agrippa, fils d'Aristobule, et lui donne la Galilée, avec le titre de roi.

La Comagène est rendue à Antiochus, avec une partie de la Cilicie.

Caligula fonde une Académie (athénée) à Lyon et y institue des prix d’éloquence grecque et latine et de poésie ; les vaincus devront effacer avec TEMPS ANCIENS. 119

Ap. J.-C.

leur langue leur œuvre, sinon ils seront jetés dans le Rhône.

Traité de paix conclu avec Artaban, roi des Parthes.

Caligula donne à Tibère, fils de Drusus, l'ordre de se tuer.

Mort d'Antonia, fille de Marc Antoine, bellesœur de Tibère et mère de Germanicus et de Claude. — Naissance de Néron.

38. Tyrannie et folie de Caligula. — Il fait mourir Macron et dissipe les 2700 millions de sesterces (559 419 750 francs) amassés par Tibère.

Il se fait adorer, on lui élève des autels dans l'empire. — Horrible persécution des Juifs à Alexandrie.

39. Caligula fait construire sur la mer, entre Baïes et Pouzzoles, un pont de bateaux couverts de terre.

Il imagine de faire une expédition en Gaule ; il passe le Rhin et annonce à Rome des succès imaginaires.

Hérode-Antipas va à Rome ; il est exilé à Lyon et sa tétrarchie est donnée à Hérode-Agrippa.

40. Caligula simule deux expéditions, l'une eu Germanie, l'autre en Bretagne. Il fait ramasser des coquillages à ses soldats et revient triompher à Rome.

Désordres en Judée et à Alexandrie. — Ambassades d' A pion et de Philon à Rome.

41. Caligula est tué par Chéréas.

Avènement de T. Claude, fils de Drusus et frère de Germanicus.

Origine du Donativum ou droit d'avènement.

Claude nomme Hérode-Agrippa roi de Judée, et donne la Chalcide à son frère Hérode, époux de Bérénice, fille d'Hérode-Agrippa.

Le Bosphore Cimmérien est donné à un descendant de Mithridate.

Naissance de Titus, fils de Vespasien. — Claude rappelle ses deux nièces, Agrippine et Julie, de l'île Pontia, où Caïus les avait reléguées, et leur rend leurs biens. — Jalousie de Messaline contre Julie, qui est renvoyée en exil. — Sénèque est enveloppé dans sa disgrâce et relégué en Corse.

42. Grande famine à Rome. — Camillus Scribonianus tente mais inutilement de soulever la province de Dalmatie. — Cruautés de Messaline. — Construction du port d'Ostie. — Tentative de dessèchement du lac Fucin.

Succès de Suétonius Paulinus et de H. Géta en Afrique. La Mauritanie, désormais soumise, est divisée en deux provinces, la Césarienne et la Tingitane, que gouverneront deux chevaliers romains.

Agrippa s'efforce de gagner l'affection des Juifs. — Il fait décapiter l'apôtre Jacques, frère de Jean l'évangéliste, et fait mettre en prison Pierre, qui est délivré miraculeusement.

Dispersion des apôtres dans les différentes parties de l'univers.

Saint Pierre va en Italie, et, suivant une tradition recueillie par Eusèbe et saint Jérôme, établit à Rome le siège de l'Église catholique ou universelle.

43. La Lycie est ajoutée à la province de Pamphylie. — Claude proscrit, en Gaule, le culte des druides, et fait commencer par Aulus Plautius la conquête de la Grande-Bretagne, foyer du druidisme.

Pomponius Mêla compose, à cette époque, son ouvrage de géographie intitulé : De situ orbis.

44. Mort d'Agrippa, roi de Judée.

Succès de Plautius en Bretagne ; les pays que baigne la Tamise sont déclarés province romaine. Vespasien défail les Bretons et prend l'île de Wight.

Ap. J.-C.

45. Lois de Claude en faveur des esclaves ; il abolit le droit de vie et de mort des maîtres.

46. Conquête de la Médie Atropatène par les Parthes. — La Thrace est réduite en province romaine.

47. Titus délivre son père Vespasien, enveloppé par les Bretons. — Les Chérusques demandent un roi à Claude, qui leur envoie un neveu d'Arminius. Révolte des Germains ; D. Corbulon les soumet. — Aul. Plautius est remplacé, en Bretagne, par P. Ostorius Scapula. — Sixième célébration des jeux séculaires.

48. Claude, ou plutôt Narcisse, fait mourir Messaline et Silius qu'elle avait épousé. — Messaline laissait à Claude Britannicus et Octavie.

Mort d'Hérode, roi de Chalcide.

49. Claude épouse Agrippine, fille de Germanicus et mère de Néron. — Les Juifs sont bannis de Rome. Suétone (Vit. Claud. cap. 25) les confond avec les chrétiens. — Octavie, fille de Claude, est fiancée à Néron.

Les Parthes demandent à Claude un roi du sang de Phraate. — Claude donne la Chalcide à Hérode, fils d'Agrippa.

50. Le premier concile est tenu à Jérusalem, par Paul, Barnabe, Jean, Jacques, et Pierre qui présida.

L'affranchi Parlas détermine Claude à adopter Néron, au détriment de Britannicus, son propre fils. — Sénèque, rappelé de Corse l'année précédente, est chargé de l'éducation de Néron.

Agrippine envoie une colonie de vétérans dans la ville des Ubiens, où elle était née, ville qui s'appela dès lors Colonia Agrippina (Cologne).

Caractacus, chef breton, forme une ligue formidable. — Saint Paul à Athènes.

51. Ostorius Scapula défait les Brigantes, attaque les Silures, bat complètement Caractacus, qu'on lui livre et qu'il envoie à Rome.

Les Parthes envahissent l'Arménie, alors en guerre contre Rhadamiste, fils du roi d'Ibérie.

Burrhus est mis à la tête des prétoriens par les soins d'Agrippine. — Claude persécute avec violence les druides.

52. On décerne à l'indigne Pallas les ornements de la préture. — Révolte des Juifs. — Quadratus la réprime.

Paul prêche le christianisme dans l'aréopage, à Athènes. — Claude augmente les États d'Hérode le Jeune.

53. Néron, âgé de 16 ans, épouse Octavie, fille de Claude.

54. Mort de Claude, âgé de 64 ans. — Burrhus présente Néron aux prétoriens, et, pour la seconde fois, le Donativum fait un empereur.

Crédit d'Agrippine, mère de Néron ; elle fait mourir Junius Silanus, proconsul d'Asie, et l'affranchi Narcisse. — Aristobule, fils d'Hérode, reçoit la Petite-Arménie.

Corbulon chasse les Parthes de l'Arménie.

55. Vologèse, roi des Parthes, traite avec Corbulon. — Néron fait empoisonner Britannicus, fils de Claude. — Agrippine est réduite à une condition privée.

56. Néron commence sa vie de débauches.

57. Loi par laquelle non-seulement les esclaves, mais encore les affranchis d'un maître assassine sont mis à mort.

58. Guerre entre les Romains et les Parthes, au sujet de l'Arménie. — Corbulon brûle la vide d'Artaxata. — Néron enlève Poppée à Othon, qu'il envoie gouverner la Lusitanie. — Incursions des Frisons. — Ligue des Ansibanens ; elle est detruite. 120 CHRONOLOGIE. — TABLES.

Ap. J.-C.

59. Néron fait poignarder sa mère Agrippine par Anicétus, et, dès lors, se livre sans contrainte à toutes ses passions. — Les Juifs font jeter saint Faul en prison.

60. Corbulon prend Tigranocerte et soumet à Rome toute l'Arménie, dont le gouvernement est donné à Tigrane, petit-fils d'Archelaiis, dernier roi de Cappadoce. — Saint Paul est conduit à Rome.

61. Revers des Romains en Bretagne ; formidable insurrection excitée par la reine Boadicée. Suétonius Paulinus répare tout par une grande .victoire sur 80000 Bretons. — Loi Petronia sur les esclaves.

Saint Jacques le Mineur, premier évêque de Jérusalem, est lapidé. — Arrivée de saint Paul à Rome.

62. Burrhus meurt empoisonné. — Sénèque quitte la cour. — La vertueuse Octavie est répudiée. — Le bouffon Tigellinus est préfet du prétoire. — Mort du poëte satirique Perse.

Vologèse, roi des Partbes, fait tous ses efforts pour rétablir son frère Tiridate en Arménie ; Corbulon secourt Tigrane ; son lieutenant C. Paetus est vaincu par Vologèse.

63. Tiridate est vaincu par Corbulon et conduit dans le camp des Romains, où il met sa couronne aux pieds de la statue de Néron. — Saint Paul est mis en liberté et continue ses prédications.

64. Deux incendies détruisent dix quartiers de Rome. — Néron accuse les chrétiens. — Première persécution.

65. Conspiration de Pison. Elle est découverte. — Mort de Pison, du poëte Lucain et de Sénèque.— Néron tue d'un coup de pied Poppée, qui était enceinte. — .Révolte des Juifs, provoquée par la tyrannie de Gessius Florus, gouverneur de la Ju-

. dée. — Saint Paul revient à Rome.

66. Tiridate vient à Rome recevoir le ^diadème de Néron. — L'Arménie est regardée dès lors comme une province romaine. — Le temple de Janus est ferme.

Saint Paul est décapité et saint Pierre mis en croix, la tête en bas, suivant son désir.

Réduction du Pont Polémoniaque et des Alpes Cottiennes en province romaine.

Les Juifs révoltés choisissent pour chef Josèphe l'historien. — Néron envoie contre eux Vespasien, qui se fait accompagner de son fils Titus. — Voyage de Néron en Grèce.

Les sénateurs Paetus Thraséas etBaréa Soranus, censeurs du gouvernement et des crimes de Néron, sont condamnés à mort par le sénat.

67. Vespasien défait les Juifs en Galilée ; Josèphe, captif, prédit à Vespasien sa future grandeur. — Titus soumet la Galilée. — Simon le Magicien rend Rome témoin de ses impostures.

L'ordre de mourir est envoyé par Néron à l'illustre Corbulon, qui revenait de vaincre les Parthes. — Néron revient à Rome.

68. Révolte de Vindex en Gaule et de Galba en Espagne. Vindex, vaincu par Virginius Rufus, est réduit à se tuer. Néron, abandonné par le préfet du prétoire Nymphidius, et condamné par le sénat, se fait tuer en disant : « Quel grand artiste le monde va perdre ! » Il est le dernier des empereurs appartenant par adoption à la famille de César.

Avènement de Galba. C'est le premier prince élu par les légions hors de l'Italie. Il a 72 ans.

69. Galba défait les légions de Germanie. — Othon, Vitellius et Vespasien sont successivement proclamés par les légions. — Othon s'empare de l'empire et fait mourir Galba et Pison, que Galba venait d'adopter. — Il est vaincu à Bédriac par Valens et Cécina, lieutenants de Vitellius, et se donne la mort — Valens et Cécina sont vaincus,

Ap. J.-C.

à Crémone, par Antonius Primus, qui arrive sous les murs de Rome. — Bataille sanglante. — Défaite des prétoriens. — Mort de Vitellius. — Vespasien est proclamé Auguste et son jeune fils Domitien, César.

Révolte de Civilis, descendant des anciens rois bataves, et du Lingon Sabinus. — La prophétesse Velléda. — Empire gaulois. — Invasion des Daces ; ils sont défaits. — Incendie du Capitule.

70. Arrivée de Vespasien à Rome. Il réprime la révolte de Sabinus. — Dévouement d'Éponine. — Pétilius Céréalis oblige Civilis à traiter, mais les Bataves ne sont plus sujets, mais seulement alliés de Rome. — Destruction de Jérusalem par Titus, après un siège de 7 mois qui coûta la vie à 600 000 Juifs.

71. Triomphe de Titus et de Vespasien. — Le temple de Janus est fermé, le temple de la Paix commencé et le Capitule rebâti.

72. Le peuple asiatique des Alains se jette sur l'empire des Parthes et dévaste la Médie et l'Arménie. Le roi Vologèse implore l'appui des Romains.

73. Rhodes, Samos et les autres îles voisines sont unies en une même province, appelée la province des Iles ou des Cyclades, dont la ville de Rhodes fut la métropole.

75. Helvidius Priscus, sénateur et philosophe stoïcien, est banni, puis condamné à mort. Les philosophes sont chassés de Rome.

76. Naissance d'Hadrien.

77. Pline l'ancien adresse à Titus son Histoire de la nature.

78. Cn. Jul. Agricola gouverne la Bretagne.

79. Julius Sabinus, de Langres, caché depuis 9 ans, est découvert et condamné à mort ; sa femme Eponine veut partager son sort.

Mort de Vespasien. — Avènement de Titus. — Première éruption connue du Vésuve, qui engloutit Herculanum et Pompéi ; le naturaliste Pline l'ancien périt dans cette catastrophe. — Seconde campagne d'Agricola en Bretagne.

80. Agricola soumet les Bretons et joint les embouchures de la Clyde et du Forth par une ligne de forteresses.

Titus achève le Colisée ; les Romains l'appellent les Délices du genre humain. Incendie du Capitole et d'une partie de Rome.

81 . Mort de Titus. — Avènement de son frère Donatien. — Quatrième campagne d'Agricola en Bretagne.

82. Domitien fait quelques ravages sur les terres des Cattes (Hesse).

83. Conquêtes d'Agricola en Bretagne.

84. Agricola défait les Calédoniens commandés par Galgacus et fait le tour de la Bretagne avec sa flotte.

85 Domitien rappelle Agricola. Les Sarmates et les Suèves se jettent sur la Pannonie et défont les Romains.

86- Institution des jeux Capitolins. Les Daces quittent leur pays au nord du bas Danube, pour se jeter' sur la province romaine de Mésie. Domitien commence tontre eux une guerre qui durera 4 ans et finira par une paix honteuse pour les Romains.

92. Les Hiong-Nou ou Huns se divisent en deux branches : une partie reste, au N. E. de la Sogdiane, tributaire de la Chine ; les autres marchent vers l'Occident.

93. Mort d'Agricola.

94. Domitien fait périr Sénécion, Helvidius et Rusticus, chasse de Rome et de l'Italie tous les philosophes et relègue Nerva à Tarente. — Dion TEMPS ANCIENS. 121

Ap. J.-C.

Chrysostome se retire chez les barbares, et le stoïcien Épictète en Épire. — Quintilien compose vers ce temps ses 12 livres sur la Rhétorique.

95. 2e persécution contre les chrétiens à l'occasion de la capitation établie pour la reconstruction du temple de Jupiter Çapitolin qu'ils refusaient de payer. Saint Jean l'Évangéliste est plongé à Rome dans l'huile bouillante, et ensuite relégué dans l'île de Pathmos, au S. 0. de Samos, où il compose son Apocalypse.

96. Domitien, le dernier des douze Césars, périt assassiné par sa femme Domitia Longina, fille de Corbulon, et ses principaux officiers, au moment où il se disposait à les immoler. Avènement de Nerva. Il rappelle les bannis, supprime les accusations de lèse-majesté et défend d'accuser les chrétiens. — Mort du célèbre thaumaturge Apollonius de Tyane.

97. Nerva adopte Trajan, gouverneur de la basse Germanie. — Consulat de l'historien Tacite. — Soulèvement des Prétoriens, qui contraignent Nerva à leur abandonner les meurtriers de Domitien, qu'ils massacrent.

98. Mort de Nerva (janvier). Trajan prend l'empire à Cologne et demeure sur les bords du Rhin et du

Danube. — Tacite écrit son livre sur les mœurs des Germains, et peut-être aussi la Vie d'Agricola.

99. Trajan vient à Rome. Il y entre à pied. Il accepte les titres de Père de la Patrie, de grand pontife et d'Optimus. Il donne à Plotine, sa femme, et à Marcienne, sa sœur, le titre d'Auguste. — Punition des délateurs. — Origine des Institutions alimentaires en faveur des enfants pauvres, de naissance libre, qui étaient entretenus aux frais de l'État pour servir un jour soit dans les armées, soit dans d'autres emplois.

100. Les Lombards quittent les bords de l'Elbe et se dirigent vers le midi de la Germanie. — Mouvements des Vandales, des Saxons, des Thuringiens et des Suèves. — Pline le Jeune inaugure son consulat par le célèbre panégyrique de Trajan.

Mort de l'apôtre saint Jean à Ephèse, où il est revenu après la mort de Domitien. C'est là qu'il a composé son Evangile.

IIe siècle après Jésus-Christ.

Règne des Antonins. — Age d'or de l'empire.

101. Décébale, roi des Daces, qui avait assujetti les Romains à un tribut, est vaincu par Trajan et réduit à demander la paix.

Vers cette époque, le général Pan-Tchao, qui a soumis toutes les provinces à l'occident de la Chine se dispose à attaquer l'empire romain ; les Parthes l'en détournent.

103. Fondation du port de Centumcellee (CivitaVecchia) . — Pline le Jeune est nommé gouverneur du Pont et de la Bithynie.

104. Alliance de Décébale avec les Parthes. — Il soulève les peuples voisins de la Dacie contre les Romains. — Lettre de Pline à Trajan au sujet des chrétiens. Trajan lui répond qu'il ne faut point rechercher les chrétiens, mais que s'ils sont accusés en justice, il faut les punir.

105. Seconde expédition de Trajan contre Décébale. — Il jette un pont sur le Danube et pénètre en Dacie. Décébale, vaincu vers la fin de l'année, se donne la mort ; son pays est réduit en province romaine. — Soumission de l'Arabie Pétrée, par Cornélius Palma.

Origine de la secte religieuse des Gnostiques. 105. Troisième persécution. 107. Trajan, parti d'Italie au mois d'octobre de l'an-

Ap. J.-C.

née précédente, fait son entrée à Antioche au commencement de cette année. Saint Ignace, troisième évêque d'Antioche, est livré aux bêtes à Rome. Réduction de l'Arménie en province romaine. — Trajan donne un roi à l'Albanie, et commence la guerre contre les Parthes.

108. Trajan achève la conquête de l'Arabie Pétrée, commencée par Cornél. Palma 3 ans auparavant. — Il s'empare de Nisibe et d'autres places de la Mésopotamie, ce qui lui fait donner le nom de Parthique, et conclut un traité avec Chosroès, roi des Parthes.

111. Les Suèves et plusieurs autres peuplades du midi de la Germanie forment la confédération des Allemans entre le Rhin, le Mein et le Danube.

114. Érection de la colonne Trajane, sur l'emplacement d'une montagne de 144 pieds, qui est aplanie au niveau du sol. Le fût de la colonne porte un bas-relief, continué en spirale, qui représente tous les faits de la guerre contre les Daces, avec 2500 figures hautes chacune de deux pieds.

115. Tfajan, irrité contre les Parthes qui ont disposé sans son consentement du royaume d'Arménie, entreprend contre eux une deuxième expédition. Il prend Ctésiphon, Séleucie, Suze, et réduit en provinces romaines l'Assyrie et la Mésopotamie.

116. Trajan s'embarque sur le Tigre et visite le golfe Persique. Il soumet quelques villes de l'Arabie. — Révolte des Juifs dans, toutes les provinces de l'empire, surtout en Egypte, à Cyrène et en Chypre. Ils massacrent 200 000 hommes en Egypte et 250 000 en Chypre. — Barbaries inouïes.

En Mésopotamie, Lusius Quiétus défait les Juifs en bataille rangée, apaise la révolte des pays récemment conquis et saccage Edesse.

Marcius Turbo défait les Juifs de Cyrène, qui ne furent pas complètement réprimés. — Trajan donne un roi aux Parthes, il choisit Parthamaspate.

Fondation du port d'Ancône.

Les Scythes ou Yue-Ti, établis au nord de l'Oxus, s'affranchissent de la domination des Chinois. Bientôt ils s'étendront jusqu'à l'Oxus.

117. Trajan fait une expédition en Arabie. — Il assiège Atra sans succès. — Il tombe malade, et, laissant l'armée à Adrien, il se met en route pour l'Italie. — A cette nouvelle, tous les peuples' nouvellement soumis se révoltent. — Les Parthes chassent Parthamaspate et rappellent leur ancien roi Chosroës.

Trajan meurt à Sélinonte (Trajanopolis) .

Avènement d'Adrien, cousin et pupille de Trajan. — Il conclut la paix avec les Parthes, et leur restitue la Mésopotamie et l'Assyrie ; il permet aux Arméniens de se choisir un roi. — L'Euphrate redevient la limite de l'empire. — Il fait couper le pont jeté sur le Danube par Trajan.

118. Adrien arrive d'Orient à Rome par l'Illyrie.

119. Les Sarmates et les Roxolans font une incursion en lUyrie. — Adrien les repousse. — Il fait périr quatre consulaires accusés d'avoir conspiré contre lui. — Il commence à parcourir les provinces pour réformer les abus.

120. Adrien visite les Gaules, il passe en Germanie. *

121. Adrien en Bretagne ; il fait construire un mur de 30 lieues de long, de la baie de Solway à l'embouchure de la Tyne, pour arrêter les incursions des Calédoniens ; revient en Gaule, et fait bâtir à Nîmes un magnifique palais en l'honneur de Plotine, veuve de Trajan. — Il visite l'Espagne.

Naissance de Marc Aurèle.

123. Adrien va en Orient ; il a une conférence avec le roi des Parthes. 122 CHRONOLOGIE. TABLES.

Ap. J.-C

125- Adrien passe l'hiver à Athènes et se fait initier aux mystères d'Eleusis.

126. Adrien revient à Rome par la Sicile. — Quadratus et Aristide font une apologie des chrétiens.

129. Tremblement de terre qui engloutit Nicomédie, Césarée et Nicée.

Adrien se rend en Afrique.

130. Adrien visite de nouveau l'Orient. — Il reçoit magnifiquement les ambassadeurs d'un grand nombre de rois étrangers. — Il va en Egypte.

131. Publication de l'édit perpétuel, rédigé par le jurisconsulte Salvius Julianus, pour servir de règle aux préteurs, dont les édits avaient jusqu'alors varié chaque année. Quelques savants pensent que les dispositions contenues dans l'édit de Salvius Julianus furent étendues aux provinces. L'édit perpétuel peut donc être regardé comme la tentative la plus importante avant Justinien pour introduire de l'unité et de la fixité dans la législation romaine v

132. Adrien en Egypte ; il y perd le célèbre Antinous ; il le déifie. w

Adrien fait relever les murs de Jérusalem, y met une colonie romaine et la ville prend le nom d'/Elia Capitolina.

133. Révolte des Juifs, sous la conduite de Barcochebas (le Fils de l'Étoile) .

Tinnius Rufus combat les Juifs. — 11 en massacre un nombre prodigieux.

134. Julius Sévérus est rappelé de Bretagne pour combattre les Juifs. — Les Juifs prennent jElia Capitolina (Jérusalem). — Sévérus reprend /Elia, qu'il réduit en cendres. — Les Alains ou Massagetes se jettent sur la Médie, l'Arménie et la Cappadoce. Ils sont repoussés par l'historien Flavius Arrianus, gouverneur de la Cappadoce. — Commencement de l'hérésie de Marcion.

135. Prise de Bétheren, place forte près de Jérusalem, après un long siège. — Victoire des Romains ; Barcochébas est pris. — Des Juifs sont transplantés en Espagne.

Adrien, qui résidait depuis plusieurs années à Athènes, achève le temple de Jupiter Olympien, commencé, selon Philostrate, 560 ans auparavant.

Adrien rentre à Rome ; il y reçoit une ambassade de Vologèse, roi d'Arménie, "qui se plaignait de Pharasniane, roi dTbérie.

Adrien adopte Commodus Vérus, qui prend le nom d'iElius Vérus César. — Travaux astronomiques et géographiques de Ptolémée.

136. Adrien fait construire sa magnifique villa de Tibur (Tivoli). — Fin de la guerre des Juifs, durant laquelle 580 000 furent massacrés. Ceux qui survécurent furent pour la plupart vendus au même prix que les chevaux à la foire célèbre de Térébinthe, les autres à Gaza.

137. Adrien défend aux Juifs sous peine de mort d'entrer à Jérusalem. Dispersion totale des Juifs. La colonie romaine d'^Elia Capitolina est rétablie.

138. Vérus César meurt au commencement de l'année. — Adrien adopte T. Antonin,. auquel il fait adopter M. Aurelius Vérus et L. Vérus, fils de Verus César.

Adrien meurt à Baïes. — Ses cendres sont placées dans un vaste mausolée de marbre deParos, qu'il avait fait construire de son vivant ; il fut appelé alors le môle d'Adrien ; c'est aujourd'hui le château Saint-Ange, situé à l'est de Rome.

139. Antonin donne des rois aux Lazes, aux Arméniens et aux Quades.

Marc Aurèle épouse Faustina, fille d'Antonin. 141. Le célèbre astronome Ptolémée fait, le 2 février, sa dernière observation astronomique.

Ap. J..C.

143. Consulat de T. Claud. Atticus Hérodes, éloquent orateur, précepteur de M. Aurèle et de L. Vérus.

144. Révolte des Bri gantes en Bretagne.— Elle est apaisée par Loi. Urbicus, qui fait élever le mur Antonin de la baie deForth à la baie de la Clyde, en réparant celui d'Agricola.

146. Incursions des Alains ; ils sont repoussés.

147. Vers cette époque florissait l'historien Appien. 152. Saint Justin publie sa première apologie et la

présente à l'empereur Antonin qui écrit en Asie pour défendre de persécuter les chrétiens. — Il écrit également en Grèce.

161. Mort d'Antonin le Pieux. — Avènement de Marc Aurèle âgé de quarante ans ; Lucius Vérus est son collègue.

162. Vologèse, roi des Parthes, déclare la guerre aux Romains. — Il ravage la Syrie et la Cappadoce. — Vérus est envoyé pour le combattre ; Priscus, Avidius Cassius, Fronton, Tatien, commandent les troupes. — Ils remportent plusieurs victoires en Arménie, en Syrie, en Médie. — Invasion des Cattes en Germanie et des Chauques en Belgique. — Révoltes en Bretagne.

163. L'Arménie est subjuguée, et Bohème, chassé par Vologèse, est replacé sur le trône. Vers ce temps, commence la 4e persécution contre les chrétiens.

165. Avidius Cassius fait essuyer à Vologèse une grande défaite ; il s'empare de Ctésiphon, d'Édesse, de Babylone. — La ville de Séleucie ouvre ses portes ; Cassius la détruit. — Vologèse demande la paix et cède aux Romains la Mésopotamie et l'Adiabène. Les Marcomans attaquent les frontières de l'empire, après s'être alliés avec les Quades, les Suèves, les Sarmates, les Roxolans, les Alains et les Vandales.

166. Terrible peste qui ravage toutes les provinces ; elle est suivie d'une famine et de tremblements de terre.

Commencement de la guerre des Marcomans. — Les deux empereurs se rendent à Aquilée.

Marc Aurèle établit des relations directes avec les Chinois pour le commerce de la soie, que Rome ne recevait auparavant que par l'intermédiaire des Perses.

Martyre de saint Poly carpe à Smyrne.

167. La plupart des peuples de la confédération formée par les Marcomans repassent le Danube et envoient des députés à Marc Aurèle.

Martyre à Rome de saint Justin, auteur de deux Apologies en faveur des chrétiens, dont l'une est présentée à Marc-Aurèle.

168. Victoire des Romains sur les Marcomans, les Suèves, les Quades et les Sarmates.

169. Mort de Lucius Vérus.

170. Les Marcomans battent les Romains dans deux rencontres ; ils assiègent Aquilée. — Consternation à Rome. — On enrôle des esclaves et des gladiateurs. — On vend pendant deux mois les objets de luxe du palais impérial. — Les Marcomans s'emparent de laPannonie et ravagent la Grèce. — Ils sont forcés d'abandonner la Pannonie et de repasser le Danube.

Troubles en Egypte ; Avidius Cassius les apaise. — Les Maures envahissent l'Espagne ; ils sont repoussés.

171. Victoires de Marc Aurèle sur les Marcomans.

174. Marc Aurèle porte la guerre au delà du Danube ; il se laisse envelopper par les Marcomans et les Quades ; pluie miraculeuse due aux prières de la légion Mélitine ou Fulminante.

175. Les Marcomans sont contraints de demander la paix, ainsi que les Quades. — Ils la violent peu TEMPS ANCIENS. 123

Ap. J.-C.

après, mais Marc Aurèle les défait complètement.

— Les Marcomans se soumettent, ainsi que leurs alliés, sauf les Quades qui restent en armes.

Révolte d'Avidius Cassius, gouverneur de Syrie ; il se fait proclamer empereur, sur le faux bruit de la mort de Marc Aurèle. — Il périt trois mois après de la main d'un de ses soldats, pendant que Marc Aurèle marchait contre lui.

A cette époque écrivait Pausanias, auteur d'un Voyage en Grèce, qui renferme une foule de détails précieux pour la géographie et l'histoire artistique de la Grèce.

176. Marc Aurèle se rend en Orient avec Faustine et son fils Commode. — Mort de Faustine. — Marc Aurèle fait Commode imperator et triomphe avec lui.

177. Les Marcomans et les peuples de Germanie leurs alliés reprennent les armes. — Violence de la quatrième persécution. Martyre de saint Photin, premier évêque de Lyon, et de sainte Blandine.

Destruction de Smyrne par un tremblement de terre. Le célèbre sophiste Aristide, qui avait ouvert à Smyrne une école de rhétorique, écrit à Marc-Aurèle, qui rétablit cette ville.

179. Victoires de Marc Aurèle sur les Marcomans.— Hérésie des Montanistes.

180. Marc Aurèle meurt au milieu de la guerre ou à Sirmium sur la Save, ou à Vindobona sur le Danube. — Son fils Commode lui succède. — Il vend la paix aux Marcomans ; il revient à Rome, où il s'abandonne à tous les excès. — Les Goths des bords de la Baltique sont établis sur la mer Noire et au nord du Danube (Capitol. Vu'. Max. 1 et 4).

181. Les mystères d'Isis s'introduisent à Rome. — Commode s'y fait initier.

Incendie du temple de Sérapis à Alexandrie. Saint Pantène porte le christianisme aux Indes.

183. Les Calédoniens franchissent le mur d'Adrien et ravagent la Bretagne. Ulp. Marcellus les repousse. — Conspiration contre Commode ; elle est découverte. — Exil et mort de Lucille, sœur de Commode. — Haine de ce prince contre le sénat.

— Il exile, puis fait assassiner Crispina sa femme.

184. Défaite des Calédoniens.

186. Pérennis, ministre de l'empereur, est accusé de conspiration. — Il est mis à mort par les soldats.

— Cléandre lui succède.

Les légions' de Bretagne se révoltent ; elles offrent l'empire à Pertinax, qui refuse. — Cl. Albinus bat les Frisons.

Commode combat dans le cirque avec les gladiateurs. — Révolte de Maternus en Gaule et en Espagne. — Pescennius Niger et Sévère le combattent.

187. Maternus a la hardiesse de se rendre seul à Rome pour tuer Commode. — Il est découvert et

. tué. — Incendie du Capitale. 189. Le peuple de Rome se soulève contre Cléandre.

— Commode apaise le tumulte en faisant mettre à mort son ministre.

191. Incendie du temple de la Paix, du temple de Vesta et d'une portion de Rome.

192. Echec essuyé par les Romains de la part des Sarrasins, dont l'histoire parle pour la première fois (Mi. Spart., Vit. Peso. Niger, cap. vu).

Folies de Commode. — Jeux magnifiques à Rome. — Lsetus, Électus et Marcia conspirent contre Commode, qui est empoisonné, puis étranglé par un athlète nommé Narcisse.

Fin du principat et des Antonins. — Le despotisme militaire commence.

193. Pertinax est proclamé empereur par les prétoriens. — Il meurt assassiné, après un règne de trois mois. — Les prétoriens mettent l'empire à l'encan. — Sulpicianus, beau-p ; re de Pertinax, etDidius Julianus, jurisconsulte distingué, se pré-

Ap. J.-C.

sentent. — Il est adjugé au second, au prix de 6250 drachmes pour chaque soldat. — Méconten tement du peuple et des provinces. — Les légions d'Orient proclament Pescennius Niger, celles d'Illyrie Septime Sévère, celles de Bretagne Clodius Albinus. — Septime Sévère se dirige sur Rome.

— Le sénat fait décapiter Didius Julianus. Sévère fait tuer les meurtriers de Pertinax et

casse les prétoriens. — Réorganisation des cohortes prétoriennes, d'après un système nouveau.

Sévère fait déclarer Cl. Albinus César ; il marche contre Niger.

Vers cette époque, Athénée compose un ouvrage rempli de renseignements curieux, intitulé Deipnosophistse ou les sophistes à table.

194. Sévère charge un lieutenant de faire le siège de Byzance et passe en Asie. — Niger est vaincu dans trois batailles, à Cyzique, à Nicée, à Issus ; atteint par les cavaliers de Sévère, il est tué près de l'Euphrate. Ses partisans sont proscrits et Antioche dépouillée de ses privilèges.

195. Sévère passe l'Euphrate, soumet l'Adiabène et l'Osrhoëne qui avaient secoué le joug ; il fait une expédition en Arabie.

196. Prise de Byzance, après ur siège de trois ans.

— Sa destruction complète. — Les lieutenants de Sévère, Lœtus et Probus, font des conquêtes en Mésopotamie.

Ambassade envoyée par Sévère à C. Albinus en Bretagne. — Ce dernier accuse les ambassadeurs d'avoir voulu l'assassiner et se fait proclamer empereur.

Sévère revient d'Orient en Italie. — Albinus passe en Gaule.

Bassien Caracalla, fils de Sévère, est nommé César.

197. Sévère passe les Alpes. — Bataille de Lyon. — Défaite et mort d'Albinus. — Cruautés de Sévère contre les partisans d'Albinus. — Quarante et une familles sénatoriales sont proscrites, et les honneurs divins sont décernés à Commode. — Sévère part avec ses deux fils Caracalla et Géta. — Les Parthes, qui avaient envahi la Mésopotamie, se retirent.

Vers ce temps commence à Rome la 5e persécution contre les chrétiens.

198. Sévère s'empare de Séleucie, de Babylone et de Ctésiphon. — Il abandonne ses conquêtes et revient en Syrie. — Abazare, roi de l'Osrohëne, se soumet. — Caracalla est associé à l'empire.

199. Sévère fait tuer Leetus, auquel il devait la plupart de ses victoires. — Il assiège en vain la ville d'Atra, qui avait favorisé Niger.

IIIe siècle après Jésus-Christ.

Les empereurs syriens. — Anarchie militaire (les 30 tyrans). — Restauration de l'empire par les princes Illyriens. — Fin de l'empire des Parthes. — Commencement de la dynastie des Sassanides. — Décadence des lettres grecques et latines. — Premiers Pères de l'Église grecque et de l'Église latine. — Commencement du néo-platonisme. — État florissant de la jurisprudence romaine (Papinien, Ulpien, Gaius).

201. Sévère parcourt la Palestine et l'Egypte. Vers ce temps, Tertullien écrit son Apologétique.

Le médecin Gallien.

202. Faveur de Plautien. — Martyre de saint Irénée, second évêque de Lyon.

203. Caracalla épouse Fulvia Plautille, fille de Plautien. — Retour de Sévère à Rome.

204. Conspiration de Plautien ; il est massacré. — Plautilla est exilée.

Oppien écrit vers ce temps son poëme sur la pêche.

207. Ravages des Calédoniens en Bretagne. 124 CHRONOLOGIE. — TABLES.

Ap. J.-C.

208. Sévère passe en Bretagne avec ses fils ; soumission de plusieurs tribus.

209. Sévère pénètre jusqu'au nord de l'Ile, mais il perd dans cette expédition 50000 hommes.

210. Construction du mur de Septime Sévère entre le Forth et la Clyde.

Sévère tombe malade à Eboracum (York). — Caracalla attente à la vie de son père.

211. Conspiration de Caracalla. — Mort de Sévère. Avènement de Caracalla et de Géta. — Caracalla

traite avec les Calédoniens, et fait tuer Plautilh sa femme. — Haine mutuelle des deux empereurs.

— Première proposition de partager l'empire. — Caracalla tente de tuer Géta.

212. Caracalla fait massacrer Géti dans les bras de sa mère. — Ses largesses extravagantes pour gagner les prétoriens. — Il fait massacrer près de 20 000 partisans de Géta et le célèbre jurisconsulte Papinien, qui refusait de composer une apologie du meurtre de Géta. — Profusions inouïes.

— Monnaie de cuivre et de plomb couverte d'une feuille d'argent pour les dépenses de l'empire. — L'or et l'argent sont donnés aux Barbares pour les contenir. — Faveur d'Épagathe.

Le droit de cité romaine est accordé à tous les habitants de l'ompire nés libres. Cette concession avait un but moins politique que fiscal. Elle avait pour objet de faire payer par les provinciaux certains impôts que les citoyens romains avaient seuls payés jusqu'alors.

213. Caracalla abhorré à Rome passe en Gaule. — Massacres.

214- Caracalla revient à Rome. — La confédération des Allemans (Usipiens, Bucinobantes, Tenchtères, Cattes et débris des Suèves), dont l'histoire parle pour la première fois, fait des incursions sur les frontières. — Caracalla marche contre les Allemans et achète leur prétendue soumission.

215. Caracalla remporte quelques succès sur les Daces et les Goths ; il passe en Asie. C'est la première fois que l'histoire fait mention des Goths et les identifie avec les Gètes (Spart., Vit CaracaU., cap. x).

216. Caracalla attaque les Parthes sans succès. — Ses troupes sont défaites en Arménie.

Il se rend à Alexandrie et ordonne un massacre général des habitants.

Expédition contre Artaban, roi des Parthes. — Ravage de la Médie.

217. Caracalla meurt assassiné sur la route d'Édesse à Carrhes, par ordre du préfet du prétoire Macrin, qui est proclamé empereur. — Julia Domma, mère de Caracalla, se donne la mort.

Diadumène, fils de Macrin, reçoit le titre de César. — „ Julia Mœsa, sœur de Julia Domma, est exilée à Emèse.

218. Artaban défait Macrin près de Nisibe et lui vend la paix.

Macrin reconnaît Tiridate roi d'Arménie.

Julia Mœsi présente aux légions de Syrie Avitus Bassien, prêtre du dieu Héliogabale, et son petit-fils par sa fille Soœmias, et le fait proclamer empereur sous le nom d'Antonin.

Les prétoriens engagent pour Macrin le combat d'Inimae ; la victoire est longtemps indécise. — Fuite de Macrin. — Intrépidité de Soœmias de Bassien et de son gouverneur Gannys. — Les prétoriens reconnaissent Bassien Héliogabale. — Macrin et son fils sont massacrés.

219. Débauches monstrueuses d'Héliogabale. Il fait tuer Gannys. Il arrive à Rome, institue un sénat de femmes, qui doit délibérer sur les modes et sur les questions d'étiquette. — Profanation de tous les temples. — Célébration du mariage du dieu Ëlagabal avec la déesse As tarte.

Ap. J.-C.

220. Le 25e roi de la famille Han, Hien-Ti, est renversé et remplacé par Thao-lie-Wang, qui fonde la sixième dynastie. Cette dynastie, Tchéou-Han, ne donne que deux empereurs. Démembrement de la Chine en trois royaumes.

221. Héliogabale adopte Alexien, son cousin, qui prend le nom d'Alexandre Sévère, et le nomme César ; mais bientôt il essaye de l'empoisonner. — Révolte des prétoriens. — Héliogabale conserve la vie à force de largesses.

222. Héliogabale essaye de tuer Alexandre Sévère. — Nouvelle révolte des prétoriens. — Héliogabale et sa mère sont massacrés. — Alexandre Sévère proclamé empereur. Il favorise les chrétiens par l'influence de sa mère, Mamea, sœur de Soœmias.

223. Lois et réformes d'Alexandre Sévère.

226. Artaban, dernier roi des Parthes ou dernier des Arsacides, est vaincu dans trois batailles et tué par Artaxerxès, fils de Sassan, qui fonde la seconde monarchie persane et la dynastie des Sassanides, et rétablit exclusivement la religion de Zoroastre ou des Mages. — Artaxerxès -ravage la Mésopotamie ; il est arrêté devant la ville d'Atra.

228. Les prétoriens se soulèvent pour un motif léger et massacrent leur préfet, le célèbre jurisconsulte D. TJlpien, aux pieds même de l'empereur.

Révolte des légions de Mésopotamie et de Syrie.

— Expédition d'Alexandre Sévère contre les Germains. — Expéditions de F. Celsus en Mauritanie et de J. Palmatus en Arménie.

Origène est fait prêtre à Césarée, en Palestine.

229. L'historien Dion Cassius, gouverneur de Pannonie, y rétablit la discipline militaire. A son retour, les prétoriens demandent sa tête à l'empereur, qui le nomme consul.

231. Artaxerxès, roi des Perses, s'avance jusqu'aux frontières de la Syrie et déclare la guerre aux Romains. — Fondation de l'école de Béryte pour l'étude du droit romain.

232. Artaxerxès met le siège devant Nisibe et ravage la Cappadoce.

Alexandre Sévère reçoit à Antioche une ambassade hautaine d'Artaxerxès ; il garde les ambassadeurs et les envoie en Phrygie.

Une légion se mutine ; intrépidité d'Alexandre Sévère ; la légion est licenciée.

233. Alexandre Sévère remporte une grande victoire sur les Perses et met les frontières de la Mésopotamie en sûreté. — On apprend' que les Allemans sont entrés sur les terres de l'empire.

234. Retour d'Alexandre à Rome. — Son triomphe.

— Il se rend en Gaule pour arrêter les incursions des Allemans.

235. Alexandre s'avance jusqu'aux bords du Rhin.

— Le Goth Maximin excite les légions mécontentes d'une sévère discipline et massacre Alexandre Sévère, près de Mayence. — Avènement de Maximin.

Sixième persécution.

Prétendue conspiration du sénateur Magnus ; il est mis à mort avec 4000 complices. — Maximin remporte quelques succès sur les Allemans.

236. Maximin fait une expédition contre les Daces et les Sarmates.

237. L'Afrique se révolte. — Le proconsul Gordien est proclamé empereur, quoique âgé de 80 ans ; il associe à l'empire son fils Yitalien. — Le sénat reconnaît les deux Gordiens et met l'Italie en état de défense.

Les deux Gordiens sont vaincus près de Carthage et mis à mort par Capelîianus, gouverneur de la Mauritanie. — Maximin part de Sirmium. Ap. J.-C.

Le sénat proclame deux autres empereurs, Max. Pupien et D. Cœl. Balbin, et est forcé par le peuple de leur associer comme César le petitfils du vieux Gordien, enfant de 13 ans.

238. Maximin franchit les Alpes Juliennes. — Résistance d'Aquilée. — Sédition de l'armée, découragée par la disette ; Maximin et son fils sont massacrés.

Les Carpi ravagent la Mésie ; les Goths et les Perses menacent les frontières.

Les prétoriens, mécontents d'avoir des empereurs élus par le sénat, égorgent Maxime et Balbin et proclament le jeune Gordien III. Sapor I er succède à Artaxerxès.

240. Révolte de Sabinien en Afrique ; elle est réprimée.

241. Gordien III épouse F. Sabina Tranquillina, fille de Misithée, son précepteur, qu'il nomme préfet du prétoire. — Administration ferme de Misithée.

L'histoire fait pour la première fois (Vopiscus, Vit.Aureliani, cap. vu) mention des Francs ; confédération de peuples entre l'Yssel, l'Escaut, le Rhin et le Mein (Usipiens, Tenchtères, Sicambres, Bructères, Ansibares, Marses, Tubantes, Chamaves, Angrivariens, Cattes et deux autres tribus qui avaient passé le Rhin, dès l'an 200, celle des Saliens, entre l'Escaut et la Meuse, celle des Ripuaires, près de Cologne).

Aurélien, alors tribun de la 6e légion gauloise, bat les Francs près de Mayence.

242. Sapor I", roi des Perses, s'empare de la Mésopotamie et ravage la Syrie.

Gordien fait ouvrir le temple de Janus (c'est probablement la dernière fois qu'on a suivi cet ' antique usage) et part pour l'Orient.

En traversant la Mésie, il défait les Goths et les Sarmates ; en ïhrace, les Alains le mettent en danger.

Les Perses sont battus et Sapor abandonne Antioche, Nisibe, Carrhes, dont il s'était emparé. — Gordien pénètre jusqu'à Ctésiphon.

243. Mort subite de Misithée. L'Arabe Philippe lui succède dans ses fonctions de préfet du prétoire.

244. Gordien remporte une nouvelle victoire sur Sapor. — Philippe excite le mécontentement de l'armée et fait tuer Gordien III au delà de l'Euphrate. Philippe est proclamé empereur ; il déclare son fils César. — Philippe était, dit-on, chrétien. Il conclut la paix avec les Perses et leur cède la Mésopotamie.

Philippe arrive à Rome. — Plotin, philosophe néoplatonicien, né en 205 à Nicopolis (haute Egypte), disciple d'Ammonius Saccas, se fixe à Rome et y ouvre une école de philosophie, où afflua bientôt un immense concours.

245. Philippe repousse les Carpi de la Mésie et les oblige à repasser le Danube.

249. Soulèvement des provinces d'Orient. — Jotapien est proclamé empereur ; il est tué et sa mort met fin aux troubles.

Révolte des légions de Mésie et de Pannonie. Le sénateur Décius, envoyé pour réprimer la sédition, est proclamé empereur par les troupes. Philippe marche contre Décius ; il est vaincu et tué près de Vérone.

Sous Philippe, la religion chrétienne avait fait de grands progrès.

Avènement de Décius ; il déclare son fils César.

250. Septième persécution, une des plus violentes ; le pape Fabien fut la première victime. — Puis Babylas, évêque d'Antioche, et Alexandre, évêque de Jérusalem.

Cniva, roi des Goths, passe le Danube, ravage la Mésie. — Gallus le repousse. Les Goths assiègent Nicopolis. — Décius envoie

Ap. J.-C. son fils en Mésie. Les Goths sont rejetés au delà de l'Hémus ; ils fondent de nouveau sur la Thrace, défont complètement les Romains et ravagent tout le pays.

251. Décius défait les Goths en Pannonie et en Dacie. — Les barbares, réduits aux extrémités, offrent de se retirer aux conditions les plus onéreuses. — Décius refuse tout accommodement. — Les Goths, poussés au désespoir, livrent un combat terrible. — Décius et son fils sont défaits et tués avec un grand nombre de Romains. Gallus, proclamé empereur par les débris des légions, déclare son fils Volusien César, et adopte Hostilien, second fils de Décius. — Le sénat confirme l'élection. — Gallus fait une paix honteuse avec les Goths et promet de leur payer un tribut annuel.

Novatien, antipape. — Origine du schisme des Novatiens ou Féliciens.

Paul, jeune Egyptien, se retire dans les déserts et y fonde la vie monastique ou des anachorètes.

252. Gallus renouvelle les édits de Décius contre les chrétiens. — Martyre de saint Corneille.

Peste venue d'Ethiopie qui se répand dans tout l'empire. — Famine et sécheresse. Toutes les frontières sont menacées. Les Goths, les Carpi, les Burgundes se jettent sur la Mésie et sur la Pannonie ; les Scythes ravagent l'Asie ; les Perses entrent en Syrie et s'emparent d'Antioche.

253. Émilien défait les barbares en Mésie et se fait proclamer empereur. — Gallus et Volusien marchent contre Emilien ; leurs troupes les massacrent à trente-deux milles de Rome et reconnaissent Emilien.

Les légions de Gaule, que Valérien amenait au secours de Gallus, proclament leur général empereur. — Émilien est massacré à Spolète par ses soldats.

Valérien est reconnu empereur ; il s'assecie son fils Gallien.

254. Gallien remporte une victoire sur les Allemans. — Les Goths envahissent la Thrace et la Macédoine, assiègent Thessalonique. — Épouvante des Grecs. — Les murs d'Athènes, en ruines depuis Sylla, sont relevés. — L'isthme de Corinthe est fermé.

256. Les Allemans et les Hérules entrent en Italie, puis les Francs ; Gallien les repousse.

Posthumus bat les Francs qui dévastent la G'aule.

257. Huitième persécution. — Martyre de saint Cyprien, évêque de Carthage.

Aurélien, à la tête des légions dTllyrie et de Thrace, chasse les Goths, les poursuit au delà du Danube et ravage leur pays.

Probus bat les Quades et les Sarmates.

258. Les Goths, repoussés de Thrace, s'emparent du royaume du Bosphore, pillent les côtes du PontEuxin, saccagent Trébizonde, Chalcédoine, Nicée et Apamée.

Valérien va en Orient pour arrêter les progrès des Perses qui s'étaient emparés de l'Arménie et d'une portion de la Syrie. — Cyriades est proclamé empereur à Antioche par Odenat.

259. Valérien commence une campagne brillante et recouvre Antioche.

260. Valérien, attiré dans une position difficile par la trahison de Marcien, est fait prisonnier par Sapor, qui ravage avec cruauté la Syrie, la Cilicie et la Cappadoce.

Les Sarmates envahissent l'Illyrie, les Goths la Pannonie ; les Allemans et les Francs, pousses par les Vandales, les Alains et les Bourguignons, se jettent sur la Gaule et l'Italie.

Gallien, qui était en Gaule, accourt en Italie et chasse les Francs. Ap. J.-C.

Époque des trente Tyrans. On peut regarder Cyriades comme le premier.

Martyre de saint Denys et de ses compagnons en Gaule.

Régillien, gouverneur de Mésie, chasse les Goths et les Sarmates de la Pannonie. — Ingenuus se fait proclamer empereur en Illyrie. — Gallien le défait à Mursa et punit cruellement ses partisans.

La Mésie proclame empereur Régillien, Dace de naissance et descendant du célèbre Décébale.

Labiénus Posthumus, gouverneur des Gaules, est reconnu empereur par la Gaule, l'Espagne et la Bretagne.

Balista, ayant réuni les débris de l’armée de Valérien, marche contre les Perses, les bat en Cilicie et en Lycaonie. — Balista avait été secondé par Odenat de Palmyre, d’abord allié de Sapor, mais irrité depuis de son mépris.

Odenat et Balista contraignent Sapor à passer l'Euphrate.

Odenat prend le titre de roi de Palmyre.

Le christianisme commence à être prêché aux Goths. — Gallien arrête la 8e persécution.

261. Odenat entre en Mésopotamie, bat Sapor près de Ctésiphon et assiège cette ville.

Régillien est tué par ses soldats. — Macrien prend la pourpre en Égypte et Valens en Achaïe. — Macrien envoie Pison contre Valens.

Pison se fait lui-même proclamer empereur en Thessalie.

Les légions de Rhétie proclament Auréolus.

Valens et Pison sont massacrés par les soldats.

Auréolus passe en Italie et se rend maître de Milan. — Gallien propose à Auréolus le partage de la puissance impériale.

Les Goths ravagent la Bithynie et pillent Nicomédie.

262. Les Goths envahissent la Macédoine, assiègent Thessalonique. — Effroi des Grecs. — Macrien arrive en Grèce ; il bat les barbares et marche sur l'Italie ; il est défait et tué en Illyrie par Auréolus.

Une autre bande de Goths avait passé l'Hellespont et ravageait l'Asie Mineure. — Pillage d’Éphèse et de Chalcédoine.

Balista se fait proclamer empereur à Ëmèse.

Emilien prend la pourpre en Égypte.

Gallien entre en Gaule avec Auréolus et Claude, depuis empereur ; Posthumus défait Gallien, puis est défait lui-même. — Auréolus n’achève pas sa victoire.

263. Gallien passe en Orient et massacre les habitants de Byzance.

Sempronius Saturninus prend le titre d’empereur, peut-être dans le Pont ?

Emilien est défait et tué, en Égypte, par Théodore, lieutenant de Gallien.

Siège du Bruchium (quartier d'Alexandrie renfermant le musée et la bibliothèque, réduite à 400000 volumes depuis l’incendie du temps de J. César) ; il est réduit par la famine.

264. Gallien associe Odenat à l’empire ; le titre d'Auguste est donné à Zénobie, sa femme. — L’usurpateur Balista est tué.

Gallien marche contre Posthumus, mais n’obtient pas de succès.

264. Posthumus associe à l’empire Victorinus.

Les Francs passent en Espagne par mer, pillent un grand nombre de villes, saccagent Tarragone et ravagent l'Espagne pendant douze ans. — Quelques Francs passent même en Afrique.

Dynastie chinoise des Tsin. — Elle dure 150 ans.

— C’est la 7e.

265. Soulèvement des Isauriens en Asie Mineure ; leur chef Trébellianus prend le titre d’empereur.

— Il est défait et tué. — Les Isauriens restent indépendants.


Ap. J.-C.

Cornélius Celsus prend la pourpre en Afrique, — Il est bientôt massacré.

Posthumus rejette les Francs au delà du Rhin, délivre la Gaule des barbares et y ramène la paix.

266. Odenat défait Sapor, assiège et prend Ctésiphon.

Les Goths entrent en Asie par le Pont-Euxin, ravagent la Lydie, la Bithynie, la Phrygie, la Cappadoce et la Galatie.

267. Odenat vole au secours de l'Asie Mineure. — Les Goths chargés de butin se rembarquent à Héraclée. — Odenat meurt à Emèse.

Zénobie, reine de l'Orient et impératrice. — Elle défait Héraclien, envoyé en Orient par Gallien, jaloux des succès d'Odenat.

Ælianus prend le titre d'Empereur à Mayence. — Posthumus le bat et prend Mayence ; mais ayant refusé à ses soldats le pillage de cette ville, il est massacré avec son fils, après avoir régné sept ans en Gaule.

Lollien dispute l’empire à Victorinus, associé de Posthumus. — Il est tué par ses soldats, et Victorinus l’esté seul maître de la Gaule.

Victorinus est assassiné ; son fils lui succède ; mais les Gaulois donnent le titre d'Empereur à Marius, simple armurier, qui est tué trois jours après.

Le sénateur Tétricus est proclamé empereur. — Puissance de Victoria, la mère des légions, mère de Victorinus ; elle avait disposé de l’empire depuis la mort de Posthumus.

Les Goths et les Hérules font une troisième expédition maritime, ravagent la Bithynie, le Pont, assiègent Byzance, traversent le Bosphore, pillent Cyzique, les îles de la mer Egée, descendent dans l'Attique, pillent Athènes, Corinthe, Sparte, Argos, mais ils sont défaits par l’orateur Dexippe ; dévastation générale de la Grèce jusqu'à l'Epire pendant près de deux ans.

Gallien accourt en Illyrie, taille les barbares en pièces ; le chef des Hérules se rend ; il est revêtu de la dignité consulaire, et son armée se met au service de l’empire.

268. Auréolus aspire seul à l’empire. — Gallien passe en Italie, le défait et l’enferme dans Milan. — Gallien est tué dans une fausse alarme.

Claude est proclamé empereur par les meurtriers de Gallien ; Auréolus est défait, pris et tué. Les Allemans et les Suèves envahissent l'Italie ; Claude les bat près du lac de Garda.

Mort de Victoria.

269. Claude II défait 300 000 Goths près de Naïssus ; il poursuit les débris de leur armée jusque dans les montagnes de l'Hémus et submerge 2000 de leurs vaisseaux.

Zénobie fait la conquête de l’Égypte et détruit le Bruchium.

270. Claude II meurt de la peste à Sirmium ; on lui rend des honneurs extraordinaires. C’est le dernier empereur qui ait pris sur les médailles le titre de souverain pontife et de tribun du peuple.

Avènement d'Aurélien, élu par les légions du Danube.

Quintilien, frère de Claude, prend la pourpre à Aquilée ; il se tue dix-sept jours après.

Aurélien termine la guerre avec les Goths par une grande victoire et un traité. Les Allemans défaits en Vindélicie veulent traiter avec Aurélien, qui leur coupait la retraite. — L’empereur refuse tout accommodement ; les Allemans réduits au désespoir franchissent les Alpes et se jettent sur l'Italie.

271. Aurélien atteint les Allemans à Plaisance, il est mis en fuite ; les barbares marchent sur Rome, Aurélien les attaque et les défait à Fano, puis près de Plaisance, et les extermine à Pavie. Ap. J.-C.

Aurélien repousse les Vandales au delà du Danube et en incorpore 2000 dans son armée. ' Antoine se retire dans les déserts de la Thébaïde et devient le patriarche des Cénobites. Aurélien fait fortifier Rome. 272- Aurélien marche contre Zénobie, qu'il défait à Antioche et à Émèse. Siège de Palmyre.

273. Prise de Palmyre. Captivité de Zénobie. Mort au milieu des supplices de son ministre Longin, que l'on croit être l'auteur du traité du Sublime.

Révolte de Palmyre. — Elle est détruite. Ses ruines magnifiques.

Révolte de Firmus en Egypte ; il prend le titre d'empereur, Aurélien le défait et le tue.

Aurélien revient en Europe, passe en Gaule, invité secrètement par Tétricus, qui ne pouvait supporter les insultes de ses troupes. — Bataille de Châlons-sur-Marne, défection de Tétricus, défaite des Gaulois. — Succès sur les Francs.

Triomphe d' Aurélien à Rome. — Administration d' Aurélien, ses réformes.

9e persécution.

274. Il cède la Dacie trajane aux Goths et forme la Dacie aurélienne, dont la capitale fut Sardica.

Naissance de Constantin à Naïssus. Son père Constance défait les Allemans à Windisch. — Probus repousse les Francs ; les prisonniers obtiennent des terres en Gaule.

275. Origine de l'hérésie des Manichéens. Aurélien entreprend une expédition contre les

Perses. Il meurt assassiné près de Byzance par Mnesthée, son secrétaire, accusé de concussion ; Mnesthée est massacré par les soldats. Pendant huit mois, l'élection d'un empereur est renvoyée. des légions au sénat et du sénat aux légions. Grand calme dans tout l'empire. Enfin le sénat proclame Tacite, âgé de 75 ans.

Les Francs, les Bourguignons, les Vandales envahissent la Gaule, et les Goths l'Italie. Les Alains, qu' Aurélien avait engagés à le seconder contre les Perses, entrent en Asie par la Colchide.

276. Expédition de Tacite contre les Alains. Il meurt assassiné. Son frère Florien prend la pourpre. A la nouvelle de la proclamation de Probus il se donne la mort.

277. Probus punit les meurtriers d'Aurélien ; il délivre la Gaule des Bourguignons, des Vandales et des Francs ; il passe le Rhin, poursuit les barbares jusqu'à l'Elbe et impose aux Francs un tribut de 16000 hommes, qui serviront dans les légions. Une grande partie des prisonniers est reléguée sur les côtes du Pont-Euxin. Des Vandales et des Burgundes sont transportés en Bretagne.

278. Probus arrache la Rhétie aux Sarmates et aux Goths ; il force les Isauriens dans leurs montatagnes.

279. Il passe en Illyrie, soumet les Goths, donne des terres aux Bastarnes. Puis il dompte les Blemmyes qui infestaient l'Egypte ; les prisonniers causent à Rome une étrange surprise par leur figure.

Les Francs, relégués sur le Pont-Euxin, forment le projet audacieux de revenir dans leur patrie ; ils s'emparent de quelques vaisseaux, pillent les côtes d'Asie, de la Grèce et de l'Afrique, saccagent Syracuse, franchissent le détroit de Gibraltar, ravagent les côtes d'Espagne et de Gaule et débarquent aux bouches du Rhin.

Varanes II, roi des Perses, envoie des ambassadeurs à Probus.

Julius Saturninus est proclamé empereur à Alexandrie. — Il est vaincu et tué au siège d'Apamée.

Ap. J.-C.

Les Gép*ides et les Vandales reçoivent des terres en Thrace.

280. Révoltes de Proclus en Gaule et de Bonosusen Espagne. — Proclus est proclamé empereur à Cologne ; il est vaincu par Probus et livré par les Francs. — Bonosus livre plusieurs batailles à Probus ; il est défait et tué.

281. Rétablissement de la tranquillité dans tout l'empire ; Probus emploie ses troupes à planter des vignes en Gaule, en Espagne, en Pannonie et en Mésie, et permet aux Bretons (Angleterre) de cultiver leurs vignes, ce qui leur avait été défendu par Domitien.

282. Les soldats employés à des travaux publics se révoltent et massacrent Probus à Sirmium.

Carus, préfet du prétoire, est proclamé par les légions. — Il donne le titre de César à ses fils Carin et Numérien. — Les Sarmates menacent lTllyrie. Carus les met en déroute. — Son expédition en Orient, Numérien l'accompagne et Carin est envoyé en Gaule.

283. Défaite de Varanes II, roi des Perses ; Carus soumet la Mésopotamie, s'empare de Séleucie et de Ctésiphon ; il allait poursuivre ses conquêtes lorsqu'il périt au milieu d'un orage, près du Tigre.

Numérien est salué empereur. — Carin était déjà associé à l'empire. 284 Le préfet du prétoire Aper assassine Numérien pendant son retour en Europe. Dioclétien, comte ou commandant des domestiques ou gardes du palais (cornes domesticorum. — Charge dont l'histoire fait mention pour la première fois en 253), est proclamé par les légions à Chalcédoine. — Il tue lui-même Aper.

Les Perses reprennent la Mésopotamie.

Ere de Dioclétien ou des Martyrs ; elle commence le 29 août 284 de l'ère vulgaire ou 1 er thoth des Égyptiens. — Les chrétiens d'Abyssinie comptent de cette ère leurs années de grâce.

285. Dioclétien passe en Illyrie ; il est battu par Carin à Margus, sur le Danube-, dans la haute Mésie. — Carin meurt assassiné. — Dioclétien reste seul maître de l'empire ; il repousse les Allemans de la Gaule ; ses lieutenants battent lessBretons. — Les Perses menacent les frontières.

286. Dioclétien retourne en Orient ; il associe à l'empire Maximien Hercule, en apprenant,1e soulèvement des Bagaudes en Gaule, sous P. Elien et S. Amandus, qui se font proclamer empereurs.

Maximien défait les Bagaudes, près de Paris, à Saint-Maur. — II fait massacrer la légion Thébéenne, qui était chrétienne.

Varanes II rend ses conquêtes à Dioclétien, qui va combattre les Sarrasins.

287. Dioclétien revient en Pannonie.

Les Allemans, les Burgundes et les Hérules passent le Rhin ; Maximien les met en déroute.

Carausius, à la tête d'une flotte, bat près de Boulogne les Francs et les Saxons, qui commen. cent à infester les mers, puis défait sur terre plusieurs tribus des Francs. .

Carausius n'ayant pas voulu partager le butin, Maximien marche contre lui. Carausius passe en Bretagne et prend le titre d'Empereur. — : Les Francs le reconnaissent, s'emparent de l'Ile des Bataves et pénètrent en Belgique.

288. Les Allemans et les Burgundes font une irruption en Gaule. — Maximien les repousse, passe le Rhin et ravage la Germanie. — Les rois ou chefs Francs, Atec et Genobald, les premiers que nomme l'histoire, demandent la paix. Dioclétien pénètre en Germanie par la Rhétie.

289. Cl. Mamertin prononce à Trêves le panégyrique de Maximien Hercule.

Carausius disperse la flotte de Maximien, qui Ap. J.-C.


cède l'Angleterre à l'usurpateur et ^ui laisse le titre d'Empereur.

Dioclétien remporte une grande victoire sur les Sarmates et les Quades, et passe en Orient pour combattre les Perses.

290. Dioclétien remporte quelques avantages sur les Sarrasins, regagne l'iilyrie, puis l'Italie. — Les deux empereurs passent ensemble plusieurs jours à Milan.

291 . Maximien donne à des tribus des Francs»des terres incultes dans la Gaule, entre la Somme, l'Aisne, la Meuse, laSambre et l'Escaut, à charge de service militaire. Ces terres furent appelées Létiques, et ceux qui les cultivaient Lètes (Leti), à cause du bénéfice dont ils jouissaient.

La guerre s'allume entre les barbares ; les Goths attaquent les Bourguignons, qui sont soutenus par les Alains ; puis les Vandales et lès Gépides.

En Afrique, les Blemmyes ont une guerre sanglante avec les Éthiopiens.

La guerre civile divise les Maures. — Hormisdas se révolte en Perse contre son frère Varanes II.

292. Les Perses entrent en Mésopotamie et menacent la Syrie.

L'empire court les plus grands dangers sur toutes ses frontières.

Cinq nations forment une ligue en Afrique et ravagent les frontières.

Aurélius Julianus est proclamé empereur en Italie, et Achillée à Alexandrie^ en Egypte.

Les deux empereurs Dioclétien et Maximien nomment chacun un César pour leur alléger le fardeau de l'empire. — Dioclétien choisit Maximin Galérius, et Maximien Constance Chlore.

L'empire est divisé en quatre parties : Dioclétien gouverne l'Orient, Maximien l'Italie et l'Afrique, Galère la Grèce, la Thrace et l'Illyrie, Constance Chlore la Gaule, la Bretagne, l'Espagne.

Etablissement de la Tétrarchie. — Entière déférence est due à Dioclétien.

L'usurpateur Julianus était passé en Afrique ; il est soutenu par les Cinq Nations, mais Maximien le défait et le force à se tuer.

Constance s'empare de Boulogne, et Carausius ne peut plus recevoir de secours de la part des Francs. — Galérius fait défricher le pays situé entre le Danube et la Drave.

293. Carausius est assassiné par Àllectus, son ministre, qui lui succède.

Constance attaque les Francs, les chasse de la Batavie et en transporte un très-grand nombre dans l'intérieur de la Gaule, les obligeant à cultiver la terre. .

Constance ravage la Germanie et bâtit des forts sur les frontières. — Il rétablit Autun entièrement ruiné en 269 par Tétricus et par les Bagaudes.

294. Des forteresses sont construites sur les bords du Danube, dans le pays des Sarmates, et entre la Drave et la Save.

295. Galérius réduit complètement les Carpi. — Ils sont transplantés en Pannonie.

296. Constance, après 3 ans de préparatifs, descend en Bretagne. — Allectus est défait et tué. — La Bretagne est reconquise.,

Dioclétien recouvre l'Egypte sur Achillée qui est vaincu sans peine ; il exerce sa cruauté sur les partisans d' Achillée, détruit les villes de Coptos et de Busiris, cède aux Nobates (Nubiens) les pays au delà de la cataracte du Nil, à condition de défendre l'Egypte contre les Blemmyes.

Narsès, roi des Perses, envahit l'Arménie et la Mésopotamie. — Dioclétien se retire en Egypte et appelle Galérius en Syrie.


Ap. J.-C.

297 Galérius est défait par les Perses entre Callinique et Carrhes. — 11 se rend auprès de Dioclétien qui le reçoit avec mépris. Il se met à la tête d'une nouvelle armée, entre en Arménie, s'avance jusqu'à Nisibe et gagne une grande victoire sur Narsès. — Traité de paix ; les Perses cèdent, outre la Mésopotamie, 5 provinces, l'Intérène, la Sophène, l'Arzacène, la Carduène et la Zabdicène. ■ Tiridate est replacé sur le trône d'Arménie. — Le Tigre devient limite de l'empire.

298. Les quatre empereurs fortifient les frontières de l'empire en élevant une ligne de châteaux forts et de camps retranchés.

299. Les Marcomans et les Bastarnes sont défaits, on en transporte dans diverses provinces.

IVe siècle après Jésus-Christ.

Organisation monarchique de l'empire romain. — La Tétrarchie. — ioe et dernière persécution générale contre les chrétiens. — Le christianisme devient la religion dominante dans l'empire. — Fondation de Constantinople. — L'invasion des barbares commence. — Partage définitif de l'empire après Théodose. — De nombreuses hérésies divisent le christianisme.— Savants et éloquents écrits des Pères de l'Église grecque et de l'Église latine. — Décadence de la philosophie païenne.

301. Constance défait les AlLmans à Langres, et en tue 60000.

302. Cherté excessive des vivres dans l'empire. — Ëdit de Dioclétien à ce sujet.

303. Ëdit de Nicomédie. Dixième persécution. — Incendie du palais impérial de Nicomédie attribué aux chrétiens. Cette persécution, la plus sanglante de toutes, dura de 303 à 313. — Quelques soldats de Séleucie proclament empereur leur chef Eugène ; ils sont défaits. — Dioclétien et Maximien avec les deux Césars Constance et Galérius viennent triompher à Rome. — Dioclétien tombe malade à Ravenne.

304. Dioclétien se fait conduire à Nicomédie. — Galérius vient le forcer à abdiquer.

305. Dioclétien abdique à Nicomédie et Maximien à Milan. — Constance et Galère sont proclamés Augustes. — Sévère et Maximin Daïa sont déclarés Césars. — Maximien se retire en Lucanie, et Dioclétien près de Salone. — Constance remporte de nouveaux succès sur les Francs.

306. Constantin s'échappe de Nicomédie, où le retenait l'ombrageux Galère. — Il va rejoindre son père en Gaule. — Expédition de Constance en Bretagne. — Les Pietés sont battus ; c'est pour la première fois que l'histoire parle de ce peuple. — Constance meurt à Eboracum (York). — Constantin est proclamé Auguste par les légions. — Irruption des Francs ; Constantin les défait et prend deux de leurs rois Ascaric et Gaisus, qu'il garde pour être livrés aux bêtes dans le cirque de Trêves. — Passage du Rhin, ravage du pays des Bructères. — Institution des hidi francici en mémoire de ces succès. — Galère n'accorde à Constantin que le titre de César et fait proclamer Sévère Auguste. — Révolte de Maxence, fils de Maximien, à Rome. — Il prend le titre d'Auguste. — Maximien reprend la pourpre.

307. Sévère quitte Milan et marche sur Rome ; une grande partie de ses troupes l'abandonne, il se retire dans Ravenne. — Sévère est défait et pris par Maximien, qui le fait mettre à mort près de Rome. — Maximien passe en Gaule et fait épouser sa fille Fausta à Constantin qu'il déclare Auguste. Galère passe en Italie. — Maxence le repousse. — Maximien cherche à renverser son fils. — Chassé de Rome, il engage Dioclétien à reprendre la pourpre. — Galère donne le titre d'Auguste à Licinius. Ap. J.-C.

308. En Orient, Maximin se fait proclamer Auguste ; Galère le reconnaît. — Six Augustes : Constantin, Maxence, Maximien en Occident ; Galère, Licinius et Maximin Daïa en Orient ; Maximien retourne en Gaule auprès de Constantin. — Il dépose la pourpre pour la seconde fois. — Constantin bat les Francs sur les bords du Rhin. — Maximien se fait proclamer à Arles. — Constantin le fait prisonnier et le traite avec humanité. Les légions d'Afrique proclament empereur leur chef Alexandre.

309. Eumène prononce à Trêves le panégyrique de Constantin.

310. Maximien conspire contre son gendre Constantin.

— Il est réduit à s'étrangler. — Horrible maladie de Galère. — Toute la Confédération des Francs entreprend d'envahir la Gaule sur divers points à la fois. — Constantin les met en déroute.

311. Galère arrête la persécution. — Il meurt en Dacie. — Maximien accourt de l'Orient pour passer en Europe ; Licinius marche contre lui. — Accommodement : Galère garde l'Orient et laisse l'Europe à Licinius. — Les lieutenants de Maxence triomphent en Afrique de l'usurpateur Alexandre.

— Carthage, alors très-florissante, est réduite en cendres et la province ravagée. — Cruautés de Maxence à Rome. — Lutte sanglante entre les soldats et le peuple. — Maxence déclare la guerre à Constantin.

312. Constantin passe les Alpes à la tête de 40000 hommes et se déclare publiquement chrétien, après avoir aperçu dans le ciel, suivant Eusèbe, une croix lumineuse avec cette inscription : hoc signo vinces. — Défaite des troupes ae Maxence à Turin et à Vérone. — Constantin marche sur Rome, Maxence est défait près du pont Milvius. — 11 se noie dans le Tibre. — Abolition de la garde prétorienne. — A son triomphe, Constantin refuse de monter au Capitule et substitue le labarum à l'ancien étendard de l'empire. — Donat, évêque des Cases-Noires, en Numidie, attaque l'élection épiscopale de Cécilien à Carthage, comme ayant été faite par des traditeurs ' ; il entraîne 70 évêques, et fait procéder à une nouvelle ' élection : c'est de là que vient le schisme des donatistes . — Origine du cycle de lTndiction, ou période de 15 ans.

313. Édit de Milan en faveur des chrétiens. — Maximin, qui avait renouvelé la persécution en Orient, donne un rescrit de tolérance, à la demande de Constantin. — Licinius épouse à Milan Constantia, sœur de Constantin. — Mort de Dioclétien. — Nouvelle- invasion des Francs ; Constantin les repousse et ravage le pays au delà du Rhin ; tous les prisonniers sont livrés aux bêtes dans l'amphithéâtre de Trêves. — Licinius est attaqué en Illyrie par Maximin. — Maximin rassemble ses forces en Orient et repasse en Europe ; il est vaincu près d'Andrinople par Licinius. — Licinius fait publier, à INicomédie, redit de Milan, et poursuit Maximin qui s'empoisonne à Tarse et meurt peu après d'une horrible maladie. — Licinius fait mettre à mort tous les p.arents et 'tous les partisans de Maximin.

314. Constantin convoque à Arles un concile général des évêques d'Occident pour apaiser les troubles des Donatistes et reconnaître la validité du baptême donné hors de l'Église catholique. Le droit d'intervention du saint-siége est proclamé dans ce concile. — Licinius favorise la conspiration de Bassien contre Constantin. — Vaincu à Cibalis en Pannonie et à Mardie en Thrace, Licinius

1. On donnait ce nom aux chrétiens accusés d'avoir livré les saintes Écritures pendant la persécution.

Ap. J.-C.

cède à Constantin sept provinces. La paix dura huit ans entre les deux empereurs.

315. Constantin abolit le supplice de la croix. — 11 visite lTllyrie, la Grèce et la Dacie.

316. Constantin parcourt la Gaule. — Loi qui permet ■ à tout le monde d'affranchir ses esclaves dans

l'église, en présence du peuple chrétien et des évêques ou des prêtres, ce qui n'avait pu avoir lieu que devant les préteurs.

317. Constantin et Licinius créent trois Césars : Crispus, Constantin, fils du premier, et Licinius, fils du second.

318. Loi par laquelle Constantin établit la juridiction épiscopale pour les affaires civiles.

319. Loi contre les aruspices. — Arius, prêtre d'Alexandrie, commence à troubler l'Église par ses doctrines hérétiques ; il nie l'unité de substance divine entre les trois personnes de la Trinité, et soutient que la nature du Christ est, non de la même substance que Dieu, mais d'une substance analogue. — Naissance de saint Martin de Tours.

320. Abolition de la loi Papia-Poppsea et de toutes les autres lois contre le célibat. — Crispus, fils de Constantin, bat les Francs.

321. Loi qui prescrit le repos du dimanche . ; — Autre loi qui permet à chacun de laisser à l'Église ce qu'il voudra de son bien.

322. Constantin remporte trois victoires sur les Sarmates, les Goths et les Carpes, passe le Danube, et tue Rausimond, roi des Sarmates. — Célébration des Jeux sarmates. — Nouvelle invasion des Goths : Constantin les poursuit jusque dans les États de Licinius, qui s'en offense comme d'une violation des traités.

323. Seconde guerre civile entre Licinius et Constantin. Licinius, vaincu à Andrinople par Constantin, traite après la défaite de sa flotte par Crispus. Licinius rompt aussitôt le traité ; il est complètement battu à Chalcédoine. Martinien, qu'il avait créé César, est massacré par les vainqueurs.

Constantin relègue Licinius à Thessalonique, et bientôt après le fait étrangler.

Constantin reste seul maître de l'empire. — 11 fait fermer la plupart des temples païens.

324. Changements introduits par Constantin dans la Constitution de l'empire ; séparation des pouvoirs civil et militaire ; nouveau système financier ; nouvelle organisation de l'armée.

325. 2e concile œcuménique de Nicée ; Constantin y assiste. Ce concile présidé, au nom du pape Silvestre, par l'évêque de Cordoue, Osius, assisté de deux prêtres, condamne l'hérésie d'Arius, fixe le dogme catholique par le Symbole dit de Nicée, ainsi que la discipline ecclésiastique dans vingt canons, enfin décide que la Pàque sera célébrée toujours le dimanche qui suit immédiatement le 14e jour delà lune après l'équinoxe du printemps.

Constantin défend par un édit les combats de gladiateurs.

326. Mort tragique de Crispus et de Fausta, femme de Constantin.

328. Guerre contre les Goths. — Construction d'un pont sur le Danube.

329. Constantin agrandit Byzance. — Il passe presque toute l'année sur les bords du Danube.

330. Inauguration de la ville de Constantinople le 11 mai. Elle est déclarée capitale de l'Orient. — Établissement de l'impôt nommé Chrysargyre.

A la mort de saint Alexandre, évêque d'Alexandrie, saint Athanase, un des plus influents docteurs du concile de Nicée lui succède.

331. Naissance de saint Jérôme. — Depuis 331, Ap. J.-C.


pendant 30 années, le siège de la grande église d'Antioche sera occupé par des ariens.

332. Constantin soutient les Sarmates contre les Goths. Son fils, Constantin, en fait pétir plus de 100 000. — Le fils du roi des Goths, Ariane, est envoyé à Rome comme otage.

333. La peste et la famine dépeuplent la Thrace, la Cilicie et la Syrie.

Constantin reçoit des ambassadeurs blemmyes, indiens, éthiopiens et perses.

334. Les Goths ravagent les pays des Sarmates. — Les Sarmates, réduits aux dernières extrémités, arment leurs esclaves et battent les Goths. — Les esclaves se révoltent et chassent les Sarmales qui reçoivent de Constantin des terres en Thrace, en Macédoine et même en Italie. — Les esclaves révoltés prennent le nom de Limigantes.

Dans le concile de Césarée en Palestine, les ariens attaquent avec acharnement saint Athanase, évêque d Alexandrie.

335. Constantin favorise les ariens et exile dans les Gaules le célèbre Athanase, évêque d'Alexandrie. — Partage du gouvernement de l’empire entre le fils et les neveux de Constantin.

336. Mort de l’hérésiarque Arius.

337. Hostilités des Perses ; ils traitent à l’approche de Constantin.

Constantin tombe malade ; il reçoit le baptême des mains d'Eusèbe, évêque de Nicomédie. Mort de Constantin ; il est enterré à Constantinople. Partage de l’empire entre les fils de Constantin ; Constantin II obtient la préfecture des Gaules ; Constant, l'Italie, l'Illyrie occidentale et l'Afrique ; Constance, la Thrace et l'Orient. — Massacre des frères et des neveux de Constantin, à l’exception de Julien et Gallus.

Jules Ier, pape, célèbre par sa magnifique défense d'Athanase au concile de Rome, tenu 5 ans après.

338. Sapor II, roi de Perse, protège en Arménie la faction idolâtre qui chasse l’héritier de Tiridate. Constance oblige Sapor à abandonner le siège de Nisibe. Saint Athanase est rappelé à Alexandrie.

340. Constantin II, mécontent de son partage, réclame à son frère Constant une partie de l'Italie. — Il est vaincu et tué près d'Aquilée. — Constant reste seul maître de l'Occident. — Persécution suscitée en Perse par les Mages contre les chrétiens ; elle dure 40 ans.

341. Les Francs ravagent la Gaule ; Constant remporte une victoire douteuse.

342. Soumission des Francs ; ils reçoivent des chefs du choix de Constant.

Loi sévère contre toute sorte d’idolâtrie. — Constance fortifie Amida sur le Tigre.

343. Constance passe en Bretagne pour arrêter les incursions des Pietés et des Calédoniens.

344. Constance remporte quelques succès sur les Perses.

345. Tremblement de terre qui renverse douze villes de Campanie. — Les Perses s’emparent de l'Adiabène.

346. Constance fait creuser un port à l’embouchure de l'Oronte et rebâtit Séleucie . Second siège de Nisibe par Sapor, il est repoussé.

347. Concile de Sardique, enDardanie, au N. de la Macédoine, composé presque en nombre égal d’évêques d'Occident et d’évêques d'Orient ; saint Athanase y est défendu contre les ariens.

348. Constant et Constance rappellent les évêques exilés sous Constantin par l’influence des ariens. — Bataille sanglante de Singare entre les Romains et les Perses ; les premiers restent maîtres du champ de bataille.


Ap. J.-C.

349. Le sophiste Libanius fait à Nicomédie le panégyrique de Constance et de Constant.

350. Troisième siège de Nisibe. — Pertes énormes des Perses. — La famine et la peste ravagent leur camp. — Ils lèvent le siège de la ville.

Au commencement de l’année, Magnence s’était fait proclamer empereur à Autun et avait envoyé Gaison assassiner Constant au pied des Pyrénées.

Magnence fait déclarer Césars ses deux frères Désiderius et Décentius.

A la nouvelle de la mort de Constant, Vétrannion prend la pourpre en Pannonie, et Popilius Népotien à Rome qu’il remplit de carnage. — Népotien est défait et tué par les troupes de Magnence. Constance part d'Antioche à la tête d’une puissante armée. — Cependant arrivé à Sardique, il feint de reconnaître Vétrannion, qui vient joindre son armée à celle de Constance. — Vétrannion est déposé par les soldats et relégué en Bithynie.

351. Les Perses font quelques incursions. — Constance crée César son cousin Gallus et l’envoie en Orient repousser les Perses.

Constance excite les Francs et les Saxons à envahir la Gaule. — Magnence envoie son frère Décentius sur les bords du Rhin. — Décentius est défait par les barbares.

Magnence, à la tête d’une armée composée surtout de barbares, entre en Pannonie. Prise et destruction de Sciscia sur les bords de la Save. — Siège de Mursa sur la Drave. Bataille de Mursa ; défaite de Magnence ; Constance achète chèrement la victoire.

352. Constance entre en Italie, prend Aquilée, mais est battu près de Pavie par Magnence, qui ne put profiter de cet avantage, ses troupes l’ayant abandonné.

Constance est maître de l'Italie. — L'Afrique, la Sicile, l'Espagne le reconnaissent empereur ; une partie des Gaules se déclare en sa faveur.

Magnence envoie un assassin pour tuer Gallus en Orient et soulève les Juifs.

Gallus ravage la Palestine et détruit plusieurs villes. — Désordres des Juifs en Gaule.

353. Les lieutenants de Constance défont Magnence dans le Dauphiné et le réduisent à se tuer à Lyon. — Constance passe en Gaule et fait mettre à mort un grand nombre de partisans de Magnence. — Il persécute les chrétiens orthodoxes et assemble un concile arien à Arles qui condamne Athanase.

Ravages des barbares en Gaule et des Isauriens en Pamphylie. — Gallus repousse les Isauriens. — Ses cruautés en Syrie.

354. Constance marche contre les Allemans. — Il conclut un traité avec eux.

Gallus excite, par ses cruautés, une révolte à Antioche. — Constance le rappelle en Italie. — Il le fait arrêter à Petavium (Norique) et mettre à mort près de Pola, en Istrie. Constance reste ainsi seul maître de tout l’empire romain.

355. Constance convoque un concile à Milan et relègue le pape Libère en Thrace parce qu’il refuse de condamner Athanase.

Constance envoie ses lieutenants contre les Allemans qui sont défaits.

Intrigues du consul Arbétion pour perdre Sylvain, chef des Francs alliés de l’empire. Sylvain est obligé de se faire proclamer empereur. — Constance reconnaît son innocence trop tard. — Sylvain est assassiné à Cologne par des soldats gagnés par Constance. — Les Francs, les Saxons et les Allemans se jettent sur la Gaule. — Pillage de Cologne. — Les Quades et les Sarmates ravagent la Pannonie. Ap. J.-C.

355. Les Perses envahissent la Mésopotamie et l'Arménie.

Constance crée César son cousin Julien, frère de Gallus, et le nomme gouverneur des Gaules. — Julien épouse Hélène, sœur de Constance, quitte Milan et va passer l'hiver à Vienne, en Gaule.

356. Les Francs assiègent Autun. — Julien les attaque, les bat près d'Auxerre et près de Troyes. — Les Allemans sont défaits près de Strasbourg, et Julien reprend Cologne, dont il relève les murailles ; — il passe ensuite en Rhétie pour soutenir Constance, qui faisait la guerre aux Allemans.

Athanase, d'Alexandrie, et Hilaire, évêque de Poitiers, sont exilés.

357. Julien est assiégé par les Francs et les Allemans dans ses quartiers d'hiver de Sens.

Constance fait un voyage à Rome ; il triomphe de Magnence. — 11 admire pour la première fois l'ancienne capitale de l'empire. — Lois rigoureuses contre les magiciens et les devins. — Combats de gladiateurs défendus.

Les Suèves envahissent la Rhétie, les Quades et les Sarmates la Mésie, et les Perses la Mésopota. mie.

Les Allemans pénètrent jusqu'à Lyon, Julien les taille en pièces et relève les murs de Saverne. Chnodomar et six autres chefs allemans se liguent et passent le Rhin. — Julien remporte sur eux une grande victoire près d'Argentoratum (Strasbourg). — Chnodomar est pris et envoyé à Constance. — Julien ravage le pays le long du Mein, repasse le Rhin, bat quelques Francs qui ravageaient le pays de Reims et vient prendre ses quartiers d'hiver à Lutèce, désigné pour la première fois comme château fortifié des Parisii, déjà par J. César.

358. Constance reçoit à Sirmium une ambassade de Sapor II, qui réclame avec menace l'Arménie et la Mésopotamie.

Il rétablit en corps de nation les Sarmates, chassés 24 ans auparavant par les Limigantes. — Les Limigantes sont taillés en pièces ou noyés dans la Theiss.

Libère est pape de nouveau.

Un tremblement de terre renverse Nicomédie et un grand nombre de villes dans le Pont et dans la Macédoine.

Les Francs Saliens, établis aux bouches de l'Escaut, et les Chamaves, aux bouches du Rhin, sont un obstacle aux approvisionnements de blé que la Bretagne envoyait en Gaule pac le Rhin. — Julien marche contre les Francs Saliens ; surpris, ils s'engagent à défendre les frontières et à fournir un corps de troupes. — Réduction des Cha-' maves. — La navigation du Rhin est libre. — Les Allemans des bords du Necker sont soumis.

359. Les Limigantes reprennent les armes ; on les extermine.

Les Isaures recommencent leurs courses. — Sapor II passe le Tigre, les Romains s'enferment dans Amide. — Sortie héroïque des Gaulois. — Prise d'Amide par Sapor, après avoir perdu 3000C hommes.

Conciles de Rimini et de Séleucie. — L'empereur Constance envoie à Rimini une formule arienne, que le pape et quelques évêques refusent d'accepter. A Séleucie, le débat s'engage entre les ariens purs et les semi-ariens. Saint Hilaire, évêque de Poitiers, alors exilé en Orient, défend à Séleucie le dogme catholique.

4e campagne de Julien contre les Allemans, au delà du Rhin. — Soumission des Attuariens. — Création de la charge de préfet de Constantinople.

360. Sapor II rentre en Mésopotamie, prend Singara et Bezabde sur le Tigre.

Ap. J.-C.

Constance cherche à enrôler des barbares, part pour la Syrie, apprend à Césarée, en Cappadoce, que Julien, a été proclamé empereur, et parcourt

la Mésopotamie sans* rien faire d'important.

Dédicace de l'église Sainte-Sophie, à Constantinople.

Julien envoie Lupicin contre les Pietés et les Calédoniens, distingués pour la première fois par le nom de Scots. — Julien reçoit, de Constance l'ordre d'envoyer en Orient une partie de ses troupes. — Il s'y soumet, mais les légions le proclament empereur.

361. Julien se dirige sur l'Italie ; il bat les Allemans dans la Rhétie, divise son armée en plusieurs corps, traverse rapidement la Germanie, entre en triomphe à Sirmium, s'empare des défilés de Succi, entre l'Illyrie et la Thrace, et reçoit à Naïssus la nouvelle de la mort de Constance .

Sapor II tente de repasser le Tigre. — Constance se rend à Edesse ; ses lieutenants repoussent les Perses. — Constance prend le chemin de l'Occident ; il meurt à Mopsucrène, en Cilicie.

Julien, maître de l'empire, donnera Sallustius la charge de préfet du prétoire. — Édit de tolérance universelle. Tous les évèques bannis pour l'orthodoxie sont rappelés. Julien interdit les écoles profanes aux chrétiens, s'entoure de philosophes et rouvre les temples des faux dieux. Dans ses ouvrages, il poursuit de ses sarcasmes le christianisme.

362. Julien part de Constantinople pour se rendre à Antioche. — Préparatifs de la guerre contre les Perses. — Tremblement de terre. — Famine et peste.

363. Vains efforts de Julien pour relever le temple" de Jérusalem. Prodiges.

Julien écrit son Misopogon contre les habitants d' Antioche. — Il part d'Antioche, traverse la Mésopotamie à la tête de 63 000 hommes, ravage l'Assyrie, attend en vain des secours du roi chrétien d'Arménie, remonte le Tigre, bat les Perses près de Ctésiphon, passe le Tigre, traverse des contrées ravagées par l'ordre de Sapor. — Murmures de l'armée égarée par les guides ; Julien est forcé à la retraite ; harcelé par Sapor, il bat les Perses à Maronga et tombe mortellement blessé dans une seconde victoire ; il n'avait alors que 32 ans. — Sallustius refuse l'empire.

Jovien, chrétien et chef des protecteurs, est proclamé empereur. — Il conclut la paix avec Sapor, cède Nisibe, les cinq provinces transtigritanes et la suprématie sur l'Arménie et ITbérie.

— Le christianisme redevient la religion dominante. — Jovien se prononce contre les ariens et rappelle Athanase. — Lucillien, beau-père de Jovien, est massacré, à Reims, par le corps des Bataves enrôlés dans l'armée.

364. Jovien meurt en Bithynie, après un règne de 8 mois. — Sallustius refuse de nouveau l'empire.

— Valentinien I er est proclamé à Nicée ; il s'associe son frère Valens et lui donne la préfecture d'Orient, se réservant les autres. — Valens établit sa résidence à Constantinople et Valentinien à Milan. — Les barbares menacent les frontières, les Allemans la Gaule et la Rhétie, les Quades la Pannonie, les Pietés et les Scots la Bretagne, et les Maures l'Afrique. — Iniquités et cruautés de Romanus, gouverneur d'Afrique.

365. Le sophiste Thémistius fait à Constantinople le panégyrique de Valens.

Révolte de Procope, parent de Julien ; il est proclamé empereur à Constantinople ; il s'empare de Cyzique et de Nicée.

Les deux empereurs établissent les fonctions de defensor dans les municipes. Le magistrat, investi de ce titre, avait pour mission de défendre le Ap. J.-C.


peuple et surtout les pauvres, contre les exactions des officiers impériaux.

366. Procope est défait et décapité en'Phrygie. — Révolte de Marcellus, parent de Procope ; il s'empire de Chalcédoine, mais est défait et tué. — Valentinien I er passe l'hiver à Paris, pour surveiller de plus près les frontières de la Gaule etde la Bretagne. — Ses troupes sont mises, en déroute par les Allemans. — Jovin répare cette défaite par une grande victoire près de Metz.

367. Valentinien tombe malade à Reims, rétabli, il s'associe son fils Gratien.

Mayence est saccagée par les Allemans. — Les Pietés et les Scots pillent la Bretagne. — Le comte Théodose remplace Jovin à la tête des troupes et repousse les barbares en Bretagne. — Valentinien passe l'hiver à Trêves. — Théodose accourt de Bretagne rejeter au delà duRhin, les Francs et les Saxons. — Une 5e province romaine est créée en Bretagne, la Valentia.

Les Goths, que Procope avait appelés pour le soutenir, sont taillés en pièces ;leur roi, Athanaric, envoie des députes à Valens. — Soulèvement des Isauriens.

L'évêque arien de Constantinople baptise l'empereur Valens, qui s'engage à maintenir l'arianisme.

368. Nicée et plusieurs villes de l'Hellespont sont renversées par un tremblement déterre.

Valentinien remporte une grande victoire sur les Allemans, vers les sources du Necker, et dissipe quelques Francs aux environs de Cologne.

369. Valentinien couvre de forteresses les bords du Rhinjusqu a son embouchure ; les Allemans s'opposent à ces travaux. — Valentinien les contient en restant à Manheim.

Valens franchit le Danube, et défait complètement Athanaric, roi des Goths Thervinges. — Athanaric demande la paix, et, pour la première fois, les Romains la vendent aux barbares, au lieu de l'acheter.

370. Valens favorise les ariens et fait mettre à mort 80 prêtres orthodoxes. — Les Saxons commettent d'horribles ravages en Gaule- Sévérus les taille en pièces près de Cologne. — 80 000 Bourguignons paraissent sur les bords du Rhin. — Le comte Théodose fait une expédition contre les Allemans ; les prisonniers sont envoyés sur les rives du Pô.

371. Campagne de Théodose contre les Maures.

372. Valens se rend à Antioche pour veiller aux mouvements des Perses. — Sapor s'empare du roi d'Arménie par trahison et le fait tuer, puis chasse le roi d'Ibérie de ses États. — Valens envoie une armée contre Sapor, et s'avance lui-même jusqu'au Tigre. — Révolte de Firmus en Afrique.

373. Les Perses sont défaits. — Firmus ravage la province d'Afrique et la Mauritanie, s'empare de Césarée (Alger) et de Rucata. — Le comte Théodose, alors à la tète des Légions de Pannonie, est envoyé en Afrique. — Défaite des alliés de Fir-, mus. — Pillage de Césarée. —Firmus feint de se soumettre. —Théodose taille les Maures en pièces. — Firmus se réfugie dans les montagnes. — Victoire de Théodose., — Firmus s'étrangle. — Soumission des Maures.

374. Valens persécute les philosophes, les magiciens et les astrologues ; les ouvrages qui traitaient de magie et leurs possesseurs sont brûlés. — Saint Chrysostome, alors enfant, courut des dangers pour sa vie pendant ■ cette cruelle persécution. — On fait mourir tous ceux dont les noms commençaient par Théod.

Valens attire le roi d'Arménie à Tarse et le fait lâchement assassiner. — Réclamations de Sapor ;

Ap.J.-C.

Valens entre en accommodement à la nouvelle des invasions des Goths. Les Quades et lesSarinates envahissent lTllyrie.

— Le roi des Quades demande à traiter ; les Romains le massacrent. — Les Quades défont deux légions romaines. — Théodose, dans la suite empereur, bat les Sarmates en Mésie.

375. Valentinien se rend en Illyrie, passe le Danube, ravage le pays des Quades et se dispose à marcher contre les Sarmates, lorsqu'en recevant une députation il meurt d'apoplexie ; ses deux fils, Gratien et Valentinien II, lui succèdent. — Gratien prend les Gaules, l'Espagne et laBretagne ; Valentinienll l'Italie, lTllyrie et l'Afrique.

Les Huns, jusqu'alors inconnus en Europe, subjuguent les Alains, qui habitent les bords du Tanaïs, et envahissent les terres des Ostrogoths, qui se retirent dans le pays entre le Borysthène et le Danube.

376. Le comte Théodose est mis à mort par le défiant Valens. ou, selon d'autres, par Gratien. — Son fils se retire en Espagne.

Valens accorde aux Visigoths des terres en Thrace, à la condition de servir dans les armées romaines. '

L'évêque goth Ulphilas, qui avait été le chef de l'ambassade envoyée par les Visigoths à Valens, embrassa alors l'arianisme et répandit cette doctrine chez ses compatriotes.

377. L'avarice cruelle du comte Lupicin pousse les Visigohts à la révolte. — Leurs juges Fritigern et Ablavivus appellent à leur secours les Ostrogoths et les Alains. — Les généraux romains, Lupicin et Trajan, sont défaits dans deux batailles. — Les Goths sont battus dans une troisième rencontre.

738. Les Goths ravagent la Thrace et la Thessalie, bloquent Constantinople quelquesjours. — Valens marche contre eux et appelle à son secours Gratien, qui fut retardé par une attaque des Allemans qu'il battit près d'Argentaria (Colmar). — Bataille d'Andrinople. — Défaite complète des Romains ; Valens est brûlé dans une chaumière.

Gratien dirige ses forces sur lTllyrie ; 40 000 Germains passent le Rhin et ravagent la Gaule ; Gratien rappelle ses troupes qui, ayant à leur tête Narmien et Mellebaude, roi des Francs, remportent une grande victoire à Argentaria. — Il accourt au secours de Valens, qui livre la bataille d'Andrinople avant son arrivée.

Gratien rappelle le jeune Théodose, qui bat les Sarmates. — La persécution des ariens contre les orthodoxes est arrêtée ; les évêques bannis sont rappelés ; les donatistes condamnés.

Saint Grégoire, de Naziance, qui avait étudié dans les écoles d'Alexandrie, de Césarée et d'Athènes, est élu évêque de Constantinople.

379. Gratien s'associe Théodose, avec le titre d'Auguste, et lui donne l'empire d'Orient. — Édit contre les hérétiques. — Gratien repasse en Gaule.

— Théodose chasse les Goths, les Alains et les Huns, qui, depuis une année, étaient répandus dans la Dacie, lTllyrie et la Thrace, puis vient prendre ses quartiers d'hiver à Thessalonique. — Ariaxercès succède à Sapor II.

380. Maladie de Théodose ; il se fait baptiser. — Célèbre édit de Thessalonique, par lequel tous les suiets de l'empire doivent adhérer à la foi de l'Eglise de Rome. — Nombreuses réformes.

Fritigern fait une irruption en Pannonie, à la tête des Visigoths. — Théodose le met en déroute.

Le pape saint Damase institue le premier des vicaires du saint-siége dans les provinces éloignées de Rome ; le vicaire était comme le chef de tous les évêques de son vicariat.

381. Les églises des ariens sont fermées et on les Ap. J.-C.


chasse de Constantinople. — Athanaric, chassé par une faction des Goths, se réfugie à Constantinople ; il y meurt peu après. Théodose lui fait faire de magnifiques obsèques et s'attache ainsi les principaux chefs des Goths. — Le 3e concile œcuménique, assemblé à Constantinople et présidé par saint Grégoire, condamne tous les hérétiques. Peu après, saint Grégoire, déchu du trône de Constantinople, se retire à Naziance. Ce concile avait accordé aux patriarches de Constantinople les premiers honneurs après l'évêque de Rome.

Les Scyri et les Huns ravagent la Macédoine ; ils sont défaits par Théodose. — Séjour de saint Jérôme à Rome.

382. Les barbares font une irruption en Italie ; Gratien les repousse. — Théodose donne aux Goths des terres en Mésie et en Thrace. — Gratien fait abattre définitivement l'autel de la Victoire, qui touchait à la salle du sénat, à Rome. En même temps, il supprime tous les privilèges et tous les revenus attachés aux temples païens, et les attribue au trésor public. Le sénat lui fait présenter, à ce sujet, une requête par l'orateur Symmaque.

383. Révolte de Maxime en Bretagne ; il est proclamé empereur, passe en Gaule et défait l'armée de Gratien qui se sauve à Lyon, où il meurt assassiné. — Maxime donne le titre d'Auguste à son jeune fils Victor et fait tuer Mellobaude, ancien chef franc, qui commandait les troupes de Gratien. — La Bretagne est livrée aux incursions des Pietés et des Scots. — Théodose reconnaît l'usurpateur Maxime, à condition de ne pas inquiéter Valentinien II ; il venait de déclarer son fils Arcadius Auguste.

384. Théodose fait de nouvelles lois pour abolir définitivement le paganisme, et fait fermer tous les temples de l'Orient et de l'Egypte. — Libanius compose alors sa célèbre harangue en faveur des temples païens. — Loi qui permet à tous les chrétiens d'affranchir leurs esclaves.

Sapor III, roi de Perse depuis un an, envoie une ambassade solennelle à Théodose. — Naissance d'Honorius. . — Symmaque est nommé préfet de Rome. — Saint Augustin professe à Milan.

L'empereur Maxime condamne à mort Priscillien, avec quelques-uns de ses sectateurs. C'est la première fois que l'autorité impériale sévit au nom de l'orthodoxie.

386. Théodose remporte une victoire sur les Ostrogoths. — Il épouse Galla, sœur de Valentinien II.

387. Révolte d'Antioche ; les statues de l'empereur sont brisées. — Irritation de Théodose, qui sévit d'abord avee cruauté, puis accorde un pardon général, grâce à l'intervention de Flavien, évêque d'Antioche, des ermites de Syrie et de saint Jean Chrysostome qui a\ait prononcé au milieu de la consternation des habitants de cette ville quelques-unes de ses admirables homélies.

Maxime passe les Alpes et marche contre Valentinien II qui se réfugie d'abord àAquilée, puis à Thessalonique, implorant le secours de Théodose. — Maxime fait la conquête d'une grande partie de l'Italie.

388. Maxime est reconnu empereur à Rome. — Théodose marche contre lui à la tête d'une armée composée surtout de Goths, de Huns et d'Alains ; il traverse la Pannonie, défait un lieutenant de

Ap. J.-C.

l'usurpateur en passant la Save, remporte une seconde victoire sur Marcellin, frère de Maxime ; celui-ci s'enferme dans Aquilée. — Aquilée est prise et Maxime décapité.

Valentinien II obtient de Théodose tout l'empire d'Occident.

Désordres causés à Constantinople par les ariens ; l'évêque de cette ville périt dans les flammes ; Théodose leur pardonne à la demande d'Arcadius.

389. Théodose va à Rome avec Valentinien II et Honorius. — L. Pacatus Drépanus prononce à cette occasion le panégyrique de Théodose. — Théodose fait tous ses efforts pour abolir le paganisme à Rome. — Après une expédition assez heureuse contre les Francs, Valentinien II traite avec leurs chefs Marcomir et Suénon.

Troubles à Alexandrie entre les païens et les chrétiens. — Théodose fait détruire complètement le temple de Sérapis et un grand nombre de temples de l'Egypte et d'autres provinces de l'empire.

390. Émeute populaire à Thessalonique ; Théodose envoie des troupes qui surprennent les habitants assemblés aux jeux du cirque et en massacrent près de 7000 en 3 heures.

Saint Ambroise excommunie Théodose qui expie sa faute.

391. Loi contre les apostats. — Théodose revient à Constantinople.

392. Symmaque, à la tête d'unedéputation des principales familles de Rome, demande à Valentinien qu'on rende aux temples et à la religion païenne ses privilèges. — Refus de l'empereur.

Le Franc Arbogast, général de l'armée de Valentinien II, fait assassiner ce prince à Vienne dans la Gaule et règne sous le nom du rhéteur Eugène qu'il fait proclamer empereur ; l'Occident le reconnaît, excepté la province d'Afrique.

Il paraît par une loi de Théodose de cette année que les églises jouissaient déjà du droit d'asile.

393. Honorius, second fils de Théodose, est déclaré . Auguste. — Préparatifs de Théodose pour faire la

guerre à Eugène. — Arbogast passe le Rhin près de Cologne, ravage le pays des Bructères, des Chamaves, des Ansivariens et des Cattes. — Eugène autorise le paganisme à Rome. — Les anciens sacrifices sont renouvelés.

394. Théodose quitte sa capitale, force les passages des Alpes et rencontre l'armée d'Eugène au nord d' Aquilée. — Les troupes de Théodose, composées surtout de Goths, d'Arméniens, d'Ibériens et de Sarrasins, commandées par Stilicon, Gaïnas et Aîaric, si célèbre plus tard, taillent en pièces l'armée d'Eugène et â'Arbogast. — Celui-ci se donne la mort et Eugène est massacré par ses propres soldats, aux pieds de Théodose.

Théodose déclare Honorius empereur d'Occident et lui donne Stilicon pour ministre.

Les jeux olympiques cessent d'être célébrés. Il est probable qu'on cessa alors de compter par olympiades. Dans l'Eglise on ne se sert que de l'ère de l'indiction.

395. Mort de Théodose le Grand à Milan. — Saint Ambroise prononce son oraison funèbre.

C'est avec cette année que Ton s'accorde à terminer l'histoire des temps anciens. Nous joindrons donc les 5 dernières années de ce siècle au siècle suivant avec lequel commence le moyen âge.


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MOYEN AGE

DE LA MORT DE THÉODOSE A LA PRISE DE CONSTANTINOPLE.

395-1453 APRÈS JÉSUS-CHRIST.


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IVe siècle après Jésus-Christ.

Les Barbares envahissent les différentes contrées de l'Europe. — Fondation des monarchies des Visigoths, des Ostrogoths, des Francs. — Chute de l’empire d'Occident.


Ap. J.-C.

395. Partage définitif de l’empire. — Arcadius, fils aîné de Théodose, obtient l'Orient et règne à C. P. ; Honorius obtient l'Occident et réside à Milan. — Rivalité de leurs ministres Rnfin et Stilicon. — Stilicon fait assassiner Rufin par le Goth Gainas. — Eutrope lui succède.

Les deux consuls de cette année furent deuxfrères, Anicius Olybrius et Anicius Probinus, et c’est pour célébrer leur consulat que Claudien composa son premier poëme latin.

396. Alaric, roi des Visigoths, envahit la Grèce et ravage la Macédoine et la Thessalie. — Destruction du temple d'Eleusis et fin des mystères.

Saint Augustin, évêque d'Hippone.

397. Alaric, attaqué par Stilicon, se réfugie avec son armée en Épire.

Gildon, gouverneur d'Afrique, est condamné par le sénat de Rome pour ses exactions. Mort de saint Ambroise, archevêque de Milan.

398. Alaric est déclaré, par la cour d'Orient, maître général de l'Illyrie orientale et roi des Visigoths.

Guerre d'Afrique. — Défaite et mort de Gildon. Anastase, pape.

Saint Jean Chrysostome, archevêque de Constantinople.

399. Chute d'Eutrope. — Le Goth Gaïnas lui succède.

400. Gaïnas, devenu odieux au peuple de C. P. par les exactions de ses soldats, s’enfuit chez Uldin, chef des Huns, qui le fait décapiter.

Mort de saint Martin, évêque de Tours. Ve invasion d' Alaric en Italie. Il était accompagné de Radagaise, chef hun.

402. Avènement du pape Innocent Ier . — 2e invasion d Alaric en Italie.

403. Alaric est vaincu à Pollentia par Stilicon. Il retourne en Illyrie.

L'impératrice Eudoxie persécute saint Jean Chrysostome, qui s’est élevé dans ses prédications contre le luxe et les vices de la cour.

404. Martyre de saint Télémaque, lapidé dans l’arène où il s’était précipité pour séparer les combattants. Honorius abolit les combats de gladiateurs. — Il fixe le lieu de sa résidence à Ravenne.

Saint Jean Chrysostome élève encore en chaire la voix contre Eudoxie.

Il est exilé dans la petite Arménie. Le pape Innocent Ier prend en vain sa défense. — Mort d'Eudoxie.

406. Radagaise pénètre en Italie à la tête de 100 000 barbares appartenant à une multitude de peuples différents. Il est vaincu par Stilicon à Florence. Destruction de son armée.

Les Vandales, les Suèves, les Alains et les Bourguignons passent le Rhin, malgré les Francs Ripuaires, et ravagent la Gaule pendant 3 ans.

407 Saint Jean Chrysostome est transféré de la petite Arménie vers le Pont-Euxin. Il meurt en route à Comana, en Cappadoce, par suite des mauvais traitements des soldats qui le conduisaient.

Révolte de l’armée de Bretagne. — Constantin,


Ap. J.-C.


un simple soldat, est reconnu empereur en Bretagne et en Gaule.

Les Bourguignons s’établissent dans la 1re Germanie.

408. Avènement de Théodose II, fils d' Arcadius ; il n’était âgé que de 7 ans et 4 mois ; jusqu'en 414 le gouvernement de l’empire fut remis aux mains d'Anthémius, préfet d'Orient.

Constantin fait César son fils Constant qui était moine et l’envoie en Espagne.

Stilicon, accusé de trahison, est mis à mort à Ravenne, avec Eucher, son fils ; Olympus lui succède.

Les mercenaires de Stilicon pour venger leur maître appellent en Italie Alaric. — 1er siège de Rome par les Visigoths.

409. Constantin est reconnu par Honorius qui implore son appui contre Alaric. — 2e siège de Rome par les Visigoths. — Attale, proclamé empereur par Alaric, est bientôt dépouillé par ce chef.

Gérontius, lieutenant de Constantin, lui enlève l'Espagne. — Constantin se venge en poussant sur l'Espagne les Vandales, les Suèves, les Alains, qui passent les Pyrénées et commettent les plus horribles ravages dans cette contrée. Les Vandales se fixent dans la Bétique qui reçoit le nom d'Andalousie ; les Alains en Lusitanie ; les Suèves en Galice.

Vers la fin de cette année Honorius écrit aux Bretons pour leur mander « d’avoir à se garder eux-mêmes. » La Bretagne se rend alors indépendante, ainsi que l'Armorique. Le siège de l’administration de la préfecture des Gaules fut alors transféré de Trêves à Arles.

410. Alaric pour la 3e fois assiège Rome, la prend par la trahison des esclaves, la pille, mais épargne les habitants. — Il se dispose à passer en Sicile et de là en Afrique, mais il meurt à Cosenza et est enterré dans le lit du Busentin. — Son beau-frère Ataulphe lui succède.

Il conclut la paix avec les Romains et se dispose à passer en Gaule.

Fondation du célèbre monastère de l’île de Lérins par saint Honorât.

411. Gérontius assiège Constantin dans Arles, mais à l’arrivée de Constance, général d'Honorius, il est abandonné de ses soldats et forcé de s’enfuir en Espagne où il se donne la mort. — Constantin pris dans Arles par Constance est décapité en Italie.

Jovin, riche Gallo-Romain, se fait proclamer empereur à Mayence et s’associe son frère Sébastien.

412. Ataulphe quitte l'Italie avec les Visigoths et entre en Gaule où il occupe la l re Narbonnaise.

413. Les Bourguignons, s’étant alliés à Jovin, viennent sous la conduite de Gondicaire s’élablir sur les bords du Rhône.

Ataulphe, à l’instigation de Placidie, sœur d'Honorius. se rapproche de plus en plus de ce prince et déclare la guerre à Jovin et à son frère Sébastien. Il surprend ce dernier dans Narbonne Ap.J.-C.

et lui fait trancher la tête, poursuit ensuite Jovin, le force dans la ville de Valence et le fait exécuter.

Ataulphe se brouille de nouveau avec Honorius. Il assiège Marseille et est repoussé par le comte Boniface, mais il s'empare de Narbonne et de Toulouse.

Révolte et défaite d'Héraclien, gouverneur d'Afrique.

414. Ataulphe se réconcilie de nouveau avec Honorius et épouse Placide, sœur d'Honorius.

Anthémius remet le gouvernement de l'empire d'Orient à la sœur de Théodose II, Pulchérie, âgée de 16 ans. Elle est nommée Auguste.

Constance, général d'Honorius, contraint Ataulphe à quitter Narbonne et à se retirer en Espagne. — Ataulphe avant d'abandonner la Gaule, pille Bordeaux.

415. Ataulphe est assassiné à Barcelone avec ses . enfants. Sigéric lui succède. Il est massacré, après

7 jours de règne, et remplacé par Wallia, beaufrère d'Ataulphe. — L'hérésiarque breton Pelage est cité au concile de Diospolis, en Judée, pour sa doctrine sur la grâce et la prédestination. L'évêque de Jérusalem, qui n'ose le condamner, est sévèrement blâmé par saint Augustin et par le pape Innocent.

416. Wallia fait la paix avec Honorius et rend Placidie, qui épouse l'année suivante Constance, général d'Honorius. — Condamnation de Pelage par le concile de Carthage.

417. "Wallia défait les Vandales Silinges et bat les Alains.

Avènement du pape Zozime qui chasse les pélagiens de Rome.

418. Les Alains affaiblis se soumettent volontairement aux Vandales.

Honorius cède à "Wallia toute l'Aquitaine, depuis Toulouse jusqu'à l'océan Atlantique. La ville de Toulouse devient alors la capitale de l'empire des Visigoths.

Avènement du pape Boniface I ar . 419- Mort de "Wallia. Théodoric 1er lui succède.

420. Honorius s'associe Constance, son beau-frère.

— Mort d'Yesdegerd, roi des Perses. Son successeur Varanès V déclare la guerre à Théodose IL

— Mort de saint Jérôme.

C'est en cette année que l'on fait commencer d'ordinaire le règne de Pharamond, premier roi des Francs en Gaule.

421. Théodose II épouse Eudoxie, fille du philosophe Léonce.

422. Conclusion de la paix entre les Perses et les Romains. Castinus, général d'Honorius, est vaincu par les Vandales et s'enfuit à Taragone.

Avènement du pape Célestin Ie .

423. Mort d'Honorius. Son secrétaire Jean se fait proclamer empereur. — Théodose II refuse de le reconnaître.

425. Chute de Jean. Valentinien III, fils de Placidie, empereur d'Occident, sous la tutelle de Placidie.

Aétius force Théodoric, roi des Visigoths, à lever le siège d'Arles.

427. Le rival d' Aétius, Boniface, gouverneur d'Afrique, est proclamé ennemi public par Placidie.

Théodose II accueille une partie des Ostrogoths qui passent de Pannonie en Thrace.

428. Genséric, roi des Vandales, défait les Suèves dans les plaines de Mérida.

Aétius défend le nord de la Gaule contre Clodion, chef des Francs Saliens, qui réside à Dispargum.

Le comte Boniface livre l'Afrique aux Vandales, qui s'y établissent sous la conduite de Genséric.

Ap. J.-C.

Nestonus, prêtre de l'église d'Antioche, après avoir été moine, est nommé, par Théodose II évêque de Constantinople. Peu après, il prêché une nouvelle hérésie : « Ce n'est pas le Verbe mais le Christ adopté par le Verbe, qui est né dé" Marie. »

430. Boniface, réconcilié avec Placidie qui avait reconnu son innocence, essaye en vain a'arrêter les Vandales qui mettent le siège devant Hippone. — Mort de saint Augustin.

431. Prise et destruction d'Hippone par les Vandales.

Concile d'Éphèse, 4e concile œcuménique. On y condamne surtout l'hérésie de Nestorius.

432. Placidie nomme Boniface maître de la milice, à la place d'Aétius, et lui donne le titre de Patrice. — Lutte de Boniface et d'Aétius. Le 1er périt dans un combat. — Aétius se retire quelque temps chez les Huns, puis se réconcilie avec Valentinien III.

Avènement du pape Sixte III.

433. Attila succède à son oncle Rugilas avec son frère Bléda. Aétius lui abandonne la Pannonie par un traité formel. — A la tète des Huns réunis aux Alains, aux Ostrogoths et aux Gépides, Attila ravage la Thrace et la Macédoine, et force Théodose II à lui payer un tribut annuel de 700 livres d'or.

434. Honoria, sœur de Valentinien III, chassée de la cour à cause de sa conduite déréglée, se retire chez Attila, roi des Huns, lui offre sa main et l'excite à attaquer l'empire d'Occident.

435. Valentinien III fait la paix avec Genséric. Il lui cède la Byzacène et une partie de la Numidie.

Victoire d'Aétius sur les Bourguignons dont le roi, Gondicaire, périt peu après sous les coups des Huns d'Aétius, et a pour successeur son fils Gondioc.

436. Nestorius, patriarche de Constantinople, est relégué dans la Thébaïde.

437. Valentinien III épouse Eudoxie, fille de Théodose IL II cède à ce prince l'Illyrie occidentale, qui comprenait les deux Pannonies, la Dalmatie et les deux Noriques.

Théodoric, roi des Visigoths, assiège inutilement la ville de Narbonne. Il est repoussé par Litorius, lieutenant d'Aétius, qui commandait un corps de Huns.

438. Publication du Code Théodosien, le premier corps de lois qu'ait eu l'empire romain, avec la Confirmation de l'autorité souveraine.

439. Genséric s'empare de Carthage en pleine paix, la livre au pillage et y fixe sa résidence.

Théodoric repousse de devant Toulouse Litorius, chef des Huns qu'Aétius avait retenus au service de l'empire ; Litorius, fait prisonnier, est mis à mort. — Théodoric fait la paix avec les Romains, qui laissent aux Visigoths la Novempopulanie ou 3e Aquitaine.

440. Les Vandales, débarqués en Sicile, assiègent Palerme. Les empereurs d'Orient et d'Occident se réunissent contre eux. — Théodose II envoie une flotte de 1100 vaisseaux. Genséric la retient par des négociations habiles dans les parages de la Sicile, jusqu'à ce que les Perses envahissent l'empire d'Orient. — Il conclut une paix avantageuse avec Théodose que menaçait Attila.

Avènement du pape saint Léon le Grand.

441. Attila impose à Théodose une paix honteuse.

442. Attila et Bléda ravagent la Thrace et l'Illyrie. 444. Attila tue son frère Bléda.

Mort de saint Cyrille, évêque d'Alexandrie, célèbre par sa longue rivalité avec Jean, patriarche d'Antioche. On lui reproche aussi d'avoir laisse 136 CHRONOLOGIE. TABLES. Ap. J.-C. massacrer, en 415, par le peuple d'Alexandrie, la telle et sage Hypatia, qui enseignait publique- ment la philosophie. 445. Clodion s'empare de Tournai, de Cambrai, et s'avance jusqu'à la Somme. Décret de Valentinien III où la primauté de l'Eglise de Rome est reconnue dans le sens le plus étendu. Déjà les canons 3, 4 et 5 du concile de Sardique avaient ordonné que dans toutes les causes qui concernaient des évêques il y aurait appel de la sentence synodale à la décision de l'évêque de Rome. L'empereur des Song fait corriger le calendrier chinois. 446. Les Bretons, attaqués par les Pietés et les Scots, implorent inutilement le secours d'Aétius. Ils choisissent pour roi Vortigern, qui appelle les Angles et les Saxons. 447. Attila recommence la guerre contre l'empe- reur d'Orient et s'avance jusqu'aux Thermo- pyles. 448. Théodose II demande la paix à Attila, qui lui impose un tribut de 2100 livres d'or. Mort de Clodion. — Mérovée lui succède. 449. Les Angles et les Saxons abordent en Bretagne sous la conduite d'Hengist et d'Horsa. — Ils bat- tent les Pietés et les Scots près de Stamfort, et reçoivent pour récompense l'île de Thanet. Théodose II forme le projet de faire assassiner Attila. — Ambassade envoyée à Attila, dont fai- sait partie le GrecPriscus, dont le récit est un des plus précieux monuments de l'état de l'empire et des barbares au milieu du v e siècle. — Attila dé- couvre le complot, mais n'en tire pas vengeance. — Concile connu sous le nom de brigandage d'Éphèse. Il approuve l'hérésiarque Eutychèse, qui prétendait qu'il n'y avait qu'une nature en Jésus- Christ, la nature divine, par laquelle avait été ab- sorbée la nature humaine. 450. Hengist et Horsa reçoivent des renforts. — Ils font la paix avec les Calédoniens et se tournent contre les Bretons. Mort de Théodose II. — Sa sœur Pulchérie épouse Marcien et le fait reconnaître empereur d'Orient. Attila, détourné de C. P. par la fermeté de Mar- cien, tourne ses armes contre l'empire d'Occi- dent. 451 . Attila passe le Rhin, ravage la Gaule et s'avance jusqu'à Orléans, qui est délivré par Aétius. Il est vaincu dans sa retraite, aux Champs catalauni- ques, près de Méry-sur-Seine, par les armées réunies d'Aétius, de Théodoric I er , roi des Visi- goths et de Mérovée, roi des Francs Saliens. — Mort^ de Théodoric I er . Son fils Thorismond lui succède. — Les fils de Théodoric avaient eu pour maître de grammaire et d'éloquence le rhéteur gaulois Avitus. 5 e concile général de Chalcédoine, où confor- mément à la lettre du pape Léon le Grand , l'héré- sie d'Eutychès est condamnée. Le 9 e canon de ce concile offre la première trace d'une loi positive, statuant qu'un prêtre ne pouvait, sans commettre un sacrilège, sortir du clergé après s'être voué par l'ordination au service de l'Église. 452. Attila ravage le nord de l'Italie. — Destruction d'Aquilée. — Fondation de Venise. — Fermeté du pape saint Léon. — Attila se retire. 453. Mort d'Attila. Ellac, l'aîné de ses fils, lui suc- cède. — Ardaric, roi des Gépides, se soulève. Une grande bataille est livrée en Pannonie. — Mort d'Ellac. — Destruction de l'empire des Huns. Thorismond, roi des Visigoths, est assassiné par son père, qui lui succède sous le nom de Théodoric II. Ap. J.-C. 454. Aétius est tué par Valentinien III. — Son suc- cesseur Egidius exerce dans la Gaule une autorité indépendante. Les Gépides et les Ostrogoths forment des États indépendants. 455. Valentinien III est tué par le sénateur Maxime qu'il avait outragé. — Maxime s'empare de la pourpre et force Eudoxie, veuve de Valentinien III, à l'épouser. — Eudoxie appelle Genséric pour ven- ger la mort de Valentinien III. — Prise et pillage de Rome par les Vandales. — Mort de Maxime. — Le roi des Visigoths, Théodoric II, fait empereur le rhéteur xVvitus, son ancien précepteur, que Maxime lui avait envoyé pour implorer son se- cours. Fondation du royaume de Kent par Hengist. Kenterbury fut la capitale. 456. Théodoric II s'empare de la plus grande partie de l'Espagne, du consentement d'Avitus. — 11 fait mourir Richiaire, roi des Suèves. Avitus nomme général de ses armées Ricimer, issu de la famille royale des Suèves. — Ricimer, hat la flotte de Genséric. — Il fait déposer Avitus et lui donne pour successeur Majorien. Avitus a eu pour gendre et pour panégyriste le poëte gau- lois Sidoine Apollinaire. 457. Mort de Marcien, empereur d'Orient. Léon I"', Thrace de naissance, lui succède. Mort d'Avitus à Brioude. Théodoric II, roi des Visigoths, s'empare de Mérida, en Espagne. 458. Mort de Mérovée, roi des Francs Saliens. — Avènement de son fils Childéric. Majorien défait la flotte des Vandales sur les côtes de la Campanie. 459,j Défaite de Théodoric II, devant Arles, par le comte yEgidius. Le roi des Visigoths renouvelle alors le traité de paix avec Majorien. 460. Childéric est exilé par les Francs, à cause de ses débauches. Il se retire en Thuringe. iEgidius gouverne les Francs Saliens pendant son exil. Majorien se prépare à attaquer les Vandales en Afrique. Sa flotte est brûlée dans le port de Car- thagène. — Genséric demande la paix. 461. Majorien est déposé et mis à mort par ordre de Ricimer, qui élève à sa place Sévère. Avènement du pape Hilaire I er . Théodoric, fils de Théodemir, l'un des 3 chefs des Ostrogoths établis en Pannonie, est envoyé à Cônstantmople, comme otage, à l'âge de 8 ans. 462. Genséric dévaste de nouveau les côtes de l'Italie. La ville de Narbonne est livrée à Théodoric II par le comte Agrippinus. 463. Le comte ^Egidius, maître de la milice ro- maine dans les Gaules, remporte une grande vic- toire sur Théodoric II, près d'Orléans. 464. Les Vandales sont chassés de la Sicile par le comte Marcellus. Grande victoire des Goths sur les Allemans ou . Suèves du haut Danube. Le comte ./Egidius périt empoisonné. Son fils Syagrius lui succède. — Il exerce dans la Gaule romaine, une autorité indépendante. — Rappel de Childéric, roi des Francs Saliens. 465. Mort de l'empereur Sévère. L'Occident reste 2 ans sans empereur. 466. Naissance de Clovis, fils de Childéric et de Basine, fille du roi de Thuringe. Euric s'empare de Pampelune. Théodoric II meurt assassiné par son frère Euric, qui lui succède. 467. Anthémius est proclamé empereur par Ricimer. 468. Basiliscus, beau-frère de Léon I e1 ', se laisse battre par Genséric. — Il est appelé à Constanti- nople et exilé. MOYEN AGE 137 Ap.J.-G. Avènement du pape Simplice I er . Mort du roi des Bourguignons., Gondioc. Ses 4 fils Gondebaud, Godégisèle, Chilpéric et Gon- demar se partagent ses États. 471. 1" révolte de Ricimer contre Anthémius. 472. 2 e révolte de Ricimer. Il s'empare de Rome, dépose Anthémius, qu'il fait bientôt mourir et lui donne pour successeur le sénateur Olybrius, qui meurt après un règne de 7 mois. Mort de Ricimer. Sidoine Apollinaire est nommé évêque de Cler- mont. Euric, roi des Visigoths, soumet les peuples de la l re Aquitaine et plusieurs autres provinces envi- ronnantes. 473. Glycérius se fait proclamer empereur à Ba- venne". Euric pousse ses conquêtes jusqu'au Rhône et jusqu'à la Loire. 474. Glycérius est vaincu par Julius Népos, qui lui succède. Mort de Léon I er , empereur d'Orient. Son petit- fils, Léon II, lui succède, sous la tutelle de son père Zenon. — Léon II meurt après un règne de 10 mois. Zenon, son père, lui succède. Euric attaque l'Auvergne. Belle défense de Clermontpar Ecdicius, fils de l'empereur Avi tus, que soutenaient les Bourguignons. 477. Basiliscus dispute l'empire d'Orient à Zenon, qui se retire en Isaurie. Julius Népos, par l'entremise de S. Épiphane de Pavie, fait la paix avec Euric, auquel il aban- donne l'Auvergne. Julius Népos est chassé de Ravenne par Oreste, successeur de Ricimer, qui proclame son fils Ro- mulus Augustulus. Théodoric succède à son père Théodemir dans le gouvernement du peuple des Goths. — Un in- cendie détruit, àConstantinople, le Jupiter Olym- pien de Phidias et une célèbre Vénus du statuaire. Praxitèle. 476. Zenon retourne à Constantinople et fait mourir Basiliscus. Les mercenaires barbares au service de l'em- pire d'Occident, se révoltent, sur le refus du pa- trice Oreste de leur livrer le tiers des terres de l'Italie. Odoacre, peut-être de la nation des Hé- rules, se met à leur tète, renverse Oreste, qui est mis à mort, dépose Augustule, prend le titre de roi d'Italie et rixe sa résidence à Ravenne. — Fin de l'empire romain d'Occident. — Odoacre cède la Sicile aux Vandales, renvoie les ornements impé- riaux à l'empereur Zenon et demande le titre de patrice. 477. Mort de Genséric. — Son fils Hunériç lui suc- cède. — Il persécute les catholiques. Euric, roi des Visigoths, s'empare de toute l'Espagne, à l'exception de la Galice, où les Suèves se maintiennent encore pendant un siècle. 478. Les Ostrogoths, opposés à Zenon, poussent leurs ravages jusqu'à Thessalonique. 479. Kao-Ti ou Siao-Tao-Ching, qui a assassiné les deux derniers princes de la dynastie Song, fonde en Chine la 9 e dynastie, celle de Tsi, qui dure peu de temps. 480. Euric s'empare d'Arles, de Marseille et de toute la Provence, qui lui est cédée par Odoacre. Naissance de saint Benoît, à Nursia, dans la Sabine, près de Spolète., Le nom de Scots ou Écossais l'emporte généra- lement vers le temps du roi Kennet II. 481. Mort de Childéric à Tournai. — Avènement de Clovis. Théodoric réunit sous sa domination toutes les tribus des Ostrogoths. Ap.J.-C. 483. Félix II, pape. L'empereur Zenon fait venir Théodoric à C. P., le nomme capitaine de ses gardes et le désigne consul pour l'année suivante, en reconnaissance de l'avoir délivré de l'usurpateur Basiliscus. 484. Alaric II succède à Euric roi des Visigoths. 486. Victoire de Soissons remportée par Clovis sur Syagrius. — Soumission de toutes les provinces occupées par les Romains en Gaule. 487. Théodoric conclut avec Zenon un traité am- bigu et se prépare à conquérir l'Italie sur Odoacre. 488. Théodoric accueille les Rugiens chassés par Odoacre, enlève en passant Sirmium aux Gé- pides et entre en Italie. Mort de Sidoine Apollinaire. 489. Odoacre est vaincu aux batailles de Vérone et d'Aquilée. 490. Odoacre reprend l'avantage. — Théodoric se retire à Pavie. Alaric II, roi des Visigoths, envoie des secours à ce prince. — Odoacre, vaincu dans un 3 e combat, se retire à Ravenne, où il est as- siégé. 491. Victoire de Clovis sur les Tongres, auxquels il impose un tribut. Gondebaut, devenu roi de presque tous les pays occupés par les Bourguignons, après avoir fait périr ses deux frères, Chilpéric et Gondemar, em- brasse l'arianisme. Son peuple suit son exemple. Mort de Zenon, empereur d'Orient. — Anastase épouse sa veuve et lui succède. Fondation du royaume de Sussex par Ma. 492. Gélase I er , pape. 493. Clovis épouse Clotilde, nièce de Gondebaud, roi des Bourguignons. Capitulation de Ravenne, après un siège de 3 ans. — Odoacre est assassiné dans un festin. — Ses troupes sont massacrées dans toute l'Italie. Formation du royaume des Ostrogoths, qui com- prendra l'Italie, la Sicile, la Dalmatie, le Nori- que, la Pannonie et les deux Rhéties. 496. Clovis bat les Allemands à Tolbiac et se fait chrétien. — Il reçoit, le jour de Noël, le baptême des mains de saint Rémi, évêque de Reims : 3000 de ses compagnons se font catholiques avec lui . Anastase II, pape. 497. Conséquences de la conversion de Clovis. — Soumission volontaire de la confédération des Ar- moriques. — Les habitants de l'est et du midi de la Gaule, opprimés par les Bourguignons et les Visigoths ariens, attendent' leur délivrance des Francs catholiques. — Lettre du pape Anastase à Clovis. — Une sœur de Clovis, Audéflède, épouse Théodoric, roi des Ostrogoths. — Rédaction ou révision de la loi salique, présentée à l'assemblée générale des Francs. Thrasimond, roi des Vandales, suspend la per- sécution contre les catholiques. 498. Symmaque pape. — L'empereur Anastase con- firme à Théodoric le titre de roi d'Italie, la dignité de patrice et lui restitue les couronnes et les ob- jets précieux ayant appartenu aux empereurs d'Occident et qu Odoacre avait renvoyés à Con- stantinople. 499. Les Bulgares ravagent la Thrace. — Anastase les éloigne par des présents, — Cassiodore, âge d'environ 30 ans, est créé préfet du Prétoire d'Italie. 500. Théodoric vient à Rome pour la premièrefois. 11 y fait son entrée avec une pompe presque égale à celle des anciens triomphes. Il rend ensuite un élit composé de 154 articles, pour servir aux ju- gements des affaires communes aux Romanis et aux Goths. C'est le premier exemple d'une collée- Ap. J.-C.


tion de lois postérieure à la destruction de l'empire romain.

Clovis, à l'instigation de Clotilde, dont le roi des Bourguignons avait tué le père, Chilpéric, déclare la guerre à Gondebaud. — Après cette guerre, terminée la même année par le traité d'Avignon, Gondebaud fait périr son 3e frère, Godégisèle, qui avait pris parti pour Clovis.

VIe siècle après Jésus-Christ.

Accroissement du royaume des Francs. — Chute de la monarchie des Ostrogoths d'Italie. — Invasion des Lombards. — État florissant de l'empire d'Orient sous Justinien.

502. Cabadès, roi des Perses, déclare la guerre à Anastase et s'empare d'Amida en Mésopotamie.

La loi des Bourguignons, appelée aussi loi Gomoette, du nom de Gondebaud, son auteur, est publiée à l'assemblée d'Arnbérieux. Sigismond, fils de Gondebaud, en publia une édition plus complète en 517. De tous les codes barbares, c'est celui qui contient le plus de lois romaines.

503. Cabadès ravage la Mésopotamie jusqu'aux confins de la Syrie.

504. Théodoric, désireux d'empêcher la guerre entre Alaric II et Clovis, ménage aux deux rois une entrevue près d'Amboisc dans une île de la Loire. — Saint. Césairc, évèque d'Arles, est exilé à Bordeaux par Alaric.

505. Fin de la guerre des Perses. — Loi d'Anastase d'après laquelle il était défendu « de recevoir personne à aucune charge pu office, à moins qu'il n'ait juré sur les saints Évangiles qu'il est chrétien et orthodoxe. »

506. Alaric II fait publier dans ses États la loi des Visigoths, rédigée par deux jurisconsultes, l'un Goth, l'autre Romain, chargés de fondre ensemble les usages nationaux et le code théodosien. On appelle ce travail le Bréviaire ou l'Abrégé d'Anianus, parce qu'il est signé par le chancelier du roi, qui portait ce nom.

507. Clovis triomphe des Visigoths à Vouglé,prèsde Poitiers, tue le roi Alaric II, et s'empare de tout le pays compris entre la Loire et les Pyrénées, h l'exception de la Septimanie (Languedoc) et de la Provence. — Gésalic, fils naturel d'Alaric II, est élu roi des Visigoths, mais a à combattre Théodoric, roi des Ostrogoths, qui veut faire reconnaître son petit-fils Amalaric. — Anastase fait faire la longue muraille qui porte son nom pour défendre les environs de Constantinople contre les incursions des barbares.

508. Clovis s'empare de Toulouse et pille les trésors ci' Alaric II. — Théodoric, roi des Ostrogoths, après avoir essayé de faire attaquer les Francs par les Hérules et les Thuringiens, envoie son général Ibbas contre Clovis, dont le fils Thierry est forcé de lever le siège d'Arles après avoir perdu 30 000 soldats.

Anastase fait ravager les côtes de l'Italie et envoie les ornements impériaux à Clovis, qui fixe sa résidence à Paris.

510. Clovis étend encore ses possessions en faisant assassiner les autres rois francs. — Il force à le reconnaître pour roi les Bretons qui, à partir de cette époque, n'eurent plus que des comtes au lieu de rois.

Théodoric règne sur l'Italie, la Provence, le Languedoc et l'Espagne jusqu'à la majorité d'Amalaric, son petit-fils. — Consulat de Boèce.

511. Concile d'Orléans convoqué par Clovis. — Le droit d'asile y est assuré aux églises. — Mort de ce prince. — La monarchie des Francs est partagée entre ses quatre fils : Childebert, Clodomir,


Ap. J.-C.


Clotaire et Thierry. Ils résident à Paris, à Orléans, à Soissons et à Metz.

Gésalic est défait et tué par les Ostrogoths. — Théodoric rétablit à Arles le siège de la préfecture des Gaules. 512. Anastase élève au siège patriarcal d'Antioche le plus ardent ennemi de la foi catholique, Sévère, qui pendant six ans sera la terreur de l'Église d'Orient.

514. Anastase protège les partisans d'Eutychès. — Sédition à Constantinople dans laquelle périssent 10000 hommes. — Rivalité de Vitalien et d'Anastase, qui se réconcilie bientôt avec lui

Hormisdas Ier, pape.

515. Thierry envoie son fils Théodebert contre les Danois qui étaient venus par la Meuse fondre sur les Gaules. — Théodebert défait ces barbares et tue leur roi Clochilaïc.

516. Fondation du royaume deWessex par Cerdic.

517. Mort de Gondebaud, roi des Bourguignons. — Son fils Sigismond lui succède.

Les Gètes ravagent l'Illyrie, la Macédoine, la Thessalie et l'Epire.

518. Mort de l'empereur d'Orient Anastase. — Justin Ier, de Thrace, lui succède. Il était zélé catholique.

520. Célèbre victoire de Badon-Hill remportée par Arthur, prince de Caerléon, sur les Saxons.

Les Lombards expulsent les Hérules du Rugiland, où les avait établis Odoacre.

521. Les peuples de la Colchide adoptent le christianisme.

522. Fondation pieuse de la reine Clotilde à Paris, en faveur de Saint-Germain-l'Auxerrois.

523. Mort de Thrasamond, roi des Vandales. — Hildéric, son neveu, lui succède. Il se montre favorable aux catholiques. — Les trois fils de Clotilde, Childebert, Clodomir et Clotaire, attaquent Sigismond, roi des Bourguignons, qui est vaincu et livré à Clodomir ; celui-ci le fait jeter dans un puits avec sa femme et ses enfants.

Jean Ier, pape.

L'empereur Justin exile les manichéens.

524. Clodomir, uni à Thierry, poursuit la guerre en Bourgogne contre Gondemar, frère de Sigismond. Il est tué à Véseronce. — Clotilde se charge de l'éducation de ses trois fils.

Hermanfried règne sur toute la Thuringe après la mort de ses deux frères Bertaire et Baderic. — Il refuse de livrer à Thierry le territoire qu'il lui avait promis pour prix de son secours.

L'empereur Justin persécute les ariens.

Théodoric mécontent sévit contre les catholiques d'Italie. Peu après, il fait mourir Boèce et Symmaque sur des accusations fausses d'intelligence avec l'empereur Justin. On leur prêtait aussi le dessein de rétablir la république.

525. Justin, empereur d'Orient, s'associe son neveu Justinien.

526. Cabadès, roi des Perses, recommence la guerre en Orient. — Justin envoie contre lui son général Bélisaire, qui pénètre jusqu'au cœur de la Perse.

Fondation du royaume d'Essex par Erkinv/en.

Mort de Théodoric le Grand, roi des Ostrogoths. Amalaric, son petit-fils, né d'Alaric U, est reconnu pour roi par les Visigoths. — Un autre petit-fils, Athalaric, âgé de 11 ans, règne en Italie sous la tutelle de sa mère Amalasonthe et de Cassiodore.

Félix III, pape.

Tremblement de terre à. Antioche (mai) ; les secousses se renouvellent un an entier.

527. Mort de Justin Ier . — Son neveu Justinien lui succède. — Les Lombards passent le Danube et s'établissent en Pannonie, du consentement de Justinien, qui les soutient contre les Gépides. Ap. J.-C.

528. Un nouveau tremblement de terre qui dure une heure achève de détruire Antioche (voy. 526).

Victoire de Bélisaire sur les Perses.

Saint Benoît de Nursia, le restaurateur de la vie monastique en Occident, fonde le célèbre monastère du mont Cassin.

Thierry, de concert avec Clotaire, son frère, envahit le royaume de Thuringe, mais craignant ensuite que Clotaire ne veuille partager la conquête de la Thuringe avec lui, il tente inutilement de le faire assassiner.

Childebert et Clotaire égorgent les fils de Clodomir, Théodoalde et Gonthaire, et se partagent son royaume, dont ne reçoit rien Thierry, leur frêne aîné, qui n'est pas né, comme eux, de Clotilde. — Clodoalde, 3° fils de Clodomir, échappé à ce massacre, est honoré par l'Eglise sous le nom de saint Cloud.

529. Publication du code de Justinien, rédigé par 10 légistes sous la direction de Tribonien.

L'école néo-platonicienne d'Athènes est fermée.

530. Deux moines apportent des Indes ou de la Chine des œufs de vers à soie qu'ils font éclore en Europe.

Hildéric, roi des Vandales, est renversé du trône par Gélimer, qui persécute les catholiques.

Childebert tente de s'emparer de l'Auvergne pendant que Thierry est occupé en Thuringe.

531. Thierry ayant achevé de subjuguer le royaume de Thuringe fait précipiter Hermanfried du haut des murailles de Tolbiac.

Childebert envahit la Septimanie et passe les Pyrénées pour soustraire sa sœur, Clotilde, aux mauvais traitements de son époux hérétique, Amalaric. — Les Goths massacrent leur roi à Barcelone, et rendent la fille de Clovis.

Theudis, que Théodoric avait fait gouverneur d'Espagne et tuteur d'Amalaric, est reconnu roi des Visigoths.

Mort du roi de Perse Cabadès, qui a pour successeur Chosroès.

532. Conjuration de la famille d'Anastase en faveur d'Hypatius, son neveu, contre Justinien. Rivalité des factions des Verts et -des Bleus à Constantinople. — Sédition Nika, qui coûte la vie à 30 000 personnes. — Théodora et Bélisaire sauvent Justinien par leur courage.

Thierry reprend Clermont que Childebert lui avait enlevé en Auvergne.

533. Thierry fait alliance avec Childebert pour se prémunir contre le ressentiment de Clotaire qu'il avait voulu assassiner, mais se brouille bientôt après avec lui.

Théodebert, fils et successeur de Thierry, entreprend une expédition contre les Visigoths et recouvre sur eux le Rouergue, le Gévaudan, le Vêlai et l'Albigeois, qu'ils avaient envahis.

Justinien fait sommer Gélimer de remettre en liberté Hildéric. Sur son refus, il lui déclare la guerre après avoir conclu la paix avec les Perses, auxquels il consent à payer un tribut.

Publication des Pandectes ou Digeste et des Institutes de Justinien.

Jean II, pape.

534. Athalaric, roi des Ostrogoths, meurt épuisé par la débauche. — Sa mère Amalasonthe épouse son cousin Théodat, qu'elle méprise, mais qu'elle espère dominer.

Conquête définitive de la Bourgogne par Childebert et Clotaire sur Gondemar.

Bélisaire débarque en Afrique, remporte une victoire sur Ammatas, frère de Gélimer à Tricaméron, s'empare de Carthage, et défait, dans une 2e bataille, Zano, qui avait amené à Gélimer des troupes de Sardaigne.

2e édition du Code de Justinien, auquel sont

Ap. J.-C.

ajoutées les lois postérieures au 1er. C'est cette révision qui a seule subsisté, et que nous avons aujourd'hui entre les mains.

Fl. Théod. Paulinus Junior, dernier consul d'Occident.

535. Gélimer poursuivi jusque dans les montagnes de la Mauritanie se rend à Bélisaire et orne à Constantinople le triomphe de son vainqueur. — Fin de la domination des Vandales en Afrique. Cette province est réunie à l'empire d'Orient. Théodat fait mourir Amalasonthe et fournit ainsi un prétexte à Justinien pour lui déclarer la guerre. Les rois francs s'unissent à Justinien contre les Ostrogoths.

Agapit, pape.

536. Bélisaire passe d'Afrique en Sicile et s'empare de Palerme. — Il débarque en Italie et prend Naples et Rhégium. — Les Ostrogoths déposent Théodat et élèvent Vitigès sur le pavois. — Vitigès détache les Francs de l'alliance de Justinien en leur cédant la Provence, mais Bélisaire s'empare de Rome et de presque toute l'Italie.

Sylvère Ier, pape.

537. Vitigès assiège Rome, défendue par Bélisaire. — Dédicace solennelle de la nouvelle église de Sainte-Sophie, à Constantinople. C'est le chef-d'œuvre de l'art byzantin.

Vigile Ier, pape.

538. Vitigès est forcé de lever le siège de Rome. — ; Il se retire à Ravenne et engage Chosroès, roi de Perse, à recommencer la guerre contre Justinien.

Les ruonophysites, qui ne reconnaissent en Jésus-Christ qu'une seule nature, commencent à être appelés en Égypte Jacobites, du nom de Jacques Zanzale, dit Baradée, qui se qualifiait parmi eux d'évêque universel.

539. Théodebert, fils de Thierry, roi d'Austrasie, s'avance rapidement, en Italie, jusqu'à Gênes. Il bat successivement les Grecs et les Goths, malgré l'alliance qu'il avait faite avec ces deux peuples, mais est forcé par la famine et la peste à se retirer.

Justinien confirme l'abandon de la Provence, fait aux Francs par Vitigès. — Siège de Ravenne par Bélisaire.

Cassiodore, auquel Vitigès avait conservé le titre de secrétaire, se retire dans son château de Vivier, près de Squillaci, capitale de l'Àbruzze et sa patrie. Il le convertit en un monastère, auquel il assura tous ses biens, et s'y fit moine, il y avait rassemblé une riche bibliothèque, des maîtres habiles dans les différentes sciences, et oh sait qu'une des principales occupations des moines fut de faire des copies des ouvrages des anciens.

540. Capitulation de Ravenne. — Vitigès se rend prisonnier et est envoyé à Constantinople, où il devient patrice et consul.

Justinien, jaloux de Bélisaire, le rappelle et l'envoie défendre les frontières de l'Orient contre les Perses.

Udibald est élu roi par les Goths, du Pô.

541. Udibald est tué dans un festin. — Élection et mort d'Éraric. — Totila lui succède ; il profite de l'absence de Bélisaire pour rétablir les affaires des Goths en Italie.

Succès de Chosroès en Orient. Il prend et détruit Antioche. — Justinien demande la paix et paye un nouveau tribut.

Fl. Basiiius Junior, consul en Orient. C'est le dernier particulier qui ait été consul.

542. Bélisaire oblige Chosroès à repasser l'Euphrate.

Les Bavarois passent sous la domination des Francs. — Childebert et Clotaire se réunissent pour attaquer les Visigoths d'Espagne. Après Ap. J.-C.


avoir pris Pampelune, Calahorra et quelques autres villes, ils assiègent Saragosse, puis se retirent, après avoir perdu une partie de leur armée, emportant avec eux les reliques de saint Vincent, en l’honneur duquel ils font construire, l'année suivante, à Paris, l'Église de saint Vincent.

Totila bat une armée romaine sur les bords du Pô et s'empare de Florence.

543. Totila s'empare de la Campanie et de la Pouille. — Il assiège et prend Naples.

Mort de saint Benoit de Nursia.

544. Totila se dispose à mettre le siège devant Rome. — Justinien envoie contre lui Bélisaire.

Chosroès est forcé de lever le siège d'Edesse.

545. Totila s'empare de Tibur et massacre les habitants.

546. Il prend Rome sous les yeux de Bélisaire, renverse le tiers de ses murs et brûle le Capitole.

Bucelin, général de Théodebert, pénètre en Italie.

547. Les Grecs battent les Goths en Lucanie. — Bélisaire se rend maître de Tarente, de Spolète et reprend Rome, dont il relève les murailles. — Totila vient l'y assiéger. Il est forcé à la retraite par Bélisaire.

Bucelin passe en Sicile, où il fait de grands progrès. — Totila demande la paix à Théodebert.

Les Angles, conduits par Idda et ses douze fils, débarquent à Flamborough, et, malgré la glorieuse résisance du Breton Urien, s'emparent de tout le pays situé entre l'Humber et le Forth.

548. Mort de Théodebert, roi d'Austrasie, qui se disposait à aller assiéger Constantinople, pour se venger de Justinien, qui avait pris le titre de Francisque. — son fils Théodebalde lui succède.

Totila reprend l'avantage sur les Grecs, qu'il défait dans plusieurs combats. Bélisaire est rappelé à Constantinople.

549. Totila se rend maître de Rome pour la deuxième fois.

Théodégisil, roi des Visigotbs, est assassiné dans un festin, un an après avoir succédé à Theudismont, assassiné dans son palais de Barcelone.

Agila, qui lui succède, persécute les catholiques.

550. Le Slave Leck s'établit entre l'Oder et la Vistule, et fonde les villes de Gnezne et de Poznan (Posen). Ses descendants gouverneront le pays durant 300 ans, avec le titre de ducs.

Les Tchèques chassent les Marcomans du pays des anciens Boïens, et prennent le nom de Bohémiens. — Fondation de Prague.

551. Totila équipe une flotte de 300 navires, ravage Corcyre, et fait la conquête de la Sicile, de la Corse et de la Sardaigne. Toute l'Italie se soumet aux Goths après la défaite des Grecs, commandés par Germanus.

Justinien propose inutilement à Théodebalde, roi d'Austrasie, de s'allier avec lui contre Totila.

Expédition des comtes Bucelin et Lheutaris en Italie. Elle est sans résultat.

Le roi des Suèves, Cariaric, renonce à l'arianisme et se fait catholique.

552. Narsès est envoyé par Justinien contre Totila. — Il bat les Goths sur mer, leur enlève la Sicile et débarque en Italie. — Défaite et mort de Totila à la journée de Tagines. — Teias lui succède.

553. Teias est vaincu et tué par Narsès, dans une grande bataille livrée au pied du Vésuve. — Fin de la domination des Ostrogoths en Italie. — Cette contrée est gouvernée par des exarques qui résident à Ravenne. — Aligern, frère de Teias,

Ap.J.-C.

continue à se défendre pendant une année dans la ville de Cumes, et ne cède qu'après avoir vu la moitié des remparts tomber dans un gouffre.

6e concile œcuménique, tenu à Constantinople.

554. Narsès s'empare de Vérone et de Brescia, où les Goths s'étaient maintenus. — Les débris de cette nation quittent l'Italie, où se joignent à Bucelin et à Lheutaris, les lieutenants de Théodebalde, roi d'Austrasie, qui s'avancent jusqu'à Otrante. Bucelin est vaincu par Narsès, près de Capoue. Leutharis meurt de la peste.

Athanagild, roi des Visigoths, établit sa résidence à Tolède, sur le Tage , qui devient la capitale du royaume.

La Colchide dont une partie de la population est chrétienne, est pendant 8 ans le théâtre de la guerre entre les Perses et les Grecs.

555. Avènement du pape Pelage Ier.

Mort de Théodebalde. Ses États passent à son grand-oncle, Clotaire Ier.

Défaite de Clotaire Ier, par les Saxons.

556. Traité entre les Grecs et les Perses, au sujet de la Lazyque.

Chramme, fils naturel de Clotaire, révolté contre son père, est soutenu par Childebert, qui lui fournit des secours. Vers ce temps , Childebert et Clotaire publient une rédaction de la loi salique.

558. Childebert meurt sans laisser d'héritiers. — Clotaire Ier réunit toute la monarchie des Francs et établit sa résidence à Paris.

Justinien engage les Avares à s'établir dans la Dacie, pour les opposer aux Gépides et aux Lombards.

559. Des Bulgares et des Slaves entrent en Thrace, sont vaincus par Bélisaire, et reçoivent une somme pour s'éloigner.

Mort d'Idda. Division de son royaume en deux parties : royaume de Bernicie et royaume de Deïre.

560. Chramme se retire auprès de Conobre, comte de Bretagne. Il est vaincu par Clotaire et brûlé avec sa femme et ses enfants.

Jean III, pape.

561. Mort de Clotaire. La monarchie des Francs est partagée entre ses fils : Carîbert obtient le royaume d'Aquitaine et règne à Paris ; Gontran, le royaume de Bourgogne, capitale Châlons-sur-Saône ; Chilpéric, la Neustrie, capitale Soissons ; Sigebert, l'Austrasie, capitale Metz.

562. Mort de Cassiodore.

Victoire de Sigebert sur les Avares. Chilpéric envahit ses États et prend Reims.

564. Sigebert bat Chilpéric et reprend les places que ce prince lui avait enlevées.

565. Mort de Bélisaire, en disgrâce depuis 5 ans. — Mort de Justinien, sans enfants. Son neveu, Justin II lui succède. L'historien du règne de Justinien est Procope, secrétaire de Bélisaire.

Les Suèves, gouvernés par Théodemir, embrassent la religion catholique.

566. Sigebert épouse Brunehaut, fille d'Athanagild, roi des Visigoths.

Justin le Jeune transporte aux empereurs le nom et la dignité de consul.

Le royaume des Gépides est détruit par les Lombards et les Avares réunis. — Les Avares s'établissent en Pannonie. — Alboin, chef des Lombards, alors veuf de Clothswinde, fille de Clotaire Ier, épouse Rosamonde, fille de Cunimond, roi des Gépides, tué dans le combat.

567. Mort de Caribert, roi d'Aquitaine. Ses trois frères se partagent son royaume. Ce partage, accompli sans aucun souci des convenances géographiques, fut la cause principale de la guerre Ap.J.-C.


qui éclata bientôt après entre les trois rois. — Paris fut laissé indivis entre les trois frères, qui s'interdirent, par un serment prêté sur les reli- ques, le droit d'y pénétrer seuls. Chilpéric épouse Galsuinthe, sœur de Brune- haut. Disgrâce et mort de Narsès, gouverneur de l'Italie grecque depuis 14 ans. Il meurt, à Rome, avant d'avoir pu s'embarquer pour Constanti- nople. 668. Sigebert est battu et fait prisonnier par les Avares, dont le chef lui rend bientôt après la liberté. Mort de Galsuinthe. Chilpéric épouse Frédé- gonde. Longin, successeur de Narsès, s'établit à Ra- venne. Il prend le titre d'exarque. Il supprime les consulaires , les correcteurs , les présidents et les légats, qui, sous ces différents noms, gouver- naient les provinces et les grandes villes, établit en leur place des ducs, pour le commandement des troupes et l'administration des finances, et nomme d'autres magistrats pour rendre sous eux la justice. Les Lombards, sous la conduite d'Alboin, pé- nètrent en Italie. Ils occupent presque toute la . Vénétie. Mort d'Athanagilde , roi des Visigoths. Les Vi- sigotlis de la Gaule et ceux d'Espagne se divisent sur l'élection de son successeur. Le gouverneur de Septimanie, élu par les premiers, fixe sa rési- dence à Narbonne; il s'associe son frère, Léovi- gild, qui gouvernera l'Espagne. 569. Prise de Milan par Alboin. Siège de Pavie. L'Egypte se partage en deux camps religieux, les catholiques et les jacobites, ayant chacun leur patriarche. Ce schisme durera plusieurs siècles. 570- Les Perses s'emparent de Dara et ravagent toute la Syrie. Naissance de Mahomet. Guerre entre Gontran et Sigebert, au sujet d'Arles. 572. Invasion des Lombards en Provence. Ils sont repoussés par Mummolus, général de Gontran. Prise de Pavie par les Lombards. Alboin y éta- blit sa résidence. Ses principaux compagnons reçoivent chacun une ' portion de la terre con- quise, prennent le titre de ducs et forment ainsi une aristocratie militaire. Fondation du royaume d'Est-Anglie par Offa. Léovigilde, par la mort de son frère, devient seul roi des Visigoths de Gaule et d'Espagne. 573. Alboin est assassiné à l'instigation de sa femme Rosamonde, fille du roi des Gépides. Les ducs lombards et les autres chefs de la nation s'assemblent à Pavie et déclarent roi l'un d'eux, nommé Cleph, en lui présentant une pique. Sigebert arme contre Chilpéric, à la sollicita- tion de Brunehaut , sa femme , pour venger la mort de Galsuinthe, sœur de cette princesse. Théodebert, 2 e fils de Chilpéric, s'empare de plusieurs villes de la Neustrie, met à contribu- tion la Touraine, le Poitou, le Limousin, le Querci, ravage l'Aquitaine, et pille les monas- tères de ces contrées. Les Avares pénètrent en Germanie et dévastent la Thuringe. Saint Grégoire est nommé évêque de Tours; c'est le premier chroniqueur des Francs chrétiens. 574. Chilpéric et Sigebert, sous la médiation de Gontran, se réconcilient. 575. 2 e guerre entre Chilpéric et Sigebert. Ce dernier s'empare de presque tout le royaume de son frère, qu'il assiège dans Tournai. — Sigebert est assassiné par ordre de Frédégonde. — Son fils, Childebert II, alors âgé de 5 ans, est pro- Ap.J.-C. clamé roi d'Austrasie. — Gogon, 1 er maire du palais. 576. Brunehaut, prisonnière à Rouen, épouse Mè- rovée, fils de Chilpéric. — Ce prince fait tonsurer son fils. Mérovée est assassiné par ordre de Frédégonde. — Brunehaut retourne en Austrasie. Le patrice Mummolus défait complètement les Lombards, qui faisaient de fréquentes invasions dans le royaume de Bourgogne. Après Cleph, roi des Lombards, mort assassiné, les Lombards sont gouvernés, pendant 10 ans, par 36 ducs. Justinien, général de Justin II, défait Chosroès et poursuit ce prince jusque dans ses Etats. 577. Chilpéric, à l'instigation de Frédégonde, fait déposer, dans un concile à Paris, l'archevêque de Rouen Prétextât, qui avait béni le mariage de Mérovée avec Brunehaut. Grégoire, évêque de Tours, essaye en vain de s'opposer aux desseins de Chilpéric. — Gontran, qui n'a pas de fils, adopte par la lance son neveu Childebert, qui cependant s'unira à Chilpéric pour dépouiller Gontran. 578. Mort de Justin II. — Son gendre, Tibère II, est déclaré empereur. Pelage II , pape . 579. Chosroès, roi des Perses, meurt après un règne de 47 ans. — Son fils, Hormisdas III, lui suc- cède. — Il continue, sans succès, la guerre contre l'empereur d'Orient. 580. Léovigilde, roi des Visigoths, apaise une ré- volte des Cantabres, défait les Vascons et bâtit Vittoria pour les tenir en respect. — Il fait épouser à son fils Hermenegilde Ingonde, fille de Sigebert d'Austrasie, qui convertit son mari au catholicisme. — Persécution dirigée par Léo- vigilde, arien, contre les catholiques. 581. Le général Maurice, vainqueur des Perses, est proclamé César. Chilpéric s'allie, contre Gontran, avec Childe- bert, dont le lieutenant s'empare de Marseille. 582. Mort de Tibère II. Maurice lui succède. Gontran Boson, en Austrasie, le patrice Mum- molus, en Bourgogne, et le duc Didier, en Neus- trie, conspirent pour proclamer roi Gondovald, fils naturel de Clotaire, qui était alors à Constan- tinople. Gontran Boson va le chercher et l'amène à Marseille. Ce prince reste dans une île adja- cente à la Provence jusqu'à la mort de Chilpéric. Une guerre, qui durera 2 ans, s'engage entre Léovigild, roi des Visigoths, et son fils, Herme- negilde, qui, pour échapper aux persécutions religieuses, fait cause commune avec des re- belles. 583. Chilpéric, battu à Melun par Gontran, fait la paix avec ce prince. 584. Chilpéric II est assassiné à Chelles. — Clo- taire II, son fils, âgé de 4 mois, lui succède sous la tutelle de Frédégonde, qui fait alliance avec Gontran,»roi de Bourgogne, contre Brunehaut et Childebert II, roi d'Austrasie. Autharis, fils de Cleph, est élu roi des Lom- bards. — Fin du gouvernement des 36 ducs. Fond, du roy. de Mercie par Crida. — Herme- negilde, fils de Léovigilde, roi des Visigoths, est trahi et pris ; il subit le martyre à Tarragone ; sa femme a le même sort. 585. Léovigilde fait la conquête du royaume des Suèves, alors gouvernés par Andica. Tous les peu- ples germains établis en Espagne sont soumis au même prince. Concile de Mâcon qui enjoint, sous peine d'ex- communication, de payer la dîme ecclésiastique. Ap. J.-C.

586. Mort de Léovigild, roi des Visigoths. — Son fils Récarède lui succède.

Gondovald, fils naturel de Clotaire Ier, tente de renverser Clotaire II ; mais Gontran et Childebert ayant réuni leurs forces, le défont et le mettent à mort.

Frédégonde fait assassiner Prétextat, évêque de Rouen, aux pieds des autels.

587. Victoire signalée d'Autharis sur les Grecs.

Récarède adopte ouvertement la religion catholique. Son exemple est suivi par la nation des Visigoths.

Gontran, Childebert et Brunehaut concluent, de concert avec les seigneurs, à Andelot, le célèbre traité qui, après avoir assuré au roi d'Austrasie la succession du roi de Bourgogne, laissait aux Leudes la possession des bénéfices qu'ils avaient reçus de la libéralité des rois précédents jusqu'à la mort du roi Clotaire Ier, et y rétablissait ceux qui en avaient été privés, sauf infraction aux conditions établies.

588. Le patriarche de Constantinople, Jean le Jeûneur, prend le titre de patriarche œcuménique, malgré les plaintes du pape.

589. Autharis bat l'armée de Childebert II qui s'était joint aux Grecs pour l'attaquer.

Les Visigoths s'emparent de Carcassonne et restent maîtres de toute la Septimanie (Languedoc) jusqu'à l'invasion des Sarrasins.

Révolte de Bahram contre Hormisdas III.

590. Mort d'Autharis à Pavie.

Hormisdas III est emprisonné par Bahram. Son fils Chosroès II s'enfuit auprès de l'empereur Maurice.

Grégoire le Grand, pape.

Ethelfrid réunit les pays de Bernicie et de Deïre et fonde le royaume de Northumbrie, capitale, York.

591. Théodelinde, fille d'un roi de Bavière et veuve d'Autharis, épouse Agilulf, duc de Turin, qui est proclamé roi des Lombards.

L'empereur Maurice rétablit Chosroès II sur le trône de Perse. — Mort de Bahram.

592. Expédition de Gontran contre Waroc, duc de Bretagne.

Saint Colomban, moine irlandais, fonde le monastère de Luxeuil.

593. Mort de Gontran, roi de Bourgogne. — Childebert II, roi d'Austrasie, hérite de son royaume. Il tente de s'emparer des États de Clotaire, mais ses troupes sont battues à Droissy, dans le Soissonnais.

Les Avares pénètrent jusque sous les murs de Constantinople. — Ils sont vaincus par Priscus, général de Maurice, chassés de la Thrace et refoulés au delà du Danube.

Agilulf, roi des Lombards, vient assiéger Rome, mais se retire bientôt après, soit qu'il y ait été forcé par la résistance des Romains, soit qu'il ait cédé aux prières de Grégoire le Grand.

594. Victoire de Childebert II sur les Varnes, peuple de la Germanie.

596. Mort de Childebert II. Ses États sont partagés entre ses 2 fils : Thierry II règne sur la Bourgogne, Théodebert II sur l'Austrasie.

Victoire de Clotaire II à Leucofao sur les Austrasiens, dirigés par Brunehaut.

597. Saint Augustin, envoyé par le pape saint Grégoire le Grand, prêche la foi dans le pays de Kent, alors gouverné par saint Ethelbert. Ce prince, qui avait épousé une femme chrétienne, Berthe, fille de Caribert, roi des Francs, se convertit.

Mort de Frédégonde.

Ap. J.-C.

Influence croissante de Brunehaut. — Elle règne sous le nom de ses 2 petits-fils.

598. Les grands d'Austrasie, jaloux du crédit de Brunehaut, engagent Théodebert II à l'exiler.

599. Brunehaut se retire à la cour de Thierry II, roi de Bourgogne.

Saint Grégoire le Grand réforme l'office de l'Église romaine.

L'école de chant, dit grégorien, fondée par lui, a subsisté pendant des siècles.

600. Clotaire II, roi de Neustrie, est vaincu près de Dormeuil par les troupes réunies de Théodebert II et de Thierry II.

Le khan des Avares fait égorger 12 000 prisonniers grecs que l'empereur Maurice refusait de racheter.

VIIe siècle après Jésus-Christ.

Décadence de l'empire d'Orient à partir d'Héraclius. — Commencement de la puissance des maires du Palais en France. — Naissance du mahométisme. — Propagation du catholicisme dans la Bretagne et dans la Germanie.

601. Le khan des Avares ravage la Dalmatie.

Mort de Récarède, roi des Visigoths. Il avait rendu héréditaire, mais en les renfermant dans des limites précises, les pouvoirs de ducs, de comtes, de gouverneurs de places fortes. Il a pour successeur son fils Liuva II.

602. Maurice s'étant obstiné à vouloir que l'armée séjournât au delà du Danube, pour la faire vivre aux dépens de l'ennemi, elle se révolte et proclame le centurion Phocas qui marche sur C. P., s'en empare et fait massacrer Maurice avec toute sa famille.

Agilulf, roi des Lombards, cédant aux conseils de sa femme catholique Théodelinde, et du pape Grégoire le Grand, renonce à l'arianisme.

603. Liuva II, roi des Visigoths, est détrôné par Viteric qui essaye de rétablir l'arianisme.

Chosroès II déclare la guerre à Phocas sous prétexte de venger la mort de Maurice, son bienfaiteur. Cette guerre durera 18 ans et sera heureuse pour les Perses.

604. Chosroès II défait l'armée de Phocas et ravage les provinces d'Orient.

Sabinien, pape.

605. Narsès, général de Phocas, accusé d'intelligences avec Chosroès II, est attiré à C. P. et brûlé vif.

Brunehaut excite en vain à la guerre les leudes de Bourgogne contre l'Austrasie. Son favori, le maire du palais de Bourgogne, Protadius, est égorgé dans la tente même de Thierry.

606. Conspiration contre Phocas. — Elle est dénoncée par Anastase.

Boniface III, pape.

607. Phocas donne sa fille à Priscus et lui confie le commandement de l'armée. — Nouvelles victoires de Chosroès.

608. Priscus engage Héraclius, fils du gouverneur d'Afrique, à se révolter contre Phocas. — Chosroès ravage la Mésopotamie et la Syrie.

Les Visigoths, les Lombards, les Neustriens, auxquels se joint le roi d'Austrasie, Théodebert, se liguent contre Thierry, roi de Bourgogne, auprès duquel s'est retirée Brunehaut, qui gouverne en son nom. — Thierry et Brunehaut font lapider saint Didier, évèque de Vienne, qui leur reproche leurs crimes.

609. Démêlés de saint Colomban avec Thierry II et Brunehaut. Il est chassé de son monastère de Luxeuil.

610. Les Perses dévastent la Cappadoce, l'Arménie, MOYEN AGE. 143 Ap. J.-C. la Galatie, la Paphlagonie, et s'avancent jusqu'à Chalcédoine. Phocas est renversé par Héraclius, qui le fait mourir dans les supplices. — Avènement de la dynastie Héraclienne. Saint Colomban se retire chez Clotaire, puis chez Théodebert II, roi d'Austrasie. Il prêche le chistianisme aux peuplades qui habitaient autour du lac de Genève et commence ainsi la tâche de conversion que devaient continuer les moines ir- landais et plus tard les moines anglo-saxons en Germanie. Mahomet, âgé de 40 ans, se déclare prophète et commence à prêcher à la Mecque. 611. Guerre entre Thierry II, roi de Bourgogne, et Théodebert II, roi d'Austrasie. 612. Théodebert II est vaincu aux batailles de Toul et de Tolbiac, fait prisonnier et mis à mort par ordre de Brunehaut. Thierry II réunit les royau- mes de Bourgogne et d'Austrasie. Saint Colomban, craignant la vengeance de Thierry vainqueur, passe en Italie où il est ac- cueilli par Agilulf, roi des Lombards, qui l'emploie à convertir les ariens et où il fonde le mona- stère de Bobbio. Sisebut, roi des Visigoths. 613. Thierry II meurt au milieu des préparatifs d'une guerre contre Clotaire II. Brunehaut cherche à conserver la Bourgogne et l'Austrasie à ses arrière-petits-fils, mais Clo- taire gagne les grands d'Austrasie, et bientôt la trahison de Warnachaire et la défection des Bourguignons livrent cette reine au fils de Fré- dégonde. — Elle est torturée pendant 3 jours et expire dans les plus affreux supplices. — Clo- taire II réunit toute la monarchie des Francs. — La charge de maire du palais est déclarée ina- movible. 614. Héraclius demande la paix à Chosroès et ne peut l'obtenir. — Les Perses s'emparent de Césa- rée et de Damas. Deusdedit, pape. 615. Les Perses s'emparent de Jérusalem et empor- tent le bois de la vraie croix. Ils pénètrent en Egypte, prennent Alexandrie et menacent Car- tilage. Adaloald, fils d'Agilulph et de Théodelinde, succède à son père, sous la tutelle de sa mère. Concile de Paris. Les évêques, au nombre de 79, proclament solennellement la liberté des élections ecclésiastiques, et décrètent qu'à la mort d'un évêque, celui qui devait être ordonné à sa place par le métropolitain et les comprovin- ciaux serait élu gratuitement par le clergé et par le peuple. Dans la même assemblée, on décida l'abolition générale des impôts directs inventés •par Brunehaut et que les juges ou comtes se- raient toujours pris entre les propriétaires du pays même où s'exerçait la juridiction. Cette der- nière mesure fit faire" un pas immense à l'aristo- cratie. 617. Héraclius demande de nouveau la paix à Chos- roès sans recevoir de réponse favorable. Boniface V, pape. Clotaire exempte les Lombards du tribut de 12000 sols qu'ils payaient chaque année au fisc de Bourgogne, et conclut une alliance avec eux. 618. Les Avares, alliés des Perses, pillent les envi- rons de C. P. 619. Les Perses s'avancent de nouveau jusqu'à Chalcédoine. Révolte de l'exarque de Ravenne, Eleuthère, contre Héraclius. 620. Héraclius achète la paix des Avares et les prend à sa solde. 621. Avènement de Suintila au trône des Visigoths. Ap. J.-C. — Il bat les Vascons qui avaient envahi la Tarra- gonaise. 622. Clotaire II donne l'Austrasie à son fils Dago- bert qui s'y rend avec Pépin dit le Vieux ou de Landen et saint Arnoul, évêque de Metz, dont les familles, unies par des mariages, formeront la maison d'Héristal. Après la mort de son oncle Abou-Taleb, chef politique ^et religieux de la Mecque, Mahomet, condamné à mort par le nouveau chérif Abou- Sophian, se retire à Yatreb, ville rivale de la Mecque, au N.E., qui prendra le nom de Médine (Médinath-al-Nabi, la ville du Prophète); cette fuite- ou Hégire devient l'ère des mahométans. Héraclius débarque une armée sur les côtes de la Cilicie et défait les Perses à Issus. Il se rend de C. P. à Trébizonde, pénètre jusqu'au cœur de la Perse, et venge la profanation du saint sé- pulcre par la ruine d'Urmia, patrie de Zoroastre. 623. Héraclius s'avance en Médie et pénètre jusqu'à Ispahan. — Prise de Salban (Sarvah) . Suintila expulse les Grecs de l'Espagne. 624. L'armée grecque franchit les montagnes des Curdes, passe le Tigre et s'avance jusque sous les murs d'Amida. Mahomet remporte sur les Koreischites la vic- toire de Beder. 625. Mahomet est vaincu à la journée d'Ohud. Honorius I er , pape. Ariwald, gendre d'Agilulph, s'empare du trône des Lombards sur Adaloald. 626. Constantinople attaquée de nouveau par les Perses et les Avares réunis est défendue par le patrice Bonosus. Victoire d'Héraclius. Les Antes ou Slaves de la mer Noire se révol- tent contre les Avares et s'établissent, avec la permission d'Héraclius, dans l'Hlyrie. Développement de l'hérésie des monothélites qui ne veulent reconnaître qu'une seule volonté dans le fils de Dieu fait homme; elle est favorisée par le patriarche de Constantinople Sergius, par Cyrus, évêque de Phasis en Colchide, et par l'empereur. 627. Héraclius défait Chosroès sur les ruines de Ninive, pille les villes de l'Assyrie et s'empare des trésors du roi de Perse. Ed_win, le roi de Northumberland, conseillé par sa femme, fille du roi chrétien de Kent, se fait baptiser par le missionnaire Paulin, qui devient évêque d'York. 628. Révolte de Siroès contre Chosroès son père. Mort de Chosroès. Siroès conclut la paix avec Héraclius. Retour triomphal de ce prince. Il rapporte à Jérusalem le bois de la vraie croix. Mort de Clotaire II, roi des Francs. — Partage de ses États entre ses 2 fils. Dagobert règne sur l'Austrasie, la Neustrie et la Bourgogne. Saint Arnoul et Pépin de Landen sont chargés de la direction des affaires. 629. Mahomet fait la guerre aux Juifs de Khaïbar. 630. Dagobert cède à son frère, Caribert, le Tou- lousain, le Querci, l'Angoumois, le Périgord. — 11 fait reviser les lois des Francs Saliens, des Francs Ripuaires, des Alamans et des Bavarois. 1" rédaction de capitulaires. Mahomet s'empare de la Mecque. L'empereur Héraclius donne le siège patriar- cal d'Alexandrie à l'évêque de Phasis, Cyrus, que le patriarche de Constantinople Sergius, avait rallié au monothélisme. Le. patriarche des jaco- bites ou monophysites d'Egypte quitte Alexan- drie et se retire dans la Thébaïde. 631. Héraclius reçoit à Edem les ambassadeurs do 144 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-c Dagobert et des souverains de l'Inde. Il ne s'oc- cupe plus que de controverses religieuses. Suintila, roi des Visigotbs, est déposé par Si- senand qui lui succède, avec le concours de Da- gobert. Mort de Caribert. Dagobert réunit ses Etats aux siens. Guerre de Dagobert I er contre Samon, roi des Venèdes ou Esclavons. Mahomet se prépare à faire la guerre aux Grecs. 632. Mort de Mahomet à Médine. Sa veuve Ayesha fait proclamer calife son propre père, Aboubekr, à l'exclusion d'Ali, gendre de Mahomet. Commen- cement de la guerre sainte. — Amrou est envoyé en Egypte , Obéidah et Caled en Syrie . une 3 e armée est destinée à agir contre les Perses. Prise de Bostra par Caled. Dagobert établit son fils Sigebert roi d'Aus- trasie, et confie le gouvernement du royaume à l'évêque Cuuibert et au duc Adalgise. 633- Siège de Damas par Caled et Obéidah. — Belle défense de Thomas, gendre d'Héraclius. — Vic- toire des Arabes à Aiznadin. Le 5 e concile de Tolède appuie l'usurpation du roi Sisenand, et transporte de la nation aux évê- ques et aux grands l'élection des rois. Il ordonne aussi que toutes les églises catholiques des Visi- goths se serviront de la même liturgie. Le for- mulaire usité, connu anciennement sous le nom à'Isidorien, parce qu'on le regardait comme l'ou- vrage d'Isidore de Séville, appelé ensuite Office gothique ou Mozambique, mot corrompu de celui de Mixtarabes, nom donné depuis le viii c siècle aux chrétiens vivant au milieu des Arabes. 634. Beprise du siège de Damas. — Prise de cette ville. — Soumission d'Émèse et d'Héliopolis (Baalbeck). — Omar est proclamé calife à Damas, après la mort d'Abouhekr. 636. Guerre de Dagobert contre les Gascons, qui sont vaincus. — Le Breton Judicaël vient lui rendre hommage. Défaite des Grecs à la bataille d'Yermouk (Hié- romax), près du lac de Tibériade. — Siège et prise de Jérusalem. — Conquête d'Alep, d'An- tioche, de Césarée. — Soumission définitive de la Syrie. — Victoire de Cadésie, remportée sur les Perses. — Soumission de l'Assyrie. — Fondation de Bassora, au-dessous du confluent du Tigre et de l'Euphrate, à 14 kilomètres du golfe Persique. Cette ville deviendra le centre du commerce de l'Orient. Rotharis, duc de Brescia, est proclamé roi des Lombards, après avoir épousé la veuve d'Àrhvald. Suintila, fils et successeur de Sisenand, règne sur les Visigoths. 637. Prise de Ctésiphon. — Les trésors du roi de Perse sont pillés par les Arabes. — Fondation de Koufah, sur la rive occidentale de l'Euphrate. 638. Mort de Dagobert 1 er . — Son fils Clovis II, sous la tutelle d'Éga et de sa mère Nanthilde, lui succède dans les royaumes de Bourgogne et de Neustrie. Sigebert II, sous la tutelle de Pépin le Vieux, règne sur l'Austrasie. — Commencement des rois fainéants. Amrou pénètre en Egypte. Il est soutenu par les Cophtes ou Jacobites. Un concile de Constantinople confirme YEcthèse de l'empereur Héraclius, rédigée par le patriarche Sergius; elle admet deux natures en Jésus-Christ, mais défend de dire qu'il y ait aussi deux volontés ou deux opérations. 639." Amrou s'empare de Memphis et assiège Alexan- drie. Mort de Pépin de Landen, maire d'Austrasie. Son fils Grimoald lui succède Ap. J.-G. 640. Continuation du siège d'Alexandrie. Prise de cette ville. Incendie des débris de la bibliothèque. — Héraclius publie l'ecthèse pour faire triompher le monothélisme. Séverin, pape. Il meurt la même année. Jean IV lui succède. Mort d'Éga, maire de la Neustrie et de la Bour- gogne. — Erchinoald lui succède. 641. Tentative inutile des Grecs pour reprendre Alexandrie. Toute l'Egypte se soumet aux Arabes. — Rétablissement du célèbre canal de Kolzouni (Clyma). — Amrou pénètre en Afrique jusqu'au pays de Barca et s'empare de Tripoli. — Mort d'Héraclius. Constantin III, son fils, lui succède. Il meurt la même année et est remplacé par son fils Héracléonas. Rotharis, roi des Lombards, fait la conquête de toutes les places qui restaient aux' Grecs de- puis les Alpes cottiennes jusqu'à Lune en Toscane. Chindaswinthe est élu roi des Visigoths. Il s'associera son fils Réceswinth, en 649. 642. Chindaswinthe, roi des Visigoths. Déposition d'Héracléonas. Constant II lui suc- cède. Les Arabes remportent sur les Perses la victoire de Néhavend (victoire des victoires). La Susiane, la Médie, le Khorasan, la Mésopotamie, l'Armé- nie orientale se soumettent aux Arabes. Théodore, pape. Il est le premier pape qui ait été qualifié de souverain pontife. Flaochat est élu maire de Bourgogne. Mort de la reine Nanthilde, mère de Clovis II. 643. Diète de Pavie, où Rotharis publie le code Lombard. 644. Omar périt assassiné , dans la mosquée de Médine, par un esclave perse. Othman lui suc- cède. 645. Reprise d'Alexandrie par Manuel, général de Constant II. Il est chassé par Amrou qui fait de nouvelles conquêtes en Afrique. 647. Abdallah et Saïd achèvent la soumission du Khorasan. 648. Moaviah, gouverneur de Syrie, fait la conquête de la moitié de l'île de Chypre. Le patriarche de Constantinople obtient de l'empereur Constant II, le Type qui devait mettre un terme aux luttes religieuses, mais qui ne fu£ qu'un prétexte de persécution contre les ortho- doxes qui combattaient l'hérésie. 649. Martin I er , pape. Dans le concile de Latran, il condamne toutes les hérésies, surtout celle des monothélites avec YEcthèse d'Héraclius et le Type de Constant II. 650. Mort de Sigebert II, roi d'Austrasie. Grimoald, maire du palais, relègue dans un monastère d'outre-mer l'héritier légitime et proclame roi son propre fils, mais il est bientôt renversé et Clovis II réunit les 3 royaumes, dont Erchinoald administre les 3 mairies. 651. Prise de Rhodes par Moaviah, qui fait briser le fameux colosse de bronze. — l re descente des Sarrasins en Sicile. 652. Par la mort d'Yesdegerd III, retiré à la fron- tière de la Chine, les Arabes deviennent maîtres de tout l'empire des Sassanides. Mort de Rotharis, roi des Lombards. Son fils Rodoald, qui lui succède, est assassiné la même année. Il aura pour successeur Aribert, fils de Gondoald, lequel était frère de Théodelinde. Ari- bert était catholique. 653. Les Jacobites ou Monophysites, protégés par les Arabes, deviennent maîtres de toutes les églises de l'Egypte. L'empereur Constant II, pour se venger du pape Martin I er , qui a condamné ses erreurs, le MOYEN AGE. 145 Ap. J.-C. fait conduire à Constantinople , où il mourra par suite des mauvais traitements qu'il aura à subir. Mort de Chindaswinthe, qui a réformé le code visigothique , auquel sont soumis indistincte- ment les sujets germains et romains. Son fils Réceswinthe, associé à la royauté depuis 649, s'engage pour lui et pour ses successeurs à ne lever d'impôts que du consentement de la nation ; le roi ne possède plus que le pouvoir exécutif, sous le contrôle des conciles nationaux, tenus à Tolède. 654. Eugène I er , pape. 656. Le calife Othman périt assassiné dans une sédition à Médine. Ali, cousin et gendre du pro- phète, lui succède , malgré l'opposition d'Ayescha, fille d'Aboubekr. Ayescha arme contre Ali Zobéïr et Telha, qui sont défaits et tués, près de Bas- sora, à la journée du Chameau. Moaviah et Amrou se rangent aussi parmi les ennemis d'Ali. Mort de Clovis II. Erchinoald laisse la royauté indivise entre les 3 fils de ce prince, GlotairellI, Childéric II et Thierry III, et gouverne l'État de concert avec la reine-mère Bathilde. 657. Vitalien, pape. 658- 1 er siège de G. P. par les Arabes. 659. L'Austrasie se sépare de la Neustrie. — Chil- déric II, sous la tutelle de Wulfoald, la gou- verne. Ébroïn succède à Erchinoald en Neustrie. Le roi de Mercie, marié à une fille du roi de Eent, se fait chrétien. 660. Continuation de la guerre civile chez les Arabes. — Ali périt assassiné. — Son fils Hassan est proclamé calife à Koufah. Il marche contre Moaviah. Mais, abandonné par ses troupes, il abdique et se retire à Médine. — Moaviah reste seul calife. Il fonde la dynastie des Ommiades qui réside à Damas. 661. Pertharit et Godebert, tous deux fils d'Aribert, se partagent les États de leur père, mais se brouillent bientôt après. — Godebert appelle Gri- moald, duc de Bénevent, qui l'assassine et force Pertharit à se réfugier chez les Avares. Le roi de Sussex , vaincu par le roi de Mercie, est obligé de se faire baptiser. 662. Grimoald est proclamé roi des Lombards. Mort d'Amrou, gouverneur de l'Egypte. 663. Pertharit vient se mettre entre les mains de Grimoald, qui le traite avec magnificence; mais, l'année suivante, devenu suspect, il se retire en France. Victoire de Grimoald sur les troupes de l'em- pereur Constantin II, à Formies. 664. La reine Bathilde se retire à l'abbaye de Chelles. 665. Pertharit revient en Italie, à la tête des troupes de Clotaire III, mais est complètement défait à Asti. 668. Constant, empereur d'Orient, est assassiné en Sicile, après avoir pillé Rome, la Sicile, etc. Constantin IV lui succède. 669. Les Sarrasins s'emparent de la Corse et de la Sardaigne, et pillent Syracuse. 670. Mort de Clçtaire III, roi de Bourgogne et de Neustrie. — Ébroïn fait proclamer son 2 e frère Thierry III, au préjudice de Childéric II, et tra- vaille à abattre l'aristocratie en Neustrie. 11 nomme , pour gouverner les provinces , des hommes qui n'y avaient aucune possession, con- trairement à l'article du concile de Paris (614), qui était si favorable au développement de l'aris- tocratie. — Révolte des grands. — Ébroïn et Thierry III sont enfermés dans un couvent, le l 01 àLuxeuil, le 2 e à Saint-Denis. — Childéric II prend pour ministre saint Léger, évêque d'Autun. Ap. J.-C. Le musulman Oucba ou Akbé fonde, à quelque distance de Carthage, la ville de Kaïroan, dans une position très-avantageuse pour le commerce. 671. Yésid, fils de Moaviah, reçoit l'ordre d'assiéger C. P. Il passe l'hiver avec sa flotte à Smyrne et à Cyzique. Pertharit, après la mort de Grimoald, recouvre le trône de Lombardie. 672. Les Arabes font la conquête de la Cilicie et de la Lycie. — 2 e siège de C. P. Le feu grégeois, récemment inventé par un Syrien, détruit un grand nombre de vaisseaux arabes. "Wamba succède à Réceswinthe, roi des Visi- goths. C'est le premier roi sacré par l'archevêque de Tolède. Adéodat, pape. 673. Les Arabes sont forcés de lever le siège de C. P. — Leur flotte est brûlée dans le port de Cyzique par le feu grégeois. Childéric III traite avec hauteur les grands de la Neustrie et fait enfermer saint Léger à Luxeuil, mais périt assassiné. — Ébroïn sort de son cou- vent et se réconcilie avec saint Léger, dont le parti replace sur le trône Thierry III. — En Aus- trasie, les hommes libres rappellent de l'Irlande Dagobert II, fils de Sigebert II. Guerre de "Wamba , roi des Visigoths, contre le duc Paul, qui s'était fait élire roi à Narbonne. Le duc Paul est forcé de se soumettre. 674. Ébroïn se brouille de nouveau avec saint Léger et se retire en Austrasie, où il forme, avec l'appui de Dagobert II, une armée populaire. — Il triomphe des grands et se rend maître de Thierry III, qu'il reconnaît. 675. Les Arabes tentent un débarquement en Es- pagne. Leur flotte est vaincue et détruite par Wamba. 676. Les généraux de l'empereur Constantin IV et les Maronites ou Mardaïtes obtiennent des succès sur les Arabes. Donus, pape. 677. Mort d'Ayescha, veuve de Mahomet. 678. Ébroïn persécute le parti des grands en Neus- trie et en Bourgogne. Il fait périr saint Léger, comme coupable de régicide envers Childéric II. — Dagobert II est vaincu et massacré par les grands d'Austrasie, qui reconnaissent pour chefs Martin, fils de saint Chlodulfe, et Pépin d'Hé- ristal, fils d'Anségise et de la fille de Pépin l'an- cien. Après avoir inutilement assiégé C. P., pendant 7 années consécutives, le calife Moaviah conclut une trêve de 30 ans avec l'empereur d'Orient et s'engage à lui payer tribut. Agathon, pape. 679. Constantin Pogonat abandonne les 2 Mésies aux Bulgares, qui donnent leur nom au pays et seront, pendant plusieurs siècles, la terreur de Constantinople. 680. Mort de Moaviah. La dignité de calife, élective jusqu'alors, devient héréditaire dans la famille des Ommiades. — Avènement d'Yésid, fils de Moaviah. — Soulèvement d'Hossein , fils d'Ali. Il est vaincu et tué près de Koufah. — Révolte des villes saintes, Médine et la Mecque; la Mecque sera possédée pendant 12 ans par Abdallah, fils de Zo- béir; révolte de l'Egypte et de la Perse. Wamba, roi des Visigoths, est forcé, par la per- fidie d'Ervige et de l'archevêque de Tolède, de se retirer dans un monastère. — Ervige lui succède. 7 e concile œcuménique ou 3 e de C. P. Ce Con- cile, tenu de novembre 680 à septembre S81, condamne les dogmes des Monothélites auxquels renoncent alors une partie des Grecs de l'Egypte, 10 Ap. J.-C.


qui n'a plus qu'une secte d'hérétiques, celle des Jacobites.

L'Eglise romaine est affranchie par l'empereur du tribut qu'elle devait à l'ordination de chaque pape, mais l'empereur se réserve le droit de confirmer les papes élus.

Akbé fait adopter le mahométisme aux Maures d'Afrique.

Bataille de Loixi, où les grands, secourus par les Austrasiens, sont défaits par Ébroïn.

681. Mort d'Ébroïn, assassiné par un ennemi. — Warato lui succède.

682. Léon II, pape.

683. Abdallah, fils de Zobéir, est proclamé calife en Arabie. — Prise et pillage de Médine par les troupes d'Yésid. — Siège de la Mecque. — Mort d'Yésid. — Son fils Moaviah II est proclamé calife à Damas. Il abdique par scrupule religieux.

684. Abdallah, reconnu calife en Arabie, en Égyple et en Perse, donne l'ordre d'exterminer tous les Ommiades. — Les Ommiades s'enfuient à Damas et proclament Merwan, le plus distingué de la famille.

Benoît II, pape.

686. Merwan s'empare de l'Egypte sur Abdérame, lieutenant dAbdallah. — Soulèvement des habitants de Koufah en faveur de la famille d'Ali. — Leur chef, Soliman , est vaincu par Merwan. — Mort du calife Merwan. — Son fils Abdal-Mélik lui succède. — Jean IV, pape.

686. Conon, pape.

Berthaire, successeur de Warato, ruine le parti populaire qu'il dirige. Cunibert, fils de Pertharit, roi des Lombards, lui succède.

687. Défaite du parti populaire à Testry, par Pépin, les Austrasiens et les grands. Pépin règne sur les 3 royaumes deNeustrie, d'Austrasie et de Bourgogne sous le nom de Thierry III.

L'Irlandais S. Kilian baptise le duc austrasien Gezbert. Il périt assassiné bientôt après. Sergius Ier, pape.

688. Zobéir passe en Afrique par ordre du calife Abdal-Mélik. Il reprend aux Grecs la ville de Kairoan et menace Carthage. Mais il est bientôt vaincu et tué par les troupes de Justinien II. Abdal-Mélik invite à une conférence Amrou qui aspire au califat, et le tue de sa main.

689. Les Grecs envahissent la Syrie. Abdal-Mélik, obligé de partager ses forces pour agir contre Abdallah en Arabie, et contra Mosab, fils d'Adallah dans l'Irak, est réduit à payer tribut à Justinien II, qui de son côté s'engage à réprimer les incursions dés Maronites sur les terres du calife.

Pépin d'Héristal bat Ratbod, chef des Frisons, et le rend tributaire.

Un roi de Wessex va recevoir à Rome le baptême des mains du pape Sergius.

690. Willibrod est envoyé par Pépin en Frise pour y prêcher l'Évangile. Ordonné depuis évêque par le pape Sergius, il établit son siège àUtrecht.

Justinien II rompt la paix avec les Sarrasins. Il est vaincu par Abdal-Mélik et forcé de lui céder l'Arménie. Défaite de Mosab. Sa tête est portée à Abdal-Mélik qui s'empare de Koufah et de tout l'Irak.

Cunibert, roi des Lombards, dépouillé par Alachis, duc de Trente et de Brescia, le bat sur les bords de l'Adda et recouvre son royaume.

691. Abdal-Mélik, vainqueur en Orient, envoie son général Hégiash contre Abdallah. Le calife est assiégé dans la Mecque.

Mort de Thierry III. Pépin d'Héristal continue de régner sous le nom de Clovis III, fils de Thierry.


Ap. J.-C.

692. Prise de la Mecque. Mort d'Abdallah. Toute l'Arabie se soumet à Abdal-Mélik.

693. Hégiash est nommé gouverneur de l'Irak et du Khorassan.

695. Abdal-Mélik fait frapper la lre monnaie arabique avec cette légende : Dieu est le Seigneur. Les Arabes avaient employé jusqu'alors la monnaie des Grecs et celle des Perses.

Mort de Clovis III. Pépin d'Héristal continue de régner sous le nom de Childebert III, frère de Clovis, auquel il donne pour maire du Palais, en Neustrie, Grimoald, son fils.

Justinien II excite par sa cruauté la haine générale. Il est détrôné par le patrice Léonce qui lui succède.

696. Sisebut, roi des Visigoths, bat une flotte arabe.

697. Hassan, gouverneur d'Egypte, fait la conquête de presque tout le Nord de l'Afrique. Les Grecs ne conservaient plus qu'Hippone, quand le patrice Jean, envoyé de Constantinople, reprend Carthage.

Paul-Luc- Anafesto, premier doge de Venise.

698. Prise et destruction de Carthage par les Arabes. L'armée grecque, craignant la sévérité de l'empereur Léonce, proclame Absimare, général de la cavalerie, qui se rend à C. P. et relègue Léonce dans un couvent. Il règne sous le nom de Tibire III.

700. Mort de Cunibert, roi des Lombards. Son fils, Luitbert, lui succède sous la tutelle d'Ansprand.

VIIIe siècle après Jésus-Christ.

La dynastie des Abbassides remplace celle des Ommiades. État florissant de l'empire des Arabes. — Haroun-al-Raschid. — Commencement du califat de Cordoue. — Chute des Mérovingiens. —Pépin le Bref et Charlemagne. — Commencement de la puissance temporelle des papes. — Réveil des études en Occident.

701-Egiza, roi des Visigoths, meurt après un règne de 13 ans. Son fils Witiza lui succède.

Jean VI, pape.

702. Justinien II, menacé de la mort, s'enfuit chez Terbilis, Khan des Bulgares, qui lui donne des troupes.

704. Mort d'Hégiash, gouverneur de l'Irak.

705. Justinien II surprend Constantinople avec l'aide des Bulgares. Il fait exécuter Tibère et ses principaux partisans.

Le calife Abdal-Mélik meurt à Damas. Son fils Walid lui succède.

Jean VII, pape.

706. Hassan, gouverneur d'Egypte et d'Afrique, est vaincu par Cahina, reine des Maures.

707. Catibah, gouverneur du Khorasan, passe le fleuve Gihon et s'empare du Kharisme et de la Transoxiane.

Prise de Samarcande. D'autres armées arabes pénètrent dans le bassin de l'Indus, et, sur les affluents de l'E., dans le Moultan et le Lahore.

Musa-ben-Nosséir soumet le N. de l'Afrique et s'empare de Tanger sur les Visigoths. Les Maures embrassent l'islamisme.

708. Justinien II fait la guerre aux Bulgares. Il est vaincu par Terbilis.

Constantin, pape.

709. Justinien II fait massacrer les habitants de la Chersonèse Taurique qui avaient voulu la livrer à Tibère au temps de son exil.

710. Un parti puissant expulse Witiza, roi des Visigoths, et place sur le trône Rodrigue, fils du duc Théodefred, à qui Witiza avait fait crever les yeux. Les fils de Witiza, Eba et Sisebut, leur oncle Oppas, archevêque de Tolède et le comte Julien Ap. J.-C.


gouverneur de Ceuta, sur la côte d'Afrique, conspirent contre le nouveau roi et appellent Musa émir d'Afrique.

711. Tarik, lieutenant de Musa, débarque en Espagne et s'empare de Calpé qui reçoit le nom de Gibraltar.

Bataille de Xérès. Défaite et mort de Rodrigue, dernier roi des Visigoths. Tarik et Musa parcourent toute l'Espagne. Fin de la monarchie des Visigoths. Les montagnes des Asturies servent de refuge à tous ceux qui ne veulent pas accepter la domination musulmane.

Justinien II est décapité par ordre de son général Bardanes qui lui succède. Fin de la dynastie des Héraclides.

Mort de Ghildebert III. Son fils, Dagobert III, lui succède.

712. Liutprand, fils d'Ansprand, roi des Lombards.

713. L'empereur d'Orient, Philippique Bardanes, est renversé par son secrétaire Anthémius qui règne sous le nom d'Anastase II.

Prise de Tolède par les Arabes après un long siège.

714. Mort de Pépin d'Héristal, duc et prince des Francs. Sa veuve, Plectrude, essaye de gouverner comme tutrice de son petit-fils Théodoald, fils de Grimoald, assassiné quelque temps auparavant, et fait enfermer à Cologne Charles Martel, fils de Pépin d'Héristal et d'Alpaïde.

Prise d'Antioche de Pisidie par les Sarrasins.

715. Musa passe les Pyrénées et s'avance jusqu'à Carcassonne. Rappelé par le calife Walid, il laisse le gouvernement de l'Espagne à son fils Abdélasis. Les chrétiens acceptent la domination musulmane, conservant, moyennant un tribut, leurs biens et le libre exercice de leur culte. Sages règlements publiés par Abdélasis. Mort du calife Walid. Son frère Soliman lui succède. Disgrâce de Musa.

Grégoire II, pape. — Un traité du premier doge de Venise avec le roi des Lombards, Liutprand, fixe les limites des deux États.

Les Francs, las du gouvernement de Plectrude, se soulèvent en Neustrie, choisissent Ragenfroy pour maire du palais, s'allient avec Ratbod, duc des Frisons, et délivrent Charles Martel. Mort de Dagobert III. Chilpéric II lui succède, pendant que Charles Martel se faisait proclamer duc d'Austrasie.

716. Une révolte de la flotte force Anastase II à s'enfuir chez les Bulgares. Victoire de Charles Martel à Amblef sur Chilpéric II et Ragenfroy.

717. Le nouvel empereur Théodose abdique. Léon III l'Isaurien, proclamé empereur par les soldats et couronné à C. P., lui succède. Commencement de la dynastie Isaurienne. Soliman, général du calife Soliman, assiège G. P. par terre et par mer pendant 13 mois.

Victoire de Vincy remportée par Charles Martel sur Chilpéric II et Ragenfroy. Il proclame roi un certain Clotaire, issu, à ce qu'on croit, de la race mérovingienne.

718. Le feu grégeois détruit la flotte des Arabes. Les Grecs, soutenus par les Bulgares, les forcent à lever le siège de C. P.

Abdélasis épouse Egilone, veuve du roi Rodrigue. Ses soldats le massacrent et envoient sa tête à Damas. Son père, Musa, en meurt de douleur. Alahor lui succède. Il établit sa résidence à Cordoue.

Pelage est élu roi des Asturies par les chrétiens réfugiés dans les montagnes.

Mort du calife Soliman. Son cousin Omar II lui succède.


Ap.. J.-C.

Charles Martel ravage la Saxe, pénètre jusqu'au Weser et subjugue tout le pays.

719. Alahor s'empare de Narbonne. Vaincu par Pelage, il est rappelé.

Victoire de Charles Martel remportée à Soissons sur Chilpéric II, Ragenfroy et Eudes, duc d'Aquitaine. Mort de Clotaire.

Saint Boniface, moine anglo-saxon, l'apôtre de l'Allemagne, commence en Thuringe la grande œuvre de conversion des peuplades idolâtres de la Germanie.

720. Le calife Omar II est empoisonné par les Ommiades pour avoir voulu réconcilier les partisans d'Omar et d'Ali.

Avènement du calife Yésid II.

Les Sarrasins assiègent Toulouse.

Saint Boniface passe de la Thuringe dans la Frise où il s'associe saint Willibrod, 1 er évêque d'Utrecht.

Charles Martel fait la paix avec Eudes, qui lui remet le roi Chilpéric qui meurt peu de temps après. Thierry IV le remplace dans les 3 royaumes.

721. Eudes, duc d'Aquitaine, défend Toulouse contre les Arabes commandés par Zama, successeur d'Alahor ; Zama est tué et remplacé par Ambiza.

722. Pelage s'empare de Gijon, d'Astorga et de Léon.

Saint Boniface va prêcher la foi dans la Hesse.

724. Mort du calife Yésid II. Son frère, Hescham, lui succède.

725. Ambiza se rend maître de tout le pays, depuis Carcassonne jusqu'à Nîmes. Il est battu par Eudes et meurt cette même année.

Fin du royaume, de Sussex qu'Ina, roi de Wessex, réunit à ses États. Ce même prince va visiter à Rome le pape Grégoire II et fonde dans cette ville le collège des Anglais. Peu après, il se fait moine.

726. L'empereur Léon III défend le culte des images dans tout l'empire. Résistance du patriarche de Constantinople, Germain, qui après 4 ans de lutte renonce à son siège.

Protestation du pape Grégoire IL L'empereur essaye de faire assassiner le pape, mais le peuple de Rome se soulève, tue les assassins et force à se retirer l'exarque de Ravenne qui s'avançait sur Rome.

727. Charles Martel attaque les Saxons.

728. Venise, les villes de la Pentapole, Ravenne, se déclarent pour le pape. Pierre, duc de Rome, est chassé ; le pape commence à exercer dans le duché une autorité temporelle. Liutprand, roi des Lombards, met àprofit ces troubles pour conquérir la plus grande partie de l'exarchat, et cède quelques villes à Grégoire II. Celui-ci, bien qu'ayant failli être victime d'une nouvelle tentative d'assassinat, emploie toute son autorité à apaiser les troubles et à maintenir les peuples dans la fidélité qu'ils doivent à l'empereur de Constantinople.

729. Abdérame est nommé gouverneur d'Espagne. Les Grecs recouvrent la plupart des places que Liutprand leur avait enlevées, puis font alliance avec lui contre le pape qui détourne ce danger par ses prières.

731. Eudes, duc d'Aquitaine, qui avait rompu avec Charles, est battu par ce prince. Abdérame prend les armes contre Munuza, gouverneur de Celtibérie, qui, allié à Eudes d'Aquitaine, voulait se rendre indépendant, et le force à se donner la mort.

Grégoire III, pape. Il défendra avec le même courage que son prédécesseur les. droits de l'Église contre la cour de Constantinople. Il est Ap J.-C.

le dernier pape dont l’élection ait été confirmée par l’exarque, au nom de l’empereur de Constantinople.

732. Les Arabes d’Espagne, commandés par Abdérame, pénètrent en France, prennent Bordeaux, Saintes, Poitiers, et s’avancent jusqu’à Sens. Ils sont vaincus par les troupes réunies de Charles Martel et d’Eudes, duc d’Aquitaine, près de Poitiers. Abdérame périt dans cette bataille.

Saint Boniface reçoit du pape Grégoire III le pallium avec la dignité de métropolitain, l’autorité de légat du saint-siége et la permission d’ériger des évêchés.

733. Abdal-Mélik, successeur d’Abdérame, essaye de pénétrer en France. Il est repoussé.

Charles Martel tue Poppon, duc des Frisons. Léon l’Isaurien, pour se venger de la résistance du pape, s’empare des terres que l’Église de Rome possédait depuis longtemps dans la Sicile et dans la Calabre, et qui furent désormais perdues pour elle.

735. Mort d’Eudes, duc d’Aquitaine. Il laisse le comté de Poitiers à Hatton, et la lre et la 2e Aquitaine à Hunald. Ce dernier fut forcé de rendre hommage à Charles Martel.

737. Mort de Thierry IV. Charles Martel laisse le trône vacant pendant 5 années. Il essaye de comprimer l’esprit d’indépendance des leudes et des évêques de la Bourgogne méridionale et de la Provence qui se montraient favorables aux Sarrasins ; il saccage Avignon et incendie les arènes de Nîmes. Mort de Pelage, 1er roi des Asturies. Son fils Favila lui succède.

738. Charles Martel dompte les Saxons, situés au-dessous du confluent de la Lippe et du Rhin, et les force à payer tribut ainsi que les Frisons.

Fondation des 3 nouveaux évèchés de Saltzbourg, Frisingue et Ratisbonne en Bavière par saint Boniface.

739. Charles Martel achève la réduction de la Provence par la prise de Marseille.

Mort de Favila, 2e roi des Asturies. Son gendre, Alphonse Ier lui succède.

740. Liutprand, roi des Lombards, envahit le duché de Rome pour se venger du pape qui avait appuyé la révolte du duc de Spolète.

741. Grégoire III, pressé par les Lombards et n’attendant aucun secours de Constantinople, envoie à Charles Martel des députés chargés de lui présenter un décret par lequel le Sénat et le peuple de Rome déclaraient qu’ils cessaient d’obéir à l’empereur pour se mettre sous la protection de Charles et qu’ils lui déféraient la dignité de Patrice des Romains, c’est-à-dire de souverain de Rome.

Mort de Charles Martel, de Grégoire III et de Léon l’Isaurien. Carloman et Pépin, fils de Charles Martel, se partagent ses États. Pépin règne sur la Neustrie, la Bourgogne et la Provence ; Carloman sur l’Austrasie, l’Alémanie et la Thuringe. Leur frère, Grippon, n’obtint que quelques petites provinces.

Saint Boniface fonde l’évêché de Burabourg pour la Hesse, de Wurzbourg pour la Franconie, de Eichstadt dans le Palatinat de Bavière.

Constantin V, dit Copronyme, succède à Léon l’Isaurien.

Le pape Zacharie, successeur de Grégoire III, fait la paix avec Liutprand, qui lui fait donation de plusieurs territoires importants.

742. Grippon excite les grands à se soulever contre ses deux frères, ce qui porte, ces derniers à placer sur le trône Childéric III. Ils battent Hunald, duc d’Aquitaine.


Av. J.-C.

Naissance de Charlemagne au château d’Ingelheim, près de Mayence.

Alphonse I, le Catholique, enlève aux Arabes la meilleure partie de la Galice.

743. Yésid, petit-fils d’Hossein et arrière-petit-fils d’Ali, se révolte contre Hescham. Il est vaincu et tué près de Koufah. — Mort du calife Hescham. — Son neveu Walid II lui succède. — Il se fait détester à cause de ses débauches.

Artabasde, beau-frère de Constantin V, favorise à C. P. le culte des images. Il se fait proclamer pendant l’absence de l’empereur, qui combat les Arabes, mais il est bientôt vaincu.

Concile de Leptines, dans le Hainaut, convoqué par Carloman et présidé par saint Boniface. Ce concile réforme la discipline ecclésiastique, reconnaît la règle de saint Benoît pour les moines, et permet aux princes de disposer, à titre de bénéfices précaires, d’une partie des biens de l’Eglise, pour récompenser les soldats qui combattent les Sarrasins, les Saxons et les Bretons ; cependant l’Eglise conserve sur ces terres le droit de propriété.

Le pape Zacharie intervient entre Liutprand et l’exarque Eutychius, et préserve Ravenne et la Pentapole de la domination lombarde.

744. Le calife Walid II périt assassiné. Yésid III et Ibrahim se succèdent rapidement sur le trône des califes. — Avènement de Merwan. — Les descendants d’Ali reparaissent dans le Khorasan et refusent de reconnaître Merwan. Ils sont soutenus par les habitants de l’Irak.

Fondation du célèbre monastère de Fulde par Sturme, disciple de saint Boniface.

Concile de Soissons, assemblé par Pépin et présidé par saint Boniface, qui continue l’œuvre de celui de Leptines.

Mort de Liutprand, roi des Lombards. Son neveu Hilprant lui succède, mais, au bout de 7 mois, les grands le déposent et proclament roi Ratchis, duc de Frioul.

745. Pépin et Carloman forcent les Alémans, les Bavarois et une partie des Saxons à se soumettre.

Saint Boniface est fait archevêque de Mayence. — Hunald se retire dans un couvent et laisse son duché à Guaifer, son fils.

746. Ibrahim, chef des Alides, est fait prisonnier par les partisans de Merwan dans un pèlerinage à la Mecque. Il meurt empoisonné après avoir désigné pour son successeur son frère Aboul-Abbas ; Abdallah, leur oncle, se met à la tête des partisans de sa famille, et force Merwan de s’enfuir en Égypte.

Constantin V profite de la désunion des Arabes pour envahir la Syrie.

Les Slaves voisins du Danube envahissent la Macédoine et le Péloponnèse, où leur race se conserve durant plusieurs siècles.

747. Carloman se retire dans le couvent du mont Cassin. — Pépin, son frère, hérite de ses possessions.

Alphonse, roi des Asturies, chasse les Arabes des provinces de Galice, de Léon et de Castille.

Grippon soulève les Saxons et les Alémans contre Pépin. Il se rend maître de la Bavière.

749. Pépin défait Grippon et reste seul maître de toute la monarchie des Francs.

Le calife Merwan est vaincu par Aboul-Abbas à Mossoul.

Ratchis, roi des Lombards, assiège Pérouse, ville du duché de Rome. Le pape le décide à abdiquer, et ce prince se retire au mont Cassin. — Son frère Astolphe lui succède.

750. Le calife Merwan est mis à mort dans une mosquée en Égypte. — Fin de la dynastie des Ommiades. Aboul-Abbas est reconnu calife et devient
Ap. J. C.
le chef de la dynastie des Abhassides. Il établit sa résidence à Anbar. — Massacre des Ommiades à Damas.
Prémislas obtient chez les Slaves l’autorité souveraine.
Les Bretons de Cornouailles deviennent tributaires du Wessex.
751. Astolphe, roi des Lombards, fait la conquête de l’Istrie et menace Rome.
752. Du consentement des leudes et des évêques, et avec l’assentiment du pape Zacharie, Pépin le Bref fait déposer Childéric III, qui meurt dans un monastère en 755. Il est proclamé roi dans une assemblée tenue à Soissons, et sacré par saint Boniface, archevêque de Mayence. Commencement de la dynastie carlovingienne.
Etienne II, pape.
Astolphe s’empare de la Pentapole et met fin à l’exarchat de Ravenne. Le dernier exarque Eutychius s’enfuit à Naples.
753. Grippon s’enfuit chez les Lombards. Il est atteint et tué dans la vallée de Maurienne.
Le pape Etienne II implore le secours de Pépin contre Astolphe, qui venait de sommer les Romains de se soumettre.
Pépin est sacré pour la 2 e fois dans l’église de Saint-Denis par le pape Etienne II, qu’il promet de soutenir contre les Lombards.
754. Mort du calife Aboul-Abbas. — Son frère Abou-Giafar, surnommé Almansor ou le Victorieux, lui succède. Abdallah, son oncle, lui dispute le califat.
Un concile tenu à Constantinople proscrit le culte des images, que Constantin Copronyme poursuit avec autant d’acharnement que son père.
Mort de saint Boniface, l’apôtre de l’Allemagne, qui souffre le martyre à Dorkum en Frise avec 52 de ses compagnons.
1er expédition de Pépin en Italie. — Siège de Favie. — Astolphe s’engage par serment à rendre Ravenne et toutes les places dont il s’est emparé.
Abdérame, dernier rejeton de la famille des Ommiades, est appelé en Espagne par les émirs mécontents.
756. 2e expédition de Pépin en Italie. Astolphe, assiégé de nouveau dans Pavie, demande la paix. Pépin donne au saint-siége l’exarchat de Ravenne avec la Pentapole. Commencement de la puissance temporelle des papes.
Mort d’ Astolphe. — Le duc d’Istrie, Didier, lui succède. Il est appuyé par Etienne II.
Abdérame est proclamé roi dans la ville d’Archidona, puis à Séville. — Il bat Yousouf, lieutenant d’Almanzor, et est bientôt reconnu dans presque toute l’Andalousie.
757. L’empereur d’Orient, Constantin Copronyme, envoie à Pépin les premières orgues qui aient paru en France.
Tassillon, duc de Bavière, se reconnaît vassal de Pépin.
Expédition de Pépin contre les Saxons.
Mort d’Alphonse Ier, roi des Asturies. Froïla lui succède. — Les Gascons de l’Alava et de la Navarre se dérobent à sa domination et se mettent sous la protection des Arabes.
Paul Ier, pape.
758. Constantin Copronyme subjugue les Slaves établis dans le Péloponnèse. Il en expulse plus de 200 000.
759. Les Goths renfermés dans Narbonne, sous la dépendance des Sarrasins, livrent cette ville aux Francs, qui la tenaient assiégée depuis sept ans. Toute la Septimanie (Languedoc) se soumet à Pépin le Bref. Les Sarrasins sont refoulés au delà des Pyrénées.
Ap. J. C.
Tolède, la dernière ville qui tenait pour Yousouf, fait sa soumission. Abdérame établit sa résidence à Cordoue et prend le simple titre d’émir. Il accorde une trêve de 50 ans aux chrétiens du Nord, moyennant un tribut d’or, d’argent, de chevaux, de mulets, de cuirasses, d’épées et de lances.
760. Commencement de la guerre entre Pépin et Guaifer, duc d’Aquitaine. — Elle dure 8 ans.
Le roi chrétien Froïla bâtit Oviédo en souvenir d’une victoire remportée l’année précédente sur les Musulmans. Cette ville sera bientôt une ville épiscopale et la résidence du roi.
761. L’émir Abdérame fait commencer les magnifiques jardins de Séville.
762. Almansor, après avoir détruit les villes de Séleucie et de Ctésiphon, fait construire en deçà du Tigre celle de Bagdad, qui devient la résidence des califes abhassides.
Pépin passe la Loire à la tête d’une armée nombreuse, défait Guaifer et le force à lui donner des otages.
763. Froïla défait Abdérame en Galice.
764. Almansor échoue dans une entreprise tentée pour rétablir sa domination en Espagne. Il reprend la Mésopotamie et l’Arménie révoltées.
765. Guaifer pénètre en Bourgogne. Siège et prise de Bourges par Pépin.
766. Constantin Copronyme, battu par les Bulgares, implore le secours de Pépin qu’il cherche à engager dans la querelle des Iconoclastes.
767. Nouvelle défaite de Guaifer.
768. Guaifer périt assassiné.
Tassillon, duc de Bavière, épouse la fille de Didier, roi des Lombards.
Mort de Pépin le Bref. Ses fils Charles, appelé depuis Charlemagne, et Carloman lui succèdent. Le 1er obtient la Neustrie, la Bourgogne et l’Aquitaine; le 2e l’Austrasie avec la France germanique. Les deux frères s’unissent contre Hunald, père de Guaifer, qui sort du couvent de l’île de Rhé après 24 ans de retraite.
769. Charlemagne défait Hunald et le fait prisonnier. L’Aquitaine est réunie à la Neustrie.
770. Charlemagne épouse Désirée, fille de Didier, roi des Lombards.
771. Charlemagne répudie Désirée; il épouse Hildegarde. — Didier jure de venger cet outrage. — Mort de Carloman. — Charlemagne s’empare de ses Etats. — La veuve de Carloman se retire avec ses fils auprès du roi des Lombards. — Hunald, échappé de sa prison, l’y suit avec plusieurs grands d’Austrasie.
772. Destruction de l’église de Deventer par les Saxons. — Assemblée de Worms, où fut résolue contre les Saxons une guerre qui devait durer 33 ans. — Charlemagne remporte sur les Saxons, commandés par Witikind, la victoire du torrent, livre aux flammes la bourgade d’Ehresbourg et renverse l’Irmensaül. Les Saxons demandent la paix et donnent des otages.
Adrien Ier, pape.
773. Didier assiège Rome et veut contraindre le pape Adrien Ier à reconnaître les fils de Carloman comme rois d’Austrasie. Charlemagne passe les Alpes et assiège Didier dans Pavie. Prise de Vérone. Les fils de Carloman, faits prisonniers, sont enfermés dans un couvent.
774. Charlemagne laisse son oncle Bernard devant Pavie. — Il est reçu en triomphe à Rome par le pape Adrien 1er, auquel il confirme la donation de Pépin. — Prise de Pavie. — Didier est enfermé dans un couvent. — Fin de la monarchie des Lombards. — Charlemagne est pro-
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CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap.J.-C. clamé roi d'Italie. Il reçoit la couronne de fer à Monza. Les empereurs grecs ne conservent en Italie que le thème de Lombardie, c'est-à-dire Naples, Melfi, Gaëte et une partie de l'ancienne Calabre. 775. Révolte des Saxons. Ils reprennent Ehres- bourg et massacrent la garnison franque. — Charlemagne les force à repasser le Weser et reçoit la soumission des Ostphaliens. Mort de Constantin Copronyme. — Son fils Léon IV lui succède. Mort du calife Almanzor. Son fils Mahadi lui succède. 776. Adalgise, fils de Didier, roi des Lombards, revient de Constantinople en Italie. Il est vaincu par Charlemagne. Révolte des Saxons. Charle- magne les bat et reçoit leur soumission aux bords de la Lippe. 777. Assemblée de Paderborn. Les principaux chefs saxons reçoivent le baptême. — "Witikind se re- tire en Danemark. Ebn-El-Arabi et Abiathar implorent la protec- tion de Charlemagne contre le calife Abdérame, qui les a dépouillés des gouvernements de Sara- gosse et d'Huesca. 778. Expédition de Charlemagne en Espagne. — Défaite des Sarrasins. — Fondation des marches de Gothie et de Gascogne. — L'arrière-garde de l'armée de Charlemagne, commandée par le cé- lèbre Roland, est détruite à Roncevaux par Loup II, duc de Gascogne, petit-fils d'Hunald. 779. Charlemagne ordonne par un capitulaire que tout propriétaire de terre payera la dîme ecclé- siastique, sans excepter les domaines de la cou- ronne. 780. Nouvelle révolte et défaite des Saxons. Charle- magne distribue leur pays aux prêtres et aux abbés chargés de les instruire et de les baptiser. — Fonda- tion des évèchés de Minden, Halberstadt, Verden, Paderborn, Munster. 781 . Charlemagne fait sacrer par Adrien I er ses deux fils, Pépin et Louis, rois d'Italie et d'Aquitaine. Ils sont âgés, l'un de 4 ans, l'autre de 3. 782. Révolte des Saxons, excitée par Witikind. Ils mettent en déroute les Francs au pied du mont Sonnethal, près du Weser. — Charlemagne, pour se venger, fait massacrer 4500 Saxons à Verden. — Soulèvement général des Saxons. 783. Les Saxons sont vaincus de nouveau dans deux grandes batailles. 784. Le pape Adrien envoie à Charlemagne les mosaïques et les marbres dont les murailles et les planchers du palais de Ravenne étaient re- vêtus, et que ce prince avait demandés pour orner la nouvelle ville d'Aix-la-Chapelle. — Char- lemagne envoie en Italie un commissaire nommé Garaman, chargé de mettre un terme au com- merce honteux des Vénitiens, qui achetaient des esclaves chrétiens pour les vendre aux infi- dèles. 785. Soumission volontaire de Witikind. Il reçoit le baptême. La plupart des Saxons imitent son exemple. La Saxe devient une province de l'em- pire des Francs. 786. Mort du calife Mahadi. — Son fils, Haroun-al- Raschid, lui succède à l'âge de 22 ans. Il a pour femme Zobéide et pour ministre Giafar, de la famille des Barmécides. L'émir Abdérame, débarrassé de ses derniers adversaires, parcourt une partie de l'Espagne. Fondation de mosquées dans plusieurs villes. Abdérame trace lui-même le plan de celle de Cordoue, sur le modèle de la mosquée de Damas. — Des pièces semblables à celles que les califes Ap.J.-C. ommiades faisaient frapper autrefois à Damas sont fabriquéesà l'hôtel des monnaies de Cordoue. 787- Expédition de Charlemagne contre Arigise, duc de Bénévent, qui se reconnaît vassal du roi d'Italie. — Charlemagne agrandit le territoire du saint-siége. — Il célèbre la Pâque à Rome, puis revient dans ses Etats, emmenant des grammai- riens, des calculateurs, des chantres, pour réta- blir les études; lettre aux évêques et aux abbés pour la fondation d'écoles. Il est secondé, dans cette œuvre de régénération intellectuelle, par .l'Anglo-Saxon Alcuin, qu'il avait déjà rencontré à Parme en 780, et qui, cette fois, consent à le suivre. Conspiration de Tassillon , duc de Bavière, beau- frère d' Arigise. 2 e concile de Nicée, composé de 377 évêques. L'hérésie des Iconoclastes y fut anathématisée et le culte des saintes images expliqué et rétabli dans l'Église. Egbert, issu du premier roi de Wessex, Cerdic, est banni du royaume par un usurpateur, Brithrik. Il se retire auprès de Charlemagne. 788. Tassillon est condamné à mort à la diète d'In- gelheim. Charlemagne le relègue dans un cou- vent et fait gouverner la Bavière par des comtes. L'impératrice Irène attaque l'Italie pour se venger du refus que Charles avait fait de marier sa fille Rotrude au jeune Constantin, empereur. L'armée des Grecs, commandée par le fils du roi Didier, est entièrement défaite par les généraux de Charlemagne; Adalgise est pris et mis à mort, ou périt; selon d'autres, sur le champ de ba- taille. Edris-ben-Edris fonde la dynastie des Edris- sites dans la Mauritanie. — Fez devient sa capi- tale. Mort d' Abdérame, calife de Cordoue. Son fils, Hescham I 01 ', lui succède. 789. Charlemagne soumet les Wilzes, qui habitaient entre l'Elbe et l'Oder. — Un capitulaire prescrit d'établir des écoles sur le territoire de chaque évêché et de chaque abbaye; on y enseignera la grammaire, le calcul et la musique. Mort d'Hildebrand, dernier duc de Spolète, de la nation des Lombards. — Charlemagne donne son duché au Franc Winigise. Constantin V, devenu majeur, veut secouer l'autorité de sa mère, qui le fait emprisonner. 790. Constantin V sort de captivité et exile sa mère. Ambassade de Charlemagne au calife Haroun- al-Raschid. 791. Ambassade du calife Haroun-al-Raschid , qui envoie à Charlemagne les clefs du Saint-Sépulcre. Grande victoire remportée sur Issem, roi de Cordoue , par Bermude I er , roi des Asturies ; 60000 Maures restent sur le champ de bataille. Charlemagne porte la guerre en Pannonie, bat les Avares, les repousse jusqu'au delà du Raab, dont les rives deviennent les limites de ,1'empire des Francs. Conspiration de Pépin le Rossu, fils naturel de Charlemagne. Il est enfermé dans le monastère de Pruym, dans les Ardennes. Révolte des Saxons. Ils massacrent les Francs, près des bouches de l'Elbe, chassent leurs mis- sionnaires, brûlent les églises et retournent au paganisme. Charlemagne châtie les rebelles. Publication des livres Carolins, où les évêques , francs, comprenant mal la décision du concile tenu à Nicée en 787, où il avait été décidé que les images des saints devaient recevoir une ado- ration honoraire opposée à l'adoration de latrie, qui n'appartient qu'à Dieu seul, condamnent à la fois l'erreur des Iconoclastes et la décision de ce concile.

Ap. J. C.
792. Charlemagne entreprend de joindre l’Océan germanique au Pont-Euxin, par un canal qui réunit le Rhin et le Danube. Les pluies et le défaut de machines l’empêchent d’achever cet ouvrage.
Concile de Ratisbonne, où fut condamnée l’hérésie de Félix d’Urgel, qui soutenait que Jésus-Christ n’était fils de Dieu que par adoption.
Alphonse le Chaste, roi des Asturies, transfère sa résidence à Oviédo.
793. Nouvelle expédition de Pépin, fils de Charlemagne, contre les Avares. Les limites de l’empire sont portées jusqu’à la Save. Le calife de Cordoue, Hescham Ier, reprend Barcelone. Son armée passe les Pyrénées et s’avance jusqu’à Narbonne. Charlemagne lui oppose son fils Louis.
794. Concile de Francfort sur le Mein, où fut condamnée l’hérésie d’Elipand, de Tolède, et de Félix d’Urgel, touchant l’adoption qu’ils attribuaient au fils de Dieu, et où fut rejeté de nouveau l’article du concile de Nicée sur les images, article encore mal compris par les évêques francs.
Offa, roi de Mercie et d’Estanglie, étant allé à Rome, pour recevoir l’absolution d’un meurtre qu’il avait commis, ordonne que tous ses sujets contribueraient à l’entretien du collège fondé par Ina (voy. l’année 725):cette contribution fut dans la suite regardée par les papes comme un tribut que l’Angleterre leur devait, et appelée le denier de saint Pierre.
795. Charlemagne marche contre les Saxons et les défait. Abdoulwaked, général d’Hescham, remporte, en Galice, une grande victoire sur les chrétiens ; mais, dans le même temps, le roi Alphonse défait les Sarrasins à Lédos, sur les frontières des Asturies.
Léon III, pape.
796. Les Saxons implorent la clémence de Charlemagne, qui disperse leurs principales familles dans les diverses provinces de son empire. Léon III, successeur d’Adrien Ier, reconnaît la souveraineté de Charlemagne.
Mort d’Hescham Ier. Ce prince avait achevé la mosquée de Cordoue, commencée par Abdérame Ier. Il avait établi, à Cordoue et dans différentes villes, des écoles où l’on enseignait l’arabe ; les chrétiens sont forcés d’apprendre cette langue et de renoncer au latin.
797. L’impératrice Irène fait crever les yeux à son fils, Constantin V.
Soulèvement des Saxons, suivi d’une nouvelle dévastation de leur pays.
798. Alphonse le Chaste s’avance jusqu’à Lisbonne ; mais le Douro redevient bientôt la limite de son royaume. Charlemagne bâtit, sur le Weser, le fort d’Héristal, destiné à contenir les Saxons.
799. Le pape Léon III vient à Paderborn réclamer l’appui de Charlemagne contre les parents d’Adrien Ier, qui avaient tenté de le faire assassiner.
Les îles de Majorque, de Minorque et d’Iviça, délivrées du joug des Sarrasins par les Francs, se soumettent à Charlemagne.
Concile d’Aix-la-Chapelle, où Félix d’Urgel fut enfin déposé.
800. Le 24 novembre, Charlemagne arrive à Rome, où le pape Léon III se justifie des accusations de ses ennemis. Le jour de Noël, Charlemagne reçoit la couronne impériale des mains du pape, qui répand l’huile sainte sur sa tête et le proclame « toujours auguste, grand et pacifique. » — Pendant son séjour à Rome, Charlemagne reçoit une ambassade franque, qui avait été envoyée, en Palestine, à l’église du Saint-Sépulcre : elle
Ap. J. C.
rapporte de la part d’Haroun-al-Raschid l’étendard de Jérusalem, les clefs du Saint-Sépulcre un éléphant et une horloge à roue.
Ibrahim-ben-Aglab est nommé gouverneur de l’Afrique par Haroun. Après la mort de ce calife, il se rendra indépendant. Kairoan sera la capitale du nouvel Etat.

IXe siècle après Jésus-Christ.

Renouvellement de l’empire d’Occident par Charlemagne. — Etat florissant de l’empire des Arabes sous les premiers successeurs d’Haroun-al-Raschid. — Décadence toujours croissante de l’empire grec. — Schisme de l’Eglise grecque et de l’Eglise romaine. — Commencement de la séparation définitive des royaumes de France, d’Allemagne, d’Italie après la déposition de Charles le Gros. — Invasions des Normands. — Naissance du système féodal.
801. Louis, roi d’Aquitaine, enlève Barcelone aux musulmans, après 7 mois de siège.
802. Charlemagne envoie des ambassadeurs à Constantinople pour négocier un traité d’alliance avec Irène. Les grands se révoltent et proclament empereur le patrice Nicéphore. Irène est reléguée dans l’île de Lesbos.

L’assemblée d’Aix-la-Chapelle étend à toutes les provinces l’institution des Missi Dominici, envoyés royaux chargés de surveiller toutes les parties de l’empire. — Célèbre capitulaire de Villis, renfermant des renseignements curieux sur les revenus de Charlemagne, qui consistent principalement dans les produits de ses fermes et de ses métairies.

Haroun-al-Raschid extermine la famille des

Barméeides.
Egbert, roi de Wesséx ou des Saxons occidentaux.
803. Traité conclu entre Charlemagne et Nicéphore, pour régler les limites des deux empires. L’empire d’Occident obtient l’Istrie, la Liburnie et la Dalmatie, à l’exception des villes maritimes de cette dernière province, qui restent à l’empire grec.
Dernière révolte des Saxons, qui se soumettent aux décrets de l’assemblée de Saltz, en Franconie, qui leur impose des prêtres et des juges. 10 000 familles sont transplantées sur différents points de l’empire.
804. 2e voyage du pape Léon III en France. — Entrevue avec Charlemagne.
806. Diète de Thionville. Charlemagne fait le partage de sa monarchie entre ses trois fils, Charles, Louis et Pépin. — Charlemagne reçoit à Thionville Obelerio, doge de Venise, le duc de Dalmatie et l’évêque de Jadres, qui lui demandent son arbitrage dans leurs débats particuliers. — Décret de l’assemblée de Nimègue, qui interdit la conversion des terres bénéficiaires en terres allodiales, conversion préjudiciable aux intérêts de l’empereur. — Louis, roi d’Aquitaine, reprend Pampelune sur les musulmans.
Guerre entre Nicéphore et Haroun-al-Raschid. Les Arabes s’avancent jusqu’à Héraclée, et forcent l’empereur à payer de nouveau le tribut qu’il refusait. Ils conquièrent l’île de Chypre et ravagent Rhodes.
807. Le Franc Burchard cause de grandes pertes aux Sarrasins, qui faisaient de fréquentes descentes dans les îles de Sardaigne et de Corse.
808. 1re descente des Normands en France, sous la conduite de Godefried, roi de Danemark. — Charlemagne fait construire des vaisseaux pour défendre tout le littoral, depuis l’embouchure du Tibre jusqu’à celle de l’Elbe. Importante station de Boulogne.
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CHRONOLOGIE. TABLES. Ap. J.-C. Construction de l'église de Saint-Jacques de Compostelle. 809. Mort du calife Haroun-il-Raschid. — Amin, son fils aîné, lui succède. Le 2 e concile d'Aix-la-Chapelle adopte le sen- timent de l'Église d'Espagne, qui faisait procéder le Saint-Esprit à la fois du Père et du Fils, et qui ajoutait le mot filioqne au symbole de Nicée. Cette addition, toujours combattue par les Grecs, ne fut acceptée en Italie qu'en 1055, au concile de Florence. Guerre de Nicéphore contre les Bulgares. 810. Godefried, roi de Danemark, remonte la Mo- selle avec 200 navires. Il est repoussé par Char- lemagne. Son neveu, Fleming, lui succède. Abdérame, fils d'Al-Hakem, roi de Cordoue, soumet Huesca et Saragosse. Traité de paix conclu entre Charlemagne et Al-Hakem. Le roi d'Italie, Pépin, s'empare, sur les Véni- tiens, de Brendolo, de Chiozza, de Pellestiïne et de Malamocco, mais ne peut prendre l'île de Rialto. Il meurt peu après, à l'âge de 34 ans. Comme il ne laissait point d'enfants légitimes, Charlemagne reste seul roi d'Italie. 811. Fleming, roi de Danemark, conclut la paix avec Charlemagne. X'Eyder devient la limite des deux Etats. Les Frisons, qui s'étaient unis aux Danois, sont privés par Charlemagne du droit de succession. Charlemagne conclut la paix avec le calife de Cordoue. L'Èbre est fixé comme limite des deux États. Les Bulgares, après une horrible dévastation de leur pays, implorent inutilement la paix; mais bientôt après ils exterminent l'empereur Nicéphore, avec son armée. Staurace, son fils, essaye de lui succéder, mais est renversé par son beau-frère, Michel Curopalate. Mort de Charles, fils aîné et héritier présomp- tif de Charlemagne. Le doge de Venise, Angelo Particiaco, transfère son siège de l'île de Malamocco, presque entière- ment ruinée dans la dernière guerre contre Pé- pin, à Rialto, et y fait bâtir un palais qui sub- sista durant plusieurs siècles. 812. Michel I er fait la paix avec les Bulgares et envoie une ambassade à Charlemagne. Celui-ci ratifie le traité fait avec Nicéphore et ratifié par Michel. Par ce traité, Charlemagne rend les îles vénitiennes à l'empereur grec, qui est toujours le souverain nominal de Venise, et qui même confère le titre de consuls aux doges. Bernard, fils naturel de Pépin, est déclaré roi d'Italie. 813. Charlemagne fait couronner son fils Louis et se l'associe dans l'assemblée d'Aix-la-Chapelle. Le concile de Tours prescrit au clergé de prê- cher en langue tudesque. aussi bien qu'en latin et en langue romane vulgaire. Michel I er recommence la guerre avec les Bul^ gares. Il est vaincu et abdique. Un de ses offi- ciers, Léon V l'Arménien, lui succède. Amin, calife de Bagdad, est vaincu et mis à mort par son frère, Almamon, qui lui succède. 814. Charlemagne meurt à Aix-la-Chapelle. Il a eu pour historien Ëginhard, qui fut peut-être son gendre. — Louis le Pieux (le Débonnaire), son fils, lui succède. Il s'attache les Saxons et les Frisons en leur rendant le droit de succession, que Charlemagne leur avait ôté. — Il se plaint de ce que le pape Léon III ait puni les auteurs d'une conspiration sans en référer à l'empereur, patrice de Rome. Taher est chargé par le calife Almamon d'apaiser les révoltes qui s'étaient élevées en Orient. Ap. J.-G. 815. Les Vénitiens enlèvent d'Alexandrie et trans- portent dans leur ville les reliques de saint Marc, que la république adopte pour patron. 816. Louis le Pieux est couronné empereur, à Reims, par le pape Etienne IV. Un concile, tenu à Rome, reconnaît que le pape, élu par les évêques et le clergé, doit être consa- cré devant les députés de l'empereur. Léon V, empereur d'Orient, repousse les Bul- gares. 817. Louis le Pieux associe son fils Lothaire à l'empire. Il donne à Pépin l'Aquitaine, à Louis le Germanique la Bavière. Mécontentement et révolte de Bernard, fils de Pépin, roi d'Italie. Il est fait prisonnier et con- damné à perdre les yeux. Concile d'Aix-la-Chapelle, où Louis le Pieux travaille, avec le concours de Benoît d'Aniane, à établir l'uniformité dans les monastères des États francs, qu'on soumet universellement à la règle de saint Benoît. Pascal I er , pape, qui se fait ordonner sans at- tendre le consentement de l'empereur. Celui-ci lui laisse néanmoins le gouvernement de la ville et du duché de Rome, en gardant la souverai- neté. 818. Mort d'Irmengarde, l re femme de Louis le Pieux. Révolte de Cordoue, comprimée par Al-Hakem. 819. Louis le Pieux épouse Judith, fille de "Welf, comte de Bavière. Fin des royaumes d'Essex et de Kent, qu'Eg- bert, roi de Wessex, réunit à ses États. 820. Les Normands ravagent les côtes de France, entre les embouchures de la Seine et de la Ga- ronne. Michel le Bègue, officier de Léon V, conspire contre la vie de ce prince , qui le condamne à être brûlé vif. Ses complices poignardent Léon V. Avènement de Michel le Bègue. Taher, ayant obtenu du calife Almamon le gouvernement du Khorasan, le convertit en une souveraineté dont il transmet la possession à ses descendants. Il commence la dynastie des Tahé- riens. 821. Michel le Bègue s'associe son fils Théophile. 822. Louis le Pieux se soumet à une pénitence pu- blique à Attigny, pour expier la mort de Bernard, son neveu. Mort d'Al-Hakem, calife de Cordoue. Son fils Abdérame II lui succède. Louis le Pieux envoie son fils Lothaire com- mander en Italie. 823. Lothaire est couronné empereur à Rome par le pape Pascal. — Naissance de Charles le Chauve, fils de Louis le Débonnaire et de Judith. Thomas, esclave fugitif, se fait passer pour Constantin V, fils d'Irène. Soutenu par les Arabes, il assiège Constantinople. Il est vaincu, puis livré par les habitants d'Andrinople, où il se défendit pendant 5 mois, à Michel le Bègue qui le fait mutiler. 824. Michel le Bègue envoie une ambassade à Louis le Pieux au sujet des Iconoclastes. Eugène II, pape. Vers cette époque, des Sarrasins d'Espagne forcés de quitter Cordoue à la suite d'une sédition et qui s'étaient retirés à Alexandrie s'emparent de l'île de Crête sur les Grecs et y fondent Can- die, qui donnera son nom à toute l'île. 825. Capitulaire de Louis le Pieux sur les obligations des MissiDominici. 826. Hériolt, roi d'une partie du Jutland, vient recevoir à Mayence le baptême avec sa famille et ses compagnons d'armes. Ses sujets mécontents MOYEN AGE. 153 Ap. J.-C. refusent de le reconnaître, et il est obligé de se fixer avec ses partisans dans le comté de Rhius- tri (Rustringen) , canton de l'Ost-Frise , que Louis le Pieux lui donna pour asile. Saint Anschaire et saint Autbert, tous 2 moi- nes de Corbie, accompagnent Hériolt dans cette contrée et y forment l'école des missionnaires qui devaient prêcber le christianisme aux Normands. 827. Egbert le Grand, roi des 4 royaumes saxons, étend sa suprématie sur les 3 royaumes des An- gles : ils payent tribut, mais conservent des rois particuliers. L'abbé Anségise compose le premier recueil des Capitulaires de Charlemagne, y compris ceux de Louis le Débonnaire. Avènement du pape Valentin, et de son succes- seur Grégoire IV. 828. Euphémius , général du patrice Photin, gou- verneur de Sicile, que celui-ci avait chargé de diriger une attaque contre les Aglabites d'Afri- que, se révolte, se fait proclamer empereur, puis, menacé par un rival, appelle les Aglabites d'Afri- que qui s'empareront peu à peu de toute la Sicile. Révolte de Mérida comprimée par Abdérame II. 829. Mort de Michel le Bègue. Son fils Théophile lui succède sous la régence de sa mère Théodore. Saint Anschaire prêche le christianisme en Suède. Louis le Pieux assemble une diète à "Worms et donne à son 4 e fils Charles le Chauve l'Alé- manie et la Rhétie avec une partie de la Bour- gogne. Mécontentement de ses autres fils. 830. Saint Anschaire est nommé archevêque de Hambourg et légat du jape pour tout le N. de l'Europe. Les fils de Louis le Pieux, Lothaiffe, Louis et Pépin, se révoltent, s'avancent jusqu'à Verberie, font enfermer leur père à Soissons, et Judith leur belle-mère à Poitiers. L'empereur, soutenu par le clergé, est rétabli au mois d'octobre de la même année, dans une assemblée tenue à Nimè- gue. Le calife Almamon déclare la guerre à l'empe- reur Théophile, qui avait refusé de laisser partir pour Bagdad le savant archevêque de Thessalo- nique mandé par le calife. 831. Les Gascons de la Navarre secouent le joug des Francs sous le comte Aznar. Ils s'allient tantôt avec le roi des Asturies, tantôt avec les Arabes. Le gouverneur de la Catalogne se rend indépendant de Louis le Pieux. Louis le Pieux retire Judith de son couvent. Il renvoie ses fils dans leurs provinces. Les chefs de la dernière révolte sont condamnés à moi t. Louis se contente de les exiler. 832. Pépin, de retour en Aquitaine, prépare une nouvelle révolte contre son père qui le fait arrê- ter. Il est délivré par ses partisans. Les Arabes s'emparent de toute la Cilicie. 833. Louis le Pieux donne l'Aquitaine à son 4 e fils Charles. — Nouvelle révolte de Lothaire,de Louis et de Pépin. — Ils réunissent leurs troupes dans la haute Alsace. Avec le secours du pape Gré- goire IV, ils s'emparent de la personne de leur père qui est abandonné par ses troupes au champ du Mensonge. Conduit à Soissons, il est soumis à une pénitence publique, dégradé, déposé, comme coupable des calamités publiques. Lothaire reprend le titre d'empereur que lui donnait l'acte de partage de l'empire de 817. Le calife Almamon meurt à Tarse, en Cilicie. Cette même année, il avait fait exécuter la mesure de deux degrés du méridien au désert de Sand- jar entre Racca et Palmyre, pour servir à !a dé- termination de la grandeur de la terre. Ap. J.-C. Sous le règne de son frère et successeur Motas- sem les Turcs commencèrent à entrer au service des califes. 834. Louis et Pépin, irrités de la hauteur de Lo- thaire, se liguent contre lui. — Louis le Pieux est rétabli dans une assemblée d'évêques tenue à Saint-Denis. Il pardonne à Lothaire qui re- tourne en Italie. 835. Mort d'Alphome le Chaste. — Ramire I 81 ' lui succède. Diète de Thionville. Tout ce qui avait été dé- crété contre Louis le Pieux est déclaré nul. Le calife Motassem fonde sur le Tigre, à îQ kilomètres de Bagdad, la ville de Samarah ou Sermenrai, dont il fera sa capitale. — Prise de Palerme par les Sarrasins après un siège de 5 ans. 836. Baldimer, roi des Bulgares, renvoie sans ran- çon les prisonniers grecs. Abdérame II s'empare après un siège de 3 ans de Tolède révoltée. 837. Assemblée d'Aix-la-Chapelle où l'empereur donne à Charles la meilleure partie de la France, à l'instigation de Judith. L'empereur Théophile marche en personne contre les Arabes. Il s'avance jusqu'à Sozopetia et Mélitène, dévastant tout sur son passage. Les pirates normands s'établissent dans l'île de "Walcheren, d'où ils remontent l'Escaut, la Meuse et le Wahal. 838. Descente des Normands en France, par la Loire, sous la conduire d'Hastings, qui pille Tours. Mort d'Egbert le Grand, roi d'Angleterre. Ethelwulf lui succède. Les Normands commen- cent à faire des descentes en Angleterre. Les Sarrasins surprennent et pillent Marseille. L'empereur Théophile est forcé à la retraite par les troupes de Motassem qui brûlent Amo- rium et Ancyre. 839. 3° partage de l'empire des Francs entre Lo- thaire et Charles. Louis n'obtient que la Ba- vière. Révolte des fils de Pépin en Aquitaine. Elle est réprimée. Révolte de Louis le Germa- nique. 840. Louis le Pieux marche contie Louis le Ger- manique, le bat et meurt bientôt après de dou- leur, dans une île du Rhin près de Mayence. Charles le Chauve, fils de Judith, est reconnu roi de France. Il fait alliance avec Louis le Ger- manique contre Lothaire qui réclame tout l'hé- ritage de Charlemagne et contre les fils de Pépin. Les Normands profitent de ces dissensions. Ils remontent la Seine jusqu'à Rouen, sous la con- duite d'Oger le Danois. 841. Charles le Chauve et Louis le Germanique gagnent sur Lothaire et Pépin, leur neveu, la mémorable victoire de Fontanet (aujourd'hui Fontaines, petit bourg de l'Auxerrois, à 28 kilo- mètres S. 0. d'Auxerre). 842. Charles et Louis renouvellent solennellement leur alliance à Strasbourg. Les serments qu'ils prononcent en présence de leurs troupes sont les plus anciens monuments de la langue française et de la langue allemande. Avènement de la dynastie de Piast au trône de Pologne. Mort de l'empereur d'Orient Théophile. Son fils Michel III, l'Ivrogne, lui succède à l'âge de 6 ans, sous la tutelle de sa mère Théodora. — Rétablissement du culte des images. Extinction de l'hérésie des iconoclastes qui avait trouble l'empire pendant plus de 120 ans. Mort du calife Motassem. Son fils Watek-Billan lui succède. 154 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. 843. Persécutions dirigées par l'impératrice Théo- dora contre les Manichéens. Traité de Verdun. Partage définitif de l'empire de Charlemagne. Lothaire obtient avec le titre d'empereur l'Italie, toutes les provinces com- prises entre le Rhône, la Saône, la Meuse et l'Escaut à l'O., le Rhin et les Alpes à l'E. Char- les le Chauve obtient la France limitée par le Rhône, la Saône, la Meuse et l'Escaut; Louis, l'Allemagne, limitée à l'E. par le Rhin et les Alpes. L'Aquitaine est toujours à Pépin II. Les Normands remontent la Loire et pillent Nantes. Réunion des 5 principautés de Galles par Roderic le Grand. 844. Charles le Chauve fait périr Bernard, que l'on croyait son père, pendant le siège de Toulouse. Ses troupes sont vaincues près d'Angoulème par Pépin II. Vaines sommations adressées par Charles, Lothaire et Louis le Germanique à Pépin II et à Nomenoé, roi des Bretons. Les Normands s'avancent jusqu'aux portes de Paris. Charles achète leur retraite. Ramire, fils d'Alphonse le chaste, roi des Astu- ries, refuse de payer aux Sarrasins le tribut de 300 jeunes filles. L'empereur de C. P. Michel propose à Abdérame II, calife ommiade d'Espagne, de faire alliance avec lui contre le calife abbasside d'Orient. Les Normands font une descente en Galice, saccagent Lisbonne et défont les Maures dans trois batailles. 845. Nouveaux ravages des Normands. Ils pillent Paris que tous ses habitants abandonnent. Ex- trême misère des paysans asservis et désarmés. Charles le Chauve détache le Poitou, la Sain- tonge et l'Angoumois du royaume de Pépin II et les donne à Raynulf, qui devient le premier duc d'Aquitaine. Les Maures prennent, pillent et brûlent la ville de Léon. — Séville est pillée par les Normands. • L'impératrice Théodora fait massacrer 100 000 Manichéens d'Arménie. 846. Les Sarrasins s'avancent jusqu'aux portes de Rome, pillent les basiliques de Saint-Pierre et de Saint-Paul et mettent en fuite une armée envoyée contre eux par Louis, fils aîné de Lothaire et roi d'Italie. Ramire défait l'armée d'Abdérame II, et occupe Calahorra sur l'Èbre. Les Normands occupent l'île de Noirmoutiers, en face de la côte de Vendée. Ordonnance rendue par Charles le Chauve qui commet^ chaque évêque pour faire la fonction à'envoyé royal dans son diocèse. Les comtes s'opposent à ce règlement, et dès lors chaque seigneur commença à rendre sa justice souve- raine, et à ne permettre pas même que ses juge- ments fussent portés par appel à la justice du roi. 847. Traité d'alliance conclu à Mersen entre les fils de Louis le Pieux. Dans la même assemblée furent rendues 2 ordonnances, dont l'une permettait au vassal de choisir tel seigneur qu'il voudrait, l'autre le dispensait de fournir des secours au roi, excepté en cas de guerre générale. 848. Le pape Léon IV fait réparer les basiliques de Saint-Pierre et de Saint-Paul dévastées par les Arabes, et pour préserver la ville d'une nouvelle at- taque il fait entourer de murailles le bourg de Saint-Pierre. Ce quartier a été appelé de son nom, cité Léonine. Ce travail durera 4 années. Un concile tenu à Mayence et présidé par Raban Maur, évêque et savant docteur, condamne . A doctrine de Gothescalc sur la double prédesti- nation des élus et des réprouvés. Ap. J.-C. 849. Pépin II, qui se maintient toujours en Aqui- taine, contre Charles le Chauve, fait alliance avec les Normands et les Sarrasins. Mort de Nomenoé, roi des Bretons. Son fils Hérispoé lui succède malgré l'opposition de Charles le Chauve. 850. Charles le Chauve et Lothaire accordent à Godefried, fils d'Hériolt, un établissement dans le pays dont il avait fait la conquête, dans le N. de la Gaule. 851. Investiture de la Bretagne accordée à Hérispoé, fils et successeur de Nomenoé. Abdérame II gagne une bataille sanglante sur Ordogno, roi des Asturies, qui fortifie alors Léon et Astorga. 852. Pépin II est dépouillé pour la 2 e fois de l'Aquitaine par Charles le Chauve qui le fait en- fermer dans l'abbaye de Soissons. Le droit d'hé- rédité est accordé par le roi au comte de Toulouse, Raymond. Trahison de Sanche de Gascogne. Lothaire associe son fils Louis II à l'empire. Prise de Barcelone par Abdoul-Kerim, général d'Abdérame II, qui meurt cette année. Moham- med I er lui succède. 853. Les Normands conduits par le célèbre Hastings ravagent les bords de la Loire. Prise et pillage de Tours. Mousa, Goth de naissance, chrétien renégat et gouverneur de Saragosse, se déclare souverain de Celtibérie. 854. Les Normands saccagent Angers. La couronne d'Aquitaine est offerte au 2 e fils de Louis le Germanique. Pépin II s'échappe de son couvent et rentre en Aquitaina. L'empereur d'Orient Michel gouverne seul, après l'abdication de Théodora, sa mère. Il est dirigé par Bardas, frère de Théodora et compagnon de ses débauches. 855. Mort de l'empereur Lothaire. Partage de sa succession entre ses trois fils. Louis II obtient l'Italie avec le titre d'empereur; Charles, la Provence et la Bourgogne ; Lothaire, les provinces désignées depuis sous le nom de Lorraine. Charles le Chauve donne son second fils Charles pour roi aux Aquitains. Ethelwulf, après de brillantes victoires sur les Danois, entreprend de visiter la ville de Rome. Accompagné d'une suite brillante et de son fils Alfred, il visite les églises des Gaules les plus renommées, est reçu somptueusement par Charles le Chauve et fait "à Rome un séjour d'un an. Mort du pape Léon IV. Il a pour successeur Benoît III qui est le 1 er pape qui ait pris le titre de vicaire de saint Pierre, titre remplacé au xiu e siècle par celui de vicaire de Jésus-Christ. 856. Conférences d'Orbe entre Louis II, empereur d'Italie, Lothaire, roi de Lorraine, et Charles, roi de Provence. Entrée des Normands à Paris, pillage de cette ville. Étendue des ravages des Normands jusqu'à Orléans, Bourges et Clermont. Les Francs de Neustrie et d'Aquitaine recourent à Louis le Ger- manique. Anéantissement presque complet de la classe libre ; misère des villes, esclavage des campagnes. La féodalité prend chaque jour de nouveaux déve- loppements au milieu des calamités. Mariage de Judith, fille de Charles le Chauve, avec Ethelwulf, roi d'Angleterre. 857. Le césar Bardas, oncle de Michel III, dit l'Ivrogne, fait enfermer dans un monastère l'im- pératrice Théodora, mère de l'empereur, chasse de Constantinople le patriarche saiut Ignace qui lui MOYEN AGE. 155 Ap. J.-C. a refusé, pour cause d'mceste, la communion, et lui donne pour successeur le célèbre Photius. Garcie Ximénez succède à son père Garcie dans la Navarre, dont il est le 1 er roi. De nombreux châteaux forts s'élèvent en France, malgré la défense de Charles le Chauve qui est obligé de faire des concessions . à ses grands feudataires. 858. Les seigneurs adressent une nouvelle invitation à Louis le Germanique. Charles le Chauve ne peut défendre Paris contre les Normands. Il rachète l'abbé de saint-Denis et marche à la ren- contre de Louis, puis il s'enfuit de son armée et abandonne le royaume à son compétiteur. Nicolas I er , pape. Soumission de Tolède révoltée contre Moham- med I er . 859. Louis le Germanique, menacé à l'E. par les Slaves, renonce au trône de France, et se récon- cilie bientôtaprèsavec Charlesle Chauve à Coblentz. 860. Nicolas I er désavoue l'élection de Photius comme Patriarche de C. P. Les Scandinaves reconnaissent la forme insu- laire de l'Islande (terre de glace); elle n'est colo- nisée qu'en 874 par le Norvégien Ingolf. 861. Création du duché de France en faveur de Robert le Fort, bisaïeul de Hugues Capet, qui avait déjà reçu en 850 la marche Angevine. Navigation" des Scandinaves vers l'archipel des îles Féroé, au N. 0. des Shetland et des Orcades. 862. Baudouin Bras de Fer épouse Judith, fille de Charles le Chauve, veuve du roi d'Angleterre Ethelwulf. Il est créé comte de Flandre. Lothaire, roi de Lorraine, frère de l'empereur Louis II, répudie sa femme légitime Thietberge, et épouse publiquement sa concubine Waldrade. Nicolas I er prend parti pour Thietberge, que Lothaire sera forcé de rappeler en 865. Ordogno I er s'empare de Salamanque, située au S. du Douro. Les Slaves de Novogorod, menacés par leurs voisins de même race qu'eux, appellent à leur secours les Varègues ou Normands qui occupaient la côte de l'Ingrie sur la Baltique, où ils exer- çaient la piraterie. Trois frères, Rurik, Sinéous et Trouver , conduisent l'expédition des Varègues et s'établissent aux environs du lac Ilmen, où ils fondent chacun une ville. A Bagdad, les esclaves turcs qui forment la garde des califes, disposent du trône pour la première fois en faveur d'un petit-fils de Motassem, qu'ils renversent bientôt après. 863. Mort de Charles, roi de Provence ; ses frères Louis II et Lothaire partagent son royaume. 864- Édit de Pistes par lequel Charles le Chauve ordonne la démolition des châteaux forts. Cet édit n'est pas exécuté. Les chrétiens d'Espagne persécutés sont aban- donnés de Charles le Chauve qui traite avec Mohammed I er et lui cède Barcelone, Girone et Urgel. 865. Pépin II, roi d'Aquitaine, est livré à Charles le Chauve, dont le fils Charles le remplace dans cette province. Rurik s'empare de Novogorod et y établit sa résidence. Ses sujets perdent le nom de Slaves et ne sont plus connus que sous celui de Russes — Ses frères Oskhold et Dir forment un établis- sement à Kiev, d'où ils menacent Constantinople. Bogoris, chef des Bulgares, demande au pape Nicolas I er des évêques et des prêtres. Le patriar- che de Constantinople envoie aussi des clercs qui feront chasser les prêtres romains, en sorte que les églises bulgares relèveront de Constantinople. Mort de saint Anschaire. apôtre du Danemark et de la Suède. Ap. J.-C. 866. Honteux traité conclu par Charles avec les Normands. Imposition sur tout le royaume pour payer un tribut à ces barbares. — Robert le Fort périt en les combattant à Brissarthe, près du Mans. Son fils Eudes lui succède dans le duché de France et dans la marche d'Anjou. Ethelred I er , roi d'Angleterre. Ravages exercés par les Danois sous son règne. L'empereur d'Orient Michel III, l'Ivrogne, fait assassiner son oncle, le césar Bardas, par Basile le Macédonien, d'origine arménienne, qu'il associe à l'empire. Mort d'Ordogno, roi des Asturies. Alphonse III, dit le Grand, lui succède. 867. Mort du pape Nicolas I er . Adrien II lui succède. Lambert, duc de Spolète, sous prétexte que le successeur de Nicolas I er avait été ordonné sans le consentement de l'empereur, occupe Rome et la traite comme une place emportée d'assaut. L'empereur Louis II est battu devant Bari par les Sarrasins. Basile lé Macédonien fait assassiner Michel III, l'Ivrogne, et s'empare du trône. Il appuie d'abord Ignace contre Photius. 868. Les Normands en France, et les Sarrasins en Italie continuent leurs ravages. — L'empereur Louis II commence le siège de la ville de Bari, occupée par les Sarrasins. Ce siège durera 3 ans. 869. Mort de Lothaire, roi de Lorraine. — Charles le Chauve se fait couronner roi de Lorraine à Metz, par l'archevêque de Reims. Hincmar, malgré les réclamations de l'empereur Louis II, alors occupé au siège de Bari. L'empereur d'Orient Basile le Macédonien en- voie des secours à Louis II contre les Sarrasins. Pendant que Louis II presse le siège de Bari par terre, une flotte grecque de 200 voiles vient as- siéger cette ville par mer. 9° concile général, tenu à C. P sous Adrien II et l'empereur Basile. Photius y fut déposé et anathématisé et saint Ignace rétabli. Les légats, après le concile, tinrent avec les Grecs une con- férence, pour savoir à quelle juridiction, celle de l'Église romaine ou celle de l'Église de C. P, de- vait ressortir la nouvelle Église de Bulgarie. Les Grecs- décidèrent en leur propre faveur et l'em- portèrent, malgré la réclamation des légats. La hauteur avec laquelle ces derniers soutinrent la prééminence du siège de Rome, comme ils avaient déjà fait dans le concile, ne fit qu'ac- croître l'éloignement des 2 Eglises l'une pour l'autre. 870. Louis le Germanique dispute la Lorraine à Charles le Chauve, qui la partage avec lui, par le traité de Mersen, qui donne à la France la Meuse pour limite. La Lorraine, dès ce moment, devint une source de guerres perpétuelles entre les Gallo-Francs et les Allemands d'outre-Rhin. — Les troupes de Charles le Chauve occupent la Provence, dont Lothaire avait obtenu une portion en 863- Résistance de Gérard de Roussillon, comte de Provence, qui défendait ces pays au nom de l'empereur Louis IL Ottfried, moine et instituteur au couvent de Weissembourg, en Alsace, est le premier poète ou versificateur connu des Allemands. Son Har- monie des S. Evangiles est écrite en strophes de quatre vers. 871. L'empereur Louis II est fait prisonnier dans son palais par le duc de Bénévent, qu'il avait se- couru contre les Sarrasins, mais que commen- çaient à effrayer les progrès des Francs. Il est ensuite rendu à la liberté. , Alfred le Grand succède à Ethelred, roi d An- gleterre. Il défend ce royaume contre les Danois, qui occupent tout le pays des Anyles. 156 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. 872. Louis le Germanique rend à Louis II une partie de la Lorraine. Jean VIII, pape. 873. Charles le Chauve achète la retraite des Nor- mands. La France est un peu moins tourmentée par ces barbares. Charles le Chauve fait emprisonner son fils Carloman, révolté contre lui. Malgré les prières d'Hincmar, archevêque de Reims, et les lettres hautaines du pape Adrien II, il lui fait arracher les yeux. Yakoud, fils de Sonar, fonde dans le Khorasan la dynastie des Soffarides, qui remplace celle des Tahériens. Elle régna 30 ans sur le Ségestan, le Tabristan et le Khorasan. 874. Les Sorabes sont repoussés par Louis le Ger- manique. Alphonse le Grand fait éprouver une grande défaite aux Tolédains, près de la rivière d'Or- bedo. 875. Mort de l'empereur Louis II. Charles le Chauve réclame son héritage. 11 envahit l'Italie, force à la retraite les fils de Louis le Germanique et se fait couronner empereur à Rome par le pape Jean VIII. — Louis le Germanique reprend alors sa part de la Lotharingie, et la veuve de Louis II, Angilberge, aidera son gendre Boson à se faire roi de Provence. 876. 2 e couronnement de Charles le Chauve à Pon- tyon. L'Italie est de nouveau dévastée par les Sarrasins, et la France par les Normands. Mort de Louis le Germanique. Charles le Chauve réclame ses États. Il est vaincu près d'Andernach par Louis de Saxe, fils de Louis le Germanique. La Germanie reste indépendante et forme 3 royaumes partagés entre les fils de Louis : 1° royaume de Bavière à Carloman l'aîné; 2° royaume de Saxe à Louis; 3" royaume de Souabe à Charles le Gros. Prise de Rouen par les Normands. Prise de Coïrnbre par Alphonse III. 877. La faiblesse de Charles le Chauve augmente avec l'extension de sa domination. Il est appelé par le pape en Italie pour s'opposer aux Sarrasins. Avant d'entreprendre cette expédition, ,il tient à Quierci-sur-Oise une grande assemblée, où il pu- blie ce fameux capitulaire, d'où l'on peut dater la révolution féodale : oc 1° Si quelqu'un de nos fidèles, saisi d'amour pour Dieu, veut renoncer au siècle, et s'il a un fils ou tel autre parent capable de servir la chose publique, qu'il soit libre de lui transmettre ses bénéfices et honneurs comme il lui plaira; 2° si un comte de ce royaume vient à mourir, nous voulons que les plus proches parents du défunt, les autres officiers du comté et les évêques du diocèse pourvoient à son administra- tion, jusqu'à ce que nous ayons pu confier à son fils les honneurs dont il était revêtu. » Charles le Chauve passe en Italie, rencontre à Pavie le pape, et confère avec lui; mais apprenant l'arrivée de Carloman, roi de Bavière, avec une armée considérable, pour réclamer ses droits sur l'Italie, il reprend la route de France, et meurt à Brios, village situé en deçà du mont Cenis. Louis le Bègue, fils de" Charles le Chauve, lui succède. L'autorité de ce prince ne s'étend ni sur l'Italie ni sur la Lorraine. — Alain le Grand la secoue en Bretagne, et Sanche Mitarra en Gas- cogne. — Son cousin Carloman, fils aîné de Louis le Germanique, lui dispute l'Italie. Alfred le Grand, après avoir livré jusqu'à 7 ba- tailles aux Danois, est forcé de prendre la fuite, et de se tenir caché dans la cabane d'un berger pendant toute une année. 878. Alfred, roi d'Angleterre, ayant appris la défaite des Danois à Kinwith, sort de sa retraite, va re- Ap.J.-C. connaître lui-même le camp ennemi, où il entre déguisé en ménestrel, lève une armée, et par une seule bataille recouvre son royaume; puis, après avoir conclu avec Gurthorm, chef danois, un traité qui établit ce dernier roi d'Estanglie, comme vassal, il fait creuser, pour prévenir de nouvelles irruptions des Danois, un large fossé, qui s'étend depuis les marais situés au N. jusqu'à la rivière d'Ouse. Les Sarrasins contraignent le pape Jean VIII à leur payer tribut. — Violences dans Rome d'Adal- bert, duc de Toscane, et de Lambert, duc de Spo- lète, partisans de Carloman de Bavière. Jean VIII s'enfuit en Fiance, où il couronne le roi Louis le Bègue, qui l'avait été l'année précédente par Hincmar, de Eeims; ce prince se réconcilie avec son cousin, Louis de Saxe. Les Sarrasins achèventla conquête de la Sicile par la prise et la destruction de Syracuse. Ils renver- sent les fortifications de toutes les villes, excepté de Païenne, dont ils font leur place d'armes. 879. Louis le Bègue se met en marche pour aller châtier la révolte de Bernard, marquis de Septi- manie. Il est arrêté par la mort à Compiègne. — Avènement de ses 2 fils Louis III et Carloman — Ambition de Boson, beau-frère de Charles le Chauve, qui se fait élire roi d'Arles ou de Pro- vence dans une assemblée d'évêques tenue à Mantaille. Le pape Jean VI II demande et obtientdes secours de l'empereur Basile le Macédonien contre les Sarrasins , qui ravagent l'Italie. Sur la demande de l'empereur Basile, Jean VIII reconnaît Photius comme patriarche de Constan- tinople. — Jean VIII autorise saint Méthodius, apôtre des Moraves et des Slaves, à employer la langue esclavone pour la célébration de l'office divin. Fondation en Egypte de la dynastie des Toulo- nides par Ahmed, fils de Toulon, gouverneur de cette contrée. 880. Louis et Carloman cèdent à Louis de Saxe, 2 e fils de Louis le Germanique, la partie de la Lorraine qu'ils tenaient de Charles le Chauve et de Louis le Bègue. Assemblée de Gondreville, où Carloman, Louis III et Charles le Gros, roi de Souabe, s'allient contre les Normands et Boson, roi de Provence, qui est vaincu, mais non soumis. Mort de Carloman, roi de Bavière. La Bavière est réunie à la Saxe. Un fils bâtard de Carloman, Arnoul, a la Carinthie. — Charles le Gros est couronné roi d'Italie. 881- Charles le Gros vient prendre à Rome la cou- ronne impériale. Louis III gagne sur les Normands une grande bataille à Jaucourt en Vimeu, dans le bassin de la Somme. Cette victoire a été célébrée par un chant national. 882. Louis III meurt à Saint-Denis, sans laisser d'enfants; Carloman règne seul sur toute la France. — Charles le Gros succède à son frère Louis dans le royaume de Saxe. Les Normands s'emparent de Trêves qu'ils ré- duisent en cendre. Ils saccagent Liège, Cologne et plusieurs autres villes. Charles le Gros achète leur retraite par un tribut honteux et par la ces- sion de la Frise occidentale, à Godefroy, qui em- brasse le christianisme. — Conversion du chef normand Hastings, qui reçoit le comté de Char- tres. Mort d'Hincmar, archevêque de Reims. Les princes varègues de Kiev, Dir et Oskhold, qui s'étaient fait baptiser, sont assassinés par Oleg, tuteur du fils de Rurik, Igor. Oleg occupe Kiev, qui devient le siège de la domination russe. MOYEN AGE. 157 Ap. J.-C. 884. Carloman, roi de France, meurt à la chasse, blessé par un sanglier. Charles le Gros, lui suc- cède, au préjudice de Charles le Simple, fils posthume de Louis le Bègue, et réunit ainsi entre ses mains tout l'empire de Charlemagne. Adrien III, pape. 885. Charles le Gros fait difficulté de reconnaître le pape Etienne V, successeur d'Adrien III, parce qu'on n'a pas attendu son consentement pour la consécration de l'élu. 886. Les Normands, conduits par Godefroy et Sige- froy, assiègent Paris pendant une année. Ni l'em- pereur ni les nobles ne songent à secourir cette ville. Elle est défendue courageusement par Eudes, comte de Paris, et l'évêque Gozlin. Charles le Gros s'approche enfin de Paris, mais sans oser combattre. Honteux traité par lequel il écarte les Normands. Ces barbares font traîner leurs barques par terre, au-dessus de la ville, les remettent à l'eau, et, continuant à remonter la Seine, ils entrent dans l'Yonne et vont dévaster la Bourgogne. Mort de Basile le Macédonien. Son fils Léon VI lui succède. Il chasse Photius du siège patriarcal de Constantinople. Il a composé un traité de tac- tique. 887. Mort du roi Boson. Honte de Charles le Gros. A la diète de Kirckheim, il accuse son chance- lier et sa femme. Les grands indignés le dépo- sent solennellement à la diète de Tribur et lui substituent Arnoul, son neveu, dans le royaume de Germanie. Eudes, comte de Paris, fils de Robert le Fort (v. 866), est élu roi de France. 888. Charles le Gros meurt sans enfants dans une île du Rhin. Partage définitif de son empire; anarchie. Arnoul règne sur la Germanie et la Bavière ; Eudes sur la France occidentale et l'A- quitaine. Louis, fils de Boson, règne sur le royaume d'Arles ou de Provence. Rodolphe, fils de Conrad, fonde le royaume de la Bourgogne transjurane. Guy, duc de Spolète, et Bérenger, duc de Frioul, tous deux issus du sang de Char- lemagne par les femmes, se disputent l'Italie. Raynulf, comte de Poitiers, et un grand nombre d'autres seigneurs se rendent indépendants. Or- ganisation de la société féodale. Résistance qu'elle oppose aux Normands; la population commence à s'accroître. Les Normands sont deux fois repoussés de Paris. 889. Vers cette époque, 20 pirates Sarrasins partis d'Espagne sont poussés par la tempête dans le golfe de Grimaud et surprennent le village de Fraxinet, aujourd'hui la Garde-Fraisnet (Var). Ils y forment un établissement qui, pendant près d'un siècle, sera la terreur du midi de la France et du nord de l'Italie. Bérenger rend hommage à Arnoul pour l'Italie, où il reçoit le premier la couronne de fer de Lombardle. 890. Siméon, roi des Bulgares, commence contre l'empire grec une guerre qui durera trois années. Guy, vainqueur de Bérenger à la bataille de la Trébie, se fait couronner roi d'Italie. Vers cette époque, les Hongrois ou Madgyars, comme ils s'appelaient du nom d'une de leurs tribus, passent des régions du Volga dans celles de la Theiss et du Danube, sous la conduite d'Ar- pad, fils d'Almus. A peine sont-ils établis dans ces contrées qu' Arnoul, roi de Germanie, s'en sert pour ébranler l'empire des Moraves fondé par Swiatopolk. Eudes n'ose pas chasser les Normands des bords de l'Oise qu'ils ravagent. Fin du royaume, d'Estanglie, qu'Edouard le Vieux réunit à ses États. Ap. J.-C. 891. Victoire des Normands sur les troupes de Lor- raine, près Maestricht. Arnoul, roi de Germanie , remporte sur eux une grande victoire à Louvain sur la Dyle. Guy détrône Bérenger. Il est couronné roi d'Italie et empereur par le pape Etienne V, avec- son fils Lambert qu'il s'associe. 892. Eudes, roi de France, bat les Normands et est cependant forcé de leur accorder des conditions avantageuses pour les engager à la retraite. Le comte Waltgaire se révolte contre lui. 893. Déclin du pouvoir d'Eudes. Les mécontents lui opposent Charles le Simple. L'incapacité de ce prince le fait bientôt abandonner de ses parti- sans. 894. Eudes marche contre Charles le Simple, qui s'enfuit à Worms et implore le secours d'Arnou 1 qui lui envoie quelques troupes. Mort de Guy, roi d'Italie. Son fils Lambert lui succède. Borziwoi, duc de Bohême, reçoit le christia- nisme ; il est baptisé par l'évêque de Moravie, Méthodius. 895. Arnoul somme Charles et Eudes de compa- raître devant lui à la diète de Worms. Il donne la couronne de Lorraine à son fils naturel Zwen- tibold. — Il descend en Italie, appelé parle pape Formose contre le jeune Lambert, fils de Guy de Spolète. Il passe les fêtes de Noël à Lucques, où Bérenger vient le trouver. Arnoul retient Béren- ger prisonnier et le dépouille de ses Etats. Le duché de Frioul est donné au comte Waltfred et celui de Milan ou de Lombardie au comte de Maginfred. 896. Arnoul s'empare de Rome et se fait couronner empereur par le pape Formose, mais son échec devant Spolète et la maladie le décident à quitter l'Italie. — Bérenger recouvre ses Etats et fait la paix avec l'empereur Lambert. — Le pape Etienne VI fait le procès à la mémoire de For- mose ; il l'exhume, revêt le cadavre d'habits laïcs et lui fait couper la tête et les trois doigts de la main avec lesquels il a béni le peuple. Mais il est bientôt lui-même renversé et périt dans un cachot. A partir de cette époque et pendant plus d'un siècle l'élection des papes, livrée aux capri- ces de la populace et aux violences de l'aristo- cratie romaine, se décida parfois les armes à la main, et les candidats durent la tiare, moins à leurs vertus qu'à leur force et à leur audace. Le roi Eudes laisse à son rival, Charles le Sim- ple, les pays qui sont à l'E. de la Seine et de la Marne. 898. Mort d'Eudes qui laisse la couronne de France à Charles le Simple. Les grands se fortifient de plus en plus dans leurs châteaux pour résister aux Normands, aux Hongrois et aux Sarrasins. Ces 3 peuples barbares se rencontrent dans la Bourgogne transjurane. Ravages des Sarrasins en Provence. Mort de Lambert, roi titulaire d'Italie. En l'ab- sence d' Arnoul, Bérenger se fortifie dans l'Italie du N. et aspire à l'empire. 899. Mort d'Arnoul. Son fils Louis IV, dit l'Enfant, lui succède. Berthe, fille de Lothaire, roi de Lorraine, et de Waldrade, conçoit le dessein d'élever à l'empire Adalbert II, duc et marquis de Toscane, son mari, mais celui-ci est battu et fait prisonnier par Lambert, qui meurt peu après d'une chute de cheval, sans laisser d'héritier. Bérenger est seul roi en Italie; il rend la liberté au marquis de Toscane. Les généraux du calife abbasside essayent en vain d'arrêter les progrès des Karmates, secte de fanatiques qui ravagent l'Arabie et l'Irak-Arabi. 158 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. 900. Louis, fils de Boson, roi de Provence, vient disputer la couronne d'Italie à Bérenger. Celui-ci, secondé par Adalbert, duc de Toscane, s'avance à la rencontre de Louis, qui, désespérant du suc- cès de son entreprise, traite secrètement avec celui qu'il venait détrôner et s'engage, par un serment solennel à ne plus revenir en Italie. — Les Hongrois font éprouver à Bérenger une grande défaite sur les bords de la, Brenta, et ra- vagent toute la Lombardie. — Louis de Provence met à profit la situation de Bérenger pour violer son serment et revenir en Italie, où, après quel- ques succès, il se rend maître de toute la Lom- bardie et se fait élire roi. Zwentibold, fils naturel d'Arnoul, roi de Lor- raine, périt dans un combat sur les bords de la Meuse, contre ses sujets révoltés, et son royaume est réuni à celui de Germanie. Charles le Simple est reconnu dans l'Aquitaine et dans la Septimanie.

Xe siècle après Jésus-Christ.

Décadence du califat de Bagdad qui subit de nouveaux et importants démembrements. — Les Fatimites en Egypte. — Fin de la dynastie carlovingienne. — Avènement des Capétiens. — Renouvellement de l'empire d'Occident par Othon le Grand. — Décadence du califat de Cor- doue après la mort d'Almanzor. — Le système féodal arrive à son apogée. — Influence croissante du clergé à la faveur de l'ignorance générale qui envahit alors tous les esprits. 901. Mort du roi saxon Alfred. Sa race conserve le trône au sud ; les Danois gardent au nord le pays des Angles. Louis de Provence reçoit à Rome la couronne impériale des mains de Benoît IV. Bérenger se réfugie en Bavière auprès du jeune roi Louis, fils d'Arnoul. 902. En Orient, le patriarche de Constantinople, Nicolas, engage avec l'empereur Léon VI le Phi- losophe, au sujet du quatrième mariage de ce prince qu'il ne veut pas reconnaître pour légi- time, une lutte courageuse qui durera 9 années. L'empereur Louis repasse en Provence au com- mencement de cette année. Bérenger rentre alors en Italie et recouvre toute la Lombardie. La dynastie des Samanides remplace dans le Khorasan et en Perse celle des Sofiarides. 904. La comtesse Théodora Glicérium, mère de la célèbre Marozzie, décide l'élection de Sergius III en mettant des gens armés sur tous les points de la ville propres à l'attaque ou à la défense. Elle domine le saint-siége pendant sa vie. 80 000 Russes, portés sur 2000 barques, for- cent le port de Constantinople et ravagent les environs de la ville. Léon VI le Philosophe achète leur retraite. La ville de Thessalonique est prise et saccagée par des pirates sarrasins, que commandait un renégat grec de Tripoli. 905. Divers princes et surtout Adalbert, duc- de Toscane, effrayés de l'accroissement que prenait la puissance de Bérenger, rappellent en Italie Louis de Provence, qui s'empare d'abord de toute la Lombardie, mais ensuite est surpris, dans Vérone par Bérenger,, qui. lui fait crever les yeux. 906. Invasion des Hongrois en Italie ; ils soumet- tent Bérenger à un tribut. Ils attaquent les îles vénitiennes de Malamocco et de Rialto , mais sont battus par le doge Pietro Tribuno. Les Normands prennent Rouen, occupent tout le Cotentin et ravagent le Maine, la Picardie et la Champagne. 907. La dynastie des Tang, qui a gouverné la Chine pendant près de 3 siècles, est remplacée Ap. J.-C. par la 14 e dynastie Héou-li-ang. De 907 à 960, se succèdent rapidement 5 dynasties. Extension toujours croissante de la secte des Karmates en Orient. Mort d'Arpad, chef des Hongrois. Son fils Sol- tan pénètre en Bavière et remporte la victoire d'Augsbourg, qui coûte la vie au duc Léopold. 909. Bouchard, landgrave de Thuringe, périt en combattant les Hongrois. L'empereur Louis IV donne la Thuringe à Othon, duc de Saxe. En Italie, par la permission de Bérenger, les évêques, les abbés, les comtes, enfin tous les pos- sesseurs de fiefs fortifient leurs villes et leurs châteaux pour se mettre à l'abri des incursions des barbares. En Afrique, le sectaire Obeidollah, qui préten- dait descendre d'Ali et de Fatime et qui se fait passer pour le mahadi ou directeur des fidèles, qui, selon le Coran, devait être le 12 e et dernier iman, dont la venue ne précédera que de bien peu la fin du monde, renverse les Aglabites et les Edrissites et fonde la dynastie des Ismaéliens ou Fatimites. '910. Alphonse III, le Grand, roi d'Oviédo, renonce au trône, et partage son royaume entre ses deux fils; le second eut la Galice avec la portion de la Lusitanie enlevée aux Maures. Fondation par Guillaume d'Aquitaine de la cé- lèbre abbaye de Cluny en Bourgogne; la règle monastique de saint Benoît réformée y est établie. 911. Léon VI, dit le Philosophe, sur le point de mourir, rappelle le patriarche de Constantinople, Nicolas. Mort de Louis IV l'Enfant, fils d'Arnoul, der- nier rejeton carlovingien en Germanie. Traité de Saint-Clair-sur-Epte par lequel Char- les le Simple cède à Rollon, chef des Normands, la partie de la Neustrie qu'il occupe, entre la Bresle à l'E. et la Couesnon à l'O. Il lui donne de plus sa fille Gisèle en mariage, à condition qu'd embrassera le christianisme. 912. Rollon reçoit le baptême. Ses donations aux églises. Il divise toute la Normandie en fiefs et y établit une police régulière. Conrad I er , comte de Franconie, petit-fils par sa mère du roi Arnoul, est élu roi de Germanie. — La Lorraine se sépare de la Germanie et se donne à Charles le Simple. En Espagne, les chrétiens élèvent des fortifi- cations sur toute la ligne du Douro. Le père des deux rois d'Oviédo, Alphonse III le Grand, malgré son abdication, commande avec succès les armées contre les Maures. — Avènement d'Abdérame III au califat.de Cordoue. Constantin Porphyrogénète, âgé de 7 ans, suc- cède à son père Léon le Philosophe, sous la tutelle de sa mère. 913. Le fatimite d'Afrique, Abou-Obéidollah, prend Barca dans la Cyénaïque et pénètre en Egypte où il occupe quelque temps Alexandrie. Mort du varègue Oleg qui a pour successeur Igor, fils de Rurik. Les Bohémiens et les Hongrois envahissent la Bavière, mais sont repoussés. 914. Jean X, archevêque de. Ravenne, est élu pape par le créait de Théodora, mère de la célèbre Ma- rozzie, qui épousa Albéric,, duc de Spolète et mar- quis de Camerino. Mort de Garcie I er , roi des Asturies. Son frère Ordogno II transporte le siège du gouvernement à Léon, et prend le titre de roi de Léon, qu'il trans- met à ses successeurs. Le roi bulgare Siméon s'empare d'Andrinople. 915. Les Hongrois ravagent la Saxe et pillent Ham- bourg. MOYEN AGE. 159 Ap. J.-C. 916. Le pape Jean X sacre Bérenger empereur, à condition qu'il conduira son armée contre les Sarrasins; il se met lui-même à la tête de cette expédition, qui détruisit le repaire du Garigliano. Conrad, roi de Germanie, assiège et prend la ville de Ratisbonne qu'il donne à son frère Eber- hardt, avec le ducbé de Bavière. Ordogno II, roi de Léon, remporte une grande victoire sur les Maures. 917. Mort de Rollon, 1 er duc de Normandie. Guil- laume I e , son fils, lui succède. Les Hongrois dévastent la Franconie, la Thu- ringe, la Saxe, et pénètrent jusqu'en Lorraine. Les Bulgares, sous la conduite de leur roi Si- ruéon, assiègent C. P. Les habitants, dirigés par Léon Pbocas, les forcent à la retraite. 918. Conrad, roi de Germanie, est blessé mortelle- ment en combattant les Hongrois. 11 avait désigné, en mourant, comme le plus capable de lui suc- céder, son ancien ennemi, Henri, duc de Saxe. Celui-ci fut élu et reçut les insignes de la royauté au milieu d'une partie de chasse, d'où lui vint le surnom d'Oiseleur. Henri I er l'Oiseleur commence la maison royale de Saxe. 919. Constantin VII donne le titre d'empereur à Ro- manus, son beau-père , qui s'empare de toute l'au- torité, pendant que son gendre se livre tout en- tier à son goût pour les lettres et l'histoire. Igor, chef des Russes établis à Novogorod et à Kiev, ne peut arrêter l'invasion des Petchénègues et traite avec eux. 920. Giselbert, duc de Lorraine, mécontent de ce que, contre ses droits, Charles le Simple avait mis un évêque à Tongres, s'unit à Henri l'Oiseleur, qui déclare la guerre à Charles le Simple. Cette guerre sera terminée par le traité de Bonn, qui laisse la Lorraine à la France. 921. Charles le Simple est abandonné de tous ses vassaux sous prétexte des vexations de son favori Haganon. Hérivée, archevêque de Reims, lui reste seul fidèle. Garcie de Navarre et le roi de Léon, Ordogno II, sont complètement battus à Yal-de-Junquera par le calife Abdérame III, qui franchit les Pyrénées et s'avance jusqu'à Toulouse. Au retour, son ar- mée chargée de butin est taillée en pièces par le père de Garcie, Sanche, sorti de son monastère. Adalbert, marquis d'Ivrée et gendre de Béren- ger, et Lambert, archevêque de Milan, appellent en Italie, contre Bérenger, Rodolphe, roi de la Bour- gogne transjurane, qui se fait couronner roi d'Italie par Lambert. 922. Robert, frère d'Eudes et son héritier dans le comté de Paris et dans le duché de France, est élu roi par les nobles contre Charles le Simple, qui perd la ville de Laon, dernière place carlo- vingienne. . 923. Ravages exercés dans la Macédoine et la Thrace par le Bulgare Siméon, qui cède cependant aux prières du patriarche et de l'empereur. Bobert de France est proclamé roi de France. 11 est surpris et tué près de Soissons par les gens de Charles le Simple. — Raoul de Bourgogne, gendre de Robert, est proclamé roi. — Charles, trahi dans une entrevue, tombe dans les mains d'Héribert, comte de Vermandois, qui l'enferme à Péronne. — Les Lorrains se donnent à Henri l'Oiseleur et se séparent définitivement de la France. Le roi d'Italie Bérenger est vaincu à Fiorenzola par Rodolphe, roi de la Bourgogne transjurane, qui repasse presque aussitôt après les Alpes. Mort du célèbre médecin musulman Razi, au- teur de plusieurs ouvrages qui ont servi longtemps de base à l'enseignement, même en Europe. Ap. J.-C. 924. Bérenger, roi d'Italie, appelle à son secours les Hongrois contre Rodolphe II, roi de la Bour- gogne transjurane. Ils saccagent Pavie, Cré- mone, etc., et passent de là en France où ils sont battus par Raoul de Bourgogne, roi de France. — Bérenger est assassiné à Vérone. — Le pape Jean X se défait d'Albéric, duc et mar- quis de Spolète, et premier mari de la célèbre Marozzie, mais celle-ci s'empare du château Saint-Ange et domine dans Rome. Avènement d'Athelstan, qui prendra le premier le titre de roi d'Angleterre. Les' Petchénègues sont vaincus par les Russes, qui les empêchent de franchir la limite dé leur empire. 925. Henri l'Oiseleur fonde les margraviats de Brandebourg, de Misnie et de Lusace. Il fait en- tourer de murailles la plupart des villes de ses Etats. Héribert de Vermandois fait élire archevêque de Reims son fils Hugues, à peine âgé de 5 ans, pour jouir des domaines de ce grand siège. 926. Hugues, marquis de Provence, que Berthe, duchesse de Toscane, avait eu de Thibaut, comte d'Arles, son premier mari, est appelé en Italie contre Rodolphe de Bourgogne par le pape Jean X, opprimé dans Rome par Marozzie et Gui, duc de Toscane, son second mari. Hugues est couronné à Milan. Rodolphe se retire sans combattre. 927. Héribert, comte de Vermandois, veut aider Charles le Simple à recouvrer son royaume. Le roi Raoul lui donne le comté de Laon. Charles le Simple est enfermé de nouveau dans le château de Péronne. Le Bulgare Siméon meurt de chagrin d'avoir été vaincu par les Croates. Son successeur Pierre fait la paix avec l'empire grec. 928. Léon VI succède au pape Jean X, que Gui et Marozzie, sa femme, t'ont jeter en prison et étrangler. 929. Mort de Charles le Simple dans le château de Péronne. Les grands se soumettent à Raoul, qui reprend à. Héribert, comte de Vermandois, tout ce qu'il lui avait cédé. Après la mort de Léon VI, Etienne VII, homme obscur, protégé par Marozzie, est proclamé pape. Le général des Karniates, Abou-Taher, entre dans la Mecque, pille le temple de la Caaba et égorge les pèlerins. 930- Le calife Moktader, qui a été déjà deux fois dé- posé et deux fois rétabli, ne peut empêcher les Karmates de ravager le territoire de Bagdad. Raoul de Bourgogne est reconnu pour roi de France par les Aquitains, qu'il délivre des ravages des Normands. Henri l'Oiseleur force le Bohémien Wenceslas à s,e reconnaître son vassal. — Il marie son fils' Othon, âgé de 18 ans, à la fille du roi d'Angle- terre Athelstan, petit-fils d'Alfred le Grand. 93,1. Raoul assiège dans la ville de Reims Héribert de Vermandois, qui se soumet. — Raoul fait élire archevêque de Reims, à la place du fils d'Héribert, Artaud, moine de Saint-Reini. La perte du siège de Reims, à cause des vastes do- maines et des nombreuses places fortes qui dépen- daient de l'évêché, porta un grand coup au comte de Vermandois, qui ne se soutint que par l'appui des Allemands contre Raoul et Hugues le Grand, comte de Paris, fils de Robert et neveu du roi Eudes. Hugues, roi d'Italie, s'associe son fils Lothaire et se rend à Rome dans le dessein de se faire couronner empereur. 932. Ramire II, roi de Léon, enlève Madrid aux Musulmans. Hugues épouse la célèbre Marozzie, veuve de 160 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. Gui, duc de Toscane, alors toute-puissante aans Rome. — Albéric, fils de Marozzie, maltraité par Hugues, soulève contre lui toute la ville , le force à retourner en Lombardie, et jette en prison sa mère et son frère le pape Jean XI. Commencements de la dynastie des Bouides, qui enlève le Fars et l'Irak-Adjemi aux Sama- nides. — Le calife Moktader est renversé par le général qui a sauvé l'Egypte de la domination des Fatimites. Celui-ci sera peu après assassiné par le successeur de Moktader, le calife Kader. 933. Les Italiens, mécontents de Hugues, rappellent Rodolphe, roi de la Bourgogne transjurane, mais Hugues les prévient en faisant un accommode- ment avec ce prince auquel il cède la Bourgogne cisjurane, en échange de quoi Rodolphe lui trans- porte tous ses droits sur l'Italie. Fondation du royaume d'Arles, formé de la réunion des deux Bourgognes transjurane et cisjurane. Grande victoire d'Henri l'Oiseleur sur les Hon- grois, à Mersebourg, en Saxe. Henri fit peindre, probablement par des Byzantins, la bataille sur les murs de son appartement , dans le château de Mersebourg. Les habitants de la paroisse de Keus- chberg, près de Mersebourg, la célèbrent annuel- lement. 935. Mort du premier fatimite d'Afrique, Abou- Obéïdollah, à Mahadia, ville qu'il avait fondée pris de Kaïroan, au sud de l'ancienne Carthage. Le calife Ràdi Billah, pressé de tous côtés par les usurpateurs qui avaient démembré l'empire musulman, crée Abubecre Mohammed, fils de Rayek, Emir al Omra ou Emir des Emirs, ce qui signifie commandant des commandants. Ce premier ministre eut l'administration de toutes les affaires militaires et le maniement des finances, d'une manière plus absolue qu'aucun visir. Il of- ficiait même pour le calife dans la grande mos- quée de Bagdad, et son nom était cité dans le service divin par tout l'empire. A cette époque, le califat était à peu près réduit à la ville de Bagdad et à ses dépendances. Il est vrai que dans l'origine les chefs des diverses parties de l'empire parurent révérer le nom du calife, qui était publié dans toutes les mosquées et gravé sur les monnaies. Mais leur vénération diminua peu à peu, et bientôt ils ne regardèrent plus le calife que comme le grand Iman, ou souverain pontife de la religion musulmane, qui n'avait d'autre fonction que de faire la prière publique et des discours au peuple dans la grande mosquée de Bagdad. 936. Mort d'Henri I er l'Oiseleur, au moment où il allait passer en Italie. Les seigneurs allemands nomment pour son successeur son second fils Othon,âgé de 24 ans. L'aîné Tancmar se révolte. L'idolâtrie est rétablie en Bohême par le duc Boleslas, meurtrier de son frère. Hugues d'Arles, malgré le mariage d'une de ses filles avec Albéric, fils de Marozzie, ne peut en- trer dans Rome. Mort du roi de France, Raoul de Bourgogne. Hugues le Grand, duc de France, jaloux d'Héri- bert, comte de Vermandois, qui s'appuyait sur les Allemands, rappelle d'Angleterre Louis d'Outre- mer, fils de Charles le Simple, et le fait nommer roi. Louis cède à Hugues le duché de Bourgogne, laissé vacant par la mort du roi Raoul. 937. Les Hongrois poussent leurs incursions jusque dans le Berry. Abdérame III achève la construction d'un ma- gnifique palais dans la ville nouvelle de Zahra, à 5 milles au sud de Cordoue. 938. Othon I er , roi de Germanie, déclare la guerre au duc de Bohême Boleslas, qui persécute les chrétiens. Ap. J.-C. Grande victoire d'Athelstan, roi d'Angleterre, sur les Danois et leurs alliés à Brunanburgh. Ramire II, roi de Léon, aidé des Navarrais, remporte sur Abdérame III, à Simancas, une éclatante victoire qui coûte, dit-on, 80 000 hommes aux musulmans. 939. Henri le Querelleur, frère puîné d'Othon I er soulève la Saxe et prend le titre de roi. Il est se- condé par le duc de Lorraine, Giselbert, l'arche- vêque de Mayence, et Éberhard,duc de Franconie. Les insurgés reçoivent l'appui de Louis d'Outre- mer, qui passe" la Meuse et s'avance jus]u'en Alsace. Othon fut délivré de tous ses ennemis par la victoire d'Andernac. Eberhard y perdit la vie, Giselbert se noya dans le Rhin en fuyant, et Henri le Querelleur s'humilia aux pieds de son père avec ses principaux partisans, parmi lesquels était Gontran, le riche comte d'Alsace, tige des illustres maisons de Habsbourg et de Lorraine. Henri le Querelleur fut fait peu après duc de Lor- raine. 940. Les Sarrasins établis à Fraxinet occupent le bourg de Saint-Maurice, en Valais. Ils comman- dent de là les passages des Alpes, et dépouillent tous ceux qui osent les franchir. La dignité d'Émir-al-Omra à Bagdad est remplie par le Turc Yahcam. Depuis cette époque, les Turcs ne permettront pas que cette dignité soit accordée à une personne qui ne soit pas de leur race. 941. Les Sarrasins de Sicile s'emparent d'Agrigente et transportent beaucoup de Siciliens en Afrique. Louis d'Outremer, vaincu par Hugues le Grand et par le comte de Vermandois , perd la ville de Laon et se réfugie en Aquitaine. 942. Le roi d'Italie, Hugues d'Arles, secondé par une flotte grecque que lui avait envoyée l'empe- reur de Constantinople, son beau-frère, attaque vigoureusement les Sarrasins de Fraxinet; mais ayant appris que Bérenger, marquis d'Ivree, pe- tit-fils par sa mère de l'empereur Bérenger, son rival à la couronne d'Italie, qui s'était enfui en Allemagne, se disposait à venir lui disputer le trône, il renvoie la flotte grecque et rend aux in- fidèles la position qu'ils occupaient, à condition que s'établissant au point le plus élevé du pas- sage du grand Saint-Bernard et dans les princi- paux cols des Alpes, ils fermeraient le passage de l'Italie à Bérenger. 944. Les Hongrois ravagent la Lombardie et se font payer un tribut par le roi Hugues. Igor, chef des Russes, fait alliance avec les Petchénègues et impose un tribut à Constantin Porphyrogénète. 945. Bérenger, marquis d'Ivrée, appuyé par les Al- lemands, enlève la couronne d'Italie à Hugues d'Arles. Le fils d'Hugues, Lothaire, conserve le ti- tre de roi sans aucun pouvoir. Mort du Russe Igor. 'Son fils, Swiatoslaw, lui succède sous la tutelle de sa mère Olga. Othon I er , roi de Germanie, donne le duché de Bavière à son frère Henri le Querelleur, qui est remplacé dans le duché de Lorraine par Con- rad le Sage, auquel deux ans après Othon donne sa fille Liutgarde en mariage. Malcolm I er , roi d'Ecosse, soutient Edmond I", frère et successeur d'Athelstan, contre ses sujets rebelles, et obtient en retour le pays de Cumber- land, comme fief de l'Angleterre. C'est la pre- mière trace des rapports féodaux qui ont subsisté entre les deux pays. 946. Othon I er , roi de Germanie, force Hugues le Grand à rendre la liberté à Louis d'Outremer, dont il s'était emparé dans une expédition faite en commun entre eux contre la Normandie. Hugues le Grand n'avait cédé aux injonctions du roi de Germanie que quand le roi de France MOYEN AGE. 161 Ap. J.-C. lui eut livré la ville de Laon, la seule place qui lui restât. 947. Othon I er , roi de Germanie, fait désigner par les princes pour lui succéder son fils aîné, Lu- dolph,. âgé de treize ans, qui, l'année suivante, est élu duc de Souabe, à la mort d'Hermann dont il avait épousé la fille.— Il oblige Hugues le Grand, dans une entrevue sur le Chier, de faire une trêve avec Louis d'Outremer. Lotbaire, roi titulaire d'Italie, fils d'Hugues, épouse Adélaïde, fille de Rodolphe II, roi des deux Bourgognes. La reine Olga fonde en Russie la ville de Pskof, au sud du lac du même nom. Assan-Ben-Ali reçoit d'Almanzor, calife d'Afri- que, la Sicile en fief souverain. 948. Louis IV d'Outremer vient se plaindre au con- cile d'Ingelheim des attentats de Hugues le Grand contre ses droits et -de l'usurpation de ses do- maines. Il offre de se défendre des inculpations d'incapacité portées contre lui , soit par le juge- ment du roi Othon, soit par un combat singu- lier. Hugues fut excommunié, mais n'en con- tinua pas moins la guerre. 949. Nouvelle excommunication lancée contre Hugues par un synode assemblé à Trêves. Hugues n'y donne aucune attention. Déclin du pouvoir de de l'Eglise au x c siècle. 950. La paix est rétablie entre Louis et Hugues par l'entremise de Conrad, duede Lorraine. — Louis, qui a. recouvré la ville de Laon, s'associe son fils aîné Lothaire. Othon le Grand, roi de Germanie, soumet Boleslas, duc de Bohême, le rend tributaire et le force à laisser la religion chrétienne pénétrer dans ses Etats. — Il donne à son fils Ludolph, âgé de 16 ans, le duché de Souabe. Lothaire, fils d'Hugues, roi d'Italie, meurt, à ce que Ton croit, empoisonné par Bérenger, mar- quis dTvrée, qui s'empare de la couronne. 951. Adélaïde, veuve de Lothaire, implore l'appui d'Othon le Grand contre Bérenger qui veut la contraindre à épouser son fils Adalbert. — Othon passe en Italie, est proclamé roi dans Pavie et épouse Adélaïde. Expédition de Louis en Auvergne pour réduire les seigneurs révoltés contre Guillaume Tête-d'E- toupes, qu'il leur avait donné pour comte. — Sa mûre Odgive s'échappe de Laon pour se remarier au comte de Verrnandois. 952. Othon rend ses Etats à Bérenger, à condition de les tenir en fief de la couronne de Germanie. 953. Ludolph, fils d'Othon I er , duc de Souabe, avec l'aide de Conrad duc de Franconie et de Lorraine, son beau-frère, attaque son oncle, Henri le Querelleur, duc de Bavière. Othon I er appuie ce dernier. 954. Mort de Louis IV d'Outremer. Son fils Lothaire est couronné, avec l'appui de Hugues le Grand, à l'âge de 15 ans. — Ravages exercés par les Hongrois dans la Lorraine, la Champagne et le duché de Bourgogne. 955. Lothaire donne les duchés de Bourgogne et d'Aquitaine à Hugues le Grand, auquel il doit le trône. Hugues n'e peut réussir à s'emparer de l'Aquitaine. Grande victoire remportée par Othon le Grand sur les Hongrois près d'Augsbourg, en Bavière. Ces barbares ne referont plus d'invasion. — Fin de la guerre civile en Allemagne. Othon ôte la Souabe à son fils et la restitue à Burchard III, de l'ancienne maison ducale. Il enlève aussi la Lorraine à Conrad, et la donne à son frère Bruno, archevêque de Cologne. Ap. J.-C. 956. Othon envoie en Italie son fils Ludolph ré- concilié avec lui au secours d'Albert Azzon, mar- quis d'Est, attaqué par Bérenger qui est dépouillé de ses Etats. Mort de Hugues le Grand. Hugues Capet, son fils aîné, lui succède dans la plus grande partie de ses Etats (duché de France, comté de Paris, abbayes de Saint-Germain des Prés, de Saint- Denis, de Saint-Martin de Tours). Octavien, fils du patrice Albéric, petit-fils de Marozzie, qui avait succédé depuis deux ans à la dignité et à l'autorité de son père, s'empare du saint-siége sous le nom de Jean XII. 957. Mort de Ludolph. Bérenger recouvre ses États. Lothaire, roi de France , réduit presque à la ville de Laon, ne prend aucune part aux guerres des grands vassaux entre eux. Gouvernement de Gerberge et d'Hedwige, sœurs d'Othon le Grand, veuves de Lothaire et de Hugues le Grand. 958. Protection accordée par saint Bruno, arche- vêque de Cologne, et Othon le Grand aux ré- gentes de France. 959. L'empereur d'Orient, Constantin Porphyrogé- nète, est empoisonné par son fils Romanus, dit le jeune, qui lui succède. L'archevêque de Cologne, Bruno, duc de Lor- raine, divise cette province en deux parties, en haute et basse Lorraine, se réserve la dernière et donne le gouvernement de la première, dite aussi Mosellane, à Frédéric comte de Bar, qui fut le premier duc de la haute Lorraine. 960. Don Sanche I er , dit le Gros , est rétabli par Abdérame II sur le trône de Léon, dont il avait été renversé par Ordogno le Mauvais, fils d'Alphonse IV. En Allemagne, découverte des mines d'argent de Hartz, les plus riches de l'Europe. Commencement en Chine de la 19 e dynastie des Song, qui durera 300 ans. 961. Lothaire essaye vainement de s'emparer de la Normandie sur Richard sans Peur. Othon le Grand, appelé par le pape Jean XII contre Bérenger, passe en Italie, dépose Bérenger et est couronné roi d'Italie, à Milan. Alp. Tekin, né à Gazna et sorti de la nation des Turcs Hoëikes, secoue le joug des Samanides et fonde l'empire des Gaznévides, qui devait s'é- tendre depuis la mer Caspienne jusqu'au Gange supérieur. Nicéphore Phocas, général de l'empereur Ro- main II, enlève aux Sarrasins l'île de Candie. Mort du calife de Cordoue Abdérame III, après un règne de 50 ans. Son fils aîné Al-Hakkem II lui succède. 962. Othon I er et Adélaïde reçoivent la couronne impériale, à Rome, des mains du pape Jean XII. Dès lors le diadème de Charlemagne devient in- séparable de la-royauté germanique. Intrigues de Thibaut le Tricheur, comte de Chartres et de Blois. Il réussit à brouiller Lo- thaire avec Richard sans Peur, duc de Nor- mandie. 963. Richard sans Peur remonte la Seine avec une armée de Danois et impose la paix à Lothaire. Othon le Grand fait déposer Jean XII qui tra- vaillait à faire revenir Bérenger, et fait élire à sa place Léon VIII. Les Romains lui prêtent un nouveau serment de fidélité, par lequel ils s'en- gagent en même temps à ne plus élire de pape et à ne plus en permettre la consécration sans son consentement. Romanus II, empereur d'Orient, est empoisonné par sa femme Théophano, qui épouse Nicéphore Phocas et le fait monter sur le trône au préju- dice de ses propres enfants. 162 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. 964. Après le départ d'Othon, Jean XII soulève les Romains et fait déposer Léon VIII; il meurt quelque temps après. — Election de Benoit V par les Romains. Il est fait prisonnier par Othon qui rétablit Léon VIII. Minorité des princes aquitains, Guillaume Fi er- à-Bras, fils de Guillaume Tête-d'Eloupes, comte de Poitiers et duc d'Aquitaine; de Guillaume Taille fer III, comte de Toulouse; de Raymond III, comte de Rouergue. — Pouvoir naissant des comtes et vicomtes de Narbonne, de Béziers, de Carcassonne, de la Marche, de Périgord, dlAn- goulême. Tentative malheureuse de Nicéphore Phocas pour enlever la Sicile aux musulmans. 965. Lothaire, roi de France, attaque Arnoul, comte de Flandre. Grande victoire remportée sur les Sarrasins en Cilicie, par Jean Zimiscès, général de Nicéphore Phocas, dans le lieu appelé depuis la Colline de sang. Les Khozares, maîtres de toute la côte N. E. du Pont-Euxin, et qui avaient étendu leur do- mination sur les Slaves des bords du Volga et de l'Oka, sont vaincus et dispersés par le Russe Swiatoslaw. 966. Mort de Flodoard, chanoine de l'église de Reims, auteur d'une Histoire de Véglise de Reims et d'une chronique de France de 919 à 966, ou- vrages remplis de documents précieux pour cette époque. Lothaire épouse Emma, fille de Lothaire, roi d'Italie, et de la reine Adélaïde. Nicéphore Phocas expulse les Sarrasins de la Cilicie et leur reprend l'île de Chypre, mais il est arrêté devant Antioche, dont le patrice Burzès ^empare quelque temps après. Harald Blaatand, roi de Danemark, vaincu par Othon le Grand, embrasse le christianisme ainsi que la plus grande partie de ses sujets. Micislas I er , duc de Pologne, se fait chrétien à la sollicitation de son épouse, fille de Boles- las I er , duc de Bohême. A la même époque, la Silésie a pour apôtre un prêtre romain, appelé Geofroy, qui fut le premier évêque de Smogra, évêché transporté ensuite à Breslau. 967. Mort de Sanche I er , roi de Léon. Son fils Ra- mire III lui succède sous la tutelle de sa mère. Avènement de Boleslas II, en Bohême. Le christianisme devient dans ce pays la religion dominante. 968. Ambassade de Liutprand à C. P. Il est chargé de demander pour le fils d'Othon I er la main de Théophanie, fille de Romain II. — Refus de Ni- céphore Phocas. Fondation de l'archevêché de Magdebourg par Othon le Grand. Nicéphore Phocas s'avance jusqu'à Nisibe, qu'il attaque sans succès, ravage la Mésopotamie, et repasse l'Euphrate, après avoir fait trembler le calife dans Bagdad. 969. Conquête de l'Egypte par le mahadi fatimite d'Afrique, qui prend alors le titre de calife. Le nom de Moez est substitué à celui du calife de Bagdad dans les prières publiques, et on y ajoute celui d'Ali, l'époux de Fatime. — Fondation du Caire. L'impératrice Théophano soupçonne Nicéphore Phocas de vouloir faire mutiler les deux jeunes princes Basile et Constantin qu'elle avait eus de Romain II. Elle le fait mourir et place sur le trône Jean Zimiscès qui la relègue en Arménie et s'associe Basile et Constantin. 971. Les Russes, les Bulgares et les Turcs menacent C. P. Ils sont vaincus par Bardas, général de Jean Zimiscès, et forcés de- demander la paix. Ap. J.-C. 972. Zimiscès envoie Théophanie, fille de l'empe- reur Romain II, à Othon, qui lui fait épouser son fils. Destruction définitive de la station des Sarra- sins à Fraxinet par Guillaume, comte de Pro- vence, surnommé le Père de la Patrie. Parmi les chefs qui avaient secondé Guillaume dans cette entreprise et qu'il récompensa par le don de terres considérables, il faut citer Gibelin de Gri- maldi et Boniface de Castellane. 973. Mort d'Othon le Grand. Son fils Othon II lui succède. Crescentius, fils de la fameuse Théo- dora, prend le titre de consul et soulève les Ro- mains contre les Allemands. Le Russe Swiatoslaw est vaincu et tué par les Petchénègues. Ses Etats sont partagés entre ses 3 fils. Dans un concile tenu à Latran, saint Ulric, évo- que d'Augsbourg, est reconnu saint. C'est le pre- mier exemple d'une canonisation solennelle. 974. Le pape Benoît VI, créature de l'empereur, est étranglé dans le château Saint-Ange. — Boni- face VII s'empare du saint-siége, mais est expulsé un mois après par les Romains. Il est remplacé par Donus II. Succès des musulmans d'Espagne en Afrique; le dernier prince de la dynastie des Edrissites est conduit prisonnier à Cordoue. 975. Benoit VII, pape. 976. Mort de- l'empereur d'Orient Jean Zimiscès. — Basile et Constantin, fils de Romain II, régnent seuls et conservent le pouvoir pendant 50 ans. Bardas Sclerus , après une vaine tentative pour renverser Basile et Constantin, s'enfuit en Perse. 977. Othon II bat le duc de Bohême, Boleslas II, qui avait embrassé le parti de Henri, duc de Ba- vière, qui aspirait à l'empire. Othon II crée duc de basse Lorraine, Charles, frère de Lothaire, roi de France, à condition qu'il lui prêtera foi et hommage. 978. Lothaire, mécontent de ce que le roi de Ger- manie considérait la Lorraine comme un fief de l'empire, fait une expédition dans ce pays, se fait prêter serment par les grands réunis à Metz, sur- prend Othon II à Aix-la-Chapelle et fait tourner du côté de la France les aigles placées sur le haut du palais de cette ville. Les Allemands le forcent bientôt à la retraite et viennent chanter l'Alléluia sous les murs de Paris. Les Français proposent un duel entre les 2 rois; les Allemands s'y refusent. Mahomet Almanzor, régent du califat de Cor- doue, obtient des avantages signalés sur les chrétiens. Mort d'Edouard II, dit le Martyr, roi d'Angle- terre. — Ethelred 11, son frère, lui succède. Sous son règne, les Danois commencent à faire des invasions fréquentes en Angleterre. 979. Pelegrin, évêque de Passau, rend compte dans une lettre au pape Benoît VII des succès des missionnaires qu'il avait envoyés en Hongrie. 980. Paix entre Lothaire et Othon II. Le premier renonce volontairement, en faveur de son frère Charles, à tout droit sur le duché de Lorraine, et consent à ce que ce prince prête foi et hom- mage au roi de Germanie, comme possesseur d'un fief mouvant de la couronne de Germanie. Le Russe Wladimir, 3 e fils de Swiatoslaw, réunit entre ses mains toutes les possessions russes. 981. Othon II fait massacrer au Vatican les chefs de la noblesse et de la bourgeoisie d'Italie, qu'il avait attirés à un repas de réconciliation, ce qui lui valut le surnom de Sanguinaire. MOYEN AGE. 163 Ap. J.-C. 982. Les Slaves et les Bohèmes, en l'absence d'Othon II ; ravagent le Brandebourg, la Saxe et la Misnie. L'armée d'Othon II est taillée en pièces à Basantello, dans l'Italie méridionale, par les Grecs et les Sarrasins réunis. Mort de Ramire .III, roi de Léon. Son oncle, Bermude II, lui succède. Saint Bernard de Menthon, archidiacre d'Aoste, fonde l'hospice du mont Saint-Bernard. L'Islandais Eric Rauda ou le Rouge, est le premier qui se soit établi dans le Groenland (Terre-Verte) . 983. Othon II meurt à Rome. Son fils, Othon III, lui succède à l'âge de 3 ans. — Lothaire, roi de France, profite de la minorité de ce prince pour s'emparer de Verdun. 984. L'antipape Boniface VII fait mourir le pape Jean XIV. Mort de la célèbre religieuse Hroswitha, abbesse de Gandersheim, qui composa en latin plusieurs récits remarquables , en vers et en prose , et des comédies religieuses. 985. Voyage de Lothaire en Aquitaine. — Mariage de son fils Louis avec Blanche, fille d'un comte . du Midi. Le Scandinave Biarke Herjullson découvre pour la première fois la côte d'un nouveau continent, au N. 0. de l'Europe. 986. Mort du roi Lothaire. Avènement de son fils Louis V, dit le Fainéant. Celui-ci se brouille avec sa mère Emma, accusée de mauvaises mœurs. 987. Charles, duc de basse Lorraine, fait prison- niers la reine Emma et son amant. — Mort de Louis V qu'on dit empoisonné par sa femme Blanche. Fin de la dynastie carlovingienne en France. Hugues Capet, fils de Hugues le Grand, est élu roi par ses vassaux dans l'assemblée de Noyon. Il établit sa résidence à Paris et cède la Bourgogne à son frère Henri. — Protestation impuissante de Charles de Lorraine. Le patrice Crescentius s'empare pour quelque temps de l'autorité souveraine à Rome en chas- sant le pape Jean XV. 988. Charles s'empare de Laon et de Reims, à l'aide de l'archevêque Arnold, son neveu. Inaction de Hugues Capet. L'empereur de Constantinople, Basile, prend Pérévaslaw, capitale des Bulgares. Mort de saint Dunstan, archevêque de Cantor- béry, restaurateur des lettres et de la vie mo- nastique en Angleterre. Théophanie, mère d'Othon III, se rend en Ita- lie où elle fait des actes d'autorité souveraine. Wladimir I er , grand -duc de Russie, se fait . chrétien et épouse Anne, sœur des empereurs grecs, Basile et Constantin. — Il s'empare* de presque toute la Chersonèse Taurique. 990. Hugues Capet fait la guerre à Guillaume Bras-de-Fer, comte de Poitiers. Il assiège inuti- lement la ville de Laon. Soulèvement du peuple de Milan contre son évêque. L'année suivante un soulèvement pareil eut lieu à Crémone, aussi contre l'évèque. Ces deux faits sont le prélude des efforts par lesquels les villes d'Italie arriveront plus tard à la liberté. 991. Charles, surpris en trahison par l'évèque de Laon, est livré à Hugues Capet. Sa captivité à Orléans, avec sa femme, ses enfants et son ne- veu. — La race carlovingienne s'éteint. Avènement de Suénon, fils d'Harold, roi de Danemark . Hugues Capet, n'ayant pu obtenir du pape Jean XV la condamnation d'Arnold, archevêque de Reims, qui avait pris parti pour Charles de J Ap. J.-C. Lorraine, assemble dans le monastère de Saint- Baie, à quelques lieues de Reims, un concile, présidé par Séguin , archevêque ' de Sens , qui prononce la déposition d'Arnold et nomme à sa place le célèbre Gerbert, né à Aurillac , en Au- vergne, qui avait eu pour disciples Othon II et Robert, fils de Hugues Capet. Il avait étudié les sciences chez les Arabes de Cordoue ; on lui at- tribue l'invention d'une horloge à balancier et l'introduction en Europe des chiffres arabes. 994. Mort de Conrad le Pacifique, roi d'Arles et de Bourgogne transjurane, après un règne de 57 ans. — Avènement de son fils aîné, Rodolphe III, surnommé le lâche ou le fainéant. 994. Les Danois et les Norvégiens, conduits par leurs rois Suénon et Olaùs, débarquent en An- gleterre, où ils font un butin considérable. 995. Mahomet Almanzor, régent du califat de Cor- doue, envahit le royaume de Léon. Olaùs I e1 ', roi de Norvège, entreprend ae con- vertir ses sujets. 996. Mort de Hugues Capet. Avènement de son fils Robert. Othon III est couronné empereur, à Rome, par le pape Grégoire V, son parent. 11 bannit de la ville l'agitateur Crescentius. Il reçoit ensuite à Milan la couronne de fer. Almanzor emporte d'assaut la ville de Léon, qu'il détruit de fond en comble. Geïsa, duc des Hongrois, est baptisé le jour de la fête de saint Etienne, avec son fils Waïc, qui garda le nom de ce saint, par saint Adalbert, évêque de Prague. 997. Soulèvement des paysans de Normandie contre leurs seigneurs. Martyre de saint Adalbert, évêque de Prague, apôtre de la Prusse. Etienne I er succède, en Hongrie, à Geisa I er , son père. Il travaille à répandre le christianisme parmi ses sujets. Le doge Pierre Orséolo, après une expédition heureuse sur le littoral dalmate, prend le titre de duc de Dalmatie. 998. Le roi de Navarre, Garcie II, dit le Trembleur, le roi de Léon, Bermude II, et le comte de Cas- tille remportent une éclatante victoire sur Alman- zor, à Calatagnosor, au S. 0. de Soria, vers les sources du Douro. Vaincu pour la première fois, après plus de cinquante batailles livrées aux chrétiens, Almanzor se laisse mourir de faim. Après lui, commence la décadence du califat de Cordoue. Othon III rétablit dans Rome le pape Grégoire V, chassé par Crescentius. Celui-ci est assiégé dans le château Saint-Ange, fait prisonnier et mis à mort. Arnold est rétabli sur le siège de Reims, qu'oc- cupait alors Gerbert, qui reçoit d'Othon III l'ar- chevêché de Ravenne. Robert le Pieux, roi de France, est excommunié par le pape Grégoire V pour avoir épousé Berthe, sa cousine, veuve d'Eudes I er , comte de Blois. Robert répudie Berthe et épouse Constance, iille du comte de Toulouse, Guillaume Taillefer III. 999. Les Bohémiens adoptent les lettres latines et la liturgie latine. Othon III, qui le premier fit reconnaître la suze- raineté de l'empire aux Polonais, érige en mé- tropole l'église de Gnesne, au N. 0. de la Grande- Pologne. — Il fait éleverau pontificat l'archevc pue de Ravenne, Gerbert, qui prend le nom de Syl- vestre II. C'est le premier Français qui ait occupé la chaire de saint Pierre. La puissance des Gaznévides atteint son apogée sous Mahmoud, qui établira sa résidence à Balkh

Ap J.-C.
et à Gazna. Le premier il a remplacé le titre d’émir par celui de sultan.
1000. Solennité de l’an 1000. Croyance à la fin du monde.
Pèlerinage d’Othon III au tombeau de saint Adalbert, évêque de Prague.
Avènement de Sanche III le Grand, roi de Navarre.
Les Hongrois défèrent à Etienne Ier le titre de roi, dont il demande au pape Sylvestre II la confirmation. Le pape lui envoie une couronne bénite, lui confère le titre et les pouvoirs d’apôtre de la Hongrie, avec le droit de régler les affaires ecclésiastiques du royaume.
Le roi des Danois, Suénon, et Éric, roi de Suède, s’unissent contre Olaf, roi de Norvège, le forcent à se donner la mort et partagent le pays conquis entre trois comtes, qui le conservent 16 ans.

XIe siècle après Jesus-Christ.

Décadence croissante du califat de Bagdad. — Fin de la dynastie des Ommiades de Cordoue. — Luttes soutenues par les émirs arabes qui ont démembré le califat contre les princes chrétiens et les Almoravides. — Fondation de l’empire des Seldjoucides. — Réforme de l’Eglise entreprise par Grégoire VII. — Querelle des investitures. — Conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant. — Occupation de l’Italie méridionale par les Normands. — Etablissement définitif de la féodalité. — 1re croisade. — Réveil des études en Occident. — Commencement de la grande querelle des réalistes et des nominaux. — Premières compositions des troubadours et des trouvères.
1001. L’Islandais Biorn, cherchant son père au Groënland, est poussé par une tempête vers le S. O., et aperçoit une terre plate, couverte de bois. Dans un deuxième voyage, il découvre une partie de la côte appelée depuis l’Amérique Septentrionale, et à laquelle il donne alors le nom de Vinland (pays du vin) , à cause des raisins sauvages qu’il y trouve.
Olaf III, roi de Suède, embrasse le christianisme et prend le titre de roi de Suède, à la place de celui de roi d’Upsal qu’avaient porté ses prédécesseurs.
Établissement de l’impôt du Danegeld (impôt des Danois), en Angleterre, par Ethelred II.
1002. Mort d’Othon III à Vérone. Avènement du duc de Bavière, Henri II, surnommé le Saint. — Les Italiens donnent leur couronne à Ardouin, marquis d’Ivrée.
Ethelred II fait massacrer tous les Danois de ses États. — Suénon, roi de Danemark, s’en venge en ravageant l’Angleterre jusqu’en 1005.
Les païens de la Transylvanie reconnaissent la loi d’Etienne et lui payent tribut.
1003. Mort du pape Sylvestre II.
1004. L’empereur Henri II défait, en Italie, les partisans d’Ardouin. — Il donne le duché de Basse-Lorraine à Godefroi Ier, fils de Godefroi, comte d’Ardenne.
Boleslas, duc de Pologne, s’empare de la Bohême, dont il est bientôt dépouillé par l’empereur Henri II.
Hugues de Beauvais, favori de Robert, est massacré, aux pieds de ce prince, par des chevaliers de sa femme Constance.
1006. Fondation de l’évêché de Bamberg par Henri II.
Le roi Robert soutient son vassal, le comte de Flandre, contre Henri II d’Allemagne, qui viendra lui-même à Paris pour traiter de la paix.
1009. Destruction de l’église du Saint-Sépulcre par le calife Hakkem. — Les juifs, accusés de
Ap. J. C.
l’avoir conseillé, sont persécutés dans toute la France.
Les habitants de la Pouille commencent à se révolter contre les Grecs, et Cayti Sati, général des Sarrasins, ayant rompu l’alliance avec l’empire grec, s’empare de Cosenza, métropole de la Calabre.
1010. Les Maures de Cordoue remportent une grande victoire sur les chrétiens d’Espagne. — Alphonse V, roi de Léon, donne sa soeur en mariage à Abdallah, roi de Tolède, pour s’en faire un allié contre le comte de Castille. — Zohaïr se rend indépendant du calife de Cordoue, dans les îles Baléares. — Abdallah se rend indépendant à Badajoz.
Mélo, citoyen de Bari, chasse les Grecs de cette ville. Il sera forcé, l’année suivante, par le catapan Basile, de se retirer à Bénévent.
1012. Le calife d’Egypte pille Jérusalem et chasse les prêtres chrétiens de toute la Palestine.
Pillage de Cordoue par les Berbères.
1013. Boleslas, duc de Pologne, envahit la Saxe et la Poméranie. — Henri II conclut avec lui une trêve, retourne en Italie et défait Ardouin.
Le Berbère Habouz se proclame indépendant à Grenade.
Suénon, roi de Danemark, s’empare de Londres. Ethelred II se retire en Normandie.
1014. Henri II est couronné empereur, à Rome, par le pape Benoît VIII, qu’il rétablit sur son siège, dont une faction l’avait dépouillé.
En cette année, on commence à voir dans les chartes un comte Bérold, ou Berthold, de qui l’on fait descendre la maison de Savoie.
L’empereur d’Orient Basile fait crever les yeux à 15 000 Bulgares prisonniers.
Suénon, roi de Danemark, se fait proclamer roi d’Angleterre.
Almondhar se rend indépendant à Saragosse.
Canut le Grand succède à son père Suénon, roi de Danemark et d’Angleterre.
Almondhar se rend indépendant à Saragosse.
Mort de saint Wladimir, grand-duc de Russie, dont le gouvernement fut marqué par la fondation de villes, d’églises, d’édifices publics, avec l’aide d’artistes grecs; le défrichement de terres désertes, l’établissement de colonies.
1016. Les Sarrasins de Sicile assiègent, par terre et par mer, Salerne, mais ne peuvent s’en emparer. — Les Sarrasins de Sardaigne font une invasion en Toscane. Le pape Benoît VIII rassemble toutes les forces dont il peut disposer et anime contre les Sarrasins les Pisans et les Génois. Les Sarrasins sont complètement défaits.
Vers cette époque, une troupe de Normands vient en pèlerinage à Saint-Michel du mont Gargano. Mélo, qui n’avait pas renoncé au dessein d’affranchir ses compatriotes de la domination des Grecs, leur vante les richesses du pays et les engage à former des établissements dans la Pouille.
Après une guerre de 14 années, soutenue contre Othe-Guillaume, fils de la femme du dernier duc de Bourgogne, Henri, oncle de Robert le Pieux, et de son premier mari, Adalbert, roi d’Italie, Robert le Pieux reste vainqueur. Il fut alors convenu que la suzeraineté de la Bourgogne passerait au 2e fils de Robert, Henri, et que Othe-Guillaume aurait le titre de comte, avec la possession des comtés de Dijon, de Mâcon et de Besançon.
Alphonse V fait rebâtir la ville de Léon, détruite par les Maures.
MOYEN AGE.

165 Ap. J.-C. Olaf II, le Saint, continue de répandre le chris- tianisme en Norvège. S. Etienne, roi de Hongrie, donne à sa na- tion un code civil, divisé en 55 chapitres et connu sous le nom de Decretum S. Stephani. 1017. Hérésie des Manichéens, découverte en France et étouffée par le roi Robert. La mort d'Edmond Côte de Fer, fils d'Ethelred II, et ,1e mariage de Canut le Grand avec la veuve d'Ethelred, Emma, assurent aux Danofs la pos- session de l'Angleterre. Le prince de Novogorod, fils de Wladimir, laroslaw, contraint son oncle, l'ambitieux Swia- topolk, à se retirer en Pologne. Des Normands, sous prétexte de pèlerinage, arrivent en Italie en plus grand nombre que l'année précédente, et se mettent au service de Mélo, contre les Grecs, qu'ils battent dans plu- sieurs rencontres. 1018. Le traité de Boleslas-Chrobri avec Henri II d'Allemagne affranchit la Pologne de l'hommage féodal envers l'empire. — Le même Boleslas ré- tablit en Russie son gendre, Swiatopolk, et ob- tient en retour la Russie Rouge. 1019. Les Normands, alliés de Mélo, après cinq affaires où ils avaient été vainqueurs, sont enfin défaits par les Grecs, et Mélo s'enfuit en Alle- magne, où il meurt l'année suivante. Les Nor- mands passent alors au service de Pandulf II, prince de Capoue, et de Waimaire III, prince de Salerne. Eudes II réunit la Champagne aux comtés de Blois et de Chartres. Commencement de la gran- deur de la maison de Champagne. Pèlerinage du roi Robert le Pieux à Rome. Soumission définitive des Bulgares par l'empe- reur Basile II, qui forme de leur pays une pro- vince nouvelle. Les Bulgares, transportés au delà du Danube, sont remplacés par des Turcs Patzi- naces ou Petchénègues. En Russie, laroslaw triomphe enfin de son oncle Swiatopolk, mais continue à lutter contre ses neveux et ses frères. 1020. Cinq frères normands, Godefroi Drengot, Asclittin, Rainulf, Osmond et Rodolphe, condui- sent %n Italie un certain nombre de leurs com- patriotes, et vendent leurs services tour à tour aux Grecs, aux Lombards et aux républiques maritimes indépendantes. 1021. L'empereur Henri II arrête les envahisse- ments des Grecs dans l'Italie méridionale. Mort du 3 e calife fatimite Hakkem, célèbre par ses folies et ses cruautés; il s'était fait passer pour Dieu. Abdélasis se rend indépendant à Valence. 1022. En présence du roi Robert et de la reine Constance, le concile d'Orléans condamne au supplice du feu treize manichéens. 1023. Conférence entre Henri II, empereur d'Alle- magne et Robert, roi de France, à Ivoy, sur le Chier, aux frontières de la Champagne et du Luxembourg. Le pape Benoît VIII fait venir à Rome le cé- lèbre musicien Gui, moine d'Arezzo, qui a in- venté les lignes de la gamme et les six notes : a ut, ré, mi, fa, sol, la, » destinées à tenir lieu des points et des lettres dont on faisait usage en musique. La note si a été ajoutée à l'octave par un savant du xvi e siècle. Aboulcasim se rend indépendant à Séville. 1024. Mort de l'empereur Henri IL Fin de la dy- nastie des empereurs saxons. — Avènement de Conrad et de la dynastie franconienne. Les seigneurs italiens offrent leur couronne au roi de France Robert et à Guillaume IV, Ap. J.-C. duc d'Aquitaine et comte de Poitiers, qui la re- fusent. 1025. Mort de Basile II, empereur d'Orient, après 50 ans de règne. Son frère Constantin VIII règne seul. Le roi d'Allemagne, Conrad II, met le duc de Souabe, qui s'était révolté, au ban de la Diète, et le dépouille de son domaine. 1026. Ismaël se rend indépendant à Tolède. Conrad II, après avoir fait reconnaître, comme roi d'Allemagne, son fils âgé de 9 ans, passe en Italie, où il reçoit, à Monza, la couronne de Lombardie. 1027. Conrad II est couronné empereur à Rome par le pape Jean XIX, en présence de Canut, roi d'Angleterre, et de Rodolphe III, roi d'Arles. Alphonse V, roi de Léon, porte la guerre contre les Maures, au S. O. du Bouro, jusqu'à Viseu; il est tué au siège de cette place. Mort du fils aine du roi Robert. Imbécillité de son 2° fils. Il fait couronner le 3 e , Henri, malgré les intrigues de sa femme Constance en faveur de son 2° fils Robert. Pandulf IV, prince de Capoue, aidé des Nor- mands, se rend maître de Naples, dont le duc Sergius III est obligé de prendre la fuite. 1028. Sanche III dit le Grand, roi de Navarre, de- puis l'an 1000, unit la Castille à la Navarre. Constantin VIII, empereur de C. P., meurt en désignant pour son successeur Romain Argyre, dont la femme Zoé, fille de Constantin, occupera le monde de ses adultères et de ses crimes jusqu'à 72 ans. Le roi Canut le Grand comprime une révolte des Danois et enlève la Norvège au roi Olaf, qui. se réfugie en Russie. 1029. Sergius III, duc de Naples, recouvre ses États, avec l'aide de ces mêmes Normands qui avaient aidé Pandulf à l'en chasser. 11 crée comte leur chef Rainulf, lui fait épouser une de ses parentes et lui donne un grand et fertile territoire entre Naples et Capoue, où les Normands fondent la ville d'Aversa, sur les ruines de l'ancienne Atella. 1030. Mort de Mahmoud, le premier gaznévide du Khorasan; son fils Masoud lui succède. 1031. Mort du roi Robert. Henri I er lui succède, malgré l'opposition de la reine Constance. — Le duc des Normands, Robert le Magnifique, l'affermit sur le trône. L'empereur de C. P. Romain chasse les Sarrasins de la Syrie. Kaïem, calife de Bagdad, protège les savants, entre autres le célèbre Avicenne, qui s'appliqua d'abord à la dialectique et puisa dans Aristote la théorie du syllogisme. La physique du philosophe grec lui donna le goût de la médecine, à laquelle il consacra plusieurs écrits, qui, pendant tout le moyen âge, firent loi dans les écoles d'Italie et de France. Démembrement général du califat. Chaque grande cité a son souverain particulier, qui exerce un pouvoir héréditaire. Tolède, Séville, Gre- nade, Murcie, Saragosse, etc., forment autant de royaumes. 1032. Henri I er cède le duché de Bourgogne à son frère Robert, chef des ducs de Bourgogne de la l re race, et récompense son allié, le duc de Nor- mandie, en lui donnant le Vexin français. Le pouvoir monarchique des doges est restreint à l'élection de Dominique Flabenigo. 1033. Mort de Rodolphe III, roi des deux Bourgogne?, qui formaient le royaume d'Arles. L'empereur Conrad prend possession des deux Bourgognes, à titre de donataire du dernier roi, malgré l'opposition d'Eudes II, comte de Cham-

Ap. J.-C.
pagne, fils de Berthe, seconde sœur de Rodolphe III.
L’empereur d’Orient Romain Argyre est mis à mort par ordre de sa femme Zoé, qui épouse et élève sur le trône Michel IV, dit le Paphlagonien.
Pèlerinage de Robert le Diable, duc de Normandie, à la terre sainte.
Sanche III de Navarre, dit le Grand, un an avant de mourir, partage ses Etats entre ses quatre fils : 1° Garcie sera roi de la Navarre et de la vieille Castille jusqu’à Burgos ; 2° Ferdinand, roi de Castille ; 3° Gonzalez, comte de Sobrarve et de Ribagorce, pays compris entre la Cinca et la Sègre, affluents de l’Ebre ; 4° Ramire, roi d’Aragon.
1035. Mort de Robert le Diable, duc de Normandie. Guillaume le bâtard lui succède. — Henri Ier, roi de France, le soutient contre ses barons révoltés et l’aide à gagner la bataille du Val des Dunes.
Prédication de la paix de Dieu, pour réprimer les désordres des guerres privées.
Togrul-Beg et Daoud, petits-fils du Turc Seldgiôuk, commencent à s’établir dans le Khorasan malgré le gaznévide Masoud.
1036. Mort de Canut le Grand. Son fils Canut III lui succède en Danemark ; son 2e fils Harald en Angleterre; un 3e obtient la Norvège, mais en sera bientôt dépouillé par Magnus, fils d’Olaf.
L’empereur Conrad obtient pour son fils la main d’une fille de Canut le Grand. Il cède aux Danois le margraviat allemand de Slesvig, et replace ainsi les frontières de l’empire aux anciennes limites de Charlemagne.
Boniface II, dit le Pieux, comte de Modène, de Reggio, de Mantoue, de Ferrare, de Crémone, terres allodiales qu’il tient de son père, duc et marquis de Toscane par le choix de l’empereur Conrad, célèbre pendant 3 mois avec une grande magnificence sa nouvelle épouse, Béatrix, fille du duc de haute Lorraine. — Godefroy Ier, comte d’Ardenne, marquis d’Anvers, duc de Basse-Lorraine, est investi par l’empereur Conrad, du duché de Mosellane ou haute Lorraine. Ces deux duchés furent séparés de nouveau après sa mort.
1037. Eudes, comte de Champagne, ayant été tué dans une bataille, Conrad II reste paisible possesseur du royaume d’Arles. Mais il n’y a encore qu’une faible puissance.
Bermude III, dernier roi de Léon, est tué dans une bataille contre les rois de Castille et de Navarre. Avec lui s’éteint la dynastie des Goths.
Ferdinand Ier, roi de Castille, qui avait épousé la sœur de Bermude III, devient roi des Asturies et de Léon.
Héribert, archevêque de Milan, soulève cette ville contre l’empereur Conrad. Il est l’inventeur du fameux Caroccio. C’était un char qui, traîné par des bœufs, portait un mât droit terminé par une pomme dorée, qui supportait deux étendards blancs, avec une croix entre deux. Les plus braves de l’armée étaient chargés de défendre ce char, placé au milieu des combattants.
L’empereur Conrad rend à Parme un édit qui déclare héréditaires de mâle en mâle tous les bénéfices et fiefs.
Togrul-Beg, fils de Seldgiouk, appelé au secours du calife de Bagdad, s’empare de l’Irak, de la Mésopotamie et de la Perse, et fonde la première dynastie seldjoucide.
Le célèbre médecin et philosophe Avicenne, né dans la Perse à Chiraz, élève des écoles de Boukkara, meurt à Hamadan, dans l’Irak-Persique Il est à la fois l’Hippocrate et l’Aristote des Arabes.
1038. La trahison du comte Gôdwin, comte de
Ap. J.-C.
Wessex, fait échouer la tentative d’Emma qui essaye de rétablir la dynastie anglo-saxonne, en présentant au peuple les enfants qu’elle avait eus d’Ethelred II.
L’empereur Conrad prend parti pour les moines du mont Cassin contre Pandulf de Naples. Il dépouille ce dernier de sa principauté et la donne à Waimaire IV de Salerne.
En Espagne, la mort violente de Gonzalès, comte de Sobrarve et de Ribagorce, fait tomber ses Etats entre les mains de son frère Ramire Ier, roi d’Aragon.
Mort de saint Étienne, roi de Hongrie. Ce prince, à la fois l’apôtre et le législateur de son peuple, acheva la conversion de ses sujets et jeta les bases de presque toutes les institutions politiques, Judiciaires et militaires, qui assurèrent l’avenir des Madgyars en Europe. Sous son règne, la Transylvanie se reconnut tributaire de la Hongrie.
L’empereur de Constantinople, Michel, essaye d’arracher la Sicile aux Sarrasins. Il sera soutenu pendant quelque temps dans cette entreprise par les Normands.
1039. Mort de l’empereur Conrad. Son fils, Henri III le Noir, lui succède à 22 ans.
1040. L’archevêque de Milan, Héribert, vient faire sa soumission à Henri III, à Ingelheim, près de Mayence.
Les Normands d’Italie, sous la conduite de Guillaume Drogon et d’Umfroy, fils de Tancrède, seigneur de Hauteville , près de Coutances, se mettent au service du catapan grec Maniacès, contre les Sarrasins de Sicile.
1041. On tient en France un concile pour établir la Trêve de Dieu, qui interdisait toute violence, du mercredi soir au lundi matin, contre qui que ce soit.
Les Grecs refusent aux Normands leur part du butin, et font battre de verges le Milanais Hardouin, qui s’était fait l’interprète de leurs plaintes. Les Normands passent alors de Sicile en Italie, et forment le projet de conquérir pour eux-mêmes les possessions grecques de la Pouille et de la Calabre. Ils s’emparent d’abord de Melfi.
Henri III soutient les Polonais contre les Bohémiens. Casimir Ier, contraint de fuir, quelques années auparavant, avec sa mère, et qui s’était renfermé dans l’abbaye de Cluny, est rappelé par les Polonais. Il fut relevé par le pape de ses vœux monastiques, moyennant un tribut appelé le denier de saint Pierre.
1042. L’empereur de Constantinople, Michel V, est chassé par les intrigues de Zoe, qui, malgré ses 63 ans, se remarie avec un de ses anciens amants, Constantin Monomaque, qui est fait empereur.
Mort de Hardi Canut, dernier roi danois d’Angleterre. Rétablissement de la branche des rois saxons. Edouard II, fils d’Ethelred II et d’Emma, est rappelé de Normandie et replacé sur le trône de ses pères.
Le Danemark accepte pour roi un étranger, le Norvégien Magnus, fils d’Olaf, qui déjà avait repris la Norvège sur un fils de Canut.
Le roi d’Aragon essaye en vain de dépouiller son frère le roi de Navarre, avec l’appui des princes musulmans de Saragosse, d’Huesca et de Tudela.
1043. En France, le mal des ardents, fléau épidémique, commence à sévir pour deux siècles; hôpitaux fondés pour les pauvres.
Guerre maritime entre les Russes et les Grecs de Constantinople, où ces derniers obtiennent l’avantage.
Les chefs normands réunis à Melfi font le partage féodal des terres conquises sur les Grecs; ils créent comte de Pouille Guillaume Bras-de-Fer,
MOYEN AGE.

167 Ap. J.-C qui reçoit la seigneurie d'Ascoli, mais ils ne lui reconnaissent aucun droit de suzeraineté : chacun fut souverain dans la terre qu'il reçut. L'empereur Henri III enlève aux Hongrois le pays situé entre les rivières d'Ens et de Leith, appelé depuis la basse Autriche. 1044. Henri III publie de sages règlements pour maintenir la paix en Allemagne. En Angleterre, Edouard le Confesseur donne à ses peuples les lois communes. Il épouse Edithe, fille du comte Godwin. Ferdinand I er , roi de Léon et de Castille, em- porte d'assaut Viseu et enlève aux Maures La- ruégo, sur le bas Douro, qu'on regardait comme imprenable. 1045. Coïmbre, au S. 0. de Viseu, sur le bas Mon- dégo, ouvre ses portes à Ferdinand 1 er , roi de Léon et de Castille. Godschalk, arrière-petit-fils de Miécislas, prince des Obotrites, fonde le royaume des Vénèdes et de Slavonie, et répand le christianisme dans ces contrées. 1046. Henri III le Noir passe en Italie. Il réunit dans la plaine de Roncaglia, près de Plaisance, tous les feudataires de la couronne avec leurs ar- rière-vassaux. Il tient ensuite à Sutri un concile où Grégoire VI renonce de lui-même au ponti- ficat. Il est conduit en Allemagne, où il est ac- compagné par le célèbre moine Hildebrand. Henri III se rend à Rome, où Swidger, évêque de Bamberg, élu pape sous le nom de Clément II, le couronne empereur. En Espagne, Ferdinand I er s'efforce, en portant ses armes vers le centre et vers l'est de l'Espagne musulmane, de dégager entièrement la vieille Castille. 1047. Concile de Latran, où sont rendus les décrets les plus rigoureux contre la simonie, et où il est ordonné o qu'à l'avenir ce ne sera qu'au gré de l'empereur que l'Eglise de Rome sera pourvuo d'évêque. » Henri III restitue la principauté de Capoue à Pandulfe, qui neuf ans auparavant en avait été dépouillé par Conrad II; Waimaire IV demeure prince de Salerne et d'Amalfi. Il confirme à Dro- gon, seigneur normand, comte de Venouse, frère et successeur de Guillaume, le titre de comte de Pouille, et à Rainulfe, le titre de comte d'Aversa. Suénon III, fils d'Esthrith, sœur de Canut le Grand, fonde dans le Danemark la dynastie des EsthrithideS; qui durera jusqu'au milieu du xv e siècle. 1048. Henri III donne le duché de la haute Lor- raine à Gérard d'Alsace, tige de la maison de Lorraine, qui monta sur le trône impérial en 1745. — Godefroi le Barbu, duc de la basse Lor- raine, fils de Godeftxn I er , à qui Conrad avait permis de réunir les deux Lorraines, proteste contre cette décision de Henri III et est appuyé par Baudouin, comte de Flandre. Guillaume , duc de Normandie, fait la guerre à Geoffroi-Martel, comte d'Anjou. Ferdinand I er , roi de Léon et de Castille, rend tributaire le roi musulman de Tolède. 1049. Le pape Léon IX, conseillé par le moine Hil- debrand, commence la réforme du clergé. Il pré- side tour à tour des conciles à Rome (avril), à Reims (octobre), à Mayence (novembre), pour ré-, primer la simonie et le mariage des prêtres. Ferdinand I er , roi de Castille et de Léon, rend tributaire le roi musulman de Saragosse. 1050. Naissance d'Henri, fils de Henri III, plus tard empereur sous le nom de Henri IV. Abdallah-ben-Yazim jette dans le N. de l'Afrique les fondements de l'empire des Almoravidcs. Ap. J.-C. 1051. Le roi de France Henri I" épouse Anne fille d'Iaroslaw, prince de Russie. Les Grecs font assassiner le chef des Normands Drogon, qui est remplacé par son frère Umfroy dans la principauté de Pouille et dans le comman- dement militaire. 1052. L'empereur Henri III, allié des Polonais, contraint le roi de Bohême Brzétislas à l'hommage et au tribut. 1053. Les Normands battentl'armée du pape Léon IX et le font prisonnier à Civitella. 1053. Le fils atné du comte Godwin, Harold, hérite de sa puissance, et sait se concilier la faveur du roi Edouard et du peuple anglo-saxon. Le pape Léon IX réunit contre les Normands de la Pouille les Grecs et les Allemands, mais il est vaincu et fait prisonnier à Civitella, au nord de Lucérie, par les Normands que commandent Um- froy et son frère consanguin Robert Guiscard. Le patriarche de Constantinople, Michel, dit Cé- rulaire, se déclare contre l'Eglise romaine et re- fuse de se conformer à certains usages du rit latin. 1054. Constantin Monomaque est renversé par la sœur de Zoé, Théodora, qui gouverne sagement l'empire pendant près de deux années. Avec elle devait s'éteindre définitivement la maison macé- donienne qui avait commencé en 867 avec Basile. Le patriarche Michel persiste dans son oppo- sition. Il est excommunié par Léon IX; il en- traîne dans son parti le peuple et le clergé. C'est l'origine du schisme qui depuis a séparé les Grecs de l'Eglise latine. Henri I er . roi de France, est battu par Guil- laume le Bâtard à la rude affaire de Mortemer. Un traité signé à Rouen terminera cette guerre. Edouard III le Confesseur soutient Malcolm,. fils de Duncan, roi d'Ecosse, contre l'usurpateur Macbeth, qui fut vaincu à la bataille de Lan- fanan. Le pape Léon IX, prisonnier des Normands, leur accorde, comme fief relevant du saint-siége, tous les pays qu'ils pourront conquérir en Ca- labre et en Sicile. Il meurt peu après à Rome. 1055. Henri 1", roi de France, réunit au domaine royal le comté de Sens après la mort du comte Renaud II. Après la mort de Léon IX, les Romains de- mandent un pape à l'empereur. L'influence du moine Hildebrand, alors sous-diacre, fait désigner un évêque de Bavière, Victor II. Mort du grand-duc de Russie Iaroslaw, qui a publié de sages lois sous le nom de Vérités pisses, établi des écoles gratuites et travaillé à répandre parmi ses sujets les meilleurs ouvrages de la Grèce. Concile de Tours, où il est défendu à Ferdinand, roi de Castille, qui avait pris le titre d'empereur, sous peine d'excommunication, de s'arroger le titre impérial et de rien faire qui pût porter at- teinte aux droits et prérogatives d'un empereur romain. 1056. Mort de l'empereur Henri III le Noir. Son fils Henri IV, âgé de 6 ans, lui succède sous la tu- telle de sa mère, Agnès d'Aquitaine. 1057. Isaac Comnène, d'une ancienne famille oiigi- naire de Borne, est proclamé empereur par son armée, en Asie. , A la mortd'Umfroy, Robert Guiscard, son irere, prend possession du comté normand de Pouille. La mort d'un neveu laisse sans héritier Edouard le Confesseur qui est sans^enfant. Harold, fils de Godwin, aspire alors au trône. 1058. En Surde, Stcnkill, porté au trône par les Goths, commence la dynastie des Stenkill qui du- rera jusqu'en 1129, 168 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. Robert Guiscard, qui, avec l'aide de son frère Roger, a conquis toute la Calabre, est reconnu par les autres seigneurs normands duc de Pouille et de Calabre. Hildebrand, archidiacre, fait élire pape l'évèque de Florence sous le nom de Nicolas II. Le Turc Seldjoucide Togrul-Beg, qui a renversé la dynastie des Bouides, force le calife de Bagdad Kaiem, à le revêtir de la dignité d'Emir-Al-Om- rah. Il prendra aussi le titre de sultan. 1059. Nicolas II rend un décret qui ordonne qu'à l'avenir et aussi longtemps qu'on trouvera parmi le clergé de Rome des sujets dignes d'être élevés au saint-siége, on les préférera au clergé des au- tres églises. L'élection des papes sera faite par les cardinaux prêtres et par les cardinaux évêques du territoire romain; le reste du clergé et le peuple donneront ensuite leur consentement ;• sauf toujours les droits de l'empereur. Robert Guiscard va trouver à Florence le pape Nicolas II, qui lui confirme le titre de duc de Pouille et de Calabre, que lui avaient donné l'an- née précédente les seigneurs normands, et y ajoute la Sicile, qui était à conquérir. Isaac Comnène abdique en faveur de Constan- tin X, Ducas, et se retire dans un monastère. 1060. Mort de Henri I er . Son fils Philippe I er lui succède sous la tutelle de la reine, sa mère, Anne, fille d'Iaroslnw, Constantin de Cartilage ou l'Africain, après avoir étudié 39 ans à Bagdad les sciences gram- maticales, naturelles et exactes des Arabes, et principalement les mathématiques et la médecine, vient, vers cette époque, se fixer au mont Cassin, où il s'occupa à faire connaître aux Occidentaux la médecine d'Hippocrate aussi bien que celle des Arabes. C'est de cette époque que date la cé- lébrité de l'école de médecine établie dans la ville de Salerne. 1061. Roger, frère de Robert, forme, de concert avec lui, le dessein de subjuguer la Sicile, pénètre dans cette île et s'empare de Messine avec 150 ca- valiers. L'évèque de Lucques, qu'Hildebrand, devenu cardinal, a fait élire pape sous le nom d'Alexan- dre II, a pour compétiteur l'évèque de Parme, qui est soutenu par les Allemands. Apparition des Polovtsi, d'origine tartare, qui remplacent les Petchénègues dont l'histoire ne fait plus mention. 1062. Mariage d'Anne de Russie avec Raoul, comte de Crespy et de Valois. — Baudouin V, comte de Flandre, la remplace dans l'administration du royaume. Henri IV est enlevé à sa mère Agnès par Han- non, archevêque de Cologne, et Adalbert, arche- vêque de Brème, qui s'emparent de la régence et se rendent odieux par leur despotisme et par leurs actes de simonie. 1063. Mort de Togrul-Beg, chef des Turcs Seldjou- cides de Perse et de Syrie. — Son neveu Alp- Arslan lui succède. Le calife lui donne l'investi- ture de toutes les charges et dignités dont son pré- décesseur avait été revêtu, et t'honore de plus du titre d'Adhad-dedin ou d'Ezzeddm, qui signifie le protecteur de la religion musulmane. 1064. Pèlerinage de 7000 chevaliers armés en Pa- lestine. Les deux frères Robert Guiscard et Roger atta- quent pour la première fois la ville de Palerme, qui résistera 8 ans. 1065. Mort de Ferdinand I er , 1"' roi de Castille et de Léon. Ses Etats sont partagés entre ses 3 fils. Sanche, l'aîné, obtient la Castille ; Alphonse VI le royaume de Léon et d'Oviédo, et Garcie la Galice et les récentes conquêtes en Portugal. Ap. J.-C. Grande expédition contre les musulmans entre- prise par Sanche-Ramirez, roi d'Aragon, avec l'aide du duc d'Aquitaine, du duc de Bourgogne, du comte d'Urgel; il enlève aux infidèles la place de Balbastro dont il fait une ville épiscopale. Guillaume, duc de Normandie, projette la con- quête de l'Angleterre. — Harold, fils de Godwin, est poussé par une tempête sur les terres de Guy, comte de Ponthieu, qui le livre à Guillaume. Ce- lui-ci se fait accompagner par Harold dans une expédition contre Conon, duc de Bretagne. Au re- tour, Harold prête sur des reliques, à son insu, le serment d'aider Guillaume à obtenir le royaume d'Angleterre après la mort d'Edouard. 1066. Mort d'Edouard le Confesseur. Harold, recom- mandé par Edouard mourant au choix des sei- gneurs saxons, est proclamé roi d'Angleterre. Alexandre II, sous l'inspiration du cardinal Hilde- brand, excommunie Harold et envoie à Guillaume un étendard bénit. Harold défait et tue près d'York son frère Tostig et le roi de Norvège. 3 jours après, débarquement de Guillaume sur les côtes d'Angleterre. Victoire d'Hastings (14 octo- bre). Mort d'Harold. Guillaume est couronné roi à Londres. Introduction de la langue française et du système féodal en Angleterre. ■*- Dépossession méthodique des Anglais. Partage des dépouilles entre les Normands. 1067. Retour de Guillaume en Normandie. Révolte des Anglais. Guillaume revient en Angleterre. Siège et prise d'Exeter. Fuite des chefs anglais vers le nord. 1068. Eudoxie, veuve de Constantin Ducas, donne sa main et le trône à Romain Diogène, qui com- bat les Turcs Seldjoucides. Foulques le Réchin, comte d'Anjou, cède à Phi- lippe I er le Gàtinais. Le roi d'Ecosse Malcolm soutient sans succès les princes Morkar et Edwin, chefs des Anglo-Saxons, contre Guillaume le Conquérant. 1069. Saint Pierre Damien est envoyé en France et en Allemagne, pour défendre la simonie et réfor- mer le clergé. 11 empêche l'empereur Henri IV de répudier Berthe, sa femme. Suénon, roi de Danemark, envoie une expédi- tion sur les côtes de l'Angleterre. Tous les enne- mis de Guillaume se joignent aux Danois et les aident à s'emparer d'York, que reprennent peu après les Normands. 1070. Guelfe ou Welf, de la maison d'Esté, reçoit de l'empereur Henri IV le duché de Bavière. Sanche II, roi de Castille, dépouille son frère Alphonse du royaume de Léon, et le contraint de se faire moine. Celui-ci se retire auprès du roi de Tolède. 1071. Richilde, veuve de Baudouin VI, comte de Flandre, est dépouillée par Robert le Frison. Elle implore le secours de Philippe I e qui est vaincu par Robert à la bataille de Cassel. Pacification de la Flandre. Mariage de Philippe I<"'avec Berthe de Hollande. Usages de Barcelone donnés à la Catalogne par Raymond Bérenger, comte de Provence et de Bar- celone. Sanche II de Castille dépouille du royaume de Galice son autre frère, qui trouve un refuge au- près du roi musulman de Séville. Romain Diogène est fait prisonnier par Alp- Arslan, successeur de Togrul-Beg. Il est ensuite rendu à la liberté, mais il ne retourne au milieu de ses sujets que pour périr dans les supplices. Roger et Robert Guiscard s'emparent de Bari sur les Grecs, et de Catane sur les Sarrasins, et assiègent Palerme par terre et par mer. 1072. Après la prise de Palerme, Roger I 01 ' prend le titre de comte de Sicile. MOYEN AGE. 169 Ap. J.-C. En Espagne, Sanche II de Castille, qui a dé- pouillé ses frères des royaumes de Léon et de Galice, veut traiter de même ses sœurs, mais il est tué en trahison au siège de Zamora. Ses deux frères recouvrent alors leurs Etats. Al- phonse VI, roi de Léon, est reconnu en Castille. En Angleterre, le dernier champion de l'indé- pendance anglaise, Héréward, le héros du Camp de refuge, dans les marais de File d'Ely, fait la paix avec Guillaume qui lui restitue son patrimoine. Mort du Seldjoucide Alp-Arslan. Il a pour suc- cesseur son fils Malek-Shab , auquel le calife Kayem accorde la qualité d'Emir-al-Mouménin, c'est-à-dire de commandant des Fidèles, réservée jusqu'alors aux seuls califes. 1073. Mort du pape Alexandre II. Election de Gré- goire VII (avril), qui diffère son ordination jusqu'à la confirmation de Henri IV (juin) . Grégoire VII est le dernier pape dont le décret d'élection ait été soumis à la sanction impériale. Insurrection des Saxons et des Thuringiens con- tre l'empereur Henri IV. La ville du Mans s'érige en commune. Robert, fils aîné de Guillaume le Conquérant, réclame, les armes à la main, la Normandie que son père lui avait promise. 1074- Le sultan Malek-Shah, successeur d'Alp- Arslan, cède l'Anatolie à Soliman, arrière-petit- fils de Séldjouk, qui commence la dynastie des Seldjoucides de Roum ou d'Iconium. Soliman établit sa résidence à Nicée. Grégoire VII, qui songeait alors à la réunion de l'Eglise grecque et de l'Eglise romaine, exhorte tous les fidèles à défendre l'empire d'Orient contre les Turcs. Concile tenu à Rome, où Grégoire re- nouvelle les décrets de ses prédécesseurs contre la simonie et le mariage des prêtres. Défense est faite aux prélats de recevoir l'investiture de la main des laïques. A l'occasion d'un tumulte qui eut lieu cette année à Cologne, 600 des plus riches négociants quittèrent cette ville. 1075. Henri IV remporte une grande victoire sur les Saxons, près de TUnstrutt. Le prince de Kiev et de Novogorod,. dépouillé par ses frères, met sa couronne sous la protection du saint-siége. Grégoire VII reconnaît le droit héréditaire et transmissible du prince de Kiev à la souveraineté de la Russie, à la condition du serment de fidélité envers le chef de l'Eglise ro- maine. 1076. Assemblée ecclésiastique à Worms dans la- quelle Henri IV fait déposer Grégoire VII, qui le pressait de faire exécuter les décrets des conciles. — Grégoire VII répond à cette mesure en excom- muniant Henri IV et en déliant ses sujets du serment de fidélité. La comtesse Mathilde, après la mort de sa mère Béatrix, entre en possession des immenses do- maines de son père, Boniface le Pieux : Modène, Reggio, Mantoue, Ferrare, Crémone et Canossa, terres allodiales ; marquisat et duché de Toscane, fief d'empire. Un lieutenant du Turc Seldjoucide Malek-Shah enlève au fatimite d'Egypte Damas, et pille à son retour Jérusalem. 1077. L'empereur Henri IV s'humilie à Canossa devant le pape. Il passe trois jours, pieds nus et revêtu d'une simple tunique de laine, dans les fossés de la place. Le pape lui accorde une abso- lution conditionnelle (janvier.) — Les seigneurs d'Allemagne réunis à Forcheim en Franconie élisent à la place de Henri IV le duc de Souabe, Rodolphe (mars). Grégoire VII, d'abord contraire à Rodolphe, approuve ensuite son élection. — La grande comtesse Mathilde fait au saint-siège Ap. J.-C. une donation de tous ses biens sans distinction des alleux et des fiefs relevant de l'empire. Robert Guiscard enlève Salerne à son beau-frère le prince lombard Gisulfe. — Mort de Pandulfe Vl' dernier prince de Bénévent. Robert Guiscard partage la principauté avec le pape ; le 1« eut la ville et le 2 e le territoire. Alphonse VI, roi de Castille et de Léon, consent à -payer au saint-siége un tribut annuel, dont ses successeurs s'affranchiront. Le duc de Pologne Boleslas II le Hardi s'affran- chit de la domination de l'empereur d'Allemagne et prend le titre de roi. Nestor, moine de Kiev, compose sa Chronique, le plus ancien monument de l'histoire russe. — C'est aussi à cette année que se termine l'ouvrage de Lambert d'Aschaffenbourg, moine de Hirsch- feld, qui a raconté les événements compris entre les années 1039 et 1077. 1078. Guerre en Allemagne entre Henri IV et Rodolphe de Souabe. Guillaume le Conquérant fait construire la tour de Londres, pour contenir les Anglo-Saxons. Il envoie contre Malcolm, roi d'Ecosse, qui refusait l'hommage, son fils aîné Robert, qui, pour tenir en respect les Écossais, fonde sur la Tyne la ville de Newcastle. 1079. Grandes observations astronomiques ordon- nées par Malek-Schah-Dgélaleddin, réformation du calendrier persan et établissement d'une nou- velle ère datant du 14 mars 1079 et dite ère Dgélaléenne. Dans un concile tenu à Rome, Grégoire VII introduit un nouveau serment que les évêques devaient lui prêter et dont le principal objet était non pas seulement l'obéissance canonique, mais la foi et l'hommage que le pape s'appropriait à lui seul. Combat singulier de Robert de Normandie contre Guillaume, son père, devant le château de Gerberoy, dans le Beauvoisis sur les confins de la Normandie. Réconciliation momentanée du père et du fils. S. Ladislas, roi de Hongrie, fait la conquête de l'Esclavonie, située entre la Save et la Drave. 1080. Élection de l'anti-pape Guibert. — Rodolphe de Souabe périt à la bataille de Wolsksheim en Thuringe de la main de Godèfroy de Bouillon, qui portait la bannière impériale. — Rappro- chement entre Robert Guiscard et Grégoire VII, qui veut l'opposer à Henri IV. En Angleterre, Guillaume fait commencer le relevé des terres, des forêts, en un mot de toutes les richesses agricoles de l'Angleterre dans le grand terrier du royaume (Dooms day Book, livre du jugement) , destiné à répartir méthodique- ment les taxes rigoureuses qui pesaient sur les Anglais. Mariage de la fille de Robert I er , duc de Bour- gogne, avec le roi de Léon et de Castille. Canut IV le saint, roi de Danemark, fait la conquête de la Livonie, où il répand la foi. Boleslas le Hardi, roi de Pologne, ayant tué Stanislas, évêque de Cracovie, qui l'avait excom- munié, Grégoire VII dépose ce prince , délie ses sujets du serment de fidélité et défend aux évêques de Pologne de couronner désormais un roi sans le consentement exprès du pape. 1081. Henri IV passe en Italie, où il assiège Rome. — Grégoire renouvelle contre ce prince la sen- tence d'excommunication. — Les rebelles alle- mands proclament roi Hermann de Luxembourg. Grégoire VII exige de ce prince un serment formel d'hommage et de vasselage. Alexis 1 er Comnène, neveu d'Isaac qui a régne en 1057, devient empereur de Constantinople. 170 CHRONOLOGIE. Ap. J.-C. Il a à combattre contre Robert Guiscard, qui s'empare de Corfou, de Butrinto, de Valona dans l'Illyrie. Il défend en personne pendant plusieurs mois la ville de Durazzo. 1083. Bohémond, fils de Robert Guiscard, bat deux fois les troupes d'Alexis Comnène. Jl échoue devant Larisse. 1084. Prise de Rome par Henri IV, qui s'y fait sacrer empereur par l'anti-pape Guibert. Grégoire VII, assiégé dans le château Saint- Ange, est secouru par Robert Guiscard. Fondation de l'ordre des Chartreux , par saint Bruno. 1085. Prise de Tolède par Alphonse VI. Les princes musulmans d'Espagne, effrayés des progrès des chrétiens, appellent à leur secours Yousouf, sou- verain des Almoravides d'Afrique. Grégoire VJI meurt à Salerne. Il est le premier qui ait prescrit que le nom de pape ne serait porté que par l'évêque de Rome. — Mort de Robert Guiscard dans l'île de Céphalénic, dans la guerre contre l'empire grec. Partage de ses Etats entre ses fils Bohémond et Roger Bursa et son frère Roger de Sicile. Le 1 er a la principauté de Tarente, Otrante et Gallipoli ; le 2° est duc de Calabre et de Pouille ; le 3° conserve la moitié de la Calabre. Mort de Soliman, sultan d'Iconium. Son empire est partagé entre les gouverneurs de provinces ; sept ans d'anarchie. 1086. Grande victoire remportée à Zallaka sur Alphonse VI par Yousouf avec une armée com- posée de Berbères, de Nègres et de toutes les tribus qui errent dans les vallées de l'Atlas. Canut IV, roi de Danemark, périt assassiné pour avoir voulu établir la dîme ecclésiastique. Sa veuve, fille de Robert le Frison, comte de Flandre, retourne en Flandre avec son fils. Guillaume le Conquérant opère un changement essentiel dans le système féodal introduit sur le continent. Il se fit prêter l'hommage lige non- seulement par les vassaux de la couronne, mais aussi par les arrière- vassaux, qui devinrent ainsi immédiatement dépendants du roi, tandis que partout ailleurs ils étaient sous les ordres de leurs seigneurs. 1087. Guerre entre Philippe 1 er et Guillaume le Conquérant au sujet du Vexin français. Mort de Guillaume à Rouen après lïncendie°de Nantes. Il laisse la Normandie à son fils aîné, Robert, et l'An- gleterre à Guillaume le Roux, son second fils. Celui-ci aura pour conseiller son ancien précep- teur, l'Italien Lanfranc, devenu primat et arche- vêque de Cantorbéry. Peu de temps avant sa mort, Guillaume le Conquérant avait fait une loi qui accrut d'une manière exorbitante l'autorité des évêques d'Angleterre. Il défendit d'appeler des affaires ecclésiastiques aux tribunaux civils, et ordonna l'établissement par les évêques de tri- bunaux ecclésiastiques. Ladislas I er , roi de Hongrie, réunit à ses États la Croatie, comme héritier de sa sœur, veuve du dernier roi. 1088. L'Alrnoravide Yousouf, qui était retourné en Afrique, est rappelé contre Alphonse VI, mais ne fait rien d'important. Mort de l'anti-césar Hermann de Lunembourg. 1089. Beauvais, ville épiscopale, s'érige en com- mune. 1090. 3 e expédition en Espagne de l'almoravide Yousouf qui ravage le territoire de Tolède et détrône le roi musulman de Grenade. Alphonse VI, roi de Léon et de Castille, sub- stitue, par les conseils d'un abbé français, légat du saint-siége, le rit gallican, qui était celui — TABLES, Ap. J.-C. de l'Eglise romaine, au rit tolétain ou mozara- bique. — Mariage d'Urraque, fille d'Alphonse VI et de Constance, née dans la Bourgogne ducale, et de Raymond, de la maison comtale de Bour- gogne. Philippe I er , roi de France, prend le parti de Robert Courte-Heuse contre son frère, Guillaume II le Roux. Henri IV ravage les terres de la comtesse Ma- thilde, alliée de l'Église, qui vient de se remarier avec VVelf, le fils du duc de Bavière, petit-fils du marquis d'Esté. 1091. L'Alrnoravide Yousouf prend Séville et pour- suit la conquête de l'Espagne musulmane. Par décision du concile de Léon, Alphonse VI fait renoncer ses sujets à l'usage des caractères gothiques pour les caractères latins. Les Moza- rabes gardent l'écriture et la langue gothiques. Ladislas, roi de Hongrie, dont la sœur avait épousé DimitrySuinimir, l'un des derniers rois de la Croatie et Dalmatie, s'empare de la meilleure partie de la Croatie à la sollicitation des grands du royaume. Naissance dans les montagnes de l'Irak-Persique de la célèbre secte des Assassins, dont le chef sera appelé le Vieux de la montagne. 1092. Résistance du royaume de Valence à l'invasion almoravide, avec l'aide des chrétiens de Castille. Rodrigue Diaz de Bivar, dit le Cid, à la tête des troupes d'Alphonse, défend Valence qui ne suc- combe que par la trahison. Philippe I er , roi de France, enlève et épouse Bertrade, femme de Foulques le Réchin, comte d'Anjou, après avoir répudié Berthe de Hol- lande. Concile de Soissons, où est condamnée l'hérésie de Roscelin qui soutenait que les universaux ou idées générales n'étaient que des noms. 11 appli- quait cette doctrine au mystère de la trinite. Kilidge-Arslan, fils aîné du sultan Soliman, réunit entre ses mains l'Etat seldjoucide d'Iconium. 1093. Conquête par les Almoravides du royaume musulman de Badajoz. Conrad, fils d'Henri IV, se révolte contre son père et se fait couronner roi d'Italie à Milan. Il est appuyé par la comtesse Mathilde, sa tante, et par le pape, auquel il promet de renoncer aux investitures ecclésiastiques. Anselme, Italien, abbé du Bec en Normandie, est élevé à l'archevêché de Cantorbéry. Mort du Turc Seldjoucide Malek-Schah. Après lui, l'empire des Seldjoucides sera divisé en quatre dynasties. La branche aînée restera mai- tresse de la Perse ; celle de Kerman régnera aux bords de l'océan Indien, celle des Atabecks domi- nera en Syrie, et les sultans de Roum resteront maîtres de l'Asie Mineure. 1094- Le Cid établit sa résidence à Valence dont il s'est emparé avec l'aide de toute la noblesse chrétienne. Un évêché y est établi. ■Pierre l'Ermite, natif d'Amiens, fait un pèleri- nage en Palestine, où il est vivement ému à la vue des souffrances qu'endurent les chrétiens. 1095. Welf, fils du duc de Bavière, divorce d'avec la comtesse Mathilde et abandonne le parti pon- t tifical. Alphonse VI, roi de Castille, donne la main de sa fille naturelle Thérèse, avec la possession des pays entre le bas Minho et le bas Douro, et de tout ce qu'il pourrait conquérir sur les Maures au S. O., à Henri, de la maison ducale de Bour- gogne. Mort du roi de Hongrie Ladislas 1 er le Saint, au moment où il se disposait à aller combattre les infidèles en Asie. Concile de Plaisance, où le pape Urbain II re- MOYEN AGE. 171 Ap. J.-C. nouvelle les décrets contre la simonie et le ma- riage des prêtres et reçoit les ambassadeurs grecs qui viennent implorer les peuples le d'Occident contre les infidèles (mars). — Concile de Cler- mont, présidé par Urbain II; Philippe I er y est de nouveau excommunié pour son mariage adul- tère, et la l ,e croisade y est prêchée par Urbain II et Pierre l'Ermite. 1096. Les premières bandes de croisés, conduites séparément par Gauthier Sans-Avoir, gentil- homme français, par Pierre l'Ermite, et par Go- descalc, prêtre du Palatinat, sont exterminées en Hongrie ou dans d'Asie Mineure. — Dans le mois d'août, départ de Godefroy de Bouillon, duc de la basse Lorraine, et de Baudouin du Bourg, son parent, avec les Frisons et les Lorrains. — Peu après, départ des pèlerins armés de la Flandre, de l'Angleterre , du milieu et du nord de la France sous la conduite de Hugues le Grand, comte de Vermandois, frère de Philippe I er , d'Etienne, comte de Blois et de Chartres, de Robert Courte-Heuse, duc de Normandie, d'Eu- stache, comte de Boulogne, père de Godefroy de Bouillon. Les Normands de la Pouille sous la conduite de Bohémond , prince de Tarente, et de Tancrède, son parent, se joignent à cette armée devant Amalfi. Enfin vers la fin de novembre, les croisés des pays situés entre l'embouchure de la Garonne et celle du Var partent sous la conduite de Raymond, duc de Narbonne, et comte de Pro- vence, de Toulouse et de Rouergue. Cette armée traversa la Lombardie pour se rendre en Dalrnatie. Le rendez-vous général,était à Constantinople. Le vizir du calife d'Egypte enlève aux Turcs Ortok-ides la ville de Jérusalem, qu'ils avaient replacée sous la suzeraineté nominale des califes de Badgad. . Alexis Commène obtient des principaux chefs des croisés l'hommage féodal de leurs conquêtes futures; et, après avoir reçu leur serment, il s'empresse de les transporter sur la côte d'Asie. — Prise de Nicée, où le sultan seldjoucide d'Ico- nium, Kilidge-Arslan, avait enfermé sa famille et ses trésors. Les Grecs sont remis en possession de cette ville. — Défaite des musulmans à Do- rylée, en Phrygie. — Baudouin, frère de Gode- froy de Bouillon, appelé par les habitants d'Edesse, ose traverser, à la tête de 80 cavaliers, une vaste étendue de pays pour se jeter dans cette ville, dont la souveraineté lui fut déférée. Philippe I er consent à renvoyer Bertrade de Montfort, et est relevé de son excommunication. 1098. Prise d'Antioche par les croisés, après sept mois de siège. Cette ville reste en toute propriété au Normand Bohémond, dont les descendants y régnent jusqu'en 1268. — Les troupes envoyées de Bagdad sous Kerbogath, général du Turc Bar- biarok, arrivent trop tard; unies à celles de Da- mas et d'Alep, elles sont taillées en pièces, près d'Antioche. L'empereur Henri IV fait mettre au ban de l'Empire son fils rebelle Conrad, et désigner pour successeur son second fils, Henri, âgé de 17 ans. Saint Robert de Champagne, fondateur de l'abbaye de Molême, établit le couvent bénédictin de Cîteaux, en Bourgogne. L'empereur Henri IV investit Humbert II, sei- gneur de la Tarentaise, des marches de Suze et de Turin. C'est là l'origine de la principauté de Savoie-Piémont. Roger I er , comte de Sicile, passe avec le pape Urbain II un concordat, par lequel il obtient pour lui et tous ses successeurs la qualité et les prérogatives de légat^né du sainl-siége, ce qui donna lieu depuis à l'établissement du fameux tribunal de la monarchie de Sicile. Ap. J.-C. . 1099- Mort du Cid à Valence, qui est défendue con- tre les Almoravides par la veuve du Cid et Henri de Bourgogne. Les croisés arrivent le 7 juin devant Jérusalem, qu'ils assiègent pendant 39 jours. Prise de Jéru- salem (15 juillet). La soumission de la Palestine est assurée par la victoire de Godefroy de Bouil- lon, à Ascalon, sur deux cent mille musulmans envoyés trop tard par le calife fatimite d'Egypte au secours de Jérusalem. Godefroi est élu roi de Jérusalem. Il organisa la société féodale de l'O- rient, dont les Assises, rédigées en français, se- ront le code. L'exécution des lois fut remise à trois juridictions : la cour du roi, celle du vi- comte de Jérusalem, et le tribunal syrien pour juger les indigènes. Les grands vassaux sont : le prince d'Antioche, le comte de Tripoli en Phé- nicie (1109), le comte d'Edesse, où est déjà établi Baudouin, frère de Godefroy. Le roi ne relève que du pape, dont le légat Daymbert, ar- chevêque de Pise, reçoit le siège patriarcal de Jérusalem. Philippe I e1 ' associe son fils Louis à la royauté. 1100. Mort de Guillaume II le Roux. Son frère, Henri I 01 ' Beau-Clerc ou le Savant, lui succède. Ce prince s'attache à se concilier la population anglo-saxonne. Mort de Godefroy de Bouillon, roi de Jérusa- lem. On choisit pour lui. succéder son frère Bau- douin I er , qui renonce au comté d'Edesse. — Ce comté passe à son cousin Baudouin du Bourg, qui le laisse à son tour à Josselin de Courtenay. — Création de l'ordre religieux des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem par Gérard d'Avesnes, originaire du Hainaut. Publication par l'École de Salerne d'un célèbre ouvrage de médecine, recueil d'aphorismes en vers latins, dédié à Robert, fils de Guillaume le Conquérant, qui, au retour de la croisade, avait été soigné par le médecin de l'Ecole d'une bles- sure empoisonnée. Eudes-Harpin, vicomte de Bourges, se dispo- sant à partir pour la terre sainte avec le duc d'Aquitaine, vend à Philippe I e1 ' sa vicomte 60000 sous d'or.

XIIe siècle après Jésus-Christ.

Fin de la querelle des investitures. — Développement de la révolution communale en France. — Avènement de la maison des Plantagenets en Angleterre. — Lutte de Henri II Plantagenet et de Thomas Becket. — Com- mencement de la querelle des Guelfes et des Gibelins. — Rôle national de la papauté qui défend l'indépen- dance de l'Italie contre les empereurs dAllemagne. — Continuation de la lutte des princes chrétiens contre les Maures. — Origine des Cortès. — Deuxième et troi- sième croisades.- Continuation de la lutte des réalistes et des nominaux. — Grandes figures d Abailard et de saint Bernard. — Origine des romans de chevalerie. — Grands travaux dAverroès de Cordoue , qui étudie Galien et commente Aristote. 1101. Mort de Conrad, fils rebelle d'Henri IV. Louis, fils de Philippe I er , protège les églises contre les seigneurs de Montmorency et d'autres barons. Guerre entre Henri I", roi d'Angleterre et son frère Robert duc de Normandie, au sujet du trône d'Angleterre, qui venait d'être enlevé à Robert, pour la deuxième fois. Saint Anselme, archevê- que de Cantorbéry, ménagea entre eux une ré- conciliation. Robert renonça à ses prétentions sur l'Angleterre, et Henri lui abandonna les châ- teaux qu'il possédait en Normandie, se réservant seulement celui de Domfront. Le sultan seldjoucide dTconium, Kilidge Ars-

lan arrête à l'entrée de l'Asie Mineure trois années
Ap. J.-C.
de croisés français, qui venaient prêter leur appui au royaume de Jérusalem.
1102. Louis prend le gouvernement du royaume, du vivant de son père Philippe Ier.
Saint-Quentin devient une ville de commune, après une transaction avec le comte de Vermandois.
La comtesse Mathilde fait une donation formelle de tous ses biens au saint-siége.
Les Almoravides reprennent Valence après la mort du Cid.
Débat entre le roi d’Angleterre et Anselme, archevêque de Cantorbéry, au sujet des investitures.
Mort du duc de Pologne, Wladislas Ier. La Pologne est partagée en gouvernements, ce qui devient pour elle une cause d’anarchie féodale.
Le pape Pascal II excommunie l’empereur Henri IV pour avoir conféré l’investiture à des evêques.
Coloman, roi de Hongrie, achève la conquête de la Croatie et se fait couronner à Belgrade sur mer. Il résolut alors d’enlever aux Vénitiens cette partie de la Dalmatie, qui avait été dans la dépendance des anciens rois de Croatie. Dès l’année suivante il reçoit la soumission de Spalatro, qui entraîne celle des villes de Trau et de Zara.
1103. Éric III, roi de Danemark, meurt dans l’île de Chypre, en se rendant à Jérusalem. Sous son règne, avec l’assentiment de Pascal II, Lunden, en Scanie, devient la métropole des Eglises des trois royaumes du Nord, à la place de Brème.
1104. Une assemblée ecclésiastique, composée des provinces de Tours, de Sens et de Reims, avec le consentement du pape, donne l’absolution au roi Philippe Ier et à Bertrade, à condition qu’ils se séparent.
Baudouin Ier, roi de Jérusalem, s’empare de Ptolémaïs ou Saint-Jean d’Acre, avec l’aide d’une flotte génoise.
1105. Henri V, à l’instigation du pape Pascal II, se révolte contre son père Henri IV. Il est appuyé par les Bavarois et les Saxons. Il fait transporter son père à Ingelheim, où par les menaces les plus horribles, il lui arrache l’aveu des crimes qu’on lui reprochait et son abdication.
La guerre recommence entre Robert de Normandie et son frère Henri Ier, qui s’empare de Caen et de Bayeux.
Les Génois obtiennent le tiers de quelques-unes des villes qu’ils avaient aidé les princes de Jérusalem et d’Antioche à conquérir.
1106. Guerre civile entre Henri IV et son fils. Henri IV est appuyé par Otbert, évêque de Liège, et par Henri, duc de la basse Lorraine, successeur de Godefroy de Bouillon. Il meurt à Liège, après une maladie de peu de jours. Son corps resta 5 ans dans un lieu non consacré, jusqu’à ce que Henri V, ayant obtenu l’absolution de son père, le fit ensevelir avec pompe. — Henri V, pour punir le duc de la basse Lorraine d’avoir pris parti pour Henri IV, le dépouille de son duché qu’il donne à Godefroy de Louvain, dont l’arrière-petit-fils, Henri Ier, changera le titre de duc de basse Lorraine en celui de duc de Brabant.
Extinction des ducs de Saxe de la maison de Billung. Ce duché sera donné par Henri V à Lothaire, comte de Supplinbourg, qui épousa Richenza, fille de Henri, comte de Nordheim, et de l’héritière de l’ancienne maison de Brunswick. Les biens de ces trois maisons seront donc réunis sur la tête de Lothaire, dont la fille les transportera dans celle des Guelfes.
Robert, duc de Normandie, est vaincu et fait prisonnier à la bataille de Tinchebrai, par son frère Henri Ier. La Normandie est réunie à la couronne d’Angleterre.
Ap. J.-C.
Robert d’Arbrisselles obtient la confirmation pontificale pour l’ordre bénédictin de Fontevrault, qu’il a fondé dans l’Anjou, en 1099, pour des religieux et pour des religieuses.
1107. Le pape Pascal II se rend en France. Il tient à Troyes un concile, où il renouvelle la défense des investitures laïques.
Le jeune Sigurd, roi de Norvège, se met à la tête de 10 000 aventuriers Scandinaves, pour faire une croisade en terre sainte.
1108. Mort de Philippe Ier, roi de France. Son fils Louis VI, dit le Gros, lui succède. Il est sacré à Orléans, par l’archevêque de Sens.
Victoire d’Uclès remportée par les Almoravides sur les chrétiens. L’infant, fils d’Alphonse VI, et son gendre, le mari d’Urraque, périssent dans le combat.
Sigurd, roi de Norvège, avec ses croisés, enlève aux Arabes Cintra, Lisbonne et Alcacer.
1109. Le château de Gisors, sur la limite du Vexin normand et du Vexin français, est l’occasion de la guerre entre Henri Ier, roi d’Angleterre, et Louis le Gros, qui prend parti pour Guillaume Cliton, fils de Robert Courte-Heuse. Louis VI a aussi à lutter contre son père, Philippe de Mantes, contre Bouchard, seigneur de Montmorency, et contre le seigneur duPuiset, au sud de Paris.
Réconciliation de l’Empire avec le duc de Pologne , Boleslas III, qui épouse une fille de Henri IV.
Alphonse Ier le Batailleur, roi de Navarre et d’Aragon, tente en vain de réunir à ses Etats la Castille, à la mort d’Alphonse VI de Castille, dont il avait épousé la fille Urraque.
Tripoli, prise par les croisés, forme une principauté pour le fils de Raymond, comte de Saint-Gilles et de Toulouse. Le roi Baudouin I er réunit au royaume de Jérusalem Béryte et peu après Sidon.
1110. Henri V descend en Italie avec une armée de 30 000 hommes.
Sigurd, roi de Norvège, aide le roi Baudouin dans la prise de Sidon.
Rédaction en latin du roman de Charlemagne attribué à Turpin, archevêque de Reims, mort en 800.
1111. Établissement des communes de Laon et d’Amiens; l’évêque de Laon sera assassiné, l’année suivante, dans une émeute.
Convention de Sutri entre le pape et l’empereur (11 février) , par laquelle celui-ci reprend les droits régaliens, c’est-à-dire réunit au domaine de la couronne les villes , les duchés, les marquisats, les avoueries, forteresses et fermes, qui jadis avaient appartenu aux empereurs et avaient été par eux conférés aux églises, avec leurs appartenances, leurs vassaux et châteaux. Les églises se contenteraient des dîmes et offrandes et des terres qu’elles avaient acquises ou reçues de particuliers. En retour, le roi renoncerait à l’investiture. — Le pape refuse à Henri V la couronne impériale, tant qu’il n’aura pas signé sa renonciation à l’investiture. Troubles sanglants dans Rome. Henri V fait prisonnier Pascal II, qui est forcé de lui accorder le droit d’investiture (avril). Quelques jours après, le pape couronne Henri V empereur. — Henri V accorde à Amédée II, premier comte de Savoie, la dignité de comte de l’empire.
Alphonse le Batailleur, roi d’Aragon et de Navarre, répudie Urraque, sans vouloir renoncer aux États de Léon, de Castille et de Galice.
Le Normand Tancrède, tuteur de son neveu, le jeune Bohémond II, prince d’Antioche, défend cette ville contre une armée de 100 000 Turcs, avec l’aide de Baudouin Ier, roi de Jérusalem, et du comte de Tripoli.
MOYEN AGE.

173 Ap. J.-C. 1112. Le concile de Latran déclare la nullité du privilège arraché par la force au souverain pon- tife, et Gui, archevêque de Vienne et légat du saint-siége, fait excommunier son seigneur su- zerain par un synode tenu dans sa ville métro- politaine. Guerre entre les époux divorcés ; la reine de Castille et le roi d'Aragon. Le comte de Portugal périt en marchant au secours d'Urraque, sa belle- sœur. 1113. Pascal II confirme les statuts de l'ordre reli- gieux et militaire, fondé par Gérard, l'an 1100, sous le nom d'Hôpital de Saint-Jean de Jérusa- lem. Les maîtres de l'ordre seront élus par les frères. Mort de Swiatopolk II, à Kiev. Sous son règne, le commerce de la Russie est passé entre les mains des juifs. Il a pour successeur le fils de . Wséwolod I er , Wladimir, de la branche ducale établie à Péréïaslaw depuis 1066. Ce prince ne sauve de la mort les juifs, devenus odieux au peuple, qu'en les bannissant à perpétuité. 1114. La défection du comte d'Anjou, qu'Henri I er se concilia, en lui demandant la main de sa fille pour le prince héréditaire de l'Angleterre, et celle de Thibaut, comte de Meaux et de Chartres, ef- frayent Louis le Gros et l'amènent à conclure la paix de Gisors. Mariage de Henri V avec Mathilde, fille de Henri I er , âgée de 10 ans. Un concile casse le mariage d'Urraque et d'Al- Shonse. UFraque administre la Castille au nom e son fils mineur. Fondation de l'abbaye de Clairvaux par saint Bernard, dans la vallée d Absinthe, en Cham- pagne. 1115. Mort de la comtesse Mathilde. Henri V ré- clame toute la succession, soit comme seigneur direct, soit comme héritier allodial, et en prend possession. Henri V rétablit le duché de Franconie en fa- veur de son neveu Conrad de Hohenstaufen, frère du duc de Souabe. 1116. La lutte recommence entre Henri V et Pas- cal II, qui, dans un concile tenu au Latran, con- damne le privilège qu'il a accordé en 1111. Établissement de la commune de Soissons. La captivité de Guillaume II, comte de Nevers et d'Auxerre, arbitrairement détenu par un vassal de Henri, devient l'occasion d'une nouvelle rup- ture entre Henri I er et Louis le Gros. 1117. Pascal II s'enfuit de Rome à l'approche d'Henri V, qui se fait couronner pour la seconde fois par Maurice Bourdin, archevêque de Braga. Louis le Gros abat la citadelle et met fin à la tyrannie des sires d'Enguerrand de Coucy. 1118. Louis VI s'assure l'alliance de Foulques d'An- jou, en lui rendant la charge de grand sénéchal. — Soulèvement des seigneurs normands en fa- veur de Guillaume Cliton. Mort de Baudouin P r , roi de Jérusalem. Bau- douin du Bourg, comte d'Édesse, lui succède. Neuf chevaliers, que le hasard avait réunis en Palestine, fondent une confrérie qui devint l'ori- gine de l'ordre des templiers. Un seigneur de la maison des comtes de Champagne, Hugues de Payens, ainsi nommé d'une terre située dans les environs de Troyes , en fut le premier grand maître. Baudouin II leur accorda une aile de son palais, que l'on disait avoir fait partie de l'ancien temple de Salomon. De là ils furent appelés frères de la milice du Temple, Templiers. Le concile de Troyes, tenu en 1 1 28, approuva l'insti- tut, lui donna une règle rédigée par saint Ber- nard, et ordonna que les Templiers porteraient Ap. J.-C. l'habit blanc, sur lequel Eugène TV leur permit en 1146, d'attacher une croix rouge. } Alphonse le Batailleur assiège et prend Sara- gosse, que les Almoravides ne peuvent secourir à temps, et dont il fait sa capitale. Mort de Pascal II. Son successeur, Gélase II, continue la lutte avec Henri V qui, conseillé par le célèbre jurisconsulte Irnerius, fait élire pape et confirmer par le peuple Maurice Bourdin, qui prit le nom de Grégoire VIII. 1119. Henri I" se réconcilie avec Foulques d'An- jou, et défait Louis VI à Brenneville. Trois com- battants seulement furent tués dans cette jour- née, qui fut plutôt un tournois qu'une bataille. Gélase II meurt en France, à Cluny. Les car- dinaux qui l'avaient accompagné nomment à sa place Guy, archevêque de Vienne, qui prit le nom de Calixte II. — Concile de Reims, où Ca- lixte. II excommunie l'empereur Henri V, et fait des canons contre la simonie et le mariage des prêtres, et pour la trêve de Dieu. — A Gisors, Calixte II réconcilie Henri I er et Louis le Gros, mais il ne peut faire accepter à Henri les décrets contre les investitures. 1 120. Le pape Calixte II rentre en triomphe à Rome, après avoir fait déposer l'antipape Bourdin. Guillaume, seul fils légitime de Henri I er , roi d'Angleterre, périt dans un naufrage. Premières lettres royales de committimus (12 avril) : par ces lettres, le roi permet à l'abbé de Tiron de^ se soustraire à ses juges ordinaires et de faire évoquer sa cause par-devant le tribu- nal royal. Jean Comnène, fils et successeur d'Alexis I er , aura à lutter contre les Turcs Seldjoucides, les Turcs Patzinaces ou Petchénègues, et contre, les Serviens. 1121. Louis le Gros intervient entre le comte d'Au- vergne, Guillaume VI, et l'évêque de Clermont, et contraindra deux fois le premier à faire sa sou- mission. Sédition à Cordoue, à cause des excès des troupes almoravides. — En Afrique, dans la pro- vince de Sous, première révolte dAl-Mahdy, qui doit fonder, sur la ruine des Almoravides, la dy- nastie des Almohades. Un évêque, Éric, passe du Groenland dans le Vinland, pour prêcher la foi à ses compatriotes, encore païens. 1122. Concordat de Worms, entre le pape Calixte II et l'empereur Henri V. Celui-ci renonce à l'in- vestiture par la crosse et l'anneau, accorde aux Églises le droit d'élire librement et de consacrer leurs prélats, et promet de rendre et faire rendre à l'Église de Rome les possessions et les droits régaliens qui lui avaient été enlevés depuis l'ori- gine de la contestation. Le pape consent que les évêques et les abbés d'Allemagne soient élus en présence de l'empereur. Concile de Soissons, où le Traité sur la Tri- nité, d'Abailard, est condamné comme hérétique. Abailard est obligé de le brûler de sa main. Élection de l'abbé Suger à Saint-Denis. 1123. Concile général, le premier tenu en Occi- dent, à Latran, près de Rome ; il confirme^ les principales décisions des autres conciles géné- raux. Assemblée des barons normands à la croix de saint Leufroi, en faveur de Guillaume Cliton. A la demande de Baudouin II, roi de Jérusa- lem, le doge Dominique Micheli conduit une flotte considérable en Palestine : première victoire près de Jaffa. — Baudouin II tombe dans une em- buscade que lui avait dressée l'ortokide Balak, sultan d'Alep. Eus tache Grenier, seigneur de Ce- 174 CHRONOLOGIE. — TABLES. ft.p J.-C. sarée et de Sidon, et connétable du royaume, est nommé régent. Il meurt peu après et est rem- placé dans les deux charges par Guillaume de BuriSj seigneur de Tibériade. 1124. Le roi d'Angleterre appelle en France son gendre, l'empereur Henri V. Louis le Gros op- pose à l'invasion germanique le plus formidable armement qui eût été encore commandé par un prince de la 3 e race. Il convoque ses vassaux et les milices communales, appelées pour la pre- mière fois sous Y oriflamme, bannière nationale, au cri de Mont-Joie Saint-Denis, et force l'em- pereur à repasser le Rhin. Avec l'assistance de Dominico Michaeli, doge de Venise, les chrétiens entreprennent le siège de Tyr. — Avant de commencer le siège, les chré- tiens avaient conclu avec la république de Venise le traité de Saint-Jean-d'Acre, qui met entre les mains des Vénitiens le commerce du Levant. • — Baudouin II recouvre la liberté. Conversion d'un chef slave de la Poméranic. 11 fonde un évêché à Julia ou Wallin, qui devint une des principales villes de commerce du Nord. 1125. Mort d'Henri V, empereur d'Allemagne . Extinc- tion de la maison de Franconie. Election de Lo- thaire, duc de Saxe, qui avait pour concurrents, Conrad, duc de Franconie, et Frédéric, duc de Souabe, neveux d'Henri V, par sa sœur Agnès; Léopold, margrave d'Autriche, qui avait épousé la sœur de Henri V, et Charles le Bon, comte de Flandre. Le comte de Blois, qui possédait déjà le comté de Chartres et de Brie, devient comte de Cham- pagne. Fin de la contestation entre le comte de Bar- celone et celui de Toulouse, au sujet de la suc- cession des comtes ou marquis de Provence, dont la famille s'était éteinte vers 1108. Le comte de Barcelone eut la Provence méridionale, le comte de Toulouse l'occidentale. La Durance faisait la limite. Avignon et les autres endroits situés sur les deux bords de cette rivière furent partagés entre les deux comtes. Depuis cette époque, on donna plus particulièrement la qualité de mar- quisat à la partie qu'obtint le comte de Toulouse, et celle de comté à la partie qui échut à celui de Barcelone. 1126. Alphonse, roi d'Aragon, entreprend contre les Almoravides une expédition qui lui vaut le sur- nom de Batailleur. — Alphonse Raymond VII, âgé de 20 ans, commence à régner en Castille, après la mort de sa mère Urraque. Lutte entre le prince des Vandales et son on- cle, le roi de Danemark, qui est appuyé par le duc de Slesvig, roi des Obotrites. — Destruction de Lubeck par le prince slave de Rugen, qui fonde une ville de son nom, Ratzebourg. Sobieslas, 5° fils de Wratislas, met fin à la guerre civile qui durait en Bohême depuis 26 ans, et reçoit l'investiture de ce pays du roi de Ger- manie, Lothaire II. Lothaire II donne son duché de Saxe à Henri le Superbe, fils de Henri le Noir et duc de Bavière. L'année suivante, il lui fera épouser sa fille Gertrude. 1127. Henri I er , roi d'Angleterre, fait reconnaître pour son héritière sa fille Mathilde, veuve d'Henri V, empereur d'Allemagne. L'empereur Lothaire confère le vicariat ou le gouvernement du royaume de Bourgogne à Con- rad, duc de Zaringue, qui prit le titre de régent de Bourgogne. Louis le Gros accorde à Guillaume Cliton, qu'il n'a pu faire rentrer dans son héritage de Nor- mandie, la main de sa belle-sœur, et lui donne pour apanage Chaurnont, Pontoise et le Vexin, et bientôt après le comté de Flandre, dont le comte Ap. J.-C. Charles le Bon, venait d'être assassiné, mais ce comté fut contesté par Thierry d'Alsace à Guil- laume qui périt l'année suivante. Prise de Corne par les Milanais après une guerre de 10 ans. Mort de Guillaume, duc de Pouille et de Ca- labre, petit-fils de Robert Guiscard. Roger II, grand .comte de Calabre et de Sicile, et le pape Honorius II se disputent son héritage. Les lieutenants des sultans turcs, appelés Ata- becks ou pères du peuple, forment des dynasties indépendantes dans l'Irak-Arabi, dans l'Ader-baïd- jan en Médie, dans le Fârsistan en Perse, et dans le Laristan sur les côtes du golfe Persique. Zen- ghi devient Atabek de Mossoul; il dépendra du Turc Seldjoucide, qui domine dans l'Iran . 1128. Roger II contraint Honorius II à lui donner l'investiture des duchés de Pouille et de Calabre, et même de celui de Naples, qui appartient encore aux Grecs. Conrad de Hohenstaufen, revenu de la Pales- tine, se fait couronner roi des Romains à Monza, puis à Milan. Il est excommunié par le pape Honorius II. Mariage d'Alphonse VIII, roi de Castille et de dona Bérengère, fille de Raymond IV, comte de Barcelone. Zenghi, atabek de Mossoul, s'empare d'Alep. 1129. Mariage de Mathilde, fille du roi d'Angleterre, Henri 1 er , avecGeoffroy Plantagenet, comte d'Anjou. 1130. Mort d'Honorius II (février). Le lendemain, avant qu'on sût qu'Honorius n'existait plus, 16 cardinaux nomment Innocent II. Les autres cardinaux, qui faisaient la majorité, choisissent Anaclet IL Le premier, qui est forcé de quitter Rome et de se retirer en France, est reconnu par Louis le Gros, Lothaire II d'Allemagne et Henri I 61 ", roi d'Angleterre. — Anaclet II, pour se faire un appui, signe une bulle par laquelle il conférait à Roger II la dignité de roi de Sicile et l'investissait tant de la Sicile, de la Pouille, de la Calabre et de Salerne qu'il possédait déjà, que de la principauté normande de Capoue, où régnait encore Richard II, et du duché de Naples, qui avait ses ducs particuliers sous la souveraineté des empereurs grecs. Le concile d'Étampes, entraîné par l'autorité de Suger et l'éloquence de saint Bernard, abbé de Clairvaux, reconnaît Innocent II pour légitime pontife. Grégoire de Bechada, chevalier tourangeau, chante, en runes françaises, les exploits des pre- miers croisés. Le pape Calixte II approuve la règle donnée par Raymond du Puy, gentilhomme du Dauphiné et successeur de Gérard, aux Hospitaliers, qui portèrent dès lors le nom de Chevaliers de l'Hô- pital de saint Jean de Jérusalem. Raymond du Puy est le premier qui ait pris le titre de grand maître. 1131. Entrevue du pape Innocent II et de l'empe- reur Lothaire à Liège, en présence de saint Ber- nard. Philippe, fils aîné de Louis le Gros, meurt d'une chute de cheval. Louis fait couronner son second fils, Louis VII, par Innocent II , pendant le concile de Reims. Mort de Baudouin II, roi de Jérusalem. Foulques d'Anjou, son gendre, lui succède. Le comte de Portugal, Alphonse, est reconnu indépendant de la couronne de Castille. Le légat du pape obtient du comte un tribut pour le saint- siége. Le duc grec de Naples se reconnaît vassal de Roger de Sicile. Meurtre du duc de Slesvig, loides Obotrites, par Ap. J.-C. le roi danois Nicolas. — Guerre sanglante dans laquelle intervient le roi de Germanie.

L’atabek de Mossoul et d’Alep, Zenghi, vainqueur de Bohémond II, prince d’Antioche, est battu par le calife de Bagdad, sur les bords du Tigre.

1132. Lothaire II passe en Italie et met en fuite Conrad de Franconie, son rival.

Le calife de Bagdad échoue devant Mossoul, place forte de Zenglii.

1133. Lothaire II conduit Innocent II à Borne, mais sans pouvoir en chasser son rival Anaclet. Comme celui-ci occupait la basilique de Saint-Pierre et le château Saint-Ange, Innocent II couronne Lothaire dans l’église de Latran. Lothaire jure de défendre l’Église et de conserver les biens du saint-siége. Il donne au duc de Bavière, de la maison d’Esté, Henri le Superbe, son gendre, le comté de Spolète et le duché de Toscane, mais s’engage à payer au pape un tribut.

1134. Alphonse I er, roi de Navarre et d’Aragon, est vaincu par les Almoravides à Fraga ; il en meurt de chagrin. L’Aragon et la Navarre, réunis depuis 1076 ; se séparent : un frère d’Alphonse, abandonne le cloître, pour régner en Aragon ; la Navarre choisit un roi dans la dynastie nationale d’Aznar. Les deux princes trouvent un appui contre les Almoravides dans le roi de Castille qui, en retour, exige d’eux l’hommage. »

L’empereur Lothaire confère le margraviat de la Saxe septentrionale, devenu vacant par la mort de Conrad de Plôtzke, en Italie, à Albert de Ballenstadt, surnommé l’Ours, qui était déjà margrave de Soltwedel, ou la Vieille-Marche, et comte d’Ascanie. Ce fut cet Albert qui posa les fondements de l’électorat de Brandebourg, car il fit des conquêtes sur les Wénèdes fixés à l’E. de l’Elbe, et les réunit à la Marche saxonne ; dès 1144, il était appelé margrave de Brandebourg.

Le roi de Danemark, Nicolas, est massacré par les habitants du Slesvig, où il était venu chercher asile.

1135. En Allemagne, Frédéric et Conrad de Souabe se réconcilient avec Lothaire II. — Le duc de Pologne fait hommage à Lothaire II, à Mersebourg, pour la Poméranie orientale et lui paye tribut. Mort du roi d’Angleterre Henri I er. Etienne, comte de Blois et de Boulogne, petit-fils de Guillaume le Conquérant par sa mère, s’empare de sa succession au détriment de Matbilde, fille de Henri I", qui est soutenue par son oncle David, roi d’Ecosse.

Un frère du duc de Slesvig, Eric, s’empare du Danemark ; il défait les Vandales et les contraint d’embrasser le christianisme.

Alphonse-Raymond VII, roi de Léon et de Castille, suzerain de la Navarre et de l'Aragon, se fait couronner empereur d’Espagne, par l’archevêque de Tolède.

1136. Lothaire, après avoir tenu à Wiirtzbourg une diète, se met en marche, à la prière d’Innocent II, pour abattre complètement le parti d’Anaclet qui commençait à se relever, et réduire les villes rebelles à l’empire. Il traverse en conquérant toute la Lombardie, la Romagne, la Marche d’Ancône et le duché de Spolète.

Sigurd, qui se donnait pour fils du roi Magnus III, constate sa naissance par l’épreuve du l’eu, suivant un usage admis dans ces contrées, et muni de l’attestation de 5 évêques du Danemark, il passe en Norvège, où il assassine le roi Harald V, son prétendu père, et envahit le trône. Un usage constant so"umit depuis à cette ép’reuveles prétendants à la couronne.

Geoffroy Plantagenet, comte d’Anjou, de Maine et de Touraine, aliène par ses cruautés la Normandie qu’il revendiquait au nom de Mathilde,son épouse.


Ap. J.-C. Guillaume X, duc d’Aquitaine, partant pour le pèlerinage de saint Jacques de Compostelle. offre à Louis le Gros sa fille et unique héritière,’Elconore de Guyenne, comme épouse de Louis VII.

Abailard commence à enseigner sur la montagne Sainte-Geneviève.

1137. Lothaire, continuant sa marche en Italie, passe dans la Pouille, y combat le roi normand Roger, ramène ensuite le pape dans Rome et meurt au village de Bretten, près de Trente, en retournant en Allemagne.

Mariage de Louis le Jeune, âgé de 17 ans, avec Éléonore d’Aquitaine. — Mort de Louis le Gros. Son fils Louis VII, le Jeune, lui succède.

Abdication de Ramire II, dit le Moine, roi d’Aragon. 11 laisse une fille âgée de de 2 ans, sous le nom de laquelle régnera le comte de Barcelone.

Mort du duc grec de Naples ; Roger II occupe sa principauté. — Prise d’Amalfi par les Pisans, qui combattaient pour Lothaire IL On découvrit alors dans Amalfi un manuscrit du Digeste, de Justinien, dont plusieurs parties étaient déjà commentées depuis quelques années à l’école de droit de Bologne par Irnevius.

L’empereur grec, Jean Comnène, attaque comme usurpateur Raymond, fils du comte de Poitiers, qui avait succédé l’année précédente au Normand Bohémond II dans la principauté latine d’Antioche. 11 s’empare d’Antioche, mais la perd bientôt après.— L’atabek Zenghi s’empare des forteresses du comte de Tripoli.

Anarchie de sept années dans le Danemark après l’assassinat du roi Eric.

1138. Conrad, fils de Frédéric de Hohenstaufen et d’Agnès, fille de l’empereur Henri IV, duc de Souabe, seigneur de Wiblingen (d’où par corruption Gibelin), est élu empereur dans une diète tenue à Coblentz, puis couronné à Aix-la-Chapelle par Théodouin, légat du saint-siége. — Henri le Superbe, duc de Saxe et de Bavière, neveu de Guelfe II, proteste contre cette élection, est mis au ban de l’empire, puis dépouillé de ses Etats. — Conrad dispose du duché de Saxe en faveur d’Albert I er l’Ours, margrave de Saxe ou de Brandebourg, et du duché de Bavière en faveur de Léopold IV, margrave d’Autriche, son frère utérin. Origine de la longue lutte des Guelfes et des Gibelins.

Lutte sanglante entre le duc de Pologne Boleslas III et le grand-prince de Kiev. — Boleslas, vaincu pour la première fois après 46 batailles, meurt de chagrin. Il partage ses Etats entre quatre de ses fils.

En Angleterre, une guerre qui durera plusieurs années, s’engage entre le parti d’Etienne et celui de Mathilde. David, roi d’Ecosse, qui soutient cette dernière, est vaincu à la mémorable journée de l’Étendard, mais obtient cependant d’Etienne le comté de Northumberland pour son fils Henri.

Mort de l’antipape Anaclet.

Vers cette époque, Geoffroy de Moumouth, bénédictin gallois, compose son Histoire des rois de Bretagne (Historia regum Britanniae), d’après un très-ancien livre écrit dans la langue de l’Armorique et contenant un recueil des plus vieilles traditions de ce pays.

1139. Mathilde passe en Angleterre où son frère naturel, le comte de Glocester, rallie à son parti la plus grande portion de la noblesse.

Mort de Henri le Superbe. Sa veuve Gertrude, fille de l’empereur Lothaire II, se charge de la tutelle de son fils, Henri, surnommé le Lion. Les Etats de Saxe chassent Albert l’Ours et conservent ce duché au jeune Henri.

Second concile de Latran, 11 e concile 176 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. nique, composé de près de 2000 prélats. Innocent II y excommunie Roger H, roi de Sicile, et condamne l'hérésie d'Arnaud de Brescia, qui se retire à Zurich, où il continue ses prédications. Le pape Innocent II, fait prisonnier par Roger II, est obligé de lui confirmer le titre de roi. Victoire d'Ourique remportée par Alphonse Henriquez, comte de Portugal, sur cinq rois maures. Il est proclamé roi de Portugal. 1140. Guelfe III, frère de Henri le Superbe, et tu- teur de Henri le Lion, son neveu, s'efforce de re- conquérir pour son pupille la Bavière que l'em- pereur Conrad avait donnée à Léopold d'Autriche La diète de Worms le met au ban de I empire. Il livre alors à l'empereur la bataille de Weinsberg et la perd. C'est à cette bataille que furent pris pour la première fois les noms de Guelfes et de Gibelins, cris de guerre adoptés par les deux partis. Abailard, condamné au concile de Sens par saint Bernard, se retire dans le monastère de Cluny. H meurt deux ans après. Saccagée une troisième fois par le prince slave de Rugen, Lubeck se relève ; elle fait alors partie de la Wagrie, récemment acquise par Adolphe II, comte de Holstein. 1141. Guerre de Louis VII contre le comte de Tou- louse. Abandonné par ses vassaux, il assiège en vain Toulouse et se brouille avec Thibaut, comte de Champagne, qui avait refusé de l'accompagner en Languedoc. Le comte de Glocester fait prisonnier dans une bataille livrée près de Lincoln Etienne de Blois, qui est enfermé à Bristol. — Concile de Winches- ter; déposition d'Etienne*; Mathilde est proclamée reine. Son gouvernement despotique mécontente la noblesse. — Victoire de Guillaume d'Ypres, bâtard de Flandre, sur Robert, comte de Glocester, qui est fait prisonnier, puis échangé contre Etienne de Blois, qui recouvre ainsi sa liberté. Concile de Westminster, où l'évêque de Win- chester, légat du pape, excommunie les partisans de Mathilde ; Etienne se remet en possession de la plus grande partie du royaume. 1142. Louis VII, secondé par le comte de Verman- dois, auquel il a fait épouser la sœur d'Ëléonore , envahit les terres de Thibaut de Champagne, s'em- pare de Vitry, et fait périr dans les flammes 1300 personnes qui se sont réfugiées dans une église. Le jeune Henri le Lion, âgé de 13 ans, renonce à la Bavière qui est donnée à Henri Jochsammer- gott, frère utérin de l'empereur Conrad, et frère germain de Léopold d'Autriche, mort l'année précédente; Conrad fait épouser à ce prince la veuve de Henri le Superbe. Henri le Lion conserve le duché de Saxe, que lui rend le margrave de Brandebourg, Albert I er l'Ours, qui obtient en retour que son margraviat soit érigé en mou- vance directe de l'empire, sans aucune dépen- dance du duché de Saxe. Un roi converti des Slaves et des Vandales idolâtres lui transmet par testament le pays entre le bas Elbe et le bas Oder. 1143. Mort de l'empereur d'Orient, Jean Comnène. Manuel son fils, lui succède. Manuel épouse Berthe de Salzbach, sœur de l'épouse de l'empe- reur Conrad, et fait alliance avec ce dernier contre Roger II, roi des Deux-Siciles. Les Romains révoltés contre Innocent II pro- clament la république et établissent un sénat de 56 membres, présidé par un patrice; Jordan, ne- veu d'Anaclet II, fut élevé à cette dignité. Défaite d'Etienne de Blois à Wilton par le comte de Glocester. Les Etats de Portugal, assemblés à Lamégo, sur le bas Douro , reconnaissent à Alphonse Henri- quez le titre de roi. Ap. J.-C. En Hongrie, le roi Geisa II établit à l'E. de ses Etats des colonies de Saxons, qui défrichè- rent le sol et bâtirent 7 ou 8 villes, entre autres Hermanstadt, ainsi nommée en mémoire d'un citoyen de Nuremberg et qui devint la capitale du pays. 1144. Louis VII, poursuivi par les remords, depuis l'incendie de Vitry, sollicite l'indulgence de la cour de Rome, et demande, par la médiation de Célestin II, sa réconciliation avec Thibaut. — As- semblée de Bourges, où il fait vœu d'aller en terre sainte. Son ministre Suger s'oppose à ce dessein. Le roi consulte saint Bernard. Celui-ci ne veut pas prononcer sans le pape. Eugène III approuve la résolution de Louis VII et charge saint Bernard de prêcher la croisade. Lettre du sénat romain à l'empereur Conrad III. Lucius II, pape. Mort de Foulques, roi de Jérusalem. Son fils, Baudouin III, lui succède, sous la tutelle de sa mère Mélisende. — L'atabek Zenghi, après un siège de 28 jours, s'empare de la ville d'Edesse sur Joscelin de Courtenay. Partage de la «monarchie normande entre Geoffroi Plantagenet, époux de Mathilde, et Etienne. Le pape Lucius II essaye de renverser le sénat romain, mais il périt dans une sédition. Le cardinal Pierre-Bernard de Pise, moine de l'ordre de Cîteaux, abbé de Saint-Anastase, et dis- ciple de saint Bernard, succède à Lucius sous le nom d'Eugène III. Il est forcé de sortir de Rome, où rentre Arnaud de Brescia, qui essaye de réta- blir à Rome la liberté et le gouvernement répu- blicain. — Réconciliation d'Eugène 111 et du peu- ple romain. Le pape laisse subsister le sénat, mais abolit le nouveau Patriciat, rétablit la préfecture de Rome, et reçoit du peuple romain le serment d'obéissance et de fidélité. 1146. Assemblée à Vézelay en Bourgogne, où saint Bernard prêche la croisade qui est adoptée avec enthousiasme. — Assemblée de Clermont, où on offre le commandement de l'armée à saint Ber- nard qui le refuse. Prédication de saint Bernard, en Allemagne, où il protège les juifs. L'empereur Conrad prend la croix. Les Almohades occupent Fez, qui leur est li- vrée par trahison. Leur chef, Abd-el-Moumen . envoie en Espagne 30 000 hommes, dont dix mille cavaliers. Algéziras, Tarifa et Xérès font leur soumission. Maroc reste encore aux Almoravides. Grande expédition de Roger II contre l'empire grec. Il prend Corfou et saccage Céphalonie, Co- rinthe, Thèbes, Athènes, Négrepont, etc. Immense butin. Introduction en Sicile de la culture des cannes à sucre et de l'art de faire des étoffes do soie. Le pape Eugène III est forcé de quitter Rome et de se réfugier en France. L'atabek Zenghi est assassiné par son esclave. Ses Etats sont partagés entre ses deux fils; l'aîné eut l'atabekiat de Mossoul; le second, Noureddiu. eut celui d'Alep. Joscelin de Courtenay reprend Edesse, mais Noureddin s'en rend maître de nou- veau au bout de 6 jours, la détruit de fond en comble et réduit en esclavage tous les habitants qui, au nombre de 16000, avaient survécu au carnage. Otton, évêque de Freisingen, frère utérin de l'empereur Conrad, finit à cette année l'histoire de son temps. Mort du comte de Glocester, le meilleur défen- seur de Mathilde, qui quitte l'Angleterre l'année suivante. 1147. Conrad, avant de partir pour la croisade, frit élire son fils aîné roi des Romains. 11 dirige S3 MOYEN AGE. 177 Ap. J.-C. marche à travers la Hongrie. Louis VII part quel- que temps après avec sa femme Eléonore. L'ad- ministration du royaume a été laissée à l'abbé Suger. Les Français traversent l'Allemagne, la Hongrie et Constantinople. En Espagne, les Almohades s'emparent de Sé- ville. — Alphonse Henriquez occupe Lisbonne, qui deviendra plus tard la capitale du Portugal. Expédition heureuse de Roger II contre Tripoli, repaire de pirates qui infestaient la Méditerranée. 1148. Le pape lance l'interdit sur l'Angleterre, parce que le roi Etienne a refusé de laisser partir pour le concile de Reims 5 prélats anglais que le pape avait désigaés. Prise de Cordoue par les Almohades. — Prise d'Almeria, sur les Almohades, par les princes chrétiens aidés des Génois et des Pisans. Au retour de cette expédition, la flotte génoise aide le comte de Barcelone à s'emparer de Tortose, presqu'à l'embouchure de l'Ebre. Louis VII, qui vient de recueillir Conrad avec les débris de son armée, et qui, comme lui, a éprouvé la perfidie des Grecs, bat les Turcs sur les bords du Méandre, mais perd une partie de son armée à Laodicée. Un simple chevalier se charge de conduire l'armée jusqu'à Sattalie. Les gentils- hommes abandonnent en cet endroit les roturiers et s'embarquent pour Antioche. Destruction du reste de l'armée à Sattalie. — Brouillerie de Louis VII avec Raymond d'Antioche et la reine Eléonore. — Les croisés entreprennent le siège de Damas et y échouent. — Départ de Conrad III. Louis VII ne partit que l'année suivante après avoir célébré à Jérusalem la fête de Pâques. 1149. Les Almohades s'emparent d'Alger, de Tunis et de Mahadia. L'empereur Manuel Comnène reprend Corfou sur Roger II de Sicile, qui incendie les faubourgs de Constantinople. Noureddin attaque la principauté d'Antioche et livre bataille à Raymond de Poitiers, qui périt. Louis VII investit du duché de Normandie le fils de Mathilde et de Geoffroy Plantagenet, Henri, âgé de 16 ans. 1150. La Suède, depuis longtemps divisée entre deux peuples, les Suéars ou Suédois proprement dits et les Goths, se choisit un roi unique, Eric IX, l'élu des Suédois, qui aura pour succes- seur son compétiteur, Charles, l'élu des Goths. Leurs descendants occuperont le trône alternative- ment jusqu'en 1251. 1151. Raymond-Bérenger, comte de Barcelone, ré- gent d'Aragon, célèbre son mariage avec la reine Pétronille, âgée de 16 ans, qui lui est fiancée de- puis quatorze ans. Pétronille était fille de Ra- _mire II et d'Agnès, fille de Guillaume II, duc d'Aquitaine. Mort de Geoffroy Plantagenet. Son fils Henri lui succède dans le comté d'Anjou, de Maine et de Touraine. Il était déjà duc de Normandie par cession de sa mère, et il devint duc de Guyenne et de Poitou en 1152 par son mariage avec Eléo- nore d'Aquitaine. — Mort de l'abbé Suger. Gratien de Chiusi, bénédictin, qui peut être re- gardé comme le véritable auteur du droit canon, compose un système complet de cette branche de jurisprudence qu'il intitule : Concordance entre les canons, mais qui est plus connu sous le titre de : Décret de Gratien. C'est une compila- tion des textes de l'Ecriture sainte, des canons des apôtres, des décisions des conciles, des lettres décrétales des papes, des extraits des Pères, fa- vorables à la puissance spirituelle et temporelle des papes. 1152. Le concile de Beaugency prononce le divorce d'Eléonore de Guyenne avec Louis VII. Deux Ap. J.-C. mois après, Eléonore épouse Henri Plantagenet et lui apporte en dot l'Aquitaine, le Poitou, la Saintonge, le Limousin, l'Angoumois, le Périgord la Marche, la Guyenne et la Gascogne. Le roi de Suède Sverker, dit le Vieux, à la diète de Lindkoping, fait accorder le denier de saint Pierre au pape. Mort de l'empereur Conrad III. Il a pour suc- cesseur Frédéric Barberousse, fils de Frédéric II de Hohenstaufen, dit le Louche, duc de Souabe, et de Judith de Welf-Este, fille de Henri le Noir, duc de Saxe et de Bavière, et neveu de Con- rad III. Les califes de Bagdad profitent de l'affaiblisse- ment des Seldjoucides, se rendent indépendants et s'approprient l'Irak- Arabi. 1153. Baudouin III enlève aux Fatimites, après un siège de 7 mois, l'importante forteresse d'Ascalon, surnommée par les orientaux la Fiancée de la Syrie. Mort du pape Eugène III. Conrad, Romain, évêque de Sabine, lui succède sous le nom d'A- nastase IV. Diète de Constance tenue par Frédéric Barbe- rousse. Plaintes des habitants de Lodi, de Pavie et de Crémone contre les Milanais. Frédéric I er rétablit son cousin germain, Henri le Lion, dans les duchés de Saxe et Bavière. Il donne à son oncle, Welf d'Esté, frère de Henri le Superbe, en dédommagement de la Bavière, l'investiture de la Marche de Toscane, des biens allodiaux de la comtesse Mathilde, et du duché de Spolète. Henri Jochsammergott, qui venait de perdre la Bavière, qu'il possédait depuis 1142, resta possesseur, en vertu d'une transaction de 1156, du duché d'Au- triche, qui précédemment avait fait partie de la Bavière. Henri Jochsammergott établit sa rési- dence à Vienne. Mort de saint Bernard. — Progrès de la secte des Vaudois, dont le chef Henri est un disciple de Pierre de Bruys, brûlé vif en 1 1 47 par les ha- bitants de Saint-Gilles (Gard) . Henri Plantagenet, profitant du mécontente- ment général qui se manifestait, contre le roi Etienne, passe en Angleterre, où Etienne consent à une transaction qui fut conclue à Winchester. Le trône resta à Etienne ; mais il adopta Henri, le déclara son successeur, et lui fit prêter serment par son fils Guillaume et tous les grands. Un descendant de la famille des Edrissites, élève des écoles de Cordoue, né à Ceuta, le shérif Al-Edrisi, rédige, à la cour du roi Roger II de Si- cile, les Bécréations géographiques, pour donner l'explication d'un globe terrestre en argent, que ce prince avait fait fabriquer et qui pesait 800 marcs. 1154. l re expédition de Frédéric Barberousse en Italie. Diète de Roncaglia. Guerre contre les Mila- nais. Mort de Roger II, roi de Sicile. Son fils, Guil- laume I er , lui succède, mais n'est pas reconnu par le nouveau pape Adrien IV, qui excite contre lui Frédéric Barberousse. - Mort d'Etienne, roi d'Angleterre. Henri II Plan- tagenet lui succède. Jouri ou George, fils de Wladimir II, prince de Kiev . fonde sur le territoire de Suzdal la ville de Wladimir; il commence la dynastie des grands princes de Wladimir. Moskou, sur la Moskowa, date de son règne. Éric, roi de Suède, fait la conquête de la Fin- lande idolâtre, et y envoie des missionnaires avec l'archevêque d'Upsal. L'atabek d'Alep et de Mossoul, Noureddin, at- tribuant à la négligence ou à la connivence du prince de Damas la chute d'Ascalon, s'empare de ses Etats. 12 178 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. 1 1 55. Frédéric'Barberou9se se fait couronner à Rome par le pape Adrien IV , auquel il livre Arnaud de Brescia, que le préfet de la ville fait pendre et brûler; ses cendres sont jetées dans le Tibre. — Combat sous les murs de Rome, où se distingue Henri le Lion. Frédéric retourne en Allemagne. Maître Wace, clerc de Caen, né dans l'île de Jersey, compose une longue histoire, en vers de huit syllabes, où il raconte les faits et gestes des rois de la Grande-Bretagne, presque depuis la ruine de Troie, jusqu'à l'an de Jésus-Christ 6S0, et en outre une seconde histoire en vers, où sont consignés les règnes des ducs de Normandie jus- qu'à la 16 e année de Henri II. La première de ces deux chroniques rimées qui a pour titre le Brut, contient l'histoire d'Arthur de Bretagne et de ses chevaliers connus sous le nom de chevaliers de l-a Table ronde. Les sultans Gaznévides sont attaqués par Alaëd- dm-al-Houssain, fils de Houssain-al-Gauri, qui ren- verse leur État et fonde la dynastie des Gaurides, qui subsista jusqu'en 1208. 1156. Waldemar I er , fils posthume de saint Kanut, qui avait hérité de son père, assassiné en 1131, le duché de Slesvig et le royaume des Obotrites, étant attaqué par le roi de Danemark, prend le titre de roi. Par un traité passé entre l'empereur Frédéric I er et Berthold IV , fils de Conrad, la régence ou vi- cariat du royaume de Bourgogne est restreinte à la Suisse. Frédéric revendique dans les autres provinces les droits de l'empire que ses prédé- cesseurs avaient négligés. Il se fit couronner à Arles, en 1178. 1157. Frédéric Barberousse passe l'Oder et ravage la Grande-Pologne. — Il tient à Besançon une diète du royaume de Bourgogne. Il y reçoit une lettre où le pape Adrien IV lui rappelle" qu'il a reçu l'empire du saint-siége à titre de beneficium, expression ambiguë, qui pouvait s'entendre d'un bienfait ou d'une obligation féodale. A la mort du roi Suénon III, que ses cruautés ont rendu odieux, "Waldemar I er , roi du Slesvig, envahit tout le Danemark. André I er , fils de Jouri, prince de Suzdal, ayant pris le titre de grand duc et fixé sa rési- dence à "Wladiinir sur la rivière de Kliazma, il en résulte une espèce de schisme politique , dont les suites furent funestes pour la Russie; le grand duché de Kiovie, avec les principautés qui en re- levaient, se détacha insensiblement du corps de l'empire, et finit par devenir la proie des Lithua- niens et des Polonais. Prise d'Almeria et de Grenade par les Almoha- des sur les Almoravides. — Mort d'Alphonse- Raymond VII ; les. royaumes de Castille et de Léon sont de nouveau partagés entre ses deux fils, Sanche III et Ferdinand II, qui obtiennent, le premier, la Castille, et le. deuxième, le royaume de Léon. 1158. Lé comte de Holstein cède au duc de Saxe, son suzerain, la ville de Lubeck, incendiée de- puis deux ans. Henri le Lion, qui l'a fait rebâtir, y appelle des peuples du nord en leur promettant la liberté du commerce. Deuxième expédition de Frédéric Barberousse en Italie. Il rebâtit Lodi et assiège Milan. 2 G diète de Roncaglia. Frédéric y appelle quatre célèbres docteurs en droit, disciples d'Irnerfus, savoir : Bulgarus de Bologne, Martino Gosia de Crémone, Hugues et Jacques, tous les deux surnommés; di Porta Ravegnana. Réunis aux juges de la Lom- bardie, ces jurisconsultes prononcèrent que tous les droits régaliens appartenaient à l'empereur. Les Templiers ne se sentant pas assez forts pour défendre contre les Maures le poste 'de Ca- Ap. J.-C. latrava, situé dans la Sierra Morena, l'offrent au ■roi Sanche III de Castille, qui institue l'ordre de Calatrava, le plus ancien de l'Espagne, et qui se dévoue à la guerre contre les Maures. Quelques marchands deBremen allant à "Wisby. en Gothland, sont jetés par la tempête sur la côte où tombe la Duna, se mettent en relation avec les habitants et cherchent à introduire le christia- nisme parmi eux. 1159. Guerre entre le roi d'Angleterre Henri II et Louis VII, à cause de la suzeraineté sur le comté de Toulouse, réclamée par Henri II. Frédéric I er continue la guerre contre les Mila- nais et entreprend le siège de Crème. Belle résis- tance des Crémasques. ■ Mort d'Adrien IV. Ce pape est le premier qui ait mis en usage les mandats, et les lettres apo- stoliques par lesquelles le souverain pontife enjoint à celui qui a des bénifices à conférer de donner la préférence, pour la première vacance, au nom contenu dans le mandat. Le premier aussi, il a dispensé les ecclésiastiques de l'obligation de ré- sidence dans le bénéfice et leur a permis de pos- séder plusieurs bénéfices à la fois. Alexandre III et Victor III se disputent la tiare. Frédéric, favo- rable à Victor III, est excommunié par Alexan- dre III qui, ne pouvant] se maintenir en Italie, passe en France au commencement de 1162. 1160. Conclusion de la paix entre Louis VII et Henri II. — Louis se marie pour la 3 e fois avec Alix, fille de Thibaut le Grand, sœur des trois comtes de Blois, de Champagne et de Sancerre, et nièce d'Etienne, dernier roi d'Angleterre. Continuation de la guerre en Italie. Combat de Cassano, favorable aux Milanais. Vers cette époque, écrivait le moine Théodoric, le plus ancien annaliste de la Norvège. 1161. Frédéric Barberousse brûle les moissons des Milanais et entreprend le blocus de leur ville. L'anglo-saxon Thomas Becket, chancelier de Henri II, est élevé à la dignité d'archevêque de Cantorbéry. L'almohade Abd-el-Moumen met pour la pre- mière fois le pied sur la terre d'Espagne, que ses généraux ont soumise. — Ferdinand II, roi de Léon, confirme l'institution récente de l'ordre re- ligieux et militaire de Saint-Jacques, établi sous la règle de saint Augustin, et qui avait pour objet de défendre contre les attaques des Maures les pè- lerins de Saint-Jacques de Compostelle. 1162. Prise et destruction de Milan par Frédéric Barberousse. Terreur de tous les Italiens. — Fré- déric, voulant se concilier les Génois dont la ma- rine lui était nécessaire contre les Normands de Si- cile, leur rend, par un diplôme daté de Pavie, les régales et tous les droits, dont il prétendait dé- pouiller les autres villes d'Italie. Puissance du ,roi d'Angleterre, Henri IL Ses démêlés avec l'Église. Thomas Becket, devenu archevêque de Cantorbéry, rompt avec ce prince dont il avait été jusqu'alors l'ami. Alphonse II, fils de Raymond Bérenger, réunit le comté de Barcelone au royaume d'Aragon. — Le roi de Portugal régularise rétablissement d'un ordre religieux militaire, fondé par des particu- liers. Il tirera son nom d'Avis, devenu en 1181 le siège de l'ordre. Le roi de Suède, Éric IX le saint, périt assas- siné.La Suède lui doit la révision du code cYUp- land, collection de vieilles lois propres à la pro- vince dont Upsal était la capitale. 1163. Frédéric I er fait démolir les murailles de Tor- tone. 11 fait avec les Pisans un traité, par lequel ils s'obligent à armer 70 galères contre les Nor- mands de Sicile. Concile de Tours, présidé par Alexandre H, où MOYEN AGE. 179 Ap. J.-C. assistent avec une apparente cordialité, Henri II et Louis VII. L'hérésie des Albigeois y est solen- nellement condamnée ; défense y est faite aux moines, sous la menace d'anathèrue, de se livrer à l'étude des sciences profanes. Maurice de Sully, évèque de Paris, pose les fon- dations de l'église Notre-Dame de Paris, en pré- sence du pape Alexandre II. La ville d'Uclès, entre Tolède et Cuença, est cé- dée aux chevaliers du Temple. — Yousoûf, second fils d'Abd-el-Moumen, est proclamé calife, sui- vant la volonté de son père. 1164. Mort du pape Victor IV. Le cardinal Gui de Crème lui succède, sous le nom de Pascal III. — Vérone, Vicence, Padoue, Trévise et les autres villes de la marche de Vérone forment une confé- dération pour secouer le joug impérial. — 3 e expé- dition de Frédéric I er en Italie; Il est obligé de se retirer devant les troupes des confédérés. Thomas Becket refuse designer les articles de Cla- rendon, qui détruisaient les privilèges de l'Église. 11 est accueilli en France par Louis VII et par le pape Alexandre III, qu'il vit à Sens. Le roi Magnus V, dit Erlingson, voulant se con- cilier la faveur des évêques et écarter des préten- dants, dont le droit pouvait être plus fondé que le sien, prend le parti d'introduire le sacre et le couronnement. Il «tatue aussi que les évêques, les abbés et les grands officiers de la couronne, con- jointement avec 12 élus de chaque diocèse, choi- siraient le roi sous la direction de l'archevêque de Drontheim. 1165- Frédéric 1 er tient à Wurzbourg une diète, où vinrent "des ambassadeurs d'Henri II, roi d'Angle- terre, et où Pascal III est reconnu pour pape lé- gitime. — Alexandre III rentre dans Rome. 1666. Mort de Guillaume le Mauvais, roi des Deux- Siciles. Il a pour successeur Guillaume II, âgé de 12 ans, sous la tutelle de sa mère, une Navarraise, qui s'entoure d'étrangers, principalement de Fran- çais. 4° expédition de Frédéric I er en Italie. Henri II, roi d'Angleterre, fait épouser à son fils Geoffroy l'héritière de Bretagne, et acquiert ce duché. Otton de Plaisance ouvre à Montpellier la pre- mière école de droit. 1167- Frédéric s'empare de Rome et y installe Pas- cal III, qui le couronne empereur. — Formation au monastère de Puntido, entre Milan etBergame, de la célèbre Ligne lombarde. Les Milanais dis- persés et les villes de Vérone, Vicence , Trévise, Padoue, Crémone, Brescia, Bergame, Mantoue, Ferrare, Bologne, Modène, Reggio, Parme et Plaisance y entrèrent. Les confédérés s'engagèrent à défendre leur liberté contre l'empereur et ses officiers, sauf la fidélité qu'ils lui devaient, et à ramener les Milanais dans leur ville. Peu après, Milan fut rebâtie et fortifiée. La ville de Lodi fut forcée d'accéder à la ligue lombarde. Le roi d'Aragon, comte de Barcelone, enlève au comle de Toulouse la Provence, sur laquelle il possède un droit de famille. Le différend durera 18 ans. 1168. Des maladies épidémiques se répandent dans l'armée de Frédéric I er , qui s'échappe secrètement de l'Italie avec une trentaine d'hommes. — Puis- sance de la ligue lombarde. — Construction d'une ville qui est appelée Alexandrie, en l'honneur du pape Alexandre III, le célèbre propugnateur de la liberté italienne. — Mort de Pascal III. Le parti impérial nomme à sa place Jean, abbé de Strume en Hongrie, qui prend le nom deCalixtelII. Vvaldemar I er , roi de Danemark , rend les princes de Rugen tributaires et feudataires de sa cou- Ap. J.-C. ronne; il détruit l'idole des Rugiens nommée Suantewit. Expédition du roi de Jérusalem, Amaury, con- tre l'Egypte. SacdeBelbéis, à l'entrée de l'Egypte par les Hospitaliers. 1169. Paix de Montmirail entre Henri II d'Angle- terre et Louis VII. Le monarque anglais cède à son fils aîné Henri, surnommé Court-Mantel, l'Anjou et le Maine; à Richard son secondais, le duché d'Aquitaine ; le troisième, Geoffroy , obtient la Bretagne en arrière-fief. Ces trois princes font hommage au roi de France. — Entrevue de Tho- mas Becket et d'Henri II, qui refuse de lui donner le baiser de paix. En Castille, les communes commencent à être représentées dans l'assemblée nationale des Cer- tes, où siégeaient les évêques et les nobles. Les communes de l'Aragon ont déjà ce droit depuis 1130. Après l'émir de l'atabek Noureddin, Sirkouk, le neveu, de ce dernier, Saladin, fils d'Ayoub, défend l'Egypte au nom des Fatimites contre les attaques du roi de Jérusalem et de l'empereur grec. 1170. Conférence d'Amboise où a lieu entre Henri II et Thomas Becket une feinte réconciliation, parla médiation de Louis VII et d'Alexandre III. — Nouvelle rupture; Becket est assassiné devant l'autel à Cantorbéry. Prise de Gaza par Saladin. 1171. Henri II commence la conquête de l'Irlande. Guerre entre les Vénitiens et l'empire grec. — — Etienne III, roi de Hongrie, enlève aux Véni- tiens Zara, Trau et Spalatro. — Le doge recouvre ces deux dernières places et va combattre les Grecs, mais ramène sur ses vaisseaux la peste à Venise, — Création de la banque de Venise, la plus ancienne de l'Europe. Les Danois détruisent Julia, principal port des Vénèdes allemands. Mort du dernier calife fatimite Ahmed. Saladin commence la maison des Ayoubites, qui ne pren- dront que le titre de sultans : il obéit encore de nom à Noureddin. 1172. Henri II se réconcilie avec l'Eglise. Le roi d'Aragon hérite du Roussillon. 1173. Canonisation de Thomas de Cantorbéry par le pape Alexandre III, qui attribue exclusivement à la cour de Rome le droit de canonisation. Les trois fils de Henri II, Henri, Richard et Geoffroy, secrètement excités par leur mère Eléo- nore, se révoltent contre leur père. Eléonore est arrêtée, au moment où elle aliait se réunira eux, et livrée à son époux, qui la condamne à une dure captivité. — Louis VII accueille les fils de Henri II ; les présente aux grands de son royaume, et jure de les défendre contre leur père. Les comtes de Flandre, de Boulogne et de Blois, et le roi d'Ecosse se joignent à Louis VII. Mort de l'atabek Noureddin. L'ayoubite Saladin garde l'Egypte avec le titre de sultan. Peu après il s'empare de Damas sur un enfant de onze ans, fils de Noureddin. 1174. 5 e expédition de Frédéric Barberousse en Italie. Il entreprend le siège d'Alexandrie. Pénitence publique d'Henri II au tombeau de Thomas Becket.— Défaite à Alnwick de Guillaume, roi d'Ecosse, qui tombe au pouvoir des Anglais. — Henri H et Louis VII font la paix dans une entrevue qu'ils ont entre Tours et Amboise. — Paix entre Henri II et Guillaume d'Ecosse, signée à Falaise. Guillaume se reconnaît homme-lige du roi d'Angleterre et lui cède les châteaux de Rox- burgh, Berwick, Jedburgh, Edimburgh et Stir- ling. — Henri II abolit le droit de varech, cou- 180 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C tume barbare qui adjugeait au fisc les biens des naufragés. Raymond, comte de Provence, en accordant aux Génois le commerce exclusif de la Provence, leur cède en même temps Marseille, Monaco et tous les ports situés entre le château de Torbia et Narbonne. 1175. Frédéric I er est forcé de lever le siège d'A- lexandrie. — Médiateur entre Gênes et Pise, il leur partage l'île de Sardaigne : Gênes reçoit les territoires du sud et du sud-ouest. 1176. Une nouvelle armée arrive d'Allemagne au secours de Frédéric. — Défection d'Henri le Lion. — Victoire décisive des Milanais sur Frédéric à Legnano, au N. 0. de Milan. Frédéric envoie des ambassadeurs à Alexandre III pour traiter de la paix. Vers cette époque, création en Espagne de l'ordre religieux militaire d'Alcantara. 1177. Eotrevue de Frédéric I er avec le pape Alexandre III, à Venise. Le 23 juillet, il fut conclu entre l'empereur, le pape, le roi de Sicile et les villes de la Lombardie un traité portant qu'il y au- rait paix entre l'empereur et le pape, une trêve de 15 ans entre l'empereur et le roi de Sicile, et de 6 ans entre l'empereur et les villes de la Lom- bardie. Frédéric reconnut Alexandre III comme pape; l'antipape reçut une abbaye; la jouissance des biens allodiaux de la comtesse Matbilde fut abandonnée pour 15 ans à l'empereur. 1178. Frédéric I er se fait couronner roi des deux Bourgognes, à Arles et à Vienne. La régence de la Suisse resta entre les mains des ducs de Za- ringue, qui bâtirent les villes de Fribourg (1178) et de Berne (1191). A l'extinction des Zaringue en 1218, la Suisse devint province immédiate de l'empire. 11 79. Pèlerinage de Louis VII au tombeau de saint Thomas Becket de Cantorbéry pour obtenir la guérison de son fils Philippe. — Deux mois après, Louis VII fait sacrer Philippe, et rend un éditqui assure aux archevêques de Reims le privilège de sacrer les rois de France. 3 e concile de Latran, 12 e concile œcuménique; afin de prévenir les élections schismatiques, le concile décrète que pour être pape légitime, il faudrait avoir réuni les suffrages des deux tiers des cardinaux, et que l'Eglise de Rome n'ayant pas de supérieur, il n'existait pas de juge qui pût prononcer dans une élection litigieuse. Il est aussi déclaré que les hérétiques qui avaient fait des progrès dans l'Albigeois et dans le territoire de Toulouse, sous les dénominations de Cathares, Patarins, etc., seraient excommuniés et exclus de la société du commerce des chrétiens. 1180. Mort de Louis VII. Avènement de Philippe- Auguste, âgé de 15 ans. Par son union avec Isa- belle de Hainaut, issue du Carlovingien Charles de Lorraine, Philippe confond les prétentions des deux dynasties. Isabelle reçoit l'Artois pour dot. Philippe s'unit à Philippe d'Alsace, comte de Flandre, régent de France, contre la reine sa mère et ses quatre oncles, les comtes de Blois, de Champagne, de Sancerre et l'archevêque de Reims, et rejette leur tutelle. — Ordonnance par laquelle Philippe affranchit de toute servitude corporelle les habitants d'Orléans et des en- virons. Henri le Lion, à la défection duquel Frédéric I er attribuait le mauvais succès de son expédition en Italie, est mis au ban de l'empire, et dépouillé de tous ses Etats. Le duché de Bavière, moins Ratis- bonne, qui fut déclarée ville impériale, la Styrie, la Carinthie, la Carniole, le Tyrol et l'Istrie, ainsi que tous les évêchés qui devinrent immédiats, Ap. J.-C. furent donnés à Othon de Wittelsbach. Le duché' de Saxe, qui s'étendait depuis la Poméranie jus- qu'au Rhin, fut également démembré. Une grande partie fut donnée, sous le nom de duché de Saxe, à Bernard, fils d'Albert l'Ours, premier margrave de Brandebourg de la maison Ascanienne. Une partie de la Westphalie fut érigée en duché en faveur de l'archevêque de Cologne, qui avait secondé les projets de l'empereur contre les Guelfes. 1181. Frédéric I e déclare princes d'empire les deux frères Bogislas et Casimir, ducs de la Poméranie orientale, qui ne reconnaissent plus l'autorité du duc de Saxe. — Presbislas II, prince de Mecklem- bourg, maintient aussi son immédiateté sous le titre de seigneur de Mecklembourg. — Le Hols- tein, qui jusqu'alors avait relevé du duché de Saxe, devient fief immédiat. — Le roi de Dane- marck, Waldemar I er , se joint à l'empereur pour enlever à Henri le Lion la ville de Lubeck, qui est déclarée ville immédiate. Le roi de Hongrie Bêla établit, vers cette époque, au-dessous du comte palatin, officier suprême dont les fonctions embrassaient les affaires civiles et les affaires militaires, des chefs particuliers entre lesquels fut partagée l'administration de la Hon- grie divisée en comtés. — La ville de Zara en Dalmatie secoue le joug de Venise et se donne à la Hongrie. 1182- Henri le Lion fait sa soumission à Frédéric I" à la diète d'Erfurt. Il conserve des terres qui for- mèrent par la suite l'électorat de Hanovre et le duché de Brunswick, et il est la souche des rois d'Angleterre d'aujourd'hui. Mort de "Waldemar I €r , roi de Danemark, sur- nommé le Grand. On lui attribue la fondation de Dantzick et les commencements de Copenhague. Avènement de son fils Canut VI. En Orient, Saladin, sultan d'Egypte et de Damas, s'empare d'Edesse, mais ne réussit point à prendre Alep et Mossoul , qui restent à la fa- mille de Noureddin. 1183. Traité de Constance entre Frédéric I er , le pape et les villes lombardes, qui assure la liberté de ces dernières. Révolte des fils de Henri II, surtout de l'aîné, Henri Court- Mantel, excité par Bertrand de Born, seigneur de Hautefort dans le Limousin, trou- badour célèbre. Commencement de la guerre entre Philippe-Au- guste et Philippe, comte de Flandre, au sujet de la possession du Vermandoiset de l'Amiénois, que le roi de France réclamait comme étant le plus proche héritier d'Elisabeth de Vermandois, femme du comte de Flandre, morte sans enfant. — A Paris, première construction de deux corps de halles couvertes. Saladin s'empare d'Amida, en Mésopotamie, et se fait céder Alep. Canut VI, roi de Danemark, met dans sa dé- pendance les princes de Poméranie, et bientôt ' après ceux de Mecklembourg. 1184. Victoire d'Alphonse Henriquez, roi de Portu- gal, sur Yousouf, chef des Almohades, à Santa- rem. — Yousouf, blessé mortellement, a peu après pour successeur Yacoub. Le pape Lucius III, bien qu'appuyé par Frédé- ric I er , est forcé de sortir de Rome. — Concile de Vérone, où sont excommuniés les Romains; les Cathares, les Patarins et les Vaudois 3ont me- nacés de peines spirituelles et de peines tempo- relles. Philippe-Auguste défend la paix publique contre les Brabançons et les routiers, avec le secours des milices communales confédérées (association des Capuchons). — Pavage de la ville de Paris; un MOYEN AGE. 181 Ap. J.-C. riche particulier, Gérard de Poissy, y conlribue pour 11000 marcs d'argent. On commence aussi à entourer de murs le parc de Vincennes, forte- resse près de la résidence royale. — Les communes d'Autun, de Châlon et de Beaune en Bourgogne, de Crespy en Laonnais, reçoivent du roi la con- firmation de leurs chartes. Grande expédition du prince de Wladimir contre les Bulgares du Volga. 1185. Fin de la guerre entre Philippe- Auguste et le comte de Flandre. Celui-ci livre au roi la ville d'Amiens et le Vermandois, à l'exception de Pé- ronne et de Saint-Quentin, et se reconnaît à ge- noux vassal du roi de France. Mort d'Alphonse Henriquez, roi de Portugal, âgé de plus de 90 ans. Avènement de son fils Sanche. Mariage du roi de Hongrie Bêla III avec une sœur de Philippe-Auguste. 1186. Le fils de l'empereur d'Allemagne, Henri, âgé de 21 ans, épouse Constance, fille du roi Ro- ger II, qui doit succéder à son neveu, Guil- laume II, qui n'a pas d'enfants. Geoffroy, duc de Bretagne, fils de Henri II d'An- gleterre, est tué à Paris dans un tournoi. — Con- testation entre les rois de France et d'Angleterre au sujet de la garde noble de sa veuve, qui met au monde, au commencement de 1 année sui- vante, un fils nommé Arthur, qui fut duc de Bre- tagne. Révolte des Bulgares contre les Grecs. Ils fon- dent un royaume qui durera jusqu'en 1396. Gui de Lusignan, beau-frère de Baudouin IV, devient roi de Jérusalem. 1187. Philippe-Auguste favorise la formation des communes d'Arras, de Saint-Omer, d'Hesdin, de Doulens en Artois, de Dijon en Bourgogne, et peu après de Montreuil et de Pontoise. Canut VI, roi de Danemark, contraint les ducs de Poméranie occidentale et les deux ducs de Mecklembourg à se reconnaître ses vassaux. — Suend Aageson, le plus ancien annaliste du Da- nemark, compose un abrégé de l'histoire de ce royaume. Saladin remporte sur Guy de Lusignan la vic- toire de Tibériade. Guy de Lusignan, le grand- maître du Temple , Guillaume le Vieux, marquis de Mon tf errât, sont faits prisonniers; Renaud de Châtillon et un grand nombre de chevaliers de l'Hôpital et du Temple sont égorgés après la ba- taille; la sainte croix tombe au pouvoir des infi- dèles. — Saladin s'empare de Ptolémaïs, assiège Tyr, qui est défendue par le fils du marquis de Montferrat, Conrad, qui vient de débarquer en Palestine, s'empare d'Ascalon et entre par capi- tulation dans Jérusalem. Le pape Urbain III meurt à Ferrare le 19 oc- tobre, en se rendant à Venise afin d'y faire équi- per une flotte pour transporter les croisés. Le pape Grégoire VIII, son successeur, se rend à Pise afin d'y réconcilier les Pisans et les Génois, dont les marines allaient devenir nécessaires pour la croi- sade. Il meurt le 27 novembre. Clément III lui succède. 1188. Guillaume, archevêque de Tyr, fait prendre la croix aux rois de France, d'Angleterre et d'Al- lemagne. — Dîme saladine en France. — Révolte de Richard Cœur-de-Lion, appuyée par Philippe- Auguste, et qui empêche le roi d'Angleterre de partir pour la croisade. — Raymond III, comte de Tripoli, n'ayant pas d'enfants, laisse son comté aux princes d'Antioche qui le conservèrent jus- qu'en 1289. Fin de la république romaine établie 45 ans auparavant, à la suite d'une transaction entre le pape Clément III et le sénat romain. Ap. J.-C. 1189. Mort de Guillaume II, roi des Deux-Siciles Les Siciliens proclament roi Tancrède, comte dé Lecce, qu'on fait passer pour le fils naturel de Roger, frère aîné du roi défunt. Paix delaColombière entre Philippe-Auguste et Henri II, qui meurt peu après de chagrin en voyant le nom de son 4 e fils, Jean sans Terre, en tête de la liste des vassaux infidèles. Croisade de Frédéric Barberousse. 1190. Frédéric Barberousse se noie dans le fleuve Sélef, en Cilicie (juin) . — Avènement de son fils aîné, Henri VI, déjà roi des Deux-Siciles par sa femme Constance. Testament de Philippe-Auguste , où ce prince règle l'administration judiciaire et financière du royaume avant de partir pour la croisade. On y trouve l'institution des baillis royaux comme juges établis au-dessus des prévôts. — Construction des murs de clôture et des portes de Paris. Armoiries de la ville de Paris, déterminées par le roi : nef d'argent, fleur de lis d'or. — Philippe-Auguste s'embarque à Gênes et Richard à Marseille. Les deux rois se brouillent en Sicile. Fondation de l'ordre de chevalerie religieux et militaire connu sous le nom d'Ordre teutonique, par Frédéric de Souabe, arrivé en Palestine avec les restes de l'armée de son père, Frédéric Bar- berousse. Cet ordre eut pour premier grand- maître Henri Walpot de Bassenheim, et fut con- firmé par le pape Célestin III l'année suivante. Gênes, gouvernée jusqu'alors par des consuls, se donne un podestat étranger pour réprimer les factions et mettre un frein à l'ambition des nobles. 1191. Henri VI d'Allemagne est couronné empereur par le pape Célestin III. Il se dirige ensuite vers l'Italie méridionale et s'empare de presque toutes les villes, excepté Naples, qu'il assiège, mais les maladies qui se répandent dans son armée le forcent de retourner en Allemagne. Philippe-Auguste acquiert l'Artois comme dot de sa femme. Destruction de Tusculum par les Romains. Richard Cœur-de-Lion enlève l'île de Chypre à un Comnène. Prise de Saint- Jean-d' Acre par les croisés. Nouvelle rupture entre Philippe et Ri- chard. Philippe revient en France. Contestations entre Conrad de Montferrat et Guy de Lusignan pour le titre de roi de Jérusalem. Philippe-Auguste, à son retour de la croisade, supprime la dignité de sénéchal qui était vacante depuis la mort de Thibaut de Blois. La charte de Magnus V de Norwége (v. 1164), au lieu de remédier aux troubles, n'avait fait que les augmenter par la nouvelle influence qu'elle donnait au clergé. Le roi Suerrer, ayant voulu réprimer l'ambition de l'archevêque de Drontheim, fut excommunié et déposé par le pape Célestin, et plus tard (1198) par le pape Inno- cent III. Il se maintint cependant sur le trône. ■ 1192. Richard Cœur-de-Lion donne le royaume de Chypre à Guy de Lusignan. Conrad de Montferrat conserve seul alors le titre de roi de Jérusalem. — Assassinat de Conrad par les émissaires du Vieux de la Montagne. Par le mariage de sa veuve, le titre de roi de Jérusalem passe dans la maison de Champagne. — Boniface, frère de Conrad, lui suc- cède dans le marquisat de Montferrat. — Trêve conclue par Richard avec Saladin; son départ de la Palestine. Les chrétiens conservent Saint-Jean d'Acre, Jaffa et Arsouf. Un moine de Segeberg, dans le Holstein, nommé Mainard, entreprend de prêcher la foi dans la Livonie, dont il est le 1 er evêque. 1193. Pendant la captivité de Richard, qui, à son retour de la croisade, est tombé entre les mains 182 CHRONOLOGIE. — • TABLES. Ap. J.-C. du duc d'Autriche, qui l'a livré à l'empereur Henri VI, Philippe-Auguste se fait un instrument' de l'ambition de Jean sans Terre qui aspire au trône d'Angleterre. Il envahit la Normandie, mal- gré les menaces du pape, mais échoue devant Rouen. — Mariage (août) et bientôt après divorce de Philippe-Auguste avec Ingeburge de Dane- mark, sœur de Canut VI, qui forme appel à Rome. Mort de Saladin à Damas, à l'âge de 57 ans. Partage de ses Etats entre ses 3 fils : 1° sultanie de Damas avec Jérusalem, Baalbek et Bostra; 2° sultanie d'Egypte; 3° sultanie d'Alep. 3 194. Mort de Tancrède, que la mort de son fils aîné Roger avait plongé dans la plus vive douleur. Guillaume III, son second fils, est aisément dé- pouillé par Henri, qui se fait couronner à Pa- ïenne, mais se rend odieux aux Siciliens par ses barbaries. Richard Cœur-de-Lion,qui a recouvré la liberté, trouve un appui contre Philippe-Auguste chez les grands vassaux de France (les comtes de Flandre, de Boulogne, de Champagne), alarmés des progrès de la royauté. — Combat de Fréteval, près de Blois, où Philippe-Auguste perd avec son bagage les titres de la couronne qui en faisaient partie ; .de là création du dépôt des archives à Paris (5 juillet). 1195. Mort de Welf d'Esté; le marquisat de Toscane et les biens de la comtesse Mathilde, qu'il a pos- sédés 38 ans, sont donnés par l'empereur à son frère Philippe. Grande défaite d'Alphonse VIII, roi de Castille, à Alarcos, par l'almohade Yacoub. 1196. Révolte des Siciliens; nouvelles cruautés de Henri VI. Mariage de Philippe-Auguste avec Agnès, fille du duc de Méranie. 1197. Henri VI donne le duché de Souabe à son frère Philippe. — Il meurt à Messine. Frédéric, son fils, lui succède, à l'âge de 3 ans, dans ses domaines héréditaires. Il a pour tutrice en Sicile la reine Constance, sa mère. Philippe de Souabe gouverne l'Allemagne. Mariage de Bérengère, fille du roi de Castille, avec le roi de Léon. Ce mariage est désapprouvé par la cour de Rome, à cause de la parenté des époux. La guerre recommence entre Richard Cœur-de- Lion et Philippe-Auguste. Mort du roi titulaire de Jérusalem, Henri de Champagne. Amaury II de Lusignan, roi de Chypre, qui a épousé la veuve de Henri, Isabelle, prend le titre de roi de Jérusalem. 1198. Le duc de Bohême, Prémislas, reçoit à la diète de Mayence, de Philippe de Souabe, le titre de roi qu'il transmet à ses successeurs., Philippe-Auguste permet aux juifs de rentrer en France, moyennant des sommes considérables qui lui étaient nécessaires pour la guerre contre l'Angleterre. Mort du pape Célestin III; C'est sous son règne que prévalut dans les Eglises d'Occident la cou- tume de donner la communion aux laïques sous la seule espèce du pain, ainsi que cela avait lieu dans l'Eglise de Jérusalem. — Avènement d'In- nocent III, de la famille des comtes de Segnia, âgé de 37 ans. Il profite de la vacance de l'em- pire pour donner lui seul au préfet de Rome l'investiture de sa charge. Depuis plus d'un siè- cle, ce magistrat dépendait en même temps de l'empereur et du pape. 11 recevait l'investiture du premier, et prêtait serment à tous les deux. Il dépouille l'allemand Markvvald, principal conseil- ler de Henri VI, de la Marche d'Ancône et du duché de Spolète. Il favorise en Toscane la con- Ap. J.-C. fédération de Lucques, Florence, Pistoïa.etc. Pisc demeure fidèle à la famille d'Henri VI. 11 essaye, mais en vain, de faire rentrer sous sa puis- sance l'exarchat de Ravenne, et recouvre quel- ques parties de la succession de la comtesse Ma- thilde. 11 se remet en possession de la plus grande partie des Etats de l'Eglise, envahie par le der- nier empereur et par quelques nobles, et intro- duit dans l'administration des finances un ordre inconnu jusqu'alors. Othon de Brunswick, fils de Henri le Lion, chef des Welfs, soutenu par Innocent III, dispute la couronne impériale à Philippe de Souabe. Mort de la reine Constance à Païenne; son tes- tament donne la régence à Innocent III, qui dé- fend énergiquement les droits de son pupille; il oppose à l'allemand Markwald un chevalier français, Gauthier de Brienne. 1199. Mort de l'almohade Yacoub. Il a pour succes- seur Mohammed-el-Naser. — Mort, à Maroc, du célèbre Averroès, natif de Cordoue, qui embrassa, dans ses études, la médecine, la philosophie, la science du droit, les mathématiques, la poésie. Le plus important de ses travanx est une traduction des oeuvres d'Aristote, qui commence dès lors à régner dans les écoles de l'Occident. Trêve entre Philippe-Auguste et Richard. — Mort de Richard, au siège de Châlus dans le Li- mousin. Son frère Jean sans Terre lui succède, au détriment du fils de Geoffroy, Arthur, qui est reconnu dans la Bretagne, le Maine, l'Anjou et la Touraine.. 1200. En Danemark, le comte de Holstein est con- traint de céder aux Danois le Ditmarse, situé à l'O. du Holstein, et la place importante de Rends- bourg, sur la frontière du Slesvig. Le légat du pape, dans une assemblée tenue à Vienne en Dauphiné, met le royaume de France en interdit. Philippe est contraint de reprendre Ingeburge. — Mariage du fils du roi, Louis, âgé de moins de 14 ans, avec Blanche de Castille. — Ordonnance royale qui constitue l'Université de Paris. Le roi de Suède, Sverker, affranchit les biens du clergé de toutes charges et impositions, et augmente beaucoup l'influence des évêques en leur accordant l'entrée dans le sénat.


XIIIe siècle après Jésus-Christ.

Fin des croisades. — Pontificat d'Innocent III. — Fonda- tion de l'empire français à Constantinople. — Accrois- sement du pouvoir royal sous saint Louis. — Naissance du gouvernement représentatif, en Angleterre, sous Henri III. — Etablissement de la maison d'Anjou dans le royaume de Kaples. — Avènement de la maison de Habsbourg à l'empire d'Allemagne. — La querelle des Guelfes et des Gibelins se change en une lutte entre les nobles et les plébéiens en Italie. — Commencement de la plupart des maisons particulières dans cette contrée (Torriani, etc.) — Puissance des mamelucks d'Egypte.— Décadence des Turcs seldjoucides. — Invasions des Mongols. . — Commencement de la puissance des Turcs ottomans. — Prépondérance des princes chrétiens en Espagne depuis la défaite des Almohades à Tolosa. — Grand développement philosophique et scientifique avec Albert le Grand, saint Bonaventure, saint Thomas d'Aquin, Vincent "de Beauvais, Roger Bacon, etc. — Progrès de la géographie (Marco Polo). — Etat floris- sant des lettres et des arts dans la plupart des pays de l'Europe (la divine Comédie du Dante, le roman de la Rose, l'épopée des Nibelungen, la Sainte-Chapelle, de Paris, un des chefs-d'œuvre de l'art ogival). 1201. Les prédications de Foulques de Neuilly en- traînent les Français à la 4 e croisade. Boniface, marquis de Montfêrrat, et le comte de Flandre, Baudouin, envoient à Venise pour demander des vaisseaux. Innocent III envoie en Allemagne un légat qui MOYEN AGE. 183 Ap. J.-C. déclare Othon IV roi légitimement élu et excom- munie Philippe de Souabe et ses adhérents. Le 3 e évèque de Livonie, Albert, fonde la ville de Riga, où il transfère le siège de son évêché, qui devint dans la suite archevêché et métropole de toute la Prusse et la Livonie. Il créa aussi l'ordre des chevaliers de ia milice du Christ ou porte-glaive, et lui céda le tiers des conquêtes qu'il venait de faire. Canut VI, roi de Danemark , se rend maître de Hambourg et de Lubeck , et soumet tout le Holstein dont il chasse les comtes. — Mort d'Ab- salon, archevêque de Lunden, qui a eu pour se- crétaire Saxon le grammairien, auteur d'une Histoire du Danemark en latin, composée en grande partie d'après les traditions populaires, les chants des Scaldes, les sagas islandaises. 1202. Les croisés, conduits par le doge ©andolo, as- siègent Zara pour le compte des Vénitiens, et s'en emparent après 14 mois de siège. Ils passent l'hiver en Dahnatie. Mécontentement et menaces d'Innocent in. Philippe-Auguste prend parti pour Arthur de Bretagne, qui est fait prisonnier par le roi Jean. Emeric, roi de Hongrie, défait Etienne, prince de Servie ou Rascie, et oblige le frère et le suc- cesseur de ce prince à se reconnaître vassal du royaume de Hongrie. Il prit dès lors le titre de roi de Servie. Mort de Canut VI le Pieux, roi de Danemark, qui avait travaillé à civiliser son peuple. Son frère "Waldemar II est couronné à Lunden. Il se fait reconnaître à Lubeck, roi des Vandales ou Slaves, et seigneur de Nordalbingie. Publication, vers cette époque, de la bible de Guyot de Provins, où l'on trouve une description de la boussole, désignée sous le nom de manète (magnèse , aimant) . Léonard de Pise emprunte aux Arabes et répand le premier en Occident les connaissances algébri- ques. 1203. Meurtre d'Arthur, duc de Bretagne, par Jean sans Terre. — Ce dernier, vassal de Philippe- Augusie , est cité devant la cour des pairs; il refuse de comparaître et est condamné à perdre tous ses fiefs de l'ouest et du centre , la Norman- die, l'Anjou, le Maine, la Touraine, le Poitou et une partie de l'Auvergne, qui rentreront dans le domaine royal, sauf la Bretagne, donnée à la sœur d'Arthur , épouse de Pierre de Dreux , arrière-petit-fils de Louis le Gros. Waldemar II, roi de Danemark, rend la Norvège tributaire. — Le duc de Holstein, prisonnier depuis 2 ans, recouvre la liberté en renonçant à son duché. Le jeune fils de l'empereur Isaac l'Ange, dé- pouillé du trône par son frère Alexis Comnène, vient à Zara implorer l'assistance des croisés, qui le prennent sous leur protection et se dirigent sur Constantinople, dont ils s'emparent et où ils rétablissent Isaac. Grande victoire du Mongol Thémoudgin (Tchin- gis-Khan) sur Oung-Khan, chef de la horde des Kéraïtes, qui fait sa soumission. Leur réduction entraîne l'année suivante celle des Naïmans et de plusieurs autres hordes mongoles. 1204. Philippe- Auguste fait la conquête de la Nor- mandie et du Poitou. Inaction honteuse du roi Jean. Les Grecs déposent Isaac l'Ange et proclament Alexis Ducas, surnommé Murzuphle. — Prise de Constantinople par les croisés. Election, de Bau- douin, comte de Flandre, I e ' empereur latin. Les Vénitiens obtiennent le quart de l'empire et le droit d'élire le patriarche latin de Constantinople. Pierre II, roi d'Aragon, épouse Marie,, fille et Ap. J.-C. héritière de Guillaume VIII , dernier seigneur de Montpellier. Ce fut ainsi que la seigneurie de Mont- pellier entra dans la maison d'Aragon. Il va se faire couronner à Rome par Innocent III, auquel il promet pour lui et pour ses successeurs un tri- but annuel. Il est le premier roi d'Aragon qui ait été couronné. Prémislas de Bohême abandonne le parti de Philippe de Souabe pour celui d'Othon IV de Brunswick, d'où lui est venu son surnom d'Ottocar. Innocent III lui confirme le titre de roi. Pré- mislas se réconciliera avec Philippe de Souabe l'année suivante. 1205. Philippe-Auguste enlève aux Anglais la Tou- raine, l'Anjou, le Maine, le Poitou. Les légats du Saint-Siège Raoul et Pierre de Castelnau contraignent, par leurs menaces, le comte de Toulouse, Raymond VI, à prendre l'en- gagement de chasser de ses Etats les hérétiques. Le doge Henri Dandolo meurt à Constantinople, à l'âge de 90 ans. Il est remplacé dans le gouver- nement des possessions vénitiennes en Orient par un podestat et quatre provéditeurs. 1206. Victoire de Philippe de Souabe sur Othon de Brunswick, qui s'enfuit en Angleterre; il se ré- concilie avec le pape. , L'empereur de Constantinople, Baudouin I er , est fait prisonnier par Joannice, roi des Bulgares, qui cause sa mort. Le. frère de Baudouin, Henri I er , a à lutter contre les Bulgares et le grec Théodore Lascaris, qui a pris le titre d'empereur à Nicée. Jean sans Terre tente de recouvrer ses provinces d'outre-mer , il débarque à La Rochelle ; sac de la ville d'Angers. Jean retombe ensuite dans son irré- solution accoutumée et retourne en Angleterre. — Démêlés du pape Innocent III et de Jean sans Terre, qui refuse d'accepter, pour le siège de Can- torbéry, Etienne de Langton, ancien chancelier de l'Université de Paris, désigné par Innocent III. Saint Dominique, sous-prieur de l'église d'Osma, en Espagne, entreprend, conjointement avec Diego d'Azebez, évèque de cette ville, la mission, contre les hérétiques du Languedoc. Le Mongol Thémoudgin, en présence des chefs de cent tribus nomades qu'il a vaincues, prend, à Caracorum, le titre de tchingis-khan (chef des chefs) et commence la conquête de l'Asie. 1207. Innocent III reconnaît Philippe de Souabe comme empereur. — Alliance d'Othon de Bruns- wick avec Jean sans Terre. Les Vénitiens prennent possession de l'île de . Candie, sur laquelle le marquis Boniface de Mont- ferrat leur avait cédé ses droits. Célèbre tournois ou combat poétique, sous la présidence de Hermann, landgrave de Thuringe, et de son épouse, Sophie de Bavière, au château de Wartbourg, entre 6 des plus illustres chanteurs d'amour. Wolfram d'Eschilbach mérita la palme. Un de ses rivaux était Henri d'Ofterding, que l'on regarde comme l'auteur de l'épopée des Nibe- lungen. 1208. Philippe de Souabe est assassiné à Bamberg par Othon de Wittelsbach. —Son rival Othon IV est universellement reconnu empereur. Raymond VI, comte de- Toulouse, fait, dit-on, assassiner le légat du pape, Pierre de Castelnau. Il est excommunié. Une croisade est prêchée contre lui par les moines de Cîteaux. Croisade des Albi- geois. _ innocent III établit dans le Languedoc une mission perpétuelle de prédicateurs, dont saint Dominique fut déclaré le chef. C'est ce qui donna naissance à l'ordre des frères prêcheurs, qui fut confirmé en 1216 par Honorius III. Jean sans Terre refusant toujoursde reconnaîtra Etienne de Langton pour archevêque de Cantor- béry, Innocent III met l'Angleterre en interdit. 184 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. Fondation de l'Université de Palencia, au S. E. de Léon. Le roi y attire des savants d'Italie et de France. Tchingis-Khan soumet les Turcs orientaux. 1209. Othon IV, pour s'assurer l'appui d'Innocent III, signe à Spire un acte portant entre autres que les appels en cour de Rome auraient lieu librement, et qu'il abandonnerait au pape les terres de la com- tesse Mathilde, la marche d'Ancône, l'exarchat de Ravenne et la Pentapole. Au mois de juin de la même année, Othon IV se fiança à Wurzbourg avec Béatrix, 4 e fille de Philipp°e de Souabe. — Couronnement d'Othon IV à Rome par Inno- cent III, avec lequel il se brouille aussitôt après. Fondation de Stralsund par Waldemar II, roi de Danemark. Les Almohades enlèvent aux Almoravides les Baléares, leur dernière possession. Raymond de Toulouse se soumet aux conditions que lui impose le concile de Saint-Gilles. Après avoir reçu l'absolution de l'Eglise, on lui accorda, comme une faveur, de prendre part à la croisade que ie pape avait fait prêcher contre ses sujets hérétiques. Plusieurs seigneurs du nord, le duc de Bourgogne, le comte de Nevers, le comte de Saint-Pol, le comte de Montfort, Simon, des évè- ques et des abbés font partie de l'armée, dont le commandement suprême fut confié à Arnaud, abbé de Cîteaux et légat du Saint-Siège. — Sac de Béziers. Prise de Carcassonne. 1210. Innocent III excommunie Othon IV, qui pré- tend à la couronne des Deux-Siciles, et qui refuse de rendre au saint-siége les terres allodiales de la comtesse Mathilde. — Othon IV investit de la marche d'Ancône le marquis Azzon VI d'Esté. Raymond VI de Toulouse, fatigué des exigences de Simon de Montfort et du légat du pape, qui poursuivaient de leur fanatisme implacable un grand nombre de ses sujets réconciliés avec l'Église, se rend à Rome pour plaider leur cause au tribunal d'Innocent III. 11 est favorablement accueilli et autorisé à prouver devant un concile provincial qu'il était innocent des crimes qui lui otaient imputés. Il n'en est pas moins excommu- nié à son retour par le légat du pape. Concile de Paris, présidé par le cardinal Robert de Courçon, qui condamne au feu les livres de métaphysique d'Aristote, traduits en latin, avec défense de les transcrire ou de les lire, sous peine d'excommunication . Waldemar II, roi de Danemark, soumet une partie de la Prusse ou la petite Poméranie et la Samlande. Jean de Brienne épouse Marie, fille de Conrad de Montferrat et de la reine Isabelle, et est pro- clamé roi de Jérusalem. 1211. Innocent III délie les sujets de Jean sans Terre du serment de fidélité. — Il fait élire de nouveau roi des Romains Frédéric II, âgé de 17 ans; le clergé appuie ce dernier, en haine d'Othon IV, qui a violé ses immunités. La guerre recommence entre Raymond de Tou- louse et les croisés. — Soumission du Quercy par Simon de Montfort. Résistance héroïque de Lavaur. Premier siège de Toulouse. André, roi de Hongrie, profite des méconten- tements du peuple de Halicz contre les princes russes ses souverains, pour faire valoir les droits que son père Bêla III lui avait transmis sur cette principauté. Il en prend possession pour Coloman, son fils puîné, qu'il fait couronner roi de Halicz ou de Galitie par l'archevêque de Strigonie. C'est depuis cette époque que les rois de Hongrie prirent les titres de rois de Galitie et de Lodo merie. 1212. Retour d'Othon IV en Allemagne, où il fait Ap. J.-C. célébrer son mariage avec Béatrix, qui meurt quatre jours après. — Innocent III oppose à Othon IV Frédéric II, son pupille. Celui-ci prend possession de son patrimoine en Allemagne, re- nouvelle à Vaucouleurs l'alliance que son oncle Philippe de Souabe avait conclue avec le roi de France contre Jean Sans Terre et Othon IV, et se rend à Mayence, où la plupart des princes lui rendent hommage comme à leur roi. Une foule d'enfants se croisent en France et en Allemagne pour aller conquérir Jérusalem. Plu- sieurs bandes de ces jeunes fanatiques passent les Alpes et arrivent en Italie, où la plupart meurent de fatigue et de misère; près de 30000 d'entre eux prirent la route de Marseille et devinrent la proie des marchands d'esclaves qui, après leur avoir promis un trajet gratuit en Palestine, les vendi- rent aux Arabes d'Afrique. Innocent III déclare Jean sans Terre déchu du trône. Grande défaite des Almohades à Las Navas de Tolosa par les rois d'Aragon, de Castille et de Navarre. 1213. Préparatifs de Philippe-Auguste pour envahir l'Angleterre. Jean sans Terre se réconcilie avec le saint-siége. Il se rend vassal d'Innocent III, tant pour le royaume d'Angleterre que pour l'Irlande, et s'engage à lui payer annuellement, outre le denier de Saint-Pierre, un tribut annuel de mille marcs d'argent. Cet usage fut aboli sous Edouard III par une résolution du Parlement prise en 1366. — Philippe-Auguste attaque le comte de Flandre, allié de Jean sans Terre, Incendie de Dam et de Lille. Alix, fille de Guy de Thouars et de Constance, veuve de Geoffroi Plantagenet, épouse Pierre de Mauclerc, comte de Dreux, arrière-petit-fils de Louis VI le Gros. Le duché de Bretagne devient ainsi l'apanage d'une branche de la maison capé- tienne de France. Défaite de Raymond VI, comte de Toulouse, et de son allié Pierre II, roi d'Aragon, à la bataille de Muret, par Simon de Montfort. Mort du roi d'Aragon, qui laisse pour lui succéder un enfant de 5 ans, Jayme ou Jacques I er . Par une bulle d'or que le pape Innocent III fait signer à Frédéric à Égra, ce prince remet le Saint- Siège en possession des biens allodiaux de la com- tesse Mathilde, et rétablit les appels en cour de Rome. 1214. Ligue du roi d'Angleterre, de l'empereur déchu Othon IV de Brunswick, son neveu, des comtes de Flandre et de Boulogne contre Philippe- Auguste. — Grande victoire remportée par Philippe-Auguste sur ses ennemis à Bouvines, entre Lille et Tournai, où les milices communales combattent à côté des chevaliers. — Jean sans Terre, pendant cette ba- taille, est repoussé du Poitou par Louis, fils de Philippe. Frédéric II accorde à Waldemar II, roi de Da- nemark, la confirmation de toutes les conquêtes faites parles danois depuis l'Elbe jusqu'à la Duna. — Lepalatinat du Rhin passe à la maison de Wil- telsbach. Alphonse IX, roi de Castille, institue l'ordre militaire d'Alcantara, en mémoire de la prise d'Alcantara par les Maures. 1215. Frédéric II se fait couronner à Aix la Chapelle par Sigefroi d'Eppenstein, archevêque de Mayence. Innocent III confirme cette élection. Les barons et les évêques contraignent Jean sans Terre à signer la grande charte des libertés (19 juin). Elle est déclarée nulle par le pape. Les barons anglais offrent la couronne à Louis, fils de Philippe-Augu ste . Le cardinal Robert de Courçon, oubliant les or- MOYEN AGE. 185 Ap. J.-C. dres formels du pape, donne, dans le concile de Montpellier, à Simon de Montfort les domaines du comte de Toulouse et tout le pays enlevé aux hé- rétiques. L'Université de Paris reçoit ses premiers statuts du roi Philippe-Auguste et d'Innocent III (août). Consécration de la magnifique cathédrale de Reims. Création d'un ordre monastique nouveau par le moine italien François d'Assise. — Eccelin, sei- gneur de Romano, de Vicence et de Trévise, se retire dans un monastère, après avoir partagé ses États entre ses fils Eccelin le Féroce et Albéric, qui ne reçoit que Trévise. Un abbe d'Olive, nommé Christian, s'érige en apôtre des Prussiens et est nommé, par le pape Innocent III, premier évêque de Prusse. On lui attribue la première chronique de Prusse, qui n'est point parvenue jusqu'à nous. 13 e concile général, 4 e tenu à Latran, qui se compose de plus de400personnes, tant patriarches qu'archevêques etévêques, et de plus de 800 abbés et prieurs. L'ouverture a lieu le 1 1 novembre. Pour faire disparaître toute obscurité dans l'interpréta- tion du sacrement de l'eucharistie altéré par les Albigeois et les Vaudois, le concile adopte le terme de transsubstantiation. La confession sacramen- telle est rendue obligatoire au moins à Pâques. L'usage du mariage, qui s'était maintenu chez les clercs inférieurs, est réprimé. Tout seigneur qui , averti par l'Église, ne purge pas sa terre d'héréti- ques après un an, sera déclaré déchu; ses vassaux seront déliés du serment de fidélité. — Simon de Montfort est reconnu souverain de l'Albigeois, mais le marquisat de Provence est réservé pour le fils de Raymond VI. Prise de Pékin par Tchin gis-Khan. 1216. Louis, fils de Philippe-Auguste, brave l'ex- communication et passe en Angleterre, où il est proclamé roi, mais la mort de Jean sans Terre réconcilie les Anglais avec la famille des Planta- genets. Henri III, fils de Jean sans Terre, lui succède à l'âge de 9 ans. Mort du pape Innocent III. Honorius III lui succède. Il approuve l'établissement de l'ordre de Saint-Dominique. Mort d'Henri I er , empereur de Constantinople. Son beau-frère, Pierre de Courtenai, comte d'Au- xerre, est élu à sa place. 1217. Le fils de Philippe -Auguste, vaincu à Lincoln, traite avec Henri III et quitte l'Angleterre. — Charte dite des Forêts, qui avait pour objet de prévenir l'extension illégitime des forêts de la couronne d'Angleterre. Soulèvement de la France méridionale en fa- veur de Raymond VI qui. rentre dans Toulouse, passe au fil de l'épée la garnison qui tient pour Montfort, et rétablit son autorité dans la ville. Haquin V, roi de Norvège, conclut le premier traité d'amitié et de commerce avec l'Angleterre. Mort d'Henri I er , roi de Castille. Il a pour suc- cesseur son neveu Ferdinand III, fils du roi de Léon Alphonse IX et de Bérengère de Castille. Croisade entreprise par André, roi de Hongrie, qui est contraint par Honorius III d'accomplir un vœu de son frère. Les ducs de Bavière et d'Au- triche, les rois de Jérusalem et de Chypre feront partie de l'expédition. André II a recours aux Vénitiens pour obtenir des vaisseaux. Tchingis-Khan pénètre dans l'empire musul- man du Kharisme, qui embrassait le Turkestan, la Transoxiane, le Kharisme, la Perse et s'éten- dait jusqu'à l'Irak-Arabi et jusqu'aux Indes. De 1217 à 1224, des ingénieurs et des mécaniciens chinois présidèrent au siège des grandes villes : Otrar sur le Sihoun ; Boukhara , Samarcande , Ap. J.-C. Hérat, Mérou, Nishapour dans le Khorasan , Balk et Candahar. 1218. Mort d'Othon IV, au château de Hartzbourg, après avoir reçu sur son lit de mort l'absolution par l'évêque de Hildesheim. Frédéric II est uni- versellement reconnu comme empereur. Mort de Berthold IV, dernier duc de la puis- sante maison de Zaringue qui possédait la plus grande partie de la Suisse. Cette dernière contrée devient alors province immédiate de l'empire. Simon de Montfort est tué au siège de Toulouse (juin). Son fils Amaury succède à ses préten- tions. Une bulle d'Honorius III interdit l'enseigne- ment du droit civil dans l'Université de Paris. L'étude du droit canonique est seule permise. André II, roi de Hongrie, étant tombé malade, renonce à la croisade et quitte la Palestine, mal- gré l'excommunication dont le menace le patriar- che de Jérusalem. Guillaume, comte de Hollande, amène aux croisés un renfort composé de Frisons et d'habitants de Cologne, qui venaient d'aider Alphonse II, roi de Portugal, à gagner la bataille d'Alcazar, sur les Maures. 1219. Prise de Damiette par les croisés. Le légat Pelage et les Templiers rejettent les conditions de paix avantageuses qui leur sont offertes. Waldemar II, roi de Danemark, soumet l'Estho- nie et l'île d'Œsel; c'est dans cette expédition que paraît pour la première fois la fameuse bannière deDanebrog. Fondation delà ville de Revel. Wal- demaravaitéquippé pour cette expédition une flotte de 14 voiles qui portait plus de 60000 hommes. 1220. Frédéric reçoit à Rome d'Honorius III la couronne impériale. Vers cette époque, les princes russes repren- nent sur les Hongrois la principauté de Halicz. 1221. Reprise de Damiette par le sultan d'Egypte. Les croisés évacuent l'Egypte. 1222. Mort de Raymond VI. Amaury de Montfort offre de céder les conquêtes de son père à Phi- lippe-Auguste. Mort de Théodore Lascaris, empereur grec de Nicée; son gendre et successeur Jean Ducas Vatace agrandit sa principauté aux dépens des Latins ainsi que des princes grecs établis à Tré- bisonde. Les nobles et le clergé obtiennent d'André II, roi de Hongrie, la bulle d'or, base de la constitu- tion vicieuse qui depuis a régi la Hongrie. Les biens du clergé et de la noblesse y furent déclarés exempts de taxes et de logement des gens de guerre ; les nobles obtinrent l'hérédité des biens royaux qu'ils avaient reçus en récompense de leurs services; ils furent déchargés de l'obligation de servir hors du pays, à leurs frais, dans les expé- ditions militaires, et on leur accorda même le droit de résistance, au cas que le roi enfreignît un article de ce décret. 1223. Mort de Philippe-Auguste. Avènement de Louis VIII. Création de la célèbre université de Salaman- que par le roi de Léon, Alphonse IX. En Danemark, Henri, comte de Schwerin, voulant se venger d'un outrage qu'il prétendait en avoir reçu, retient prisonnier pendant 3 ans "Waldemar fi, au château de Schwerin. Tous les ennemis du Danemark prennent les armes et se rendent indépendants. 1224. Louis VIII enlève aux Anglais Niort, Saint- Jean-d'Angely, la Rochelle, le Limousin et le Pé- rigord, mais suspend cette guerre pour recueillir l'héritage d' Amaury de Montfort qui lui cède ses droits sur Toulouse. — Arrêt important qui iden- tifie la cour du roi avec la cour des pairs. Depuis cette époque, la cour du roi, qu'on appela bien- 186 CHRONOLOGIE. — TABLES- Ap. J.-C. tôt parlement, jugea souverainement tous les procès qui s'élevèrent entre les grands vassaux. Frédéric II bâtit des châteaux forts dans le midi de l'Italie, et fonde l'université de Naples, où il attire de tous les pays des savants par la promesse d'émoluments considérables. — Il achève la soumission des Arabes qui s'étaient maintenus dans les montagnes du centre de la Sicile. Il en transporte 20 000 dans les plaines de la Capita- nate et leur abandonne la ville de Nocéra, ville déserte depuis longtemps, que l'on a distinguée depuis des autres du même nom par le surnom de Pagani, qu'elle a pris de seigneurs ainsi nom- més, issus d'une ancienne famille, de laquelle était le célèbre comte de Pagan. Les Mongols, qui ravagent la Russie méridio- nale pendant 3 ans, sont arrêtés surtout par le prince d'Halictz, dans le bassin du Dnieper. 1225. Frédéric célèbre son union avec Yolande, fille unique de Jean de Brienne et de Marie de Montferrat, héritière du royaume de Jérusalem des droits de sa mère. Il prend aussitôt le titre d'un royaume qu'un vœu solennel l'engageait à conquérir, mais demande au pape Honorius III un délai jusqu'en 1227. Raymond VII de Toulouse et Amaury de Mont- fort exposent leurs prétentions devant le concile de Bourges. Raymond est condamné. Une croi- sade sera dirigée contre lui par le roi de France. 1226. Le concile national de Paris excommunie Raymond VII et confirme les droits que Louis VIII a acquis d'Amaury de Montfort. — Expédition de Louis VIII dans le Languedoc. Il s'empare d'Avi- gnon, établit les sénéchaussées de Beaucaire et de Carcassonne et meurt de maladie en Auvergne, à Montpensier. Sa veuve, Blanche de Castille ; prend la régence au nom de son fils Louis IX. âgé de 11 ans. Les villes lombardes renouvellent leur ligue contre Frédéric II , qui s'en venge en supprimant l'école de Bologne et en ordonnant aux écoliers d'aller étudier à celle de Naples, qu'il avait fondée deux ans auparavant. Conrad, duc de Masovie, de la maison des Piasts, cherche à s'assurer contre les Prussiens idolâtres la protection des chevaliers de l'ordre Teutonique, auxquels il cède la ville de Culm et tout ce qu'ils pourraient conquérir sur les in- fidèles. Cet arrangement fut confirmé par Fré- déric II. Ces religieux prirent possession de leurs nouveaux domaines en 1230 et engagèrent dès. lors avec les Prussiens une guerre qui dura 53 ans. 1227. Ligue des barons contre Blanche de Castille. Thibaut, comte de Champagne, lui fait hommage. — Traité de Vendôme entre Blanche de Castille et les grands vassaux. — Mécontentement de Phi- lippe-Hurepel , frère de Louis VIII, qui essaye d'enlever le roi qui se rendait d'Orléans à Paris. Blanche et son fils sont sauvés par le dévouement des Parisiens. Frédéric II se prépare à partir pour la croisade. Il est arrêté par la maladie. — Le pape Gré- goire IX l'excommunie. La maison de Wittelsbach réunit les deux grands fiefs du Palatinat du Rhin et de la Ba- vière. Ordonnance de Jayme I er d'Aragon , qui défen- dait à tout vaisseau étranger de prendre à Barce- lone un chargement pour le Levant, aussi long- temps qu'il s'y trouverait un vaisseau national sans chargement. "Waldemar II, roi de Danemark, ayant recouvré la liberté, fait ses efforts pour reconquérir ses- Etats, mais il est défait à la Bornhoved, à quel- que distance.de Segeberg, dans le Holstein, et Ap. J.-C. perd toutes ses conquêtes sur la côte méridionale de la Baltique. Prise de Ning-Hia, capitale du royaume de Tangout par Tchingis-Khan. Fin de la dynastie des Hia, qui avait duré 200 ans. Tchingis-Khan se disposait à attaquer l'empire des Niutchés lorsqu'il mourut. L'empire Mongol s'étendait sur un espace immense depuis le Dnieper à l'ouest jusqu'aux régions les ptus orientales de la Chine. Quatre de ses fils se forment des royaumes. Oktaï prend la dignité de grand khan, qui donne la suprématie ; ses successeurs résideront en Chine. Les descendants de l'aîné des quatre fils, Touschi, gardent la Russie méridionale et en forment l'empire du Kaptschak (horde d'or). Un autre, Zagataï, eut la Tartarie, la Kalmoukie, le Thibet et l'Inde. 1228. Blanche de Castille poursuit la conquête de l'Albigeois, malgré les intrigues des grands. Cruautés de Raymond VIL Frédéric II excommunié part pour la Terre- Sainte (août) et arrive à Saint-Jean d'Acre (sep- tembre). Là il trouve des légats pontificaux qui défendent aux chrétiens du Levant de lui obéir. Grégoire IX prêche contre lui une croisade pour le dépouiller du royaume des Deux-Siciles ; il en confie le commandement à Jean de Brienne, beau-père de Frédéric II. 1229- Traité de Paris qui met fin à la guerre des Albigeois, fait triompher le catholicisme sur l'hé- résie et soumet la nationalité provençale à la na- tionalité française. Par ce traité, Raymond VII, comte de Toulouse, cède à la France les diocèses de Carcassonne, de Narbonne, deBéziers, d'Agde, de Maguelonne, de Nîmes, d'Uzès, de Viviers, le Razès, le Velay, le Gévaudan, le comté de Lo- dève, l'Albigeois situé à la droite du Tarn, et la terre du Maréchal, située dans le diocèse de Mire- poix. Il ne garde que le comté de Toulouse, l'Agé- nois, le Rouergue, le Quercy, sauf Cahors, et la partie de l'Albigeois située à la gauche du Tarn, à condition que ces provinces formeraient la dot de Jeanne, sa fille, destinée à Alphonse, quatrième fils de Louis VIII. Le marquisat de Provence ou comtat Venaissin fut cédé au pape, qui en donna la garde au roi de France. — Concile de Toulouse, qui établit l'inquisition pour la recherche des hé- rétiques; les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament sont interdits aux laïques. Frédéric II conclut le 18 février avec le sultan d'Egypte une trêve de 10 ans, en vertu de laquelle Jérusalem, Bethléem, Nazareth, Rama et tout le pays situé entre Saint-Jean- d'Acre, Tyr, Sidonet Jérusalem furent abandonnés aux chrétiens. Ceux-ci s'engagèrent à conserver les mosquées qu'ils trouveraient, et à laisser venir les musul- mans aux lieux saints qu'ils vénèrent aussi bien que les chrétiens. Toutefois les musulmans de- vaient y paraître sans armes et ne pouvaient demeurer dans Jérusalem. Le 17 mars, Frédéric fait son entrée dans Jérusalem et se couronne roi. •*- Dans le même temps, le titulaire, Jean de Brienne, son beau-père, est désigné pour gou- verner l'empire latin de Constantinople, au nom de Baudouin II de Courtenai, âgé de 12 ans. — Frédéric II s'embarque le 17 mai pour aller dé- fendre ses possessions italiennes. Le pape Grégoire IX réserve les élections épis- copales aux seuls chanoines d'églises cathédrales et en exclut formellement le clergé et le peuple. Institution à Venise de la Quarautie civile qui juge en matière civile de tous les appels; la Qua- rante crimineUe existait déjà. — Le comte de Provence enlève Nice aux Génois. — Mort d'Ac- cursej disciple d'Azzon, célèbre iurisconsulte de l'école de Bologne, MOYEN AGE. 187 Ap. J.-C. 1230. Frédéric II est absous par Grégoire IX, qui fait comprendre la ligue lombarde dans la paix de San Germano, conclue avec ce prince. Expédition dirigée par Blanche de Castille con- tre Pierre Mauclerc, duc de Bretagne, qui appelle en France Henri III, roi d'Angleterre. Progrès des princes chrétiens en Espagne. Le roi d'Aragon commence a occuper les îles Baléares. — Le roi de Castille, Ferdinand III, qui réunit définitivement le royaume de Léon à celui de Cas- tille, à la mort de son père Alphonse IX de Léon, s'avance jusqu'à Jaën, au sud du Tage. Les Lithuaniens se rendent indépendants des Russes, sous Ringold, qui prend le premier le titre . de grand-duc. — Toute la Courlande reçoit le baptême et se rend tributaire de l'ordre de Livonie. 1231 . Une trêve de trois ans est conclue à Saint-Au- bin du Cormier entre Blanche de Castille, le roi d'Angleterre Henri III et le duc de Bretagne. Dans une diète tenue à Melfi, Frédéric II publie un nouveau code ou recueil de constitutions, ré- digé par son chancelier Pierre des Vignes et des- tiné à ses possessions héréditaires en Italie. Par cette Constitution, Frédéric accorde à des députés des villes le droit de siéger avec les prélats et les barons dons le parlement, et établit des lois mari- times. En Angleterre, le Poitevin Pierre des Roches supplante Hubert du Bourg, auprès d'Henri III. Des étrangers dirigent toutes les affaires. Fondation de la ville de Thorn, sur la Vistule, par les chevaliers Teutons. 1232. Oktaï, grand khan des Mongols, s'allie avec les empereurs de la dynastie des Song, qui ré- gnaient dans la partie méridionale de la Chine, et attaque l'empire des Niutehés. 1233. Création de l'Université de Toulouse. Le roi d'Angleterre Henri III éloigne de son conseil les étrangers, sur les remontrances d'Ed- mond, archevêque de Cantorbéry, qui était appuyé par toute la noblesse. Les Vénitiens envoient une flotte pour défendre Constantinople contre Jean Vatace, empereur grec de Nicée, qui est battu par Jean de Brienne. Le roi de Castille s'avance jusqu'à Xérès. Le pape fait prêcher une croisade pour la conquête de Valence sur les Maures. Grégoire IX organise formellement le tribunal de l'inquisition, en déchargeant les évêques de l'obligation de rechercher et de punir les héréti- ques, qu'il confie, le 12 avril, aux frères prê- cheurs. En conséquence, Gautier de Marnis, évê- que de Tournay, légat du pape, établit deux inquisiteurs à 'Toulouse, et ensuite dans toutes les villes, où les Jacobins ou Dominicains avaient des couvents. Hermann de Salza, grand maître de l'ordre teutonique, donne à la Prusse ses premières lois. Les chevaliers colonisent Culm et Marienwerder, sur la Vistule. Oktaï s'empare de Kai-fong-fou, où les empe- reurs de Kin avaient transféré leur résidence, de- puis la perte de Yen-king (Pékin). 1234. Mariage de saint Louis aveG Marguerite de Provence. — Paix définitive avec le duc de Breta- gne, qui termine les guerres féodales de la ré- gence. — Thibaut IV, comte de Champagne, qui succède à son oncle Sanche VII dans le royaume de Navarre, vend à saint Louis les comtés de Blois, Sancerre, Chartres et la vicomte de Chà- teaudun. Le fils aîné de Frédéric II, Henri, se révolte en Allemagne ; il fait alliance avec les villes Lom- bardes. Il s'humilie peu après devant son père, qui le fait ensuite arrêter et conduire au château de San Felice en Pouille, où il mourut en 1242. Ap. J.-C. Grégoire IX se brouille avec les Romains qui lui refusaient le droit de condamner un citoyen à l'exil et exigeaient que le pape leur payât la rétri- bution que l'Eglise devait de temps immémorial à k ville. Il est obligé de sortir de Rome et se re- tire à Pérouse. Le sénateur Lucas Savalli conçoit l'idée de former en Toscane et dans la moyenne Italie une confédération qui devait mettre fin à la domination du pape dans ces contrées. Frédéric craignant que la nouvelle confédération ne devînt plus redoutable que le pape lui-même, se rap- proche de ce dernier, et lui fournit les moyens de rentrer dans Rome. — Le pape, sur la de- mande de l'empereur et celle de saint Louis, rend le comtat Venaissin au comte Raymond, qui en reçut cette année l'investiture de l'empereur. Le pape n'en rentra en possession que par une nouvelle cession que lui en fit, en 1274, Philippe le Hardi, héritier des droits de son frère Alphonse, comte de Toulouse. Une tribu des anciens Frisons, qui, sous le nom de Stedinger, avaient conservé un régime entiè- rement démocratique, refuse de payer la dîme au Clergé. Grégoire IX fait prêcher contre eux une croisade. Ils sont battus, et en partie exterminés, à la journée d'Altenesch. L'empereur Cheou-su, forcé par les Mongols dans Ja ville de Juning-fou, sa dernière retraite, se donne la mort. Avec lui finit la dynastie des Kin ou des Niutehés. 1235. Otton l'Enfant reçoit de l'empereur Frédéric II l'investiture de toutes les terres de Brunswick et de Lunefjourg, érigées en duché sous le nom de Brunswick. — Paix publique de Mayence. Prise d'Ubeda, au N. E. de Jaeïi, par Ferdi- nand III, roi de Castille et de Léon. Le pape Grégoire IX charge son chapelain Raymond de Pennafort de rassembler et rédiger en ordre de matières toutes les décisions de ses prédécesseurs, ainsi que les siennes, en étendant à l'usage commun ce qui n'avait été établi que pour un lieu et pour des cas particuliers. Il pu- blie ce recueil sous le nom de Décrétâtes, avec ordre de s'en servir dans les tribunaux, ainsi que dans les écoles. Prédication d'une nouvelle croisade. Thibaut, roi de Navarre, Pierre Mauclerc de Dreux, duc de Bretagne^ le connétable Amaury de Montfort, les comtes de Nevers et de Bar, etc., prennent la croix. 1236. Guerre entre Frédéric II et les villes lombardes. Eccelin, tyran de Padoue, de Vérone et de Vi- cence, chef du parti impérial, se rend célèbre par ses cruautés. A vingt et un ans accomplis, saint Louis est déclaré majeur (25 avril). Henri III, roi d'Angleterre, épouse Éléonore, fille de Raymond-Bérenger V, comte de Pro- vence, et sœur de la reine de France. — Troubles occasionnés par les comtes de Savoie, frères d'Ëléonore. Ferdinand III, roi de Castille, enlève aux Arabes la ville de Cordoue. Six cent mille Mongols, conduits par Batou- Khan, neveu d'Oktaï, épouvantent la Russie par leurs dévastations; ils se fixent sur le Volga in- férieur. 1237. Victoire de Frédéric II sur les Milanais à Corte Nuova. Le caroccio tombe au pouvoir du vainqueur, qui l'envoie à Rome, où il fut placé dans le Capitole. Mort de Jean de Brienne. Baudouin II de Cour- tenai se trouvait alors en Flandre, sollicitant des secours contre les Grecs. Les chevaliers de Livonie, se trouvant trop faibles pour lutter contre les habitants payens de 188 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. ce pays, s'unissent à l'ordre Teutonique, qui éta- blit depuis des généraux en Livonie, sous le nom de Heermeister. 1238. La couronne d'épines de Jésus-Christ, achetée des Vénitiens qui l'avaient enlevée de Constanti- nople, est reçue solennellement par saint Louis ; elle sera déposée dans la Sainte-Chapelle, l'un des chefs-d'œuvre de l'art gothique. Jayme I", roi d'Aragon, enlève Valence aux Maures. L'empereur Frédéric II érige le pays de Chablais et d'Aoste en duchés, en faveur du comte de Sa- voie Amédée IV. — Il échoue dans le siège de Brescia. En Hollande, formation du bassin maritime du Zuyderzée, par suite de l'union des eaux de la mer avec celles du lac Flévo. 1239. Frédéric II est excommunié par Grégoire IX, mécontent de ce que l'île de Sardaigne, sur la- quelle le saint siège élevait des prétentions, avait été donnée par l'empereur à son fils naturel Enzio. — L'empereur chasse de ses États des Deux- Siciles tous les frères prêcheurs et mineurs, qui n'étaient pas nés dans le pays, s'empare du Mont- Cassin, rappelle de Rome tous ses sujets et met de nouvelles impositions sur les ecclésiastiques. — Saint Louis envoie des ambassadeurs à Rome, pour adoucir Grégoire IX en faveur de Frédéric. Grégoire IX reste inébranlable et fait prêcher une croisade contre Frédéric. Le roi de Navarre assemble à Lyon les croisés (v. 1235), mais ceux-ci reçoivent une bulle du pape, qui, leur annonçant ses nouvelles difficul- tés avec Frédéric II, leur ordonne de se séparer. Quelques-uns obéissent, mais d'autres, parmi les- quels le roi de Navarre, persistent dans leur projet. — Défaite des croisés à Gaza, où Amaury de Montfort est tué et le comte de Bar fait pri- sonnier. — Jérusalem, qui, depuis 11 ans, avait été au pouvoir des chrétiens, passe de nouveau sous la domination des Turcs. Alix, du consentement de Jean de Dreux, son époux, partant pour la terre sainte, vend le comté de Màcon à saint Louis pour la somme de 10000 livres et 1 000 livres de pension viagère. 1240. Réunion au domaine royal du comté du Perche à la mort de Guillaume, évêque de Chàlons- sur-Marne, dernier héritier mâle des anciens comtes du Perche. Richard, comte de Cornouailles, frère d'Henri III d'Angleterre, arrive en Palestine et conclut avec le sultan de Damas un arrangement par lequel les villes de Jérusalem, Ascalon et Tibériade sont rendues aux chrétiens. Frédéric II menace le pape jusque dans Rome; Grégoire IX engage dans une croisade contre l'empereur tous les partisans de la liberté en Italie. — Frédéric prend Ravenne et assiège Faenza. — Grégoire de Montelungo, légat du pape en Lombardie, engage les Bolonais, les Véni- tiens et le marquis d'Esté à réunir leurs efforts contre le vieux gibelin Torelli Salinguerra, qui est fait prisonnier et meurt en captivité à Venise. Les Mongols saccagent Kiev et ravagent la Po- logne. 1241. Succès de Frédéric II en Italie. Il s'empare de Faenza et de Bénévent, tandis que la flotte de Sicile et de Pise, ville gibeline, battait à la hau- teur de l'île de Méloria, près de Livourne, des vaisseaux génois qui portaient un grand nombre de cardinaux et d'évêques français, convoqués à Rome pour un concile. — Mort de Grégoire IX. Vacance du saint-siége pendant deux ans. Mort de Waldemar II, roi de Danemark, sur- nommé le Victorieux. De toutes ses conquêtes, il ne lui restait que l'île de Rugen et Revel en Estho- Ap. J.-C % nie. Éric IV, l'aîné de ses 4 fils, lui succède; les 3 autres obtiennent chacun un apanage sous la suzeraineté de la couronne de Danemark; Abel, le Slesvig; Kanut, la Blékingie; Christophe, le Halland. Une guerre de 8 années va s'engager entre eux et leur aîné. Invasion des Mongols en Hongrie, sous la con- duite de Batou-Khan. Bataille de Mudhi, où les Mongols font un carnage effroyable des Hongrois. Le roi Bêla III se retire dans les îles de la Dal- matie. — Une autre armée de Tartares pénètre par l'Arménie dans la sultanie des Turcs seldjou- cides d'Iconium, qui sont forcés de payer tribut au grand khan. Association de Hambourg et de Lubeck. Origine de la ligue Hanséatique. Elle s'accrut successi- vement, au point que le nombre des villes confé- dérées se monta à 80, et qu'elles jouèrent pendant quelque temps le rôle de puissance dominante dans le nord. Alexandre, fils du grand-duc de Russie Jaroslaw Wsewolodowitsch, remporte, près de la Newa, sur les chevaliers de Livonie une grande victoire qui lui vaut le surnom de Newski. 1242. L'ambitieuse Isabelle, femme d'Hugues de Lusignan, comte de la Marche, forme en secret, contre Louis IX, une ligue avec le roi d'Angle- terre son fils, le comte de Toulouse et les rois d'Aragon, de Castille et de Navarre. Hugues de Lusignan refuse de rendre l'hommage à Alphonse, comte de Poitiers, frère de saint Louis. Henri III est vaincu par saint Louis à Taillebourg et à Saintes. Dévastations commises en Syrie par les Kha- l'ismes ou Khorasmiens, chassés par les Mongols des rives de la mer Caspienne. 1243. Election de Sinibaldo Fieschi, qui prend le nom d'Innocent IV. Il était de la maison des comtes de Lavagne, génoise, mais gibeline, parce qu'elle tenait des fiefs impériaux, et domiciliée à Parme, ville dévouée à l'empereur. Les Mongols évacuent la Hongrie, où rentre Bêla IV. — Guerre des Hongrois contre l'Au- triche. Division de la Prusse en 4 diocèses catholiques. Culm, Poméranie, Warmie, Sambie. Réconciliation de saint Louis et d'Henri III d'Angleterre. Le premier contraint les seigneurs qui possédaient en même temps des fiefs de la couronne de France et des fiefs de la couronne d'Angleterre d'opter entre les deux monarques. 1244. Thaddée de Sessa et Pierre des Vignes vont à Rome pour traiter de la paix au nom de. Fré- déric II. Innocent IV feint d'accepter les propo- sitions de Frédéric II, puis s'enfuit de Rome et se rend à Lyon, où il convoque un concile pour l'année suivante. Le sultan d'Egypte engage les Khorasmiens à faire la guerre au sultan de Damas et aux chré- tiens de la Palestine. — Prise de Jérusalem par les Khorasmiens. Destruction du saint Sépulcre. Les chrétiens, réunis aux sultans de Damas et d'Émèse, sont complètement battus près de Gaza. — Maladie de saint Louis. Il prend la croix. État florissant du royaume de Grenade sous le gouvernement de Ben-al-Ahmar. 1245. Saint Louis renouvelle la Quarantaine-le-Roi , dont on attribue la première pensée à Philippe- Auguste. — Il intervient inutilement entre Fré- déric II et Innocent IV. — Réunion à Lyon du 14° concile général. Frédéric II est excommunié et déposé. Baudouin II et les patriarches latins de Constantinople et d'Antioche obtiennent du con- cile une promesse de secours. — Transports de colère de Frédéric II en apprenant la décision du concile. Sa lettre à tous les princes chrétiens pour se justifier des accusations dirigées contre lui. MOYEN AGE. 189 Ap. J.-G. Ferdinand III de Castille contraint le roi de Grenade à lui abandonner Jaën et à se reconnaître son vassal. Insurrection en Portugal, motivée par la con- duite scandaleuse et le mauvais gouvernement de Sanche II. Innocent IV excommunie le roi et donne la régence à son frère. Les chevaliers teutons reçoivent du saint-siége un tiers de la Sémigalle et "deux tiers de la Cour- lande ; le reste est donné aux évêques. Frédéric II attribue aux chevaliers, comme fiefs de l'empire, la Livonie, la Courlande, la Samogitie, sans s'oc- cuper du droit de suprématie de l'archevêque de Riga. Innocent IV envoie chez les Mongols des mis- sionnaires. L'un d'eux, Jean du Plan de Carpin, est reçu à Caracorum par le grand khan, Gaiouk, fils d'Ôktaï. La relation de son voyage, que nous avons encore, contient une foule de détails cu- rieux. La sultanie de Damas est réunie à celle d'Egypte. 1246. Henri Raspon, landgrave de Thuringe, est élu roi des Romains à Wurzbourg par les archevêques de Mayence, de Cologne, de Trêves, de Strasbourg, de Metz et de Spire. Le pape lui fait remettre 25 000 marcs d'argent pris sur les fonds que l'Angleterre lui avait fournis. Charles, frère de saint Louis, épouse Béatrix, qui doit hériter de la Provence. 11 reçoit du roi les comtés du Maine et d'Anjou. 1247. Henri de Thuringe, battu par Conrad, meurt de chagrin. Cet Henri était issu de Charles de Lorraine. Avec lui se serait éteinte la ligne fran- çaise de la maison Carlovingienne, s'il n'en avait survécu une branche collatérale dans la maison des comtes de Hohustein, qui descendait de Bé- renger de Sangerhausen, fils cadet de Louis le Barbu, premier landgrave de Thuringe, et de Cécile de Sangerhausen, comme Henri de Thuringe des- cendait de Louis le Sauteur, leur fils aîné. — Une longue guerre s'engage alors entre les margraves de Misnie et les ducs de Brabant, qui partagèrent enfin entre eux le Landgraviat de Thuringe en 1264. Un cadet de Brabant, Henri, surnommé l'Enfant, devient le fondateur de la maison de Hesse. — Le pape fait élire roi des romains Guil- laume, comte de Hollande. Frédéric II met le siège devant Parme, toute dévouée au Pape. Création de la Confédération Rhénane, qui avait pour objet de mettre un terme aux vexations exercées par les seigneurs envers les négociants. Saint Louis fait creuser le port d'Aigues-Mortes sur la Méditerranée et accorde d'importants privi- lèges aux habitants. Haquin V, roi de Norvège, se fait couronner en grande pompe, par un Cardinal Légat, qu'Inno- cent IV lui députa. Le Légat, en abolissant l'épreuve du feu, affermit l'immunité ecclésias- tique et se fit payer de grosses sommes d'ar- gent. 1248. Heureuse attaque des Parmesans qui tuent à Frédéric II près de deux mille hommes,- parmi lesquels Thaddée de Sessa, le défenseur de Frédéric au concile de Lyon. Les Parmesans font un butin considérable. Le Carrocio de Crémone, appelé Berthe, est pris et conduit en triomphe à Parme. Ferdinand III de Castille, avec le concours du roi maure de Grenade, enlève Se ville à un prince almohade, après un siège de quinze mois. Départ de saint Louis pour la croisade. Il s'em- barque au port d'Aigues-Mortes et passe l'hiver dans l'île de Chypre. Mort de Gaiouk, fils et successeur d'Oktaï, au moment où il faisait des préparatifs pour une nou- velle expédition en Europe. Mangou, fils de Touli Ap. J.-C. et petit-fils de Tchingis-Khan est élu grand khan à la mort de Gaiouk. 1249. Victoire de Guillaume de Hollande sur Conrad fils de Frédéric II. Condamnation de Pierre des Vignes, secrétaire et chancelier de Frédéric, qui l'accusait d'avoir voulu l'empoisonner. — Enzio, fils naturel de Frédéric II, tombe au pouvoir des Bolonais, qui le gardent captif durant 23 ans, jusqu'à sa mort. Mort de Raymond VII, comte de Toulouse ; son gendre Alphonse, comte de Poitiers, lui succède. Saint Louis aborde en Egypte, près de Damiette, qui n'est pas défendue parle sultan Nodgemeddin, qui meurt au Caire. Nodgemeddin avait établi pour sa garde la milice des Mameluks, esclaves turcs, originaires de la Circassie. 1250.Marchede saint Louis versle Caire. Le comted' Ar- tois est tué au combat désastreux de la Massoure, où périt aussi Fakreddin, lieutenant du sultan Almohadan. Le gros de l'armée, surpris par l'inon- dation du Nil et moissonné par la contagion, est enveloppé par les Musulmans. Louis est fait pri- sonnier. — La milice des Mameluks se révolte et massacre Almohadan, dernier sultan de la race d'Ayoub. Elle se donne pour chef Ibegh, qui rend la liberté à saint Louis moyennant une forte rançon et recouvre Damiette. Louis s'engage à ne rien entreprendre contre Jérusalem. — Damas se sé- pare de l'Egypte et se donne au sultan d'Alep. Frédéric II meurt à Fiorenzuola, dans la Pouille, sans avoir été réconcilié avec l'Église. — En Alle- magne, la lutte continue entre Conrad, fils de Frédéric II, et Guillaume, comte de Hollande. — Innocent IV publie une nouvelle croisade contre le fils de Frédéric et travaille à soulever contre lui la Pouille et la Sicile. Mainfroy, prince de Tarente, fils naturel de Frédéric II, qui, en vertu du testa- ment de son père, était régent du royaume de Sicile durant l'absence du roi Conrad, fait rentrer dans le devoir plusieurs places et met le siège devant Naples. Origine de la république de Florence. Les Flo- rentins se choisissent douze magistrats qu'ils nom- ment anciens et les tirent des différents quartiers dans lesquels ils avaient partagé la ville. 2 juges furent en même temps élus, pour administrer la justice, l'un appelé Capitaine du peuple, l'autre appelé Podestat. Formation d'une milice bour- geoise. Mort du roi de Suède Eric XI, dit le Bègue, à qui on attribue la fondation de l'université d'Upsal. 1251. Blanche de Castille réprime le soulèvement des Pastoureaux. Conrad, fils de Frédéric II, se rend en Italie. Il reste trois mois dans l'Italie du nord sans rien faire d'important, et passe dans le royaume des Deux-Siciles au commencement de Tannée sui- vante. En Suède, la postérité de saint Eric s'etant éteinte, Birger, guerrier renommé, fit élire son fils Waldemar, encore en bas âge, prit la tutelle de l'état et commença la dynastie des Folkun- giens. 11 est le fondateur de Stockholm. 1252. Saint Louis visite et fortifie les places de la Palestine ; il tente de réconcilier les ordres rivaux du Temple et de l'Hôpital. La nouvelle de la mort de sa mère, Blanche de Castille, le décide a revenir en Europe. — Le roi chrétien d'Arménie, Alton, se rend auprès du grand khan des Mongols Mangou, qui se fait baptiser avec les principaux de sa nation et promet de le secourir contre les musulmans. Mangou envoie son frère Houlagou contre les Bathéniens ou Assassins de Perse. Mort de Ferdinand III le saint, roi de Castille , 190 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J--C. Il a commencé a réunir en un corps les lois royales de Castille et a fait traduire en langue vulgaire les lois suivies par les Maures à Cordoue. Il a pour successeur Alphonse X le sage et l'astro- logue. 1253. Mort de Thibaut, comte de Champagne et roi de Navarre, qui s'est rendu célèbre par son talent comme trouvère. Robert Sorbon, conseiller de saint Louis, fonde la Sorbonne pour servir au logement et à l'instruction de quelques maîtres et de quelques élèves pauvres. Guillaume de Rubruk, cordelier, est envoyé par saint Louis au grand khan Mangou, pour le con- vertir au christianisme et en obtenir des secours contre les musulmans de l'Asie. Sa relation qui a pour titre : Itinerarium fratris WiUelmi de Ru- oruck, de ordine frairvm minorum, anno 1253, ad partes orientales , a beaucoup contribué à rectifier et à étendre les connaissances géogra- phiques des Européens sur l'Asie. 1254 Mort de Conrad IV, fils de Frédéric II. Guil- laume de Hollande, seul empereur, propose à la diète de Francfort de sages règlements sur la paix publique. — Mainfroy, fils naturel de Frédéric II, défend les Etats normands d'Italie, héritage du fils de Conrad, Conradin, âgé de deux ans, contre les prétentions ambitieuses d'Jnno- cent IV, qui voulait disposer du royaume des Deux-Siciles comme d'un bien du saint-siége. Il se met à la tète des Sarrasins de Nocera avec lesquels il disperse près de Foggia un corps de troupes papales. Innocent IV en meurt de chagrin. Alexandre IV, successeur d'Innocent IV, prêche une croisade contre le tyran de Padoue, Eccelin de Romano. Les Castillans, avec l'appui du roi de Grenade, enlèvent aux Almohades Xérès, Arcos et Sidonia. Ordonnance de saint Louis pour la réformation des mœurs et de la justice. En Angleterre, Henri III réunit un parlement pour obtenir une aide extraordinaire ; il y appelle comme représentants de la noblesse inférieure., deux chevaliers élus dans chaque comté. 1255. Guillaume de Hollande, dans une assemblée tenue à Oppenheim , confirme une ligue formée pour leur sûreté entre les villes des environs du Rhin et de la Westphalie ainsi que quelques princes voisins, ligue devenue célèbre sous le nom de Confédération rhénane. Les chevaliers de l'ordre Teutonique fondent la ville de Kœnigsberg (mont du roi), qui reçoit son nom en mémoire de l'aide donnée aux chevaliers par le roi de Rohême Ottokar II (Prémislas), qui s'était croisé l'année précédente, et parce qu'elle fut bâtie sur une colline, celle de Twangste. 1256. Azzon d'Esté s'unit aux Lombards contre Eccelin. Les confédérés italiens s'emparent de Padoue. Horrible vengeance d'Eccelin qui fait égorger douze mille Padouans qui servaient dans son armée. — Bonacurse; capitaine du peuple de Bologne, propose à ses concitoyens la loi de l'affranchissement et la fait passer. Tous ceux qui avaient des serfs étaient obligés de les présenter devant le Podestat ou le Capitaine du peuple, qui les affranchissait moyennant- une certaine taxe que la république payait aux maîtres. Saint Louis admet les députés des villes à déli- bérer avec les nobles sur les impositions. Le mongol Houlagou, frère du grand Khan Mangou, met fin à la domination des Assassins en Perse. 1257. Double élection à l'empire de Richard de Cornouailles et d'Alphonse X de Castille. La l re mention du nombre septénaire des électeurs se Ap. J.-G. trouve dans : une lettre du pape Urbain IV écrite cette année au sujet de cette élection. — La plu- part des villes de la Suisse se mettent sous la protection de Rodolphe de Habsbourg. Saint Louis rend à Saint-Germain-.en-Laye une ordonnance qui prohibe entièrement les guerres privées, qui entraînaient des incendies et la per- turbation du labourage. A Milan, Martin, chef de la faction délia Torre (de la Tour), avec l'aide du peuple, s'empare du pouvoir; abaissement de la famille noble des Vis- conti. — A Gênes, l'insurrection fait capitaine du peuple Guillaume Boccanegra; son pouvoir durera 10 ans; le podestat lui est subordonné; il est assisté d'un conseil démocratique de 32 membres. Les Arabes emploient, dit-on, la poudre à canon au siège de Niebla, en Espagne. 1258. Mainfroy se fait couronner roi de Sicile à Païenne. La mère et l'oncle du jeune Conradin, fils de Conrad IV, protestent contre cette usur- pation. Les Vénitiens et les Génois se disputent la possession de l'église de Saint-Salas dans la ville d'Acre en Syrie. Le pape Alexandre IV parvient à réconcilier momentanément les deux républiques. Traité de Corbeil conclu entre saint Louis et le roi d'Aragon. La Catalogne et le Roussillon de- meurent à Jayme 1 er en toute suzeraineté ; il con- tinue à tenir la seigneurie de Montpellier en fief de la couronne de France, et il renonce à tous les autres fiefs qu'il possédait ou sur lesquels il for- mait des prétentions dans l'Auvergne et le Lan- guedoc. Henri III, roi d'Angleterre, déterminé à faire ■ une paix solide avec saint Louis, qui était résolu à restituer les provinces acquises sous ses prédé- cesseurs, envoie des plénipotentiaires avec les- quels le roi de France arrêta les articles prélimi- naires qui furent approuvés par Henri dans un voyage qu'il fit à Paris la même année. Simon de Montfort, comte de Leicester, soup- çonné de trahison par Henri III, se révol'e contre lui, gagne à son parti les barons anglais, force le roi à convoquer à Oxford une assemblés qui est la première à laquelle ait été donné officiellement le nom de parlement, et lui arrache les conces- sions connues sous le nom de Statuts ou Provi- sions d'Oxford, qui remettent en vigueur les libertés de l'Église et la grande charte, et excluent des emplois les étrangers. Prise de Bagdad par le Mongol Houlagou sur Mostasem, dernier calife Abbasside, qui est mis à mort. Houlagou s'avance jusqu'en Syrie où Damas est prise, et jusqu'au détroit de Constantinople. I 1259. Les conventions de Paris entre Henri III et saint Louis sont ratifiées à Abbeville, où les deux rois.s'étaient rendus. Par ce traité l'Anjou , la Tou- raine, la Normandie et le Poitou restèrent à la. France, et les autres terres enlevées au roi Jean furent cédées à l'Angleterre pour être tenues sous la suzeraineté de France. Henri III,- étant revenu à Paris, y fait hommage-lige et serment de fidélité pour les provinces d'outre-Loire qu'on lui avait laissées. Mort de Thécdore Lascaris, empereur de Nicée. Avènement de son fils Jean, âgé de 6 ans,. Michel Paléologue se fait déclarer régent. Milan, Ferrare, Mantoue, Bologne, Crémonft réunissent leurs forces sous la conduite du mar- quis Obert Pallavicini et du marquis d'Esté contre . Eccelin qui est battu et fait prisonnier au pas- sage de l'Adda à Soncino. Eccelin meurt des sui- tes de ses blessures. — A Milan, la seigneurie est donnée pour 5 ans à Obert Pallavicini, sur la pro- position de Martin délia Torre, qui espérait go. > verner sous son nom. MOYEN AGE 191 Ap. J.-C. Hugues de Revel, 18 e successeur de Gérard, fondateur de l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, obtient le premier le titre de grand- maître, qui lui est conféré par Innocent IV. Mort du grand khan Mangou. Démembrement de l'empire gengiskhanide : un de ses frères , Kublaï, désigné par les principaux de la nation pour lui succéder, commence la dynastie impé- riale des Tartares orientaux; un autre, Houlagou, reçoit les régions occidentales, et devient la tige de la dynastie persane des Mongols : il règne de- puis le Khorasan, au sud-est de la mer Caspienne, jusqu'au pays de Roum, en Asie mineure. Mort de Mathieu Paris, moine bénédictin de Saint- Alban, auteur des Chronica majora qui sont une des sources les plus considérables de l'histoire d'Angleterre depuis Guillaume le Con- quérant. 1260. Fondation à Paris de l'hôpital des Quinze- Vingts, d"abord pour trois cents gentilshommes à qui les Sarrasins avaient crevé les yeux. — Estienne Boileau, prévôt de Paris, fait rédiger les statuts des corporations marchandes de cette ville. Les Siennois ayant reçu chez eux les Gibelins bannis de Florence, les Florentins leur déclarent la guerre. — Les Siennois avec l'appui de Main- froy triomphent de leurs ennemis. — Des députés de Sienne, d'Arezzo, de Pise et des autres prin- cipales villes gibelines, réunis au château d'Em- poli, proposent de détruire Florence. Le Florentin Farinata de Gli Uberti, podestat de Sienne, les fait renoncer à ce projet. Alphonse X de Castille ordonne d'écrire en lan- gue vulgaire tous les actes'publics. La rédaction d'un code civil pour la monarchie Castillane est achevée. Ce travail se compose d'une collection de lois et de coutumes , ainsi que de décrets de conciles qui avaient été successivement promul- gués. Comme la collection est divisée en sept parties, on la nomme Las sietePartidas. Les Mongols s'emparent d'Alep et mettent fin à la dernière sultanie ayoubite de Syrie. Ils sont . combattus par Bibars-Bondochar qui renverse son maître, le sultan d'Egypte, et a à lutter à la fois contre les Mongols, les chrétiens et les émirs indépendants. Alexandre, natif de Bernai, compose vers cette époque le premier poëme français de longue haleine, la Vie d'Alexandre, pleine" d'allusions aux événements de la cour de 1 hilippe-Auguste. Mort de Guillaume de Lorris, qui commença le fameux poëme allégorique connu sous le nom de Roman de la Rose. 1261. Henri III d'Angleterre, délié de son serment par le pape, n'observe plus les statuts d'Oxford. Ordonnance de saint Louis pour interdire dans ses domaines l'usage du -duel judiciaire. Michel Paléologue, avec l'aide des Génois, s'em- pare de Constantinople. Fin de l'empire latin. Mort du pape Alexandre IV. Le Français Ur- bain IV lui succède. 1262. Saint Louis admet, comme il avait déjà fait en 1256, quelques bourgeois dans le conseil des barons. — Ordonnance royale en vertu de laquelle la monnaie de la couronne sera reçue dans tout le royaume, tandis que celle des "quatre-vingts seigneurs qui jouissaient alors du droit de frap- per monnaie n'aura pas cours hors de leurs terres. Mariage de Don Pèdre, fils aîné du roi d'Ara- gon, avec Constancs, fille de Mainfroy, roi des Deux-Siciles. — Le frère de Pèdre, Jayme, est créé roi de Majorque avec les seigneuries de Bous- sijlon et de Montpellier. A Gênes, le capitaine du peuple Boccanegra Ap. J.-C est renversé et le podestat rétabli dans son an- cienne autorité. — Les Génois se font céder par Michel Paléologue le faubourg de Péra à Constan- tinople. Le roi de^ Bohême, .Prémislas-Ottocar II, quoi- que divorcé, obtient, au nom de sa femme, de l'empereur Richard de Cornouailles, l'investiture de l'Autriche et de la Styrie; il y joint, par rachat, la Carinthie, la Carniole et l'Istrie. 1263. Guerre civile en Angleterre. Le comte de Leicester, chef des barons révoltés, occupe Lon- dres. Urbain IV lance l'interdit sur la ville de Milan, qui refuse de reconnaître le noble Otton Visconti, nommé par le pape archevêque de cette ville contre le gré du peuple. — Il offre la couronne de Naples et de Sicile à Charles d'Anjou, frère de saint Louis. Il contribue à le faire nommer séna- teur de Rome. Mort du grand-duc de Russie Alexandre Newski. Il est honoré en Russie comme un saint, et, à ce titre, il est le patron d'un ordre institué en 1715 par Catherine I. 1264. Sentence arbitrale de saint Louis dans le débat d'Henri III avec les seigneurs. Elle est sans ré- sultat et la guerre continue. Henri III est battu et fait prisonnier à Lewes, dans le comté de Sus- sex. Gouvernement despotique de Leicester, qui établit dans tout le royaume, sous le nom de conservateurs de la paix, des officiers investis du pouvoir le plus arbitraire . Convocation d'un par- lement où sont admis, à côté des barons, deux chevaliers par comté et deux bourgeois des prin- cipales villes et bourgs. C'est ici la première appa- rition générale des députés des villes et bourgs dans l'assemblée de la nation. En retour des subsides fournis pour la guerre contre les Maures, la noblesse d'Aragon obtient du roi l'exemption de l'impôt sur le bétail, l'exten- sion de l'autorité du grand justicier, et la posses- sion exclusive des charges militaires. Mort du dominicain Vincent de Beauvais ; au- teur du Quadruple miroir, espèce d'encyclopédie où sont résumées toutes les connaissances de l'époque. 1265. Le prince Edouard, fils de Henri III, se met à la tête des barons que Leicester s'était aliénés par son despotisme ; Leicester est vaincu et tué avec son fils aîné Henri et ses principaux partisans à la bataille d'Evesham, dans le comté de Worces- ter. Avec lui son parti succombe complètement. Clément IV succède à Urbain IV. Il presse l'ar- rivée en Italie de Charles d'Anjou qui entre en triomphe à Rome le 14 de mai. Charles est dé- claré roi des Deux-Siciles parle pape, auquel il prête d'avance le serment de fidélité et d'hom- mage-lige. Fin de la guerre entre le margrave de Misnie et Sophie de Brabant qui lui disputait une par- tie de l'héritage de Henri Raspon, landgrave de Thuringe, son oncle. Henri l'Enfant, fils de So- phie, obtient toutes les possessions des land- graves de Thuringe en Hesse et devient la tige de la maison de Hesse qui prit rang parmi les prin- ces germaniques en 1292. Le sultan d'Egypte Bibars échoue devant Saint- Jean-d Acre, mais détruit Tyr et ravage les terres de Tripoli. 1266. Mainfroy est vaincu et tué près de Bénévent par Charles d'Anjou. Charles entre en triomphe à Naples avec la reine Béatrix, mais se fait bien- tôt détester par ses exactions. Bulle de Clément IV, qui attribue au pape le droit, pour tous les pays chré f iens, non-seule- ment de disposer des bénéfices ecclésiastiques lorsqu'ils sont vacants, mais encore de les assu- 192 CHRONOLOGIE. -— TABLES. àp. J.-C. rer à qui bon lui semble avant qu'ils viennent à vaquer. C'est là l'origine des réserves expecta- tives. Alphonse X, roi de Castille , rend tributaire et vassal le royaume de Murcie, qui lui est disputé par le roi d'Aragon qui possède Valence au nord de Murcie. Le sultan Bibars enlève aux chrétiens de Syrie Césarée, Arsouf et Saphad. Magnus VII, roi de Norvège, cède au roi d'Ecosse pour un cens annuel de cent marcs d'argent l'île de Man et toutes les Hébrides, en se réservant les îles Orcades et Schetland. 1267. Florence, déchirée par les rivalités des Guel- fes et des Gibelins, se donne pour 10 ans à Charles d'Anjou, que le pape nomme vicaire en Toscane. — Les Gibelins ont recours à Conradin, fils du roi Conrad, qui passe en Italie avec une armée d'environ 10000 hommes. L'empereur Michel Paléologue,pour relever les études grecques, fonde deux écoles à Constanti- nople, l'une pour la grammaire, l'autre pour les hautes sciences. — Baudouin II de Courtenai abandonne ses droits sur l'empire grec à Charles d'Anjou. 1268. Victoire de Charles d'Anjou sur Conradin à Tagliacozzo, au N. O. du lac Fucin. — Conradin, âgé de 16 ans, périt sur l'échafaud à Naples avec son ami le jeune Frédéric de Bade, qu'Ottocar II de Bohême a dépouillé de l'héritage d'Autriche. Avec Conradin finit la maison de Souabe. Les comtes de Maurienne, qui possédaient le Piémont et la Savoie, prennent le titre de comtes de Savoie. Le sultan d'Egypte enlève aux chrétiens Jaffa et Antioche. La guerre maritime recommence entre Venise . et Gênes. Le pape, saint Louis et Charles d'Anjou essaient en vain de les réconcilier. 1269. Pragmatique sanction de saint Louis qui avait pour but de mettre un terme à quelques exactions dont profitait la cour de Rome el de ré- tablir l'ancienne discipline pour la nomination des évêques et des abbés; les chanoines et les moines recouvraient le droit d'élection, dont la papauté avait voulu les priver. Les patrons, c'est-à-dire ceux qui avaient fondé ou doté les églises et les monastères, nommaient, suivant leurs anciens privilèges, les titulaires des bénéfices. Charles d'Anjou s'empare de Nocera défendue longtemps par les Sarrasins, en détruit complè- tement les fortifications et les murailles et dis- perse les Sarrasins dans diverses provinces. Le chef mérinide de Fez s'empare de Maroc sur le dernier roi de la dynastie des Almohades. Hugues III le grand , roi de Chypre, prend le titre de roi de Jérusalem et se fait couronner à Tyr. 1270. Saint Louis publie ses Établissements , sorte de code divisé en deux parties : l'une qui dérive des lois romaines et ecclésiastiques ; l'autre du droit coutumier . La supériorité du roi , qui ne relève que de Dieu, y est proclamée, mais en même temps les droits des barons sont reconnus. Si le roi, y est-il dit, refuse de rendre bonne justice à ses vassaux, ceux-ci pourront poursuivre leur droit contre lui par les armes. Seconde croisade de saint Louis. Les sugges- tions intéressées du roi de Sicile, dont les sujets avaient beaucoup à souffrir des attaques des pirates africains, et l'espoir de convertir le roi de Tunis, le décident à faire voile pour l'Afrique. L'armée française débarque sur les ruines de Carthage et met le siège devant Tunis. Le saint roi est emporté par la peste. Charles d'Anjou conclut avec Mohammed Mostanser un traité utile aux marchands de la Sicile. — Le prince Ap J.-C. anglais Edouard, qui s'était croisé avec saint Louis, se rend en Syrie où il obtiendra une trêve de Bibars. Paix entre les Génois et les Vénitiens. — A Gênes, rivalité sanglante entre le parti gibelin des Doria et des Spinola, qui se font proclamer capitaines de la liberté, et le parti des Grimaldi et des Fieschi. 1271. Richard de Cornouailles, roi des Romains, meurt en Angleterre. Anarchie en Allemagne. Le roi de Bohême, Ottocar II, refuse la couronne que lui offrent les princes allemands. Philippe II, dit le Hardi, fils et successeur de saint Louis, réunit au domaine de la couronne le comté de Toulouse, vacant par la mort de son oncle, Alphonse de Poitiers. Le parlement rejeta les prétentions de Charles d'Anjou qui demandait le partage du domaine d'Alphonse de Poitiers entre ses agnats, et consacra par cette décision le principe du retour des apanages à la couronne. Le Vénitien Marco Polo part pour le pays des Mongols orientaux avec son père qui avait déjà visité le grand khan Kublaï. Il parcourt l'Asie pendant 26 ans. Sa relation, écrite originairement en français suivant le comte Baldelli-Boni, fit ftire dé grands progrès à la géographie de l'Asie orientale. 1272. Mort de Henri III, roi d'Angleterre. Edouard 1 er qui était encore en Palestine, est reconnu roi. En France, Philippe le Hardi confère le premier des lettres de noblesse à son argentier, Raoul l'orfèvre. A Gênes, les Guelfes exilés, les Fieschi et les Grimaldi, implorent l'appui de Charles d'Anjou. 1273. Rodolphe, comte de Habsbourg et landgrave d'Alsace, âgé de 55 ans, est élu empereur d'Alle- magne. En exécution du traité de Paris de 1229, le comtat Venaissin est abandonné au pape Gré- goire X. Ligue du marquis de Monferrat, de Pavie, d'Asti, de Gênes contre Charles d'Anjou, malgré une excommunication lancée par le pape contre les confédérés. Magnus VII, fils et successeur de Haquin, fait un accommodement avec le clergé, qui renonce au droit d'élection qu'il réclamait en vertu de la charte du roi Magnus V, aussi longtemps qu'il existerait un héritier légitime. 1274. Edouard 1 er , roi d'Angleterre, commence la conquête du pays de Galles. Grégoire X reconnaît l'empereur Rodolphe, qui confirme au saint-siége la possession de l'exar. chat de Ravenne, de la marche d'Ancône et du duché de Spolète. 15 e concile général tenu à Lyon, sous la pré- sidence de Grégoire X. Albert le Grand y assiste. Saint Thomas d'Aquin meurt avant d'y arriver. Saint Bonaventure meurt durant le concile. La réunion de l'Église grecque et de l'Eglise latine s'y fait de la manière la plus solennelle, par l'influence de Michel Paléologue, qui redou- tait la nouvelle croisade que ce concile devait au- toriser, et l'ambition de Charles d'Anjou. Cette réunion ne devait durer que peu de temps. Le 'i concile reçoit aussi des ambassadeurs du khan des Mongols occidentaux, Abaka, fils d'Houlagou, chargés de faire un traité avec le pape et avec les princes chrétiens contre le sultan d'Egypte, Bibars. Mort du fils de Baudouin II, empereur latin déchu, Philippe , qui a conservé le titre d'empe- pereur de Constantinople : le titre passe au roi Charles d'Anjou, son parent. Un moine de Saint-Denis présente à Philippe le Hardi les Grandes chroniques de France ou Chroniques de Saint-Denis. MOYEN AGE. 193 Ap. J.-C. 1275. Crédit de Pierre de la Brosse, barbier et favori de Philippe III; mécontentement de la noblesse. Le roi de Grenade Mohammed II livre à Yacoub, roi mérinide de Fez et de Maroc, les ports de Tarifa et d'Algéziras, pour obtenir son appui con- tre les chrétiens. Après la mort de l'infant de Cas- tille, Ferdinand de Lacerda, fils aîné d'Alphonse X, Sanche, frère de Ferdinand, âgé de 18 ans, arrête l'invasion des Mérinides. — En Navarre, Henri le Gros, fils de Thibaut II (V), n'ayant laissé qu'une fille âgée de 3 ans, Philippe le Hardi prend cette princesse sous sa protection et fait occuper le pays par une armée sous le commandement de Robert d'Artois. La jeune princesse sera fiancée au fils du roi, Philippe le Bel. Rodolphe de Habsbourg somme le roi de Bohème Ottocar II, de lui rendre hommage et de renoncer à l'héritage d'Autriche, fief d'empire dont il s'est emparé ; Ottocar II refuse ; un arrêt de proscription est rendu contre lui par la diète d'Augsbourg. 1276. Mort de Jayme I er , roi d'Aragon, après avoir régné 63 ans. Son fils aîné, Pierre III, lui suc- cède. — Philippe le Hardi réclame auprès du roi de Castille Alphonse X, en faveur des infants de Lacerda, que les cortès de Ségovie venaient d'exclure de la couronne. La guerre éclate entre l'oncle maternel de ces jeunes princes et leur aïeul paternel, mais elle sera sans résultat. Les nobles font juger et condamner à mort Pierre de la Brosse, chambellan du roi, ancien chirurgien de saint Louis. Il était accusé d'avoir attribué à la seconde femme du roi, Marie de Brabant, l'empoisonnement du prince royal, né d'un premier mariage. Le parti des Torriani succombe à Milan où Othon Visconti est reçu comme archevêque et comme seigneur. — Rodolphe de Habsbourg donne l'in- vestiture impériale au seigneur de r'errare, mar- quis d'Esté. 1277. L'empereur Michel Paléologue, pour obtenir l'appui des Occidentaux , se décide après de lon- gues controverses à signer l'acte d'union des deux Églises. Il envoie au pape une profession de foi et le serment d'obéissance. Cette conduite excite le mécontentement de ses sujets. Le sultan d'Egypte, Bibars, remporte une grande victoire sur les Mongols en Syrie, entre Emèse et Damas. 1278. Ottocar II, roi de Bohême, est vaincu et tué à la bataille de Markfeld, près de Vienne, par Rodolphe de Habsbourg. Les duchés d'Autriche, de Styrie, de Carinthie et de Carniole, enlevés au royaume de Bohême, furent déclarés vacants et dévolus à l'empire. Rodolphe en conféra l'in- vestiture à ses deux fils Albert et Rodolphe, à Augsbourg, en 1282. Albert, depuis empereur, devint la tige de la maison Habsbourg- Autriche. 1279. L'empire des Song, qui occupait tout le midi de la Chine, est entièrement détruit par Kublai- Khan, qui réunit alors toute la Chine sous sa domination. 1280. Le comte de Savoie établit sa résidence à Turin, dans le Piémont, sur le Pô- Construction de la forteresse de Marienbourg sur la Vistule par les chevaliers teutons. Mort du pape Nicolas III, de la famille romaine des Ursins. Il avait retiré à Charles d'Anjou la dignité de sénateur de Rome. 1281. Jean de Procida, médecin de Mainfroy, excite contre Charles d'Anjou Pierre III, roi d'Aragon, gendre de Mainfroy, et Michel Paléologue, empe - reur de Constantinople. — Le Français Martin IV, qui arrive à la papauté avec l'appui de Charles d'Anjou, rend à ce prince la dignité de sénateur Ap. J.-C. de Rome, et excommunie l'empereur Michel à l'instigation de Charles d'Anjou qui rêvait la con- quête de Constantinople, avec l'aide des Vé- nitiens. Le grand khan Kublaï dirige contre le Japon une expédition, qui échoue par suite d'une tem- pête. — Conquête par les Mongols des contrées de Corée, de Tonquin, de Cochinchine, de Pégu et de Bengale. 1282. Soulèvement du peuple de Palerme contre les Français. Massacre des Vêpres siciliennes (30 mars)". Pierre III d'Aragon est couronné roi à Palerme et occupe Messine. Il est excommunié par Martin IV, qui offre la couronne d'Aragon au second fils de Philippe le Hardi, Charles de Valois. En Castille, guerre entre Alphonse X et son second fils don Sanche ; le premier fait alliance avec le roi de Maroc, le second avec le roi de Grenade. Andronic II, qui succède à son père Michel Paléologue sur le trône de Constantinople, fait cesser l'union religieuse avec les Latins. Constitution de la seigneurie de Florence: les représentants des arts et métiers les plus influents, appelés majeurs, nomment des prieurs. 1283. Défaite et mort de Léolyn, chef des Gallois, par Edouard I", roi d'Angleterre. Philippe de Beaumanoir rédige les Coutumes et usages de Beauvaisis. Les nobles arrachent à Pierre d'Aragon le grand privilège de 1283, par lequel le droit des états de consentir la guerre et les impositions fut définitivement reconnu. 1284. David, frère du Gallois Léolyn, est trahi et livré à Edouard I tr . Soumission du pays de Galles. Edouard I 6r a durant cette guerre un fils, qui reçoit le titre de prince de Galles, titre qu'a toujours porté depuis l'héritier du trône. Mort d'Alphonse X, roi de Castille. Son fils, qui s'était réconcilié avec lui, Sanche IV, lui suc- cède avec l'assentiment de la nation. Grande victoire navale remportée par les Génois sur les Pisans dans les eaux de Méloria, près de Livourne. L'amiral aragonais Roger de Loria, vainqueur dans une bataille navale devant Naples , fait pri- sonnier le fils de Charles d'Anjou. — Révolte des Napolitains cruellement réprimée par Charles d'Anjou, 1285. Mort de Philippe le Hardi au retour d'une expédition en Aragon, à Perpignan, dans le Rous- sillon, à l'âge de 40 ans. Avènement de Philippe le Bel, qui a épousé la reine de Navarre. Mort du roi d'Aragon, Pierre III. Son fils aîné lui succède en Aragon ; le second en Sicile. Mort de Charles d'Anjou. Son fils, bien que tou- jours au pouvoir des' Aragonais . est reconnu roi par les Napolitains, sous le nom de Charles III. 1286. Honorius IV" confirme l'ordre religieux des Carmes, originaire du mont Carmel, en Syrie. On trouve dans les anciens statuts de la ville de Ferrare de cette année un article qui ordonne au Podestat de tenir la main à la conservation d'une bible, en deux volumes in-folio, qui ap- partenait à la fabrique de l'évêché. Mort d'Abulfarage, auteur d'une chronique uni- verselle en syriaque, traduite par lui-même en latin. 1287. Alphonse III, roi d'Aragon, signe à Saragosse deux lois qu'on nomme Privilèges de l'Union. Par l'un de ces privilèges, le roi s'engageait à convoquer les cortès à Saragosse tous les ans. Un lieutenant du sultan d'Egypte s'empare de Laodicée, qui restait seule avec Tripoli au dernier 13 194 CHRONOLOGIE. TABLES. Ap. J.-C. descendant des princes normands d'Antioche , Bohémond VII, qui meurt peu de temps après. 1288. Le roi d'Aragon, pour empêcher Sanche de Castille d'unir ses forces à celles de la France, rend la liberté aux deux infants de Lacerda, qui étaient ses prisonniers, et proclame l'aîné, Al- phonse, roi de Castille. Edmond I er , roi d'Angle- terre, reconnaît ce prince, qui était petit-fils de saint Louis, tandis que Philippe IV, le Bel, se disposait à le combattre. Le roi d'Aragon obtient du roi de Naples, Charles II le Boiteux, son prisonnier, la renon- ciation à la couronne de Sicile et lui rend la li- berté. Modène demande à être gouvernée par le mar- quis d'Esté, seigneur de Ferrare. Le comte Ugolin de la Gherardesea est enfermé dans la Tour de la faim par l'archevêque de Pise, Roger. Prise de Tripoli par le sultan d'Egypte. Les Latins ne conservent en Orient que Saint-Jean- d'Acre, Tyr et Sidon. 1289. Charles II, roi de Naples, est couronné à Rieti par le pape Nicolas IV, roi de Sicile, de Pouille et de Jérusalem. Wenceslas IV, roi de Bohême, renonce à ses prétentions sur l'Autriche et sur la Syrie, et épouse une fille de l'empereur Rodolphe de Habs- bourg. Mort du doge Jean Dandolo. Il a pour succes- seur Pierre Gradenigo. Établissement à Venise du tribunal de l'inquisition par une bulle ponti- ficale. 1290. Le roi de Hongrie, Ladislas, périt assassiné Sar les Cumans. Il a pour successeur' André III it le Vénitien, né d'Etienne, fils posthume du roi André II et d'une Vénitienne, Morosini. Reggio se donne au marquis d'Esté, qui était déjà seigneur de Ferrare et de Modène. Guillaume V de Montferrat, après un règne de 36 ans, est fait prisonnier par ses sujets révoltés d'Alexandrie, qui le tiennent enfermé dans une cage de fer pendant 5 mois jusqu'à sa mort. Son fils, Jean I er , lui succède, à l'âge de 16 ans. 1291. Mort de Marguerite d'Ecosse, la vierge de Norvège. Edouard P 1 ', roi d'Angleterre, pris pour arbitre entre Jean Baillol et Robert Bruce, les deux prin- cipaux prétendants, se fait d'abord reconnaître suzerain du royaume. Le roi Charles de Naples, les ambassadeurs du roi d'Aragon, ceux du roi d' ngleterre, si- gnent, après de longues conférences, àTarascon, un traité par lequel Alphonse III fut réconcilié avec l'Église et reconnu roi d'Aragon; le roi de Naples céda à Charles de Valois, pour le dédom- mager du royaume d'Aragon, qui lui avait été donné par le pape, les provinces d'Anjou et du Maine. Charles de Naples obtint de Philippe la seigneurie de la moitié de la ville d'Avignon, qu'il devait posséder en commun avec le roi de France. — Mort du roi d'Aragon, sans enfants. Le roi de Sicile, son frère, Jayme II d'Aragon, lui succède, et ne cède que l'administration de la Sicile à son frère Frédéric. ^ Le sultan d'Egypte, Kalil-Ascraf, enlève aux chrétiens, après un siège de 5 semaines, la ville de Saint-Jean-d'Acre. Fin de la domination d,es Latins dans la Terre-Sainte. Les ordres de l'Hô- pital et du Temple prennent pour chef-lieu la ville de Limisso, dans l'île de Chypre. 1292. Mort de l'empereur Rodolphe de Habsbourg. Après un interrègne de plusieurs mois, le collège des électeurs préfère au fils de Rodolphe le comte de Nassau, qui n'avait pour lui que son obscurité et son impuissance. Ap. J.;C. Edouard 1 er désigne pour le trône d'Ecosse Jean Baillol, qui lui prête serment de fidélité. Une rixe de deux matelots anglais et normand, à Bayonne, provoque la guerre entre la France et l'Angleterre. Prise de Tarifa sur le roi de Maroc Yousouf, par Sanche IV, roi de Castille. 1293. Edouard I or , roi d'Angleterre, est cité devant la cour des Pairs. 1294. Sur le refus d'Edouard I ev de comparaître en personne, la cour des Pairs prononce la confisca- tion de laGuienne, et le connétable de Nesles re- çoit l'ordre de se saisir des places fortes de ce duché. Le roi d'Angleterre sera appuyé par l'em- pereur Adolphe de Nassau et par le comte de Flandre, Gui de Dampierre, dont Philippe retenait la fille en otage. Le roi ,d e France fera alliance avec Jean Baillol, roi d'Ecosse. Le pape Célestin IV abdique au bout de 5 mois] le roi de Naples fait élire Benoît Caïetan, Boni- face VIII. Loi somptuaire de Philippe le Bel, fixant la dépense que les grands pouvaient faire pour leur table et leur garde-robe, et l'état que chacun de- vait tenir, selon son rang. Chute du dernier sultan turc Seldjoucide d'Ico- nium, vaincu par un émir rebelle. Les Mongols de Perse dominent alors à Iconium ou Rouin. Les émirs, qui relevaient du sultan, forment 10 principautés turques indépendantes. Le plus célèbre, Othman, a donné son nom aux Turcs ottomans. Mort du grand khan Kublaï. Les chefs de la dynastie mongole de Chine n'exerceront plus qu'une suprématie nominale sur les autres em- pires mongols : 1° du Zagataï, dans la haute Asie centrale ; 2° de la Perse, qui comprenait l'Asie occidentale ; 3° du Kaptschak russe. Mort du cordelier anglais Roger Bacon, l'homme le plus savant de son siècle. On lui attribue l'in- vention de la poudre à canon, celle des verres grossissants, du télescope, etc. Son principal ou- vrage est VOpus majus, qu'il adressa au pape Clément IV. 1295. Edouard I er , engagé dans sa lutte avec la France, convoque à Westminster le parlement le plus complet qu'ait encore vu l'Angleterre. On y comptait 49 comtes ou barons, 2 chevaliers par comté et 2 bourgeois par bourg. 120 villes ou bourgs furent représentés. A dater de cette époque, on doit considérer le parlement comme définiti- vement fondé. IL fut convoqué au moins 11 fois dans les 12 dernières aimées du règne d'E- douard I e1 '. Traité d'Anagni entre Charles II de Naples et Jayme II, roi d'Aragon. Le roi d'Aragon épouse une fille de Charles II de Naples et s'engage à restituer la Sicile; mais son frère Frédéric refuse de se conformer à cette décision. Mort d'Othon Visconti, âgé de 97 ans, arche- vêque et seigneur de Milan, vicaire général en Lombardie. Matteo, son neveu, aura comme lui la dignité de seigneur. Mort du Florentin Brunetto Latini , auteur du Trésor, manuel général d'études, qu'il écrivit ou traduisit en français « pour deux resons; l'une que nous sommes en France; l'autre, parce que la parleure est plus délitableetplus commune à toutes gens. » 1296. Bulle clericis îaicos, publiée par Boniface VIII, pour protéger les propriétés du clergé contre les exactions de Philippe le Bel. Il y est défendu aux clercs de payer aucun subside aux princes sans l'autorisation du saint-siége. — Ordonnance de Philippe contre la sortie des espèces. — Bulle i MOYEN AGE. 19! Ap. J -C. ineffabilis, qui reproche à Philippe le Bel la ruine du commerce. Les Siciliens proclament roi l'infant don Fré- déric. 1297. Ligue de 4 électeurs contre Adolphe de Nassau en faveur d'Albert d'Autriche. En Ecosse, Baillol est vaincu par Edouard I er , qui le fait enfermer à la Tour de Londres, emporte le sceptre et la couronne d'Ecosse et brûle les ar- chives nationales. Victoire de Robert, comte d'Artois, sur les Fla- mands, près de Furnes. Trêve de 2 ans entre la France, la Flandre et l'Angle terre. — Canonisation de saint Louis par Boniface VIII. Lutte entre la maison puissante des Colonna et Boniface VIII, qui fait publier contre eux une croisade. Etablissement du Livre d'or ou registre de la noblesse vénitienne, sous le doge P. Gradenigo. 1298. Insurrection générale en Ecosse, où Wallace est proclamé régent. — Victoire d'Edouard I or sur les, Écossais à Falkirk. Élu empereur, Albert d'Autriche bat et tue son rival à Gœlheirn, près de Worms. Boniface VIII refuse de reconnaître Albert et s'arroge le titre de vicaire général de l'empire. Le roi d'Aragon restitue, moyennant l'hommage, le royaume de Majorque à son grand-oncle Jayme, qui possède aussi Montpellier sous la suzeraineté de la France. — Le roi d'Aragon fait aussi alliance avec son beau-père Charles II de Naples contre son frère Frédéric, le roi de Sicile. Grande victoire navale des Génois sur les Véni- tiens, dont l'amiral est tué. Mort de Jacques de Varagine , dominicain, né à Varaggio, sur la côte de Gênes, qui a composé la Légende dorée, espèce de Vie des saints, qui est remplie de fables incroyables. 1299. Albert d'Autriche et Philippe le Bel ont une conférence à Vaucouleurs, près de la Meuse, pour régler les limites des deux Etats. , Traité de Montreuil , entre Edouard I er et Philippe le Bel, par la médiation de Boniface VIII. Philippe conserve ses conquêtes en Aquitaine. Sa sœur Marguerite épouse Edouard, et sa fille Isa- belle, alors âgée de 7 ans, fut fiancée au fils de ce prince, âgé de 13 ans. Les Pisans signent un traité par lequel ils cè- dent aux Génois tout ce qui leur reste en Sardaigne et en Corse. 1300. Établissement par Boniface VIII du célèbre Jubilé universel, qui attire une foule immense de pèlerins. D'après les conseils de Charles de Valois, qui ve- nait d'obtenir un avantage près de Courtray, sur Robert de Béthune, le comte de Flandre se livre à la discrétion de Philippe le Bel , qui le jette dans les fers et réunit son comté à la couronne. En Hongrie, un parti hostile à André III le Vé- nitien, qui n'a pas d'enfants, met en avant le fils de l'ancien prétendant Charles Martel, Charobert, âgé de 8 ans. Les Polonais renversent leur roi Wladislas IV Loketek et donnent la couronne au roi de Bohême Wenceslas IV. Dante Alighieri, né à Florence, achève le poëme de la Divine comédie. Vers cette époque, Roger Manesse, de Zurich, rassemble les chants épars des Minnesinger.

XIVe siècle après Jésus-Christ.

Extension du pouvoir royal en France sous Philippe le Bel. — Rivalité de Boniface VIII et de Philippe le Bel. — Translation du saint-siége à Avignon. — Commence- ment du grand schisme d'Occident. — Commencement delà guerre de cent ans entre la France et l'Angleterre. Désastres de Crecy et de Poitiers réparés par Charles V. — Règnes malheureux de Charles VI en France et de Richard II en Angleterre. — Prédications hérétiques de PAnglais_ Wiclef, précurseur des réformateurs et des sehismatiques des siècles suivants. — Anarchie dans le royaume de Naples. — Rivalité de Venise et de Gênes. — Indépendance de la Suisse. — Bulle d'or de l'empe- reur Charles IV. —Progrès de la puissance ottomane, en Europe. — Résistance valeureuse des populations serbes. — Commencement des conquêtes de Tamerlan. — Union des trois royaumes du Nord signée à Calmar. — Origines du théâtre moderne (drames sacrés, ou miracles et mystères en l'honneur de Jésus- Christ, de la Vierge et des saints.) Ap. J.-C. 1301. Boniface VIII cite en justice Albert d'Autriche, pour le meurtre de son prédécesseur, évoque à lui le jugement entre les prétendants au trône ' de Hongrie, protège les infants de Lacerda con- tre le roi de Castille et soutient les Écossais contre le roi d'Angleterre. La mouvance de la vicomte de Narbonne, éga- lement réclamée par l'archevêque de cette ville et par le roi, donne occasion au renouvellement des anciennes querelles entre Boniface VIII et Philippe le Bel. — Bernard de. Saisset, que Bo- niface VIII avait nommé évêque de Pamiers contre la volonté de Philippe le Bel, est envoyé comme légat à la cour de France pour terminer ce différend et plusieurs autres qui s'étaient élevés dans le même temps. — L'évêque de Pamiers offense Philippe le Bel qui le fait arrêter. — Bulle Ausculta fili, où Boniface VIII, tout en rappelant à Philippe le Bel son affection pour le royaume de France , pour lui-même et pour sa famille, l'avertit du danger auquel il s'exposerait en persistant à lutter contre l'Église. Par une autre bulle datée du même jour (5 déc), il con- voque à Rome tous les archevêques, évêques, députés des chapitres , des cathédrales, et docteurs du royaume de France, afin de délibérer avec eux sur les moyens de mettre des bornes à l'autorité des princes sur l'Église et sur les peuples. Boniface VIII pousse Charles de Valois contre Frédéric de Sicile et lui fait espérer l'empire grec, au nom de sa femme Catherine de Courtenai, petite-fille de Baudouin, empereur titulaire de Constantinople. Rivalité des Blancs et des Noirs, ou des Gibelins et des Guelfes à Florence. Charles de Valois est envoyé dans cette ville comme médiateur par Boniface VIII. Charles donne le pouvoir à la faction Noire ou Guelfe. Mort d'André III, roi de Hongrie, dernier re- jeton mâle du sang d'Arpad. Les nobles magyars, pour ne pas recevoir de la main de Boniface VIII un roi angevin Charles Robert, ou Charobert, petit-fils de Charles II dit le Boiteux, roi de Naples, et de Marie, fille d'Élienne V, roi de Hongrie, offrent la couronne au roi de Bohême, Wenceslas IV, arrière-petit-fils de Bêla IV, qui leur envoie son fils, déjà fiancé à Elisabeth, fille d'André III. 1302. Philippe le Bel fait brûler la bulle du pape dans le parlement et convoque pour la première fois les états généraux, où siègent des députés des trois ordres, du clergé, de la noblesse et des villes (10 avril). — Assemblée ecclésiastique tenue à Rome (10 octobre). Bulle unam sanctam, où. il est établi que la puissance temporelle est nécessai- rement soumise à la puissance spirituelle. Jacques de Châtillon, que Philippe le Bel avait fait gouverneur de la Flandre, opprime cette pro- vince. Soulèvement de Bruges. Massacre des Français. — Les Français, commandés par Robert d'Artois, périssent par leur imprudence dans les marais de Courtrai. — Philippe le Bel s'avance vers la Flandre avec des forces considérables; mais les deux armées restent en présence à 196 CHRONOLOGIE. TABLES. Ap. J.-C. Douai et laissent passer la saison sans com- battse. Embarras financiers de Philippe le Bel qui a recours à l'imposition du cinquième sur tous les revenus de ses sujets et à l'altération des mon- naies. Matteo Visconti est vaincu par le marquis de Montferrat. Les Torriani rentrent à Milan. — Charles II de Naples est contraint, malgré l'aide de Charles de Valois, de reconnaître l'indépendance de la Sicile ; il conserve cependant le titre de roi de Sicile ; Frédéric prend celui de roi de Trinacrie. Cette année, ou en 1320, Flavio Gioia d'Amalfi invente ou perfectionne la boussole. 1303. Boniface VIII se réconcilie avec Albert d'Au- triche, et le reconnaît pour roi des Romains. Il s'attache Charles II de Naples, et confirme la paix de Sicile. Philippe le Bel fait la paix avec Edouard I er . Le premier^abandonne les Écossais, le second les Flamands. Edouard recouvre ses possessions d'Aqui- taine. — Assemblée des évêques et des barons au Louvre en présence de Philippe le Bel. Le légiste Guillaume de Nogaret présente une requête contre Boniface VIII, où il demande qu'un concile gé- néral soit convoqué pour prononcer sa déposition (mars). — Nouvelle requête présentée par le lé- giste Guillaume du Plessis. — Boniface VIII lance 5 bulles contre Philippe le Bel. Celui-ci fait partir secrètement pour l'Italie Guillaume de Nogaret, qui, avec Sciarra Colonna, outrage le pape dans le palais de sa ville natale, Anagni. Boniface VIII, délivré par les habitants , retourne à Rome (7 sept. ) , où il meurt le 11 octobre. Election de Benoit XL Ordonnance de Philippe le Bel, en vertu de laquelle deux fois par an , pendant deux mois , le Parlement tiendra session de justice à Paris, la cour de l'Échiquier à Rouen, l'assemblée des grands jours à Troyes. Influence toujours crois- sante des légistes dans le Parlement. Andronic II, empereur de Constantinople, prend à son service un corps de Catalans, com- mandé par le célèbre Roger de Flor. 1304. Benoît XI annulle les bulles d'excommuni- cation lancées contre Philippe le Bel, mais refuse d'absoudre Guillaume de Nogaret. Il meurt em- poisonné. Vacance du saint-siége pendant 11 mois. Bataille acharnée de Mons en Puelle; défaite des Flamands. Philippe traitera l'année suivante avec les Flamands, et reconnaîtra leur indépen- dance. Fondation à Paris du collège de Navarre et de Champagne par la reineTle France et de Navarre, Jeanne. Les Polonais, à la mort de Wenceslas IV de Bohême, rappellent leur prince national, Wla- dislas Loketek, duc de Cujavie. 1305. Bertrand de Goth, archevêque de Bordeaux, est élu^ pape sous le nom de Clément V et cou- ronné à Lyon. Il transportera le siège apostolique à Avignon. Edouard I" d'Angleterre s'empare par trahison de Wallace, le chef des révoltés écossais depuis 7 ans, et le fait mettre à mort. Le traité de Campillo met fin à la guerre civile en Castille. — Le roi d'Aragon obtient la limite de la Ségura et l'importante ville d'Alicante. Alphonse de Lacerda reçoit un apanage consi- dérable, et son frère Ferdinand la rente d'un in- fant de Castille. — Mort de Jeanne de Navarre ; Louis le Hutin se fait couronner roi de Navarre à Pampelune. Vers cette époque Jean de Meung achève le poëme allégorique de Guillaume de Lorris , le Roman de la Rose. Ap. J.-C. 306., Robert Bruce échappé de Londres soulève l'Ecosse. Edouard I er fait périr trois frères de Bruce. Dans une sédition, provoquée par l'altération des monnaies, Philippe le Bel trouve un asile dans la maison des Templiers. Mort de Wenceslas V, roi de Bohême, qui ne laisse pas d'héritier. Le duc de Carinthie et Albert d'Autriche se disputent ce pays. Prise et destruction de Pistoie par les Floren- tins. 1307. Mort d'Edouard I er , roi d'Angleterre. Son fils Edouard II lui succède. 11 renonce à la guerre d'Ecosse. Le 13 octobre, le grand maître des Templiers, Jacques Molay, et tous les chevaliers présents à Paris furent arrêtés dans leur palais du Temple. Le même jour, les mêmes arrestations eurent lieu dans toute la France. Clément V, dans une en- trevue qu'il eut à Poitiers avec Philippe le Bel, s'engagea à faire approuver cet acte par le concile général qui devait bientôt être convoqué. Les mesures tyranniques de l'empereur Albert provoquent l'insurrection helvétique dirigée par les chefs des trois cantons de Schwitz, d'Uri et d'Unterwalden, WernerStauffacher, Walter Furst et Arnold de Melchthal, qui prêtent serment pour la défense de la liberté dans la plaine de Grutli, au canton de Schwitz. L'insurrection éclata le 1 er janvier de l'année suivante. Tous les avoyers sont chassés. Le tyran Gessler est tué. Légende de Guillaume Tell. 1308. Albert I er marche contre les Suisses. Il est assassiné sur les bords de la Reuss par son neveu Jean le Parricide. Prétentions de Charles de Valois au Irône im- périal. Election de Henri VII de la maison de Luxembourg. Bulle de Boniface VIII contre les Templiers ; convocation d'un concile à Vienne. États de Tours qui approuvent la condamnation des Templiers. Mort d'Azzon VIII, marquis d'Esté. Guerre entre son fils naturel et ses frères. Ceux-ci sont soutenus par le pape qui exige la reconnaissance du droit du saint-siége sur Ferrare. Les Vénitiens appuient le bâtard d'Azzon. État florissant du Portugal sous le roi Denis. L'Université de Lisbonne est transférée à Coïmbre. 1309. Institution à Paris d'une commission spéciale pour juger les Templiers. Diète de Spire où l'on distingue clairement pour la première fois les 3 collèges politiques 1° des électeurs ; 2° des princes ; 3° des villes. Mort de Charles II, roi de Naples. Son 3 e fils Robert lui succède. Il reçoit du pape le vicariat de Ferrare. Le pape Clément V fixe sa résidence à Avi- gnon. Le roi de Castille Ferdinand IV s'empare de Gibraltar. Le grand maître de l'ordre Teutonique s'établit à Marienbourg, qui devient la capitale de la Prusse. 1310. Conquête de l'île de Rhodes par les Hospita- liers, sous la conduite de leur grand maître Foul- ques de Villaret. Ils porteront dès lors le nom de chevaliers de Rhodes. Expédition de Henri Vil en Italie. Il est reçu à Milan, où il réconcilie momentanément les Vis- conti et les la Torre. — Il établit roi, en Bohême, son fils Jean de Luxembourg, qui épouse la veuve de Wenceslas IV. Première exécution à Paris de la sentence pro- noncée contre 56 chevaliers du Temple, qui sont brûlés comme relaps. L'introduction à Venise de l'aristocratie héré- MOYEN AGE. 197 Ap. J.-C. ditaire en 1297 avait excité le mécontentement de tous ceux dont les familles se trouvaient exclues du gouvernement par la nouvelle loi. De là plu- sieurs séditions, dont la plus célèbre fut celle de Tiépolo, qui eut lieu cette année. Les deux partis se livrent bataille dans Venise. Tiépolo a le dessous. On nomme alors une commission de 10 membres, pour informer contre les com- plices secrets de la conjuration. Cette commission, qui ne devait être que momentanée, fut déclarée ensuite perpétuelle et devint, sous le nom de Conseil des dix, le plus redoutable appui de l'aris- tocratie. Le woivode de Transylvanie restitue à Cbarles Robert les ornements royaux , parmi lesquels était la couronne de saint Etienne. Charles Robert se fait alors couronner pour la 4 e fois à Stulhweis- senbourg, et dès lors toute la nation hongroise reconnaît ce jeune prince pour son roi. 1311. 16 e concile général à Vienne, où assistèrent plus de 300 évêques et un grand nombre de pré- lats inférieurs, d'abbés et de prieurs. Philippe le Bel abandonne ses poursuites contre la mémoire de Boniface VIII. Henri VII reçoit à Milan la couronne de fer. Il pacifie Gênes et confirme le titre de vicaire im- périal en Lombardie à Matteo Visconti, qui re- couvre la seigneurie de Milan. Le grand maître de l'ordre Teutonique prend possession de Dantzig, qui devint un des princi- paux entrepôts de commerce de la mer Baltique. 1312. Couronnement de Henri VII à Rome. Résis- tance des Florentins à l'empereur. -Les nobles d'Angleterre, qui ont fait trancher la tête au favori d'Edouard II, Gaveston, obtien- nent amnistie. Au mépris de la volonté du Concile, qui avait déclaré ne pas pouvoir condamner les Templiers sans les entendre, Clément V délibère. en consis- toire secret avec quelques cardinaux et prélats, et là, de sa seule autorité, il abolit l'ordre entier par provision et non par sentence. Philippe le Bel s'approprie la plus grande partie des biens des Templiers, le reste est attribué aux chevaliers de Rhodes. — Les différends qui s'étaient élevés entre l'archevêque et les citoyens de la ville de Lyon engagèrent ces derniers à se mettre sous la protection de Philippe le Bel, qui obligea l'arche- vêque Pierre de Savoie à lui abandonner la sei- gneurie de la ville et ses dépendances par traité signé à Vienne. Lyon fit dès lors partie du do- maine royal. Mort de Ferdinand IV, roi de Castille. Son fils Alphonse XI lui succède à l'âge de 2 ans. 1313. Florence, menacée par Henri VII, donne pour 5 ans la seigneurie à Robert, roi de Naples. — Henri II meurt en Toscane, en marchant contre Robert. Interrègne impérial. 1314. Supplice du grand maître des Templiers, Jac- ques de Molay; il est brûlé à Paris (11 mars). — Etats généraux tenus à Paris, qui confirment l'impôt de la gabelle, créé sous Philippe le Bel. Mort de Clément V à Roquemaure et de Phi- lippe IV à Fontainebleau. — Avènement de Louis X, dit le Hutin. Crédit de Charles de Valois. Guerre entre Robert de Naples et Frédéric de Sicile. Double élection de Louis V de Bavière et de Frédéric d'Autriche. Une lutte de 8 années s'en- gage entre eux. , Victoire des Écossais à Bannock-Burn sur Edouard II, roi d'Angleterre. Ils recouvrent leur indépendance. Don Pedro et don Juan, son oncle et son grand- oncle, sont nommés régents en Castille pour Al- phonse XI. Ap. J.-C. 1315. L'aristocratie féodale poursuit avec fureur les conseillers de Philippe le Bel. Pierre de Latilly, évêque de Châlons-sur-Marne, perd les sceaux qui sont donnés à Etienne de Maruges, chambellan de Charles de Valois. Raoul de Prêles subit la torture et ses biens sont confisqués. — Enguerrand de Marigny, l'un des plus ardents instigateurs du procès intenté aux Templiers et l'auteur des or- donnances fiscales de Philippe le Bel, est pendu aux fourches patibulaires de Montfaucon, qu'il avait lui-même fait élever. Enfin, Louis fait étouffer Marguerite de Bourgogne, prisonnière au château Gaillard, pour pouvoir contracter un nou- veau mariage avec Clémence de Hongrie. Louis le Hutin offre aux serfs du domaine royal de leur vendre la liberté. Il vend aux juifs, bannis sous Philippe le Bel, le droit de rentrer en France. Restrictions apportées au droit d'aubaine, en vertu duquel l'Etat héritait de ,tous les étrangers qui mouraient en France. — Édit royal de Vincennes, qui rend aux villes et aux seigneurs la plupart des privilèges que leur avait enlevés Philippe le Bel. Défaite de Léopold, duc d'Autriche, 3° fils d'Albert, près de Morgarten, montagne de Schwitz, par les hommes d'Uri, de Schwitz et d'Unter- walden. Les trois cantons forment entre eux une confédération perpétuelle , sans se séparer de l'empire. 1316. Mort de Louis le Hutin. Jeanne, sa fille, con- serve seulement la couronne de Navarre. Nais- sance d'un fils posthume de Louis X, Jean, qui ne vit que 5jours. 1" application de la loi salique. Philippe le Long, 2 e fils de Philippe le Bel, arrive au, trône. Election de Jean XXII, qui se fait couronner à Lyon. Castruccio Castracani, noble gibelin de Luc- ques, est nommé seigneur dans sa patrie pour un an; il se perpétuera dans le pouvoir. Révolte de Stralsund contre le prince slave de l'île de Rugen. Stralsund est soutenue par le mar- grave de Brandebourg et le duc slave de Pomé- ranie, Wratislas; le prince de Rugen a pour lui les rois de Danemark, de -Suède, de Pologne et de Hongrie, le grand prince de Russie, les ducs de Mecklembourg et de Saxe-Lauenbourg , enfin les comtes de Holstein et de Schvérin. 1317. Sacre et couronnement de Philippe Vie Long, à Reims. Les États généraux déclarent que les filles sont exclues de la couronne par les lois et la coutume (2 février). Philippe le Long, oubliant la grande querelle de son père contre la cour de Rome, s'abandonne aux conseilsdu pape Jean XXII, qui soumet à sa censure l'Université de Paris, érige l'évêché de Toulouse en archevêché, et éta- blit de nouveaux sièges dans 8 villes de la France méridionale. Le despotisme de Robert de Naples provoque une révolte à Ferrare, qui reconnaît les princes légitimes de la maison d'Esté. 1318. Philippe le Long acquiert la Navarre, la Cham- pagne et la Brie, moyennant une indemnité donnée à Jeanne, fille de Louis X, et sous la condition que cette princesse rentrerait en pos- session de ces provinces, s'il n'avait pas d'héritier mâle. — Plusieurs ordonnances régularisent l'or- ganisation du conseil d'État (conseil étroit ou ■ grand conseil) . L'époque de ses réunions est fixée, ainsi que la matière de ses délibérations. Jean XXII excommunie Matteo Visconti, sei- gneur de Milan, pour son attachement à la cause de Louis de Bavière. — Guerre entre Visconti et les Génois, qui donnent à Robert de Naples la seigneurie de leur ville pour 10 ans. 1319. Edouard II continue mollement la guerre 198 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J--C. contre Robert Bruce, roi d'Ecosse. Crédit de Hu- gues Spencer. Don Pedro et don Juarc, régents de Castille, périssent tous deux le 26 juin, devant Grenade, dans une bataille contre les Maures (journée des infants) . Frère Bernard Guidonis et frère Jean deBeaune, inquisiteurs de l'hérésie dans le royaume de France par V autorité apostolique , tiennent à Toulouse ce qu'on appelait alors un sermon pu- blic (auto-da-fé en Espagne), et dans lequel plu- sieurs personnes, accusées de sorcellerie ou d'hé- résie, sont condamnées., soit à porter la croix, soit à être emprisonnées, soit à être brûlées vives. — Cruelles persécutions dirigées contre les sorciers, les lépreux, les béguins ou fratricelles. — Plusieurs ordonnances déterminent la compo- sition du parlement, la police des séances, l'ordre des procédures, les devoirs des avocats, huis- siers, etc. Brescia. pour échapper à_ la domination tyran- nique de Cane délia Scala, se donne à Robert de Naples. Gédimin, grand-duc de Lithuanie, commence contre les princes russes une lutte qui aboutira à la destruction du grand-duché de Kiovie. Il s'éta- blira à Troki et fondera Vilna , qui sera le siège des grands-ducs. 1320. Nouvelle invasion des Pastoureaux dans le Languedoc. Leurs cruautés contre les juifs. Ils sont exterminés par les sénéchaux de Beaucaire et de Carcassonne. Une ordonnance étend la surveillance de la Chambre des Comptes à tous les officiers royaux qui, à un titre quelconque, avaient le manie- ment des deniers publics. Premiers essais d'orga- nisation financière. Le margraviat de Brandebourg devient vacant par la mort de Henri le Jeune, dernier descen- dant direct d'Albert l'Ours. En Toscane, guerre entre les Florentins et le seigneur de Lucques Castruccio Castracani. Pendant sa lutte contre les chevaliers teutons, Wladislas Loketek prend le titre de roi et se fait sacrer à Cracovie, du consentement des États et avec l'autorisation de Jean XXII. A partir de cette époque, les souverains de la Pologne ont toujours eu la dignité royale. 1321. Horribles procédures contre les lépreux, ac- cusés d'avoir empoisonné les eaux du royaume. — Maladie du roi, dans le temps où il ordonne des supplices. — Ordonnance prescrivant « qu'il n'y ait dans toute la France qu'une seule mesure pour le vin et le blé, ainsi que pour toutes les denrées et qu'une seule monnaie. » Les barons anglais, mécontents de. la faveur dont jouissait Hugues Spencer auprès d'Edouard II, se révoltent; le Parlement, assemblé à West- minster, rend un arrêt contre le favori, qui est banni. Excommunication lancée par Jean XXII contre Matteo Visconti, allié de l'empereur. — Mort du grand poëte, le Dante, gibelin de Florence. Projet de croisade du vénitien Martin Sanudo pour arracher au sultan d'Egypte le commerce des Indes. Il donne en même temps une carte de l'Asie orientale. 1322. Mort de Philippe V. Seconde application de la loi salique. Avènement de Charles IV, dit le Bel. Persécu- tion dirigée contre les financiers lombards. Matteo Visconti, âgé de 72 ans, abdique la sei- gneurie de Milan en faveur de son fils aîné Ga- léas, et meurt. — Galéas, contraint peu après de sortir de Milan, y rentre avec le secours des Alle- mands et s'y maintient malgré l'opposition du Ap. J.-C. légat du pape. — La ville de Plaisance, par suite des intrigues de Jean XXII, se donne pour la pre- mière fois au saint-siége. En Angleterre, Edouard II triomphe des barons et fait périr leur chef le comte de Lancastre. — Expédition malheureuse contre les Ecossais. Bataille de Muhldorf, où Frédéric d'Autriche est vaincu et fait prisonnier par Louis de Bavière, son compétiteur à. l'empire. Le roi de Bohême, Jean, qui a contribué à cette victoire, reçoit en récompense la haute Lusace. 1323. Jourdain de Lille, neveu de Jean XXII, sei- gneur de Casaubon en Gascogne, qui s'était souillé de crimes atroces, est condamné par le parlement de Paris : il fut traîné à la queue d'un cheval et pendu. — Abolition de la commune de Laon. Institution des jeux floraux par Clémence Isaure. Louis V de Bavière confère le margraviat de Brandebourg, fief vacant depuis 3 années, à son fils aîné Louis, encore enfant. — l' c sentence de Jean XXII contre Louis de Bavière. 1324. Louis V de Bavière oppose à une nouvelle excommunication de Jean XXII les décisions de la diète germanique de Ratisbonne, des univer- sités de Bologne et de Paris, des plus célèbres jurisconsultes et enfin des frères mineurs. Démêlés entre Charles IV dit le Bel et Edouard II au sujet de la Guienne, de l'Agénois et de la Saintonge . Fin des démêlés entre les Pisans et les Ara- gonais au sujet de la Sardaigne. Les Pisans con- sentent à tenir l'île comme un fief de l'Aragon. qui partagera le droit de suzeraineté avec le pape. 1325. Isabelle, fille de Philippe le Bel, femme d'Edouard II d'Angleterre, vient en France sous prétexte de négocier la paix entre les deux rois. Elle y continue ses relations adultères avec le jeune Mortimer, comte de la Marche. Edouard III, cédant aux suggestions d'Isabelle, investit son fils de la Guyenne et du Ponthieu. Louis de Bavière rend la liberté à Frédéric d'Autriche, et, parle traité de Munich, consent à partager le trône avec ce prince. Les anciens princes de Rugen, vassaux des rois de Danemark, étant venus à s'éteindre, cette principauté passa aux ducs de Poméranie, qui cessèrent d'en rendre hommage aux rois de Danemark. 1326. Isabelle débarque en Angleterre pour com- battre son époux Edouard II. Le vieux Spencer, âgé de 98 ans, et son fils sont pendus. Fondation d'une université de lois à Montpel- lier, déjà célèbre par son école de médecine. Les Pisans cèdent la Sardaigne au roi d'Aragon. Les Florentins, menacés par Castruccio Cas- tracani, seigneur de Lucques, offrent la sei- gneurie au fils aine de Robert. — Parme se donne au pape. — Robert de Naples reçoit de Jean XXir le titre de vicaire de l'empire en Italie. 1327. Le Parlement prononce la déposition d'Edouard II, qui subit, par l'ordre de sa femme, un affreux supplice; Isabelle fait proclamer son jeune fils Edouard 111, sous le nom duquel elle espère gouverner le royaume avec Mortimer. Jean de Bohême oblige les ducs qui se parta- geaient la Silésie à se reconnaître ses vassaux. Orkhan, fils et successeur d'Othman , s'empare deNicomédie en Bithynie. 1328. Louis de Bavière est couronné empereur à Rome par deux évêques excommuniés ; il déclare Jean XXII déchu de la papauté. — Pierre de Cor- bière, moine franciscain, est .nommé pape. • Louis V est chassé de Rome par les Guelfes. Mort de Charles IV le Bel, sans héritier mâle MOYEN AGE. 199 Ap. J.-C. (31 janvier). Sa 3 e femme, Jeanne d'Évreux, était enceinte. Philippe, fils de Charles de Valois, frère de Philippe le Bel, fut reconnu régent du royaume jusqu'aux couches de la reine et pro- clamé ensuite roi, lorsqu'elle eut mis au monde une fille. — Philippe VI cède à Philippe d'Évreux, son cousin, le royaume de Navarre. — Il marche au secours du comte de Flandre menacé par ses sujets révoltés et remporte sur les Flamands la victoire de Cassel (23 août) . — Protestation d'Isa- helle, fille de Philippe le Bel, pour conserver les droits de son fils Edouard III au trône de France. Mort de Castruccio Castracani , seigneur de Lucques et célèbre condottieri, à l'âge de 47 ans. Son fils aîné lui succède. — Louis de Gonzague renverse les Bonacolsi, qui depuis un demi-siècle exerçaient à Mantoue l'autorité de podestat, et reçoit le titre de capitaine. Ândronic III est proclamé empereur d'Orient. Il enferme son grand-père, le vieux Andronic, dans un monastère. Ivan I er réunit les principautés de Moscou, de Novogorod et de "Wladimir. 1329. Edouard III rend hommage à Philippe VI pour ses terres de France dans la cour plénière d'Amiens. Il fait pendre par arrêt du Parlement l'amant de sa mère, Roger Mortimer, et enferme Isabelle dans un château, où elle restera captive jusqu'à sa mort pendant 28 ans. Mort d'Edouard, comte de Savoie, laissant une fille, Jeanne, mariée au duc de Bretagne, qui réclame sa succession. La Savoie préfère se don- ner à Aymon, frère d'Edouard. Célèbre plaidoyer de Pierre de Cugnières qui, dans une assemblée solennelle, en présence de Philippe de Valois, attaque la juridiction ecclésias- tique défendue par le cardinal Bertrand. Ce fut, dit-on, à la suite de cette discussion que fut institué l'appel comme d'abus, qui s'oppose aux empiétements du clergé sur la puissance temporelle . La maison de Wittelshach, qui occupait le Palatinat et la Bavière, s'était partagée en deux branches principales issues de deux frères. Rodol- phe fut la tige de tous les électeurs Palatins, et Louis l'empereur fut celle des ducs et électeurs de Bavière. Par un traité signé à Pavie, il fut stipulé une succession réciproque entre les deux branches, dans le cas que l'une ou l'autre vien- drait à manquer d'héritiers féodaux. Les Mérinides de Fez et de Maroc enlèvent Algéziras aux Maures de Grenade. 1330. Robert d'Artois, comte de Beaumont, arrière- petit-fils de Robert d'Artois, frère de saint Louis, réclame le comté d'Artois dont les arrêts du Par- lement, dirigé par Philippe le Bel et Philippe le Long , l'avaient dépouillé pour le faire passer à la ligne féminine. Il échoue encore dans cette tenta- ■ tive, et est accusé d'avoir produit de faux témoins et des pièces fausses. Jean, roi de Bohème, de la maison de Luxem- bourg, conçoit le projet de faire la conquête de l'Italie. 11 se fait donner par l'empereur le titre de vicaire impérial. Un grand nombre de villes se donnent à lui pour échapper à leurs tyrans. Prise de Riga par les chevaliers de l'ordre Teu- tonique. 1331. Jean XXII détache le roi de Bohême du parti de Louis V en lui promettant la couronne deLom- bardie. Guerre entre les Aragonais et les Génois au sujet de la Corse. — Azzon Visconti, fils et suc- cesseur de Galéas à Milan, se concilie par sa mo- dération un grand nombre de villes qui lui défè- rent la seigneurie, ainsi que plusieurs maisons importantes de la Lombardie, et arrête les pro- grès de Jean de Bohême. Ap. J.-C. Mort d'Oderic Matthiussi, franciscain, né à Pordenone en Frioul vers 1285; il s'était rendu à Trébizonde en 1317, de là à Tana dans l'Inde, où il arriva en 1322. Il gagna ensuite la Chine, d'où il effectua son retour par le Thibet. Revenu à Padoue, au mois de mai 1330, il dicta sa rela- tion à frère Guillaume de Sologna, et mourut à Udine l'année suivante. Mort d'Aboul-Feda, prince musulman de Ha- mah, en Syrie, auteur de plusieurs ouvrages im- portants d'histoire et de géographie. 1.332. Magnificence de Philippe de Valois. Fêtes pour le mariage et la chevalerie de Jean, fils du roi. Edouard Baillol, soutenu par Edouard III, bat David Bruce et se fait couronner. David se retire en France. Lucerne secoue le joug de l'Autriche et entre dans la ligue perpétuelle des 3 cantons suisses. Le roi Mérinide de Maroc occupe Gibraltar. 1333. Des chevaliers français vont combattre en Ecosse contre les Anglais" mais ne peuvent empê- cher la déroute des Ecossais à Hallidon-Hille et la prise de Berwick. Robert d'Artois, furieux d'avoir été dépouillé de l'Artois et de n'avoir pu assouvir sa vengeance contre le roi de France, ni à l'aide de sortilèges, ni avec le bras d'un assassin , s'enfuit en Angle- terre. Jean XXII publie une croisade en faveur du roi chrétien d'Arménie. Les rois de France, de Bo- hême, de Navarre et d'Aragon prennent la croix. Les Turcs, conduits par Orkhan, enlèvent aux Grecs la ville de Nicée. 1334. Rétractation de Jean XXII, accusé d'hérésie par la Sorbonne. Sa mort. Il laisse un trésor im- mense. Élection de Benoît XII, qui administre l'Église avec sagesse pendant 8 années. Mort du Florentin Giotto, peintre, sculpteur et architecte ; il était disciple de Cimabue. 1335. Edouard III attaque de nouveau l'Ecosse; lâche condescendance de son protégé Baillol. Benoît XII engage Philippe de Valois à, offrir sa médiation aux rois d'Angleterre et d'Ecosse. Les Scaligers de Vérone cèdent Reggio aux Gonzague de Mantoue. Vers cette époque parut l'ouvrage de François Balducci Pegolotti de Florence, employé d'une compagnie de marchands florentins, qui résida longtemps en cette qualité dans les comptoirs européens d'Orient, notamment à celui de Tana, vers l'embouchure du Don, où il recueillit les renseignements les plus précis sur l'itinéraire des caravanes qui allaient par l'intérieur de l'Asie jus- qu'en Chine. Ordonnances de Magnus Smœk, roi de Suède, qui abolissent définitivement l'esclavage. Mort d'Abou-Saïd, dernier souverain des Mon- gols occidentaux .de Perse, de la famille de Tchingis-Khan. Démembrement de son empire. 1336. Philippe de Valois, qui s'était opposé l'année précédente à la réconciliation de Louis de Bavière avec l'Église, se rend à Avignon pour raffermir le pape dans ses intérêts. — Il annonce son prochain départ pour la croisade, mais empêche de nouveau la paix de l'empire. Nouvelles causes de querelle entre Edouard III et Philippe de Valois en Ecosse et en Aquitaine. — Le comte de Flandre fait arrêter tous les Anglais qui se trouvent dans ses Etats. Mécon- tentement des Flamands, qui, à cause du com- merce des laines , tenaient à rester en bonnes relations avec l'Angleterre. — Philippe de Valois somme Edouard de lui livrer Robert d Artois. Edouard refuse. Les marquis d'Esté, vicaires de Ferrare pour le 200 CHRONOLOGIE. TABLES. An J.-C pape, s'emparent de l'autorité à Modène ; aux dépens des Pii. — Mastino délia Scala, maître de Brescia, Vérone, Bassano, Vicence, Padoue, ïrévise, entre en lutte avec les Vénitiens, au sujet de salines près des lagunes. Ligue de Venise, de Constantinople, de Rome, de la France, de Naples, de Chypre et de Rhodes contre les Turcs ottomans, qui menacent la Grèce. 1337. Les Anglais prennent et ruinent Cadsand qui appartenait au comte de Flandre. Commen- cement de la guerre de cent ans. — Naissance du célèbre chroniqueur Froissart à Valenciennes, dans le Hainaut. Le frère de Mastino délia Scala, Albert, est fait prisonnier dans' Padoue par le Véronais Pierre Rossi, qui l'envoie à Venise ; Marsile Carrara s'em- pare du pouvoir à Padoue. — Les Milanais en- lèvent Brescia à Mastino. Naissance de Tamerlan, fils d'un émir Mongol, issu de Tchingis-Khan par les femmes, dans le voisinage de Samarcande, dans la Transoxiane. 1338. Edouard III débarque à Anvers dans l'espoir de soulever les Pays-Bas contre la France et de réunir ses troupes à celles de l'empereur Louis IV de Bavière et des autres vassaux de l'empereur. En réponse aux attaques de Benoit XII, succes- seur de Jean XXII, Louis IV réunit à Coblentz une diète où assistent 1 7 0Û0 chevaliers et barons et y promulgue un décret qui déclare la dignité impériale indépendante de la papauté, et l'em- pereur chef du monde chrétien. Edouard III, qui paraît à cette assemblée, reçoit le titre de vicaire de l'Empire dans les Pays-Bas. États généraux où Philippe VI de Valois s'en- gage pour lui et ses successeurs à ne pas lever de deniers extraordinaires, sans le consentement des trois Etats. 1339. Louis de Bavière se dirige vers l'Italie. Il est arrêté au passage des Alpes. Fin de la guerre entre Mastino délia Scala et les Vénitiens qui acquièrent toute la marche Trévisane. — Le cruel Luchino Visconli, oncle d'Azzon, arrive au pouvoir dans Milan. — Le marquis de Montferrat, Jean II Paléologue, qui se met à la tête du parti gibelin, enlève Asti à Robert, roi de Naples. — Le peuple de Gênes défère la dignité de doge à Simon Boccanegra. „ La flotte de Philippe VI brûle Southampton. — Edouard III ravage le Cambrésis. — Le brasseur Artevelt traite au nom des cités de la Flandre avec Edouard III et l'engage à prendre les armoi- ries de la France afin que les Flamands puissent combattre sous ses bannières sans manquer aux devoirs du lien féodal. Négociations entre l'empereur de Constanti- nople Andronic III et le pape, pour la réunion des deux Eglises par l'entremise du Grec Barlaam. Ces négociations sont sans résultat. 1340. Traité d'Edouard III avec les Flamands qui le reconnaissent pour roi de France. Edouard III adresse un manifeste aux barons français. Le comte de Hainaut répond seul à cet appel, et Edouard III retourne en Angleterre pour préparer une nouvelle campagne. — Le duc Jean de Nor- mandie rassemble une armée pour ravager le Hainaut; il assiège le Quesnoy, où l'on com- mence à employer les canons et bombardes. — Défaite de la flotte française à l'Ecluse par Edouard III qui assiège Tournay. — Armistice de 6 mois signé à Espléchin. Siège de Tarifa par les rois de Grenade et de Maroc. Les M mres font usage à ce siège de canons lançant des boulets de fer. — Alphonse XI, roi de Castille, secouru par le roi de Portugal, défait à Salado les rois de Maroc et de Grenade. Ap. J.-c. Avènement au trône de Danemark de Wal- demar III, qui est élu par les étits; il épouse une princesse de Slesvig et recouvre une partie des domaines de- la couronne. 1341. Philippe VI se rapproche de Louis de Bavière, qui révoque le vicariat de l'Empire donné à Edouard, mais ne peut obtenir l'absolution du pipe. Mort de Jean III, duc de Bretagne; sa succes- sion disputée entre son frère et sa nièce. Son frère Jean, comte de Montfort, s'empare de pres- que toute la Bretagne. Le mari de sa nièce, Charles de Blois, recourt aux tribunaux de Philippe VI. Arrêt de Conflans en, faveur de Charles de Blois contre Montfort. Edouard III donne à Montfort le comté de Richmond. Charles de Blois s'approche de Nantes. Le comte de Montfort, arrêté en trahison, est enfermé à la tour du Louvre. — La comtesse Marguerite, sa femme, se met à la tête de son parti, et s'enferme à Hennebon. Pétrarque reçoit au Capitole la couronne poétique. Guerre entre les Pisans et les Florentins qui viennent d'acquérir Lucques. Les Florentins sont défaits. Mort d'Andronic le jeune. Avènement de ses deux fils Jean et Manuel. Leur tuteur Jean Can- tacuzène se fait proclamer bientôt après empereur à Andrinople. 1342. Edouard III veut envahir l'Ecosse, mais il n'obtient aucun succès. Mort de Benoît XII. Succession de Clément VI, créature de la France. Clément VI excommunie les Flamands. Prise de Rennes par Charles de Blois. Il est forcé de lever le siège d'Hennebon défendu par la comtesse de Montfort. Expiration de la trêve entre la France et l'An- gleterre. Robert d'Artois s'empare de Vannes que reprend peu après le sire de Clisson. — Mort de Robert d'Artois, blessé à Vannes. On établit pour la l re fois des greniers à sel dans toutes les provinces qui dépendaient du do- maine de la couronne. Philippe de Valois en reçut le nom de roi saliquc. Les Florentins, qui ont échoué devant Lucques, donnent le titre de capitaine du peuple à Gauthier de Brienne, duc d'Athènes, qui exerce le pouvoir avec la plus grande cruauté. Jacques II, roi de Majorque, se brouille en même temps avec les rois de France et d'Aragon. Mort de Charles Robert, roi de Hongrie ; il a pour successeur son fils, Louis I er , surnommé le Grand 1343. Trêve de Malestroit entre Edouard III et Philippe VI. Philippe, roi de Navarre, meurt au siège d'Al- gésiras. — Le roi d'Aragon, Pierre IV, débarque à Majorque et en chasse Jacques II; il commencé sur le continent la conquête du reste des do- maines de ce dernier, le Roussillon et la Cer- dagne. Gauthier de Brienne est chassé de Florence. Le parti démocratique s'empare du pouvoir et choisit à son gré le gonfalonier. — Mort de Robert le sage, roi de Naples. Il a désigné pour régner en- semble après lui sa petite-fille Jeanne, âgée de 17 ans, et l'époux de Jeanne, son petit-neveu, André de Hongrie, fils de Charles Robert. Paix de Kalisch, qui met fin à la guerre entre la Pologne et l'ordre Teutonique au sujet de la Poméranie. 1344. Algésiras se rend au roi de Castille: trêve de 10 ans entre les chrétiens et les Maures de Grenade. — Pierre IV d'Aragon confisque tous les MOYEN AGE 201 Ap. J.-C. Etats du roi de Majorque, qui se retire à Mont- pellier. Philippe VI, sur la dénonciation du comte de Salisbury, fait arrêter à Paris, dans un tournoi, Olivier de Clisson et 14 seigneurs bretons ou normands et leur fait trancher la tête sans forme de procès, les accusant de relations secrètes avec l'Angleterre. La veuve de Clisson confie la garde de son fils et le soin de leur vengeance à la com- tesse de Montfort. — Charles de Blois surprend Quimper pendant la trêve et fait égorger 1400 ha- bitants. Louis I er de Hongrie soutient son oncle Casimir de Pologne contre Jean de Bohême. — Victoires de Louis I er et de Casimir de Pologne sur les Mongols. 1345. Edouard III déclare la trêve rompue; il en avertit le pape. — Le comte de Derby débarque en Gascogne, prend Bergerac et s'avance jnsqu'à Angoulême. — Mort de Jean de Montfort. Sa veuve continue la guerre en Bretagne. Révolte deGand. Philippe Artevelt est massacré par la populace. — Edouard III, qui était entré dans le port de l'Écluse, retourne en Angleterre. Mort du comte de Hainaut ; sa succession passe à Guillaume de Bavière. Edouard III, d'Angleterre, envoie au roi de Castille des échantillons de la plus belle race des moutons anglais, qui ont constitué depuis une des principales sources de richesses de la pénin- sule. — Les îles Canaries, récemment découvertes, sont érigées en royaume pour un des infants de Lacerda, sous la suzeraineté du saint-siége. — Pierre, fils du roi de Portugal, Alphonse IV, épouse une de ses maîtresses, Inès de Castro, à l'insu du roi. Soumission de la Croatie par Louis le Grand, roi de Hongrie. Meurtre d'André de Hongrie, mari de JeannéT re , reine de Naples. On en accuse sa femme. 1346. États de la langue d'Oïl à Paris; de la langue d'Oc à Toulouse. Les deux assemblées déclarent que la gabelle du sel et l'impôt de quatre deniers par livre « sont moult déplaisants au peuple.» Expédition du duc de Normandie dans les pro- vinces du midi. Prise d'Angoulême; siège d'Ai- guillon dans l'Agénois, petite et forte place qui fut défendue pendant quatre mois par 1500 An- glais. D'après les conseils du transfuge Geoffroy d'Har- court, Edouard III débarque en Normandie. Prise et pillage de Caen. — Edouard passe la Seine à Poissy et veut se retirer par la Picardie. Il passe la Somme à Blanchetache . poursuivi par Philippe avec une armée supérieure ; il s'établit à Crécy en Ponthieu ; la bataille s'engage entre l'armée française et l'armée anglaise. Philippe est com- plètement battu; les Anglais font usage, dit-on, dans cette journée, de 6 pièces de canon. Jean l'Aveugle, roi de Bohême, se fait tupr à la tête des chevaliers français. Son fils Gharles, élu roi des Romains, a pris "part au combat. Siège de Calais par Edouard III. David Bruce d'Ecosse est vaincu, près de Durham, à Kevils-Cross, par Philippine de Hai- naut; il demeure prisonnier des Anglais pendant 11 ans à la Tour de Londres. Préparatifs de Louis de Hongrie contre Jeanne de Naples pour venger la mort de son frère André. 11 s'unit avec Louis V de Bavière; Jeanne épouse son parent Louis de Tarente. Visconti occupe Parme et Plaisance qui reste- ront 57 ans aux seigneurs de Milan. 1347. Charles de Blois est surpris et fait prisonnier à la Roche-Darien par les Anglais et par Jeanne de Montfort. Sa femme continue la guerre. Ap. J.-C. Philippe VI tente inutilement de secourir Ca- lais. Cette ville se rend aux Anglais. Dévouement d'Eustache de Saint-Pierre, qui néanmoins con- sent à se faire sujet d'Edouard pour rester dans Calais. — Trêve entre les deux rois par la média- tion du pape. " Mort de l'empereur Louis de Bavière. Le roi des Romains, Charles IV de Bohême, a à lutter contre quatre compétiteurs. Il fonde à Prague une uni- versité sur le modèle de celle de Paris. Nicolas Rienzi prend à Rome le titre de tribun. Il rédige le plan d'un nouveau gouvernement, qualifié le bon état, et prétend le faire accepter à tous les seigneurs et toutes les républiques de l'Italie. — Jeanne de Naples, pour se ménager un appui contre Louis de Hongrie, se réconcilie avec le prince aragonais de Sicile et reconnaît ses droits. Jean Cantacuzène s'empare par surprise de Constantinople et s'associe Jean Paléologue. Les Vénitiens obtiennent que leurs vaisseaux soient reçus en toute franchise dans les ports de l'Egypte et de la Syrie, avec la faculté d'y établir des comptoirs. Casimir III, roi de Pologne, publie un code de lois. Il partage entre le roi et les nobles la puis- sance législative, et autorise les paysans opprimés par les nobles à quitter leurs terres. Waldemar IV, roi de Danemark, vend Bevel, Narva et l'Esthonie à l'ordre Teutonique, par le traité de Marienbourg. Avec le produit de cette vente, il dégage la Fionie et les places de See- land, depuis 30 ans au pouvoir des comtes de Holstein. ■ Mort de Guillaume d'Occam, cordelier anglais, qui a ranimé la querelle des réalistes et des no- minaux. 1348. Terrible peste, nommée peste de Florence; ses ravages en France. Le roi de Hongrie prend possession du royaume de Naples. Jeanne se retire en Provence. Elle vend la souveraineté d'Avignon au pape pour 80 000 florins, et, apprenant la retraite de Louis le Grand, que la peste avait contraint à quitter l'Italie, elle rentre dans ses Etats. Les Vénitiens font alliance avec les Gonzague de Mantoue contre les délia Scala, seigneurs de Vérone, qui s'appuient sur le seigneur de Milan et le marquis d'Esté. — Rienzi, le tribun de Rome, est forcé par le peuple, qu'il avait lassé par sa tyrannie, de se retirer. Il s'enfuit à Prague auprès de l'empereur Charles IV. — Mort du cé- lèbre historien Jean de Villani, dont la chronique en langue italienne a été continuée par son frère et son neveu jusqu'en 1365. Pierre IV le Cérémonieux, roi d'Aragon, abroge le privilège d'union qui, depuis 60 ans, autorisait les seigneurs à faire appel aux armes pour sou- tenir leurs droits. Le grand Justiza, qui étendait son autorité jusque sur le roi lui-même, sera chargé de veiller au maintien des lois nouvelles qui doivent garantir les droits de la nation. 1349. Charles IV de Bohême est reconnu par l'em- pire entier. Création de l'ordre de chevalerie de la Jarre- tière par Edouard III, en souvenir, dit-on, de son amour pour la comtesse de Salisbury. Philippe VI acquiert d'Humbert le Viennois et le Dauphiné, à condition que le titre de dauphin ssra porté par celui des enfants de France qui aura le Dauphiné en apanage. — Il achète de Jacques II, roi déchu de Majorque, la seigneurie de Montpellier. Mort de Jeanne, reine de Navarre; son fils Charles, dit le Mauvais, lui succède. 1350. La peste éclate en Angleterre. Prolongation de 202 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. la trêve entre Philippe VI et Edouard III. — 2 e ma- riage de Philippe VI avec Blanche de Navarre. — Sa mort. Jean II dit le Bon, son fils, lui succède. 11 fait tuer, sur un soupçon et sans jugement, Baoul, comte d'Eu et de Guines, qui avait été investi par son père de la dignité de connétable. Il donnera cette charge à Charles d'Anjou, fils d'Alphonse de Lacerda, et le comté d'Eu à Jean d'Artois, fils de ce Robert, qui avait conduit Edouard dans la Normandie, et qui, à la journée de Crécy, avait combattu contre sa patrie. L'acquisition de Bologne par les Visconti met en lutte ces derniers avec le saint-siége. — Guerre entre les Vénitiens et les Génois, qui voulaient interdire l'accès de la mer Noire à leurs rivaux. 2 e jubilé célébré par le pape Clément VI, qui, par un décret de 1343, avait décidé que l'indul- gence de jubilé établie par Boniface VIII aurait lieu chaque 50° année au lieu de la 100°. Alphonse XI , roi de Castille, meurt de la peste. Son fils Pierre le Cruel lui succède. Louis le Grand, roi de Hongrie, fait une 2 e in- vasion dans le royaume de Naples. 1351. Convocation des États de Languedoc à Mont- pellier et des Etats- généraux à Paris. — Prise de Saint-Jean d'Angély par les Français. — Création de l'ordre de l'Etoile. Alphonse XI, roi de Castille, à la sollicitation de sa mère, fait mourir Eléonore de Guzman, maîtresse de son père, et mère de Henri de Trans- tamare. La reine Jeanne est absoute du meurtre de son mari par le pape Clément VI, qui reconnaît Louis de Tarente pour roi de Naples. Louis le Grand se soumet à cette décision et renonce à la conquête de Naples. Continuation de la guerre entre Venise et Gênes. La l 10 a pour alliés l' Aragon, la Navarre et la France. Accession de Zurich et de Glaris à la ligue hel- vétique. 1352. Mort de Clément VI, au moment où il allait faire périr Rienzi, que l'empereur lui avait livré. — Innocent VI lui succède. Combat des trente en Bretagne. Victoire et dé- faite des Français devant Saint-Omer. — Les Fran- çais échouent au siège de Guines. Combat du Bosphore livré par les Vénitiens et les Catalans aux Génois commandés par Nicolas Pisani et Paganino Doria. La victoire resta aux Génois; mais elle leur coûta cher, et le comman- dement fut ôté à Doria. Jean Cantacuzène, qui avait appuyé les Véni- tiens pour s'affranchir de la domination des Gé- nois, est contraint d'interdire les ports de l'empire à ses alliés. Destruction du château de Habsbourg par les Lucernois. — Accession de Zug à la ligue helvé- tique. 1353. Charles le Mauvais, roi de Navarre, épouse la fille du roi Jean. — Pierre le Cruel, roi de Cas- tille, épouse Blanche de Bourbon, qu'il commence à maltraiter trois jours après son mariage. Défaite de l'amiral génois à la hauteur de Ca- gliari, en Sardaigne, par les Vénitiens et les Ca- talans. — Gênes se donne à Jean Visconti, seigneur de Milan. — Innocent VI, successeur de Clément VI, investit de ses pouvoirs en Italie le cardinal Alvarès Albornoz, archevêque de Tolède, que Pierre le Cruel avait dépouillé. Nicolas Rienzi, réconcilié avec Innocent VI, accompagne Albornoz. Accession de Berne à la ligue helvétique. Jean Paléologue a -recours aux Turcs ottomans contre Cantacuzène, qui envoie des députés au. pape pour obtenir les secours des Occidentaux. | Ap. J.-C. • Mort du Grec Planude, qui a rassemblé les fables attribuées à Esope. 1354. Assassinat de Charles de Lacerda, connétable de France, par ordre de Charles le Mauvais. — Traité de Mantes, par lequel le roi pardonne au roi de Navarre. Paganino Doria remporte , dans le port de Sa- pienza, près de Modon, au S. 0. du Péloponèse, une victoire complète sur l'amiral vénitien Nicolas Pisani, et le fait prisonnier avec toute sa flotte. — Mort d'André Dandolo, auteur de la première histoire de Venise. Marino Faliero lui succède à l'âge de 80 ans. Rienzi s'aliène de nouveau les esprits à Rome par son despotisme, et périt dans une sédition. Charles IV reçoit à Milan la couronne de Lom- bardie ; à Rome, celle d'empereur. Il renonce à toute prétention sur l'Etat de l'Eglise et le royaume de Naples. 1355. Un Génois fait triompher à Constantinople le parti de Jean Paléologue. — Abdication de Canta- cuzène, qui se retire dans un monastère, où il écrit ses mémoires. Conjuration de Marino Faliero. Elle est déjouée par le conseil des Dix. Exécution du doge. La paix est conclue avec Gênes par la médiation des Vis- conti de Milan. Le Dauphin attaque l'apanage du roi de Navarre en Normandie. — Traité de Valogne, qui récon- cilie en apparence le roi de Navarre avec le roi de France. — Campagne d'Edouard III en Artois, et du prince de Galles en Languedoc. — Convocation des Etats de la Langue d'Oïl; ils promettent 30 000 hommes d'armes ou 150 000 combattants et 5 millions de livres parisis pour un an, qui de- vaient être fournis par une gabelle sur le sel et par une aide de 8 deniers pour livre sur toute chose vendue. Cette double imposition devait être supportée par les trois ordres. Les Etats en retour demandent à être assemblés tous les ans-, des élus des Etats devaient veiller à l'emploi et à la répartition des produits de l'aide. Alphonse IV, roi de Portugal, fait périr Inès de Castro, maîtresse de son fils. 1356. Jean le Bon fait arrêter à Rouen Charles le Mauvais, qui, depuis quelque temps, ne cessait de susciter des embarras au roi et avait formé des liaisons coupables avec l'Angleterre ; il fait déca- piter le comte d'Harcourt et trois autres de ses complices accusés de conspirer avec les Anglais. — L'Angleterre prend parti pour le roi de Navarre. Le prince de Galles, parti de Bordeaux, parcourt toute l'Aquitaine, qu'il épouvante par ses ravages. — Le roi Jean quitte alors rapidement la Nor- mandie et se porte sur les derrières de l'armée anglaise afin de lui couper la retraite. — Bataille de Poitiers; bravoure du roi Jean et de son fils Philippe; victoire des Anglais commandés par le prince de Galles. Captivité de Jean.' Le dauphin Charles, âgé de 18 ans, convoque les Etats géné- raux à Paris. — Les Etats accusent les ministres, demandent la liberté du roi de Navarre et un con- seil permanent. Influence de Marcel, prévôt des marchands de Paris, de Robert le Coq, évêque de Laon, et bientôt après de Charles le Mauvais, ', quand il sera rendu à la liberté. Le comte de Savoie acquiert la baronnie de Vaud, le Bugey et le Valromey; il conserve Gex avec l'assentiment du roi de France, seigneur du , Dauphiné. — Asti et Gênes s'affranchissent de la domination des Visconti. Asti passe au marquis de Montferrat; Gênes se donne de nouveau un doge. Louis le Grand, roi de Hongrie, attaque les Vé- nitiens pour reconquérir la Dalmatie. — Mort d'Etienne Duschan, roi de Servie, qui avait failli MOYEN AGE. 203 Ap. J.-G. renverser l'empire grec et fonder un grand em- pire slave sur les bords du Danube. L'empereur Charles IV publie la Bulle d'or qui devient la loi fondamentale de l'empire germa- nique. La bulle a été rédigée en latin par le juris- consulte italien Barthole. 1357. Les états s'assemblent de nouveau à Paris. Ordonnance de réforme du 3 mars. Etienne Mar- cel fait fortifier Paris. — Nouvelle convocation des états généraux. Le lendemain de leur ouverture , Jean de Pecquigny, gouverneur d'Artois, met en liberté le roi de Navarre; discours de ce prince aux Parisiens, au Pré-aux-Clercs. Edouard III rend la liberté à David Bruce. L'hé- ritier désigné du prince est son neveu Robert Stuart, né de la fille de Robert Bruce et de "Walter, grand sénéchal ou Stuart d'Ecosse. — Edouard III supprime le tribut et le domaine di- rect de la cour de Rome sur ce royaume. Casimir III, roi de Pologne, qui avait pour con- cubine une juive nommée Esther, accorde aux juifs de Pologne d'importants privilèges. Louis le Grand, roi de Hongrie, enlève toute la Dalmatie aux Vénitiens. Mort d'Alphonse IV, roi de Portugal. Son succes- seur, don Pedro, venge la mort d'Inès de Castro. 1358. Etienne Marcel, prévôt des marchands, fait prendre à ses partisans le chaperon mi-parti rouge et bleu, envahit le palais du Dauphin et fait massacrer aux pieds du prince les maréchaux de Normandie et de Champagne. — États provin- ciaux de Champagne, qui accusent les Parisiens. — Etats de Compiègne, convoqués par, le Dauphin, en opposition avec ceux de Paris. — Etienne Mar- cel, menacé par le Dauphin, donne le commande- ment de Paris au roi de Navarre. — Horrible dé- tresse des paysans ; explosion de la Jacquerie. — Etienne Marcel périt sous les coups de l'échevin Maillard au moment où il veut s'assurer d'une porte de Paris par laquelle il doit introduire le roi de Navarre. Venise abandonne à Louis le Grand, roi de Hon- grie, i'istrie et la Dalmatie. 1359. Le dauphin rentre dans Paris et signe à Pon- toise un traité qui met fin à la guerre civile. Les États assemblés à Paris rejettent comme trop dures les conditions de paix proposées par le roi d'Angleterre qui dévaste le pays de Calais à Reims et de Reims à Paris. Le fils du sultan Orkhan, Soliman, enlève aux Grecs Gallipoli, et fait une invasion en Thrace. Occupation de Pavie par les Visconti. 1360. Traité signé à Brétigny, près de Chartres, par lequel Edouard III renonce à ses prétentions sur la couronne de France, mais obtient en retour que le duché de Guyenne (Agénois, Quercy, Rouergue, Périgord. Limousin) lui soit abandonné en toute propriété, ainsi que les comtés de Poitiers, d'An- goulême, de Ponthieu, et le territoire de Calais. Moyennant trois millions d'écus d'or, Jean le Bon recouvre sa liberté (octobre). — Mariage d'Isabelle de France avec le fils de Galéas Visconti; Jean donne en dot à Isabelle le comté de Vertus, en Champagne ; Galéas, en retour, l'aide à payer sa rançon. Le cardinal Albornoz occupe Bologne pour le pape. Mort du sultan Orkhan, à l'âge de 70 ans. Il a créé la milice redoutable des janissaires. Son fils Amurat, qui lui succède, s'empare d'Ancyre, dans l'Asie Mineure, et d'Andrinople, en Thrace. 1361. La peste désole la France pendant 3 ans. Ravages exercés par les grandes compagnies, qui détruisent à Brignais, près de Lyon, une armée royale conduite par Jacques de Bourbon. Elles Ap. J.-C. menacent, dans Avignon, le pape, qui fait prêcher contre elles une croisade. Philippe I er de Rouvres, duc de Bourgogne, fils de Philippe, comte d'Artois, et de Jeanne, comtesse d'Auvergne et de Boulogne, qui depuis épousa le roi Jean, meurt sans enfants, et en lui s'éteint la première maison des ducs de Bourgo- gne, issue du roi Robert. Le roi Jean se met en possession du duché, par droit de proximité. En Angleterre, le Parlement interdit l'usage de la langue française au barreau et dans les actes publics. "Waldemar III, roi de Danemark, saccage Wisby, capitale de l'île de Gothland, l'une des villes les plus riches du Nord; pillage de l'île d'Œsel. Les villes Hanséatiques font alliance contre lui avec le comte de Holstein et le duc de Mecklembourg. 1362. Edouard III donne à son fils, le prince de Galles, le duché d'Aquitaine. Peu après la mort de son second mari, Louis de Tarente, Jeanne de Naples, âgée de 36 ans, épouse le fils du roi de Majorque, qui a été dé- pouillé par le roi d'Aragon. Fondation de l'université de Cracovie par Casi- mir III, roi de Pologne. 1363. Jean le Bon donne en apanage le duché de Bourgogne à son 4 e fils Philippe le Hardi, tige de la 2 e maison des ducs de Bourgogne. — Le duc d'Anjou, 3 e fils de Jean, s'échappe de Calais où il était retenu comme otage. Les villes Hanséatiques emploient le canon pour la première fois dans un combat naval qu'elles livrent aux Danois. 1364. Le roi Jean retourne en Angleterre prendre la place de son fils. Il y projette une croisade avec le roi de Chypre. Il meurt à Londres (8 avril). Avènement de Charles V le Sage. — Surprise de Mantes et de Meulansur le roi de Navarre. — Victoire de Cocherel remportée par Duguesclin sur le captai de Buch, qui est fait prisonnier. — Sacre du roi à Reims. — Renouvellement de la guerre de Bretagne. Charles de Blois est défait et tué à la bataille d'Auray, où Duguesclin est fait prisonnier par Jean Chandos. Les Dieppois commencent, dit-on, à former des établissements à la Guinée et au Sénégal. 1365. Traité de Guérande pour la pacification de la Bretagne. Jean IV de Montfort, duc de Bretagne, est enfin reconnu par la France, au détriment de Jeanne de Penthièvre. — Traité de paix avec Charles de Navarre, comte d'Evreux. Il renonce à la possession de Mantes et de Meulan dans le Vexin, et reçoit en dédommagement la baronnie de Montpellier. 1366. Ravages des grandes Compagnies dans la Bourgogne, le Lyonnais, le Dauphiné; le pape, menacé par elles, leur donne 200000 florins; Charles V pensant qu'il serait plus utile d'employer à l'extérieur ces bandes d'aventuriers, que de chercher à les détruire par les armes, paye 100000 francs la rançon de Duguesclin, et le leur donne pour chef daos une expédition qu'il dirige en faveur de Henri de Transtamare contre son frère Pierre le Cruel , roi de Castille, qui a fait périr Éléonore de Guzman, mère de Henri de Transta- mare, et Blanche, belle-sœur de Charles V, et que soutiennent les Maures. — Entrée de Du- guesclin en Castille. — Couronnement de Henri de Transtamare à Burgos. Fuite de Pierre le Cruel, qui se retire à Bordeaux. Le prince de Galles prend parti pour le roi détrôné. 1367. Retour du pape Urbain V à Rome, où il res- tera 3 ans. .... , Expédition des Anglais en Espagne. Bataille de Najera (Navarette) , entre Burgos et Logiono. Défaite complète de Henri de Transtamare. Cap- 204 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. tivité de Duguesclin. Pierre le Cruel remonte sur le trône de Castille. 1368. Voyage de l'empereur Charles IV en Italie, où il trafique des droits de l'Empire. Lionel d'Angleterre, 2 e fils d'Edouard III, épouse la fille de Galéas Visconti, qui lui apporte en dot une somme d'argent considérable et quelques places dans le Piémont. Duguesclin, rendu à la liberté, retourne en Cas- tille pour combattre en faveur de Henri de Trans- tamare; bataille de Montiel, au S. E. de Calatrava, après laquelle Henri assassine Pierre le Cruel. Grande révolution en Chine. Expulsion des Mon- gols, descendants de Tchingis-Khan. Avènement de la dynastie des Ming (21 e dynastie). 1369. Exactions du prince de Galles en Aquitaine. Plusieurs seigneurs se placent sous la protection du roi de France, et dénoncent le prince Noir à son tribunal. Le prince de Galles, cité devant la cour des pairs, refuse de comparaître. — Re- nouvellement de la guerre. Les Anglais perdent le Ponthieu. Mort de Chandos, le meilleur capi- taine de l'armée anglaise. Entrevue de l'empereur Jean Paléologue avec le pape Urbain, qui le reçoit à la communion de l'Eglise romaine. Premières conquêtes de l'émir mongol Timour ouTamerlan dans laTransoxiane et dans les Etats des Khans de Zagataï ; il fixe le siège de sa nou- velle domination dans la ville de Samarcande. 1370. Prise de Limoges par le prince de Galles. Massacre des habitants. — Robert Knolles s'a- vance sans combattre jusqu'à Paris. Il est défait à Pont-Vallain par Duguesclin, qui venait de rece- voir l'épée de connétable. — Duguesclin rattache à la cause française son compatriote Olivier Clis- son. — Le prévôt de Paris, Aubriot, pose la pre- mière pierre de la Bastille, qui est achevée en 1382. Urbain retourne mourir à Avignon. Grégoire XI lui succède. État florissant de la ligue Hanséatique, qui comprenait, outre 64 villes formant proprement la ligue, 44 autres villes qui, sans jouir des mêmes prérogatives que les autres villes confédérées, étaient envisagées comme alliées de la ligue. Le grand maître de l'ordre Teutonique était comme le chef et le protecteur de la ligue, et trai- tait souvent avec les puissances étrangères au nom de tous les confédérés. Mort de Casimir III, dit le Grand, roi et législateur de la Pologne. Avec lui finit la dynastie des Piast, qui avait subsisté 528 ans. — Son neveu, Louis, roi de Hongrie, lui succède. 1371. En Ecosse, la couronne passe de la maison de Bruce dans celle des Stuarts. Robert II, fils de Gauthier Stuart et de Margerie de Bruce, succède à son oncle le roi David II, de la maison de Bruce. Barnabo Visconti acquiert d'un Gonzague la ville de Reggio. — A Gênes, commencement de la rivalité des Adorai et des Fregosi. 1372. Traité d'alliance entre Edouard III et le duc de Bretagne. — Défaite d'une flotte anglaise de- vant la Rochelle par les Castillans, amis de la France. Le comte de Pembroke, amiral des An- glais, est fait prisonnier. — Conquête du Poitou par Duguesclin. Le captai de Buch, fait prison- nier à Soubise, mourra dans la tour du Temple. Guerre entre les Visconti, le comte de Savoie, le marquis d'Esté, François Carrare, les Floren- tins, et le pape. Les troupes confédérées sont com- mandées par le condottiere anglais Jean Hawk- wood. 1373. Dernière défaite des Anglais à Chizey; leur expulsion du Poitou. — Duguesclin entre en Bre- Ap. J.-C. tagne. Soumission de cette province aux Français. — Expédition du duc de Lancastre qui traverse toute la France sans rencontrer de résistance, et arrive à Bordeaux. Le tyran de Pad me, en guerre avec Venise, est appuyé par Louis le Grand, roi de Hongrie. Traité de Carrare avec Venise. Conquête de l'île de Chypre par les Génois. Le pape ménage une réconciliation entre les cours de Naples et de Sicile. 1374. La majorité des rois en France est fixée à 13 ans accomplis par l'ordonnance de Vincennes. Mort de Pétrarque. 1375. Trêve d'une année entre les deux rois, signée à Bruges, — Expédition des aventuriers en Suisse, sous la conduite du sire de Couci. Révolte universelle dans les États de l'Église, causée par la tyrannie des agents pontificaux. — Mort de Boccace. — L'atlas Catalan , l'un des plus anciens atlas connus, est terminé cette an- née. Il se compose de cartes hydro-géographiques. 4 e mariage de Jeanne de Naples avec Othon de Brunswick. 1376. Grégoire XI, d'après les conseils de sainte Ca- therine de Sienne, songe à retourner en Italie. Prorogation de la trêve de Bruges entre la France et l'Angleterre. — Charles V, qui croyait à l'astrologie, fonde pour le savant Gervais Chrétien un collège d'astronomie et de médecine à Paris. Le père de Christine de Pisan, femme érudite qui a écrit la vie de Charles V, remplissait auprès du roi les fonctions d'astrologue en titre. Mort du prince de Galles, à Westminster. Wenceslas, fils de Charles IV, est élu roi des Romains. 1377. Mort d'Edouard III. Avènement de son petit- fils Richard, roi mineur, qui esta la merci de ses trois oncles. — Doctrines hérétiques de l'Anglais Wiclef, condamnées par Grégoire XL La guerre recommence entre la France et l'An- gleterre. — Dévastation de la côte de Sussex et de l'île de Wight par les Français unis aux Castil- lans. — Défaite des Anglais près de la Réole. — Prise de Bergerac par les Français. Grégoire XI rentre à Rome (janvier). 1378. Mort de Grégoire XI. Double élection d'Ur- bain VI et de Clément VII, qui s'établira en France. Origine du grand chisme d'Occident. Révolution à Florence. Un cardeurde laine, Mi- chel Lando, est proclamé gonfalonier par le peuple. — Mort de Galéas Visconti à Milan. Son fils Jean Galéas partage la seigneurie avec son frère Barnabo. — Ligue formée contre Venise par Gênes, le roi de Hongrie, le seigneur de Padoue, le patriarche d'Aquilée. Venise a pour allié le roi de Chypre ; commencement de la guerre dite de Chiozza. Voyage de l'empereur Charles IV en France. Il donne à Charles V, son neveu, le titre de vi- caire général de l'Empire dans le royaume d'Arles. A son retour, il partage ses États entre ses en- fants : Wenceslas, l'aîné, a laBohême; Sigismond, le Brandebourg ; Jean, la basse Lusace, démem- brée du royaume de Bohême, avec une partie de la marche de Brandebourg. — Mort de CharlesIV, Son fils aîné, Wenceslas, lui succède. Nouveaux démêlés du roi de Navarre et de Charles V. Montpellier et le comté d'Évreux ap- partenant à Charles le Mauvais sont séquestrés. — Prise d'Évreux par les Français. Siège de Saint- Malo par les Anglais. — Le duc d'Anjou, gouver- neur du Languedoc, opprime cette province pour se procurer des subsides, afin d'effectuer la con- quête du royaume de Majorque. — Soulèvement et punition de Nîmes. — Ravages des routiers en MOYEN AGE. 205 Ap. J.-C. Auvergne. — Le duc de Bretagne, accusé de ré- bellion, frappé par un arrêt de la cour des pairs, défend ses terres contre Duguesclin. Grande victoire remportée près de la rivière de Wotha par le duc de Moscou sur les Tatars, alliés du prince de Tver , qui prétendait à la di- gnité grand-ducale. 1379. Clément VII s'établit à Avignon. Soulèvement de Montpellier et de Clermont de Lodève. — Soulèvement des Blancs chaperons à Gand. — Confédération des nobles bretons. Leur duc rentre dans ses États. Défaite de l'amiral vénitien Victor Pisani par l'amiral génois Lucien Doria, devant Pola. — Les Génois prennent Cbiozza. — Effroi des Vénitiens. Ils demandent la paix que les Génois leur refusent. — Le commandement est rendu à Pisani, qui avait été jeté en prison, 1380. Le duc d'Anjou entre dans Montpellier; ses cruautés. — Charles V lui ôte le gouvernement du Languedoc. — Paix conclue entre le comte de Flandre et ses sujets. — Duguesclin meurt en Languedoc, au siège du château de Bandan. — Expédition de Buckingam pour secourir le duc de Bretagne. Il traverse la France sans rencon- trer de résistance. — Mort de Charles V (16 sep- tembre). Avènement de Charles VI, son fils aîné, âgé de 12 ans. — Pillage du trésor royal par le duc d'Anjou. Charles V est déclaré majeur. — Sou- lèvement des Parisiens qui obtiennent la révoca- tion des impôts. — Création d'un conseil de ré- gence présidé par le duc d'Anjou et composé des quatre ducs (Anjou, Berri, Bourgogne, Bourbon) et de 12 conseillers à la nomination de ces ducs. — Paix conclue entre les Flamands et leur comte. Le pape Urbain V, qui, pour se venger de ce que Jeanne de Naples soutenait Clément VII, avait appelé au trône de Naples Charles de Du- ras, prononce une sentence de déposition contre cette princesse, qui lègue ses Etats à Louis I, fils de Jean le Bon et tige de la seconde maison d'Anjou. Défaite des Génois à Chiozza par les Vénitiens. Épuisement des Génois. Deux nobles vénitiens, les frères Zeno, entrent au service d'un prince des îles Féroë et visitent de nouveau les contrées découvertes par les Scan- dinaves, ou du moins en recueillent une descrip- tion détaillée, qui, malgré ses obscurités, con- firme sur tous les points essentiels les relations islandaises, et qui a peut-être été connue de Co- lomb. Mort d'Haquin V, roi de Norvège. Marguerite de Danemark, sa veuve, administre le royaume au nom de son jeune fils Olaus. Grande victoire remportée sur les Mongols du Kaptchack, unis au prince de Resan et au grand- duc Jagellon de Lithuanie , par le grand-duc Di- mitri III, qui fut dès lors surnommé Donskoy. — Dimitri III fixe sa résidence à Moscou, qu,i sera bientôt la capitale de la Russie. Tamerlan ravage pendant 3 ans le Shorasan. 1381. Le duc de Bretagne conclut la paix avec Charles VI. — Renouvellement des hostilités entre les Flamands et leur comte. Défaite des Gantois à Nivelle. — Philippe Artevelt est élu capitaine de Gand. — Alliance des communes de France avec Bruges, et de Charles VI avec la Castille. — Guerre entre le comte de Foix et le duc de Berri, que le Languedoc refuse de reconnaître pour gouverneur Révolte de Wat-Tyler, le forgeron, en Angle- terre. Il est tué sous les yeux de Richard II. — Exil du duc deLancastre, supplices et massacres. Charles de Duras s'empare de Naples et prend le nom de Charles III. Captivité de Jeanne. Ap. J.-C. Venise cède la marche de Trévise au duc d'Au- triche pour qu'elle ne tombe pas au pouvoir des Carrare de Padoue. Paix de Turin entre Gênes et Venise. Le Sénat, pour récompenser le dévoue- ment de ses défenseurs, accorde la noblesse à 30 familles plébéiennes. En Lithuanie, Jagellon succède à son père le grand-duc Olgerd. 1382. Soulèvement des Maillotins à Paris, des Tu- chins dans le Languedoc. — Départ du duc d'An- jou pour Naples. Expédition de Charles VI contre les Flamands. Victoire des Français à Rosebecque, au N. E. d'Ypres. Mort de Philippe Artevelt. Pil- lage et massacre de Courtrai. La révolte des garçons drapiers de Louvain ayant obligé le duc de Brabant d'en entreprendre le siège, la prise de cette ville porta un coup aux manufactures des Pays-Bas. Le bannissement dont il punit les coupables les força de se retirer les uns en Hollande, les autres en Angleterre. Guerre entre Louis I er d'Anjou et Charles III de Duras pour la possession du royaume. Charles III fait étrangler la reine Jeanne. Mort de Louis le Grand, roi de Hongrie et de Pologne. Sa fille, Marie, lui succède en Hongrie. Interrègne en Pologne. Sac de Moscou par les Mongols. Dimitry Dons- koy, abandonné des princes russes, est obligé de se réfugier à Kostroma et d'envoyer son fils au khan, en otage de sa fidélité. 1383. Betour de Charles VI à Paris. Les princes victorieux sévissent contre cette ville : ses milices sont désarmées, les bourgeois mis à rançon, le prévôt et les échevins supprimés, les impôts réta- blis et augmentés. Les représailles royales sont étendues à toutes les villes complices de Paris, Rouen, Orléans, Beims, Troyes, etc. — Le Lan- guedoc est pacifié par une répression sans merci. Urbain VI publie en Angleterre une croisade contre la France et contre les partisans de son rival Clément VII. Il y obtient un décime sur tous les bénéfices de l'Eglise. — La guerre re- commence alors en Flandre. Prise de Bruges par les Français qui massacrent tous les habitants. Mort dé Ferdinand, roi de Portugal, ne laissant qu'une fille, Béatrix. Jean, surnomme le Bâtard, fils naturel de Pierre le Justicier et grand maître de l'ordre d'Avis, est proclamé régent. Il repousse une invasion des Castillans. 1384. Le duc de Berri fait assassiner le comte de Flandre. — Le duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, du chef de sa femme, Marguerite de Flandre, hérite des États du comte, qui possédait, outre la Flandre, les comtés de Bourgogne, d'Ar- tois et de Nevers. — Trêve entre la France etl'An- gleterre. Louis d'Anjou meurt près de Bari. Son armée est détruite par la disette et les maladies. — Le pape Urbain VI est assiégé par Charles de Duras dans le château de Nocera. 1385. Mariage de Charles VI avec Isabeau de Ba- vière. Expéditions du duc de Bourbon en Sain- tonge et de Jean de Vienne en Ecosse. Dernière expédition en Flandre. Paix de Tour- nai, qui conserve à la cité de Gand toutes ses libertés et place la Flandre entière sous la sou- veraineté d'un prince français. Jean d'Avis est proclamé roi de Portugal a Coïmbre. Il remporte à Aljubarotta une célèbre victoire sur Jean I er de Castille. Jean Galéas déjoue les menées de Barnabo Vis- conti, son oncle, qui voulait le renverser. — Fran- çois Carrare appuie le patriarche d'Aquilée contre VcnisG. Tamerlan dépouille les princes de l'Aderbaïd- jan, au S. 0. de la mer Caspienne. 206 CHRONOLOGIE. TABLES. Ap. J.-C. 1386. Le duc de Lancastre passe en Portugal pour tenter la conquête de la Castille. — Faible gou- vernementde Richard II en Angleterre. Il se laisse dominer par son favori Robert de Vère. — Ex- pédition projetée par Charles VI contre l'Angle- terre, mais qui échoue par les retards du duc de Berri. Charles III de Duras, appelé en Hongrie, laisse le gouvernement de Naples à sa femme Margue- rite. Il est assassiné en Hongrie par ordre et en présence d'Elisabeth, mère de Marie de Hongrie. Sa mort est vengée sur les deux reines. Rivalité de Louis II d'Anjou et de Ladislas de Duras. Anar- chie dans les royaumes de Naples et de Hongrie. — Marie, reine de Hongrie, faite prisonnière par Jean Honvath, ban de Hongrie, est délivrée par Sigismond, marquis de Luxembourg, qui l'épouse. Jagellon, grand-duc de Lithuanie, qui s'est fait baptiser sous le nom de Wladislas, épouse Hed- wige, fille de Louis le Grand, et est sacré roi de Pologne par l'archevêque de Gnesme. Cette im- portante union assura la prépondérance de la Po- logne dans le Nord. Elle devint funeste à la puis- sance de l'ordre Teutonique, qui succombera sous les efforts réunis des Polonais et des Lithuaniens. Olaùs, roi de Danemark et de Norvège, guidé par les conseils de sa mère, donne aux comtes de Holstein de la maison de Schauenbourg, feuda- taires de l'empire d'Allemagne, l'investiture du duché deSlesvig, qui était retourné à la couronne par l'extinction d'une branche royale de Dane- mark, qui l'avait possédé en fief depuis 1259 jus- qu'en 1374. La reine Marguerite de Danemark refuse néanmoins de lui donner des lettres d'm- féodation qui l'exemptent de tout service féodal. Tameiian s'empare de Tiflis dans la Géorgie; il contraint le roi à abjurer le christianisme. J387. Mort de Charles le Mauvais, roi de Navarre, et de Pierre le Cérémonieux, roi d'Aragon. — Paix entre l'Aragon et la Castille. L'infant de Castille reçoit le titre de prince des Asturies qu'a tou- jours porté depuis cette époque l'héritier pré- somptif de la couronne. Nouveaux préparatifs pour une descente en Angleterre , à l'instigation d'Olivier de Clisson. Le duc de Bretagne, ami des Anglais, s'empare du connétable par trahison, et ne lui rend la li- berté que sur bonne rançon, lorsque l'expédition eut échoué. — Le parlement d'Angleterre attaque les favoris de Richard II. — Le duc de Gueldre fait hommage au roi d'Angleterre. Jean Galéas Visconti, aidé du tyran de Padoue, dépouille Antoine délia Scala, seigneur de Vérone et de Vicence. Tamerlan est vaincu deux fois en Syrie par le sultan d'Egypte. — Conquête du Turkestan. In- vasion de la Perse. Prise d'Ispahan, où 70 000 ha- bitants sont massacrés. Occupation de Chiraz, dans le Farsistan. 1388. Expédition malheureuse de Charles VI contre le duc de Gueldre. Il renvoie ses oncles, reprend,, les conseillers de son père et rétablit à Paris la charge de prévôt des marchands et la juridiction de l'hôtel de ville. Guerre entre les tyrans de Milan et de Padoue, qui se disputent les dépouilles de la maison délia Scala. Venise, Ferrare, Mantoue appuient Fran- çois Carrare, qui perd Padoue et est pris dans Tré- vise. Jean Galéas conservera Padoue, et Venise la Marche Trévisane. Les nobles de Suède, mécontents de leur roi Albert, offrent la couronne à Marguerite, reine de Danemark et de Norvège. 1389. Trêve entre la France et l'Angleterre. — Ma- gnifique entrée d'Isabeau de Bavière à Paris. — Voyage de Charles VI dans le Languedoc. Il fait Ap. J.-C. droit aux plaintes des députés des villes, et livre à la sévérité de la justice le sire de Bétizac, qui' avait été l'instrument le plus actif des exactions arbitraires du duc de Berri. — Mariage de Louis, duc d'Orléans, frère du roi, avec Valentine Vis- conti, qui lui apporte en dot le duché d'Asti, dans le Milanais, et des droits éventuels sur le Milanais. En Russie, mort de Dimitri III, qui a fait con- struire à Moscou la forteresse du Kremlin. Son fils Wasili II lui succède. Victoire de Cassovie remportée par les Turcs sur les Serviens, les Bulgares et les Hongrois. Amu- rat I er est tué dans la mêlée. Son fils Bajazet lui succède. Marguerite de Waldemar bat AH iert de Mecklem- bourg, roi de Suède, à Falkœping, en Westro- gothie, le force à abdiquer, et est reconnue reine de Suède. 1390. Jean Galéas Visconti est menacé par les Vé- nitiens, qui appuient le jeune François Carrare, et par les Florentins. Entrée de Louis II d'Anjou, à Naples; son rival Ladislas de Duras ne conserve que quelques châ- teaux. A l'appel des Génois, des chevaliers de France et d'Angleterre, sous la conduite du duc de Bour- bon, s'embarquent sur 300 vaisseaux, nettoient la mer Méditerranée des pirates qui l'infestaient, mais échouent devant Carthage; ils forcent ce- pendant les musulmans à leur rendre les esclaves chrétiens et reviennent en France , diminués de moitié par les maladies. Bajazet enlève aux Grecs Philadelphie, leur dernière possession dans l'Asie Mineure, et force Jean Paléologue à démolir les fortifications qu'il avait fait élever à Constantinople. 1391- Mort de Gaston Phœbus, comte de Foix, qui avait promis récemment de laisser sa succession à la couronne, moyennant 100 000 fi*, et la jouis- sance du comté de Bigorre, mais les ducs de Berri et de Bourgogne font casser cette convention et font adjuger le comté de Foix au vicomte de Cas- telbon, neveu de Gaston Phœbus. 1392. Charles VI se rend à Tours pour terminer les troubles qui s'étaient élevés en Bretagne et qui avaient pour cause l'inimitié de Jean de Montfort et du connétable Olivier de Clisson. Un traité y est conclu, qui impose quelques sacrifices à Mont- fort et replace la Bretagne dans la position qui lui avait été assignée par le traité de Guérande. — 4 mois après cette pacification, Pierre de Craon, qui attribuait au connétable son exil de la cour de France, se rend secrètement à Paris et assas- sine Clisson, qui ne meurt cependant pas de ses blessures. — Expédition de Charles VI contre le duc de Bretagne ; le roi tombe en démence dans la forêt du Mans. — Le duc de Bour- gogne s'empare du gouvernement. Renvoi des Marmousets ou conseillers du ror. — Renouvelle- ment des trêves avec l'Angleterre. François II Carrare achète Padoue de Jean Ga- léas. Par la mort de la reine Marie , Sigismond reste seul maître de la couronne de Hongrie ; il repousse les attaques du roi de Pologne, gendre comme lui de Louis I er le Grand. Le roi de Pologne Jagellon cède la Lithuanie à son cousin Vitold, à condition qu'il lui fera l'hom- mage. 1393. Wenceslas est enfermé dans une prison par les seigneurs de Bohême, auxquels il s'est rendu adieux par ses cruautés et ses débauches. Progrès de Tamerlan, qui s'avance jusqu'à l'Eu- phrate. 1394. Charles VI expulse les juifs de France. — Ef- forts de la Sorbonne pour terminer le schisme. — i MOYEN AGE. 207 Ap. J.-C. Proposition de Clémengis sur les trois voies d'y parvenir. Mort imprévue de. Clément VIL Be- noît XIII lui succède. Tamerlan, vainqueur de la plupart des rois de l'Asie centrale, célèbre ses victoires à Samar- cande. 1395. La Bretagne, qui aurait pu devenir une oc- casion de guerre entre la France et l'Angleterre, est entièrement pacifiée par la réconciliation de Jean IV et de Clisson, et par le projet de mariage qui fut arrêté entre le fils du duc et Jeanne de France, fille de Charles VI. Concile national à Paris, au sujet du schisme. Wenceslas vend à son beau-frère, Jean Galéas, le titre de duc de Milan, moyennant une somme de 100000 florins d'or. Jean I er , roi d'Aragon, meurt sans enfants. Martin, son frère, lui succède. 1396. Trêve de 28 ans avec l'Angleterre. — Ma- riage de Richard II avec Isabelle, fille de Charles VI . Sigismond, menacé par Bajazet I er , implore l'appui des Occidentaux. — Le comte de Nevers (Jean sans Peur) conduit l'élite de la noblesse française à son secours. — Désastre des chevaliers français à Nicopolis. Captivité du comte de Ne- vers.' Conquête de la Bulgarie par les Turcs. Le duc de Milan, Jean Galéas, achète le titre de vicaire impérial en Lombardie avec une auto- rité souveraine. — Gênes, déchirée par les fac- tions, se donne à la France. Marguerite de Waldemar fait donner par les états du royaume la couronne da Suède à son petit-neveu. 1397. Richard II fait arrêter et mettre à mort son oncle le duc de Glocester, chef du parti anti- français. Marguerite de Waldemar, ayant convoqué à Calmar les Etats des trois royaumes de Danemark, de Suède et de Norvège, les engage à reconnaître pour unique souverain Eric, son petit-neveu, et le fait couronner en leur présence, mais continue toujours à administrer au nom de ce prince. Le roi sera choisi pour les trois Etats dans la maison régnante tant qu'elle subsistera; il résidera tour à tour dans les trois royaumes; chacun d'eux con- servera son sceau, ses lois, ses privilèges. Guerre entre le duc de Milan et le seigneur de Mantoue, qui est appuyé par la ligue ^de Fer- rare, de Bologne et de Florence. Bajazet assiège de nouveau Constantinople et force l'empereur Manuel à lui payer tribut. Constantinople aura en outre une mosquée et un cadi ou juge musulman. 1398. 2 e concile national à Paris, au sujet du schisme (de mai à juillet). La collation des bé- néfices est retirée à Benoît XIII. Pendant 5 ans, la France ne le reconnaîtra plus pour pape. 1399. Henri, duc de Lancastre, s'empare de la per- sonne de Richard IL Ce prince est déposé par le Parlement, qui proclame Henri IV et reconnaît à sa famille le droit de succession au détriment des descendants du 2 e fils d'Edouard III. Jean Galéas achète Pise et est proclamé sei- gneur à Sienne. — Ladislas, fils de Charles de Duras , devient maître de tout le royaume de Naples, par la retraite de son compétiteur Louis II d'Anjou, trahi par les San-Severini. Mort de la reine Hedwige. Jagellon Wladislas, son mari, conserve le trône, de l'assentiment des Polonais. Tamerlan s'avance dans lTndostan jusqu'à Delhi. 1400. Mort violente de Richard II, roi d'Angleterre, au château de Pontefract. — Mort du premier grand poète anglais, Chaucer. Ap. J.-C. Froissart arrête ses chroniques à cette année. Monstrelet, né en Flandre, les continue de 1400 à 1453. Déposition de l'empereur Wenceslas. Election de Robert, comte palatin du Rhin. Henri III de Castille envoie une flotte occuper Tétouan, sur la côte d'Afrique, au sud de Ceuta. Guillaume Benkelszoon, natif de Biervliet en Flandre, invente la méthode d'encaquer les ha- rengs dont on se sert aujourd'hui. Le nouveau passage du Texel, que la mer ouvrit dans le même temps, fut pour la ville d'Amsterdam l'événement le plus favorable. Il lui fournit le moyen de s'em- parer peu à peu de la plus grande partie de la pêche, et son port commença dès lors à être fré- quenté par les bâtiments hânséatiques. L'abon- dance de la morue et des harengs salés qu'ils y trouvaient leur procurait un meilleur chargement qu'à Anvers, où ils ne rencontraient guère que des objets de luxe. Tamerlan, à l'instigation des Grecs et des émirs dépouillés par le sultan, dirige ses attaques contre les Turcs ottomans.

XVe siècle après Jésus-Christ.

Jeanne d'Arc. — Fin de la guerre de cent ans entre la France et lAngleterre. — Création de la taille perpé- tuelle et de l'armée permanente par Charles VII. — Rivalité des maisons d'York et de Lancastre en Angle- terre; guerre des Deux-Roses. — L'empire d'Allemagne est définitivement dévolu à la maison d'Autriche. — Réforme de l'Eglise tentée par les conciles de Constance et de Bâle. — Les Hus^ites. — Fin du grand schisme d'Occident. — Rivalités entre les différents Etats de l'Italie. — Les Médicis à Florence. —Progrès des Otto- mans en Europe. — Prise de Constantinople par Maho- met II. — Invention de l'imprimerie. 1401. En Angleterre, le comte de la Marche, Ed- mond Mortimer, issu du 2 e fils d'Edouard III, Lionel de Clarence, est opposé à Henri IV. Rivalité du duc d'Orléans et du duc de Bour- gogne. Le gouvernement du Languedoc est rendu au duc de Berri. Amédée VIII, comte de Savoie, acquiert le Genevois. Boucicaut, maréchal de France, envoyé à Gênes comme gouverneur, rétablit la paix dans la ville par sa sévérité. Prise et destruction de Bagdad par Tamerlan. 1402. Martin le Jeune, fils du roi d'Aragon , Martin l'Ancien, qui depuis 11 ans était marié à la reine de Sicile, règne seul après la mort de sa femme. Les ducs d'Orléans et de Bourgogne, réconci- liés par le duc de Berri, congédient leurs.soldats. — Lettres patentes du roi, accordées à la confrérie de la passion et de la résurrection de Notre-Sei- gneur, qui faisait représenter des Mystères. Jean Galéas Visconti bat les troupes de l'empe- reur Robert, est accepté pour seigneur par Pé- rouse, et défait, avec l'aide de Gonzague de Mantoue, les armées confédérées de Florence et de Bologne. Les Bolonais tuent leur seigneur Jean Bentivoglio et. se donnent à Galéas. A la mort de Galéas, son fils aîné, âgé de 14 ans, lui succède à Milan; le second a Pavie, Verceil, Alexandrie, Tortone, Vérone, Vicence. Jean de Béthencourt, gentilhomme normand, chambellan de Charles VI, entreprend de faire la conquête des îles Canaries. N'étant pas suffisam- ment appuyé par la France, en proie à la guerre civile et à' la guerre étrangère, il en fera hom- mage à Henri III de Castille. Il mourra en 142o. Le sultan Bajazet est vaincu et fait prisonnier a la bataille d'Ancyre par Tamerlan. L'ordre Teutonique achète de Sigismond, mar- grave de Brandebourg, la portion de la Marche située au delà de l'Oder ou Nouvelle-Marche, qui 208 CPIRONOLOGIE. — TABLES, Ap. J.-C. fut revendue, en partie, en 1454, à Frédéric II, électeur de Brandebourg. 1403. Le duc d'Orléans fait décider que l'obédience sera rendue à Benoît VIII. — Renouvellement de la trêve avec l'Angleterre à Lélinghen. Mouvements séditieux dans toutes les villes de la Lombardie. — Affaiblissement des Visconti. — Bologne et Pérouse se donnent au pape ; Sienne redevient libre. 1404. Mort de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne. Son fils, Jean sans Peur, lui succède. — Le duc d'Orléans s'empare à main armée du trésor. — Alliance de la France avec Owen Glendower, chef des Gallois. — Hostilités avec l'Angleterre. Mort de Boniface IX. Succession d'Innocent VII à Rome. Venise achète Vicence, que le duc de Milan ne pouvait défendre contre François Carrare II. Celui-ci se fait proclamer seigneur à Vérone. Ligue formée par des princes d'Allemagne avec les rois de France et de Pologne pour le rétablis- sement de l'empereur déchu Wenceslas. L'ordre Teutonique se fait céder par le roi de Pologne la Samogitie, qui établit la libre commu- nication de la Prusse avec la Courlande et la Li- vonie. 1405. Le duc de Bourgogne et le duc d'Orléans se préparent à la guerre civile. Ordonnance de paci- fication de Vincennes. Alliance de Venise et de Milan contre les Car- rare. Les Vénitiens s'emparent de Vérone et de Padoue. Captivité de Carrare à Venise. — Fonda- tion de l'Université de Turin par Amédée VIII de Savoie. Mort de Tamerlan à Otrar, dans le Turkestan, lorsqu'il se disposait à faire la conquête de la Chine. — Démembrement de son empire. 1406. Mort de Henri III, roi de Castille. 11 a pour successeur son fils, âgé de 2 ans, qui règne sous la tutelle de son frère Ferdinand. Négociations entre Grégoire XII, établi à Rome, et Benoît XIII, établi à Avignon, pour leur abdica- tion mutuelle ; elles sont sans résultat. — Les Florentins s'emparent de Pise, dont le port sera barré par des chaînes. — Exécution à Venise de François II Carrare et de ses deux fils. 1407. Assassinat du duc d'Orléans. Le duc de Bour- gogne s'avoue l'auteur du crime et quitte Paris. Occupation de Sarzane par les Géiiois. — Fon- dation de la banque de Saint-George. — La ville de Lépante se donne aux Vénitiens. 1408. Retour du duc de Bourgogne à Paris. Sermon du docteur Jean Petit, pour justifier l'assassinat du duc d'Orléans. — Victoire du duc de Bour- gogne sur les Liégeois à Hasbain. — ? on retour à Paris, où il se conduit en maître. — Paix de Chartres , dite paix fourrée. Benoît XIII, le pape d'Avignon, jette l'interdit sur la France, mais est forcé de s'enfuir en Es- pagne. — Plusieurs cardinaux abandonnent les deux papes et se réunissent à Pise, où ils con- voquent un concile oecuménique pour le mois de - mars de l'année suivante. Ladislas de Duras, par la trahison de Paul des Ursins, s'empare de Rome, mais en sort bientôt après. — Venise acquiert Patras et Zara. J409, Concile de Pise v Déposition de Benoît XIII et de Grégoire XII. Élection d'Alexandre V. Gré- goire XII retiendra pendant 5 ans encore le titre de pape; Benoît XIII le conservera jusqu'à sa mort. — Le concile reconnaît le titre de roi de Naples à Louis II d'Anjou, et le titre d'empereur à Wenceslas. Mort du roi de Sicile, Martin le Jeune; son père, le roi d'Aragon, Martin l'Ancien, est reconnu roi par les Siciliens. Ap. J.-C. Le marquis de Ferrare occupe les villes de Parme et de Reggio. — Tandis que Boucicaut gouverne Milan, où il a été appelé par les habi- tants, Gênes secoue la domination française et se donne au marquis de Montferrat. L'assemblée ecclésiastique d'Oxford interdit la traduction en langue vulgaire d'un texte de l'É- criture sainte. Prédications hérétiques de Jean Huss, en Bohême. Il est excommunié et l'interdit est lancé par le pape contre la ville de Prague. Une guerre, qui dura de longues années, s'en- gage entre le Holstein et le Danemark, au sujet du Slesvig, que les rois de Danemark ne peuvent garder. Haine du duc de Bourgogne pour le surintendant des finances, Jean de Montagu, qui est mis à mort. — Le duc de Bourgogne seul maître du royaume. — Les fils des ducs de Bourbon et de Bar, le roi de Navarre, Enguerrand de Coucy et d'autres seigneurs embrassent le parti du duc de Bourgogne et s'engagent à le soutenir contre les princes d'Orléans. 1410. Louis d'Anjou, secondé par les Florentins et les Siennois, chasse de Rome Ladislas et y établit Alexandre V qui meurt peu de temps après et a pour successeur Jean XXIII. La reine Isabeau prend parti pour le duc de Bourgogne ; et le duc d'Anjou voulant s'assurer l'alliance de Philippe le Hardi demande pour son fils aîné la main de la jeune Catherine de Bour- gogne. Le duc d'Orléans épouse la fille de Bernard, comte d'Armagnac. — Traité de Gien conclu par le duc d'Orléans, avec les ducs de Berri, de Bourbon et de Bretagne, jaloux de la puissance tyrannique du duc de Bourgogne. — Préparatifs de guerre des ducs de Bourgogne et d'Orléans. — Cruauté des soldats d'Armagnac, qui donnent leur nom au parti d'Orléans. — Paix de Bicêtre, par laquelle les princes du sang s'engagent à sortir du conseil et se retirent dans leurs terres. Mort de l'empereur Robert. Double élection de Sigismond, frère de Wenceslas, et de Josse, marquis de Moravie. 3 papes : Jean XXIII, Be- noît XIII, Grégoire XII, et 3 empereurs: Robert, Josse et Sigismond. Mort de Martin l'Ancien, roi d'Aragon et de Sicile. Il est le dernier roi issu des anciens comtes de Barcelone, dont la dynastie avait commencé en 1137. Anarchie de 2 années. 5 prétendants se disputent la couronne. Jagellon, roi de Pologne, remporte sur les chevaliers de l'ordre Teutonique la grande victoire de Tanneberg ; cette bataille fut suivie de la paix de Thorn, qui enleva à l'ordre Teutonique la Samogitie. 1411. Guerre civile entre les Bourguignons et les Armagnacs. — Domination dans Paris des bou- chers ou Cabochiens, ainsi nommés de leur chef, l'écorcheur Caboche. Les Armagnacs sont chassés du nord de la France. Mort de Josse de Moravie ; désistement de Wenceslas. Sigismond est reconnu dans tout l'em- pire. Guerre de Sigismond contre les Vénitiens, auxquels il dispute la possession de Zara. 1412. Alliance des Armagnacs avec les Anglais pour démembrer la France. — Charles VI, qui était au pouvoir du duc de Bourgogne, déclare les Ar- magnacs ennemis de l'État, et marche avec le Dauphin et une nombreuse armée contre le duc de Berri qu'il assiège dans Bourges. — Paix de Bourges. Neuf juges, chargés de décider souverainement de la question de succession aux trônes d'Aragon et de Sicile qui restent unis, font roi Ferdinand le MOYEN AGE. 209 Ap. J.-G Juste, né de Jean I, roi de Castille et d'une prin- cesse aragonnaise. Il renonce à la régence de Castille. Victoire des Turcs sur l'empereur Sigismond à Semendria, en Servie, sur le Danube. Mort de Marguerite, surnommée la Sémiramis du Nord. Eric XIII, son fils, est reconnu roi des trois royaumes du Nord. Il commence une guerre longue et sanglante contre les comtes de Holstein pour les dépouiller du duché de Slesvig, dont ils avaient été investis par les rois de Danemark. Cette guerre durera jusqu'en 1435. Commencement des expéditions maritimes des Portugais sur la côte d'Afrique. L'infant don Henri, 4 e fils de Jean I, équipe à ses frais deux vaisseaux qui dépassent de 60 lieues le cap Nun. 1413. Mort d'Henri IV, roi d'Angleterre. Renouvel- lement de la trêve avec son fils Henri V. — Renouvellement des troubles et triomphe des Cabochiens marqués par la capitulation de la Bastille, que défendaient les troupes royales, l'irruption de l'hôtel Saint-Paul, le supplice de des Essarts, intendant général des finances, et de plusieurs officiers du dauphin. — Les Cabochiens de concert avec quelques docteurs de l'Université rédigent une grande ordonnance de réforme, qui régularisait toutes les branches de l'administra- tion. — Les excès des Cabochiens rendent quel- que vigueur à la bourgeoisie qui délivre le dauphin des mains des Bourguignons et force ces derniers à quitter Paris. — Paix de Pontoise. Les Armagnacs maîtres de Paris. 1414. Expédition de Charles VI contre les Bour- guignons. Prise de Compiègne, de Noyon; sac de Soissons. — Soumission du comte de Nevers. — Siège d'Arras, où l'on fait usage pour la pre- mière fois des arquebuses qu'on appelait canons à main. — Le duc de Bourgogne est forcé de signer à Arras une paix par laquelle il s'engage à permettre l'entrée de toutes ses places à Charles VI, à rompre toute alliance avec l'Angleterre et à ne revenir à Paris qu'avec l'autorisation du dauphin ou celle de son père. Concile de Constance ou 17 e concile général. Arrestation de l'hérésiarque Jean Huss, malgré un sauf-conduit de l'empereur. Mort de Ladislas, roi de Naples. Sa sœur, Jeanne II, lui succède. 1415. Henri V d'Angleterre débarque à l'embouchure de la Seine et s'empare d'Honfleur après un siège d'un mois — avec une armée réduite par les ma- ladies, Henri V bat en retraite sur Calais à travers la Picardie. 11 est atteint à Azincourt par l'armée française que commandait le connétable d'Albret. Défaite des Français, qui perdent environ 10000 hommes (25 octobre). — Mort du Dauphin, duc de Guienne. — Le comte d'Armagnac arrive à Paris et s'empare du gouvernement. Déposition des trois papes par le concile de Constance, qui se déclare supérieur au pape, même en ce qui concerne la foi (30 mars et 5 avril). — Condamnation de Jean Huss. — Rétrac- tation de Jérôme de Prague. Gerson, chancelier de l'Eglise et de l'Université de Paris, siégeait au concile. L'empereur Sigismond vend le margraviat de Brandebourg à Frédéric, burgrave de Nuremberg, tige de la maison de Brandebourg. Les Portugais s'emparent de Ceuta, asile des corsaires d'Afrique. L'infant don Henri s'établit dans les Algarves, au cap Saint-Vincent, où, dans la baie de Sagres, il lit construire la ville de Terça-Nabal, appelée communément plus tard Villa do Infante. Création d'une Académie nau- tique, où sont dressées des cartes planes, sur le modèle de celles des Catalans. Ap. J.-C. 1416. Tyrannie du comte d'Armagnac à Paris. — L'empereur Sigismond, qui vient d'être reçu à Paris avec de grands honneurs, se rapproche de l'Angleterre; il espérait recouvrer les provinces du royaume d'Arles. — Mort du duc de Berri. — Le dauphin Jean fait alliance avec le duc de Bour- Jérôme de Prague, disciple de Jean Huss, est brûlé à Constance (30 mai.) Le fils de Ferdinand le Juste, Alphonse, lui succède en Aragon et en Sicile. 1417. Mort du dauphin Jean. — Le dauphin Charles exile à Tours Isabeau de Bavière, qui s'allie à Jean sans Peur. — Conquêtes du duc de Bour- gogne en Picardie et de Henri V en Normandie. L'empereur Sigismond, au retour de Paris, érige en duché le comté de Savoie et Piémont (février). — A Constance, il accorde â Frédéric de Hohenzollern l'investiture solennelle du mar- graviat électoral de Brandebourg. — Election d'un Romain Othon Colonna, sous le nom de Martin V. 1418. Les Armagnacs mettent le siège devant Senlis. — Perrinet Leclerc ouvre les portes de Paris aux Bourguignons. — Massacre des Arma- gnacs dans les prisons sous la direction du bour- reau Capeluche. — Le Dauphin se retire à Bourges. — Rentrée à Paris de la reine et du duc de Bourgogne. — Siège de Rouen par les Anglais. Fin du concile de Constance, après la 45 e ses- sion. Deux Portugais, Jean Gonzalès Zarco et Tristan Vas Texeira, en tentant de doubler le cap Bojador, sont jetés par la tempête à la côte de Porto-Santo, une des îles Madère. 1419. Reddition de Rouen. — Trêves entre les Bourguignons, les Armagnacs et les Anglais. — Traité de Pouilly entre le duc et le dauphin Charles. — Les Anglais surprennent Pontoise. — Entrevue du pont de Montereau entre le Dauphin et le duc de Bourgogne , Jean sans Peur, qui y est assassiné. Philippe le Bon succède à Jean sans Peur et s'allie avec les Anglais. — Le Dauphin se retire dans le midi. François Bussoni, dit Carmagnole, célèbre chef de condottieri, s'empare de Bergame pour Phi- lippe-Marie Visconti, duc de Milan. — Traité de paix entre Florence et le duc de Milan. Mort de Wenceslas. Son frère Sigismond lui succède dans le royaume de Bohême. Les hussites, sous la conduite de Jean Ziska, s'emparent de Prague, où ils massacrent les sé- nateurs. Jean-Gonzalès Zarco et Tristan Vas Texeira dé- couvrent Madère. Sur l'emplacement d'immenses forêts incendiées, l'infant don Henri fit planter des cannes à sucre de Sicile et des vignes de Chypre. 1420. Traité de Troyes entre Charles VI et Henri V, qui assure à ce dernier le gouvernement de la France pendant la vie de Charles VI, et la cou- ronne après la mort de ce prince. — Henri V épouse Catherine, fille de Charles VI. — Les Etats généraux confirment le traité de Troyes. — Les Anglais s'emparent de Montereau et de Melun.— Entrée d'Henri V à Paris. Sigismond, avec, une armée de croisés, assiège vainement Prague-, les hussites lui permettent néanmoins d'entrer dans la ville pour se faire couronner. Rivalité des infants d'Aragon, beaux-freres du roi de Castille Jean II, et de don Alvarès de Luna, favori de ce dernier. Les infants entrent bientôt eux-mêmes en lutte, et la guerre civile désole la Castille pendant plusieurs années. 14 210 CHRONOLOGIE. TABLES. Ap. J.-C. François Carmagnole conquiert pour le duc de Milan, Crémone;, Parme et Brescia. Jeanne II, reine de Naples, adopte Alphonse, roi d'Aragon, qui lui envoie des secours contre Louis III d'Anjou. — Venise enlève le Frioul au patriarche d'Aquilée. 1421. Le dauphin prend à sa solde sept mille Ecos- sais. — Le duc de Clarence est défait et tué à Baugé, en Anjou, par Lafayette et Buchan. — Défaite des Armagnacs à Mons-en-Vimeu par les Bourguignons. — Prise de Dreux, de Beaugency et de Villeneuve-le-Roi par les Anglais, qui assiè- gent Meaux. Philippe - Marie Visconti envoie Carmagnole contre Gênes, qui, pour subvenir aux dépenses publiques, vend le port toscan de Livourne aux Florentins. Gênes fait sa soumission; Carmagnole en obtient le gouvernement. Mort du sultan Mahomet P r après une expédi- tion contre les Valaques. Amurat II, son fils, lui succède. 1422. La terre électorale de Saxe entre dans la mai- son de Misnie. Mort de Henri V (31 août) et de Charles VI (22 octobre). Henri VI, âgé de 10 mois, né de la fille de Charles VI et de Henri V, est proclamé roi d'Angleterre et de France. Le dauphin Charles prend la couronne à Poitiers. Deux oncles de Henri VI gouvernent, l'un, le duc de Glocester, l'Angleterre; l'autre, le duc de Bedford, la France. ^23. Les Français et les Écossais sont vaincus à Crevant- sur- Yonne par Suffolk et Salisbury. — Mésintelligence entre Philippe le Bon et les An- glais. Jacqueline, héritière du Hainaut, ayant di- vorcé avec le duc de Brabant, épouse Glocester. Celui-ci soutient le Hainaut et la Hollande contre le duc de Bourgogne. Philippe exigera et obtien- dra le divorce de Gette princesse dont il est le plus proche héritier. Jeanne II, reine de Naples, révoque l'adoption d'Alphonse, roi d'Aragon, et lui substitue Louis III, d'Anjou. Ravages exercés par Amurat II dans la Thrace, la Thessalie et la Macédoine. Il assiège Constan- tinople. 1424. Défaite des Français et des Écossais à Ver- neuil en Normandie. Les Anglais occupent le Maine. Après la mort de Ziska, les deux Procope diri- gent l'insurrection des hussites. Benoît XIII meurt en Espagne à l'âge de 90 ans, ayant conservé jusqu'à la fin le titre papal qu'il avait reçu en 1394. 1425. Mort de Charles III le Noble, roi de Navarre. Les Etats de Navarre partagent la royauté entre sa fille Blanche et son gendre Jean II, frère du roi d'Aragon. Richemont, frère du duc de Bretagne, est nommé connétable. Il fait une tentative sur la Normandie qui échoue par le mauvais vouloir du sire de Giac, favori de Charles VII. Richemont le fera jeter bientôt après à la rivière. 1426. Jean II, roi de Castille, est contraint par les nobles d'exiler son favori Alvarès de Luna. Ligue de presque tous les petits Etats italiens ! contre le duc de Milan. Les troupes des confédé- j rés sont commandées par François Carmagnole, maintenant au service des Vénitiens. Philippe- ! Marie leur oppose François Sforza, fils de Sforza ! Attendolo. 1427. Frédéric, électeur de Brandebourg, vend ses '• droits de burgrayiat à la ville de Nuremberg ; il conserve encore des domaines considérables en I Franconie. Une expédition dirigée par Richemont dans Ap. J.-C. le Maine échoue par les menées d'un autre favori deCharlesVII, Le Camus de Beaulieu. Richemont l'attire dans un pré et lui fait fendre la tête à coups de sabre, mais un 3 e favori, qu'il avait donné lui-même au roi , le sire de la Trémouille , se tourne contre lui et le fait exiler par Charles VII. — Défense de Montargis contre les Anglais par Dunois, bâtard d'Orléans, et La Hire. Carmagnole enlève au duc de Milan pour les Vé- nitiens: les territoires de Bergame et de Crémone. 1428. Les Anglais mettent le siège devant Orléans (octobre). En Castille, Alvarès de Luna recouvre son crédit et lutte avec avantage contre les infants d'Aragon. Par la médiation du pape, le duc de Milan fait avec Venise et Florence une paix qui sera de courte durée. — A Florence, mort de Jean de Mé- dicis, surnommé le Père des pauvres. 1429. Mission de Jeanne d'Arc. Elle se rend auprès de Charles VII (février). Elle force les Anglais à lever le siège d'Orléans (mai) et fait sacrer Char- les VII à Reims (juillet) . — Le duc de Bourgogne institue l'ordre de la Toison d'or, à Bruges. 1430. Jeanne est prise au siège de Gompiégne par le comte de Ligny-Luxembourg qui la vend aux Anglais (mai). Nouvelle guerre où le duc de Milan est soutenu par les Siennois contre les Vénitiens et les Floren- tins qui ont attaqué Lucques. Cette guerre sera malheureuse pour les Vénitiens. 1431. A Rome, rivalité sanglante des Ursins et des Colonna. — Ouverture du concile général de Bàle (14 décembre). Procès et condamnation de Jeanne d'Arc, qui est brûlée à Rouen (30 mai). — Sacre du jeune Henri VI à Notre-Dame de Paris. — Faveur d'A- gnès Sorel à la cour de Charles VII, Fin des troubles de Castille. — Désastre des Maures à la journée des Figuiers, près de Gre- nade, sur le penchant du mont Elvire. Les chré- tiens ne savent pas mettre à profit leur vic- toire. 1432. Carmagnole, accusé de trahison, est jeté en prison par les Vénitiens, torturé et décapité. Le duc de Bourgogne signe une trêve avec Charles VII et fait ouvrir à Auxerre des confé- rences pour la paix générale. Elles sont sans ré- sultat par suite des exigences des Anglais. Gonzalve Velho-Cabral aborde aux îles Açores. J433. Fin de la guerre entre le duc de Milan, Venise et ses alliés. — Sigismond est couronné empereur à Rome par le pape Eugène IV. — Les Albizzi et les Strozzi font exiler pour 5 ans Corne l'An- cien, fils de Jean de Médicis. Le concile de Bâle ayant accordé la commu- nion sous les deux espèces , la plus grande partie des hussites," les Calixtins, se réconcilient avec Sigismond. Le Portugais Gilianez, écuyer de l'infant don Henri, double le 1 er le cap Bojador, sous le règne d'Edouard (Jean I e1 ' était mort le 14 août). 1434. Les Thaborites et les Orphelins sont vaincus à la bataille d'Herzib où succombent les deux Pro- cope; fin de la guerre des hussites. Mort de Louis III d'Anjou. — Rappel de Côme de Médicis à Florence, où. il domine pendant 30 ans, sans rien changer à la forme du gouverne- ment. Trêve de 12 ans entre les Polonais et l'ordre Teutonique, — Mort de Wladislas Jagellon, âgé de 80 ans. Son fils, Wladislas VI, âgé de 10 ans, ne lui succède qu'après de longs débats. 1435. Congrès d'Arras. Les Anglais refusent d'acMOYEN AGE. 211 Ap. J.-C. cepter les offres des Français. Philippe le Bon signe alors sa paix particulière avec. Charles VII, qui désavoue le meurtre de Jean sans Peur, cède au duc de Bourgogne Auxexre, Mâcon, Péronne, les villes de la Somme, sous condition de rachat, et l'affranchit de l'hommage (21 sept.). — Mort de la reine Isabeau de Bavière (30 sept.). — Mort de Bedford à Rouen (14 décembre). La 21 e session du concile de Bâle abolit les an- nates, malgré l'opposition des légats du pape. Mort de Jeanne II, reine de Naples. René d'An- jou, frère de Louis III, qu'elle a institué son héri- tier, et Alphonse d'Aragon. se disputent sa succes- sion. — Expédition d'Alphonse contre Gaëte défendue par le duc de Milan et les Génois. — Bataille navale de Ponza où Alphonse est pris avec le roi de Navarre et l'infant don Henri. — Le duc de Milan, redoutant l'ambition française, remet Alphonse en liberté et conclut avec lui un traité d'alliance. — Les Génois, mécontents de cette dé- cision du duc de Milan, secouent sa domination et rétablissent le dogat national. Prise de Semendria, capitale de la Servie, par Amurat II. — Les Turcs échouent devant Bel- grade, défendue par Jean Huniade. Confirmation de l'union de Calmar par la diète de Stockholm. Eric est forcé de renoncer aux prétentions de la couronne danoise sur le Slesvig, pour avoir la paix avec le comte de Holstein. 1436. Les Anglais, perdent Paris qu'occupe l'armée de Charles VIL et se retirent à Rouen. — Tentative inutile du duc de Bourgogne sur Calais. — Sédi- tion de Bruges. — Guerre entre Florence et Milan. — François Sforza entre au service des Florentins. Le concile de Bâle, dans sa 23 e session, abolit les grâces expectatives, les mandats et les réser- ves de bénéfices que s'attribuaient les papes. Sigismond, après une lutte de 16 ans contre les hussites, fait sa rentrée solennelle à Prague. Le Vénitien Andréa Bianco dessine sur une carte qui est conservée dans la bibliothèque de Saint-Marc une terre carrée et longue, Àntillia, à l'O. des îles Canaries. Gutenberg forme une association avec Jean Rife pour l'exploitation d'un secret dont les résul- tats, destinés à la grande foire, lors du pèleri- nage d'Aix-la-Chapelle, en 1440, devaient être ayantageux. André Dritzehen, déjà lié d'intérêt avec Gutenberg, demande à faire partie de l'asso- ciation, lui et son frère André Heilman. Cette association, sur laquelle jette quelque lumière le procès engagé entre Gutenberg et André Dritze- hen en 1439, avait sans doute pour objet un essai d'impression avec des caractères en plomb ou en bois. 1437. Charles VII tient les États de Languedoc à Montpellier. Il prend part au siège de Montereau, puis fait sa première entrée à Paris, mais n'y reste que très-peu de temps. Mort de l'empereur Sigismond. — Les pères du concile et les légats du pape ne peuvent s'en- tendre sur l'endroit où devra se tenir un nouveau concile pour la réunion de l'Église grecque et de l'Eglise latine. Le pape prononce la dissolution du concile de Bâle, qui continue néanmoins de s'assembler et déclare le pape contumace. 1438. Eugène IV convoque un autre concile à Fer- rare qui excommunie les pères du concile de Bâle. A Ferrare, 21 prélats grecs et Jean II Paléo- logue discutent l'a réunion des deux églises. Pragmatique sanction de Bourges, qui recon- naît les décisions du concile de Bâle, abolit les droits fiscaux de la cour de Rome, rétablit les élections canoniques et prohibe les représenta- tions théâtrales, les mascarades, danses et repas dans les églises. Ap. J.-C. Albert. II d'Autriche est élu empereur à Franc- fort. Il réunit les couronnes de Hongrie et de Bohême. Commencement de la grandeur de la maison d'Autriche. — Diète impériale de Nurem- berg ; règlements de paix publique , partage de l'Allemagne en cercles ; répression des tribunaux de la Sainte-Vehme, qui étaient devenus la ter- reur de l'Allemagne. Venise, en lutte avec Milan, est appuyée par le marquis de Ferrare auquel elle cède Rovigo, et toute la Polésine entre le bas Adige et le bas Pô. René d'Anjou entre à Naples au milieu des acclamations du peuple. 1439. Etats d'Orléans, qui préparent une ordon- nance de réforme pour l'armée et les finances. Les seigneurs furent contraints de laisser lever sur leurs domaines la taille royale qui avait été votée par les Etats pour la solde régulière des armées. En même temps, il leur fut interdit de percevoir un impôt sans autorisation spéciale du roi. En Castille, le roi est encore une fois obligé d'exiler son favori Alvarès de Luna. Eugène IV transfère le concile de Ferrare à Florence, où 30 prélats grecs signent le décret d'union des deux églises. — Les pères du con- cile de Bâle déposent Eugène IV et font pape Amédée VIII, duc de Savoie, sous le nom de Félix V. — Assemblée ecclésiastique de Mayence, qui reçoit les décrets du concile de Bâle, excepté ceux qui étaient dirigés contre le pape. Les Danois, mécontents du roi Eric, qui s'en- toure d'Allemands, offrent la couronne à son neveu Christophe de Bavière ; en Suède, Charles Canutson se met à la tête de la noblesse. La Norvège seule reste fidèle à Eric, qui se retire dans l'île de Gothland. 1440. Révolte ou praguerie des nobles, mécontents de l'ordonnance d'Orléans. — Le Dauphin se joint à eux. Charles VII, secondé par Richemont, triomphe de la rébellion. Prise d'Harfleur par les Anglais. — Assemblée de Bourges, qui, tout en respectant les princi- pales décisions du concile de Bâle, reste atta- chée à Eugène IV. Frédéric III de Styrie, parent d'Albert II, est élu empereur. — Les Etats de Bohême recon- naissent pour roi le fils posthume d'Albert II. Ils nomment deux administrateurs, l'un catholique, l'autre hussite. — La Hongrie refuse de se sou- mettre au fils d'Albert II et fait appel au roi de Pologne, Wladislas, âgé de 16 ans. Le clergé de Constantinople se déclare contre l'Union. 1441. Châtiment du bâtard de Bourbon, qui es jeté dans l'Aube cousu dans un sac. — Prise de Pontoise malgré les efforts du nouveau régent de France, le duc d'York, pour conserver cette posi- tion importante. Le roi de Castille, fait prisonnier par les nobles à Médina-del-Campo, s'engage à tenir son favori Alvarès de Luna éloigné du royaume durant 6 ans. -- Mort de Blanche, reine de Navarre. Son mari, Jean, prince d'Aragon, aspire à être roi au dé- triment de leur fils, seul héritier légitime, don Carlos, prince de Viane. Les Vénitiens occupent Ravenne. Le duc de Milan pour rattacher François Sforza à sa cause lui donne en mariage sa fille naturelle Blanche- - Marie. Fin de la guerre entre Milan et Venise. En Russie, Wasili III refuse de reconnaître le décret d'union des deux églises. — Incendie de Moscou par les Tartares. Christophe le Bavarois, élu roi en Danemark, n'est couronné en Suède qu'après une transac212 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. tion avec Charles Canutson. Il accorde air*comte de Holstein l'investiture du Slesvig à perpétuité. 1442. Charles VII pacifie le Poitou, la Saintonge, le Limousin. Nouveau complot des princes avec le duc de Bourgogne et le duc d'Orléans qui se sont réconciliés. Le roi dissout cette ligue. Fin du concile de Ferrare, après la 5 e session. Surprise de Naples par Alphonse d'Aragon. René d'Anjou, quoique investi du royaume de Naples par le pape, quitte l'Italie. 1443. Le dauphin Louis entre dans Dieppe. — Charles VII crée le parlement de Toulouse pour le Languedoc et la Guyenne récemment conquis sur les Anglais. Fin du concile de Bâle. Félix V est toujours pape. — Réconciliation du pape Eugène et d'Al- phonse V le Magnanime. Le Portugais Nuno Tristâo double le cap Blanc. Christophe le Bavarois, roi de Danemark, transporte la résidence royale de Roskild à Copenhague. 1444. Le parti de la paix, représenté par le cardi- nal de Winchester, l'emporte sur Glocester, tou- jours prononcé pour la guerre. Le comte de Suffolk conclut à Tours une trêve avec la France et négocie le mariage de Henri VI avec Margue- rite d'Anjou. Il fut convenu secrètement que les ADglais évacueraient les places qu'ils tenaient encore dans le Maine et l'Anjou. Pour délivrer les campagnes des gens de guerre qui les pillaient, le Dauphin conduit une armée ausecours de l'empereur Frédéric III contre les Suisses; Charles VII en conduit une autre au secours du roi René contre les villes, libres de Lorraine. — Combat sanglant de la Birse entre les Français et les Suisses. — Traité d'Ensisheim entre la France et les ligues suisses. — Fin de la guerre de Lorraine. — Charles VII organise la milice féodale en 15 compagnies de cent lances, ou gens d'armes à cheval ayant chacun 3 archers, un coutiller et un page. Le Portugais Denis Fernandez passe le Sénégal et découvre le cap Vert. Défaite et mort à Varna de Ladislas, roi de Hongrie, parles Turcs. Mort du grand architecte Florentin Brunel- leschi. 1445. Mariage de Marguerite, fille de René d'Anjou, avec Henri VI d'Angleterre. Le fils posihume d'Albert, Ladislas, est re- connu roi en Hongrie après la mort de Wladislas de Pologne, mais l'empereur le retient à sa cour et garde même la couronne de saint Etienne. — Régence de Jean Huniade. Casimir IV, frère de Wladislas, déjà duc de Lithuanie, est élu roi de Pologne. 1 er voyage du Vénitien Luiz de Cadamosto, qui explore la côte du Sénégal. 1446. Progrès de l'agriculture et de l'industrie en France. Part active de Jacques Cœur à cette régénération. — Ordonnance qui place l'Univer- sité sous la surveillance du Parlement et sous le coup de l'autorité royale. 2 e voyage du Vénitien Cadamosto avec le Génois Antonio de Nolle. Ils découvrent quelques îles du cap Vert. Eugène IV est reconnu pour pape légitime. Les Hongrois, dont Frédéric III retient le roi et la couronne, envahissent l'Autriche. 1447. Marguerite d'Anjou, de concert avec Suffolk, fait périr le duc de Glocester. Mort de Philippe-Marie, dernier des Visconti, duc de Milan. François Sforza, son gendre, le roi de Naples, le duc de Savoie et Charles d'Or- léans, fils de Valentine Visconti, réclament son héritage. — Milan se met en république. Ap. J.-C. Amurat II échoue pour la seconde fois devant la ville de Croye défendue par George Castriot, dit Scanderberg. 1448. Création en France de l'infanterie nationale des Francs-Archers. Le Dauphin, devenu suspect à son père, se re- tire en Dauphiné. — Renouvellement des hosti- lités entre la France et l'Angleterre (mars). Concordat germanique arrêté entre Frédéric III et le pape Nicolas V, par l'entremise d'iEneas Sylvius. Mort de Christophe le Bavarois, sans héritier. Rupture de l'union de Calmar. En Suède, Charles Canutson, grand maréchal, prend la couronne. Les Danois offrent le trône à Adolphe, duc de Slesvig-Holstein, issu -des an- ciens rois de Danemark. Ce prince refuse et fait nommer son neveu, Christian I er d'Olden- bourg. 1449. Le duc de Suffolk est traduit devant le Par- lement comme coupable de haute trahison. Rouen ouvre ses portes à Charles VII. — Ré- sistance de Harfleur. Traité de paix entre Venise et Milan. François Sforza continue en son nom la guerre cohtre'les Milanais qui ne veulent pas le recevoir pour duc. Pacification de l'Église préparée par les rois de France, dAngleterre et de Naples. — Abdication de Félix V. Les pères de Bâle, assemblés à Lau- sanne comme en concile général, reconnaissent Nicolas V. Fin du schisme d'Occident. Grande victoire d' Amurat II sur Jean Huniade dans les plaines de Cassovie, en Servie. 1450. Défaite des Anglais à Formigny. Prise de Caen et de Cherbourg. Soumission complète de la Normandie. — Mort d'Agnès Sorel. — Les cour^ tisans de Charles VII, jaloux de ses richesses, accusent Jacques Cœur d'avoir empoisonné Agnès et d'avoir pris part à la rébellion du Dauphin. Condamné à une amende de 400 000 écus, il ne put la payer, ses biens étant confisqués et grevés de 200 000 écus de dettes pour les affaires du roi. Jeté en prison, il sera délivré par plusieurs de ses commis et ira mourir à Chio en 1456. — Défense est faite aux compagnies normande et parisienne d'entraver, par leur rivalité, la navigation de la Seine. Henri VI d'Angleterre essaye vainement de sauver son ministre Suffolk, en le condamnant lui-même à l'exil. Suffolk, atteint en mer par ses ennemis, est mis à mort. — Sommerset devient le favori de la reine. — Tandis que Richard, duc d'York, combat contre les Irlandais, un de ses soldats, Jean Cade,' irlandais, soulève le comté de Kent. Christian I er d'Oldenbourg, y déjà roi du Dane- mark, est reconnu roi en Norvège. Le peuple de Milan soulevé ouvre les portes à François : £>forza, qui est solennellement proclamé duc. — A Florence, l'orfèvre Maso Finiguerra, habile graveur de nielles sur plaque d'argent, dé- couvre la gravure en taille-douce. Association de Gutenberg et de Faust pour l'ex- ploitation d'un procédé d'impression, peut-être non plus comme en 1436, avec des caractères en bois, mais en fondant des lettres au moyen de matrices, soit en plomb,- soit même en cuivre. Quelque temps après, Pierre Scheffer est admis dans l'association. Ce fut probablement lui qui inventa le moule mobile à la main. 1451. Prise de Bordeaux et de Bayonne par Du- nois. Toute la Guyenne se soumet à Charles VII. — Mariage du Dauphin avec Charlotte de Savoie. Nicolas V, protecteur des lettres et des arts, fait réparer les murs, les portes et les tours de Rome, le Capitole et le château Saint-Ange. Ap. J.-C.

Mort d'Amurat II. Son fils, Mahomet II, âgé de 20 ans, lui succède.

Les Tartares, qui se sont avancés jusqu'à Moscou, en sont repoussés à coups de canon.

1452. Talbot débarque à Bordeaux et soulève la Guyenne. — Guerre entre le duc de Bourgogne et les Gantois. — Réforme de l'Université accomplie par le cardinal d'Estouteville et plusieurs commissaires pris dans le Parlement. Couronnement de Frédéric III à Rome. Il renonce aux droits impériaux sur cette ville. Modène et Reggio sont érigés en duchés par ce prince en faveur de Borso d'Esté, marquis de Ferrare.

Richard, duc d'York, fait enfermer à la Tour Sommerset, ministre et favori de Henri VI.

Gênes envoie, sur sa demande, à Constantin Paléologue, contre les Turcs, 5 gros vaisseaux chargés d'armes et de provisions.

Don Carlos de Viane, poussé à bout par les injustices de son père, prend les armes, mais est vaincu, fait prisonnier et jeté dans un cachot.

Ligue formée par les Vénitiens, le roi d'Aragon, le marquis de Montferrat et le duc de Savoie contre François Sforza, duc de Milan, que soutiennent Gênes, Florence et Mantoue.,

Conjuration contre Nicolas V d'Etienne Porcaro, noble romain ; il est mis à mort.

1453. Fin de la guerre du duc de Bourgogne contre les Gantois.


Ap. J.-C.

Naissance d'Edouard de Lancastre, fils de Henri VI et de Marguerite d'Anjou ; folie de Henri VI.

Défaite et mort de Talbot devant Castillon, en Pengord. Capitulation de Bordeaux. Fin de la guerre de Cent ans. Les Anglais n'ont plus que Calais, qu'ils conserveront 105 ans.

Ordonnance de Montils-lès-Tours, pour la réformation de la justice. L'art. 125 prescrit la rédaction et la publication des coutumes. — Charles VII confirme, par un édit du 4 août, l'érection du conseil delphinal à Grenoble en Parlement, par le dauphin Louis, en 1451.

Frédéric III érige le duché d'Autriche en archiduché. — Il permet au jeune Ladislas de se rendre en Hongrie. Ce dernier, après avoir visité Bude, se fait couronner en Bohême, où il laisse la dignité de gouverneur à Georges Podiebrad, partisan des hussites.

Jean II d'Aragon, à la demande du roi de Castille, rend la liberté à son fils don Carlos de Viane.

En Castille, Jean II, cédant aux exigences de la noblesse et de la reine, abandonne son favori Alvarès de Luna, qui est exécuté.

Prise de Constantinople par Mahomet II. Mort glorieuse de Constantin XII Dracosès. Fin de l'empire d'Orient. Effroi général en Europe. Un grand nombre de savants grecs se réfugient en Italie.

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TEMPS MODERNES

DE LA PRISE DE CONSTANTINOPLE JUSQU'A NOS JOURS.

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Seconde partie du XVe siècle après Jésus-Christ.

Progrès de l'autorité monarchique en France sous Louis XI. — Expédition de Charles VIII en Italie. — En Angleterre, rivalité sanglante des maisons d'York et de Lancastre, connue sous le nom de Guerre des deux Roses. — Avénemenf de la maison des Tudors avec Henri VII. — Réunion de la Castille et de l'Aragon par le mariage de Ferdinand d'Aragon avec Isabelle de Castille. — Chute de Grenade; fin de la domination des Maures en Espagne. — Découverte de l'Amérique par le Génois Christophe Colomb. — Découverte du passage aux Indes par le cap de Bonne-Espérance par le Portugais Vasco de Gama. — Mariage de Maximilien d'Autriche avec Marie, fille de Charles le Téméraire, qui transporte dans la maison d'Autriche les vastes États de Bourgogne et des Pays-Bas. — Ivan III affranchit la Russie de la domination des Tartares. — État florissant des lettres et des arts en Italie, surtout à Florence, sous la domination éclairée et généreuse des Médicis. — Renaissance des études grecques et latines.

Ap. J.-C.

1454. Le duc d'York s'empare, en Angleterre, de la direction des affaires et se fait donner, par le Parlement, le titre de « protecteur. »

Procès en réhabilitation de la mémoire de Jeanne d'Arc.

Casimir IV, roi de Pologne, soutient les Prussiens contre les chevaliers Teutons. Ceux-ci perdent la Nouvelle-Marche, au delà de l'Oder, qui se place sous la protection de l'électeur de Brandebourg. Le pape Nicolas V, qui préparait une croisade contre les Turcs, essaye de rétablir la paix en Italie. Il engage tous les États à envoyer des ambassadeurs à Rome, mais les négociations traînant en longueur, les Vénitiens concluent à Lodi, avec Sforza, un arrangement particulier, auquel accèdent successivement les autres États italiens.

1455. Le comte d'Armagnac, accusé d'entretenir des relations avec les Anglais, perd son comté et s'enfuit en Aragon. — Démêlés entre Charles VII el le Dauphin.

Bataille de Saint-Albans, à l'O. de Londres, dans laquelle Henri VI, roi d'Angleterre, est fait prisonnier par le duc d'York, qui recouvre l'autorité

Ap. J.-C.


qu'il avait un moment perdue et se fait déclarer de nouveau protecteur du royaume.

1456. Belle défense de Belgrade par Huniade contre Mahomet II (juillet-août). — Mort de Jean Huniade (10 sept.).

Le dauphin Louis se retire auprès du duc de Bourgogne.

Premier traité d'alliance entre le Danemark et la France.

La guerre recommence entre don Carlos et son père Jean II, en Navarre. Don Carlos est battu à Estella, au S.-O. de Pampelune, et forcé de se retirer en France.

1457. Charles VIII Canutson est chassé par les Suédois qui reconnaissent Christian I, roi de Danemark et de Norvège. L'union des trois royaumes est ainsi rétablie pour quelque temps.

Publication du fameux psautier de Mayence par Faust et Schiffer. C'est le premier livre qui porte une date imprimée.

Frà Mauro, religieux de l'ordre des Camalaules et du monastère de Saint-Michel de Murano près de Venise, dresse une mappemonde, ou sont consignées les découvertes de Marco Polo et celles des Portugais. 214 CHRONOLOGIE. — TABLES. A.p. J.-C. 1458. Le duc d'Aiençon,. convaincu de relations avec les Anglais, est condamné à mort; Charles VII commue sa peine en une détention perpétuelle dans la tour de Loches. Ladislas, roi de Hongrie et de Bohême, meurt à l'âge de 18 ans, sans enfant. Mathias Corvin, 2 e fils de Jean Huniade , est proclamé roi de Hon- grie. Podiebrad, régent depuis 1439, devient roi de Bohême. Mort d'Alphonse V le Magnanime, roi d'Aragon. Son frère Jean II, roi ae Navarre, lui succède dans les royaumes d'Aragon, de Valence, des îles Baléares et de la Sicile; son fils naturel, Ferdi- nand, règne à Naples. Conquêtes de Mahomet II dans la Morée; il prend Corinthe et Athènes. 1459. ^Eneas Sylvius Piccolomini, qui a succédé à Calixte II sous le nom de Pie II, convoque à Mantoue une assemblée pour décider une croisade contre les Turcs. — Jean de Calabre, fils de René d'Anjou, et gouverneur de Gênes depuis 14 58, essaye d'enlever le royaume de Naples à Ferdi- nand d'Aragon, que soutient le pape. L"ordre Teutonique cède l'Esthonie aux cheva- valiers de Livonie pour prix des secours qu'il en a reçus contre les Prussiens et les Polonais. A la mort du duc Adolphe , son oncle maternel et dernier mâle des comtes de Holstein de la maison de Schauenbourg , Christian I réunit au Danemark, avec le consentement des Etats du pays, le duché de Slesvig et le comté de Hols- tein. 1460. Henri VI d'Angleterre est battu à Northamp- ton par le duc d'York, et fait prisonnier; le par- lement décide au détriment du prince de Galles que le duc d'York lui succédera. — Victoire de Marguerite d'Anjou, femme d'Henri VI, à Wake- field, sur le duc d'York qui périt dans le combat. Mort de l'infant don Henri, qui avait imprimé une vigoureuse impulsion aux voyages de décou- vertes sur la côte d'Afrique. Lutte des Angevins et des Aragonais dans le royaume de Naples. — Victoire de Jean d'Anjou, duc de Calabre et de Lorraine, surFerdinand d'A- ragon à Sarno. 1461. Charles VII, qui croit que son fils veut l'em- poisonner, se laisse mourir de faim. — Louis XI, accompagné par le duc de Bourgogne, est sacré à Reims. Son entrée à Paris. Il change toute l'ad- ministration; il pardonne au duc d'Alençon et au comte d'Armagnac. — Nombreux soulèvements à cause des impôts; punition de la ville de Reims. — L'évèque d'Arras sollicite Louis XI, au nom de Pie II, d'abolir la pragmatique sanction. Louis XI écrit au pape une lettre, dans laquelle il s'engage à la révoquer. Remontrances du parlement, qui est autorisé à la faire exécuter, excepté cependant en ce qui regardait les réserves et les grâces ex- pectatives. Marguerite d'Anjou, victorieuse du comte de Warwick à Saint-Albans, est défaite le 29 mars à Towton par Edouard IV, fils de Richard, duc d'York, qui dépouille du trône Henri VI et est reconnu roi d'Angleterre par le parlement. Mahomet II détruit l'empire grec deTrébizonde, fondé et occupé par des princes de la famille des Comnènes depuis 1204. Les Navarrais, les Catalans et les Aragonais se soulèvent en faveur de don Carlos contre son père Jean IL Mort de don Carlos. 1462. Mathias, roi de Hongrie, fait la conquête de presque toute l'Autriche sur Frédéric III, qui voulait s'opposer à son couronnement comme roi de Hongrie; il le force à la paix. Jean II, roi de Navarre et d'Aragon, fait empri- sonner Blanche, sœur et héritière de don Carlos, Ap. J.-C. et conclut avec son gendre, le comte de Foix, un accord par lequel celui-ci lui laissait la jouissance du royaume de Navarre, à condition qu'après sa mort il passerait à la maison de Foix. — Louis XI, moyennant la cession du Roussillon et de la Cer- dagne, aide Jean II à se maintenir, malgré les Na- varrais, que soutient le roi de Castille. Le navigateur portugais Pedro de Cintra, ayant atteint la côte de Guinée, donne à une montagne le nom de Sierra-Leone , et se dirige au sud, jus- qu'au cap Mesurado. Jean dAnjou est défait à Troia, dans la Capita- nate , par Scanderberg, qui combattait pour le roi de Naples, Ferdinand. Charles VII établit un parlement royal à Bor- deaux pour les pays de Guyenne arrachés nagucres à la domination anglaise. Mort de Wasili III. Son fils Ivan III lui succède au trône de Russie. Mahomet II s'empare de l'île de Lesbos pat- trahison. L'imprimerie sort de Mayence pour se répandre dans les autres contrées de l'Europe , lors de la prise de cette ville par l'archevêque Adolphe. 1463. Henri VT ? roi d'Angleterre, est fait prisonnier pour la 3 e fois et enfermé pour 7 ans à la Tour de Londres. — Aventures de Marguerite d'Anjou, errant avec le prince de Galles. Elle passe dans les Pays-Bas, puis dans le Barrois, chez son père. Entrevue de Louis XI et du roi de Castille, Henri IV, sur la Bidassoa. Henri renonce à toutes ses prétentions sur la Navarre et la Catalogne, et obtient la ville d'Estella. avec son territoire , que lui cède Jean II. — Entrevue de Louis XI et de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, de qui il ra- chète les villes de la Somme. Mathias Corvin reprend sur les Turcs une partie de la Russie. 1464. Jean de Calabre évacue le royaume de Naples. — Gènes se soumet au duc de Milan, François Sforza. — Mort de Côme de Médicis, à l'âge° de 75 ans. Son fils Pierre hérite de son influence à Florence. La noblesse de Castille soutient l'archevêque de Tolède, le fougueux Carillo d'Acunha, et son ne- veu, le marquis de Villena, contre Henri IV, qui est contraint de reconnaître son frère Alphonse pour son successeur et de désavouer sa fille Jeanne. Charles Canutson, rappelé par les paysans, re- monte sur le trône de Suède. En France, établissement des postes, mais seu- lement pour le service du roi, sous la direction du grand maître des coureurs de France. 1465. Mécontentement général causé en France par le gouvernement de Louis XL Révolte organisée par les princes dont îe comte de Charolais, fils du duc de Bourgogne, se déclare le chef. Ligue du Bien public. Bataille indécise de Montlhéry (16 juillet). Paris reste fidèle à Louis XL — Trai- tés de Conflans avec le comte de Charolais et de Saint-Maur avec les autres princes. Par le pre- mier, Louis XI abandonnait, sauf rachat, les villes de la Somme, et sans restriction les comtés de Guines, de Boulogne, de Péronne et de Montdi- dier. Par le second, il cédait à son frère la Nor mandie en apanage. Edouard IV, roi d'Angleterre, épouse Elisabeth de Woodwille, veuve d'un partisan des Lan- castre. Charles Canutson est de nouveau détrôné en Suède. Déposition d'Henri IV, roi de Castille, dans la plaine d'Avila, par les grands, qui placent sur le trône son frère Alphonse. 1466. Louis XI reprend la Normandie à son frère.

TEMPS MODERNES. 215 Ap. J.-C, Prise et sac de Dinant, sur la Meuse, parle comte de Charolais. Mort de François Sforza; son fils Galéas est couronné à Milan. Traité de Thorn entre le roi de Pologne Casi- mir IV et l'ordre Teutonique. Cession par l'Ordre de la Prusse occidentale, obligation de l'hommage pour la partie orientale qui lui reste. Le grand- maître transfère sa résidence de Marienbourg à Kœnigsberg. — Admission dans les diètes polo- naises des nonces terrestres ou députés de chaque palatinat. 1467. Mort de Philippe le Bon, duc de Bourgogne: son fils, Charles le Téméraire, lui succède. Sou- lèvement de Gand. Victoire du duc de Bourgogne sur les Liégeois, à Bruestein. Ordonnance par laquelle Louis XI déclare les offices inamovibles (21 octobre). — 2 e ligue for- mée contre Louis XI par le duc de Bourgogne et le duc de Bretagne, à laquelle accèdent le frère de Louis XI, le duc d'Alençon, Pierre de Beaujeu, frère du duc de Bourbon. Mort de Scanderberg à Lissa, en Dalmatie, à l'âge de 73 ans. — Mathias Corvin enlève aux Turcs la Moldavie et la Valachie. 1468. Louis XI convoque à Tours les États géné- raux, qui déclarent la Normandie inséparable du domaine de la couronne, fixent l'apanage de Charles de France à 60000 livres de rentes, et of- frent leur aide pour réduire le duc de Bretagne. — Louis XI contraint le duc de Bretagne à signer le traité d'Ancenis, par lequel il renonce à l'al- liance du duc de Bourgogne. — 'Entrevue de Louis XI avec Charles le Téméraire, à Péronne. — Le soulèvement des Liégeois, contremandé trop tard, livre le roi de France à son ennemi, qui lui impose un traité désastreux, Louis XI est obligé de céder à son frère, en échange de la Normandie, la Champagne et la Brie. — Sac de Liège, auquel Louis XI est forcé d'assister. En Castille, mort d'Alphonse, frère d'Henri IV. Isabelle, sœur d'Alphonse, refuse la couronne qui lui est offerte par les rebelles, mais obtient d'Henri IV la reconnaissance de ses droits au trône . Charles Canutson remonte une 3 e fois sur le trône de Suède. Mathias Corvin, poussé par le pape et l'em- pereur, attaque Podiebrad de Bohême, qui pro- tège les hussites. Ussum-Hassan, vainqueur des Turcomans du Mouton noir, fonde dans la Perse la dynastie des Turcomans du Mouton blanc. 1469. Louis XI donne à son frère, Charles de France , le duché de Guyenne, en échange de la Champagne et de la Brie. — Fondation de l'ordre de chevalerie de Saint-Michel, dont le serment engage les sei- gneurs envers le roi. — Le cardinal de La Balue, accusé de correspondre avec le duc de Bourgogne, est enfermé dans une cage de fer. , Le comte de Warwick, mécontent de ce que Edouard IV avait rompu le mariage qu'il négociait pour ce prince avec la sœur de la reine de France , fait alliance avec le duc de Clarence, frère du roi. Mariage de Ferdinand d'Aragon avec Isabelle de Castille. Mathias Corvin entre en Moravie et se fait pro- clamer roi de Bohême. Podiebrad lui oppose VvTadislas, fils de Casimir, roi de Pologne, qu'il désigne pour son successeur. 1470. Le duc de Clarence et le comte de Warwick, défaits à Stamford, cherchent un refuge en France. Réconciliation ménagée entre Marguerite d'Anjou et Warwick par Louis XI qui engage ce dernier à repasser en Angleterre. — Edouard IV se retire en Hollande. Rétablissement de Henri VI. Ap. j.-c. Louis XI convoque à Tours' une assemblée de notables qui le dégage du traité de Péronne. — Etablissement aux environs de Tours de plan- tations de mûriers et de fabriques d'étoffes de soie. Mort de Charles Canutson, roi de Suède. Son neveu Stenon-Sture I, ou l'Ancien, lui succède avec le titre d'administrateur. Insurrection de Novogorod réprimée par Ivan III. Conquête de l'île de Négrepont sur les Véni- tiens par Mahomet IL 1471. Guerre entre Louis XI et le duc de Bourgogne, que suspend bientôt une trêve de trois mois con- clue à Amiens. Le duc de Bourgogne fournit en secret des se- cours à Edouard IV qui passe en Angleterre. Edouard IV marche sur Londres. Défaite et mort de Warwick à la bataille de Barnet. — Défaite de Marguerite d'Anjou à Tewkesbury ; sa capti- vité; meurtre de son mari et de son fils; le parti de la Rose blanche succombe en Angleterre. 3 e ligue formée contre Louis XI par le duc de Bourgogne, le duc de Bretagne, le duc de Guyenne, le duc de Lorraine, le comte d'Arma- gnac, le comte de Foix, le roi d'Angleterre, Edouard IV, et le roi d'Aragon, Jean II. Mort de Georges Podiebrad, roi de Bohême. Wadislas, fils de Casimir IV, roi de Pologne, est reconnu dans la Bohême proprement dite, mais la Moravie et la Silésie se donnent à Mathias Corvin. Diète de Ratisbonne pour pourvoir, à la défense de la chrétienté. Indolence de l'empereur Frédé- ric III. ' Christian I, roi de Danemark, débarque en Suède, mais ayant été vaincu à la bataille de Brunkeberg, longtemps célèbre dans les chants populaires des paysans suédois, il renonce à toutes ses prétentions sur ce royaume. Jacques de Lusignan, bâtard de Jean III, der- nier descendant mâle de Gui de LusignaD, se ménage l'appui des Vénitiens contre les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem et les Génois en épou- sant Catherine Cornaro, fille d'un patricien de Venise. Alphonse V, roi de Portugal, mérite le surnom d'Africain en conquérant sur les Maures Arzile et Tanger. 1472. Le duc de Guyenne, qui sollicitait la main de la fille du duc de Bourgogne, meurt à Bor- deaux, peut-être empoisonné. Louis XI occupe la Guyenne. — La guerre recommence entre Louis XI et le duc de Bourgogne. — Belle défense de Beauvais par Jeanne Hachette. — Trêve signée par Louis XI avec le duc de Bretagne, et quelque temps après à Senlis avec le duc de Bourgogne. Pillage et incendie de Smyrne par les Véni- tiens. — Le pacha de Bosnie pénètre jusqu'à 3 milles d'Udine dans le Frioul. Les Portugais franchissent la Ligne et forment des établissements dans les îles du Prince, de Saint-Thomas et d'Annobon. — Prise de Barcelone et réduction de la Catalogne par Jean II d'Ara- gon, qui reprend alors le Roussillon qu'il avait engagé à Louis XI. 1473. Louis XI fait jeter en prison le duc d'Alençon et prend possession de son duché. — Il fait assié- ger JeanV, comte d'Armagnac, dans Lectoure et le fait tuer malgré la capitulation. — Soulève- ment du Roussillon: massacre des Français. — Nouveau traité entre Louis XI et Jean II, qui s'en- gage à rendre le Roussillon et la Cerdagne, s'il ne peut dans l'espace d'un an rembourser l'argent qu'il devait. — René II de Lorraine fait alliance avec Louis XL — Mariage des deux filles de 216 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-c. Louis XI avec Pierre de Beaujeu et Louis d'Or- léans. Charles le Téméraire achète la Gueldre et le comté de Zutphen. — Son entrevue à Trêves avec l'empereur Frédéric III, qui lui refuse le titre de roi et de vicaire de l'Empire. Mort de Jacques de Lusignan. — Réduction de l'île de Chypre en province vénitienne. 1474. Tyrannie de Hagenbach, gouverneur de Char- les le Téméraire dans le landgraviat d'Alsace. — Il est pris, jugé et décapité dans Brisach; le land- graviat d'Alsace, enlevé à la Bourgogne, retourne à la maison d'Autriche. Alliance perpétuelle, ligue offensive et défensive, conclue par Louis XI avec les 8 cantons suisses, qui bientôt après déclarent la guerre au duc de Bourgogne. — Guerre entre Charles le Téméraire et l'empereur Frédéric III qui lui a refusé le titre de roi. — Louis XI enlève l'Anjou au vieux roi René. — Charles le Téméraire forme contre Louis XI une 4 e ligue, dans laquelle entrent le roi d'Angleterre, le roi d'Aragon, le duc de Bretagne. Une ordonnance, en date du 2 septembre, déclare que les arrêts du parlement de Paris se- ront exécutoires dans les ressorts des parlements de Toulouse et de Bordeaux. — Première expé- rience de l'extraction de la pierre sur un condamné à mort, auquel Louis XI accorde sa grâce et une récompense. Mort d'Henri IV. roi de Castille. Avènement de sa sœur Isabelle, a l'âge de 23 ans. L'empereur Frédéric III érige le Holstein en duché d'empire, en faveur de Christian I er , roi de Danemark. 1475. Prise de Perpignan par les troupes de Louis XL — Pendant que Charles le Téméraire était oc- cupé au siège de la petite ville de Neuss, près de Cologne, contre les troupes de Frédéric III, Edouard IV débarque à Calais : n'étant pas appuyé , comme il l'espérait, par les Bourguignons, ce prince traite à Pecquigny avec Louis XI qui s'en- gage à payer à Edouard IV 75 000 écus pour les frais de l'expédition, une pension annuelle de pareille somme, et rachète Marguerite d'Anjou pour 50 000 écus. — Traité de Soleure entre Louis XF et le duc de Bourgogne qui abandonne au roi le connétable de Saint-Pol accusé de trahir également ces deux princes. — Exécution de Saint- Pol, en place de grève (décembre). Charles le Téméraire fait la conquête de la Lorraine et réduit le jeune duc René II de Vau- demont à prendre la fuite. Soulèvement des nobles de Castille, sous la con- duite de l'archevêque de Tolède et de son neveu, le marquis de Villena, en faveur de Jeanne, fille de Henri IV. Ils s'appuient sur l'oncle de Jeanne, Alphonse V, roi de Portugal. 2" révolte de Novogorod contre Ivan IV, qui lui enlève ses privilèges républicains. 1476. Charles le Téméraire envahit la Suisse. Il est battu à Granson. — Louis XI profite de la victoire des Suisses pour contraindre à la soumission la maison d'Anjou dont tous les princes lui font cession de leurs droits. — Il fait arrêter le duc de Nemours. — Nouvelle défaite de Charles le Téméraire par les Suisses à Morat. — Le duc René recouvre la Lorraine. — Charles le Témé- raire met le siège devant Nancy. Bataille de Toro dans laquelle Ferdinand le Catholique défait Alphonse, roi de Portugal, qui lui disputait la Castille comme fiancé de Jeanne, fille de Henri IV. Galéas Sforza, duc de Milan, est assassiné. Son fils Jean Galéas, âgé de 8 ans, reconnu duc de Milan, est défendu contre l'ambition de ses frères par le ministre Simonetta. Ap. J.-C. Mahomet II enlève Caffa aux Génois, qui per- dent ainsi la clef du commerce de la mer Noire et de la mer d'Azof. La grammaire de Lascaris, imprimée cette an- née à Milan, est le premier ouvrage où le grec soit régulièrement imprimé, mais il est encore défectueux. 1477. Charles le Téméraire est défait et tué sous les murs de Nancy par le duc de Lorraine, René de Vaudemont (5 janvier). — Louis XI occupe le du- ché de Bourgogne et établit un parlement à Di- jon. — Mariage de Maximilien d'Autriche avec Marie de Bourgogne. — Jacques d'Armagnac , duc de Nemours et comte de la Marche, coupable d'avoir trempé dans les complots du duc de Bour- gogne, du duc de Bretagne et de Saint-Pol, est décapité aux halles. Stenon Sture fonde l'université d'Up?al. Le nord de l'Italie est ravagé jusqu'à la Piave par les Turcs. 1478. Edouard IV, roi d'Angleterre, fait condamner à mort le duc de Clarence par le parlement, et le fait, dit-on, noyer dans une tonne de mal- voisie. Conspiration formée à Florence par les Pazzi , l'archevêque de Pise François Salviati, le neveu du pape Jérôme Riario, seigneur d'Imola en Ro- magne, contre les frères Laurent et Julien de Médicis. Julien périt assassiné dans la cathédrale, laissant un fils qui sera pape en 1523. Supplice des conjurés. — Le pape Sixte IV déclare la guerre aux Florentins; il est soutenu par Ferdinand, roi de Naples. Traité d'Olmutz entre Mathias Corvin, roi de Hongrie, et Ladislas, roi de Bohême. Il fut con- venu que chacun des concurrents porterait le titre de roi de Bohême, que le royaume appar- tiendrait à Ladislas avec les droits d'électeur; que Mathias aurait les 3 provinces incorporées à la Bohême, savoir: la Lusace, la Moravie et la Silésie, lesquelles reviendraient à Ladislas si Ma- thias mourait le premier (en effet, Mathias mou- rut sans enfants en 1490 et Ladislas reprit les 3 provinces). Christian I er , roi de Danemark, fonde l'univer- sité de Copenhague. Réunion de la Poméranie en un seul duché sous Bogislas le Grand. Mahomet II s'empare de Croïa, mais échoue devant Scutari. 1479. Louis XI occupe la Franche-Comté. — Ba- taille de Guinegatte, qui demeure indécise entre l'armée de Maximilien d'Autriche et de Louis XI. Mort de Jean II, roi de Navarre et d'Aragon. Son fils Ferdinand, l'époux d'Isabelle, lui succède dans les Etats d'Aragon, des îles Baléares, de Sardaigne et de Sicile; Léonore, sa fille, mariée au comte de Foix, règne en Navarre; cette prin- cesse étant morte peu après, la Navarre passe à son petit-fils François Phœbus. Fin de la guerre entre la Castille et le Portugal; Alphonse de Portugal renonce au titre de roi de Castille, et dona Jeanne, abandonnée, se retire dans un couvent de Coïmbre. Les Florentins sont défaits au Poggio Impé- riale par le fils de Ferdinand de Naples, Al- phonse, duc de Calabre. Traité de paix entre Mahomet II et les Vénitiens, qui lui abandonnent Scutari. 1480. Le tribunal de l'Inquisition est régulièrement organisé à Séville. Il reçoit alors le nom de Saint- Office. Le premier grand inquisiteur général sera le cardinal Torquemada. Les Turcs occupent Otrante. Effroi de l'Europe. — Belle défense de Rhodes contre les Turcs, par le maître de l'ordre, Pierre d'Aubusson. TEMPS MODERNES. 217 Ap. J.-C. A Milan, Ludovic le More chasse les tuteurs du jeune duc, son neveu, fait décapiter le ministre Simonetta et éloigne la mère du duc, Bonne de Savoie. 1481. Mort de Charles du Maine, neveu et succes- seur de René d'Anjou. Il laisse par un testament, dont Louis XI avait ménagé de longue main les dispositions, tous ses domaines à la couronne (du- ché de Bar, le Maine, l'Anjou, la Provence avec ses prétentions au royaume de Naples). — Louis XI prend 6 000 Suisses à son service et leur accorde de grands privilèges. Accession des cantons de Fribourg et de So- leure à la ligue helvétique. Jacques III, roi d'Ecosse, poussé par Louis XI, déclare la guerre à l'Angleterre. Jean II succède en Danemark à son frère Christian I er ; la Norvège le reconnaîtra en 1483, mais il sera forcé de céder à Frédéric, son frère, le Slesvig et le Holstein pour apanage. Les Ottomans sont forcés par les forces réunies de Sixte IV et du roi de Naples d'abandonner Otrante. — Mort de Mahomet II. Rivalité de ses deux fils, Bajazet et Zizim. Le second est vaincu et se retire en Egypte. 1482. Traité d'Ar'ras entre Maximilien d'Autriche et Louis XI. L'Artois et la Franche-Comté sont pro- mis pour dot de Marguerite, fille de Marie, si elle épouse le Dauphin. Guerre entre Frédéric III et Mathias Corvin. Charlotte, fille unique de Jean III de Lusignan, dépouillée par son frère naturel du trône de Chypre depuis 1464, cède ses droits sur Chypre, Jérusalem et l'Arménie au duc de Savoie, son beau-ffère, pour lui et ses successeurs. — Ligue formée par le duc de Ferrare, Naples, Milan, Mantoue, Florence et les Bentivoglio de Bologne contre Venise et Jérôme Riario, seigneur d'Imola et de Forli, neveu de Sixte IV. Riario voulait s'agrandir et Venise maintenir ses prétentions exclusives au monopole du sel qui provenait des lagunes. Jean II, roi de Portugal, fait construire une forteresse et une église auprès du port de Mina, sur la côte de Guinée. Vers la même époque, 2 médecins du roi, Rodrigue et Joseph, assistés de Martin Behaim de Nuremberg, dressent des tables de la déclinaison du soleil et trouvent le moyen d'appliquer l'astrolabe aux observations nautiques. Le grand maître Pierre d'Aubusson fait passer en France le prince Zizim, frère et rival de Ba- jazet II. 1483. Mort d'Edouard IV, roi d'Angleterre. L'aîné de ses deux fils, Edouard V, âgé de 13 ans, est pro- clamé, mais non couronné roi. Richard, duc de Glocester, frère d'Edouard IV, se fait nommer protecteur du royaume; peu après, il se fait pro- clamer roi sous le nom de Richard III, et fait pé- rir Edouard V et son frère. Mort de Louis XI, au château de Plessis-les- Tours. Son fils Charles VIII, âgé de 13 ans, lui succède sous la tutelle de sa sœur Anne, mariée au frère du duc de Bourbon, le sire de Beaujeu. Jean II, roi de Danemark et de Norvège, par- vient à conclure avec les États de Suède une con- vention qui rétablissait l'ancienne union, mais les efforts et la puissance de Stenon-Sture en retar- dent l'effet jusqu'en 1497. Sixte IV excommunie ies Vénitiens qui ont re- fusé sa médiation dans l'affaire de Ferrare. Naissance de Luther à Eisleben, en Saxe. 1484. Etats généraux de Tours pour constituer la régence. Ils obtiennent la diminution de la taille qui est réduite de 4 700 000 livres à 1 200 000 li- Ap. J.-C vres, avec 300000 livres pour droit de joyeux avènement. Ces Etats développèrent des vues utiles sur la rédaction des coutumes, le grand conseil, l'inamovibilité des juges, le commerce, etc. Mais la rivalité des ordres permit à Anne de dis- soudre l'assemblée et de constituer un conseil de gouvernement tout entier à sa discrétion. Le Génois Christophe Colomb, après avoir sou- mis inutilement ses projets à Gênes et au Portu- gal, s'adresse à Ferdinand et à Isabelle. Cession de Céphalonie au sultan par les Véni- tiens. Fin de la guerre entre le duc de Ferrare et les Vénitiens, qui gardent Rovigo et toute la Polé- sine. Premier voyage du Portugais Diego Cano jus- qu'à l'embouchure du Zaïre. 1485. Mathias Corvin s'empare de Vienne, qu'il con- serve jusqu'à sa mort en 1490. Le Gallois Henri Tudor, comte de Richemont, arrière-petit-fils par sa mère de Jean de Gaunt , duc de Lan castre, défait et tue à Bosworth, dans le comté de Leicester, Richard III (22 août). Fin de la dynastie d'îfork. Henri VII Tudor est re- connu et couronné roi (13 oct.). Mariage d'Ivan III avec Sophie Paléologue. Le prince russe espérait par cette union s'assurer des droits sur le trône impérial de Constantino- ple. Il prend pour armoiries l'aigle noir à deux têtes. Second voyage du Portugais Diego Cano, qui s'avance jusqu'au cap Nègre, 22° de latitude. 1486. Mariage d'Henri VII avec Elisabeth, fille d'Edouard IV. — Lambert Simnel, fils d'un bou- langer, se fait passer pour le fils du duc de Cla- rence; il est pris et enfermé à la Tour. Le duc d'Orléans organise contre la régente la guerre folle. Il est appuyé par les ducs de Bour- bon et de Bretagne, ainsi que par Henri VII et Maximilien. Il échoue et est contraint de signer l'accommodement de Beaugency. Jean-Alphonse dAveiro découvre le Bénin et en apporte le piment, déjà connu, sous le nom de graine du Paradis, des Italiens qui le tiraient du nord de l'Afrique où des caravanes l'apportaient de Guinée. — Barthélémy Diaz, chevalier de la maison de Jean II, part pour explorer la côte d'Afrique au S. du Congo (fin d'août). Jeté à l'E. par une tempête, il double le cap des Tempêtes sans s'en apercevoir, le reconnaît à son retour, en détermine avec soin la position et arrive à Lis- bonne en décembre 1487. Le roi Jean II change le nom de cap des Tempêtes en celui de cap de Bonne-Espérance. 1487. Les Florentins reprennent la ville de Sarzane sur les Génois, qui se placent de nouveau sous la domination des Sforza de Milan. Une nouvelle ligue féodale réunit contre Anne de Beaujeu toute la haute aristocratie, qui s'ap- puie encore sur Maximilien. Alphonse de Païva et Pierre de Covillam sont envoyés par Jean II à Alexandrie pour recueillir des renseignements sur un prétendu prince chré- tien, le prêtre Jean, qui restait, dit-on, en Afrique, et aussi sur le passage aux Indes par les conti- nents de l'Afrique et de l'Asie. Ils partent de Lis- bonne avec une carte empruntée à Calsadilla, évêque de Viseo, sur laquelle l'Afrique était bor- née au sud par une mer navigable. Ils se séparent au port arabe d'Aden. Païva fut assassiné en Abyssinie. Covillam visita Calicut, Cananor, Goa_ dans l'Inde, et Sofala en Afrique, où il recueillit' les premiers renseignements précis sur l'île de la Lune (Madagascar). Il adressa alors à Jean II des renseignements qui le déterminèrent dès 1490 a faire les préparatifs d'une expédition pour casser 218 CHRONOLOGIE. TABLES. Ap. J.-C. aux Indes en doublant le cap de Bonne-Espé- rance. 1488. Jacques 111, roi d'Ecosse, est défait à Ban- nockbum par les nobles révoltés et périt assassiné dans la déroute. Son fils Jacques IV lui succède à l'âge de 15 ans. La Trémouille bat et prend le duc d'Orléans à Saint-Aubin-du-Cormier en Bretagne. Le duc de Bretagne, par le traité de Sablé, s'engage à ne pas marier sa fille Anne sans le consentement du roi. — Mort de François II, duc de Bretagne. — Soulèvements de Bruges et de Gand contre Maxi- milien d'Autriche. 1489. Catherine Cornaro fait donation aux Véni- tiens du royaume de Chypre. Henri VII, roi d'Angleterre, et Ferdinand le Catholique envoient dès secours à Anne de Bre- tagne. 1490. A Florence, prédications du dominicain Jé- rôme Savonarole, qui appelle Charles VIII de France pour punir les crimes de l'Italie. Ludovic le More demande à tenir Gènes comme un fief de la couronne de France et en est in- vesti à cette condition. Maximilien d'Autriche épouse Anne de Breta- gne par procureur. 1491. Ferdinand le Catholique et Isabelle mettent le siège devant Grenade, que défend Boahdil, dernier prince de la dynastie des Nasérides. Trois armées françaises occupent la Bretagne. La duchesse, assiégée dans Bennes, est obligée d'épouser Charles VIII. Le contrat réserve l'indé- pendance de la Bretagne et oblige la duchesse à n'épouser que le successeur du roi ou le plus proche héritier du trône. 1492. Charles VIII achète la paix d'Henri VIII d'An- gleterre en s'engageant à lui payer 745 000 écus d'or. En Angleterre, apparition d'un nouveau pré- tendant, Perkin Warbeek, fils d'un juif de Tournai, qui se fait passer pour le second fils d'Edouard IV. Prise de Grenade par Ferdinand le Catholique. Fin de la domination des Maures en Espagne. — Expulsion des Juifs de l'Espagne. — Après huit ans de sollicitations, Christophe Colomb signe de- vant Grenade avec Ferdinand et Isabelle un traité qui le créait vice-roi de toutes les terres qu'il dé- couvrirait. Il part de Palos, le 3 août, avec 3 pe- tits navires, et aborde le 12 octobre à Guanaham, une des Lucayes ou Bahama, qu'il appelle San Salvador. Il découvre Cuba et Haïti, qn'il appelle Hispaniola. A Florence, mort de Laurent le Magnifique, sur- nommé le Père des Muses.— Mort d'Innocent VIII. Avènement d'Alexandre VI, Borgia. 1493. Mort de l'empereur Frédéric III. Avènement de Maximilien d'Autriche. Retour de Christophe Colomb, qui est reçu à Barcelone par Ferdinand et Isabelle (15 avril). — Une bulle du pape Alexandre VI fait donation à Ferdinand le Catholique de tous les pays décou- verts et à découvrir vers l'occident et le midi, en tirant une ligne imaginaire d'un pôle à l'autre, à une distance de ;00 lieues à l'O. des Acores et du cap Vert.— Second voyage de Christophe Colomb (27 sept.). Découverte de plusieurs îles Antilles, Saint-Dominique, Marie-Galante, Sainte-Marie-de- Guadeloupe, Mont-Serrat, Sainte-Marie-la-Rotonde, Sainte-Marie-Antique, Saint-Christophe, Saint- Jean-de-Porto-Rico (du 3 au 22 nov.). Charles VIII, qui médite la conquête du ro- yaume de Naples, restitue à Ferdinand le Catholique le Roussillon et la Cerdagne par le traité de Barcelone, et à Maximilien d'Autriche l'Artois et la Franche-Comté par le traité de Senlis. Ap. J.-C. 1494. L'empereur Maximilien épouse la nièce de Ludovic le More ; il l'investit du duché de Milan qui appartient au jeune Jean Galéas. Traité de Tordesillas entre le roi de Portugal et Ferdinand le Catholique par lequel la ligne de démarcation à l'O. du cap Vert est reculée de 270 lieues. Expédition de Charles VIÏI en Italie. — Mort de Jean Galéas-Marie, duc de Milan. Ludovic le More lui succède. — Soulèvement des Florentins qui chassent Pierre de Médicis. — Entrée solen- nelle de Charles VIII à Rome (31 déc). 1495. Dîète de "Worms qui établit une chambre impériale chargée de décider dans tousles débats civils entre les Etats d'empire, et de juger les causes criminelles liées au maintien de la paix. Traité entre Charles VIII et Alexandre VI, qui lui livre empoisonné le frère du sultan Bajazet. Zizim, le prétendant à l'empire d'Orient. — Charles VIII dissipe à San Germano les troupes de Ferdinand H et entre à Naples en triompha- teur. — Ligue contre Charles VIII conclue à Venise entre les Vénitiens, le pape, l'empereur, Ferdinand le Catholique et Ludovic le More. — Charles VIII quitte Naples et bat l'armée de la ligue à Fornoue, près de Plaisance. A Venise, les Aides impriment le première édi- tion grecque des œuvres d'Aristote. 1496. Mariage de Philippe le Beau, fils de Maxi- milien et de Marie de Bourgogne, avec Jeanne la Folle, tille de Ferdinand et d'Isabelle. La victoire de d'Aubigny à Séminara sur les Espagnols, celle de Précy à Eboli sur les Napo- litains sont sans résultat. Montpensier capitule dans Atella et d'Aubigny évacue le royaume de Naples. Henri VII envoie les Vénitiens Jean et Sébas- tien Cabota la recherche d'un passage aux Indes parle N. 0. Barthélémy, frère de Christophe Colomb, jette dans l'île d'Haïti les fondements de la ville de Saint-Domingue. 1497. Jean I er , roi de Danemark et de Norvège, occupe Stockholm et fait reconnaître pour son successeur en Suède son fils aîné, Christian, déjà accepté dans les deux autres royaumes. Le Florentin Amerigo Vespucci avec une flotte espagnole côtoie le nouveau continent , après avoir visité le golfe de Paria et l'île Sainte- Marguerite. Charles VIII donne une nouvelle organisation au grand conseil, qui est rendu sédentaire à Pa- ris. Ce tribunal, composé de 17 membres et pré- sidé par le chancelier en l'absence du roi , ne s'oc- cupait dans le principe que des procès évoqués par ordonnance royale et des questions de règle- ment de juges, mais peu à peu ses attributions s'étendirent et embrassèrent tous les procès en matières bénéficiales. — Nouvelle ordonnance pour la rédaction des coutumes. 1498. 3 e voyage de Christophe Colomb. Il reconnaît l'île de la Trinité, une des îles sous le Vent, et visite la côte de terre ferme depuis Paria jusqu'au cap de la Vêla. Mort de Charles VIII. Fin de la branche des ■ Valois directs. Avènement de Louis XII, de la branche des Valois Orléans. Il répudie la fille de Louis XI pour épouser Anne de Bretagne. A Florence . Savonarole subit le supplice du feu sur la place publique. Le Portugais Vasco de Gama double le cap de Bonne-Espérance, visite la côte orientale d'Afrique et aborde à Calicut, sur la côte indienne de Malabar. 1499. Paix de Bâle qui met fin à une guerre en- gagée entre les Suisses et l'empereur. Ap. J.-C.

L’échiquier de Rouen est transformé en parlement de Normandie.

Louis XII, qui songeait à faire valoir sur le Milanais les droits qu’il tenait de son aïeule Valentine Visconti, se concilie les Vénitiens en leur promettant Crémone et la Ghiara d’Adda. — lre conquête du Milanais par les Français. — Gênes se place sous la domination de Louis XII.

Guerre entre les Vénitiens et les Turcs que Ludovic le More avait excités à ravager le Frioul vénitien.

1500. Diète d’Augsbourg qui partage l’Allemagne en 6 cercles, dans chacun desquels devait être institué un corps chargé de maintenir la paix publique.

François de Bovadilla, commissaiie du gouvernement espagnol à Hispaniola, fait arrêter Christophe Colomb et l’envoie en Espagne avec ses deux frères chargés de chaînes.

Le gouvernement despotique de Trivulce, gouverneur du Milanais, provoque un soulèvement ; retour de Ludovic le More. — Louis XII envoie dans le Milanais une nombreuse armée sous la conduite de la Trémouille. Les Suisses qui étaient au service de Ludovic refusent de combattre ceux de l’armée française. Ludovic est fait prisonnier ; il mourra au château de Loches en 1510. — Louis XII abandonne Pi se aux Florentins et fournit des troupes au pape et à son fils César Borgia pour conquérir la Romagne. — Traité de Grenade entre Louis XII et Ferdinand le Catholique pour le partage du royaume de Naples.

Le Portugais Âlvarès Cabrai est poussé par la tempête sur la côte du Brésil. — Le Portugais Corte-Real reconnaît Terre-Neuve, le bassin du fleuve Saint-Laurent et la terre de Labrador.

XVIe siècle après Jésus-Christ.

(siècle de léon x.)

Rivalité de François Ier et de Charles-Quint. — Règne brillant de Soliman II. — La Réforme (Luther, Calvin, Henri VIII). — Traité de Cateau-Cambrésis qui termine la lutte entre la France et la maison d’Autriche. — Guerres de religion en France. — Edit de Nantes. — Paix de Vervins qui met fin à la guerre entre la France et l’Espagne. — Commencement de la dynastie des Rourbons avec Henri IV. — Grandeur de l’Espagne sous Charles V et Philippe II. — Exploits de Fernand Cortez au Mexique, de François Pizarre au Pérou. — Création de l’ordre des jésuites. — Règne d’Elisabeth en Angleterre, de Marie Stuart en Écosse. — Etablissement définitif de la religion anglicane. — Concile général de Trente. — Règne de Gustave Wasa en Suède, d’Ivan IV en Russie. — Insurrection des Pays-Bas contre Philippe II ; Guillaume de Nassau. — Renaissance dans les différents pays de l’Europe des lettres, des sciences et des arts.

1501. Conquête du royaume de Naples par les Français et les Espagnols réunis. — Le roi Frédéric se rend et est conduit en France. — Partage de son royaume entre Ferdinand et Louis XII. — Dispute entre le duc de Nemours et Gonzalve de Cordoue sur le sens du traité de Grenade. — Le pape Alexandre VI accorde l’investiture du duché de Romagne à son fils César Borgia.

Louis XII établit le parlement d’Àix pour la Provence.

L’empereur Maximilien crée pour ses États héréditaires un conseil permanent, le conseil aulique, qui devait plus tard être investi de prérogatives immenses, et d’une juridiction tantôt rivale, tantôt même exclusive de celle de la Chambre impériale.

Création à Venise du tribunal des trois inquisiteurs d’État.


Ap. J.-C.

Réunion de Bàle et de Schaffhouse à la ligue helvétique.

Amérigo Vespucci,au service du Portugal, reconnaît les cotes du Brésil jusqu’à celles de Patagonie. — Découverte de l’île de Sainte-Hélène par les Portugais.

Fin de la guerre entre les Turcs et les Vénitiens qui obtiennent d’avoir un consul à Constantinople.

Restauration de la secte d’Ali en Perse par Ismaël Sophi, qui détruit l’empire des Turcomans du Mouton Noir.

1502. Irritation croissante entre les Français et les Espagnols dans le royaume de Naples. Premières hostilités entre Gonzalve de Cordoue et le duc de Nemours. — Entrevue de César Borgia et de Louis XII à Milan. — Négociations de César Borgia avec Machiavel, secrétaire de la république de Florence. Il attire ses ennemis à Sinigaglia et les fait massacrer.

4e voyage de Christophe Colomb. Il découvre l’île Martinique.

1503. Mariage de Marguerite, fille de Henri VII, roi, d’Angleterre, avec Jacques IV Stuart, roi d’Écosse.

Perfide traité de Lyon qui donne le temps à Ferdinand le Catholique d’envoyer des renforts dans le royaume de Naples. Défaite de d’Aubigny à Séminara, du duc de Nemours à Cérignoles, du marquis de Mantoue, qui avait remplacé la Trémouille tombé malade à Parme, près du Garigliano. Les Français perdent tout ce qu’ils possédaient dans le royaume de Naples. — Mort d’Alexandre VI. Georges d’Amboise, ministre de Louis XII, échoue dans ses efforts pour lui succéder. Election d’un neveu de Sixte IV, Julien de la Rovère, sous le nom de Jules II. — Ruine de César Borgia.

Christophe Colomb reconnaît le continent depuis le cap Gracias-a-Dios jusqu’au havre de Porto-Bello.

Mort de Stenon Sture, administrateur de la Suède. Swante Nilson Sture lui succède avec le même titre.

1504. Trêve de 3 ans entre la France et l’Espagne. Maladie de Louis XII. Funeste traité de Blois, par lequel Louis XII promettait sa fille Claude à Charles, fils de Philippe le Beau ; avec la Bretagne, la Bourgogne et le duché de Milan pour dot. Maximilien promettait de son côté de se joindre à Louis XII pour attaquer les Vénitiens et accordait à ce prince l’investiture du Milanais.

1505. Louis XII cède pour dot à sa nièce Germaine de Foix, que devait épouser Ferdinand le Catholique, les droits que le traité de Grenade lui avait attribués sur une partie du royaume de Naples.

Mort d’Ivan III de Russie. Son fils Wasili IV lui succède.

1506. États de Tours, qui annulent le traité de Blois et demandent que Claude de France soit mariée à François d’Angoulème alors présomptif héritier de la couronne.

Jules II pose la première pierre de l’église de Saint-Pierre, qui est commencée sur les dessins du Bramante. — Soulèvement des Génois, qui chassent les Français.

Mort de Philippe le Beau. Sa veuve Jeanne devient folle. — Mort de Christophe Colomb à Valladolid.

1507. Châtiment des Génois révoltés par Louis XII. Supplice du doge.

Lorenzo d’Almeida, fils du vice-roi des Indes, prend possession des îles Maldives et de Ceylan. Conquête de l’île d’Orrnus, dans le golfe Persique, par Alphonse d’Albuquerque. — Lorenzo et Tristan d’Acunha visitent l’île de Madagascar. 220 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. Iô08. Guerre malheureuse de Maximilien contre les Vénitiens, qui, l'année précédente, lui avaient refusé le passage sur leurs terres pour aller se faire couronner à Rome. — Ligue de Cambrai contre Venise négociée par Marguerite, fille de Maximilien, gouvernante des Pays-Bas, et Georges d'Amboise. Louis XII, Jules II, Ferdinand le Catholique et Maximilien entrent dans la ligue. Le Bramante attire à Rome Raphaël, son neveu, et le fait charger par le pape de décorer de peintures à fresque les salles du Vatican. 1509- Mort de Henri VII, roi d'Angleterre. Couron- nement de son fils Henri VIII, âgé de 17 ans, et de Catherine d'Aragon. Conquête d'Oran par le cardinal Ximénès. Défaite des Vénitiens à Agnadel, dans la Ghiara d'Adda, par Louis XII en personne. — Désastre de Maximilien devant Padoue que reprennent les Vénitiens. Mort de Philippe de Confines, l'historien de Louis XI et de Charles VIII. 1510. Les Espagnols s'emparent de Bougie, en Algérie; les rois d'Alger, de Tunis et de Tlemecen sont rendus tributaires. Mort de Georges d'Amboise, ministre de Louis XII. — Concile de Tours qui autorise le l'oi à faire la guerre au pape et lui accorde 300000 écus à prendre sur les biens ecclésias- tiques. — Rédaction de la coutume de Paris. Jules II se réconcilie avec les Vénitiens et cherche à former une ligue générale contre Louis XII. — Marc Antoine Raimondi grave d'après Raphaël. Prise de Goa, au nord de la côte de Malabar, par Alphonse d'Albuquerque. 1511. Campagne de Chaumont contre Jules II qui s'empare de la Mirandole. Mort de Chaumont qui est remplacé par Trivulce. — Victoire de la Bas- tide remportée par Bayard, qui sauve Ferrare. — Trivulce rétablit les Bentivoglio dans Bologne. — Louis XII, ayant essayé vainement de se ré- concilier avec Jules II, veut le faire déposer et convoque dans ce but un concile à Pise. — Jules II en convoque un autre à Saint-Jean de Latran pour l'année suivante, et forme avec le sénat de Venise, Ferdinand le Catholique et Henri VIII, roi d'Angleterre, une confédération nommée Sainte-Ligue. Conquête de Malacca par Albuquerque. — Occupation des Moluques ou îles aux épices. 1512. Gaston de Foix, duc de Nemours, neveu de Louis XII, gouverneur du Milanais, force les Espagnols et les Romains à lever le siège de Bolo- gne, enlève Brescia aux Vénitiens et par l'atta- que de Ravenne force l'armée espagnole et papale à en venir à une bataille décisive près de cette ville ; il lui tue 12 000 hommes, mais il succombe au milieu de sa victoire, à l'âge de 23 ans. — Maximilien accède à la Sainte-Ligue et les Suisses rétablissent Maximilien Sforza dans le Milanais. — Les Génois secouent la domination de la France ; les Florentins sont soumis de nouveau à la famille de Médicis; la maison d'Albret est punie de son alliance avec Louis XII par la perte de la portion espagnole du royaume de Navarre, qui est occupée par Ferdinand le Catholique. Découverte de la Floride par l'Espagnol Juan Ponce de Léon, ancien compagnon de Christophe Colomb. Bajazet II est renversé par son fils Sélim I er . 1513. Rapprochement entre Louis XII et les Véni- tiens. — Mort de Jules II. Avènement du cardinal Jean de Médicis, Léon X. — Ligue de Malines entre Maximilien, Henri VIII, Ferdinand le Catho- lique et Léon X contre la France. — Défaite des Français par les Suisses à Novarre ; ils évacuent Ap. J.-C. de nouveau l'Italie. — Invasion de la Picardie par les Anglais; ils défont les Français près de Guinegate à la journée des Éperons et prennent Thérouanne et Tournay. — Les Suisses assiègent Dijon; La Trémouille achète leur retraite 400 000 écus. — Louis XII renonce au concile de Pise et adhère à celui que Jules II avait convoqué à Latran. Mausolée de Jules II par Michel-Ange. Le pays d'Appenzell est admis dans la confédé- ration helvétique comme le 13 e canton. Jacques IV, roi d'Ecosse, allié de Louis XII, est vaincu et tué par les Anglais à Flodden, dans le Northumberland. L'Espagnol Vasco Nunès de Balboa traverse le premier l'isthme de Darien (Panama) et aperçoit le grand Océan. Alphonse d'Albuquerque chasse les Arabes d'Aden et ouvre la mer Rouge aux Portugais. — Les Portugais reconnaissent les îles de Bornéo et de Java. 1514. Maximilien, Ferdinand, Henri VIII, signent à Orléans une trêve avec la France, à condition que chacun garderait ce qu'il possédait maintenant (mars). — Cette trêve est bientôt après convertie en paix définitive par le traité de Londres. Après la mort d'Anne de Bretagne, Louis XII épouse la sœur de Henri VIII et s'engage à payer à son nouveau beau-frère 100 000 écus par année pen- dant 10 ans (septembre). Mort du Bramante. Les plans qu'il avait donnés pour la construction de l'église de Saint-Pierre seront changés par Raphaël, puis par Michel-Ange. 1515. Mort de Louis XII (1 er janvier). Avènement de François I er , comte d'Angoulême, son cousin et son gendre, qui commence la branche des Valois- Angoulême. — Victoire de François I er à Mari- gnan sur les Suisses, qui perdent le Milanais. — Conférences de Viterbe et de Bologne entre Léon X et François I er , où sont jetées les bases du concordat qui devait remplacer la pragmati- que. Le pape abandonne au roi le droit de nom- mer aux évêchés et aux abbayes du royaume, mais recouvre les annates et une partie des ré- serves. Le concordat ne sera publié que l'année suivante. — Traité de Genève entre François I er et 8 cantons suisses. — Gênes est ramenée sous la domination de la France. Mort d'Alphonse d'Albuquerque à Goa, dans la disgrâce de son souverain. Gonzalve de Cordoue, disgracié, meurt à Gre- nade, à l'âge de 72 ans. Mariage de Christian II, roi de Danemark, avec Isabelle d'Autriche, sœur de Charles-Quint. 1516. Mort de Ferdinand le Catholique (23janvier). Charles I er d'Autriche, qu'il avait désigné pour son successeur, reste en Flandre : il est reconnu par les Etats de Castille ; résistance des Etats d'Aragon. — Administration énergique de Ximé- nès qui oppose les milices des villes à la noblesse révoltée de Castille. — Commencement de la traite des nègres pour l'Amérique. — Traité de Noyon entre François I er et Charles d'Autriche (août). François I er abandonne à l'Espagne les droits de la France sur le trône de Napjes, mais obtient en retour 1° que Charles restituerait la Navarre à la maison d'Albret dans l'espace de 8 mois; 2° qu'il laisserait sans opposition le roi de France fournir des secours aux Vénitiens con- tre son aïeul Maximilien, jusqu'à ce que celui-ci leur eût rendu le Véronais. A la fin de cette année Maximilien accéda au traité de Noyon et abandonna Vérone. Paix perpétuelle conclue par François I" avec les cantons suisses (29 novembre). — François P r attire en France Léonard de Vinci. TEMPS MODERNES. 221 Ap. J. C. Commencement des prédications de Zwingle, le réformateur de la Suisse. Grande victoire remportée près d'Alep par Sélim I er sur les Mameluks. 1517. Léon X, qui voulait achever la basilique de Saint-Pierre, a recours à la vente des indulgences pour remplir le trésor pontifical. Martin Luther, professeur de théologie à l'université de Wittem- berg, en Saxe, attaque avec violence ce trafic» Arrivée de Charles d'Autriche en Espagne. Il refuse de voir Ximénès ; il lui écrit une lettre dédaigneuse, et le cardinal, déjà malade, mourut le jourmêmeoù illareçut(8 nov.). Le Portugais Ferdinand Perez, parti de Ma- lacca, aborde à l'île de Taman, à 3 milles de Canton. Les Portugais seront admis à faire le commerce à Macao. Conquête de la Syrie et de l'Egypte par Sélim I er . Fin de la domination des Mameluks. 1518. Cajetan, légat du pape, tente vainement d'ob- tenir de Luther une rétractation à la diète d'Augs- bourg. Luther est condamné par le pape (9 déc). Découverte des îles de Lieou-Khieou dans la mer de Corée par le Portugais Perez. Jean de Silveira aborde au Bengale. Guerre entre l'administrateur de Suède Stenon-, Sture II et Christian II, roi de Danemark, qui soutient l'archevêque d'Upsal Gustave Troll. Vaincu à Brenkirka, Christian II feint de négo- cier et se fait livrer 6 otages parmi lesquels était Gustave Wasa, petit-neveu du roi Canutson et cousin-germain de l'administrateur. Conquête du Diarbekir sur les Perses par Sélim I er . — Horouk Barberousse, fils d'un potier de Mitylène, devenu pirate, occupe Alger et Tlemecen. Son frère Chaïrouddin, le célèbre Bar- berousse, qui lui succède, sera la terreur de la Méditerranée. 1519. Mort de l'empereur Maximilien. Charles d'Au- triche, petit-fils de Maximilien, François I er et Henri VIII aspirent à la couronne impériale. Election de Charles V, sur le refus et par les con- seils de Frédéric le Sage, électeur de Saxe. Fernand Cortez attaque l'empire du Mexique avec 700 soldats. Mort du grand peintre de l'école florentine, Léo- nard de Vinci, à Amboise. 1520. Léon X frappe d'anathème Luther, qui en appelle au futur concile et brûle publiquement la bulle de V Antéchrist à Wittemberg, avec le code du droit canonique. Entrevue du camp du Drap d'or entre François I er et Henri VIII, où le premier déploie une" vaine magnificence et ne conclut rien d'utile à ses inté- rêts. — Couronnement de Charles V à Aix-la- Chapelle. — Insurrection des villes dans les royaumes de Castille et de Valence contre le cardi- nalAdriend'Utrecht, ancien précepteurde Charles- Quint. — Magellan, Portugais, mécontent de la cour de Lisbonne, parti de Séville avec 5 vais- seaux en 1519, côtoie l'Amérique méridionale, remonte la vaste embouchure de la rivière de la Plata, traverse le détroit auquel il a donné son nom et entre dans le grand océan Pacifique. Il périra aux Philippines en 1521, en combattant les naturels. Son équipage, conduit par Jean-Sébastien del Cano, arrivera à Saint-Lucar le 7 sept. 1522. Christian II, roi de Danemark, appuyé par l'empire, la France et l'Ecosse, renverse Stenon Sture II et se fait couronner roi de Suède par l'archevêque d'Upsal, Gustave Troll. Massacres à Stockholm. Gustave Wasa, un des otages suédois enlevés par Christian II, s'échappe et est ac- cueilli par les Dalécarliens. Mort de Raphaël d'Urbin, le plus grand peintre des temps modernes, à l'âge de 37 ans. Ap. J.-C. Mort de Sélim I er . Son fils Soliman II lui suc- cède. 1521. Diète de Worms. Luther, qui s'y est rendu muni d'un sauf-conduit de l'empereur, refuse encore de se rétracter et est mis au ban de l'Em- pire; mais Frédéric le Sage, électeur de Saxe, lui assure une retraite au château de Wartbourg, situé au fond des montagnes de la Saxe, où il reste caché pendant près d'un an. Commencement de la guerre entre François I er et Charles -Quint. Invasion de la Champagne par les impériaux. Défense de Mézières par Bayard. François I er s'avance en personne jusqu'au delà de l'Escaut. — Campagne malheureuse de Les- parre dans la Navarre. — Ligue de Léon X avec Charles V. Echec de Lautrec dans le Mi- lanais, qui est rendu à François Marie, frère de Maximilien Sforza. Parme et Plaisance sont restituées au saint-siége. — Alliance de Bruges entre Henri VIII et Charles V par la médiation du cardinal VVolsey. — Mort de Léon X (1 er déc). Election d'Adrien d'Utrecht, précepteur de Char- les V. Mécontentement de VVolsey, à qui Charles V avait promis la tiare. — Juan de Padilla, chef des villes révoltées d'Espagne, est battu, pris et déca- pité à Villalar près de Valladolid. Maria Pachéco, sa femme, se défendra encore quelque temps dans Tolède. La sœur de Louis II, roi de Hongrie, épouse Ferdinand, frère de Charles V; Louis II épouse une sœur de Ferdinand. Gustave Wasa réunit dans la plaine de Mora 200 mineurs de la Dalécarlie avec lesquels il donne le signal de la révolte en Suède contre Christian II de Danemark. Prise de Belgrade par Soliman. 1522. Lautrec essaye de reprendre le Milanais, mais il est battu à la Bicoque, près de Milan. Gênes entre dans l'alliance de l'empereur. Création des premières rentes perpétuelles payées à l'hôtel de ville pour un capital de 200000 fr., avec intérêts annuels de 16 666 fr., c'est-à-dire sur le pied de 8 p. 100 par an. Luther publie sa traduction de la Bible en lan- gue allemande. Gustave Wasa reçoit le titre d'administrateur de Suède. Bientôt les Danois ne conserveront plus en Suède que trois villes, Abo, Calmar et Stoc- kholm. Belle défense de Rhodes contre Soliman II par Philippe de Villiers, de l'Isle-Adam, pendant 5 mois ; ce dernier conclut le jour de Noël une capitulation honorable. Les chevaliers obtinrent du pape la ville de Viterbe, où ils restèrent jusqu'à ce qu'en 1530 Charles-Quint leur céda l'île de Malte. 1523. Persécution dirigée par Louise de Savoie contre le connétable Charles de Bourbon-Mont- pensier qui passe à l'ennemi. — Campagne mal conduite de Bonnivet dans le Milanais. — Les Vénitiens font alliance avec Charles V. — Belle campagne de La Trémouille en Picardie contre Ips All t - r l3.1S. Mort d'Adrien VI d'Utrecht. Avènement du car- dinal Julien de Médicis, sous le nom de Clé- ment VII. Christian II, détesté des nobles danois, dont il a violé les privilèges, est déposé par les Etats du Jutland assemblés à Viborg. Il a pour successeur en Danemark son oncle, Frédéric, duc de Hols- tein.— En Suède, les Etats donnent la couronne à Gustave Wasa qui se rend maître de Stockholm. 1524. Revers de Bonnivet en Italie; retraite dans laquelle meurt Bayard, au passage de la Sesia. Invasion de la Provence par les impériaux. Fran- çois I" passe en Italie et assiège Pavie. 222 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap J.-C. Le Florentin Verazzani, au service de la France, reconnaît la côte N. E. de l'Amérique septentrio- nale, et lui donne le nom de Nouvelle-France. Frédéric, roi de Danemark, appuyé par la ma- rine de Lubeck, se rend maître de Copenhague, où il est couronné par Gustave Troll, archevêque d'Upsal. 1525. François I er , vaincu à la bataille de Pavie, est fait prisonnier et conduit à Madrid. Régence de sa mère, Louise de Savoie; elle dé- tache Henri VIII du parti de Charles V. Luther consomme sa rupture avec l'Eglise ro- maine en épousant une religieuse, Catherine de Bohren. — Albert de Brandebourg, grand maître de l'Ordre teutonique, s'étant fait luthérien, sé- cularise la Prusse orientale, qu'il convertit en duché héréditaire sous la suzeraineté de la Polo- gne. — Extermination des anabaptistes à Fran- kenhausen par la noblesse allemande. — Frédé- ric I er , roi de Danemark, embrasse le luthéranisme qui se répandra bientôt dans ses Etats. 1526. Traité de Madrid par lequel François I er re- nonce à toute prétention sur l'Italie et cède à Charles V le duché de Bourgogne; il recouvre sa liberté (I e mars) . — François I er signe à Cognac une ligue avec le duc de Milan, les Vénitiens, le pape, les Suisses et le roi d'Angleterre, pour chasser les Espagnols de Naples, maintenir Sforza dans le Milanais et défendre l'intégrité de la France. — Le refus de livrer la Bourgogne rompt le traité de Madrid . François I ov fait commencer le château de Chambord par le Bolonais le Primatice. Mariage d'Henri d'Albret, roi de. Navarre, avec Marguerite, sœur de François I er . Louis II, roi de Hongrie et de Bohême, périt en combattant les Turcs à Mohacz, sur le Danube. — Les Etats de Hongrie proclament roi Jean Zapoly, waïvode de Transylvanie; ceux de Bohême re- connaissent Ferdinand d'Autriche, frère de Char- les V et beau-frère de Louis IL 1527. Henri VIII commence à négocier avec la cour de Rome afin d'obtenir l'autorisation de répudier sa femme , Catherine d'Aragon , pour épouser Anne de Boleyn. Le connétable de Bourbon périt au siège de Rome, que prennent et saccagent ses soldats. — Le surintendant des finances, Semblançay, vic- time de la haine de Louise de Savoie, est pendu à Montfaucon, sur la fausse accusation de pé- culat. — Le duché de Bourbon est incorporé dans le domaine royal. Ferdinand d'Autriche est couronné roi de Bo- hême à Prague (fév.), et de Hongrie à Albe- Royale.- Les Médicis sont chassés de Florence, où le gouvernement démocratique est rétabli. — Le Génois André Doria livre sa patrie à la France. Gustave Wasa fait ouvertement profession de luthéranisme. 1528. Expédition de Lautrec en Italie. Il délivre Rome et assiège Naples, que bloque André Doria avec la flotte génoise. — La peste, qui décime l'armée et enlève Lautrec, la défection de Doria, l'incapacité du marquis de Saluées, amènent la perte des conquêtes françaises. — Gênes chasse la garnison et passe à Charles V. Nouvelle consti- tution de cette république. — Une nouvelle ar- mée française, commandée par Saint-Pol, est battue à Landriano par Antoine de Leyva. 1529. Diète de Spire, contre les décisions de la- quelle protestent les luthériens (19 avril). Le nom de protestants leur est resté. Clément VII évoque à Rome l'affaire du divorce de Henri VIII. — Disgrâce du cardinal Wolsey, qui meurt peu après. Ap. J.-C. Paix des Dames, négociée par Marguerite d'Au- triche et Louise de Savoie (3 août). François I er conserve la Bourgogne, renonce à toute- préten- tion sur Milan, Gênes, Ostie, Naples; paye 2 mil- lions d'écus d!or pour la rançon de ses fils. — Les Etats italiens obtiennent la paix de l'empereur par les traités de Bologne, mais en subissant l'in- fluence espagnole. Fr. Pizarre entreprend la conquête du Pérou. En Suède, l'assemblée d'Œrebro accepte la con- fession des luthériens d'Allemagne, et prononce l'abolition de la religion catholique. Les biens ec- clésiastiques sont réunis au domaine royal. Solimanassiége Vienne; il est repoussé. A son retour, il couronne à Bude Jean Zapoly . roi de Hongrie. 1530. Diète d'Augsbourg. Les protestants y présen- tent à Charles V leur confession rédigée par Mélanchthon,. disciple de Luther; il la repousse. Les princes qui l'avaient adoptée formeront, au commencement de l'année suivante, la ligue de Smalkade. François I er , d'après les conseils de Guillaume Budé et malgré l'opposition de la Sorbonne, fonde deux chaires pour l'enseignement de l'hébreu et du grec : c'est là l'origine du collège royal de France. Fin de la constitution républicaine de Florence Alexandre de Médicis obtient, par un décret im- périal, le gouvernement héréditaire de cette cité. 1531. Henri VIII, ayant été cité à comparaître de- vant le pape au sujet du divorce, fait déclarer par le parlement que le roi est le protecteur et le chef suprême de l'Église et du clergé d'Angle- terre. Mort de Louise de Savoie, mère de François I". — Condamnations prononcées contre plusieurs gentilshommes aux grands jours tenus à Poi- tiers. Mort de Zwingle à la bataille de Cappel. 1532. Le chancelier Thomas More, qui désapprouve le divorce du roi, abandonne les sceaux. — Un prêtre célèbre secrètementle mariage de Henri VIL avec Anne de Boleyn. — Henri VIII, craignant que Charles V ne voulût venger sa tante, Cathe- rine d'Aragon, se rapproche de François I er . Diète de Nuremberg, qui accorde aux protes- tants le libre exercice de leur culte jusqu'au pro- chain concile. Christian II, qui avait tenté de ressaisir la Nor- vège, tombe par une perfidie entre les mains de son neveu, le roi Frédéric, qui le confine dans l'île d'Alsen, où le château de Sonderbourg fut sa prison pendant 27 ans. François I er abolit les stipulations de la reine Anne en faveur de ses collatéraux, et annexe dé- finitivement la Bretagne à la France. A Florence, Alexandre de Médicis obtient le titre ducal et le pouvoir absolu. 1533. Clément VII vient à Marseille négocier le mariage de sa nièce Catherine de Médicis, avec le 2 e fils de François I er , Henri d'Orléans. — Rabe- lais publie à Lyon Gargantua. Le mariage de Henri VIII avec Catherine d'A- . ragon est déclaré nul par Cranmer, récemment élevé au siège de Cantorbéry. Couronnement d'Anne de Boleyn. Conquête du Pérou par Pizarre et Almagro. Mort de Frédéric I er , roi de Danemark. Son fils Christian III ne parviendra au trône qu'après un interrègne sanglant de 3 ans. Mort de Wasili IV de Russie. Avénem?nt d'I- van IV, âgé de 4 ans, sous la tutelle de sa mere Hélène, nièce de Glinski. 1534. Le landgrave de Hesse rétablit dans le Wur- temberg le duc Ulric, qui avait embrassé la ré- TEMPS MODERNES. 223 Ap. J.-C. forme et qui avait été chassé de ses États par la ligue de Souabe en 1519. — Accommodement conclu à Cadan, en Bohême, entre les. catholiques et les protestants. Le parlement anglais confirme le jugement de Thomas Cranmer. Clément VII menace Henri VIII d'excommunication, si, dans un délai déterminé, il ne vient à résipiscence. Médiation de Fran- çois I er . Henri VIII ayant tardé à envoyer une réponse définitive, le pape lance labulle d'excom- munication. — Henri VIII, désormais séparé de l'Église, fait confirmer par le parlement la su- prématie ecclésiastique qu'il s'était attribuée. Thomas More et Fisher, évêque de Rocbester, ayant refusé de prêter le serment exigé au sujet de l'ordre de succession au trône, modifié en fa- veur des enfants nés ou à naître d'Anne de Bo- leyn, aux dépens de l'enfant de Catherine d'Ara- gon, sont conduits à la Tour. Ignace de Loyola, étant alors à Paris, fonde avec quelques adeptes français et espagnols qu'il s'était attachés un nouvel institut dont les mem- bres s'engageaient à aller prêcher l'Évangile en tous lieux, à instruire la jeunesse et à se mettre au service du pape. Le nouvel ordre sera ap- prouvé par Paul III, en 1540, sous le nom de Clercs de la compagnie de Jésus, avec Ignace pour général. Alliance de François I er avec Soliman II. — Le navigateur Cartier, de Saint-Malo, visite les côtes du Canada et remonte le fleuve Saint-Lau- ' rent. Mort de Clément VIL Élection d'Alexandre Farnèse sous le nom de Paul III. — Mort d'An- toine Allegri, dit le Corrége, de Corregio sa pa- trie, dans le Modénais, le plus grand peintre de l'école lombarde. Conquête de Tauris et de Bagdad sur les Perses par Soliman. — Barberousse occupe pour Soli- man le royaume de Tunis. 1535. Siège et prise de Munster par l'évêque de cette ville, François de Waldeck, sur les ana- baptistes commandés par Jean Bocold, compa- gnon tailleur de Leyde. Persécutions sanglantes dirigées par Henri VIII contre tous ceux, luthériens ou catholiques, qui rejettent sa suprématie ou blâment son ortho- doxie. — Mort violente de l'ancien chancelier Thomas More, auteur de l'Utopie. Les réformés français affichent dans Paris, et dans Blois, à la porte même de la chambre du roi, des placards violents contre la messe et l'eu- charistie. François I" irrité fait saisir presque tous les réformés qui se trouvaient à Paris, et assiste au supplice de six d'entre eux. François I er occupe une partie des États du duc de Savoie, qui avait refusé de lui livrer passage pour aller dans le Milanais. — Genève s'érige en république. — Mort du duc de Milan, François Sforza. Antoine de Leyva occupe le Milanais" au nom de Charles V ; nouvelle rupture entre Fran- çois I er et Charles V. Expédition de CharlesV contre Tunis, que dé- fend Barberousse. Mulëy-Hassan , renversé par Barberousse, est rétabli dans son royaume de Tunis, mais se reconnaît tributaire de Charles V. Un grand nombre de chrétiens captifs sont ren- dus à la liberté. Calvin, né àNoyon en Picardie, publie, à l'âge de 26 ans, son livre de ['Institution chrétienne, à la fois en latin et en français. Fondation de Buenos-Ayres par les Espagnols sur la côte occidentale de l'embouchure de la Plata. — Fondation de Lima , au Pérou. — Dé- couverte du Chili. 1536. Mort de Catherine d'Aragon, laissant une Ap. J.-C. fille, Marie (8 .janv.). ~ Exécution d'Anne de Bo- leyn, mère d'Elisabeth. — Mariage d'Henri VIII et de Jeanne Seymour (20 mai). 2 e guerre entre François I er et Charles V, qui envahit la Provence, mais est forcé par Montmo- rency à se retirer. — Édit de Crémieu, qui place les juges seigneuriaux sous la surveillance des juges royaux (19 juin). Calvin vient pour la première fois à Genève (oct.). Il y présentera , en 1537, avec Guillaume Farel, une confession de foi. Tous deux seront bannis l'année suivante. — Mort d'Érasme, à Bâle. 1537. Mort de Jeanne Seymour, en accouchant d'Edouard VI. Les partisans de la liberté font assassiner Alexandre de Médicis dans une orgie (janv.). Côme, fils de Jean de Médicis l'Invincible, lui succède. Prise de Diu par les Portugais. Soliman, allié de François I er , envoie Bar- berousse ravager les côtes de l'Italie méridionale, pendant qu'une armée turque battait les Alle- mands à Éssek, sur la Drave. 1538. Trêve de Nice entre Charles-Quint et Fran- çois- I er . Entrevue des deux princes à Aigues- Mortes. Crédit de Montmorency. Jacques V, roi d'Ecosse, épouse en secondes noces Marie de Lorraine, fille de Claude, duc de Guise. 1539. Henri VIII fait passer au parlementle fameux bill des six articles, que les religionnaires ont appelé le statut de sang. Cette loi établissait la présence réelle, la communion sous une seule espèce, l'obligation de garder le vœu de chas- teté, le célibat ecclésiastique, l'utilité des messes privées, enfin la nécessité de la confession auri- culaire. Insurrection de Gand. Charles obtientde Fran- çois I er le passage à travers la France pour aller châtier les Gantois; mais en retour il promet de donner l'investiture du Milanais au duc d'Orléans, second fils de François I er . François I er établit l'impôt immoral de la lo- terie. — Ordonnance de Villers-Coterêts , qui restreignit la juridiction ecclésiastique aux af- faires spirituelles, donna plus de rapidité à l'ad- ministration de la justice civile, prescrivit que les procès fussent jugés d'après l'ordre d'inscrip- tion ; l'accusé dut comparaître en personne dans les procès criminels ; les curés furent obligés de tenir registre des actes de naissance et de décès et de déposer ces actes de l'état civil au greffe du bailliage le plus voisin; enfin le latin barbare du moyen âge fit place au français dans la rédac- tion des jugements et des actes" notariés. 1540. Mariage de Henri VIII avec Anne de Clèves, qu'il répudie bientôt après pour épouser Cathe- rine Howard. Charles-Quint, arrivé en Flandre, refuse de te- nir la promesse qu'il avait faite à François I e , relativement au Milanais. — Gand est dépouillée de presque toutes ses franchises municipales. L'Espagnol Orellana reconnaît le Maragnon ou fleuve des Amazones. 1541. Conférences inutiles de Ratisbonne pour ame- ner un compromis entre les protestants et les catholiques. François I er conclut la première alliance poli- tique avec le Danemark. — Pierre Lescot donne les dessins pour la reconstruction du Louvre. — Benvenuto Cellini vient en France. Retour de Calvin à Genève. Expédition désastreuse de Charles V contre les corsaires d'Alger. — Le conquérant du Pérou, François Pizarre, périt assassiné par les partisans d'Almagro. 224 CHRONOLOGIE. TABLES. Ap. J.-C. Union de Bromsebro entre Christian III, roi de Danemark, et Gustave Wasa, roi de Suède. Charles V fait assassiner, dans le Milanais, Rinçon et Frégose, agents de François I er . Exécution de Catherine Howard, 5 e femme d'Henri VIII. 4 e guerre entre François I e1 ' et Charles V. — Conquête momentanée "du Luxembourg et du Roussillon par les Français. , Mort de Jacques V, roi d'Ecosse, qui laisse de Marie de Lorraine une fille qui vient de naître, Marie Stuart. l re alliance de la France avec la Suède. Ordonnances de Charles Ven faveur des Indiens et pour régulariser la constitution politique des colonies espagnoles dans les deux Amériques. Toute l'administration des colonies était entre les mains d'un collège supérieur, désigné sous le nom de Conseil des Indes, qui ne dépendait que du roi et qui fut transféré à Madrid. Paul III décide la convocation d'un concile général à Trente (mai). Le concile ne se réunira que dans 3 ans. Le Portugais Antoine de Mota est jeté par la tempête sur les côtes du Japon, où le jésuite François Xavier prêchera l'Évangile. 1543. Mariage de Henri VIII avec Catherine, Parr. François I er empêche Henri VIII d'unir l'Ecosse à l'Angleterre par le mariage de son fils Edouard avec Marie Stuart. — Henri V11I, mécontent, conclut avec Charles une alliance pour le démem- brement de la France. — Conquêtes des Français dans le Hainaut et le Luxembourg. — Soliman envoie dans la Méditerranée Barberousse, qui brûle Reggio , prend Nice, de concert avec les Français, et ravage les côtes de la Catalogne et du royaume de Valence. Mort du célèbre astronome Copernic, néàThorn, en Prusse. Craignant les contradictions, il ne pu- blia qu'à la fin de sa vie son système, qui fait tourner toutes les planètes autour du soleil , d'oc- cident en orient, et qui donne à la terre deux mouvements, l'un de rotation sur elle-même, l'autre de révolution autour du soleil. Il ne reçut le livre où ses idées étaient exposées que le jour même de sa mort. 1544. Diète de Spire, qui permet aux luthériens de siéger dans la chambre impériale. Victoire du comte d'Enghien sur les Impériaux à Cérisoles, dans le Piémont (14 avril). — Invasion de la Champagne par Charles V, qui s'avance jusqu'à Château-Thierry. — Traité de Crespy, en Laonnais, qui termine la lutte entre Charles V et François I er . Le roi de Danemark Christian III, qui, jusqu'à cette époque, avait administré, en commun avec ses frères nés d'une autre mère, les duchés de Slesvig et de Holstein, fait avec eux le partage de ce domaine, malgré l'opposition des Etats du Danemark. Christian prétendait que l'union du Danemark avec les duchés devait être perpétuelle , et que le Slesvig devait rester en fief à la cou- ronne. — L'un des frères du roi, Adolphe, est la tige de la branche ducale de Holstein- Gotlorp. En Suède, les Etats de Westeras déclarent la couronne héréditaire dans la maison de Gustave Wasa. La religion luthérienne sera la seule tolérée en Suède. 1545. Massacre des Vaudois établis à Mérindol et à Cabrières, dans les Alpes de Provence, à la suite d'un arrêt rendu 5 ans auparavant par le parle- ment d'Aix. Parme et Plaisance sont érigées par Paul III Farnèse en un duché héréditaire pour son fils na- turel, Pierre-Louis Farnèse. — Ouverture du concile de Trente, qui doit formuler d'une façon définitive les dogmes catholiques. Ap. J.-C. En Russie , Ivan IV est couronné par le métro- polite et prend le titre de czar. On commence à exploiter au Pérou les mines d'argent du mont Potosi. 1546. Mort de Luther. Traité d'Ardres entre Henri VIII et François I er . Le cardinal Beaton, premier ministre de Marie de Lorraine, fait supplicier plusieurs hérétiques, entre autres Georges Wishart, que ses coreli- gionnaires vengent en assassinant le cardinal. Mort de l'amiral de Soliman, le célèbre Barbe- rousse, chef des pirates d'Afrique. 1547. Les luthériens ayant récusé le concile de Trente , Charles V leur déclare la guerre, parvient à détacher de leur cause Maurice de Saxe , chef de la branche cadette de cette maison, et les bat à Mulhberg, près de l'Elbe, en Saxe, où Frédéric le Sage est fait prisonnier. — Frédéric, condamné à mort, cède aux prières de son épouse, Sibylle de Clèves, et signe, pour échapper au supplice, sa déposition et la translation de son électorat à. Maurice. Mort de Henri VIII. Avènement d'Edouard VI, fils de Jeanne Seymour. Le duc de Sommerset, son oncle maternel, se fait nommer régent ou protec- teur. Il introduira en Angleterre, au moyen de Cranmer, archevêque de Cantorbéry, le calvi nisme à la place de la religion fondée par Henri VIII ; seulement l'Église anglicane conserva la suprématie du roi, la hiérarchie et l'institution divine des évêques. Mort de François I er . Avènement de son fils Henri II, qui a pour maltresse Diane de Poitiers. A Gênes, conspiration des trois frères Fieschi , qui échoue. Le duc de Parme, Pierre-Louis Farnèse, est assassiné à l'instigation de Ferdinand de Gon- zague, comte de Guastalla, gouverneur de Milan pour Charles V. Les impériaux occupent Plai- sance. Entrée triomphale de Juan de Castro à Goa. 1548. Diète d'Augsbourg, où est proposé l'Intérim, espèce de formulaire ou concordat, ainsi nommé parce qu'il n'était établi que provisoirement, en attendant la décision définitive du concile de Trente. Cet intérim ne contenta ni les luthériens ni les catholiques. Henri II envoyé en Ecosse six mille hommes commandés par d'Essé, qui ruinent le projet, formé par Sommerset, d'unir l'Ecosse à l'Angle- terre par le mariage de Marie Stuart avec Edouard VI. — Marie Stuart est envoyée en France et fiancée au Dauphin, qu'elle épousa dix ans plus tard. — Les rigueurs de la gabelle exci- tent en Guyenne un soulèvement, qui est réprimé avec cruauté par le connétable de Montmorency. — Mariage de Jeanne d'Albret, fille du roi de basse Navarre, Henri, et d'Antoine de Bourbon, duc de Vendôme, issu de Robert de Clermont, 5 e fils de saint Louis. Etienne de la Boétie, âgé de 18 ans, ami de Montaigne, publie son Discours de la servitude volontaire, ou Contre un. Des marchands portugais apportent de la Chine dans leur pays une espèce d'oranger, dont la culture se répandit bientôt en Portugal et de là en Europe. 1549. Pragmatique sanction de Charles Quint pour l'union des 17 provinces des Pays-Bas. Joachim Dubellay publie sa Défense et illustra- tion de la langue française. Mort du pape Paul III. Élection de Jules III. 1550. Henri II rachète du comte de Warwick, qui avait remplacé le duc de Sommerset, la ville de Boulogne , dont Henri VIII s'était emparé en 1544. TEMPS MODERNES. 22; Ap. J.-C. La ville de Magdebourg rejette l'Intérim. Siège de cette ville par Maurice de Saxe. 1551. Trêve de Maurice de Saxe avec Magdebourg. — Son traité secret avec la France, signé à Fried- wald (oct.) . — Son adresse pour tromper Charles V, malade à Inspruck. — Renouvellement de la guerre entre le roi de France et Charles V. — Habile campagne du maréchal de Brissac dans le Pié- mont. — Octave Farnèse, menacé dans Parme par les Impériaux, se place sous la protection de la France. — Édit de Chateaubriand contre les réformés. Les musulmans, repoussés de Malte, occupent Tripoli, possession de l'ordre sur la côte d'Afrique. Ferdinand d'Autriche, redoutant l'ambition de l'archevêque Martinuzzi, à qui il avait confié le gouvernement de la Transylvanie, le fait, dit-on, assassiner. Le naturaliste Conrad Gesner commence à Zu- rich la publication de son Histoire des animaux. 1552. Le prince Maurice de Saxe marche contre Charles Quint. — Fuite des pères du Concile de Trente. — Dangers que court l'empereur. — Mé- diation de Ferdinand d'Autriche à Lintz. — Henri II s'empare des trois évêchés de Metz, Toul et Verdun, villes d'empire (mars). Il échoue devant Strasbourg. — Trêve de 2 ans entre le pape, Henri II et Octave Farnèse, qui garde le duché de Parme. — En Toscane, Sienne se donne à la France. — Charles V se rapproche des lu- thériens par la transaction de Passau qui abolit l'intérim et accorde la liberté de conscience jusqu'à la prochaine diète. — Il met le siège de- vant Metz (31 oct.). Henri II institue les Présidiaux, nouveaux juges devant lesquels on pouvait appeler des sen- tences des baillis. — Arrêt du parlement qui dé- fend les écoles buissonnières , c.-à.-d. les écoles que les réformés tenaient dans la campagne. — Jodelle fait représenter sa Cléopâtre, première tragédie française, imitée des anciens. — Am- broise Paré est nommé chirurgien ordinaire du roi. En Angleterre, Warwick, duc de Northum- berland, fait exécuter son rival Sommerset. Ivan IV réforme la. discipline militaire et crée le corps permanent des Strélitz, archers qui se- ront bientôt armés du fusil. — Destruction de l'État tartare de Kasan. Victoire du corsaire Dragut sur André Doria devant Naples. — Progrès de Soliman en Hon- grie. 1553. Mort d'Edouard VI, à l'âge de 16 ans. — Le duc de Northumberland fait proclamer la femme de l'un de ses fils, Jeanne Grey, arrière-petite- fille de Henri VII. Marie Tudor, fille de Catherine d'Aragon, est reconnue par la nation. Northum- berland est exécuté. Captivité de Jeanne Grey et de son mari Dudley. — Marie, qui se montrera aussi zélée pour la religion catholique que son précédesseur l'avait été pour la réforme , se fait couronner par Gardiner, évêque de Winchester. — Richard Chancellor, cherchant une route plus courte aux Indes, par le N. E. de l'Europe, par- vient dans la mer Blanche à Arkangel. Charles V est contraint par le duc de Guise de lever le siège de Metz (janv.). — Destruction de Thérouanne par Charles V. — Attaque des Fran- çais et des Turcs contre la Corse, lie génoise. — Naissance de Henri IV à Pau. A Genève, Calvin fait brûler Michel Servet, jadis son ami, qui niait la Trinité. 1554. Mariage de Marie Tudor avec le fils de Charles V, Philippe. — Exécution de Jeanne Grey. — Régence de Marie de Lorraine, en Ecosse. Défaite de Strozzi, maréchal de France, à Mar- ciano et à Lucignano par le marquis de Marignan, Ap. J.-C. général de Charles V. — Défaite de Charles V devant Renty, à l'entrée de l'Artois, par Guise et Tavannes. Ivan IV soumet la principauté tartare d'Astra- kan. 1555. Capitulation de Sienne, héroïquement dé- fendue par Montluc. — Brissac fait d'importantes conquêtes dans le Piémont. — Assemblée de Bruxelles, où Charles V cède à son fils les Pays- Bas. Philippe en confie le gouvernement au duc de Savoie, Emmanuel Philibert, que les Français ont chassé de ses États. — Mort de Jules III. . Election de Paul IV qui forme avec la France une alliance offensive et défensive contre les Espagnols pour les chasser du royaume de Naples. ' Sanglantes persécutions dirigées par Marie Tudor contre les réformés. Cranmer meurt sur le bûcher. Fondation de la première église réformée de Paris. — Découverte par Bernard de Palissy du secret de l'émail dont on faisait usage alors en Italie pour fabriquer de beaux ouvrages de faïence. Charles V est forcé d'adhérer à l'acte de paix perpétuelle et de tolérance réciproque, rédigée par la seconde diète d'Augsbourg. Clause célèbre connue sous le nom de réservât ecclésiastique, par laquelle tout ecclésiastique, en se faisant pro- testant, devait résigner ses bénéfices pour rece- voir un successeur catholique. Cette clause, contestée depuis parles protestants, donna lieu à de nouveaux différends et par suite à de nouvelles guerres. 1556. Trêve de Vaucelles entre Charles V et Henri II. — Abdication de Charles V. Son fils Philippe a ses États d'Italie et d'Espagne; son frère Fer- dinand 1 er ses États d'Allemagne et l'empire; Charles V se retire dans le couvent de Saint-Just. — Efforts du pape Paul IV pour faire rompre la trêve. Commencement à Delhi du long règne de Mohammed Akbar, petit-fils de Babour, qui des- cendait du Mongol Tamerlan. 1557. Rupture de la trêve de Vaucelles. — Vaine tentative du duc de Guise contre le royaume de Naples, défendu parleducd'Albe. — Marie Tudor déclare la guerre à la France. — Bataille de Saint-Quentin gagnée sur le connétable de Mont- morency, qui est fait prisonnier par les Espagnols et les Anglais que commandait Emmanuel Phi- libert de Savoie. — Prise de Saint-Quentin, de Ham, du Catelet par les Espagnols. — Côme de Médicis prend possession de Sienne et l'annexe au duché de Toscane. Assemblée des calvinistes surprise à Paris dans la rue Saint-Jacques. 1558. Prise de Calais et de Thionville par le duc de Guise. — Défaite du maréchal de Termes par le comte d'Egmont à Gravelines. Mariage du dauphin François avec Marie Stuart. — Mort de Marie Tudor, reine d'Angleterre. Sa sœur Elisabeth lui succède. — Mort de Charles- Quint. 1559. Le parlement décerne à Elisabeth le titre de chef suprême de l'Église anglicane. Paix de Cateau-Cambrésis entre Henri II et Philippe IL Henri II conserve les Trois-Évêchés, avec Calais, et recouvre les villes perdues depuis la bataille de Saint-Quentin, mais il est obligé de rendre presque toutes ses autres conquêtes, tant dans les Pays-Bas qu'en Savoie et en Piémont. Elisabeth, sa fille, et Marguerite, sa sœur, épou- sent l'une le roi d'Espagne, l'autre le duc de Savoie. — Édit d'Ecouen, qui menace de mort les protestants. — Mort de Henri II, d'une bles- sure reçue au front en rompant une lance avec 15 226 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. Montgommery, dans un tournoi donné à l'occa- sion du mariage de sa sœur et de sa fille. — Avénenient de François II, âgé de 15 ans. Crédit des Guises, oncles de sa femme, qui ont à com- battre la reine-mère, Catherine de Médicis, une partie de la noblesse dirigée par Anne de Mont- morency, et enfin le parti calviniste conduit par Antoine de Bourbon, roi de Navarre, le prince deCondé, son frère, et l'amiral de Coligny. Anne Dubourg, conseiller au parlement, arrêté peu de temps avant la mort de Henri II, comme suspect d'hérésie, est pendu et brûlé en place de Grève. Amyot, précepteur des enfants de Henri II, traduit les Hommes illustres de Plutarque et les Amours de Daphnis et de Chloé. Philippe II donne le gouvernement des Pays- Bas à sa sœur naturelle, Marguerite, veuve du duc de Parme, qui aura pour conseiller le cardinal Granvelle, évêque d'Arras, ennemi zélé des héré- tiques. Mort de Paul IV, sous qui fut établie la congré- gation de l'Index pour la condamnation des ouvrages non orthodoxes. 1560. Elisabeth soutient avec des troupes, les prédi- cations de Jean Knox, le Calvin de l'Ecosse. — Mort de Marie de Lorraine, régente d'Ecosse. — Le parlement établit la religion presbytérienne. Il est désavoué par Marie Stuart. Philippe II transfère sa cour de Tolède à Madrid, qui devient la capitale de l'Espagne. Conjuration d'Amboise , formée par les calvi- nistes et les princes du sang contre les Guises; défaite et supplice des principaux conjurés. — L'Hôpital est nommé chancelier; il fait rendre l'édit de Romorantin qui attribue aux évêques la connaissance du crime d'hérésie et sauve ainsi la France de l'inquisition. — Convocation des états généraux, à Orléans ; arrestation et procès du roi de Navarre et du prince de Condé. — Mort de François II. Avènement de son frère Charles IX, âgé d*e dix ans. Régence de Catherine de Médicis. Elle éloigne les Guises et met en liberté les Bourbons. Mort d'André Doria , à Gênes , à l'âge de 92 ans. Mort de Gustave Vasa, roi de Suède. Son fils aîné Eric XIV lui succède. 1561. Retour en Ecosse de Marie Stuart qui a à lutter contre les prédications révolutionnaires des Calvinistes, surtout de Jean Knox. Le duc de Guise, le connétable de Montmo- rency , le maréchal Saint- André forment un trium- virat contre la politique du gouvernement. — Edit de Juillet qui prononce une amnistie générale, mais défend les prêches et les levées d'hommes. Les protestants y répondent par le premier synode national de Sainte-Foi. — Colloque de Poissy, où le cardinal de Lorraine et Lainez, disciple d'Ignace de Loyola, discutent avec Théodore de Bèze, disciple de Calvin. — Célèbre ordonnance d'Or- léans, rédigée par l'Hôpital, en grande partie d'après les demandes faites par les Etats généraux convoqués le 13 décembre de l'année précédente. Cette ordonnance, composée de 149 articles, est un des principaux monuments de notre ancienne législation. Gothard Kettler, grand maître de l'ordre de Livonie, embrasse la religion luthérienne, se marie et cède la Livonie à Sigismond Auguste, roi de Pologne. Il s'attribue des domaines de l'ordre, la Courlande et la Sémigalle, qu'il fait ériger en duché héréditaire sous la mouvance de la Pologne. 1562. Réforme des Carmélites par sainte Thérèse. Edit de Janvier, qui permet aux calvinistes Ap. J.-C. l'exercice de leur religion hors de l'enceinte de3 villes. — Troubles dans les provinces. Massacre de Vassy. Première guerre de religion. « Cession du Havre à l'Angleterre par les Huguenots. — . L'armée. des triumvirs reprend Rouen, où meurt Antoine de Navarre, et bat les protestants près de Dreux. Pie IV confie au savant Vénitien Paul Manuce , fils d'Aide, la direction d'une imprimerie établie au Capitule, pour reproduire les monuments des langues de l'Orient. 1563. Philippe II commence à faire construire le célèbre palais de l'Escurial. Assassinat de François de Guise par un gentil- homme huguenot, Poltrot de Méré, devant Or- léans. — Paix d'Amboise. Fin de la l rc guerre de religion. — L'armée royale reprend le Havre aux Anglais. Majorité de Charles IX. — Excommuni- cation lancée contre Jeanne d'Albret, reine de Navarre, pour ses croyances hérétiques. Fin du concile de Trente (4 décembre) . 1564. Maximilien succède à son père , Ferdinand 1 er , et se fait remarquer par sa tolérance. Voyage de Charles IX avec sa mère dans les provinces. — Edit de Roussillon qui réforme l'administration de la justice et fixe le commen- cement de l'année au 1 er janvier au lieu de la veille de Pâques. — Les Jésuites obtiennent à Paris des lettres de scolarité et ouvrent un collège avec cette inscription: Collège de la société de Jésus. — Catherine de Médicis pose la première pierre du palais des Tuileries, qui fut construit sur les plans de Philibert de Lorme et de Jean Bullant. Les Etats et les seigneurs des Pays-Bas solli- citent et obtiennent de Philippe II le rappel du cardinal Granvelle. Mort de Calvin. Mort de Michel- Ange, à l'âge de 90 ans. Vignole, son disciple, le remplace comme archi- tecte de Saint-Pierre.de Rome. On ie regarde comme le premier qui ait fixé les règles de l'ar- chitecture. 1565. Mariage de Marie Stuart avec Henri Darnley, son cousin. Édits de Philippe II contre les Mauresques. — Occupation des îles Manilles qui prennent le nom de Philippines. — Entrevue de Catherine de Médicis avec le duc d'Albe à Bayonne. Siège de Malte par les Ottomans , qui sont re- poussés par le grand maître Jean de La Valette. 1566. Henri Darnley assassine sous les yeux de sa femme le musicien Piémontais Rizzio, à qui Marie Stuart avait accordé sa confiance. Naissance de Jacques VI d'Ecosse. Le chancelier l'Hôpital met la dernière main à ses grandes réformes législatives par l'ordon- nance de Moulins qui traite de l'administration de la justice, du gouvernement des provinces, des finances, de l'Église, des corporations industrielles et de la police générale du royaume. — Mort du jurisconsulte Ch. Dumoulin, auteur du Commen- taire sur la coutume de Paris. 400 gentilsnommes des Pays-Bas signentle pacte ou compromis de Bréda, dans le Brabant, qu'ils adressent à Marguerite de Parme pour réclamer le redressement de leurs griefs. La cour de Philippe qualifie les pétitionnaires de Gueux, mot qui devint un nom de parti. Mort de Soliman II au siège de Zigeth en Hongrie. 1567. Bothwell, après avoir fait périr Darnley, con- , traint Marie Stuart à l'épouser. — Abdication for- cée de Marie Stuart. — Régence du comte de Murray, frère naturel de Marie. Insurrection des Pays-Bas. Philippe II remplace

Ap. J. C.
Marguerite de Parme par le duc d’Albe, qui établit à Bruxelles le tribunal appelé conseil des troubles par les Espagnols, et conseil de sang par les Brabançons.
2e guerre de religion en France. Condé et Coligny essayent de se rendre maîtres de la personne du roi. Ils surprennent Orléans et font une attaque sur Paris. — Défaite des huguenots près de Saint-Denis; le chef de l’armée royale, le connétable de Montmorency, est blessé mortellement dans ce combat. — Retraite des huguenots dans le Midi.
1568. Marie Stuart, retenue prisonnière au château de Lochleven, s’échappe, rassemble une armée de 6000 hommes, qui est battue à Langside, près de Glascow par le régent, et passe en Angleterre où Elisabeth la retiendra prisonnière.
Philippe II fait jeter en prison son fils don Carlos, qui est remis, comme prévenu d’hérésie, entre les mains de l’inquisition. Il meurt peu après. — Condamnation par le conseil des troubles des comtes d’Egmont et de Horn, dans les Pays-Bas. Ils sont exécutés. — Philippe II ordonne aux Mauresques de renoncer à leur idiome, à leurs noms, à leurs vêtements, à leurs usages, en un mot à tout ce qui pouvait les distinguer de ses autres sujets. Ils se soulèvent et choisissent pour roi un d’entre eux, Mahomet-Aben-Humeya.
Découverte par l’espagnol Mendana de Neyra, dans l’océan Pacifique, de l’archipel qu’il nomme îles de Salomon, à l’E. de la Nouvelle-Guinée.
Le vice-roi don Louis d’Ataïde arrive à Goa. Durant une administration vigoureuse de 4 années, il replacera l’Inde sous la domination portugaise.
Paix de Lonjumeau, qui met fin à la 2e guerre de religion. Les protestants font de la Rochelle leur place d’armes.
Catherine de Médicis, poussée par Pie V et Philippe II, renvoie l’Hôpital, et tente de s’emparer de Condé et de Coligny par un coup de main ; mais ceux-ci échappent et convoquent tous leurs partisans à la Rochelle. — Édit du roi qui n’autorise qu’une religion dans le royaume, et expulse tous les ministres protestants. Commencement de la 3e guerre de religion.
1569. Complot du duc de Norfolk pour délivrer Marie Stuart.
Victoire de Jarnac, près de la Charente, remportée sur les protestants par Henri d’Anjou, frère du roi ; Condé est assassiné après la bataille. — Défaite de Coligny à Moncontour, dans le Poitou, par Henri d’Anjou.
Pie V confère la dignité de grand-duc à Côme de Médicis.
Camoëns publie à Lisbonne le poëme épique des Lusiades.
Réunion définitive du grand-duché de Lithuanie à la Pologne.
1570. Assassinat du régent Murray, frère naturel et ennemi de Marie Stuart. — Pie V excommunie Elisabeth.
3e édit de pacification à Saint-Germain en Laye, qui accorde aux protestants l’entrée à toutes les charges et quatre places de sûreté : la Rochelle, Montauban, Cognac et la Charité.
Attaque dirigée par les Turcs contre l’île de Chypre, possession vénitienne.
1571. Jean-Sigismond, prince de Transylvanie, étant mort sans enfants, les États de Transylvanie élisent Etienne Bathori, qui rend hommage à la cour de Vienne, et paye tribut aux Turcs.
Après avoir opposé une longue résistance à don Juan d’Autriche, fils naturel de Charles V, les Maures d’Espagne, qui ne veulent pas se soumettre, passent en Afrique.
Ap. J. C.
Grande victoire navale de Lépante remportée par don Juan d’Autriche sur les Ottomans, qui viennent de réduire l’île de Chypre.
Les chefs protestants viennent à Paris; mariage de Henri de Béarn et de Marguerite de Valois; Coligny obtient la faveur de Charles IX; il est question de lui confier le commandement d’une expédition en Flandre contre les Espagnols.
1572. 2e complot du duc de Norfolk pour délivrer Marie Stuart; il est exécuté. — Établissement de la taxe des pauvres.
Mort de Jean Knox ; le comte de Morton, de la famille des Douglas, est nommé régent d’Écosse.
Mort de Jeanne d’Albret. Catherine, jalouse de l’influence que Coligny exerce sur Charles IX, se rapproche d’Henri de Guise, et arrache à son fils l’ordre de la Saint-Barthélémy (24 août). — Mort de Coligny à Paris. — Abjuration du roi de Navarre et du prince de Condé. — Mort du philosophe Ranius. — Révolte des protestants à Sancerre, Montauban, la Rochelle; 4e guerre de religion.
Traduction des Œuvres morales de Plutarque, par Amyot.
Mort de Sigismond II Auguste, roi de Pologne. Avec lui finit la dynastie des Jagellons. Le trône de Pologne est rendu électif. Origine des Pacta conventa.
Bulle de Pie V, qui confirme l’institution des Sœurs de charité.
Dans les Pays-Bas. les gueux de mer enlèvent, dans l’île de Voorn, la ville de Briel ou la Brille, coup de main qui soulève la Zélande et la Hollande. — Le prince d’Orange est proclamé, dans les états de Dordrecht, stathouder des Provinces-Unies de Hollande, Zélande, Frise et Utrecht.
1573. Rappel du duc d’Albe. Le grand commandeur de Castille, don Louis de Requesens, le remplace dans le gouvernement des Pays-Bas.
Mort de Michel de l’Hôpital (13 mars). — Résistance de la Rochelle et de Sancerre aux armées royales. 4e édit de pacification (juillet).
Henri, duc d’Anjou, frère de Charles IX, est élu roi de Pologne.
1574. Formation du parti des politiques, composé des catholiques modérés, qui s’allient aux protestants, au nom de la liberté de conscience. Complot formé par le duc d’Alençon et Henri de Navarre ; il est découvert et déconcerté ; supplice de La Mole et Coconas. Commencement de la 5e guerre de religion. — Mort de Charles IX. — Henri III quitte furtivement la Pologne. — Mort du cardinal de Lorraine, frère du duc François de Guise.
1575. Sacre d’Henri III. Continuation de la guerre civile. — Le duc d’Alençon, s’étant échappé de la cour, est joint par toute la noblesse protestante et politique, et bientôt après par 20 000 reîtres et lansquenets que Condé amenait d’Allemagne. Henri de Guise, envoyé contre les rebelles, les bat à Dormans (11 oct.). Ce fut dans cette rencontre qu’il reçut à la joue gauche un coup d’arquebuse, dont la cicatrice le fit surnommer le balafré.
Torquato Tasso (le Tasse), de Sorrente dans le royaume de Naples, achève à 31 ans, durant son séjour à Ferrare, son poëme épique : la Jérusalem délivrée.
Étienne Bathori, prince de Transylvanie, est élu roi de Pologne à la place d’Henri de Valois.
1576. Avènement de l’empereur Rodolphe II.
Don Juan d’Autriche, frère naturel de Philippe II, succède à Requesens dans le gouvernement des Pays-Bas. — Sac d’Anvers par les Espagnols, dontles excès rapprochent les catholiques des réformés. Les Etats généraux des Pays-Bas.
228

CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. réunis à Bruxelles , proclament la pacification de Gand, par laquelle les provinces du nord et du midi se promettent secours contre les Espagnols. Henri de Navarre s'échappe et abjure la reli- gion catholique. — 5 e édit de pacification de Lo- ches ou de Beaulieu, qui donne aux princes des apanages, aux calvinistes la liberté de leur culte par tout le royaume, excepté à Paris, l'accès à toutes les charges, des chambres mi -parties dans les 8 parlements, 6 places de sûreté. — Forma- tion de la sainte-ligue , dont le premier formu- laire est signé à Péronne. — I e " Etats généraux de Blois. Dès les premières séances, les députés du parti huguenot quittent l'assemblée. Après des discussions longues et animées, la révocation de l'édit de Beaulieu est prononcée, et Henri III se déclare chef de la Ligue; de son côté, Henri de Navarre devient le chef du parti calviniste, et la 6° guerre de religion commence. Mort du Titien, le chef de l'école vénitienne, à l'âge de 99 ans. Etienne Bathori, roi de Pologne, se ligue avec les Suédois pour reprendre la Livonie aux Russes. 1577. L'Anglais Fr. Drake entreprend le tour du monde, qu'il accomplira en 1051 jours. 6° édit de pacification, dit de Bergerac ou de Poitiers. — Publication delà République de Jean Bodin. — Création d'un bureau des finances au- près de chaque recette générale pour la réparti- tion de l'impôt direct. Division de la France par généralités. 1578. Traité d'Elisabeth avec les confédérés des Pays-Bas. — Favorisé par la jalousie des sei- gneurs brabançons contre Guillaume, que les états . avaient nommé ruwaard (dictateur) du Brabant, don Juan d'Autriche gagne sur leur armée la bataille de Gembloux. Il meurt la même année; Alexandre Farnèse, prince de Parme, lui suc- cède. En France, création de l'ordre des chevaliers du Saint-Esprit. — Henri III pose la première pierre du Pont-Neuf à Paris. Expédition du roi de Portugal, Sébastien, en Afrique; il périt dans la grande bataille livrée à Alcaçar-Quivir, au sud de Tanger. — Avènement de son oncle, le cardinal don Henri, âgé de 67 ans. 1579. Les7provinces de Hollande, Zélande, Utrecht, Gueldre avec Zutphen, Groningue, Frise et Over- Yssel contractent l'union a" Utrecht, par laquelle elles se constituent en république indépendante et fédérative sous le nom de République des Pro- vinces-Unies. Guillaume d'Orange en fut nommé stathouder, amiral et généralissime de toutes les forces de mer et de terre. Grande ordonnance de Blois, rendue d'après les cahiers présentés par les députés des États de Blois en 1576, et qui renouvelle ou complète les dispositions des ordonnances d'Orléans et de Mou- lins. Alphonse II, duc de Ferrare, Modène et Reg- gio, fait enfermer comme fou, dans l'hôpital de Sainte-Anne de Ferrare, le poète Torquato Tasso, qui s'était pris d'amour pour sa sœur Léonore. 1580. Mort du roi de Portugal, don Henri ; le fils naturel d'un de ses frères, don Antoine, grand prieur de Crato , se fait nommer roi. — Conquête du Portugal par le duc d'Albe. Guerre dite des amoureux entre les catholiques et les protestants. Siège de Nérac, Traité de Fleix. — Crédit de Joyeuse et d'Épernon. — Montaigne donne les deux premiers livres des Essais. Un chef de Cosaques, Iermak, commence la conquête de la Sibérie pour la Russie. Ap. J.-c. 1581. Philippe II est reconnu roi de Portugal par les Etats généraux de Tomar. — Expédition du duc d'Anjou dans les Pays-Bas. — Déclaration d'indépendance des Provinces-Unies. 1582. Le duc d'Anjou reçoit le titre de duc de Bra- bant à Anvers, et de comte de Flandre à Bruges. Fondation à Florence de l'académie de la Crusca. — Réforme du calendrier par le pape Grégoire XIII. Le calendrier grégorien remplace le calendrier julien. Traité de Kiewerowa-Horca entre la Pologne et la Russie. La première obtient la Livonie, et les villes de Derpt et de Novogorod. 1583. Le duc d'Anjou échoue devant Anvers. Succès d'Alexandre Farnèse, prince de Parme. Grands travaux duVéronais Joseph Scaliger sur la chronologie ancienne. 1584. Prise d'Ypres et de Bruges par Alexandre Farnèse. — Le prince d'Orange est assassiné à Delft par le Franc-Comtois Balthazar Gérard. — Gand se rend au prince de Parme, qui s'empare en outre de toute la Flandre, excepté Ostende et l'Ecluse. Commencement du siège d'Anvers. Mort du duc d'Anjou. Le calviniste Henri de Navarre devient alors l'héritier présomptif du trône. Henri de Guise, pour l'en écarter, conclut avec Philippe II la convention de Joinville, où le roi d'Espagne s'intitulait protecteur du royaume, le cardinal de Bourbon, oncle du Béarnais, pre- mier prince du sang, et les Guises, pères du peuple. Mort d'Ivan IV. Fédor I er , son fils, lui suc- cède. 1585. Prise d'Anvers par le prince de Parme. — Maurice de Nassau, 2 e fils de Guillaume, est promu à la triple dignité de son père, sous la protection armée de Leicester, favori d'Elisabeth, qui prend le titre et le rang de gouverneur gé- néral. Catherine de Médicis prend parti pour la Ligue, et force Henri de signer le traité de Nemours, qui proscrivait toute religion autre que la religion catholique. Sixte-Quint excommunie Henri de Navarre, et le déclare incapable de succéder au trône de France. — Formation à Paris du conseil des Seize, ainsi nommés de ce qu'ils avaient partagé la ville en 16 quartiers, pour mieux diriger la résistance à l'hérésie. 1586. Conspiration de Babington contre Elisabeth. Procès et condamnation à mort de Marie Stuart, comme ayant attenté à la puissance et à la vie de la reine d'Angleterre. — Jean Davis découvre le détroit qui porte son nom. Commencement de la 8 e guerre de religion, dite de.s trois Henri. 1587. Exécution de Marie Stuart (18 février). — Es- sai de colonisation deWalter Raleigh dans la Vir- ginie; il est sans résultat. — Elisabeth rappelle des Pays-Bas l'incapable Leicester. Les Espagnols s'emparent de Deventer et de l'Ecluse. — Maurice de Nassau dirige la guerre. Victoire de Henri de Navarre en Guyenne, à Coutras, sur l'armée royale commandée par le duc de Joyeuse. — Victoire de Henri de Guise à Vi- mori, près de Montargis, sur des Suisses et des Allemands qui devaient faire leur jonction avec le roi de Navarre. 1588. Expédition de Philippe II contre Elisabeth. L'invincible Armada est assaillie par deux tem- pêtes et la destruction en est achevée par Howard, Drake, Efi'ingham, Hawkins et d'autres habiles marins. Sur cette flotte se trouvait le fameuï poète Lope de Véga, qui devait chanter la vic- toire. TEMPS MODERNES. 229 Ap. J.-C. Entrée du duc de Guise à Paris, malgré la dé- fense du roi. Journée des Barricades. Fuite d'Henri III, qui cède à toutes les demandes de la Ligue et signe à Rouen l'édit d'Union, par lequel il se déclarait de nouveau chef de la Ligue, nommait le duc de Guise généralissime du royaume, s'engageait à en extirper l'hérésie, reconnaissait pour son successeur le cardinal de Bourbon et convoquait les seconds Etals de Blois. — Henri III fait assassiner le duc et le cardinal de Guise. — Agitation dans tout le royaume. Les ligueurs acceptent ouvertement le protectorat de l'Espagne. 1589. Mort de Catherine de Médicis, à Blois, à l'âge de 70 ans. — Mayenne est nommé par les Seize lieutenant général. — Henri III fait alliance avec Henri de Navarre. Siège de Paris. Assassinat d'Henri III à Saint-Cloud par le moine Jacques Clément. — Le roi de Navarre est salué sous le nom d'Henri IV. Les ligueurs proclament le car- dinal de Bourbon sous le nom de Charles X. — Défaite de Mayenne à Arques, près de Dieppe, par Henri IV. Traité de paix entre les Ottomans et le schah de Perse, Abbas, qui cède aux premiers 3 provinces, dont l'une était l'Arménie. 1590. Victoire de Henri IV sur Mayenne à Ivry. — Mort du cardinal de Bourbon. — Siège de Paris par Henri IV. Le prince de Parme le force à lever le siège. Mort du sculpteur Germain Pilon, de Jean Cousin, de Cujas, d'Ambroise Paré, de Bernard Palissy. Le schah Abbas choisit Ispahan pour sa rési- dence. 1591. Henri IV s'empare de Chartres et assiège Rouen. — Philippe II demande le trône de France pour sa fille, l'infante Isabelle-Claire-Eugénie, née d'Elisabeth de France, sa 3 e femme. — Les Seize terrorisent Paris. Mayenne rompt avec eux, et casse le conseil de l'Union. 1592. Henri IV, malgré l'avantage du combat d'Au- male, est contraint par Farnèse de lever le siège de Rouen. — Mort de Farnèse à Arras. Le jésuite Mariana compose en latin de 1592 à 1595, son histoire d'Espagne, qu'il a traduite lui- même en espagnol.— Clément VIII publie la pre- mière édition authentique et officielle de la Vul- gate, ou version latine de la Bible. 1593. Guerre entre l'Autriche et la Turquie. Les Ottomans se rendent maîtres de Sissek, boule- vard de la Croatie, malgré les succès de Monté- cuculli. Les Etats généraux, assemblés à Paris, com- battent les prétentions de Philippe II, qui veut imposer à la France sa fille pour reine, en lui donnant pour mari un archiduc. Ils déclarent qu'ils n'ont pas procuration pour changer la loi fondamentale du royaume. — Arrêt du parlement pour le maintien de la loi salique. — Abjuration solennelle de Henri IV à Saint-Denis. — La satire Ménippée, qu'on commence à imprimer à Tours, porte le dernier coup au parti de la Ligne. 1594. Prise de Raab par les Turcs sur les Au- trichiens. — Union des protestants à Heil- bronn. L'archiduc Ernest, frère de l'empereur Rodol- phe , est nommé par Philippe II gouverneur des Pays-Bas. — Maurice de Nassau est repoussé de- vant Bois-le-Duc et Maëstricht, mais il s'empare de Groningue. Henri IV se fait sacrer à Chartres. Paris lui est vendu par le gouverneur Brissac (22 mars) . Villars-Brancas livre Rouen, le Havre et la Haute-Normandie, mais se fait chèrement payer. Ap. J.-C. Attentat de Jean Chatel contre Henri IV (27 déc). — Les jésuites sont bannis du royaume par arrêt du parlement. Pierre Pithou publie les Libertés de l'Eglise gallicane. 1595. Henri IV -déclare la guerre à Philippe II. Il bat les Espagnols et les ligueurs à Fontaine-Fran- çaise. — Absolution d'Henri IV, obtenue de Clé- ment VIII par d'Ossat et Duperron. — Sully entre au conseil des finances. Mort du Tasse à Rome, où l'avait appelé Clé- ment VIII pour le couronner solennellement au Capitole. Paix de Narva, qui met fin à la guerre entre la Suède et la Russie. Des négociants d'Amsterdam forment une asso- ciation, sous le nom de Compagnie des Pays lointains, et Cornélius Houtman conduit aux Indes la première escadre hollandaise. 1596. Prise et pillage de Cadix par le comte d'Essex, beau -fils de Leicester. — Découverte de la Guyane par Walter Raleigh. — Hamlet de Sha- kespeare. Découverte de l'archipel des îles Marquises de Mendoza par l'Espagnol Mendana. Soumission du duc de Mayenne, gouverneur de la Bourgogne, de Joyeuse, gouverneur du Lan- guedoc, du duc d'Epernon, gouverneur de la Pro- vence. — Assemblée des notables à Rouen. 1597. Henri IV reprend Amiens sur les Espagnols, qui venaient de s'en emparer. Les Hollandais, cherchant par le nord-est de l'Europe le passage à la Chine, atteignent le Spitzberg. Réunion du duché de Ferrare à l'Etat de l'Eglise, après la mort d'Alphonse II d'Esté, qui ne laisse pas d'enfant. 1598. Mort de Philippe II (13 sept). Son fils Phi- lippe III lui succède. Crédit du ministre Sando- val, duc de Lerme. Henri IV reçoit la soumission du duc de Mer- cœur, qui occupait la Bretagne. — Editde Nantes qui assure aux protestants la liberté de conscience , l'exercice de leur culte dans les châteaux et dans un certain nombre de villes, l'admission libre à tous les emplois, une chambre mi-partie de ca- tholiques et de protestants dans chaque parle- ment, le droit de tenir des synodes, de lever des taxes, enfin plusieurs places de sûreté. — Paix de Vervins qui termine la guerre entre la France et l'Espagne. Mort du czar Fédor, dernier prince de la mai- son de Rurik. Boris Godunow , qui atuéDimitri, frère de Fédor , est nommé czar. 1599. Le comte d'Essex est chargé par Elisabeth du gouvernement de l'Irlande. Il est rappelé la même année. Mort de la maîtresse de Henri IV , Gabrielle d'Estrées , qu'il avait faite marquise de Monceaux et duchesse de Beaufort.— Le divorce de Henri IV avec Marguerite de Valois est consacré par une sentence pontificale. 1600. Maurice de Nassau essaye vainement de s'em- parer de la ville de Nieuport, que vient défendre l'archiduc Albert. Le duc de Savoie ayant refusé de restituer à la France le marquisat de Saluces, Henri IV envahit ses Etats. — Mariage de Henri IV avec Marie de Médicis. — Théâtre d'agriculture et du ménage des champs, d'Olivier de Serres. Le philosophe italien Jordano Bruno ^ qui avait été quelque temps dominicain, est brûlé à Rome, comme hérétique et violateur de ses vœux. La reine d'Angleterre, Elisabeth, accorde à une société de négociants anglais un privilège exclu- sif pour le commerce de l'Inde.

XVIIe siècle après Jésus-Christ.

SIÈCLE DE LOUIS XIV.

Meurtre de Henri IV par Ravaillac. — Régence de Marie de Médicis. — États généraux de 1614. — Avènement de la maison de Romanow en Russie. — Avènement de la maison des Stuarts en Angleterre. — Ministère de Richelieu. — Ministère d'Olivarès en Espagne sous Philippe IV. — Guerre de Trente ans. — Exploits de Gustave-Adolphe. — Victoires du grand Condé. — Paix de Westphalie. — Avènement de la maison de Bragance en Portugal. — Ministère de Mazarin. — Paix des Pyrénées. — Révolution dAngleterre. — Exécution de Charles Ier. — Protectorat de Cronrvvell. — Restauration de la maison des Stuarts. — Mort de Mazarin. — Louis XIV gouverne par lui-même. — Traité d'Oliva qui rétablit la paix dans le nord de l'Europe. — Paix générale. — Triomphe des idées de droit divin et du pouvoir absolu. — Eclat des lettres, des sciences et des arts dans presque tous les pays de l'Europe. — Ministère de Colbert ; ministère de Louvois, — Guerre dite du droit de dévolution terminée par la paix d'Aix-la-Chapelle. — Guerre de Hollande ; paix de Nimègue. — Apogée de la puissance de Louis XIV. — Chute de Jacques II. — Révolution de 1688. — Avènement de Guillaume d'Orange. — Ligue d'Augsbourg. — Paix de Ryswick. — Exploits de Sobieski contre les Turcs. — Etablissement du pouvoir absolu en Suède et en Danemark. — Guerre de la succession d'Espagne. — Paix d'Utrecht. — Commencement du règne de Pierre le Grand et de celui de Charles XII.

Ap. J.-C.

1601. Conspiration du comte d'Essex, à Londres ; il est exécuté.

Commencement du siège d'Ostende, par Albert d'Autriche ; il durera plus de 3 années.

Traité de Lyon entre Henri IV et le duc de Savoie, qui cède à la France la Bresse, le Bugey et le Val-Romey, mais garde le marquisat de Salaces.

Mort de l'astronome danois Tycho-Brahé, à Prague. Il avait eu pour disciple le célèbre Kepler.

1602. Conspiration et supplice du maréchal de Biron. — Publication d'un règlement sur l'exploitation des mines.

Entreprise manquée du duc de Savoie sur la ville de Genève.

Création, en Hollande, de la Compagnie des Grandes-Indes, qui a le monopole du commerce hollandais au delà du cap Magellan, et le droit de faire la paix ou la guerre avec les princes d'Orient, de bâtir des forteresses, de choisir les gouverneurs, etc.

1603. Mort d'Elisabeth, reine d'Angleterre. Avènement de Jacques VI, roi d'Ecosse et de la dynastie des Stuarts. Il prend le nom de Jacques 1er, roi de la Grande-Bretagne.

Henri IV rappelle les jésuites ; le P. Cotton est confesseur du roi. — Mort de Viète, qui est regardé comme le créateur de l'algèbre moderne. — Henri IV, par le ministère d'Olivier de Serres, introduit des plantations de mûriers et relève les manufactures de soie que François Ier avait établies en Languedoc, en Provence et à Tours.

1604. Conclusion de la paix entre l'Angleterre et l'Espagne. — Conférence d'Hamptoncourt, où Jacques Ier discute théologie avec les puritains.

Michel de Cervantes Saavedra commence la publication de son Don Quichotte de la Manche. — Prise d'Ostende par l'Espagnol Spinola.

Henriette d'Entragues, marquise de Verneuil, qui avait obtenu du roi une promesse de mariage et avait été ensuite abandonnée, le comte d'Entragues, son père, le comte d'Auvergne, son frère maternel, les ducs de Bouillon et d'Epernon forment un complot contre Henri IV, qui fait grâce aux coupables. — Institution de la Paulette, ou droit annuel, qui vend les charges de judicature héréditaires dans les familles, moyennant le payement annuel du a soixantième denier de la finance


Ap. J.-C.


à laquelle lesdites charges avaient été évaluées. » Le premier fermier de ce droit annuel fut le traitant Paulet. — Conclusion par Henri IV avec le sultan Achmet d'un traité, dont l'article 4 porte « que toutes les nations de l'Europe, y compris les Anglais, pourront commercer librement dans le Levant sous la bannière et protection de la France, et sous l'obéissance des consuls français. » — On commence les travaux du canal de Briare pour faire communiquer, au moyen du Loing, la Seine et la Loire.

Les Polonais soutiennent contre Boris Godunow le moine Otrepief Gregori et le faux Dimitri.

Les États de Suède, assemblés à Norkœping, déposent Sigismond III, fils de Jean III, et le remplacent par son oncle, Charles de Sudermanie. Sigismond ne règne plus que sur la Pologne. Guerre entre les deux pays.

Les Transylvains, appuyés par les Hongrois, choisissent pour chef, contre l'empereur Rodolphe, Etienne Botskaï, protestant.

1605. Conspiration des poudres en Angleterre.

La Porte confirme à Etienne Botskaï le titre de prince de Transylvanie qu'il tient des États, et celui de prince de Moldavie et de Valachie que lui ont valu ses victoires.

Démêlé entre la république de Venise et le pape Paul V, au sujet : 1° de l'arrestation de deux ecclésiastiques emprisonnés pour crimes par l'ordre du conseil des dix ; 2° du renouvellement d'un ancien décret qui interdisait aux membres du clergé la faculté d'acquérir des biens-fonds ; 3° de la défense faite par le Sénat, en 1603, de bâtir de nouvelles églises sans sa permission expresse.

Le faux Dimitri se fait couronner à Moscou.

Mort de l'empereur mogol de l'Inde, Akbar, après un règne de près de 50 ans.

1606. Jacques Ier concède à deux compagnies maritimes de Londres et de Plymouth de grands privilèges pour le défrichement et la colonisation de la Virginie. Elles furent dissoutes, la lre en 1625, la 2e en 1637, sans avoir rien fait d'important.

Réconciliation de l'empereur Rodolphe avec ses sujets de Hongrie- et avec Etienne Botskaï, prince de Transylvanie. — Trêve de 20 ans avec les Turcs.

Le pape Paul V lance l'interdit sur la république de Venise. Le Sénat ordonne à tous les prêtres et moines de continuer à célébrer les offices divins. La désobéissance des jésuites, des théatins et des capucins les fait bannir des terres de la république, et les premiers n'y rentreront qu'en 1657.

Le faux Dimitri est renversé en Russie par le boyard Chouiski, qui est reconnu czar.

1607. L'Anglais Davis découvre le détroit qui porte son nom et une partie du Groenland.

Mort d'Etienne Botskaï. Les Transylvains, malgré la clause de réversion à la maison d'Autriche, contenue dans le traité conclu l'année précédente par Rodolphe avec Botskaï, choisissent pour prince Sigismond Ragotski, qui était protégé par les Turcs.

Henri IV réunit le Béarn à la couronne de France. — Il réconcilie Venise avec le Saint-siège.

Les Hollandais occupent Amboine et Tidor.

1608. L'union des princes protestants conclue à Heilbronn en 1594, confirmée à Heidelberg en 1603, fut renouvelée à Aschhausen sous le nom d'Union évangélique. Les confédérés reconnaissent pour chef l'électeur palatin.

Rodolphe II reconnaît son frère Mathias comme roi de Hongrie. — Abdication de Sigismond Ragotski, prince de Transylvanie. Gabriel Bathon lui succède. TEMPS MODERNES. 231 Ap. J.-C. Négociation d'un traité de paix par Anibroise Spinola pour l'Espagne, et par le président Jean- nin, ministre de Henri IV, pour les Provinoes- Unies. Opposition entre Maurice de Nassau, partisan de la guerre, et le grand pensionnaire Bamevelt, partisan de la paix. Fondation par Samuel de Champlain de la ville de Québec, sur les bords du fleuve Saint-Laurent. Saint François de Sales donne son Introduction à la vie dévote. 1609. L'Anglais George Somers fait naufrage aux Bermudes et s'y établit. — Hudson commence dans l'Amérique septentrionale ses voyages, qui auront pour résultat la découverte du fleuve et de la baie qui portent son nom. L'empereur Rodolphe signe les fameuses lettres de majesté, grande charte des Bohémiens. Trêve de 12 ans entre les Provinces-Unies et l'Espagne. — Les Hollandais sont reçus au Japon. Un édit de Philippe III expulse d'Espagne les Maures, qui se retirent en Afrique, en Asie, et même en France. — Décadence de l'agriculture et de lïndustrie en Espagne. Ouverture de la succession de Clèves et de Ju- liers par la mort de Jean Guillaume, duc de Clèves, de Juliers et de Berg, comte de la Mark et de Ravensberg. et seigneur de Ravenstein, qui ne laisse pas d'enfant. Les difficultés soulevées par cette succession seront une des causes de la guerre de Trente ans. Galilée découvre le télescope. 1610. Les princes protestants renouvellent à Hall, en Souabe, l'Union évangélique. — Les trois élec- teurs ecclésiastiques, un grand nombre d'évêques, et le duc Maximilien de Bavière se liguent à Wurtzbourg pour la défense de leur commune religion. Le duc de Bavière est reconnu chef de la confédération. Assassinat de Henri IV par François Ravaillac, rue de la Ferronnerie, au moment" où ce prince se préparait à attaquer la maison d'Autriche. — Avènement de Louis XIII, âgé de 9 ans; Régence de Marie de Médicis, qui se laisse gouverner par l'Italien Concini et sa femme Léonore Galigaï. Galilée découvre à Padoue les 4 satellites de Jupiter et les taches de la lune. Publication de son Sidereus Nuntius. 1611. Mathias, frère de Rodolphe, est élu roi de Bohême. Le cardinal Pierre de Bérulle fonde la congré- gation de l'Oratoire de France, qui doit s'occuper surtout de l'enseignement. — Etablissement à Paris de l'ordre des Ursulines pouf l'éducation des jeunes filles. Le jésuite Bellarmin publie son ouvrage inti- tulé : De la 'puissance du pape dans les choses temporelles. Mort de Charles IX, roi de Suède. Avènement de son fils Gustave-Adolphe, âgé de 15 ans. Traité de paix entre la Perse et la Turquie. Le schah Abbas conserve Tau ris. Le P. Scheiner découvre les taches du soleil. Galilée lui dispute l'honneur de cette découverte. 1612. Mort de Rodolphe IL Mathias, déjà roi de Bohême et de Hongrie, est élu empereur. 1613. Mariage de la fille de Jacques I er , roi d'An- gleterre, avec l'électeur palatin Frédéric V, prince calviniste. Bethlem Gabor, appuyé par la Porte, se fait nommer prince de Transylvanie. Concini est créé maréchal d'Ancre. — Mort de Régnier, poète satirique. Paix de Knarœd, qui met fin à la guerre entre la Suède et le Danemark. En Russie, l'assemblée nationale proclame czar Ap. J.-C. Michel, âgé de 15 ans, fils d'un noble, Fedor Romanow, issu de Rurik par sa mère. 1614. Traité de Sainte-Menehould entre Marie de Médicis et le prince de Condé, chef des nobles révoltés. — Majorité de Louis XIII. — Ouverture des Etats généraux de Paris, les derniers avant ceux de 1789. — Louis XIII pose la première pierre du piédestal qui devait supporter la statue équestre de Henri IV, envoyée par le grand-duc de Toscane (2 août) . 1615. Manifeste du prince de Condé contre le ma- réchal d'Ancre. — Agitation des protestants. — Mariage de Louis XIII avec Anne d'Autriche, fille de PhilippelII. — Mariede Médicis fait commencer le palais du Luxembourg à Paris, sur les dessins de Jacques de Brosse. — Création du trésor des chartes. Godefroy et Dupuy en sont les premiers gardiens. — Salomon de Caus songe à utiliser la force élastique de la vapeur pour élever de l'eau chaude à une hauteur considérable. Les Hollandais Schouten et Lemaire découvrent le détroit qui porte le nom de ce dernier, à l'E de la Terre-de-Feu. 1616. Mort de Shakespeare. — L'Anglais Baffin vi- site la baie qui porte son nom. Paix de Loudun entre la cour et le prince de Condé, qui est arrêté peu après et enfermé à la Bastille. 1617. Jacques I er , roi d'Angleterre, essaye vaine- ment d'établir en Ecosse la religion anglicane. — Lutte du roi avec son parlement, qui est dissous. ■— La charge de garde des sceaux est donnée à François Bacon. Louis XIII fait tuer le maréchal d'Ancre. — Elé- vation d'Albert de Luynes. Disgrâce de Marie de Médicis, qui est reléguée au château de Blois. Armand Duplessisde Richelieu, évêque de Luçon, la suit dans son exil. =— Procès de la femme de Concini, Léonore Galigaï, qui est brûlée comme sorcière, par arrêt du parlement. — La France rétablit la paix entre l'archiduc d'Autriche et Ve- nise, en guerre depuis un an, parce que le pre- mier soutenait les Uscoques, qui exerçaient la piraterie sur la côte vénitienne de Dalmatie. Traité de Stolbova, par lequel le czar cède à Gustave Adolphe l'Ingrie et la Carélie. Mort du mathématicien écossais Napier, inven- teur des logarithmes. 1618. Commencement des troubles de Bohême cau- sés par la destruction des temples des protestants sur les terres ecclésiastiques de Prague et de Braunau. — Défenestration de Prague. Commen- cement de la guerre de Trente ans. En Angleterre, crédit de Georges Villiers, mar- quis de Buckingham, auprès de Jacques I er . Il remplace le favori écossais Robert Carr, duc de Sommerset. Le duc de Lerme, favori du roi d'Espagne, Philippe III, est renversé par son fils, le duc d'Uzeda, qui prend sa place. Conspiration des Espagnols contre Venise ; elle est déjouée, et l'ambassadeur d'Espagne, Bedmar, est chassé de la ville. A la mort d'Albert-Frédéric, son gendre, l'élec- teur de Brandebourg, Jean Sigismond, occupe le duché de Prusse, qui ne sera plus séparé del'élec- torat. 1619. Mort de l'empereur Mathias. Ferdinand II est élu et couronné empereur.— Les Etats de Bohême proclament roi l'électeur palatin, Frédéric V, cal- viniste. -— Invasion de la Hongrie par Bethlem Gabor, allié des rebelles de Bohême. Richelieu, secrètement d'intelligence avec Luy- nes, ménage une réconciliation entre Louis XIII et Marie de Médicis, qu s'était échappée de Blois 232 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. et qui était soutenue par d'Epernon. — Traité d'Angoulême . — Le prince de Condé est rendu à la liberté. — Lucilio Vanini, philosophe néo-pla- tonicien, est brûlé à Toulouse comme athée. Maurice de Nassau fait mettre à mort le grand pensionnaire Barnevelt. Fondation de Batavia, dans l'île de Java. 1620. Victoire des Impériaux, commandés parMaxi- milien,duc de Bavière, sur l'armée du prince palatin, Frédéric V, à la montagne Blanche, près de Prague. Béunion de la Navarre à la couronne. Création d'un parlement à Pau. La langue basque, qui était encore parlée exclusivement dans la basse Navarre, fut exclue de la procédure. — La guerre recom- mence entre Marie de Médicis et Louis XIII. Traité d'Angers par la médiation de Richelieu, à qui le chapeau de cardinal est promis par un article secret. 1621. Prise de Presbourg sur Bethlem Gabor parle comte de Buquoi , général de l'empereur. — Exécution en Bohême de 43 chefs de l'insurrec- tion. — Traité de Mayence par lequel l'union pro- testante, qui a déjà abandonné l'électeur Palatin, s'engage à licencier son armée. — Frédéric est mis au ban de l'empire. Il n'a plus pour lui que quel- ques chefs d'aventuriers : Ernest, comte de Mans- feld, Jean-George de Brandebourg, duc de Jagerndorff, George-Frédéric, margrave de Bade- Dourlach, et Christian de Brunswick. Mort de Philippe III. Avènement de son fils, Philippe IV. Crédit du comte d'Olivarès. — Fin de la trêve de 12 ans entre l'Espagne et les Pro- vinces-Unies. — Mort de l'archiduc Albert, gou- verneur des Pays-Bas espagnols depuis 25 ans. Le général Ambroise Spinola seconde sa veuve, l'infante Claire-Eugénie. De Luynes, qui vient d'être nommé connétable, conduit le roi contre les protestants révoltés. — Déclaration de la Rochelle « loy fondamentale de la république des églises réformées de France et de Béarn. » Rohan et Soubise dirigent l'insur- rection. — L'armée royale échoue devant Montau- ban. Mort du connétable de Luynes. Mort de Paul V. Élection de Grégoire XV. Sur la demande de Louis XIII, il érige la congréga- tion bénédictine de Saint-Maur qui s'est immor- talisée par ses travaux historiques. 1622. Premier numéro du premier journal régulier qui ait paru en Angleterre : Nouvelles de la Semaine, d'abord traduites du hollandais, rédi- gées par Nathaniel Butter. Paix de Niklasbourg conclue entre l'empereur Ferdinand et Bethlem Gabor. — Prise de Heidel- berg par les Impériaux commandés par Tilly. La bibliothèque de cette ville sera transportée en grande partie à Rome. En France, fin de la guerre contre les protes- tants. Lesdiguières abjure et est créé connétable. Édit de Montpellier. Les protestants ne pourront tenir d'assemblées que pour pures affaires ecclé- siastiques, mais gardent la Rochelle et Montau- ban à titre de places de sûreté. — Richelieu, par l'influence de Marie de Médicis, rentre au con- seil et est nommé cardinal. — L'évêché de Paris est érigé en archevêché. Grégoire XV fonde le collège de la propagande. Le sultan Othman II est renversé par les Janis- saires , qui le font étrangler au château des Sept- Tours. 1623. La diète confère la dignité électorale du comte palatin calviniste, Frédéric V, au duc de Bavière, son vainqueur, chef de la Ligue catholique. Ligue de la France avec Venise et le duc de Savoie , pour empêcher les Espagnols d'occuper la Valteline, qui sépare le Milanais espagnol du Tyrol autrichien Ap. J.-c. 1624. Bethlem Gabor renonce au titre de roi de Hongrie, mais reçoit de l'empereur Ferdinand III, outre la principauté d^ Transylvanie, les deux duchés de Silésie Oppelen et Ratibor. Le général espagnol Spinola assiège Bréda. — Maurice de Nassau essaye en vain de. surprendre Anvers. — Succès des Hollandais en Amérique : ils défont la flotte espagnole sur la côte du Pérou, près de Lima, et s'emparent de San-Salvador dans le Brésil. Entrée de Richelieu au conseil. Disgrâce de la Vieuville. — La France replace la Valteline sous la souveraineté des ligues Grises. — Balzac com- mence à publier ses Lettres, qui ont contribué à la formation de la prose française. Guerre entre les Turcs et les Perses. Les pre- miers assiègent vainement Bagdad pendant 5 mois. 1625. Christian IV, roi de Danemark, prend parti pour les protestants contre Ferdinand II. Com- mencement de la période danoise de la guerre de Trente ans. Mort de Jacques I er , roi d'Angleterre. Son fils, Charles I er , épouse Henriette de France, et, par le conseil de Buckingharn, déclare la guerre à Philippe IV, roi d'Espagne. En France, la guerre contre les protestants re- commence. Soubise tient la mer, tandis que son frère, Rohan, fait soulever le Languedoc. Mort de Maurice de Nassau, à la Haye. — Fré- déric-Henri, son frère, continue la lutte avec les Espagnols. — Prise de Bréda par Spinola après un siège de 10 mois. 1626. Victoire remportée sur l'Elbe, près de Dessau, par Wallenstein, général de Ferdinand II, sur Ernest de Mansfeld, qui combat pour le roi de Danemark. — Victoire de Tilly, général bava- rois, à Lutter, dans le duché de Brunswick, sur Christian IV, roi de Danemark. Charles I er dissout son parlement qui lui refuse des subsides pour la guerre contre l'Espagne. Il a recours à des emprunts forcés. — Mort du philo- sophe Bacon. Richelieu renouvelle le traité conclu à Mont pellier avec les Huguenots et met fin à la guerre de la Valteline par le traité de Monçon avec l'Es- pagne. — Le maréchal d'Ornano qui conspire avec Gaston d'Orléans contre Richelieu est arrêté et enfermé à Vincennes où il meurt peu après. — Conspiration du comte de Chalais qui est déca- pité à Nantes. — Mariage de Gaston d'Orléans avec Mlle de Montpensier. — Assemblée des nota- bles, tenue du 2 déc. de cette année au 24 février 1627. — Déclaration de Nantes qui ordonne le rasement des villes, châteaux et forteresses non situés sur les frontières. — Premier édit concer- nant l'établissement du jardin des Plantes, rendu sur les instances de J. Hérouard, médecin de Louis XIII; celui-ci, nommé surintendant du jar- . din, choisit pour intendant Guy de la Brosse, qui avait conçu le premier la pensée de fonder un établissement de ce genre. — Commencement des travaux de reconstruction de la Sorbonne dont Richelieu était proviseur depuis 1622. — Premier établissement formé par quelques marchands de Rouen à la Guyane, sur les bords du Sinnamari. — Formation d'une compagnie qui jette les fon- dements du premier établissement français au Sénégal, à 4 lieues dans le fleuve du même nom, sur une île qui fut appelée Saint-Louis. 1627. Des presbytériens anglais, fuyant le despo- tisme de l'épiscopat, fondent Boston dans la pro- vince de Massachusset. Éditqui supprime lesofficesde connétable et ami- ral de France. Le premier fut remboursé à Lesdi- guières, le second à M. de Montmorency. Ces TEMPS MODERNES. 233 Ap. J.-C. offices conféraient à ceux qui en étaient revêtus un pouvoir exorbitant qui annulait l'action do l'autorité centrale. Quelque temps après, le par- lement enregistra un autre édit qui conférait ai i cardinal de Richelieu la charge de grand mal Ire et surintendant de la marine et de la navigation. — Bouteville-Montmorency et le comte de Cha- pelles sont exécutés en place de Grève comme duellistes. — Suppression des États provinciaux du Dauphiné. — Nouvelle guerre contre les Hu- guenots. Commencement du siège de la Rochelle. — Formation d'une compagnie dite de la Nou- velle-France, dont le cardinal de Richelieu et le marquis d'Effiat sont déclarés chefs. Le P. Petau publie son grand ouvrage De doc- trina temporum. Le Hollandais Pierre Nuyts découvre • la côte S. 0. de la Nouvelle-Hollande. — Les Hollandais fondent en Guyane Essequebo. Mort du duc de Mantoue. Il a désigné pour son successeur son cousin, Charles de Gonzague, l'époux de sa nièce Marie, qui possède en France, le comté de Réthel et de Nevers. Ce prince sera soutenu par la France contre César de Gonzague , fils du duc de Guastalla, protégé de l'empereur. Trente mille familles s'exilent de Bohème à la suite d'un édit de Ferdinand II déclarant que les ca- tholiques jouiront seuls de l'exercice de leur culte. 1628. Buckingham périt assassiné au moment où il allait conduire une expédition au secours de la Rochelle. — L'Anglais Guillaume Harvey démon- tre la circulation du sang. Prise de la forte place de Bois-le-Duc par Henri de Nassau. La Rochelle, que Richelieu a enveloppée d'une circonvallation de 3 lieues et qu'il a séparée de la mer par une digue de 700 toises, est obligée de capituler. — Achèvement de l'hôtel de ville de Paris commencé en 1529. Siège de Stralsund par Wallenstein. Cette place soutenue par les villes hanséatiques et par les flottes du Danemark et de la Suède repoussent tous les assauts de l'ennemi. 1629. Christian IV, menacé dans ses États par Wal- lenstein, signe la paix de Lubeck avec Ferdi- nand II. — Édit impérial pour la restitution de tous les biens sécularisés par les protestants de- puis 1555 malgré le réservât ecclésiastique. — Indignation générale causée en Allemagne par les exactions de Wallenstein, chargé d'exécuter l'édit. Le Parlement anglais présente à Charles I er la pétition des droits, requête contre les prêts forcés au roi ou bienveillances , les arrestations et les détentions illégales, le logement des gens de guerre et les jugements par cour martiale. — Paix avec la France. Expédition de Louis XIII en Italie pour soutenir le parti français de Mantoue. 11 force le pas de Suse. — Paix d'Alais avec le duc de Rohan, chef des calvinistes. L'édit de pacification de Nîmes laisse aux protestants la liberté du culte et les tolère comme secte dissidente, mais leur enlève leurs places de sûreté, abolit leurs privilèges, leurs assemblées, leur organisation par églises, et les détruit comme parti politique. — Richelieu se fait donner le titre de premier ministre (llnov.). 11 se rend en Italie. Grande ordonnance de 1629, répondant aux principales demandes des Etats généraux de 1614 et des assemblées des notables réunies à Rouen, en 1617, et à Paris, en 1626. Cette ordonnance, 3ui est un véritable code, ne compte pas moins e 461 articles et embrasse toutes les parties de la législation. Elle est connue sous le nom de Code Michaud, du prénom de son rédacteur, Michel de Marillac. — Traités de commerce conclus par la France avec le Danemark, la Suède et la Russie. Ap. j.-c. Mort du poëte Malherbe. — Mèlite, première comédie de P. Corneille, âgé de 26 ans. 1630. Fin de la querelle entre la maison de Bran- debourg et la maison de Neubourg au sujet de la succession de Clèves et de Juliers. L'électeur Georges-Guillaume obtient le duché de Clèves et le comté de la Mark. — Dernière assemblée géné- rale des représentants de la ligue hansèatique à Lubeck. La diète de Ratisbonne, agissant sous l'influence des agents de Richelieu, Bruslart de Léon et Le- clerc de la Tremblay, connu sous le nom de père Joseph, capucin, obtient de Ferdinand II le renvoi de Wallenstein, devenu odieux à l'Allemagne par ses exactions. — Gustave-Adolphe, appelé par les protestants d'Allemagne et poussé par Richelieu, déclare la guerre à Ferdinand IL Commencement de la période suédoise de la guerre de Trente ans. Fondation des colonies de New-Hampshire et du Maine par la compagnie de Plymouth, dans la Nouvelle- Angleterre. Prise et pillage de Mantoue par les Impériaux. — Ferdinand II finit par reconnaître le duc de Nevers, Charles de Gonzague, comme duc de Mantoue et de Montferrat. Maladie de Louis XIII à Lyon, à son retour de la campagne d'Italie. — Intrigues de Marie de Médicis pour renverser Richelieu. Journée des dupes. Richelieu fait commencer le procès du maréchal de Marillac, impliqué dans le complot de la reine mère. — Les Etats provinciaux de Bre- tagne ne seront plus réunis que tous les deux ans à partir de cette année. — Règlement rédigé par le garde des sceaux, Michel de Marillac, qui constitue le conseil d'État à peu près tel qu'il resta jusqu'en 1789. — Établissement du Bureau d'adresses et des Consultations charitables , par Théophraste Renaudot. Établissements formés par les Hollandais dans 1 la Guinée et le Congo. Ils font la conquête d'une partie du Brésil sur les Espagnols. 1631. Traité d'alliance de la France avec Gustave- Adolphe. — Prise et sac de Magdebourg par Tilly. — Victoire remportée à Leipsick par Gustave- Adolphe sur Tilly. — Campagne brillante de Gus- tave qui parcourt, en conquérant, l'Alsace et la Souabe, et menace l'Autriche du côté de la Ba- vière. Kepler meurt dans la pauvreté à Ratisbonne. Il eut la gloire de découvrir les lois sur lesquelles repose l'astronomie moderne, lois qui portent son nom. Marie de Médicis, bannie de la cour, se retire à Bruxelles, où Gaston, chassé d'Orléans, de Bourgogne, puis de Lorraine, ira bientôt la re- joindre. Théophraste Renaudot publie, le 30 mai, le premier numéro de la Gazette, qui paraissait tous les jours en une demi-feuille petit in-4ode quatre pages, sur une seule colonne. — Gassendi fait la première observation du passage de Mercure sur le soleil. Le traité de Chérasco, conclu sous la médiation de Jules Mazarin, ministre du pape, affermit dans la possession de Mantoue et de Montferrat le duc Charles de Gonzague de Nevers, qui reçoit l'in- vestiture impériale. Le duc de Savoie, Amédéel 8r , recouvre tous ses États, moins Pignerol et les châteaux de Sainte-Brigitte et de la Pérouze, et obtient quelques villes du Montferrat. Traité de commerce entre la France et le Maroc, confirmé en 1635. 1632. Gustave-Adolphe force le passage du Lech ; Tilly est mortellement blessé : Gustave entre à Munich. — Ferdinand II rappelle Wallenstein, qui contraint Gustave-Adolphe à quitter la Bavière, le 234 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. suit en Saxe et lui livre, avec Octave Piccolomini, la célèbre bataille de Lutzen, où périt Gustave- Adolphe. Formation, dans l'Amérique du Nord, de la co- lonie de Maryland. A cette époque, les Anglais occupaient, dans les Petites-Antilles, la Barbade, Saint- Christophe, Mont-Serrat, Antigoa. Prise de Maestricht par les Hollandais. Galilée donne ses Quatre dialogues sur les sys- tèmes du Monde de Ptolémée et de Copernic. Ce fut cet ouvrage qui fut le prétexte de sa condam- nation. Exécution du maréchal de Marillac, condamné par une commission. — Prise d'armes de Gaston d'Orléans, du duc de Lorraine et du maréchal de Montmorency, gouverneur du Languedoc. — Dé- faite de Montmorency à Castelnaudary par Schom- berg; il est condamné à mort par le parlement de Toulouse et exécuté. 1633. Renouvellement de l'alliance entre la France et la Suède à Heilbronn. — Création du parlement de Metz (janvier). — Saint Vincent de Paul constitue en communauté les sœurs de la charité, qu'il avait déjà créées en 1617, au fond de la Bresse, dans la paroisse de Chàtillon-les-Dombes, sous le nom d'Association de la charité des sér- iantes des vauvres. Galilée est forcé d'abjurer, devant les inquisi- teurs de Rome, la doctrine astronomique de Co- pernic. 1634. Wallenstein est assassiné àEgra, en Bohême , par l'ordre de Ferdinand II. — Défaite des. Sué- dois à Nordlingen par le fils de Ferdinand IL Charles I er , roi d'Angleterre, qui depuis 1629 n'avait plus oonvoqué le parlement, établit pour l'entretien de la marine la taxe des vaisseaux (ship-money), de 20 shillings, qui sera la cause de l'emprisonnement d'Hampden, cousin d'Olivier Cromwell. — Mort à Londres du Hollandais Drebbel, inventeur du thermomètre à gaz. Louis XIII confisque une partie des domaines du duc de Lorraine. — Le parlement de Paris et le clergé de France déclarent nul le mariage de la sœur du duc avec Gaston d'Orléans. — Gaston d'Orléans fait sa soumission. — Grands jours, tenus à Poitiers, qui condamnent un grand nombre de nobles. — Supplice d'Urbain Grandier, curé de Loudun, accusé de sorcellerie. Les Hollandais enlèvent l'île de Curaçao aux Espagnols. 1635. Les Espagnols ayant pris Trêves et enlevé l'archevêque, qui s'était placé sous la protection de la France, Richelieu déclare la guerre à l'Es- pagne, alliée de l'Autriche. Commencement de la période française de la guerre de Trente ans. — .Traité de la France avec les Provinces-Unies pour le partage des Pays-Bas espagnols. — Châtillon et Brézé, vainqueurs à Avein, joignent le prince d'Orange. — Paix de Prague, conclue par Ferdi- nand II avec l'électeur de Saxe et l'électeur de Brandebourg. — Campagne de Rohan dans la Valteline; il soutient les Grisons contre les Es- pagnols. Lettres patentes pour l'établissement de l'Aca- démie française données en janvier de cette an- née, mais enregistrées au parlement seulement le 10 juillet 1637, après lettres de jussion et deux lettres de cachet. — Richelieu pose la première pierre de l'église de la Sorbonne. — Édit qui or- ganise d'une façon définitive le jardin royal des Plantes, sous la direction de Guy de la Brosse. — Mort du graveur Callot à Nancy. Création d'une nouvelle compagnie française qui prend le titre de Compagnie des îles de V Amé- rique. C'est à cette époque qu'il faut rapporter l'origine de nos établissements dans les iles de Ap. J.-C. la Martinique , de la Guadeloupe , de Saint- Domingue, etc. 1636- Prise de Corbie par les Espagnols. Terreur à Paris. Énergie déployée par le cardinal de Riche- lieu. Reprise de Corbie sur les Espagnols, qui évacuentla Picardie. — Grande victoire remportée à Witstoch sur les armées saxonne et impériale réunies par le général suédois Banne'r. Corneille donne le Cid. — Commencement de la réunion des Solitaires de Port-Royal-des- Champs. — Construction du Palais-Cardinal. Amurat IV essaye en vain de reprendre Érivan sur les Perses. 1637. Mort de l'empereur Ferdinand IL Avènement de Ferdinand III. La. tentative faite par Charles I er pour imposer la liturgie anglicane à l'Ecosse provoque dans ce pays une redoutable insurrection. Les rebelles se réunissent en covenant ou alliance armée. — Des Anglais, persécutés par les puritains intolérants du Massachussets , fondent dans la Nouvelle- Angleterre les colonies de Connecticut, de Rhode- Island et de la Providence. On peut rapporter à cette année l'établissement à poste fixe dans toutes les provinces de France, des Intendants de justice, police et finances. C'est là un des actes les plus considérables de l'admi- nistration de Richelieu. Ces fonctionnaires, nommés par le roi, révocables par lui, sortis des rangs de la bourgeoisie, entièrement dévoués au pouvoir central, contribuèrent puissamment à fonder la centralisation monarchique. — Descartes publie son Discours de la méthode. Mort du duc de Mantoue, allié de la France. Il a pour successeur son petit-fils, Charles II, âgé de 8 ans. La régente, la duchesse Marie, aban- donne la cause delà France pour celle de l'Espagne. — Mort du duc de Savoie Victor Amédée. La ré- gente, sœur de Louis XIII, a à lutter contre les frères de Victor, le cardinal Maurice et le prince Thomas, dévoués à l'Espagne. Commencement d'une longue et funeste guerre entre la Pologne et les cosaques de l'Ukraine, qui donnaient asile aux paysans polonais, que l'excès des impôts et des corvées obligeait à déserter leur patrie. L'entrée du Japon est interdite aux Portugais, à la suite de troubles attribués à la présence des Jésuites. 1638. Naissance du dauphin. — Mort du P. Joseph, conseiller intime de Richelieu. — Pierre Dupuy, de concert avec son frère Jacques, publie, sans nom d'auteur, son grand ouvrage des Libertés de l'Église gallicane. — L'abbé de Saint-Cyran, jan- séniste, est arrêté et mis au donjon de Vincen- cennes, où il restera jusqu'à la mort de Richelieu. — Vincent de Paul commence l'œuvre des enfants trouvés. Brillante campagne de Bernard, duc de Saxe- Weirnar dans l'Alsace. Battu par les Impériaux devant Rhinfeld, il les défait complètement trois jours après, et s'empare de Rhinfeld, Fribourg et Brisach. 1639. Le cardinal de la Valette, contraint la ré- ' gente de Savoie , qui voulait rester neutre entre l'Espagne et la France, à signer avec la France un traité d'alliance offensive et défen- sive. — Mort du duc de Saxe-Weimar, au mo- ment où il songeait à se créer une princi- pauté indépendante en Alsace; il était âgé de 36 ans. Son armée, achetée par la France, passa sous le commandement du comte de Guébriant, qui la conduisit en Allemagne. — Soulèvement des Nu-pieds de Normandie, réprimé cruellement par le colonel Gassion. — Les assemblées des pro- curateurs des communautés remplacent en Pro- TEMPS MODERNES. 235 A.p • u • - C . vence les Etats provinciaux. — Corneille donne Horace et Cinna. Deux victoires navales de l'amiral hollandais Tromp sur les Espagnols entre Nieuport et Dun- kerque. Galilée trouve les lois des oscillations du pendule. 1640. Le parlement de Rouen est interdit pour n'a- voir pas montré assez de sévérité contre les Nu- pieds. — Corneille donne Polyeucle. — N. Poussin est fait premier peintre ordinaire du roi. — Louis XIII, agissant sous l'inspiration de Riche- lieu, fonde au Louvre Y Imprimerie royale. — Succès de Banner sur les Impériaux en Misnie et en Lusace. — Les Fiançais prennent Arras , malgré les efforts multipliés du cardinal infant, de Beck et de Lamboi, pour sauver eette place im- portante. — Le comte d'Harcourt bat devant Casai le marquis de Leganez et reprend Turin. Charles I 01 ' convoque pour la 4 e fois le parle- ment, après un intervalle de 10 ans, pour en ob- tenir des subsides afin de faire la guerre aux Écossais révoltés. Le parlement, au lieu de voter les subsides, censure les excès de la prérogative royale et est dissous. — Succès des Écossais, qui traitent ensuite avec Charles I er . — Convocation du 5 e parlement (le long-parlement) . Insurrection de la Catalogue, du Roussillon et de la Cerdagne , qui se placent sous la protection de Louis XIII. — Le Portugal se détache de l'Es- pagne et se donne pour roi Jean IV, de la maison de Bragance. Les Hollandais enlèvent aux Portugais les comp- toirs de Malacca, très-importants pour le com- merce des épices et des drogueries. — Rembrandt de Leyde fleurit. — Mort de Rubens à Anvers. 1 6il . Mort du général suédois Banner à Halberstadt, des suites d'un poison lent qu'on lui avait donné à Hildesheim. Il aura pour successeur Torstenson. La Chambre des communes d'Angleterre met en accusation le comte de Strafford, ministre de Charles I er . Il est condamné à mort par la cour des Pairs et exécuté (12 mai). — L'archevêque de Cantorbéry, Laud, est arrêté. — Paix avec les Ecossais. — Massacre des Anglais établis en Ir- lande. — Mort de Van Dyck à Londres. Traité du comte de Soissons avec l'Espagne. Il est tué à la bataille de la Marfée, près de Sedan. — Alliance du Portugal avec la France. — Célèbre déclaration par laquelle Richelieu interdit au par- lement, d'une manière solennelle et, définitive , toute intervention dans les affaires d'État et d'ad- ministration. — Premiers louis d'or, dont les coins furent gravés par Nicolas Briot et Varin. 1642. Pendant que le comte de Guébriant mérite la dignité de maréchal de France par la défaite de Lamboi à Kempen, le général suédois Torstenson remporte sur les Impériaux la brillante victoire de Breintenfeld , et prend Leipsick. Louis XIII prend possession du Roussillon espa- gnol. — Complot de Gaston d'Orléans, du duc de Bouillon et |de Cinq-Mars avec l'Espagne ; il est découvert. Le duc de Bouillon est dépouillé de Sedan; exécution de Cinq-Mars et de son ami de Thou. — Retour triomphal de Richelieu mourant. — Mort de Marie de Médicis dans la misère, à Cologne. — Mort de Richelieu à Paris, au Palais- Cardinal (Palais-Royal) (4 déc). — Il a pour suc- cesseur l'italien Mazarin, cardinal. — Etablisse- ment français à Madagascar. Charles I* 1 ' quitte Londres. Commencement de la guerre civile. Le prince palatin Robert, neveu de Charles I er , bat le comte d'Essex à Edgehill et à Worcester. Découverte de l'île deVan-Diemen par le Hollan- dais Abel Tasman. Mort de Galilée. Ap. J.-G. 1643. Mort de LouisXIII. Avènement de Louis XIV, âgé de moins de 5 ans. Le parlement casse lé testament du roi , qui instituait un conseil de ré- gence, et nomme régente Anne d'Autriche. Ma- zarin est fait ministre. Victoire de Rocroy, remportée par le fils duprince de Condé, le duc d'Enghien, âgé de 21 ans, sur les Espagnols commandés par don Francisco de Melio (19 mai). — Commencement des négocia- tions, en Westphahe, pour la paix (10 juillet). Les plénipotentiaires de l'Empire , de la France , de l'Espagne et des princes catholiques se réunis- sentà Munster, sousla médiation du pape. D'autres plénipotentiaires de l'Empire, avec ceux de la Suède et des princes protestants, doivent traiter à à Osnabruck, sous la médiation du roi de Dane- mark. Continuation de la guerre civile en Angleterre. Victoire du comte d'Essex à Newbury sur l'armé9 royale. Disgrâce du duc d'Olivarès, ministre de Phi- lippe IV, roi d'Espagne. Don Louis de Haro lui succède. Découverte du baromètre par Torricelli. 1644. Victoire du duc d'Enghien et de Turenne à Fribourg, dans le Brisgau, sur les Impériaux commandés par Mercy. Prise de Philipsbourg et de Mayence. — Embarras financiers de Mazarin. Édit du Toisé. Résistance du parlement, qui n'enregistre les nouveaux impôts qu'avec beau- coup de difficulté. Défaite du prince palatin Robert, à Marston- Moor, par l'armée du parlement, que comman- daient le comte de Manchester, Fairfax et Crom- well, qui s'emparent d'York. En Chine, la dynastie Ming, qui durait depuis le XIV e siècle, est renversée par la race des Tar- tares orientaux, qui forme la dynastie mantehoue des Tsim ou Tay-Tsing, la 22° dynastie depuis les Hia, encore aujourd'hui régnante. 1645. Après avoir imposé au Danemark la paix de Bromsebro, qui donne aux Suédois plusieurs pro- vinces, le général suédois Torstenson se disposait à attaquer l'Autriche dans ses États héréditaires , lorsqu'il est forcé par la goutte de céder le com- mandement à Hermann Wrangel. — Leduc d'En- ghien, après avoir secouru Turenne, surpris par Mercy, bat avec lui les Impériaux à Nordlingen, en Bavière, où Mercy est tué. En Angleterre, exécution de l'archevêque Laud. — Influence de Cromwell, chef de la secte des Indépendants. — Défaite de Charles I er à Naseby, dans le comté de Northampton. Le peintre Murillo se fixe à Séville. Attaque dirigée par les Turcs contre l'île de Candie. 1646. Charles I er se livre aux Ecossais, qui né- gocient avec les Anglais pour le leur vendre. Prise de Courtrai et de Mardick par le duc d'Or- léans, de Dunkerque par le duc d'Enghien. — Le duc d'f nghien, Louis, succède au titre de son père Henri II, prince de Condé. 1647. Les Écossais livrent Charles I er aux commis- saires du parlement, pour la somme de 400000 li- vres sterling. Le prince de Condé échoue devant Lérida, en Catalogne. Des impôts excessifs provoquent à Naples un soulèvement contre le duc d'Arcos , vice-roi, sous la conduite d'un jeune pêcheur d'Amalfi, nommé Mas ou Tommaso Aniello, qui périt quelques jours après, assassiné par des agents du vice-roi. — Nouveau soulèvement des Napolitains, qui appel- lent à leur aide Henri de Lorraine, duc de Guise, qui se trouvait à Rome. Le duc de Guise se brouille avec l'homme le plus influent du parti 236 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. Im- populaire, Genoaro Annèse, qui ouvre les portes de la ville aux Espagnols. Publication à'Artamène ou le grand Cyrus, roman héroïque de Mlle de Scudéry. ■ — Remar- ques sur la langue française, par Vaugelas. — Création des académies "royales de peinture et sculpture. — Pascal publie ses Expériences tou- chant le vide, et fait exécuter peu après sa célèbre expérience du Puy-de-Dôme , qui met hors de doute la pesanteur de l'air. 1648. Victoire de Turenne et de Wrangel, à Som- mershausen, en Bavière, qui oblige l'Electeur à se séparer de l'Autriche. — Victoire de Condé, près de Lens, en Artois, sur l'archiduc Léopold. — Traité de Westphalie, signé à Osnabruck et à Munster, qui met fin à la guerre de Trente ans. . L'Espagne continue la guerre avec la France et le Portugal. — Par la paix de Westphalie, la France obtient l'Alsace, moins Strasbourg; la Suède, une partie de la Poméranie, Brème, Werden, etc., et 3 voix aux diètes de l'Empire: l'Electeur de Brandebourg, fondateur de la Prusse, Magdebourg, Halberstadt, etc. Le fils de Frédé- ric V recouvre le bas Palatinat et une 8 e dignité électorale fut créée en sa faveur. Les Provinces- Unies furent reconnues indépendantes de l'Es- pagne, et les cantons suisses le furent de l'Em- pire germanique. Avec cette paix finissent les guerres de religion et commence ce que l'on a appelé le système de l'équilibre européen. Charles I er , qui s'est enfui dans l'île de Wight, tombe entre les mains de Cromwell, qui le fait conduire à Windsor. Fin de l'insurrection de Naples. Le duc de Guise fait prisonnier restera 4 ans en Espagne. Mazarin exige de toutes les cours souveraines, le parlement excepté, quatre années de leurs gages en forme de prêt. — Le parlement refuse de profiter d'une grâce qui le rendrait odieux aux autres compagnies , et il donne son célèbre arrêt d'union avec le grand conseil, la cour des aides et la chambre des comptes. — Un comité, formé de députés des quatre cours souveraines, se réu- nit dans la chambre Saint-Louis et délibère sur tous les objets relatifs au gouvernement. — Le jour du Te Deum pour la victoire de Lens, la cour fait enlever le conseiller Broussel. — Soulè- vement dans Paris. Jour née des Barricades. Com- mencement de la guerre de la Fronde. E. Lesueur achève pour le couvent des Char- treux la série de tableaux représentant la vie de saint Bruno. — Mort de Voiture. 1649. Procès et condamnation de Charles I" par une commission de 133 membres, parmi lesquels étaient Cromwell et Ireton, son gendre. Il a la tête tranchée devant le palais de Whitehall. La Chambre des communes abolit la royauté et supprime la Chambre des pairs. La république est proclamée et Cromwell est nommé généralissime.— Le comte de Montrose proclame en Ecosse Charles IL Anne d'Autriche se retire à Saint-Germain avec ses deux fils, Mazarin, le duc d'Orléans et Condé. — Alliance du parlement avec les princes. — Condé assiège Paris. — Paix de Ruel qui termine la première Fronde. Christine de Suède, fille unique de Gustave - Adolphe, surnommée la Minerve du Nord, s'ef- force d'inspirer le goût des arts et de la paix à ses sujets, et s'entoure de savants étrangers, tels que Descartes, Grotius, Freinshemius, Saumaise, Huet, Vossius, Heinsius, etc. 1650. Le comte de Montrose est, par sentence du parlement d'Edimbourg, pendu et écartelé. — Massacres épouvantables ordonnés en Irlande par Cromwell. — Victoire de Cromvell à Dumbar, à l'E. d'Edimbourg, sur les Ecossais royalistes. — Ap.J.-C. Ussérius, savant prélat anglican, né à Dublin, donne ses Annales veteris et novi Testamenti. Exigences du prince de Condé. Refusé par Ma- zarin, il se rallie, avec le parti des petits-maîtres, aux Frondeurs, mais il est arrêté par surprise avec Conti et Longueville et conduit au Havre. — Prise d'armes des seigneurs dans la Normandie, dans la Bourgogne et dans la Guyenne. — Le vi- comte de Turenne, qui a pris parti pour la Fronde et qui a envahi la France avec les Espagnols , est battu près de Rethel par le maréchal de Plessis- Praslin. — Mort de Descartes . en Suède , à l'âge de 54 ans. — Mort de Vaugelas. Mort du stathouder Guillaume II, fils de Frédé- ric-Henri. Les Etats généraux, par les conseils de Cromwell, laissent vacantes les charges de ca- pitaine, d'amiral général et de stathouder. Les Hollandais occupent le cap de Bonne-Espérance. 1651. Charles II, couronné roi d'Ecosse à Scone, est battu par Cromwell près de Worcester. Il se retire en France. Acte de navigation, dirigé contre les Hollan- dais. En vertu de cet acte, aucune marchandise étrangère ne pouvait être introduite dans les ports d'Angleterre, à moins que le vaisseau qui la por- tait n'eût été construit dans un port anglais, n'appartînt à des sujets anglais et ne fût monté par des Anglais, au moins pour les trois quarts de son équipage. Cet acte était un coup mortel pour les Hollandais, qui étaient alors les courtiers ma- ritimes de l'Europe. Paul de Gondi, coadjuteur de l'archevêque de Paris, si connu sous le nom de cardinal de Retz, mécontent de ce que Mazarin tardait à lui donner le chapeau de cardinal, forme, avec le secours de la princesse palatine, Anne de Gonzague, une coalition entre les frondeurs et les partisans des princes détenus, pour obtenir leur délivrance. Le duc d'Orléans s'y joint. Mazarin quitte Paris et se retire à Cologne, après avoir rendu la liberté à Condé, Conti et Longueville qui viennent à Paris, où ils dominent le parlement. — Turenne se ré- concilie avec la cour. — Majorité de Louis XIV. 1652. Lutte sur mer entre les Hollandais comman- dés par Tromp et Ruyter et les Anglais comman- dés par Blake. Prise de Barcelone par don Juan d'Autriche; les Catalans font leur soumission. — Les Espa- gnols reprennent Gravelines et Dunkerque. Mazarin rentre en France. — Condé, vainqueur du maréchal d'Hocquincourt à Bleneau, repoussé à Gien par Turenne, arrive sous les murs de Pa- ris. Sanglant et inutile combat du faubourg Saint- Antoine entre Condé et Turenne. Le roi transfère à Pontoise le parlement et renvoie Mazarin. — Condé sort de Paris (18 oct.). Louis XIV y rentre le 21 ; 3 jours après, défense au parlement de s'occuper des affaires générales de l'Etat. — Condé passe à l'Espagne. On fait usage pour la première fois dans la diète de Pologne du lioerum veto, par lequel un seul nonce pouvait arrêter toutes les délibéra- tions. 1653. Dissolution du parlement par Cromwell. Un nouveau parlement de 144 membres nommés par ses officiers lui défère la dictature, avec le titre àeProtecieur. — Eléments de philosophie de Hob- bes, où il est établi qu'il n'y a d'autre droit que la force. Rentrée de Mazarin à Paris. — Innocent X con- damne les 5 propositions de Jansénius, évoque d'Ypres, sur la grâce et le libre arbitre. En Hollande, Jean de Witt est nommé grand pensionnaire. 1654. Fin de la guerre entre la Hollande et l'An- gleterre. — Les Espagnols, conduits par l'archiduc TEMPS MODERNES. 237 &p. J.-G. et par Condé, viennent assiéger Arras. Turenne force les lignes des assiégeants et les oblige à la retraite. — Louis XIV fait sa première campa- gne en Lorraine et prend Stenay. — La colonie française de Madagascar est transportée à l'île Bourbon. Les Portugais du Brésil, sous la conduite d'un négociant, Juan Fernandez de Viera, chassent les Hollandais. Abdication de Christine de Suède, en faveur de son cousin Charles X Gustave, gendre du duc de Holstein-Gottorp. A Inspruck, elle abjure le lu- théranisme; elle se retirera à Rome. — Retraite et mort du chancelier Oxenstiern. Otto de Guéricke, bourgmestre de Magde- beurg, présente la première machine pneuma- tique à l'empereur d'Allemagne à la diète de Ratisbonne. 1655. Les Anglais enlèvent la Jamaïque aux Espa- gnols. — Traité d'alliance de Cromwell avec Ma- zarin contre l'Espagne, à la condition que les fils de Charles 1 er sortiront de France. lis se retirent à Bruxelles. Mort du philosophe Gassendi, adversaire de Descartes; de Lesueur, de Balzac. Le Toscan Chigi est élu pape sous le nom d'A- lexandre VIL Charles X Gustave, roi de Suède, profite de l'anarchie qui désolait la Pologne pour attaquer Jean-Casimir, qui voulait, en qualité de Vasa, lui disputer le trône suédois. 1656. L'amiral anglais Blake enlève, près de Ca- dix, une flotte espagnole qui revenait de l'Amé- rique. Publication des Lettres provinciales de Pascal, à l'occasion de la condamnation en Sorbonne du docteur Antoine Arnauld, janséniste, de la Société de Port-Royal. — La Pucelle de Chapelain. — Le Gallia christiana des Frères Sainte-Marthe. Les Hollandais occupent l'île de Ceylan. — Le Hollandais Huyghens découvre avec le secours d'objectifs, qu'il avait construits lui-même, un satellite de Saturne. Traité de l'électeur de Brandebourg, Frédéric- Guillaume, avec Charles-Gustave de Suède, contre Casimir, roi de Pologne, qui est vaincu devant Varsovie. — Traité de Vilna, par lequel le czar recouvre Smolensk et les autres villes conquises en Russie par les Polonais sous Wladislas VII, et dont le traité de Wiasma leur avait confirmé la possession en 1634. Le czar passe alors du côté de Casimir, mais se rapproche bientôt après du roi de Suède. 1657. Le Danemark déclare la guerre à la Suède. Christine de Suède fait assassiner, à Fontaine- bleau, Monaldeschi, son grand écuyer et son amant. Fondation à Florence de l'académie del Cimenta pour la physique expérimentale, par le cardinal Léopold de Médicis. Traité de Wehlau par lequel Frédéric-Guillaume, électeur de Brandebourg, fait reconnaître par le roi de Pologne l'indépendance de la Prusse du- cale, qui était depuis 1525 un fief de la Pologne. Le Hollandais Huyghens applique le premier le mouvement du pendule aux horloges. 1658. Mort de l'empereur Ferdinand III. Son fils Léopold lui succède. Bataille des Dunes, où Turenne défait les Espa- gnols commandés par don Juan d'Autriche et par Condé ; elle amène la prise de Dunkerque que les Anglais bloquaient par mer et qui leur fut remise, de Bergues, de Furnes, de Dixmude, d'Oude- narde, de Menin, d'Ypres; la Fer té prend Gr ave- lines. — Mazarin conclut la ligue du Rhin avec les puissances riveraines , pour empêcher l'empe- Ap. J.-C. reur Léopold de porter secours aux Espagnols des Pays-Bas. — En Italie, le duc de Mantoue quitte le parti de la France , mais il est attaqué par le duc de Modène resté fidèle. — Publication des Gesta Francorum d'Adrien de Valois, en 3 vol. in-fol. Mort de Cromwell à Whitehall, à l'âge de 55 ans. Richard, son fils, lui succède comme protecteur. Charles X Gustave, roi de Suède, impose à Fré déric III le traité de Roskild. Le roi de Danemark cède au duc de Holstein-Gottorp, beau-père de Charles-Gustave, ses droits de suzeraineté sur le duché de Slesvig, renonce à Drontheim en Nor- vège et à l'île de Bornholm. — Rupture du traité ; siège de Copenhague par les Suédois. Dans l'Inde, Aureng-Zeyb, descendant de l'em- pereur mogol Akbar, se fait couronner empereur à Delhi. 1 659. Richard Cromwell dissout le parlement qui l'a nommé protecteur (22 avril). — Les officiers de l'armée rappellent le Rump parlement (parle- ment croupion), qui entre aussitôt en lutte avec l'autorité militaire. Les Suédois, forcés de lever le siège de Co- penhague, conservent Helsingborg, sur la côte de Scanie, et Eronenbourg sur la cote de Seeland, les clefs du Sund. A la suite de conférences tenues dans l'Ile des Faisans , sur la Bidassoa, petite rivière qui sépare la France de l'Espagne, Mazarin et Louis de Haro, au nom de la France et de l'Espagne, si- gnent la paix des Pyrénées, qui donne à la France le Roussillon, la Cerdagne, l'Artois, moins Aire et Saint-Omer, etc.; à Louis XIV, la main de Marie-Thérèse, fille de Philippe IV, et des droits éventuels à la couronne d'Espagne, malgré la re- nonciation formelle de la princesse. Condé rentre en grâce; Charles-Emmanuel de Savoie recouvre ses domaines ; le nouveau duc de Modène fait la paix avec l'Espagne. Molière fait représenter à Paris les Précieuses ridicules. Invention du micromètre par Huyghens, qui découvre aussi la même année l'anneau de Sa- turne. 1660. Georges Monk, gouverneur de l'Ecosse, entre en Angleterre avec son armée et convoque un nouveau parlement qui rappelle Charles II. Boileau, âgé de 24 ans, commence à écrire des Satires. — Mort de saint Vincent de Paul. Mort de Charles X Gustave. Son fils, Charles XI, lui succède, à l'âge de 5 ans, sous la régence de sa mère Hedvige-Eléonore de Holstein-Gottorp et des cinq grands officiers de la couronne. — Les régents s'empressent de négocier pour terrninei la guerre générale du Nord. Ils concluent la paix d'Oliva, près de Dantzick, avec la Pologne, l'Em- pire et l'électeur de Brandebourg : la Pologne cède à la Suède la Livonie et l'Esthonie; celle de Copenhague avec le Danemark qui recouvre Drontheim, Bornholm, mais cède la Scanie, le Halland, la Bleckingie, l'île de Rugen. Les Etats assemblés à Copenhague défèrent à Frédéric III l'autorité absolue, et déclarent le trône héréditaire dans sa famille. En Espagne, mort du peintre Velasquez. Invention par les académiciens de Florence du thermomètre à alcool. 1661. Mort de Mazarin (9 mars). Louis XIV prend en main la direction des affaires. — Mariage de Monsieur, frère du roi, avec Henriette d'Angle- terre, sœur de Charles II (1 er avril). — Disgrâce du surintendant des finances, Fouquet. Colbert lui succède avec le titre et les fonctions de con- trôleur général. — Bossuet prêche pour la pre- mière fois devant Louis XIV dans la chapelle du 238 CHRONOLOGIE. TABLES. Ap. J.-C. Louvre. — Le musicien Lulli. — Hardouin-Mansart et le Nôtre travaillent à l'embellissement de Versailles. Traité de paix entre la Hollande et le Portugal. Ce traité assure la propriété du Brésil entier au Portugal, qui s'engagea de son côté à payer aux Provinces-Unies huit millions en argent ou en marchandises. Traité de Kardis entre la Suède et la Russie, qui rend toutes les places qu'elle possédait encore en Livonie. 1662. Charles II fait accepter par le parlement le bill d'uniformité, qui exigeait de tout ministre l'ordination épiscopale. Saint-Barthélémy des pres- bytériens. — Mariage de Charles II avec la sœur du roi de Portugal, qui lui apporte en dot Tanger et Bombay. — Etablissements formés par des Anglais sur la côte de Coromandel, à Masulipatam et à Madras. Démêlés de la France avec Rome au sujet d'une insulte faite à l'ambassadeur le duc de Créqui. — A l'occasion d'une querelle entre le baron de Vatteville, ambassadeur d'Espagne à Londres, et le comte d'Estrades, ambassadeur de France, Louis XIV force Philippe IV à reconnaître la pré- séance de la France. — Achat de Dunkerque et de Mardik. — Mort de Pascal, à l'âge de 39 ans. — École des femmes de Molière. — Manufacture des Gobelins. 1663. La diète de Ratisbonne est rendue perpétuelle et limite la puissance de l'empereur. Formation de la colonie de la Caroline^ au sud de la Virginie. Expédition du duc de Beaufort contre les pi- rates d'Alger. — Louvois, fils de Michel Letellier, créé secrétaire d'État de la guerre, accomplit d'importantes réformes dans l'organisation de . l'armée. — Création de l'Académie des inscrip- tions et belles-lettres. — Etablissement des mis- sions étrangères. Les Hollandais enlèvent les comptoirs de Cananore et de Cochin sur la côte de Malabar aux Portugais, qui conservent encore Goa et Diu., L'Ecossais Grégory a la première idée du télescope à réflexion, qui fut perfectionné par Newton. 1664. Les Anglais chassent les Hollandais des nou- veaux Pays-Bas, qui deviennent les colonies de New-ïork el de New-Jersey. Six mille volontaires français, envoyés au secours de l'empereur Léopold contre les Turcs, se couvrent de gloire à la bataille de Saint-Gothard, gagnée par Montécuculli. Trêve de Temesvar entre la Porte et l'Autriche. Les Turcs conservent plu- sieurs places et maintiennent Abaffi, leur protégé, dans la possession de la Transylvanie. Le pape accorde satisfaction à Louis XIV. — Nouveau tarif dédouanes. — Colbert fait racheter par le gouvernement et concéder à une compa- gnie privilégiée les établissements fondés par des particuliers dans les Antilles. — Établissements formés à Cayenne, au Canada et dans la Guinée. — La France prend sous sa protection les bou- caniers établis dans la portion occidentale d'Haïti et leur envoie un gouverneur. — Charles le Brun est nommé premier peintre du roi. — L'ingénieur Riquet commence le canal de Languedoc. 1665. Victoire navale remportée par le duc d'York sur les Hollandais, en vue des côtes de Suffolk. — Peste de Londres (mai-déc.) . Mort de Philippe IV, roi d'Espagne. Avènement de Charles II, âgé de 4 ans. Crédit du jésuite, le P. Nithard, confesseur de la reine mère. — Grande victoire remportée par les Portugais sur les Espagnols à Villa- Viciosa, au N. E. d'Evora. Ap. J.-C Succès du duc de Beaufort sur les Algériens près de Tunis et près d'Alger. — Création du Journal des savants. — Commencement de la manufacture de glaces de Saint-Gobain. — Cl. Perrault commence la colonnade du Louvre. — Maximes du duc de la Rochefoucauld. — Mort du Poussin. — Mort de Fermât, conseiller au parlement de Toulouse. Il partage avec Descartes la gloire d'avoir appliqué l'algèbre à la géométrie. 1666. La France se joint à la Hollande contre l'An- gleterre. — Bataille navale, qui dure 4 jours, livrée par Ruyter et Tromp à la flotte anglaise. Incendie qui détruit une grande partie de Londres- Établissement en France de l'Académie des sciences. — Huyghens, savant hollandais, est appelé à Paris. — le Misanthrope de Molière. Mort du schah de Perse Abbas, qui avait reçu à sa cour le voyageur français Tavernier. Traité de Clèves qui règle d'une façon définitive le différend entre les maisons de Brandebourg et de Neubourg au sujet de la succession de Juliers. L'électeur, duc de Prusse, garde le duché de Clèves, le comté de la Marck et le comté de Ravensberg entre Minden et Munster; le duc de Neubourg a le duché de Juliers et le duché de Berg. 1667. Ruyter, avec la flotte hollandaise, pénètre dans la Tamise, s'avance jusqu'à Chatam et jette l'épouvante dans Londres. Paix de Breda. Les Anglais conservent en Amérique New- York et cèdent à la France l'Acadie. Surinam reste aux Hollandais. Disgrâce de Clarendon, ministre de Charles II, qui s'opposait aux prodigalités de la cour. — Ministère de la cabal. — Publication du Paradis perdu de Milton. Guerre entre la France et l'Espagne, au sujet des Pays-Bas espagnols, que Louis XIV réclamait, à l'exclusion de Charles II, en vertu du droit de dévolution suivi en Brabant, droit par lequel l'héritage était dévolu aux filles du 1" lit de préférence aux fils du second. Marie-Thérèse était dans ce cas à l'égard de Charles II. — Conquête de la Flandre en deux mois par Louis XIV, secondé par Turenne. — Commencement de la construction de l'Observatoire de Paris. — Créa- tion d'un lieutenant général de police : le premier, de la Reynie , fit beaucoup pour la sécurité et l'assainissement de Paris. — Rédaction de l'or- donnance civile par Pussort, oncle de Colbert, Lamoignon, Talon, Bignon. — Le Tartufe de Molière. — Andromaque de Racine. — Mort du géographe N. Sanson. Luttes des Polonais contre les Tartares et les Cosaques. Exploits du grand maréchal Sobieski, fils d'un Castellan de Cracovie. Siège de Candie par le grand vizir Achmet Koproli. Les Vénitiens sont appuyés par les Français et les Toscans. 1668. Triple alliance de l'Angleterre, de la Hollande et de la Suède, pour obliger la France à faire la paix avec l'Espagne. — Conquête de la Franche- Comté par Louis XIV et le prince de Condé en 17 jours. — Traité de Lisbonne qui met fin à la guerre entre le Portugal et l'Espagne ; celle-ci reconnaît la maison deBragance. — Traité d'Aix- la-Chapelle, qui laisse la Flandre à Louis XIV. — Conversion de Turenne par Bossuet, qui compose alors son Exposition de la Foi. — La Fontaine donne 6 livres de Fables. — L'Amphitryon de Molière. Les Plaideurs de Ranine. — Acta sanc- torum ord. s. Benedicti, par Mabillon; 1668-1702. 1669. Don Juan d'Autriche oblige la reine mère à éloigner le P. Nithard. TEMPS MODERNES. 239 Ap. J.-C. Ordonnance de Colbert sur les eaux et forêts. — L'astronome Cassini est attiré de Bologne par Colbert. — Mort d'Henriette de France, reine d'Angleterre; Bossuet, évêque de Condom, pro- nonce son oraison funèbre. — Le jésuite Bour- daloue commence à prêcher à Paris. — Epitre de Boileau au roi sur les Avantages de la paix. De 1667 à. 1674, il donne l'Art poétique en 4 chants. — Britannicus de Racine. — Picard et Auzout appliquent les lunettes aux instruments qui servent à mesurer les angles, ce qui a con- tribué à augmenter beaucoup l'exactitude des observations. Prise de Candie par les Turcs sur les Véni- tiens. 1670. Insurrection de la Hongrie sous la conduite de François Ragotzky. Mort de la duchesse d'Orléans, au retour d'un voyage auprès de son père, Charles II, qu'elle avait décidé à un traité secret contre la Hollande. — Le maréchal de Créqui occupe les États de Charles IV, duc de Lorraine, qui venait de négo- cier une ligue offensive et défensive avec les États généraux contre la France. — Publication de l'ordonnance criminelle. — Création de l'Aca- démie d'architecture. — Commencement de la construction de l'hôtel des Invalides. — Oraison funèbre de la duchesse d'Orléans par Bossuet qui est nommé précepteur du Dauphin. — Capi- tularia R. Francorum par Baluze. — Bérénice de Racine. — Le Bourgeois gentilhomme de Molière. — Le physicien Mariotte trouve la loi physique qui porte son nom. Les États de Hollande donnent la charge de capitaine général au prince d'Orange , Guillaume, âgé de 20 ans. — Le Hollandais Huyghens ap- plique le premier le ressort spiral aux montres. 1671. Fin de l'insurrection hongroise. L'empereur Léopold remplace la charge de palatin de Hongrie par celle de vice-roi. Fortifications construites par l'ingénieur Vauban dans les Pays ; Bas français. — Mort de de Lionne, secrétaire a'Etat des "affaires étrangères; il est remplacépar Pomponne. — L'Académie des sciences de Paris envoie à Cayenne l'astronome Richer pour observer la réfraction astronomique, la longueur du Pendule, la parallaxe de la Lune, de Mars et du Soleil, la position des constellations australes, les marées et les variations du baromètre. Lutte de Jean Sobieski contre les Cosaques, auxquels il enlève le pays entre le Bog et le Dnieper. 1672. Louis XIV, irrité contre les Hollandais, qui, pendant la campagne de Flandre, n'avaient épar- gné contre lui ni les négociations hostiles, ni les railleries injurieuses, leur déclare la guerre avec l'Angleterre. Il passe le Rhin, près de Tolhuys, dans la province de Gueldre, avec cent mille hommes, commandés par Conde, Turenne , Créqui, Luxembourg, Vauban , et s'avance jusqu'à Muyden, â 4 lieues d'Amsterdam. — Louvois fait rejeter les propositions de paix du grand pensionnaire Jean de Witt, qui est peu de temps après massacré avec son frère Corneille par la populace de la Haye. — Guillaume d'Orange, proclamé stathouder, organise la défense du pays. Les Hollandais arrê- tent les progrès des Français en ouvrant leurs écluses. — Ruyter livre un sanglant combat aux flottes française et anglaise réunies, près de Solbay. — Ligue formée contre Louis XIV, par l'empereur, le duc de Clèves, l'électeur de Brande- bourg, l'Espagne. Epître de Boileau au roi sur le Passage du Rhin. De 1672 à 1674 il donne le Lutrin. — Les Femmes savantes de Molière. — Fondation de l'Académie royale de musique par Lulli . Ap. J.-C. Les Cosaques, 'soutenus parles Turos, imposent à Michel Koributh, successeur de Jean-Casimir, la honteuse paix de Buczazen Gallicie, qui cède aux Ottomans Kaminiek, ville forte de Podolie, sur le Dniester , mais que la diète refusera de ra- tifier sur la proposition de Sobieski. 1673. Le parlement impose à Charles II le bill du test ou d'épreuve, par lequel tout officier public devait, outre les serments d'allégeance et de su- prématie, jurer qu'il ne croyait pas à la trans- substantiation. Le duc d'York, frère du roi, qui professait ouvertement la foi catholique, est obligé de se démettre des fonctions de grand amiral. Louis XIV rappelle ses troupes de Hollande, après la conquête de Maestricht. — L'électeur de Brandebourg, mécontent de ses alliés, conclut avec Louis XIV, à Vossem, en Brabant, un traité par lequel il promit de ne plus assister les Hol- landais, se réservant de défendre l'Empire s'il était attaqué. — Traité signé à la Haye contre la France entre l'Autriche, l'Espagne, la Hollande et le duc de Lorraine. 3 batailles navales indé- cises livrées à Ruyter par les amiraux de France et d'Angleterre. Ordonnance sur la législation commerciale. — Mithridate de Racine. — Construction de la porte Saint-Denis, à Paris, par Blondel. — Dictionnaire historique de Moréri. Victoire de Sobieski sur les Turcs devant Choczim, en Podolie. — Mort de Michel Koributh, roi de Pologne. 1674. Paix de Westminster entre l'Angleterre et la Hollande. — Conquête de la Franche-Comté par Louis XIV. — Sanglante bataille de Senef entre Condé et Guillaume d'Orange. — Invasion et ravage du Palatinat par Turenne. Invasion de l'Alsace par les Impériaux, qui sont battus par Turenne à Ensheim, près de Strasbourg, et à Mulhausen dans le Sundgaw. — Mort de Chape- lain. — De la recherche de la vérité par Male- branche. — Iphigénie de Racine. — Porte Saint- Martin par Bullet. Mort de Clarehdon; mort de Milton. Les Espagnols sont chassés de Messine.; qui se donne à la France. Jean Sobieski est élu roi de Pologne après un interrègne de plusieurs mois. 1675. Turenne, vainqueur à Turkeim, force les Impériaux à repasser le Rhin. — L'empereur oppose Montécuculli à Turenne , qui est tué d'un coup de canon en allant faire une reconnaissance près du village de Saltzbach. Retraite de l'armée sous de Lorges. — Défaite du maréchal de Créqui à Consarbruck. — Condé force Montécuculli à lever le siège d'Haguenau et de Saverne et le contraint à repasser le Rhin. Ce fut là le dernier exploit de ce prince qui se retire à Chantilly. — Le P. François de la Chaise devient le confes- seur de Louis XIV. — Retraite de la duchesse de la Vallière aux Carmélites de Chaillot. — Oraison funèbre de Turenne par Mascaron. Lutte de Charles XI, roi de Suède, allié de la France contre les Hollandais, les Danois et l'élec- teur de Brandebourg. Vaincu par ce dernier à Fehrbellin, Charles XI bat les Danois à Lunden en Scanie. Roemer découvre la propagation successive de la lumière solaire et en mesure la vitesse. 1676. La flotte française, commandée parDuquesne, rencontre la flotte hollandaise, commandée par Ruyter, entre les îles de Stromboli et de Salini. Après un long combat, où la victoire reste indé- cise, Duquesne jette du secours dans Messine. — Deuxième bataille entre Duquesne et Ruyter, de- van* le mont Etna (22 avril). Ruyter y est blesse mortellement. Il expire peu de jours apr:s 240 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. (29 avril) . — Duquesne achève de détruire dans un troisième combat près de Palerme les flottes espagnole et hollandaise. — Création du parle- ment de Besançon. — Exécution de la Brinvilliers, célèbre empofsonneuse. — Oraison funèbre de Turenne par Fléchier. Sobieski impose aux Turcsle traité deZurawnow, qui affranchit la Pologne du tribut promis par Michel Koributh, et lui rend une partie de l'Ukraine en laissant toutefois aux Turcs Kaminiek et des districts considérables de l'Ukraine et de la Podolie 1677. Louis XIV reprend en personne la guerre de Flandre (20 fév.) — Conquête de Valenciennes et de Cambrai sur l'Escaut. — Victoire du duc d'Or- léans sur le prince d'Orange au mont Cassel (] 1 avril) , reddition de Saint-Omer (20 avril) . — Prise de Fribourg, à l'E. de Brisach, par le maréchal de Créqui. — Phèdre de Bacine. Newton découvre le calcul infinitésimal, qu'il appelle calcul des fluxions, en même temps que Leibnitz trouvait le calcul différentiel. Charles II, roi d'Espagne, éloigne sa mère et prend pour ministre son oncle don Juan d'Au- triche. 1678. Prise de Gand par Louis XIV. Paix de Nimègue entre la France et la Hollande (10 août). La Hol- lande conserve tout son territoire et même Maes- tricht sur la Meuse. Paix entre la France et l'Es- pagne (9 sept.). — Louis XIV obtient la Franche- Comté, Valenciennes, Cambrai, Ypres, Saint-Omer. En Angleterre, agitation causée par la prétendue conspiration papiste dévoilée ou inventée par Titus Oates, successivement anabaptiste , anglican, catholique et tour à tour apostat de toutes ces religions. Glossarium médite et infimee lalinitatis de du Cange. — La Fontaine donne, en 1678 et 1679, 5 nouveaux livres de fables. — Conférence de Bos- suet avec le ministre protestant Claude. 1679. L'empereur et les autres princes de l'Alle- magne accèdent à la paix de Nimègue : Louis XIV conserve Fribourg. — Traité de Saint-Germain en Laye, par la médiation de la France, entre la Suède, le Danemark, le Holstein-Gottorp et le Brandebourg. L'électeur rend aux Suédois tout ce qu'il leur avait enlevé dans la Poméranie. Le roi de Danemark leur restitue Wismar, l'île de Ru- gen, etc. Charles II dissout le parlement, avec lequel il avait gouverné depuis 1661. La nouvelle assem- blée, plus opposée encore aux vues du roi, con- traint le duc d'York, attaché au catholicisme, à sortir du royaume, et fait accepter le célèbre bill à'Habeas corpus, devenu depuis, en Angleterre, la sauvegarde de la liberté individuelle. — Les partis commencent à se désigner par les noms de Whigs et de Torys, les premiers attachés aux idées constitutionnelles, les seconds à la royauté. En France, le ministre de Pomponne est dis- gracié comme janséniste 3 il a pour successeur de Croissy, frère de Colbert. — Institution de la con- grégation des frères des écoles chrétiennes par de la Salle, chanoine de Reims. 1680. Mariage du dauphin avec la fille de l'électeur de Bavière. — Le titre de Grand est décerné à Louis XIV. — Etablissement à Brisach et à Metz des chambres dites de réunion, pour déterminer les anciennes dépendances des Trois-Evèçhés et de l'Alsace, qui devaient être réunies à la France. — Des colons du Canada s'établissent dans la Loui- siane. Halley propose de substituer le mercure à l'al- cool dans la construction du thermomètre. 1681. Bombardement d'Alger par Duquesne. — Louis XIV, en vertu des décisions des chambres Ap. J.-C. de réunion, s'empare des duchés de Veldentz et de Deux-Ponts, des principautés de Saarbruck, de Saarwerden et de Montbelliard, etc. , de la ville de Strasbourg, et bientôt après de celles de Cour- trai, de Dixmude et de Luxembourg. — Le duc de Mantoue, Charles IV, est obligé de vendre à Louis XIV la forte ville de Casai, capitale du Montferrat. — Ordonnance sur la marine et le commercé maritime. — Le canal du Languedoc est ouvert à la navigation (19 mai). — Le savant Mabillon, bénédictin de la congrégation de Saint- Maur, publie son grand ouvrage De Re diplomatica. 1682. La secte des quakers, qui a pour chef Guil- laume Penn, s'établit au nord delà Virginie et du Maryland, entre le fleuve de la Delaware à l'E. , et le lac Erié à l'O. Les colons jouissent d'une liberté entière de conscience et de religion. Malgré le rétablissement de la dignité palatine et de toutes les institutions nationales par l'em- pereur, l'insurrection hongroise persiste; elle est ' dirigée par le comte Emeric Tekeli, qui a épousé la veuve de François Bagotzky, et appuyée par les Turcs. En 1673, Louis XIV avait étendu la régale à tous les diocèses du royaume : deux prélats, les évêques d'Alet et de Pamiers, refusèrent de se conformer à cet édit. Le pape Innocent XI ayant approuvé leur conduite, le roi lui opposa en 1682 la décision de l'assemblée du clergé, qui adhéra unanimement à l'extension de la régale. Cette as- semblée est également célèbre par la Déclaration du clergé de France formulée par Bossuet en quatre articles, à savoir : 1° le pape n'a aucune autorité sur le temporel des rois ; 2° le concile général est au-dessus du pape ; 3° l'usage de l'au- torité pontificale doit être réglé par les canons ; 4° le jugement du pape n'est infaillible qu'après le consentement de l'Eglise. Cette déclaration fut en- registrée au parlement le 23 mars.— La machine de Marly est terminée. Louis XIV s'établit tout à fait à Versailles. — Les Français occupent l'île de Tabago. — Compagnie de cadets pour la noblesse. — Ecoles d'artillerie. Mort du czar Fédor II, sans postérité. 'Ivan Vet Pierre I"', le premier faible d'esprit et presque aveugle, le second à peine âgé de 10 ans, suc- cèdent à leur frère sous la tutelle de Sophie, leur sœur, qui s'appuie sur la milice des strélitz. Crédit du ministre Galitzin. Diète de Stockholm, où les trois ordres accor- dent l'autorité absolue à Charles XI. 1683. Charles II punit rigoureusement, avec l'aide do Georges Jeffrys, lord-chef de justice, les au- teurs d'un complot tramé contre le duc d'York. Exécution de Russell et de Sidney. Le duc de Montmouth et lord Shaftesbury échappent aux poursuites. Le roi de Pologne, Sobieski , sauve la ville de Vienne menacée par les Turcs. Ingratitude de l'empereur Léopold envers les Polonais, qui n'ob- tiennent même pas la permission d'hiverner en Hongrie, et qui reviennent à Cracovie au milieu des glaces et des neiges. Duquesne bombarde deux fois Alger et délivre les chrétiens français. — Mort de la reine Marie- Thérèse. Bossuet prononce son oraison funèbre. — Mort de Colbert. Son fils Seignelay est secré- taire d'Etat de la marine. — Les Français acquiè- rent Pondichéry. 1 684. L'empereur, le czar, le roi de Pologne et Ve- nise se liguent contre les Turcs. Une escadre, conduite par Seignelay, ministre de la marine, et par Duquesne, bombarde et brûle en grande partie la ville de Gènes, qui avait vendu des munitions aux Algériens. — Trêve de vingt ans signée à Ratisbonne entre la France, l'Espagne TEMPS MODERNES. 241 Ap. J.-C. et l'Empire. — Ambassadeurs du roi de Siam à Versailles. — Mort de P. Corneille (17 fév.). 1685. Mort de Charles II. Son frère Jacques II lui succède à l'âge de 52 ans. — Le duc de Monmouth, fils naturel de Charles II, aidé du duc d'Argyle, dispute la couronne à Jacques II. Tous deux sont f>ris et exécutés. — Le lord-chef de justice, Jef- rys, couvre l'Angleterre d'échafauds et devient chancelier. Le doge de Gênes fait réparation à Louis XIV à Versailles. — D'Estrées bombarde Tripoli et me- nace Tunis. — Révocation de l'édit de Nantes (22 oct.). — Code noir, qui règle la condition des esclaves aux colonies. Succès des Impériaux contre les rebelles hon- grois et les Turcs. La forteresse de Neuhausel est reprise à la suite de la bataille de Strigonie, ga- gnée par le duc de Lorraine. En Russie, révolte de la milice des strélitz, dont Sophie a fait tuer le chef sans procès. — Les boïards et les gentilshommes protègent les princes Ivan et Pierre. 1686. Guillaume de Nassau, prince d'Orange, orga- nise contre Louis XIV la ligue d'Augsbourg. qui comprenait l'Empire, l'Espagne, la Suède, la Hol- lande, la Bavière et quelques autres Etats. Ambassade solennelle envoyée par Jacques II à Innocent XI. Édit qui érige en parlement le conseil souve- rain institué par Louis XIV à Tournai en 1668. Ce parlement sera transféré à Douai en 1713. — Institut des dames de Saint-Louis à Saint-Cyr, pour les filles de noblesse pauvre, sous la direc- tion de Mme de Maintenon. — Mort du prince de Condé. Le duc de Lorraine emporte d'assaut la ville de Bude, ancienne capitale de la Hongrie, et, depuis le temps de Zapoli, le siège de la puissance otto- mane dans ce pays. — Succès des Vénitiens en Morée. Victor-Amédée II, duc de Savoie, poussé pa Louis XIV, persécute les Vaudois. Le roi de Pologne, Jean Sobieski, achète l'al- liance du czar contre les Turcs, en lui cédant, par le traité de Moscou, Smolensk, Belaia, Doro- gobusch, Tschernigow, Starodub, Nowgorod- Severskoi, tout le pays appelé la petite Russie, et même la ville de Kiovie en deçà du Borys- thène. 1687. Réception faite par Jacques II au nonce du pape. Abolition du test. Les évêques récalcitrants sont emprisonnés. — Guillaume de Nassau se pré- pare à détrôner son beau-père. — Asservissement des colonies anglaises de l'Amérique du Nord à la métropole. Le roi se réserve la nomination aux principales charges et réglemente souverainement le commerce et la navigation- — Newton publie en latin ses Principes mathématiques de la philo- sophie naturelle. C'est dans cet ouvrage que se trouve exposé le système du monde. Répression cruelle de l'insurrection hongroise. — Grande victoire remportée à Mohacz, sur les Turcs, par le duc de Lorraine. — Les Etats de Presbourg déclarent la couronne de Hongrie hé- réditaire dans la maison d'Autriche. Léopold cède cette couronne à son fils aîné Joseph, âgé de 9 ans. Innocent XI veut abolir les franchises dont jouissait à Rome l'ambassade française, au détri- ment de la police de la ville. Louis XIV s'y op- pose et rompt avec le saint-siége. — Le château de Versailles est achevé. — Les Caractères de la Bruyère. — Bossuet prononce l'oraison funèbre du grand Condé. — Mort de Lulli. 1688. Louis XIV fait occuper le Palatinat. Guillaume d'Orange débarque àTorbay, dans le Ap. J.-C. Devonshire. Jacques II, abandonné par ses deux filles, trahi par son premier ministre Sunderland et par Churchill, duc de Marlborough , délaissé par ses troupes, s'enfuit secrètement de son palais et se retire en France. Révolution de 1688. Continuation de la guerre entre les Turcs et les Impériaux en Hongrie; ces derniers prennent Albe-Royale et Belgrade. Fondation de Chandernagor. — Histoire des va- riations des Eglises protestantes par Bossuet. — Mort de Duquesne; de Quinault. 1689. Louvois fait incendier le Palatinat. Jacques II, ramené en Irlande par une flotte française, échoue devant Londonderry._ — Con- quête de i'Acadie par les Anglo-Américains de Massachussets, Connecticut et New-York. . Le Parlement d'Angleterre déclare le trône va- cant, y appeUe Guillaume III d'Orange et sa femme, Marie, et leur fait signer l'acte célèbre de la déclaration des droits, qui détermine avec précision les droits de la nation et ceux du trône. Fénelon est chargé de l'éducation du duc de Bourgogne. — Esther de Racine. A la suite d'un complot tramé par Sophie con- tre ses jours, Pierre I e la relègue dans un cou- vent, punit du dernier supplice les principaux chefs des séditieux strélitz et reste, à 17 ans, seul maître de l'empire. Crédit du Genevois Lelort. 1690. Le duc de Savoie s'allie avec l'Espagne et l'empereur contre la France. — Victoire du ma- réchal de Luxembourg dans les Pays-Bas, à Fleu- rus. — Jacques II est battu à Drogheda, sur la Boyne, au nord de Dublin, par Guillaume III. — Victoire de Catinat à Staftarde sur le duc de Savoie. Le philosophe anglais Locke , qui avait donné , l'année précédente, une Épître sur la tolérance, publie son Essai sur V entendement humain, et son Traité sur le gouvernement civil, où il com- bat les partisans du droit divin. Négociations de Bossuet avec Leibnitz pour la réunion des Églises. — Mignard remplace Lebrun comme premier peintre du roi. — Denis Papin, de Blois, donne dans les Actes de Leipzig ,' en latin, un mémoire ayant pour titre : « Nouvelle manière de produire à peu de frais des forces mouvantes extrêmement grandes. » Papin a ima- giné la première machine à vapeur et à cylindre. Il a vu le premier que l'action de la force élasti- que de la vapeur pouvait être combinée, dans une même machine à feu, avec la propriété dont cette vapeur jouit, et qu'il a signalée, « de se recondenser si bien par le froid qu'il ne lui reste plus aucune apparence de force de ressort. » Enfin il a compris toute la portée du moteur universel qu'il avait imaginé et a explicitement indiqué la navigation à vapeur. 1691. Catinat enlève au duc de Savoie Villefranche, Nice, Montmélian. — Prise de Mons par Louis XIV. — Victoire de Luxembourg à Leuze, au nord de Condé, sur le prince de "Waldeck. Mort de Louvois (16 juillet). — Athalie de Racine. Bataille indécise de Salenkemen, au N. 0. de Belgrade, entre les Impériaux et les Turcs. 1692. Défaite glorieuse de Tourville à la Hogue, près de Cherbourg. — Prise de Namur par Louis XIV. — Victoire de Luxembourg à Stein- kerque, au N. de Mons, sur Guillaume d'Orange. Création, en Allemagne, d'un neuvième élec- torat en faveur d'Ernest- Auguste, duc de Ha- novre. Pierre le Grand fait construire par un Hollan- dais, au port d'Arkhangel, un vaisseau de grande dimension, avec lequel il navigue sur la mer Blanche. 16 Ap. J.-C.

1693. Victoire de Luxembourg à Nerwinde, à l'est de Louvain, sur le prince d'Orange. — Victoire de la Marsaille, près de Pignerol, remportée par Catinat. — Machine infernale dirigée par les Anglais contre Saint-Malo.

Mort de Pellisson ; de la grande mademoiselle de Montpensier ; de Bussy-Rabutin ; de Mme de Lafayette.

1694. Les Barbaresques d'Alger imposent un tribut à Tunis.

Brillante campagne du maréchal de Noailles en Catalogne. — Les Anglais échouent contre Brest. — Jean Bart arrache aux Hollandais, à la hauteur du Texel, un convoi de blé français qu'ils avaient capturé. — Les Anglais bombardent Dieppe, le Havre, Dunkerque.

L'Académie française termine son Dictionnaire, commencé en 1635. — Tournefort publie ses Éléments de botanique. — Débat entre Bossuet et Fénelon au sujet des doctrines quiétistes de Mme Guyon.

Fondation de la banque de Londres.

1695. Mort du maréchal de Luxembourg. Prise de Dixmude par les Français ; de Namur par Guillaume d'Orange. — 'Bombardement de SaintMalo, deDunkerque, de Calais, par les Anglais ; de Bruxelles, par Villeroi.

Établissement, en France, de l'impôt de la capitation, qui pèse sur toutes les classes. — Bossuet publie la Défense de la déclaration de l'Église de France. — Mort de la Fontaine, du peintre Mignard, du moraliste Nicole.

Pierre le Grand ne peut s'emparer d'Azof ; il répudie Eudoxie Lapoukin, mère du prince Alexis.

1696. Le duc de Savoie se rapproche de la France ; sa fille aînée, âgée de 11 ans, est fiancée au duc de Bourgogne, âgé de 14 ans ; il recouvre toutes les places qui lui avaient été enlevées, même Pignerol que la France possédait depuis 1630. — Exploits de Jean Bart contre les Hollandais. — Mort de Mme de Sévigné. — Le Joueur, comédie de Regnard.

Mort de Jean Sobieski, roi de Pologne. Election de Frédéric-Auguste, électeur de Saxe, qui abjure le luthéranisme.

Prise d'Azof par Pierre le Grand.

1697. Un congrès pour la paix s'ouvre au château de Ryswick, en Hollande, sous la médiation de la Suède. Exigences des confédérés. Prise de Barcelone par le duc de Vendôme. La paix est signée entre l'Angleterre, l'Espagne, les États généraux et la France, le 20 septembre. Louis XIV reconnaît Guillaume III pour roi légitime d'Angleterre. Le traité entre l'empereur, l'Empire et la France est signé le 30 octobre. Louis XIV garde Strasbourg, mais restitue à l'Empire Kehl, Philinpsbourg et Brisach. Léopold-Joseph fils du duc de Lorraine Charles V, est réintégré dans son duché. A Rotterdam, première édition du Dictionnaire historique et critique de Bayle. — Mort de Santeuil, connu pour ses poésies latines.

Grande victoire remportée à Zenta, au nord de Péterwaradein, par le prince Eugène sur les Turcs, • qui perdent leur grand vizir, dix-sept pachas, trente mille hommes et trois mille prisonniers.

Premier voyage en Europe de Pierre le Grand ; il se rend en Hollande, où il travaille à Saardam comme ouvrier charpentier.

Mort de Charles XI, roi de Suède. Son fils, Charles XII, âgé de 15 ans, lui succède.

1698. Guillaume III, qui craignait également de voir la succession espagnole échoir à la maison de Bourbon et à celle d'Autriche, propose secrètement à Louis XIV un traité de partage éventuel de la monarchie espagnole. Il est signé à la Haye,


Ap. J.-C.


le 11 octobre, entre Louis XIV et les deux puissances maritimes. Le dauphin obtenait le royaume des Deux-Siciles, quelques ports en Toscane et la province de Guipuscoa ; l'archiduc Charles, le Milanais ; le prince de Bavière, le reste de la monarchie espagnole en Europe et en Amérique. — Testament de Charles II en faveur du prince de Bavière, qu'il déclare son héritier.

Statistique de la France dressée par les intendants, à la demande du duc de Bourgogne. — Mort du savant historien le Nain de Tillemont, de Port-Royal.

Pierre le Grand visite Londres ; il enrôle beaucoup d'Anglais pour Arkhangel et Moscou. Il revient par Vienne, où il apprend la révolte des strélitz, à l'instigation de la princesse Sophie ; cruelle répression de cette révolte : 2000 strélitz sont pendus ; 5000 ont la tête tranchée ; la milice entière est abolie. — On commence un canal qui doit faire communiquer le Don avec le Volga.

1699. Traité de Carlowitz entre la Porte, l'Autriche, la Pologne, la Russie et Venise. Les Turcs gardent Temesvar et le pays hongrois au delà de la Save, mais reconnaissent à l'Autriche toute la Hongrie en deçà de la Save, la Transylvanie et l'Esclavonie ; à la Pologne Kaminieck et la Podolie, mais conservent la Moldavie ; aux Vénitiens la Morée, les îles d'Egine et de Sainte-Maure et des places en Dalmatie ; aux Russes Azof.

Chamillart devient contrôleur général des finances. — Mort de Racine à Paris (22 avril). — En Hollande, première publication du Télémaque. — Massillon, oratorien, prêche à Versailles devant Louis XIV. — L'Académie des sciences de Paris accorde le titre de correspondant à Papin, de Blois, pour ses travaux sur la vapeur appliquée aux machines.

Frédéric V, roi de Danemark, se ligue avec le roi de Pologne et le czar contre le roi de Suède, Charles XII, qui appuie le duc de Holstein, son beau-frère, contre les Danois.

1700. Nouveau traité de partage de la monarchie espagnole, signé à Londres par la France et l'Angleterre (13 mars) ; à la Haye par les États généraux (29 mars). — Charles II institue pour héritier unique Philippe d'Anjou, âgé de 17 ans, second fils du dauphin, né d'une princesse de Bavière (2 oct.). — Mort de Charles II (1er nov.) Louis XIV accepte le testament de Charles II, sur les avis du marquis de Torcy, et envoie son petit-fils en Espagne.

Charles XII, roi de Suède, vainqueur des Saxons du roi Auguste, près de Riga, envahit le Danemark et force Frédéric IV, par le traité de Traventhal, à l'O. de Lubeck, de rendre au duc de Holstein toutes les places qu'il lui a enlevées. — Victoire de Charles XII à Narva, dans l'Ingrie, sur les troupes de Pierre le Grand.

XVIIIe siècle après Jésus-Christ.

Guerre de la succession d'Espagne. — Fondation du royaume de Prusse. — Lutte de Charles XII et de Pierre le Grand. — Paix d'Utrecht. — Mort de Louis XIV. — Avènement de la maison de Hanovre au trône d'Angleterre. — Projets d'Albéroni. — Régence du duc d'Orléans. — Système de Law. — Guerre de la succession de Pologne. — Traité de Vienne. — Ministère de Walpole en Angleterre ; de Fleury en France. — Guerre de la succession d'Autriche. — Traité d'Aix-la-Chapelle. — Exploits de Thamas Kouli-khan en Asie. — Guerre de Sept ans. — Ministère de Pitt en Angleterre ; de Choiseul en France. — Paix de Paris. — Grandeur de la Prusse sous Frédéric II. — Suprématie maritime de l'Angleterre. — Pacte de famille entre les princes de la maison de Bourbon — Suppression des Jésuites. — Esprit de réforme popularisé par les philosophes (Voltaire, Montesquieu, Rous seau, Condillao), par les économistes (Quesnay, Adam Smith, Turgot), appliqué par les rois et leurs ministres : TEMPS MODERNES. 243 Pombal et Joseph I er en Portugal; Ferdinand VI, Char- les III et Aranda en Espagne ; Tanucci et Charles VII à Naples; Léopold en Toscane ; Joseph II en Autriche. — Frédéric II en Prusse; Choiseul, Louis XVI, Turgot, Malesherbes et Necker en France. — Règne de Cathe- rine II en Russie. — Partages de la Pologne. — Guerre d'Amérique. — Traité de Versailles. — Fondation de l'empire anglais dans l'Indostan. — Convocation des États généraux en France. — Assemblée Constituante.— Assemblée Législative. — Journée du 10 août. — Con- vention nationale. — Procès et mort de Louis XVI. — La Terreur. — Journée du 9 thermidor. — Journée du 13 vendémiaire. — Fin de la Convention. — Directoire. — Coup d'État du 18 fructidor. — Première campagne de Bonaparte en Italie. — Traité de Campo-Formio. — Expédition d'Egypte.— Retour de Bonaparte. — Journée du 18 brumaire. — Consulat.— Constitution consulaire. Guerres d'Italie et d'Allemagne. — Victoire de Moreau à Hohenlinden ; de Bonaparte à Marengo. — Importantes découvertes dans les sciences et dans la géographie. Ap. J.-C. 1701. Nouvelle coalition contre Louis XIV entre l'empereur, la Grande-Bretagne, la Hollande et la Prusse. Commencement de la guerre dite de la succession d'Espagne. — En Italie, Catinat, dé- fait à Carpi par le prince Eugène, est remplacé par Villeroi qui se fait battre à Chiari. — Mort de Jacques II à Saint-Germain. Louis XIV reconnaît pour roi d'Angleterre Jacques, prince de Galles, qu'on nommait le chevalier de Saint-George. Charles XII, roi de Suède, bat les Saxons de Frédéric-Auguste en Courlande, s'empare de Mittau, pénètre en Litbuanie et s'avance jusqu'aux frontières de la Pologne. — Sept mille Suédois sont battus par le czar, en Livonie, près de Derpt. Frédéric III de Brandebourg prend solennelle- ment la couronne de Prusse à Rœnigsberg , avec le titre de Frédéric I er (18 janv.). — Leibnitz, déjà célèbre comme mathématicien, théologien et publiciste, est à la tête de l'Académie -des sciences de Berlin, fondée récemment. 1702. Les différents cercles de l'empire d'Allemagne se joignent à la coalition contre Louis XIV. — Le prince Eugène surprend Villeroi dans Crémone. — Vendôme, qui remplace Villeroi, bat Visconti à Santa- Vittoria et Eugène à Luzzara. — Victoire remportée à Friedlingen, à l'entrée de la forêt Noire, sur le prince de Bade par le marquis de Villars, qui est fait maréchal. Prise de Trêves par Tallard. — L'électeur de Bavière, qui s'était dé- claré pourla France , surprend Ulm; mais le prince de Bade, malgré sa défaite, ayant empêché la jonction de Villars et de l'électeur, celui-ci en- tame des négociations avec la cour de Vienne ; les dures conditions que celle-ci veut lui imposer l'attachent plus étroitement à Louis XIV. — Le duc d'Ormond et l'amiral Rook détruisent dans le port de Vigo la flotte du comte de Château-Re- naud, qui venait d'escorter et d'amener les ga- lions du Mexique. — Mort de Jean Bart. — Per- sécution contre les protestants, qui se soulèvent dans le Languedoc. — Réunion à la couronne de la principauté d'Orange, à la mort de Guil- laume III. Mort de Guillaume III. Avènement d'Anne Stuart, fille protestante de Jacques II. — Aboli- tion du stathoudérat en Hollande. Charles XII, malgré les conseils de son ministre Benoît Oxenstiern, continue la guerre contre Fré- déric-Auguste, qui est battu à Clissen, près de Cracovie. — Shérémétoff, général de Pierre le Grand, bat deux fois en Ingrie les troupes de Charles XII. Pierre le Grand fonde à Moscou des écoles de mathématiques et d'astronomie et un vaste hô- pital. 1703. Prise de Kehl par Villars; de Brisach par le duc de Bourgogne. Victoire de Villars et du duc de Bavière sur les Impériaux à Hochstaedt, près Ap. J.-C. de Donawert, en Bavière. — Tallard, vainqueur à Spire, s'empare de Landau. — Le roi de Por- tugal et le duc de Savoie entrent dans la coali- tion contre la France. — Soulèvement des Cami- sards dans les Cévennes. Traité de Méthuen entre le Portugal et l'Angle- terre. Le Portugal s'engage à recevoir les pro- duits manufacturés des Anglais en échange de ses vins. Charles XII convoque une diète à Varsovie pour faire déposer Frédéric-Auguste. Il défait les Saxons à Pultusk, sur la Narew, et s'empare de Thorn. Pierre le Grand jette les fondements de Saint- Pétersbourg sur la Neva (16 mai). 1704. L'archiduc Charles, à qui son père, l'empe- reur Léopold, avait donné le titre de roi d'Es- pagne, l'année précédente, se rend à Lisbonne sur une flotte anglaise. — Les Anglais occupent Gibraltar. — Eugène et Marlborough battent près d'Hochstaedt l'électeur de Bavière, Tallara et Marsin, qui perdent quarante mille hommes tués ou pris. Mort de Bossuet (12 avril). — Mort du P. Bour- daloue (13 mai). La diète de Varsovie dépose Frédéric-Auguste et nomme à sa place le palatin de Posnanie , Sta- nislas Leckzinski, qui est appuyé par Charles Xll. — Prise de Derpt et de Narva par Pierre le Grand. 1705. Mort de l'empereur Léopold. Son fils aîné, Jo- seph, lui succède. — Victoire de Vendôme sur le prince Eugène à Cassano. — Prise de Barcelone par l'archiduc. Ragotzky, soutenu par la France, se fait pro- clamer prince de Transylvanie et duc de Hon- grie. Couronnement de Stanislas à Varsovie. — Prise de Mittau par Pierre le Grand. 1706. Les électeurs de Cologne et de Bavière, al- liés de la France, sont dépouillés de leurs Etats. Villeroi perd la funeste bataille de Ramillies, au nord'de Namur, qui livre à Marlborough le Bra- bant et les Pays-Bas jusqu'à Lille. — Le dur. de Savoie et le prince Eugène battent à Turin le duc d'Orléans et le maréchal de Marsin. Béunion en une seule monarchie de l'Ecosse et de l'Angleterre, qui n'auront plus, à partir de l'année suivante, qu'un seul parlement. Charles XII contraint Frédéric-Auguste à re- noncer, par le traité d'Altranstadt, à la couronne de Pologne et à l'alliance du czar. 1707. Victoire de Berwick à Almanza, au S. E. de la Nouvelle-Castille. — Villarsforce les lignes de Stol- hoffen, au N. E. de Strasbourg. — L'empereur occupe les Etats du duc de Mantoue, allie de la France. — Le duc de Savoie recouvre ses Etats. — Capitulation de Milan par laquelle les Français évacuent toute la Lombardie. — Les Impériaux occupent le royaume de Naples. — Mort de Vau- ban (30 mars). Ragotzky menace Vienne. Il est reconnu comme prince de Transylvanie par Louis XIV et fait dé- clarer vacant le trône de Hongrie. Mort de l'empereur mogol Aureng-Zeyb, après un règne de 47 ans. Le roi de Prusse obtient la principauté de Neuf- châtel. 1708. L'armée française, commandée par le jeune duc de Bourgogne, et sous lui par le duc de Ven- dôme, est mise en déroute vers Oudenarde, sur l'Escaut, par Eugène et Marlborough. — Le prince Eugène prend Lille héroïquement défendue par le maréchal de Boufflers. — Regnard donne le Lé- gataire universel ; Lesage, Turcarei. Charles XII chasse les troupes du czar de la Po- logne et pénètre en Russie par l'Ukraine. Il est 244 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. privé de ses renforts et de ses munitions par la défaite de son général Levenhaupt, battu par le czar près de la Soja, affluent oriental du Dnieper. 1709. Hiver meurtrier, surtout en France. — Mort du P. Lachaise, confesseur du roi. Il est rem- placé par le P. Letellier. — Le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, ordonne la destruc- tion de Port-Royal des Champs. — Electre de Crébillon. Le maréchal de Villars ne peut sauver Tournai ni Mons, et livre à Eugène et Marlborough la sanglante bataille de Malplaquet, dans le Hainaut, où les alliés restèrent maîtres du terrain, mais avec une perte triple de la nôtre. Eu Angleterre, publication du premier journal quotidien, Daily courant. Charles XII, entraîné par l'hetman Mazeppa, qui lui promet de faire insurger les Cosaques en sa faveur, s'enfonce imprudemment dans l'Ukraine. Sanglante bataille de Pultava entre Pierre le Grand et Charles XII, qui se retire chez les Turcs, à Bender, en Bessarabie. — Frédéric- Auguste rentre en Pologne; prise d'Helsingborg par le roi de Danemark ; le roi de Prusse se dispose a attaquer la Poméranie suédoise. 1710. Ouverture des conférences pour la paix à Ger- truydemberg, près de Breda, dans le Brabant hollandais. Le maréchal d'Uxelles et l'abbé de Polignac y représentent la France. Les négocia- tions échouent par suite des exigences des alliés, qui voulaient que Louis XIV s'engageât seul à chasser d'Espagne son petit-fils, dans trois mois, par la voie des armes. — Philippe V, vaincu à Almenara par lord Stanhope et à Saragosse par Staremberg, est forcé de quitter Madrid , où l'ar- chiduc fait son entrée le 28 septembre, mais, bientôt après, Philippe V, secondé par Vendôme, prend Stanhope dans Brihuega, et défait Sta- remberg à la mémorable bataille de Villa-Viciosa (10 déc), après laquelle Philippe V dormit sur un lit de drapeaux. — Dans l'Amérique du Nord, les colons anglais enlèvent aux Français Port-Royal, capitale de l'Acadie. En Angleterre, les torys, partisans de la paix, remplacent les whigs au pouvoir. Disgrâce de la duchesse de Marlborough. Le vicomte de Boling- broke est mis à la tête du ministère. Fin de la guerre entre l'Autriche et Ragotzky, qui quitte la Hongrie. Charles XII, retiré à Bender, décide la Porte à faire la guerre au czar, qui vient d'achever la con- quête de la Carélie, de la Livonie et de l'Esthonie. 1711. Mort de Joseph I e1 ' (17 avril). L'archiduc Charles, son frère, est élu empereur. Le duc d'Ormond remplace Marlborough dans le commandement général des forces de la Grande- Bretagne. — Au Brésil, prise de Rio-Janeiro par Duguay-Trouin, — Commencement des négocia- tions avec l'Angleterre. — Mort du dauphin. En Angleterre, publication du Spectateur d'Ad- dison. Pierre le Grand marche contre les Turcs, mais se laisse cerner sur les bords du Pruth, et n'é- chappe que grâce à sa femme Catherine, qui, par d'habiles négociations et de riches présents, obtient du grand vizir Baltagi-Mehemet le traité du Pruth , moyennant l'abandon d'Azof et la des- truction de quelques autres forts. 1712- Ouverture de conférences pour la paix géné- rale à Utrecht (29 janvier). — Après la retraite de l'armée anglaise, le prince Eugène investit Lan- drecy, et relie Marchiennes à Denain par une ligne formidable de retranchements. Villars at- taque l'ennemi, le défait à l'immortelle bataille de Denain (24 juillet), prend Denain, Marchien- Ap. J.-C. nés, Douay, Bouchain, le Quesnoy, et force le prince Eugène à la retraite. — Mort de la nou- velle dauphine (12 févr.). — Mort du dauphin, le duc de Bourgogne, le 18. — Mort de leur fils aîné , le duc de Bretagne, âgé de 5 ans (8 mars). — Le duc du Maine et le comte de Toulouse, fils de Mme de Montespan, princes légitimés, sont déclarés princes du sang. 1713. En Angleterre, tragédie d'Addison, Caton. Traités d'Utrecht, qui mettent fin à la guerre de succession, excepté avec l'empereur et quelques princes de l'empire, qui continuent la guerre. La France reconnaît solennellement l'ordre de suc- cession établi en Angleterre par les actes du parle- ment en faveur de la reine Anne et de la ligne protestante de Hanovre. Elle restitue à l'Angleterre la baie et le détroit d'Hudson, et lui cède l'Acadie et l'île de Terre-Neuve. — Le port de Dunkerque sera comblé et ses fortifications rasées. L'électeur de Brandebourg est reconnu en qualité de roi de Prusse. Louis XIV lui c'de, au nom du roi d'Espagne, la Haute-Gueldre et le pays de Kessel. — Le duc de Savoie obtient la restitution de la Savoie et de Nice, et la cession de plusieurs territoires ; Louis XIV lui garantit la possession delà Sicile avec le titre de roi, et lui assure, pour lui et ses descendants mâles, la succession au trône d'Espagne, au défaut de la postérité de Philippe V. — L'Espagne abandonne aux Anglais Gibraltar et Minorque; ils pourront, tous les ans, envoyer dans les possessions espagnoles d'Amé- rique un vaisseau chargé de marchandises et y faire le commerce des nègres d'après le traité d'Asiento (29 mars) , qui leur accorde un privilège de 30 ans. Prise de Landau et de Fribourg par Villars sur les Impériaux. Bulle Unigenitus, qui condamne les Réflexions morales sur le Nouveau Testament du P. Quesnel, janséniste. — Traité de Vexistence de Dieu de Fé- nelon. Découverte de l'emplacement d'Herculanum , une des villes ensevelies par l'éruption du Vé- suve, en 79. On commence les fouilles. 1714. Villars et le prince Eugène signent la paix à Rastadt, dans le pays de Bade, au nom de Louis XIV et de l'Empereur. Les Etats de l'empire y accèdent dans un congrès tenu à Bade en Ar- govie. Fin de la guerre de la succession d'Es- pagne. L'Empereur conserve les Pays-Bas espa- gnols, le Milanais, les côtes de Toscane, la Sardaigne et le royaume de Naples. — Mort du duc de Berry, second fils du duc de Bourgogne. Mort de la reine Anne. Avènement au trône d'An- gleterre de George-Louis, électeur de Hanovre, arrière-petit-fils de Jacques I er par sa mère, la princesse Sophie, duchesse douairière de Ha- novre, fille de l'électeur palatin Frédéric V, et épouse d'Ernest-Auguste, électeur de Hanovre. Rentrée des whigs au pouvoir. — Manifeste du chevalier de Saint-George, fils de Jacques II, pour maintenir les droits des Stuarts. — L'astronome anglais Halley exécute le télescope imaginé par Newton en 1666. Mort de Gabrielle-Louise de Savoie, épouse de Philippe V, à l'âge de 26 ans. Mme des Ursins, d'accdrd avec l'abbé Albéroni, décide Philippe V à épouser Isabelle de Parme, âgée de 22 ans, qui la fait expulser du royaume avant d'arriver à Madrid. Albéroni sera créé premier ministre. Conquête de la Finlande par les Russes sur les Suédois. — Charles XII quitte la Turquie avec trois compagnons seulement et arrive en 21 jours à Stralsund, en Poméranie. Guerre entre les Vénitienset les Turcs, qui s'em- parent de Corinthe et de Naples de Romanie. TEMPS MODERNES. 245 4p. J.-C. 1715. Traité des Barrières, conclu à Anvers avec la médiation de l'Angleterre. Il est décidé que la défense des villes de Namur et de Tournay, de Menin, Furnes, Ypres, Warneton et du fort de Knock sera uniquement confiée aux troupes de la république. Mort de Louis XIV à Versailles. Avènement de son arrière-petit-fils, Louis XV, âgé de 5 ans, fils du duc de Bourgogne. Le parlement casse son testament, qui établissait un conseil de régence, et nomme régent son neveu, Philippe d'Orléans; le droit de remontrances lui est rendu. — Mort de Malebranche. — Mort de Fénelon. — Le Sage donne la première partie de Gil Blas. Charles XII ne peut sauver Stralsund, menacé à la fois par les troupes du Danemark , de la Prusse et de la Saxe. Il se retire en Suède. 1716. Le Prétendant apparaît en Ecosse, mais n'ob- tient aucun succès. Création d'une chambre de justice pour la recherche des malversations des financiers sous le règne précédent. — L'Ecossais Law est au- torisé à ouvrir une banque avec un fonds de 1200 actions de 5000 livres chacune. Belle défense de Corfou contre les Turcs par le comte saxon de Schullenbourg. — Le prince Eu- gène défait les Turcs à Carlowitz et emporte Temesvar, la dernière place qui leur restait en Hongrie. Second voyage de Pierre le Grand en Europe. Catherine l'accompagne dans le nord de l'Alle- magne, le Danemark et la Hollande. 1717. Philippe V, conseillé par son ministre Albé- roni, songe à reconquérir les pays démembrés de la monarchie espagnole, à dépouiller le duc d'Or- léans de la régence, et à rétablir le prétendant Charles -Edouard. — Albéroni négocie avec Charles XII, Pierre le Grand et Achmet III. — Philippe d'Orléans abandonne alors la politique de Louis XIV et laisse conclure par Dubois la triple alliance avec l'Angleterre et la Hollande contre l'Espagne. — Les Espagnols enlèvent la Sardaigne à l'Autriche. La banque de Law est érigée en banque géné- rale (10" avril). — Création de la compagnie de commerce dite Compagnie d'Occident, par ac- tions de 500 livres; Law en est le directeur. — D'Aguesseau est fait chancelier. — Sermons du Petit Carême, prêches par Massillon devant Louis XV. — Le botaniste Tournefort publie son Voyage au Levant. Défaite des Turcs devant Belgrade, qui tombe au pouvoir des Impériaux. Pierre le Grand à Paris. 1718. Fin de la guerre entre l'Autriche et la Porte par le traité de Passarowitz, à TE. de Semendria, qui donne à l'Autriche le bannat de Temesvar, Belgrade et la Servie; à la Porte la Morée; les Vénitiens ne conservent que l'Ile de Cérigo (Cy- thère), et quelques places maritimes du continent, entre Corfou et Sainte-Maure. Traité de la quadruple alliance entre la France, l'Anglelerre, l'Empereur et la Hollande. — Con- quête de la Sicile par l'Espagne. — Destruction de la flotte espagnole près de Syracuse en pleine paix par les Anglais. — Etablissement d'une com- pagnie de commerce à Ostende pour le commerce des deux Indes. — Mécontentement des Hollandais. En France, refonte générale et augmentation considérable du taux des monnaies, malgré l'i p- position du parlement, de la chambre des comptes et de la cour des aides. — La banque générale de Law est érigée en banque royale. Les billets de la banque auront cours forcé; défense de faire des payements en argent au-dessus de 600 livres. — Fondation de la Nouvelle-Orléans, capitale de la Ap. J.-C. Louisiane. — Le prince de Cellamare, ambassa- deur d'Espagne, conspire contre le régent de France avec la duchesse du Maine et les princes légitimés, qu'un édit récent avait réduits au sim- ple rang de leur pairie; la conspiration est dé- couverte. — OEdipe, première tragédie de Voltaire. Pierre le Grand fait mourir son fils Alexis, né d'Eudoxie, sa première femme, qui s'était pro- noncé trop hautement contre ses réformes. Charles XII entreprend de soumettre la Nor- vège. Négociations de son ministre Goerlz avec différentes cours de l'Europe. Mort de Charles XII au siège de Frédéricshall. 1719. La France déclare la guerre à l'Espagne. Prise de Fontarabie et d'Urgel par Berwick ; du port de Vigo, au S. O. de la Galice, par les Anglais. — Secours inutiles fournis par Albéroni au Préten- dant, qui se retire en Italie. — Disgrâce d' Albé- roni (5 déc). Mort de Mme de Maintenon, à Saint-Cyr. — La banque de Law avait émis au 1 er décembre de cette année pour six cent quarante millions de billets. — La compagnie des Indes orientales est réunie à la compagnie d'Occident, qui prend le nom de Compagnie des Indes. En Angleterre, publication de Robinson Crusoé de Daniel de Foé. En Suède , Ulrique-Eléon ore , sœur de Charles XII, mariée au prince de Hesse-Cassel, est proclamée reine par les Etats; elle renonce au pouvoir ab- solu que possédaient les rois depuis 1682. — Exécution du baron de Goertz, ministre de Charles XII. 1720. Philippe V, roi d'Espagne, accède à la qua- druple alliance. Le duc de Savoie reçoit le titre de roi de Sardaigne en échange de la Sicile que garde l'Empereur; la reine d'Espagne obtient pour l'aîné de ses enfants l'expectative du duché de Parme et Plaisance, et du duché de Toscane. L'empereur Charles VI, qui n'avait que des filles et qui voulait toutefois régler la succession de la couronne d'Autriche dans sa famille, prend la résolution d'y pourvoir par une pragmatique sanc- tion, qui serait soumise à l'acceptation et à la garantie de toutes les puissances européennes. En Angleterre, banque du chevalier Blunt, dans le genre de celle de Law en France. Le roi George, de concert avec le parlement , prend des mesures rigoureuses pour relever le crédit public. Law est nommé contrôleur général des finances (5 janv.). La banque royale est réunie à la com- pagnie des Indes (24 février). — Peste à Mar- seille (juin) ; zèle de l'évêque Belzunce. — Le parlement, qui s'est opposé à plusieurs mesures du régent au sujet du système, est exilé à Pon- toise (21 juillet). — Edits financiers dont le ré- sultat est la chute et le renvoi de Law (déc). — - Déclaration ordonnant l'obseivation de la consti- tution Unigenitus dans tout le royaume. — Le parlement est rappelé à Paris (16 déc). — Les Français, déjà maîtres de l'île Bourbon, s'éta- blisse'nt dans l'île Maurice, qui reçoit le nom d'île de France. — Premier pied de café porté à la Martinique. La Suède traite 1° avec la Pologne : Frédéric- Auguste est reconnu roi; 2° avec la Prusse, qui obtient Stettin et la portion de la Poméranie comprise entre l'Oder et la Penne, ainsi que les r îles de Wollin et d'Usedom; 3° avec le Danemark. Celui-ci cède tout ce qu'il a pris sur la Suède : celle-ci renonce à l'exemption des droits de péage dans le Sund, et paye six cent mille écus : la France et l'Angleterre garantissent au Danemark la possession tranquille du duché de Slesvig. 1721. L'abbé Dubois est fait archevêque de Cambrai et cardinal. — Publication anonyme des Lettres 246 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J. C. persanes de Montesquieu, président au parlement de Bordeaux. Pierre le Grand abolit la dignité de patriarche et se fait lui-même chef suprême de la religion. — Il impose à la Suède la paix de Nystadt, par laquelle il obtient la Livonie, l'Esthonie, Plngrie, une partie de la Carélie, du pays de Viborg et de la Finlande et plusieurs îles; la Suède conserve le duché de Finlande. — Fêtes à Saint-Péters- bourg ; le sénat et le clergé décernent à Pierre I er les titres de Grand, d'Empereur, de Père de la patrie. Le chef des Afghans , Mahmoud, vainqueur du schah Hussein, prend le titre de sultan de Perse. 1722. L'infante, âgée de quatre ans, qui devait épouser Louis XV, est amenée en France. — Du- bois est fait premier ministre. — Sacré de Louis XV. Pierre le Grand conduit en personne, et accom- pagné de l'impératrice, une armée de 50000 hommes jusqu'au delà de la mer Caspienne, dont il s'as- sure la domination par la conquête de Derbent dans le Daghestan. 1723. Déclaration de la majorité de Louis XV (22 févr.). Mort de Dubois (10 août). Mort du duc d'Orléans (2 déc). — Sur l'indication de Fleury, son précepteur, évêque de Fréjus, Louis XV prend pour premier ministre le duc de Bourbon, ar- rière-petit-fils du grand Condé. — Publication de la Henriade de Voltaire, sous le titre de Poëme de la Ligue. — 1 er volume de la collection des Ordonnances des rois de France. 1724. Abdication de Philippe V, roi d'Espagne. Son fils aîné, Louis, âgé de 17 ans, lui succède. 11 meurt peu après et Philippe V remonte sur le trône. En France, déclaration de mort civile contre les protestants (14 mai). — Ouverture du congrès de Cambrai. 1725. Le duc de Bourbon renvoie la jeune infante d'Espagne que l'on élevait à Paris, et fait épouser à Louis XV Marie, fille de Stanislas Leczinski. — Rupture entre la France et l'Espagne qui, par l'intermédiaire du baron hollandais de Ripperaa, conclut un traité de paix et d'alliance avec l'Au- triche. — Le congrès de Cambrai est dissous. — Une contre-alliance est conclue à Herrenhausen " entre la France, l'Angleterre et la Prusse ; bientôt après le Danemark et la Suède y accédèrent, en même temps que la Russie se joignait à l'Au- triche. Mort de Pierre le Grand à Saint-Pétersbourg (janv.). — Avènement de Catherine I ie , qui a pour ministre le prince Menzikoff. Elle marie sa fille aînée avec le duc de Holstein-Gottorp, Charles- Frédéric. 726. En Angleterre, publication du poëme des Saisons de Thomson. Le monopole du commerce colonial de l'Espagne est transféré de Séville à Cadix, et demeure tou- jours entre les mains du gouvernement. Le duc de Bourbon est disgracié et relégué à Chantilly. Suppression du titre de premier mi- nistre. Les pouvoirs nouveaux de principal mi- nistre d'Etat sont donnés à Fleury, qui est fait cardinal. — Rollin donne son Traité des études. — Exil de Voltaire, qui se retire en Angleterre. 1727. Hostilités entre l'Espagne et l'Angleterre ter- minées par l'intervention de la France. Mort d'Isaac Newton, à l'âge de 85 ans (20 mars) . — Mort du roi d'Angleterre George I e , à Osna- bruck, près du Hanovre. Son fils George II lui succède. Ministère de Robert Walpole, partisan de la paix. Ouverture d'un concile national à Embrun, sous U présidence de l'archevêque de Tencin. L'évèque Ap. J.-C. de Senez, Jean Soanen, qui depuis dix ans com- bat la bulle Vnigenitus , y est condamné. — Pré- tendus miracles sur la tombe du diacre janséniste Paris; les convulsionnaires. Mort de Catherine I re (mai). — Pierre II, fils d'Alexis, âgé de 12 ans, lui succède. Disgrâce de Menzikof, qui est remplacé par le jeune Dolgo- rouki. Traité de paix entre la Perse et la Turquie. Les Turcs conservent tout le pas depuis Erivan en Géorgie jusqu'à Tauris et Hamadan. — Le prince Thamas, fils du schah Hussein, qui a été renversé en 1721 par le chef des Afghans, Mahmoud, prend à son service Kouli-Khan, né dans le Khoraçan. 1728. En Angleterre , Gulliver de Swift. Les préliminaires de la paix ayant été arrêtés à Paris entre l'Autriche et les alliés de Her- renhausen, l'année précédente, et le plus grand obstacle ayant été écarté par la suspension du privilège de la compagnie des Indes pour un terme de 7 ans, l'Espagne, qui avait approuvé ces conventions, conclut un traité de paix avec l'Angleterre, à Pardo; les autres points en litige furent remis à la décision d'un congrès convoqué à Soissons pour le mois de juin de cette année. — Bombardement de Tripoli. — Continuation des querelles relatives à la bulle Unigenitus. Le navigateur danois Behring, au service de la Russie, découvre le détroit qui porte son nom. — Traité de la Russie avec la Chine. 1729. L'Espagne ouvre de nouvelles négociations et amène l'Angleterre et la France à consentir au traité de Séville, suivant lequel l'Espagne fut au- torisée à faire occuper par ses troupes les duchés de Parme et de Plaisance, pour garantir à l'infant don Carlos la cession qui lui en avait été faite. Le congrès de Soissons est alors rompu, et l'Autriche se prépare à la guerre. Naissance du dauphin. — Fleury ordonne à tous les docteurs de signer la constitution Unigenitus. 1730. La constitution Unigenitus est déclarée loi de l'Eglise et de l'Etat. Lit de justice. — Réaumur, physicien et naturaliste de la Rochelle, fait con- naître le thermomètre qui porte son nom. Insurrection de la Corse contre les Génois. — — Abdication de Victor-Amédée II, roi de Sar- daigne, après un règne de 55 ans. Avènement de son fils Charles-Emmanuel III. Mort du czar Pierre II, à 15 ans. Les Dolgorouki font appeler au trône Anne, la seconde fille du prince Ivan, frère de Pierre le Grand, et veuve du duc de Courlande. La czarine, conseillée par le chancelier Osterman les envoie en Sibérie. Crédit de Biren, fils d'un paysan courlandais. Thamas est reconnu souverain de toute la Perse, Kouli-Khan gouverne en son nom. 1731. En Angleterre, Pope donne son Essai sur ïhomme, poëme philosophique. Traité de Vienne par lequel l'Angleterre et la Hol- lande donnent à l'empereur Charles VI leur ga- rantie pour la pragmatique, et obtiennent en échange son consentement à l'occupation des duchés de Parme et de Plaisance par l'Espagne et l'abolition de la compagnie d'Ostende. L'Espagne et l'empire souscrivent à cette convention. En Suède, fondation d'une compagnie des Indes orientales à Gothembourg. 1732. Christian VI, roi de Danemark, fait commencer le superbe palais de Copenhague. — Il établit une compagnie des Indes, avec privilège exclusif de faire le négoce depuis le cap de Bonne-Espérance jusqu'à la Chine. Conquête d'Oran sur les Maures par les Espa- gnols. Lit de justice tenu à Versailles (3 sept.). Lutte du roi avec le parlement, dont plusieurs membres TEMPS MODERNES. 247 Ap. J.-C. sont exilés momentanément. — Zaïre, de Vol- taire. Traité de paix entre les Persans et les Turcs, conclu à Casbin : les Persans conservent Tauris; la Géorgie du Caucase est cédée aux Turcs. Kouli- Khan désavoue ce traité, fait déposer Thamas et le remplace par un enfant, AbbasIII, âgé d'un an, sous le nom duquel il règne et recommence la guerre. 1733. Mort de Frédéric-Auguste II, roi de Pologne (l"févr.). Deux prétendants à la couronne : Auguste III, électeur de Saxe, fils du feu roi, soutenu par la Russie et l'Autriche; Stanislas Leczinski, beau- père de Louis XV, soutenu par la France, alliée à l'Espagne et à la Sardaigne. Guerre de la succession de Pologne. Prise de Kehl par Berwick, de Pavie et de Milan par Vil- lars. Occupation de Nancy. — Etablissement du dixième. — Dom Rivet, bénédictin, commence YHistoire littéraire de la France, dont il a exécuté seul les neuf premiers volumes. 1734. Stanislas, assiégé dans Dantzick par les Russes, s'y défend héroïquement six mois, mais est obligé de s'enfuir déguisé en matelot. — Prise de Novare, de Tortone. — Prise des lignes d'Etlingen. Siège et prise de Philipsbourg , où est tué Berwick (12 juin). — Victoire de Coigny et de Broglie de- vant Parme. — Echec de Broglie sur la Secchia. — Défaite des Impériaux à Guastalla. — Victoire du comte de Montemar sur les Impériaux à Bi- tonto. Don Carlos, duc de Parme et de Plaisance, est reconnu dans le royaume des Deux-Siciles. Mahé de Labourdonnais est fait gouverneur gé- néral des îles de France et de Bourbon, qui arri- veront à une grande prospérité sous son adminis- tration. — Grandeur et Décadence des Romains, de Montesquieu. — Histoire critique de l'établis- sement de la monarchie française dans les Gaules, par l'abbé Dubos. J735. Préliminaires de paix signés à Vienne par l'Autriche, la France et ses alliés (3 pot.). Sta- nislas renonce au trône de Pologne, mais garde le titre de roi; les duchés de Bar et de Lor- raine lui seront cédés avec droit de réversion à la couronne de France; la maison de Lorraine ob- tiendra en échange le grand-duché de Toscane; don Carlos reçoit les royaumes de Naples et de Sicile; le roi de Sardaigne le Novarais, le Tortonais et les Langhes; Parme et Plaisance reviennent à l'Empereur. Le parlement fait brûler par la main du bour- reau les Lettres philosophiques de Voltaire. Le Suédois Linné donne son Sijstema naturœ, où il pose les bases d'une distribution méthodique des trois règnes de la nature. 1736. Marie-Thérèse, fille de l'empereur Charles VI; épouse le duc de Lorraine François I er . — Mort du prince Eugène de Savoie, à Vienne. Bouguer, Gudin, la Condamine sont envoyés au Pérou en 1735; de Clairaut, Camus, Lemonnier et Maupertuis en Laponie en 1736 pour déterminer la figure de la terre. Les Corses proclament roi sous le nom de Théo- dore I er un aventurier, le baron de Neuhoff. Prise d'Azof par les Russes sur les Turcs. — Traité de paix entre les Turcs et les Persans, qui recouvrent Tauris, Erivan, la Géorgie et l'Arménie persane. Avènement de Kouli-Khan au trône de Perse après la mort du fils de Thamas ; il prend le titre de shah-nadir. 1737. L'Autriche appuie la Russie contre les Turcs. Prise d'Oczakow, entre Odessa et Kherson, sur la mer Noire, par les Russes que commande l'Alle- mand Munnich; de Nissa., en Servie, par les Im- périaux. Ap. J.-C En France, suppression de l'impôt du dixième. Etablissement de la Loterie royale. Mort de Jean-Gaston de Médicis, dernier grand- duc de Toscane de la maison de Médicis. Le duc François, gendre de Charles VI, est mis en pos- session de la Toscane, conformément aux conven tions signées à Vienne en 1735. Biren, favori d'Anne Ivanovna, est élu duc de Courlanae par l'influence de la czarine. î 738. Signature définitive du traité de Vienne (18 novembre). Fin de la guerre de la succession de Pologne. — Secours donnés par la France aux Génois contre les Corses révoltés. — Publication du premier volume du grand Recueil des historiens de la France et des Gaules, par le bénédictin dom Bouquet. Mort du célèbre médecin hollandais Boerhaave. 1739. Guerre entre l'Angleterre et l'Espagne, qui voulait réprimer la contrebande faite par les An- glais avec les colonies. — Prise de Porto Bello, sur la côte de l'isthme de Panama, par l'amiral anglais Vernon sur les Espagnols. En France, querelles au sujet de la bulle Uni- gcnitus. Les Autrichiens sont battus par les Turcs à Krotzka, entre Belgrade et Semendria; les Turcs assiègent Belgrade. — Les Russes, commandés par le comte de Munich, occupent Choczim et Jassy. — Traité de Belgrade : les Impériaux cèdent aux Turcs Belgrade , Orsova, la Servie et la Vala- chie; les Russes rendent Azof et Oczakow. Conquête de l'empire Mogol par Kouli-Khan. Epouvantables massacres à Delhy ; butin évalué à plus de deux milliards. Kouli-Khan laisse le titre d'empereur à Mohamed, mais lui impose un tri- but de 70 millions et se fait livrer toutes les pro- vinces situées sur la rive droite de l'indus. — La plupart des soubabs ou vice-rois et des nababs ou gouverneurs de provinces se rendent indépen- dants, ainsi que plusieurs peuples indiens, comme les Mahrattes et les Seïks. 1740. Les Anglais échouent devant Carthagène. Mort de l'empereur Cbarles VI. Sa fille aînée, Marie-Thérèse, âgée de 23 ans, se voit disputer son héritage par les deux gendres de l'empereur Joseph I er , l'électeur de Bavière et l'électeur de Saxe, le roi de Prusse qui convoite la Silésie, et le roi de Sardaigne qui convoite le Milanais. Voltaire publie son Essai sur les mœurs et l'es- prit des nations. Pacification de la Corse par le marquis de Maillebois. Mort du roi de Prusse Frédéric-Guillaume. Avènement de Frédéric II. Mort de la czarine Anne Ivanovna. Biren est nommé régent d'Ivan VI, âgé de deux mois, mais, après 22 jours d'exercice, Biren, supplanté par Oster- man et de Munich, fut exilé en Sibérie. Anne de Brunswick, mère d'Ivan VI, est régente. 1741. Commencement de la guerre de la succession d'Autriche. —Frédéric II envahit laSilésie (4avril); il est vainqueur à Molwitz. Il est appuyé par la France et les électeurs de Saxe et de Bavière. — Marie-Thérèse, reconnue en Autriche, va recevoir à Presbourg la couronne de Hongrie (25 juin). — L'électeur de Bavière, Charles-Albert, dont la France appuie les prétentions à l'empire, se fait couronner roi de Bohême à Prague. — Conven- tion du roi de Sardaigne avec Marie-Thérèse pour défendre le Milanais contre les attaques des Espa- gnols. Woronzoff et le Français Lestocq, amants d'Eli- sabeth, deuxième fille de Pierre le Grand, la font proclamer czarine à la place d'Ivan VI, qui est en- fermé dans la forteresse de Schlusselbourg, sur 248 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap.J.-C. la Neva. Les ministres Munnich, Osterruan et Golowkin sont envoyés en Sibérie. La Suède, poussée par la France, déclare la guerre à la Russie (août). — Mort d'Ulrique- Eléonore, sans enfant : son mari, le prince de Hesse-Cassel, Frédéric I er , reste roi de Suède (déc). 1742. L'électeur de Bavière se fait couronner empe- reur, à Francfort, sous le nom de Charles Vil, tandis que les Autrichiens entraient à Lintz, à Passau, à Munich. — Frédéric II, vainqueur à Czaslau, au S. E. de Prague, traite avec Marie- Thérèse, qui lui abandonne la Silésie et le comté de Glatz. — Revers, en Allemagne, des Français, abandonnés par les rois de Prusse et de Pologne. Ils sont assiégés dans Prague. Retraite de Prague commandée par le maréchal de Belle-Isle (déc). En Angleterre, Robert Walpole quitte le minis- tère. Parmi ses adversaires, s'était distingué le célèbre orateur William Pitt, âge de 34 ans. Frédéric I er de Suède n'ayant pas d'enfant, le jeune duc de Holstein-Gottoip , Charles-Pierre Ulric, âgé de 14 ans, est désigné pour son suces- seur. La czarine Elisabeth désigne pour le trône de Russie le même prince, né de sa sœur aînée. 11 embrasse la religion grecque et reçoit le titre de grand-duc de Russie. 1743. Capitulation de Prague (2 janvier). — Mort du cardinal de Fleury, à 89 ans (29 janvier). — Les Français sont repoussés en deçà du Rhin par l'armée Eragmatique de George II, roi d'Angleterre, qui at le maréchal de Noailles à Dettingen (27 juin). — Capitulation d'Egra après 3 mois de blocus (7 sept.). Traité signé à Worms par Marie-Thé- rèse. George II, le roi de Sardaigne et l'électeur de Saxe contre la France (13 sept.). Mérope de Voltaire. Le duc de Holstein-Gottorp ayant accepté la suc- cession d'Elisabeth , la diète suédoise déclare prince héréditaire le chef de la maison de Hols- tein-Eutin, l'évêque de Lubeck, Adolphe-Frédé- ric, âgé de 33 ans (7 juin). — Paix d'Abo, par la médiation de l'Angleterre, entre la Suède et la Russie, qui obtient en Finlande plusieursdistricts. 1744. Invasion du Piémont par le prince de Conti et par le second fils d'Isabelle de Parme, l'infant don Philippe. — Invasion des Pays-Bas autri- chiens par Louis XV. — Frédéric II se déclare de nouveau contre Marie-Thérèse et s'empare de Pra- gue. — Charles VU rentre à Munich. — Louis XV, pendant une maladie qui le retient à Metzunmois et demi, reçoit le surnom de Bien-Aimé. Renvoi de sa favorite Mme de Châteauroux. 1745. Traité de Varsovie contre la France et la Prusse entre l'Angleterre, Marie-Thérèse, le roi de Pologne et la Hollande (8 janvier). — Mort de Charles VII (20 janv.). — Son fils, Maximilien-Jo- seph, lui succède dans son électorat de Bavière et renonce, par le traité de Fuessen,à toute préten- tion sur la succession d'Autriche (18 avril). — Victoire de Fontenoy, au S. 0. de Tournai, rem- portée par le Maréchal de Saxe et Louis XV sur le second fils de George II, roi d'Angleterre, le duc de Cumberland. — Succès en Italie du maréchal de Maillebois et de l'infant don Philippe , secondés parles Génois: ils occupent Milan (16 déc). — Victoire de Frédéric IlàFriedberg, entre Liegnitz et Schweidnitz (4 juin) ; il envahit la Saxe. — Marie-Thérèse fait élire empereur son mari Fran- çois I er (13 juin). Il est couronné à Francfort, le 4 octobre. — Victoire de Frédéric près de Dresde; il s'empare de Leipsick, de Dresde, où il signe la paix avec Frédéric- Auguste II et Marie-Thérèse. (25 déc). — Prise de Louisbourg (cap Breton) par les Anglais. Descente en Ecosse du fils du chevalier de Saint- George, Charles-Edouard, Il est proclamé régent Ap. J.-c. par son père Jacques III à Edimbourg (19 sept.). A la tête d'une armée de montagnards écossais , dont il avait adopté le costume, il bat les Anglais à Preston, dans le comté de Lancastre, et s'avance jusqu'à Derby, à 30 lieues de Londres. Mariage de l'héritier de la couronne de Russie, le grand-duc Pierre avec Catherine, princesse d'Anhalt-Zerbst. 1746. Victoire décisive du duc de Cumberland à Cul- loden, à l'E. du comté d'Inverness, sur le Pré- tendant qui est forcé de s'enfuir en France. — Occupation de Madras, colonie anglaise, par le gouverneur de l'île Bourbon, la Bourdonnais (sept.). — Lutte malheureuse entre la Bourdon- nais et Dupleix, gouverneur de Pondichéry et di- recteur général de nos comptoirs, qui viole les capitulations de la Bourdonnais avec les Anglais. — Victoire du maréchal de Saxe à Raucoux, au N. de Liège (11 oct.). — Les Autrichiens, vain- queurs des Français à Plaisance, occupent Gênes. — Invasion de la Provence par les Piémontais, qui sont arrêtés par le maréchal de Belle-Isle (déc). Soulèvement de Gênes contre les Autrichiens. — La nouvelle favorite de Louis XV sera créée mar- quise de Pompadour. — Condillac, disciple de Locke, donne son Essai sur l'origine des con- naissances humaines. Mort de Philippe V, roi d'Espagne (9 juillet). Avènement de Ferdinand VI, né de son premier mariage avec Louise-Marie de Savoie. — Trem- blement de terre à Lima, capitale du Pérou (26 oct.). 1747. Les Autrichiens lèvent le siège de Gênes, dé- fendu par Boufflers. — Conquête de la Flandre hollandaise. — Défaite d'une escadre française par les Anglais, près du cap Finistère (14 juin). — Victoire des Français à Lawfeld sur le duc de Cumberland (2 juillet). Combat d'Exilles, à la des- cente du mont Genèvre (15 juillet). Prise d'assaut de Berg-op-Zoom (16 sept.) Seconde défaite na- vale des Français, près du cap Finistère (25 oct.). — Invasion dé la Provence. — Alliance défensive conclue par la Russie avec l'Autriche et avec l'An- gleterre. Les Russes paraissent sur le Rhin. Rétablissement du stathoudérat en faveur du prince d'Orange, Guillaume IV, qui est créé stathouder général et héréditaire. — Les Hollan- dais s'établissent à Bornéo. Margraff, chimiste de Berlin, découvre le sucre de betterave. Kouli-Khan, forcé d'abandonner Ispahan, est assassiné par les chefs de l'armée. 1748. Richardson publie, en Angleterre, son roman de Clarisse Harloioe. Préliminaires de paix à Aix-la-Chapelle entre la France, l'Angleterre et la Hollande (30 avril). Prise de Maestricht (10 mai). Cessation des hosti- lités en Europe (11 mai).— Aux Indes-Orientales, les Anglais assiègent Pondichéry; belle défense de Dupleix (28 août-17 octobre). Le traité d'Aix- la-Chapelle met fin à la guerre, dite de la suc- cession d'Autriche. La Prusse conserve la Silésie. Les duchés de Parme, Plaisance et Guastalla sont donnés à l'infant don Philippe, second fils d'Isa- belle de Parme; l'aîné, don Carlos, est roi des Deux-Siciles. Le roi de Sardaigne obtient le terri- toire de Vigevano et une partie du Pavesan. Le duc de Modène, allié de la France, recouvre ses États. La république de Gênes est déclarée in- dépendante. — Fondation d'une manufacture royale de porcelaine dans le château de Vincennes. — Publication de l'esprit des lois de Montesquieu. — Fr. Cassini publie en feuilles la Carte de France. 1749. Dupleix se fait céder un territoire assez con- sidérable par le prince indigène d'Arcate,au S. 0. TEMPS MODERNES. 249 Ap. J.-C. de Madras. — Création de la caisse d'amortisse- ment par M. de Machault, contrôleur général des finances, pour diminuer ladette publique. — Buffon commence la publication de son Histoirenaturelle. — J. J. Rousseau donne son premier ouvrage : Discours contre les sciences et les arts, couronné par l'Académie de Dijon.' — Catilina,de Cvébillori. — Rome sauvée de Voltaire. 1750. Épidémie dite la Suette dans le Beauvoisis (juin). — Démêlés et hostilités avec l'Angleterre au sujet de la délimitation des colonies des deux nations dans l'Amérique septentrionale. — La collection des tableaux du roi est ouverte au pu- blic dans le palais du Luxembourg (octobre). — Création d'une noblesse militaire (1 er nov.). — Mort du maréchal de Saxe au château de Chambord (30 nov.) — Continuation des querelles du jan- sénisme. — Établissement du Parc-aux-Cerfs. Mort de Jean V, roi de Portugal. Avènement de son fils aîné Joseph, âgé de 36 ans. Commen- cement du ministère réformateur, mais violent, du célèbre marquis de Pombal. 1751. Etablissement d'une école militaire pour les nobles sans fortune ; création du corps des ingé- nieurs des ponts et chaussées. — 1 er volume de l'Encyclopédie, dirigée par Diderot et d'Alembert, qui rédige la préface. — Siècle de Louis XIV de Voltaire. Traité de limites pour leurs possessions dans l'Amérique du Sud entre l'Espagne et le Portugal. Les Indiens du Paraguay, du Parana et de l'U- raguay, gouvernés par les jésuites, refusent de se laisser enclaver. Mort du roi de Suède Frédéric I er . Avènement d'Adolphe-Frédéric de Holstein-Eutin. — Philoso- phia botanica de Linné. 1752. Abolition des droits d'aubaine en Suède et en France pour les sujets de ces deux pays. — Un arrêt du parlement défend de refuser les sacre- ments à jîeux qui ne présentaient pas des billets de confession, et ne déclaraient pas accepter la bulle Unigenitus. — Le devin du village de J. J. Rousseau. En Amérique, dans la Pensylvanie, expérience mémorable de Benjamin Franklin, qui, par un temps d'orage , lance en l'air un cerf-volant armé d'une pointe et dont la corde se trouvait intérieu- rement terminée par un cordon de soie isolant. Il acquiert la preuve de l'identité des décharges électriques et des coups de foudre. 1753. Lessing, né en Lusace, publie à Berlin ses Fables. Démêlés de la cour avec le parlement au sujet des refus de sacrements. Exil de la grand' cham- bre d'abord à Pontoise (11 mai), puis à Soissons (8 novembre). — J. J. Rousseau donne son Dis- cours sur l'origine de l'inégalité' parmi les hommes. 1754. Continuation des hostilités avec l'Angleterre en Amérique. — Assassinat par les Anglais de l'Acadie de M. de Jumonville, que le commandant français du Canada avait député près d'eux. — Prise du fort anglais la Nécessité. Naissance du 3 e fils du dauphin, le duc de Berri, depuis Louis XVI (23 août). — Déclaration du roi qui interdit toute dispute religieuse. Rap- pel du parlement, qui enregistre la déclaration (sept.). — Ordonnance pour la liberté du com- merce des grains. — Rappel de Dupleix, gouver- neur des établissements français dans l'Inde. Les Génois, de nouveau révoltés contre Gênes, prennent pour chef Pascal Paoli, âgé de 28 ans. 1755. Les Anglais, sans déclaration de guerre, en- lèvent deux navires français sur le banc de Terre- Neuve, et capturent 300 navires marchands. — Ap. J.-C. Leurs défaites près du fort Duquesne,sur les bords de l'Ohio et près du lac Saint-George. ^ort de Montesquieu, à 66 ans (10 févr.). — L'ami des hommes du marquis de Mirabeau. — Exécution à Valence du célèbre chef de brigands, Mandrin. Commencement des fouilles à Pompéi. Tremblement de terre à Lisbonne, qui détruit la plus grande partie de la ville, et coûte la vie à 15000 personnes (1 er nov.). Tremblement de terre au Pérou, à Quito (28 avril) . 17;i6. Commencement de la guerre de 7 ans. — Alliance de l'Angleterre avec la Prusse (16janv.) ; de la France avec l'Autriche, par l'influence de M. de Kaunitz, qui dirigera la politique exté- rieure de l'Autriche jusqu'à la Révolution française. — Expédition française dirigée contre Minorque, possession anglaise, sous la conduite du maréchal de Richelieu. Prise de Port-Mahon par les Fran- çais (21 avril). Les Anglais se retirent dans le fort Saint- Philippe, regardé jusqu'alors comme impre- nable. Victoire du marquis de la Galissonnière sur l'amiral Bing. Prise du fort Saint-Philippe (28 juin). Au Canada, belle campagne du marquis de Mont- calm, qui enlève aux Anglais le fort Ontario. — Dans Plndostan, les Anglais sont chassés de Cal- cutta et de leurs établissements du Bengale. — Frédéric II, sans déclaration de guerre, envahit la Saxe, entre à Dresde et bloque l'armée saxonne au camp retranché de Pirna ; elle est obligée de capituler, après la défaite des Autrichiens à Lowositz. — Continuation des querelles relatives à la bulle Unigenitus. Lit de justice. Démission de 180 membres du parlement. Idylles de Salomon Gessner, de Zurich. 1757. Exécution de l'amiral Bing, battu devant Port- Mahon. — William Pitt devient le chef du minis- tère de coalition dans lequel entre Henri Fox (lord Holland), le père du célèbre Fox. Dans l'Indostan, le colonel anglais Clive enlève à la compagnie française Chanel ernagor, sur le Gange (mars). — Victoire du maréchal d'Estrées sur le duc de Cumberland à Hastembeck, au S. O. de Hanovre (26 juillet). Il est disgracié avant que la nouvelle de sa victoire ne soit arrivée, et le ma- réchal de Richelieu le remplace. Celui-ci pouvait achever les débris du duc de Cumberland, il leur laisse une libre retraite par la capitulation de Closterseven (10 sept.). — Les Prussiens envahis- sent la Bohême. Bataille de Prague, où le prince Charles de Lorraine est battu (6 mai) . — Bataille de Kollin; Frédéric, battu par le général autrichien Daun, évacue la Bohême (juillet). — La Suède déclare la guerre à la Prusse (mars). — Alliance de la Russie et de l'Autriche (12 juin). Victoire des Russes à Gross-Jœgerndorff, au S. E. de Kœ- nigsberg (30 août). — Situation périlleuse de Fré- déric II entouré d'ennemis. Il rencontre l'armée des Cercles unie aux Français commandés par le prince de Soubise. Bataille de Rosbach, où 50 000 Français et Allemands sont mis en pleine déroute par 22 000 Prussiens (nov.). — En Silésie, le duc de Bevern, lieutenant de Frédéric, est battu devant Breslaw, et son armée se disperse. Le roi accourt et sauve la Silésie par la victoire mémorable de Lissa (5 déc). Attentat de Damiens contre Louis XV (5 jan- vier) . Il est exécuté (28 mars) . — Rappel du par- lement (l 8r septembre). La résistance des Indiens du Paraguay à l'exé- cution du traité des limites de 1 750 est imputée aux jésuites par le gouvernement portugais; ils sont dépouilles de toute administration temporelle sur les Indiens et chassés du palais du roi, où ils sont remplacés comme confesseurs par des fran- ciscains. 250 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap- J.-C. 1758. L'Angleterre, à l'instigation de Frédéric II, viole la capitulation de Closterseven, assure à Frédéric un subside de 4 millions d'écus et sou- tient d'un corps anglais l'armée hanovrienne, commandée par le duc Ferdinand de Brunswick. — L'incapable comte de Clermont-Condé, qui a remplacé le maréchal de Richelieu, est battu par le duc Ferdinand à Crevelt, au N. 0. de Dussel- dorf (23 juin). — Contades est vainqueur à Son- dershausen, mais ne profite pas de ses avantages; et Broglie à Lutternberg, autre combat sans ré- sultat. — Descente des Anglais sur les côtes de la Normandie et de la Bretagne. — Le' général russe Fermer s'empare de Kosnigsberg (22 janvier), et gagne la bataille de Custrin sur l'Oder (août) . — Frédéric envahit la Moravie et assiège Olmutz. Daun le force à se retirer (juin) . — Bataille san- glante de Zorndorff, gagnée sur les Russes par Frédéric II, qui revient en Silésie, où il rencontre Daun. — Surprise des Prussiens à Hochkirchen ; ils perdent cent pièces de canon. Brillante retraite du roi, qui sauve Dresde et Leipsick menacés (oct.-nov.). — Au Canada, malgré une victoire du marquis de Montcalm, les Anglais s'emparent de l'île Royale ou cap Breton, avec le fort Louisbourg (juillet). — Ils enlèvent à la France le Sénégal et l'île de Gorée. — Dans l'Indostan, le gouverneur français, Lally-Tollendal, assiège la ville de Ma- dras. — Le duc de Choiseul quitte l'ambassade de Vienne pour le secrétariat des affaires étrangères (octobre) . Quesnay donne son Tableau économique et ses Maximes générales du gouvernement économique. — Le savant botaniste Bernard de Jussieu, chargé par Louis XV de diriger la plantation d'un jardin botanique à Trianon, substitue au système de Linné, presque exclusivement adopté à cette épo- que, une méthode naturelle basée sur l'ensemble des rapports. — Helvétius donne son ouvrage de l'Esprit,. Poëme de la mort d'Abel, par Gessner. 1759. Prise de la Guadeloupe par les Anglais. — Au Canada, bataille de Québec ; mort de Wolf et de Montcalm ; prise de Québec par les Anglais. — La flotte de la Clue est dispersée par une tempête en passant le détroit de Gibraltar. Sept vaisseaux se réunissent et sont attaqués par 14 vaisseaux anglais à la hauteur de Lagos; 3 furent pris, ] brûlé; les autres s'échappèrent (17 août). — Fuite honteuse de M. de Conflans à la hauteur de Belle-Ile (20 novembre). — Victoire du duc de Broglie à Bergen, qui ouvre la Hesse aux Fran- çais, d'où ils sont chassés par la défaite de Con- tades à Minden (juillet-août). — Victoire des Rus- ses à Zullichau sur Wedel, lieutenant de Frédéric (juillet) . — Bataille de Kunnersdorf, où le roi de Prusse se défend avec moins de 60 000 hommes contre 100 000 Austro-Russes (12 août). — Les Prussiens perdent Dresde (5 sept.). Voltaire retiré à Ferney, dans le pays de Gex, près du lac de Genève, achève son Essai sur les mœurs des nations. — J. J. Rousseau compose sa Nouvelle-Héloise dans son ermitage de Montmo- rency. — Éloge du maréchal de Saxe par Thomas. Mort de Ferdinand VI, roi d'Espagne, sans pos- térité. Son frère Don Carlos, qui depuis 24 ans gouverne les Deux-Siciles, lui succède. Il désigne le second de ses fils pour l'héritage présomptif de la couronne d'Espagne, et donne au troisième, • Ferdinand I er , âgé de 8 ans, le trône des Deux- Siciles sous la tutelle du ministre Tanucci. Un édit royal chasse de Portugal les jésuites accusés d'avoir trempé dans une tentative d'as- sassinat dont le roi avait failli être victime l'année précédente. 1760. Dans l'Indostan, succès remportés par les Ap. J.-C. Anglais sur Lally. — Au Canada, le lieutenant général marquis de Vaudreuil, dernier gouver- neur de la Nouvelle-France, est contraint de signer, dans Montréal, la capitulation qui livrait cette colonie aux Anglais (8 sept.). — Succès des Fran- çais à Corbach et à Clostercamp ; ce dernier com- bat est célèbre par le dévouement du chevalier d'Assas. — Les Autrichiens s'emparent du comté de Glatz sous les ordres de Laudon ; celui-ci est battu et repoussé à Liegnitz. — Occupation mo- mentanée de Berlin par les Austro-Russes. Ba- taille sanglante de Torgau (2 nov.). 1761. Capitulation de Pondichéry, après 9 mois de blocus (15 janvier). — Prise de Mahé par les An- glais. — Haïder-Ali, surnommé le Frédéric de l'Est, s'empare de la personne du rajah de Mysore et gouverne en son nom ; il sera pour les Anglais un adversaire redoutable. — M. de Choiseul réu- nit par le Pacte de famille les quatre souverains de la maison de Bourbon : France, Espagne, Naples et Sicile, Parme et Plaisance ; ils se garan- tissent mutuellement la succession légitime de leurs États, et la sécurité de leurs possessions ma- ritimes et continentales (15 août). — Dons patrio- tiques offerts par les Etats de Languedoc, dont l'exemple est suivi par la France entière. En Angleterre, William Pitt quitte le ministère sur le refus de ses collègues de déclarer la guerre aux signataires du pacte de famille (octobre) . Le comte de Bute, secrétaire d'Etat de l'intérieur, le remplace. 1762. Déclarations de guerre échangées entre l'An- gleterre et l'Espagne (7 janvier) . — Le Portugal, obligé de se déclarer, prend parti pour l'Angle- terre contre la France et l'Espagne. — Dans les Antilles, les Anglais enlèvent aux Français la Martinique, la Grenade, Saint- Vincent, Sainte- Lucie, Tabago; aux Espagnols, Cuba; dans les Indes, les Espagnols perdent les Philippines. — Le nouveau czar Pierrre III, admirateur passionné de Frédéric, fait suspendre les hostilités contre la Prusse. La défection de la Russie entraîne celle de la Suède. — Victoire des maréchaux d'Estrées et de Soubise à Johannisberg , à l'ouest de Mayence, sur le prince héréditaire de Brunswick (30 août) . Ils perdent Cassel (1 er novembre) . — Frédéric II reprend Schweidnitz, en Silésie. — Préliminaires de paix signés à Fontainebleau (3 novembre) : l'Angleterre conservera l'Acadie, le Canada, le cap Breton, la Grenade et les Gre- nadines, Saint- Vincent, Saint-Dominique et Ta- bago, et le Sénégal. La France conserve le droit de pêche sur les côtes de Terre-Neuve et dans le golfe Saint-Laurent, avec les îles de Saint-Pierre et de Miquelon ; elle recouvre la Guadeloupe, Marie-Galante, la Désirade, la Martinique et obtient Sainte-Lucie ; l'île de Gorée lui reste au Sénégal. Aux Indes orientales, la France garde Pondichéry, Mahé et trois petits comptoirs au Bengale. — L'Espagne recouvre Cuba et Manille, mais elle cède à l'Angleterre la Floride et la baie de Pensacola, au sud de la Caroline anglaise; la France lui cédera la Louisiane, à l'est du Mexique. Le Parlement de Toulouse condamne au sup- plice de la roue Calas, accusé sans preuves de la mort de son fils. — Le parlement de Paris rend un arrêt définitif contre les jésuites (6 août). — J. J. Rousseau donne son Emile. Mort de la czarine Elisabeth (janvier). Avène- ment de Pierre III, son neveu, né d'une fille aînée de Pierre le Grand et du duc de Holstein-Gottorp. Il se disposait à répudier Catherine, lorsque cette princesse le força d'abdiquer. Elle se fit proclamer impératrice sous le nom de Catherine II, et sept jours après fit étrangler son mari dans sa prison. 17G3. Traités de Paris entre la France, l'Espagne, TEMPS MODERNES. 251 Ap. J.-C. l'Angleterre et le Portugal (10 février). — Traités d'Hubertsbourg, en Saxe, près de Dresde, entre Marie-Thérèse, le roi de Prusse et l'électeur de Saxe, roi de Pologne : la Saxe reste à l'électeur; Frédéric se fait confirmer de nouveau par Marie- Thérèse la possession de la Silésie. En Angleterre, le comte de Bute, chef du cabi- net, cède la place à George Grenville. Grande agitation en Angleterre au sujet de l'arrestation de J., Wilkes, membre de la Chambre des com- munes et fondateur du journal dit Norih-Briton, où il censurait hardiment les actes du pouvoir. "Wilkes mis en liberté passe en France. — Aux Indes orientales, la compagnie anglaise s'empare de Patna, sur le Gange, résidence du soubab du Bengale, mais a à lutter contre le souverain de Mysore, Haïder-Ali. — Reid, célèbre philosophe Ecossais, donne ses Recherches sur L'entendement humain. 1764. En Allemagne, Winckelmann publie son grand ouvrage intitulé : Histoire de l'art chez les Anciens. Le commodore Jean Byron entreprend un voyage autour du monde (juin). — Aux Indes, le soubab du Bengale fait alliance avec le nabab d'Aoude et le grand mogol contre les Anglais ; ceux-ci sont vainqueurs. Mort de Mme de Pompadour à Versailles, à 42 ans (1 5 avril) . — Création d'une école vétéri- naire à Alfort, près de Charenton. — Louis XV pose la première pierre de l'église de Sainte-Gene- viève, construite par Soufflot, sur le modèle de Saint-Pierre de Rome et de Saint-Paul de Londres. — Suppression, par édit royal, de la société des Jésuites (26 nov.J. — Lalande, professeur au col- lège de France, publie son Traité d'astronomie. En Italie, le Milanais Beccaria donne le Traité des délits et des peines, qui a changé la face du droit criminel en Europe. Après un interrègne de onze mois, Stanislas- Auguste, comte de Poniatowsky, est élu roi de Pologne par l'influence de la Russie et de la Prusse. 1765. Lessing publie à Berlin : Laocoon ou Traité des limites de la peinture et de la poésie. Mort de l'empereur François I er (août) . Marie- Thérèse continue de gouverner , bien que Joseph II, roi des Romains, reçoive le titre d'em- pereur. Le frère de Joseph, Pierre-Léopold, gou- vernera le grand-duché de Toscane. James Watt, habile mécanicien, né à Greenock, en Ecosse, apporte d'importants perfectionne- ments à la machine à vapeur de Newcommen et de Brighton. — Refus des colonies anglaises de l'Amérique de se soumettre à l'impôt, parce qu'elles n'ont pas de représentants dans le parle- ment : le Mil du timbre, voté dans les deux cham- bres, n'en reçoit pas moins la sanction royale (mars). Ministère de Rockingam, qui est appuyé par Burke. — Arrivée dans l'Indostan de Lord Clive, investi des pleins pouvoirs de la compagnie. Réhabilitation de la mémoire de Jean Calas, exécuté à Toulouse en 1 762. — Dissensions entre le duc d'Aiguillon et le parlement de Bretagne. Arrestation de MM. de la Chalotais, accusés d'être les instigateurs de l'opposition faite par ce der- nier. — Mort du Dauphin. — Observations sur l'histoire de France de Mably. — De 1765 à 1767, . célèbres salons de Diderot, où il jugeait les ou- vrages de peinture exposés. — Les Saisons, poëme de Saint-Lambert. 1766. En Angleterre, révocation de l'acte du timbre (mars) . — Ministère de William Pitt, créé comte de Chatam. — Les navigateurs Wallis et. Carteret partent pour faire un voyage d'exploration dans l'Occanie. Ap. j.-c. _; Mort du duc de Lorraine. Stanislas Leckzinski a 89 ans. La Lorraine est reunie à la couronne.— Condamnation par le parlement (6 mai) et sup- plice (9 mai) de Lally-Tollendal, après dix-huit mois de détention, et après la violation de toutes les règles de la procédure. — Supplice du cheva- lier de la Barre, pour sacrilège, à l'âge de 18 ans. — Voyage autour du monde de Bougainville. Ali-Bey, né en 1728, chez les Abazes, peuples du Caucase, vendu au Caire comme esclave à l'âge de 12 ou 14 ans, après s'être élevé de grade en grade par son courage, parvient à s'emparer du rang suprême, se rend indépendant de la Porte et conçoit les plus vastes desseins pour l'agran- dissement de l'Egypte. 1767. La chambre des communes d'Angleterre vote des taxes sur le verre, le papier, les couleurs et le thé importés d'Angleterre dans les colonies (juin). — A Boston éclatent les premiers troubles qui amenèrent l'indépendance des Etats-Unis. — Victoire des troupes de la compagnie des Indes sur l'allié du souverain de Mysore, le nizam du Dekkan. — Retraite de William Pitt- Cabinet re- constitué sous le duc de Grafton, avec lord North, chancelier de l'échiquier. Convention au sujet du Holstein entre le Dane- mark et la Russie (avril).— Paul, fils de Pierre III et de Catherine II, échange la portion du duché de Slesvig-Holstein qui appartenait à sa branche avant le traité de 1720 et sa part du duché de Holstein contre le comté d'Oldenbourg. Catherine s'engage à faire renoncer les autres princes de la maison de Holstein-Gottorp. Le comte d'Aranda, premier ministre de Char- les III, roi d'Espagne, expulse, avec une injuste violence, les jésuites d'Espagne et des deux Indes. — A Naples, le même traitement est infligé aux Jésuites, à l'instigation de l'Espagne. 1768. En Angleterre, dissolution du parlement. Nou- veaux troubles à Londres au sujet de Wilkes, qui est élu député; il se constitue prisonnier, et est condamné par la cour du banc du roi à l'amende et à l'emprisonnement pour ses libelles. — Grande agitation dans l'Amérique du nord à cause des impôts. — Aux Indes, prise de Mangalore sur Haïder-Ali. — Départ du capitaine Cook pour son premier voyage autour du monde, entrepris par ordre du gouvernement (août). — L'ingénieur Williams Reynold emploie des rails de fonte au lieu de rails de bois dans l'exploitation des mines du comté d'York; origine des chemins de fer. Cession de la Corse à la France par Gênes (mai) ; elle est réunie à la France le 15 août. — Mort de la reine Marie Leczinska à Versailles. — Mau- peou est fait chancelier. — Troubles causés par la cherté des grains. — Arrêt du parlement de Provence, qui réunit à la France Avignon et le comtat Venaissin (9 juin) . A Parme, les Jésuites sont expulsés dans une nuit (7-8 février) . Protection accordée par la Russie aux dissi- dents de Pologne, c'est-à-dire aux Grecs non-unis, aux ariens, aux protestants luthériens et calvi- nistes, en un mot à tous ceux qui ne professaient pas la religion catholique. — Les partisans de l'indépendance nationale, pour s'opposer à cette intervention de l'étranger, forment en Podolie,

u sud-est de la Pologne, la confédération de Bar

(L e 'mars), que soutient Choiseul. — Des confé- dérés de Bar, poursuivis par les Russes, cherchent un asile sur le territoire ottoman, dans la petite ville de Balta. Ils y sont poursuivis par les Russes qui donnent l'assaut à la ville. — Déclaration de guerre de la Porte à la Russie, à l'instigation de M. de Vergennes, ambassadeur de France à Con- stantiuople (30 oct.). 252 CHRONOLOGIE. — TABLES, Ap. J.-G. 1769. Klopstock achève son célèbre poëme épique : la Messiade. En Angleterre; Wilkes, expulsé de la chambre des communes, est trois fois réélu par le comté de Middlesex et expulsé de nouveau. — Début parlementaire de Ch. Fox à 19 ans (avril). — Pu- blication des lettres politiques de Junius. — Bre- vet accordé à James Watt pour la construction des machines à vapeur; à Arkvvright pour les métiers à filature continue. — Histoire de Charles- Quint de Robertson. — Commencement du Mor- ning Chronicle. — Naissance de Walter Scott et de Wellington. En France, l'abbé Terray devient contrôleur des finances. — Soumission de la Corse par le mar- quis de Chauvelin, le comte de Marbœuf et le comte de Vaux. — Occupation des îles Seychelles, au N. E. de Madagascar. — Hamlet de Ducis. — Naissance de Napoléon, de Georges Cuvier, de Chateaubriand et de Soult. Ganganelli, de l'ordre de Saint-François, est élu pape sous le nom de Clément XIV. Prise d'Azof et de Choczim par les Russes, qui pénètrent en Moldavie et en Valachie. — Le ma- réchal de Romanzof assiège Bender. — Envoi d'une escadre russe dans la Méditerranée contre les côtes de la Grèce. 1770. Lord North devient le chef du cabinet. — Les impôts mis sur les colonies d'Amérique sont abo- lis; on conserve celui sur le thé. Mariage du dauphin avec Marie -Antoinette, fille de Marie-Thérèse d'Autriche (16 mai). — Procès du duc d'Aiguillon. Lit de justice à Ver- sailles, où le roi annule la procédure faite contre lui (1 er juillet). Nouveau lit de justice (3 oct.). Le parlement suspend la justice. — Disgrâce et exil de Choiseul par l'influence de la nouvelle fa- vorite, du Barry. Système de la nature du baron d'Holbach. — Histoire philosophique des établissements et du commerce des Européens dans les Deux-Indes, de Raynal. Incendie d'une flotte turque dans la baie de Tchesmé, en Anatolie, au sud-ouest de Smyrne, par Alexis Orlof et un amiral anglais. Voyage en France du prince royal de Suède, Gustave, âgé de 24 ans. En Danemark, le ministre Bernstorff est ren- versé par Struensée, médecin du roi Christian VII, qui avait acquis un pouvoir sans bornes sur la jeune reine Caroline-Mathilde. 1771. Les confédérés de Bar retiennent pendant quelque temps Stanislas Poniatowski prisonnier. Faiblement soutenus par la France, qui leur avait envoyé Dumouriez, ils luttent avec peine contre les Russes. En France, triumvirat du duc d'Aiguillon, se- crétaire d'Etat des affaires étrangères, de l'abbé Terray, de Maupeou. — Maupeou remplace le parlement de Paris par une nouvelle compagnie (parlement Maupeou), qui rendra la justice gra- tuitement; des conseils supérieurs siégeront à Arras, à Blois, à Châlons-sur-Marne, à Lyon, à Poitiers. — Abolition de la cour des aides. — Procès de Beaumarchais — Etat désastreux des finances. Banqueroute partielle. Agiotage sur le commerce des grains. — Traité des droits du citoyen, de l'abbé Mably, où le parlement est in- vité à refuser l'enregistrement des édits bursaux et à réclamer la convocation des états généraux à qui seuls appartient le droit de créer des im- pôts. En Danemark, Struensée devient premier mi- nistre; il accomplit des réformes utiles, mais avec trop de précipitation, ce qui lui suscite de nom- breux ennemis. Ap. J.-C. 1772. Deuxième voyage de Cook. — Début du Mor- ning Post. Convention secrète entre la Russie et la Prusse pour le partage de la Pologne (17 fév.). L'Autri- che y accède (avril). — Les trois oours fontno- tifier par leurs ambassadeurs au roi et à la. répu- blique de Pologne que « voulant arrêter l'effusion du sang en Pologne et y rétablir la tranquillité, elles avaient résolu de faire valoir leurs droits sur plusieurs provincespolonaises ; qu'enconséquence, elles demandaient la convocation de la diète, afin de régler avec elle les nouvelles limites de^ la ré- publique » (sept.) . Vaine protestation du sénat et du roi (oct.) . En Danemark, la reine douairière Julie et le comte de Rantzau-Aschberg se mettent à la tête des ennemis de Struensée, l'accusent de conspirer et obtiennent du roi son arrestation ainsi que celle de la reine Caroline. Struensée est mis en juge- ment et est exécuté. Gustave III, roi de Suède, conseillé par le mi- nistre de France, M. de Vergennes, fait accepter par les Etats, sans employer la violence, une con- stitution nouvelle qui rendait à la couronne son ancienne autorité, dont la noblesse et le sénat l'avaient dépouillée depuis Charles XII. 1773. La chambre des communes examine, les actes de malversation et d'iniquité de lord Clive, gou- verneur du Bengale, qui se donnera la mort l'an- née suivante. — Les colonies américaines refusent de payer l'impôt du thé. Insurrection de Boston, qui commence les hostilités. Le pape Clément XIV, sollicité principalement par les cours de France, d'Espagne et des Deux- Siciles, supprime pour toute la chrétienté la com- pagnie de Jésus (21 juin). Le marquis de Grimaldi, qui depuis 10 ans di- rige la politique extérieure de l'Espagne, remplace à la tête du cabinet le comte d'Aranda, qui pen- dant sept années avait accompli un grand nombre d'utiles réformes. Premier partage de la Pologne, qui est ratifié par la diète de Varsovie (août-septembre). Renouvellement de la guerre entre la Russie et la Porte. — La France pousse Gustave III, roi de Suède, contre les Russes. — Terrible insurrection du cosaque Pougatchef qui se faisait passer pour Pierre III. En Egypte, Ali-Bey périt par la perfidie de Mohammed-Bey, son fils adoptif. 1774. Gœthe donne son roman de Werther. Le gouvernement anglais fait fermer le port de Boston et abolit les franchises de l'Etat de Massa- chussets. — Congrès de Philadelphie où les échan- ges commerciaux avec l'Angleterre sont déclarés suspendus. — Warren Hastings, gouverneur du Bengale depuis deux ans, est nommé gouverneur général de toute l'Inde anglaise. — Lutte de la compagnie contre les Mahrattes. Mort de Louis XV (20 mai). Avènement de Louis XVI, son petit-fils, âgé de 20 ans. — Dis- grâce des ministres du feu roi qui sont remplacés par Maurepas, Vergennes et Turgot. — La liberté du commerce des grains est rétablie (13 sept .). — Lit de justice, où les anciens parlements sont re- constitués (12 nov.). — Lavoisier, jeune fermier général, exécute l'expérience capitale de la dé- composition et de la recomposition de l'air. — Nouvelle classification naturelle des plantes par L. de Jussieu. Victoire du général russe Romanzov sur le3 Turcs à Kainardgi, en Bulgarie (20 juin). — La paix de Kainardgi donne aux Russes le pays entre le Bog et le bas Dnieper, et la libre navigation sur la mer Noire. 1775. Guerre d'indépendance d'Amérique. — Dé- Ap. J.-C.


faite à Lexington, près de Boston, du général anglais Gage par les Américains (19 avril). — Les colons insurgés défèrent le commandement à George Washington, planteur de la Virginie ; ils dirigent une attaque contre le Canada. — Dans l'Inde, le nabab d'Aoude cède la ville de Bénarès aux Anglais, dont il devient le vassal.

Emeute à Paris au sujet du commerce des grains (1er mai). Troubles dits guerre de la farine. Sacre du roi (11 juin). — Malesberbes remplace le duc de la Vrillière comme ministre de la maison du roi. — Création du parlement de Nancy. — Commencement du canal de Bourgogne, qui doit joindre la Saône à la Loire. — Le Barbier de Séville de Beaumarchais.

Lavater, de Zurich, commence la publication allemande de ses Essais physiognomoniques.

1776. En Angleterre, le médecin Edward Jenner découvre la vaccine. — Premier volume de l'Histoire de la décadence et de la chute de l'empire romain par le protestant Gibbon.

Les Américains, battus devant Québec par le général Carleton, sont chassés du Canada par le général Burgoyne. — Prise de Boston par Washington. — Déclaration de l'indépendance des treize États unis dans le congrès de Philadelphie (4 juillet). — Franklin est envoyé en France comme ambassadeur.

Ordonnance de Turgot qui abolit la corvée ; le parlement refuse de l'enregistrer. L'édit passe en it de justice. La corvée sera remplacée par un impôt mis sur tous les ordres (12 mars). — Révocation de cet édit (11 août). — Départ de la Fayette et de plusieurs nobles pour l'Amérique. — Abolition, puis rétablissement des maîtrises et des jurandes. — Retraite de Malesherbes, ministre de la maison du roi, ami de Turgot ; renvoi de Turgot. Necker, banquier genevois et protestant, est nommé directeur général des finances. Il essaye de rétablir les finances de l'État sans augmenter les impôts et sans diminuer les dépenses de la cour, en ayant recours à des emprunts et en réduisant les frais de perception.

Cession de la Bukowine à l'Autriche par la Porte. En Allemagne, fondation de la secte des illuminés par Weishaupt, professeur de droit canonique à Ingolstadt.

En Russie, crédit de Potemkin, favori de la czarine Catherine II.

1777. Mort de l'électeur de Bavière, Maximilien-Joseph, sans postérité masculine. Tout l'héritage de l'électeur de Bavière, excepté les terres allodiales, revenait à l'électeur palatin, Charles-Théodore, en vertu d'un pacte de famille conclu en 1771. Prétentions de l'empereur sur près de la moitié de la succession vacante ; il fera occuper la Bavière par des troupes ; l'électeur palatin sera soutenu par Frédéric II.

Voyage de Joseph II en France. — Renouvellement de l'alliance avec les cantons suisses. — Etablissement du mont-de-piété, prêtant sur gages mobiliers (9 sept.). — Premier numéro du Journal de Paris, journal quotidien. — Mort de Bernard de Jussieu.

Mort de Joseph Ier, roi de Portugal. Sa fille Marie lui succède. Retraite de Pombal. — Guerre entre l'iispagne et le Portugal, terminée par les traités de Saint-Ildefonse et du Pardo ; le Portugal renonce à la colonie du Saint-Sacrement, sur le golfe de Rio de la Plata, et cède à l'Espagne les îles d'Annobon et de Fernando Po, sur la côte occidentale de l'Afrique.

Invasion de la Crimée par Catherine II.

L'Américain Gates force Burgoyne à capituler à Saratoga. — Prise de New-York et de RhodeIsland par le général anglais Howe.

Ap. J.-C.

1778. Succès de la mission de Franklin en France. — Traités d'amitié et de commerce avec les États-Unis (6 février). Déclaration de guerre à l'Angleterre (24 mai). — Le général anglais Clinton abandonne Philadelphie. — Perte de Pondichéry par la France. — Combat naval indécis d'Ouessant, sur la côte de Bretagne, entre l'Anglais Keppel et le Français d'Orvilliers. — Lord Chatam paraît pour la dernière fois au parlement. Il meurt quelques jours après, à l'âge de 70 ans (11 mai). — Abolition de la main-morte en France. — Etablissement des assemblées provinciales. — L'abbé de l'Epée fonde l'institution des sourds et muets. — Dernier voyage de Voltaire à Paris à 84 ans ; représentation d'Irène. Sa mort (30 mai). — Mort de J. J. Rousseau, à Ermenonville (3 juillet). — Epoques de la nature, de Buffon.

Mort du grand naturaliste suédois Linné, à 70 ans.

1779. Finde la guerre de la succession de Bavière par la médiation de la France et de la Russie (13 mai). Traité de Teschen : l'Autriche garde seulement quelques districts de la Bavière ; le reste de l'électorat passe à la maison de Deux-Ponts.

L'Espagne se déclare pour les États-Unis (16 juin). — Les Hollandais envoient des munitions de guerre aux Américains. — L'amiral français d'Estaing échoue à l'assaut de Sainte-Lucie, mais prend Saint-Vincent (1 6 juin) et la Grenade (4 juillet). — Campagne infructueuse des flottes française et espagnole dans la Manche. — Gibraltar, attaqué par les Espagnols, est ravitaillé par l'amiral Rodney. — Siège de Savannah.par d'Estaing (2 sept.). Retour en France de ce dernier. Mission armée de Rochambeau en Amérique.

Le célèbre navigateur Cook, qui accomplissait son 3e voyage, est assassiné dans une des Sandwich.

En France, Parmentier, agronome, donne son Examen critique de la pomme de terre. — Mesmer, médecin allemand, publie à Paris son Mémoire sur la découverte du magnétisme animal.

1780. Mort de Marie-Thérèse. — Son fils Joseph II lui succède.

Emeutes contre les catholiques dans différentes villes d'Angleterre. — Début du Morning-Herald.

Combat naval, près de la Dominique, entre le comte de Guichenet l'amiral Rodney (17 avril). — Nouveaux combats entre les flottes anglaise et française à la hauteur de la Martinique (mai). — Catherine II, conseillée par son premier ministre Panin, proclame la liberté du commerce neutre et la franchise des pavillons. La Suède, le Danemark, la Prusse, l'Autriche, le Portugal, les DeuxSiciles et la Hollande accèdent à la Neutralité armée. — Déclaration de guerre de l'Angleterre à la Hollande. — L'Indien Haïder-Ali est soutenu par la France contre les Anglais.

Abolition de la question préparatoire dans tous les tribunaux de France (24 août). — Mort de Gilbert, à l'hôpital.

Le Napolitain Filangieri donne son grand ouvrage de la Science de la législation, où il traite des règles générales de la législation et des moyens d'apprécier ou de perfectionner les lois existantes.

1781. Herschell, astronome né à Hanovre, découvre la planète Uranus (13 mars). — Mort de Lessing. — Critique de la raison pure, par le philosophe Kant, de Kœnigsberg.

Réformes de Joseph II en Autriche ; il défend aux religieux de ses États d'obéir à des supérieurs ecclésiastiques étrangers ; il accorde, par son célèbre édit de tolérance du 13 octobre, le libre exercice pour tout culte chrétien ; égalité des droits civils, quelle que soit la différence des religions. — Nouveau voyage de Joseph II à Paris. 254 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. Succès des Américains et de leurs alliés. En Virginie, Washington et le général français Ro- chambeau, aidés par les succès sur mer dû comte de Grasse, obligent le général anglais Cornwallis à capituler avec huit mille hommes dans York- town (19 octobre). Publication du premier compte rendu des finances par Necker (janv.). — Retraite de Necker(21 mai); il est remplacé par M. Joly de Fleury. 1782. Chute du ministère de lord North (20 mars) Ministère du marquis de Rockingam, dans lequel entrent Fox et Burke; mort de Rockingam (1 er juillet). Shelbume et Fox restent chefs du gouvernement. Prise de l'île Minorque par les Espagnols — Aux Antilles, défaite du comte de Grasse près des Saintes par Rodney. — L'Anglais Elliot défend courageusement Gibraltar, assiégé par 20 000 Fran- çais et Espagnols. — Victoires du bailli de Suffren aans la mer des Indes. — Mort d'Haïder-Ali (9 déc.). Il a pour successeur le fameux Tip- poo-Saèb. — Les négociations pour la paix d'Amé- rique s'ouvrent à Versailles, et les préliminaires en sont signés pour l'Amérique le 30 novembre. Pie VI, qui s'est rendu à Vienne, ne peut obte- nir de Joseph II le retrait de plusieurs édits de 1781 sur les matières religieuses. Guyton de Morveau, avocat général à Lyon, conçoit le premier l'idée d'une nouvelle nomencla- ture chimique. 17-83. Fox se retire du ministère Shelbume, qui dure jusqu'au 14 mars; la paix ayant été conclue, Shelbume se vit forcé aussi de se retirer : la coa- lition de lord North, de Fox et de Burke ne subsiste que jusqu'au 18 déc. de cette année, et le 23 dé- cembre William Pitt, âgé de 22 ans, parvient à la tête du nouveau ministère, qu'il dirigea avec tant d'éclat jusqu'au 9 février 1801. Préliminaires de paix entre la France et l'Es- pagne (20 janvier). — Préliminaires de paix entre l'Angleterre et la Hollande, sous la médiation de la France (2 sept.). — Traités de paix définitifs entre l'Angleterre, l'Amérique , la France et l'Es- fjagne (3 sept.); traité de paix entre l'Angleterre et a Hollande (20 mai 1784). Les principaux négo- ciateurs furent les lords Oswald et Fitz-Herbert, Franklin, le comte de Vergennes et le comte d'Aranda. L'indépendance des treize Etats unis est reconnue, le Mississipi forme leur frontière occi- dentale. La France garde le Sénégal, Tabago et Sainte-Lucie aux Antilles, Saint-Pierre etMiq'uelon, dans le golfe Saint-Laurent, avec la liberté de pêche à Terre-Neuve ; l'Espagne conserve Minorque et recouvre les Florides ; la Hollande cède à l'Angle- terre Négapatnam et lui assure la libre navigation dans les mers des Indes. — Washington dépose ses pouvoirs de généralissime et rentre dans la vie privée. En France, d'Ormesson remplace Joly de Fleury pendant 8 mois, comme contrôleur des finances. — M. de Calonne devient ministre des finances (nov.). — Le bénédictin Fr. Clément commence la publication de Y Art de vérifier les dates après Jésus-Christ, qui sera terminé en 1787. — Pre- mière expérience faite par les frères Montgolfier aux Etats du Vivarais pour enlever un ballon au moyen de l'air raréfié par la chaleur (5 juin). — L'expérience est renouvelée devant le roi et toute la cour à Versailles (19 sept.). — Ascension, à la Muette, au moyen d'une Montgolfière, des physi- ciens Pilâtre de Rozier et du marquis d'Arlande (21 nov.). — Première ascension, à Paris, par le physicien Charles, au moyen d'un ballon gonflé avec de l'hydrogène (I e ' déc). Entrevue de Joseph II, à Rome, avec Pie VI. Catherine II occupe la Crimée que lui a aliénée Ap. J.-c. le Khan tartare, ainsi que le pays du Kouban, le long de la côte orientale de la mer Noire. 1784. Traité entre l'Angleterre et Tippoo-Saëb à Mangalore, au N. de la côte de Malabar (mars). Il est reconnu souverain indépendant de Mysore, et prend le titre de sultan et d'empereur. Rupture au sujet de la navigation de l'Escaut entre l'Autriche et la Hollande. En France, établissement d'une nouvelle com- pagnie des Indes (14 avril). — Rude hiver de 1783. — M. de Calonne emprunte 125 millions. — Etudes de lanature de Bernardin de Saint-Pierre. — Mariage de Figaro de Beaumarchais (27 avril). — De 1784 à 1787, le peintre David donne les Horaces, la Mort de Socrate, Paris et Hélène, et le Brutus. Gustave III, roi de Suède, vient à Paris sous le nom de comte de Haga (juin) . — La France lui cède Saint-Barthélémy dans les petites Antilles et obtient en retour d'importants privilèges pour le commerce français dans le port de Gœtheborg, à l'entrée du Cattégat. 1785. M. de Calonne fait un nouvel emprunt de 80 millions. — Affaire du collier de la reine. Ar- restation du cardinal de Rohan (15 août). — Ascension heureuse de Nicolas Blanchard de Dou- vres à Calais (7 janvier). — L'aéronaute Pilâtre de Rozier s'élève de Boulogne, mais le feu prend au ballon et il périt (15 juin). — Œuvres complètes de Voltaire, édition de Kehl, préparée par Beau- ' marchais. — Discours sur l'universalité de la langue française , de Rivarol. — Voyage de la Pérouse. Fox, Sheridan, Burke s'élèvent dans le parle- ment contre les exactions et les cruautés de War- ren Hastings, gouverneur général de la compa- gnie des Indes. — Machine à vapeur à double effet, perfectionnée par Watt. La médiation de la France termine les diffé- rends entre Joseph II et les Provinces-Unies. Traité d'alliance de la France avec la Hollande signé à Fontainebleau (10 nov.). Triomphe du parti patriote. 1786. Accroissement des forces maritimes de la France; organisation du service de mer; règle- ment d'avancement des officiers de vaisseaux. Louis XVI visite Cherbourg (21 juin). — Nouvel em- prunt de M. de Calonne. — Traité de commerce avec la Hollande (26 septembre), avec l'Angle- terre (décembre). Mort de Frédéric II, .dit le Grand, à Potsdam (17 août). Avènement de son neveu Frédéric- Guillaume II, âgé de 42 ans. 1787. Wilberforce demande au parlement d'Angle- terre l'abolition de la traite. — Déportation des criminels dans la partie orientale de la Nouvelle- Hollande, appelée Nouvelle-Galles; origine de la colonie de Sidney et de Botany-Bay. — Voyage de l'agronome Arthur Young en France. Joseph II visite Catherine II en Crimée. — In- surrection dans les Pays-Bas, causée par les atteintes portées, dans l'édit de la joyeuse entrée, aux privilèges des états, par la création d'un nou- veau conseil militaire, ecclésiastique et universi- taire. — Joseph II révoque les nouvelles ordon- nances; fin des troubles. Voyage triomphal de Catherine II avec Potem- kin dans la Tauride. — La Porte déclare la guerre à la Russie (24 août). Traité de navigation et de commerce avec la Russie par la France, signé pour 12 ans à Saint- Pétersbourg (11 janv.). — Mort du comte de Ver- gennes ; nomination de Montmorin au ministère des affaires étrangères. — Ouverture de l'assem- blée des notables à Versailles (22 février). — Renvoi du contrôleur général Calonne. Loménie de Brienne, archevêque de Toulouse, est nommé chef du conseil des finances (avril). — Clôture de l’assemblée des notables (25 mai). — Création d’assemblées provinciales (12 juin). — Le parlement demande la convocation des états généraux (6 juillet). — Le cardinal Loménie de Brienne est nommé principal ministre. — Lit de justice à Versailles, où le roi fait enregistrer deux édits bursaux (6 août). — Le parlement, assemblé à Paris, déclare nul cet enregistrement (7 août). — Exil du parlement à Troyes (15 août). — Les frères du roi, à la tête de troupes, vont faire enregistrer les édits à la cour des aides et à celle des comptes (18 août). — Rappel du parlement (20 sept.). — Séance royale au parlement pour l’enregistrement d’un édit portant création d’un emprunt jusqu’à la concurrence de 440 millions. Exil du duc d’Orléans (19-20 nov.).

Nouvelle nomenclature chimique par Lavoisier et Guyton de Morveau, avec le concours de Bertholletet de Fourcroy. — Le chimiste Achard, né à Berlin, exploite le premier en grand l’industrie du sucre de betterave.

Lutte en Hollande entre le parti d’Orange et le parti patriote. Le premier est soutenu par les Prussiens.

1788. En Angleterre, début du Times.

Guerre soutenue par la Porte contre l’Autriche et la Russie. Défaite des Russes sur mer par les Turcs, devant Sébastopol. — Les Autrichiens échouent devant Belgrade, et sont battus à Temesvar par les Turcs. — Prise d’Oczakow par Potemkin. — La Suède et le Danemark prennent part à la guerre : la première attaque la Russie, le second est allié de Catherine II.

Mort de Charles III, roi d’Espagne. La fin de son règne a été marquée par l’utile ministère de Campomanès. Avènement de son fils Charles IV. Loménie de Brienne et Lamoignon, garde des sceaux, veulent réduire les parlements au jugement des affaires privées, et établir des cours plénières formées de l’élite des privilégiés. — Opposition du parlement. Arrestation du conseiller Duval d’Eprémesnil. — On renonce à l’établissement de la cour plénière. — Édit du 8 août pour l’ouverture des états généraux au 1er mai 1789. — Necker remplace Loménie de Brienne (24 août). Troubles à Paris. — Retraite de Lamoignon. — L’édit de convocation des états généraux est enregistré au parlement (27 sept.). — 2e assemblée des notables à Versailles (6 nov.). Necker obtient qu’il y aura mille députés et que le tiers étataura un nornbre de représentants égal à celui des deux ordres réunis ; l’assemblée se réunira à Versailles (27 nov).

Mort de Buffon (16 avril). — Voyage du jeune Anacharsis en Grèce, de l’abbé Barthélémy. — Paul et Virginie, de Bernardin de Saint-Pierre.

Traité d’alliance de la Hollande avec l’Angleterre, moyennant le maintien du Stathoudérat (15 avril). — Triple alliance de la Hollande, de l’Angleterre et de la Prusse (août-septembre).

RÉVOLUTION FRANÇAISE.

1789. Nouveaux troubles dans les Pays-Bas. Les rebelles, vainqueurs des Autrichiens, sont maîtres de Bruxelles et convoquent pour l’année suivante un congrès national.

Gustave III, roi de Suède, se fait donner un pouvoir illimité par les trois ordres du clergé, des bourgeois et des paysans. Il casse le sénat.

Victoire de Souvarov sur les Turcs à Fokschany, au N. E. de la Valachie. — Prise de Belgrade par l’Autrichien Laudon ; de Bender par Potemkin.

George Washington est élu président des États(Unis.

Ouverture des états généraux à Versailles par le roi (5 mai). — La noblesse et le clergé ayant refusé de se joindre au tiers état pour voter en commun et par tête, le tiers état, sur la motion de Sieyès, se déclare lui-même Assemblée nationale (17 juin). — Serment du Jeu de paume (20 juin). — Louis XVI, dans une séance royale, ordonne aux députés de se séparer : le clergé et la noblesse obéissent, mais le tiers état, entraîné par Mirabeau, résiste à l’injonction. La personne des députés est déclarée inviolable (23 juin). — Louis XVI invite les deux ordres à se joindre au tiers état (27 juin). — Disgrâce de Necker (11 juillet). — Agitation dans Paris. — Prise de la Bastille par le peuple parisien (14 juillet). — Commencement de l’émigration : fuite du comte d’Artois, du prince de Condé et de sa famille (16 juillet), et bientôt de beaucoup de gens de la cour. — Bailly est nommé maire de Paris, la Fayette commandant de la milice parisienne. Adoption de la cocarde tricolore. — Rappel de Necker (28 juillet). — Nuit du 4 août, dans laquelle l’Assemblée abolit les droits féodaux et tous les privilèges. — La liberté des opinions religieuses et de la presse est décrétée (23, 24 juillet). — Troubles à Paris causés par la cherté du pain ; la populace se transporte à Versailles, où sont massacrés les gardes du corps dans le palais même (5 octobre). — Le roi est forcé de revenir à Paris avec sa famille (6 oct.). — L’Assemblée nationale vient siéger à Paris (12 oct.) ; elle s’installera dans le manège, près des Tuileries, du côté de la rue Saint-Honoré. — Décrets de l’Assemblée : les biens du clergé sont déclarés biens nationaux (2 nov.) ; création des assignats (17 déc) ; confiscation des biens des émigrés (22 déc). — Le premier numéro du Moniteur officiel paraît le 5 mai. — Mort de Joseph Vernet, paysagiste de marine. — Charles IX, tragédie de J. Chénier.

1790. L’Anglais Burke attaque avec violence la révolution dans ses Réflexions sur la révolution française. Toutes les provinces belges, à l’exception du Luxembourg, proclament leur indépendance (janvier). — Congrès national à Bruxelles. — L’empereur, craignant une insurrection en Hongrie, rétablit la constitution hongroise (janv.). — Mort de Joseph II, à 49 ans (20 févr). Son frère Léopold II lui succède d’abord comme roi de Bohême et de Hongrie et souverain des Pays-Bas. Frédéric-Guillaume, roi de Prusse, fait alliance avec la Porte contre l’Autriche et la Russie. — Succès des Autrichiens contre les Turcs, sur le Danube, sous la conduite du prince de Cobourg. — Victoire navale des Russes sur les Suédois à Swenska-Sund. — Congrès de Reichenbach, en Silésie, où la Prusse se rapproche de l’Autriche (27 juin-27 juillet). — Paix de la Suède avec la Russie, à Werela (14 août). — Trêve de 9 mois entre l’Autriche et la Porte (19 sept.). — Léopold, qui a renoncé au grand-duché de Toscane, en faveur de son second fils, l’archiduc Ferdinand, est élu empereur d’Allemagne (30 sept.). — Répression de l’insurrection belge. Convention de la Haye entre l’Angleterre, la Prusse et la Hollande, qui garantit les Pays-Bas à l’empereur (11 déc). — Prise d’Ismaël sur les Turcs par Souwarow (22 déc).

En France, nouveaux décrets de l’Assemblée nationale : elle proclame l’égalité de tous devant la loi (21 janv.) ; divise la France en 83 départements (15 janv.) ; suppression des vœux monastiques (13 février) ; égalité des partages dans les successions, suppression des substitutions et des droits des aînés, abolition des droits seigneuriaux (24 févr.). — Création de la municipalité de Paris, divisée en 48 sections (6 mai). — Suppression de tous les titres de noblesse, des ordres militaires, des livrées, des armoiries, de toute espèce de distinction entre les Français (19 juin). — L’assemblée fixe le nombre des métropoles ecclésiastiques et des évêchés (7 juin), et décrète la constitution civile du clergé (12 juillet). — Fête nationale de la Fédération au champ de Mars (14 juillet). — Démission de Necker (4 sept.) ; il quitte la France. — Suppression des parlements et des cours de justice, qui sont remplacés par des tribunaux sédentaires de deux juridictions, les tribunaux de première instance, et les cours royales, dont une cour de cassation pouvait casser les arrêts (août et septembre).

Aux Etats-Unis, mort de Franklin (17 avril).

1791. Mort de Mozart, compositeur allemand, à 36 ans.

Traité de paix signé à Szistowa, entre l’Autriche et la Turquie (4 août). L’Autriche ne garde que le territoire de l’Unna et Vieux-Orsova.

Mémoire du Bolonais Galvani sur les propriétés électriques qui constituent le galvanisme.

Constitution nouvelle en Pologne (3 mai). Dispositions principales : 1° conversion du royaume électif en royaume héréditaire ; 2° pouvoir exécutif attribué au roi avec le concours du sénat ; 3° conservation de la diète divisée en deux chambres, et suppression du liberum veto. Cette constitution est reçue par la nation avec enthousiasme.

Préliminaires de paix signés à Galatz, sur le bas Danube, entre la Russie et la Turquie (11 août). — Mort de Potemkin.

En France, sacre des premiers évêques constitutionnels à Paris, par les mains de M. de Talleyrand (15 févr.) — Mort de Mirabeau (2 avril). — Concessions des droits civils aux mulâtres des colonies (15 mai) qui sera une cause de luttes sanglantes entre les mulâtres et les blancs à Saint-Domingue. — M. Guillotin, docteur en médecine, fait adopter la machine inventée par lui pour l’exécution des sentences capitales (31 mai). — Un décret de l’Assemblée ôte au roi le droit de faire grâce. — Louis XVI essaye de fuir de la France, mais il est arrêté à Varennes (21 juin) et ramené à Paris (25 juin). — Ordre aux émigrés de rentrer en France sous 2 mois (9 juillet). — L’Assemblée suspend l’exercice du pouvoir exécutif entre les mains de Louis XVI jusqu’à ce qu’il ait accepté la Constitution (15 juillet). — Première insurrection des nègres à Saint-Domingue (22 août). — Congrès de Pilnitz, en Saxe, au S. E. de Dresde, où l’empereur et le roi de Prusse conviennent de réintégrer Louis XVI dans la plénitude de son pouvoir (27 août). — La Constitution est terminée (13 sept.) ; le roi vient à l’assemblée, il signe la Constitution et jure de la maintenir (14 sept.) — Avignon et le Comtat-Venaissin sont déclarés partie intégrante de la France. — Dernière séance de l’Assemblée constituante (30 sept.)

Ouverture de l’Assemblée législative (1er oct.). — Agitation en Vendée et en Bretagne ; des troupes sont dirigées contre les Chouans. — Convention entre la Suède et la Russie. — Projets de Gustave III pour arrêter la révolution française.— Louis XVI refuse de sanctionner les décrets de l’assemblée qui menacent de mort les émigrés s’ils ne rentrent pas en France au 1er janvier, et enlèvent leur traitement aux prêtres qui ne prêtent pas le serment civique. — Rochambeau et Luckner sont mis à la tête des armées du nord et du Rhin.

1792. Alliance de l’Autriche et de la Prusse contre les révolutionnaires de France (7 févr.). Le Danemark refuse de s’y associer. — Mort de l’empereur Léopold (1er mars). Son fils aîné François II, âgé de 24 ans, lui succède.

En Pologne, des seigneurs, qui sont opposés à la nouvelle constitution, se confédèrent à Targavitz, au S. E. de la province de Kiev (14 mai), et s’appuient sur la Russie. Le roi Poniatowski se joint a eux. Malgré l’héroïsme de Kosciusko, qui lutte avec 8000 hommes contre 20 000 Russes à Dubienka, près de Lublin (17 juillet), la nouvelle constitution est renversée et tous les décrets de la diète de Varsovie de mai 1791 sont abolis.

Assassinat de Gustave III, roi de Suède, dans un bal masqué, par un noble, Anckarstroëm, qui subira le supplice des parricides (16 mars). Il a pour successeur son fils, Gustave IV, âgé de 14 ans, sous la tutelle de son oncle le duc de Sudermanie.

Traité d’Iassy entre la Porte et la Russie. La Russie conserve Oczakow, avec le pays entre le Dnieper et le Dniester, ce dernier fleuve devenant la frontière. La cession de la Crimée et du Kouban lui est confirmée ; bientôt s’y élèveront les villes de Kherson et d’Odessa.

En Espagne, disgrâce du premier ministre, le comte Florida Blanca, qui est remplacé par le comte d’Aranda (9 janv.).

Victoires des Anglais aux Indes sur Tippoo-Saëb, qui est contraint de leur abandonner la moitié de ses Etats et de leur payer une forte contribution de guerre. — Le philosophe écossais Dugald-Stewart, élève de Reid, donne le premier volume de la Philosophie de l'esprit humain. — Mort du peintre Reynolds.

Décret d’accusation contre Monsieur, le comte d’Artois, le prince de Condé et plusieurs autres émigrés (1er janv.). — Monsieur est déclaré déchu de son droit éventuel à la régence (16 janv.). — Décret prononçant le séquestre des biens des émigrés (9 fév.). — Décret admettant les hommes de couleur et les nègres libres des colonies à jouir immédiatement des droits politiques (mars). — Décret qui prohibe tout costume ecclésiastique et religieux (15 avril). — Commencement des hostilités près de Lille. Les Français sont repoussés à Tournay. Leur général, Dillon, est massacré par ses soldats. Le lendemain, le général Biron est battu et est forcé de rentrer en désordre à Valenciennes. — Les ecclésiastiques non assermentés seront déportés (26 mai). — L’Assemblée se constitue en séance permanente (29 mai). — Renvoi des trois ministres girondins, Servan, Roland et Clavières. Ils sont remplacés par Mourgues, Dumouriez et Beaulieu (12-13 juin). — Prise de Menin par Luckner (17 juin). — Insurrection des faubourgs Saint-Antoine et Saint-Marceau, qui envahissent les Tuileries. Prise d’Ypres et de Courtrai par Luckner (20 juin). — Première coalition continentale contre la France. Manifeste du roi de Prusse (26 juin). — Les sections de Paris se déclarent en permanence. Manifeste du duc de Brunswick (25 juillet). — Pétion demande à l’Assemblée, au nom de la commune, la déchéance du roi. — Bombardement de Thionville par les Prussiens (5 août), — Victoire de Luckner sur les Autrichiens à Cassel (7 août). — Les Marseillais, arrivés récemment à Paris, et les faubourgs s’emparent des Tuileries ; massacre des Suisses. — Le roi se rend à l’Assemblée. Décret qui le suspend de ses fonctions et qui convoque une assemblée nationale (10 août). — Le roi et sa famille sont conduits dans la tour du Temple (12 août). — Création du tribunal du 10 août (17 août). — Etablissement d’un tribunal criminel extraordinaire (18 août). — La Fayette quitte son armée et est arrêté aux avant-postes autrichiens. Il est remplacé par Duroouriez (20 août). — Première TEMPS MODERNES. 257 Ap. J.-C. surrection des Vendéens (22 août) . — Prise de Longwy par les Prussiens. Kellermann remplace luckner (23 août) . — Reddition de Verdun, dont le commandant, Beaurepaire, se tue de désespoir (2 sept.). — Massacres dans les prisons de Paris (2, 3, 4 et 5 sept.). — Clôture de l'Assemblée lé- gislative (21 sept.). RÉPUBLIQUE. Première séance de la Convention, qui décrète que la royauté est abolie et proclame la république (22 sept.). — Décret proclamant la république française une et indivisible (25 sept.). — Bombarde- ment de Lille par les Autrichiens (29 sept.). — Prise de WormsparCustine (4 oct.) . — Reprise de Verdun (13 oct.). — Prise de Mayence par Custine, de Longwy par Kellermann (21 oct.). — Évacuation du territoire français parles Prussiens (2 oct.). — Prise de Francfort-sur-Mein par Custine. — Vic- toire de Durnouriez à Jemmapes sur le prince de Cobourg (6nov.). — Occupation de Bruxelles par Durnouriez (13 nov.). — La Savoie est réunie à la France et forme le département du Mont-Blanc. — Décret qui porte que Louis XVI sera jugé par la Convention (3 déc). — Louis XVI comparaît à la barre de la Convention; il nomme pour ses défenseurs Tronchet et Target ; ce dernier refuse et est remplacé par M. de Malesherbes. 1793. Basseville, ambassadeur de France à Rome, est massacré dans cette ville par le peuple. — La peine de mort est prononcée contre Louie XVI après l'audition des défenseurs interjetant a^pel au peuple, par 387 votants sur 721 (17 janv.). — Vive discussion sur la question de savoir s'il y aura un sursis à l'exécution de Louis (18 janv.). — L'acte de Louis XVI, portant appel au peuple, est déclaré nul par la Convention (19 janv.). — Exécution de Louis XVI. Assassinat du conven- tionnel Le Pelletier de Saint-Fargeau par Paris, ancien garde du corps (21 janv.). — Déclaration des princes français, datée de Ham (Westpbalie), reconnaissant le dauphin pour roi de France (sous le nom de Louis XVII), Monsieur pour régent du royaume et le comte d'Artois pour lieutenant- général (28 janv.). Réunion à la France du comté de Nice, qui forme le département des Alpes-Maritimes (31 jan- vier). — Déclaration de guerre à l'Angleterre et au stathouder de Hollande ( 1 " fé v.) . — Guerre civile en Vendée. — Invasion de la Hollande (17 fév.). — Décla- ration de guerre à l'Espagne (7 mars). — Première coalition contre la France, formée par l'Autriche, la Prusse, l'Empire, l'Angleterre, la Hollande, l'Espagne, le Portugal, le pape et le roi de Sar- daigne (9 mars) . — Etablissement du tribunal ré- volutionnaire à Paris (10 mars). — Prise de Chol- let (Vendée) par Cathelineau et Stofflet (15 mars). — Défaite de Durnouriez à Nerwinde (8 mars) . — Réunion à la France de l'évêché de Bâle, qui forme le département du Mont-Terrible (23 mars) . — Durnouriez, qui s'est prononcé ouvertement contre la Convention, passe à l'ennemi (1 er avril). — Décret établissant un comité de salut public composé de neuf membres (6 avril). — Prise de Tabago par les Anglais (15 avril). — Massacre des blancs à Saint-Domingue (21 mai). — Insurrection de Lyon contre la Convention (29 mai) . — Journée dite du 31 mai. Insurrection à Paris. — Nouvelle insurrection. Arrestation de 21 députés girondins. — Défaite des républicains à Saumur par les Ven- déens, qui s'emparent de la ville (10 juin). — La constitution dite de 93, ou de l'an I er , est présentée à l'acceptation du peuple (24 juin). — Attaque de Nantes par les Vendéens (27-29 juin). — Reprise de Saumur par les républicains (30 juin). - Dé- faite des Vendéens Lescure et La Rochejaquelein Ap. J.-C. par Westermann (3 juillet). — Assassinat de Ma- rat par Charlotte Corday (13 juillet). — Capitu- lation de Mayence, assiégé depuis 4 mois par les Prussiens (23 juillet).— Loi décrétant l'arrestation des suspects (12 août). — Décret ordonnant la levée en masse du peuple français. Prise de Pon- dichéry par les Anglais (23 août). — Toulon livré aux Anglais (27 août). — Défaite des Anglais et des Autrichiens à Hondschoote par Houchard (6, 7, 8, 9 sept.). — Procès de Marie-Antoinette. Arrestation de 53 députés girondins (3 oct.). — Le 5 oct., décret qui abolit l'ère chrétienne et or- donne q ue l'ère des Français datera de la fondatio n de la Bépublique (22 sept. 1792) . — Prise de Lyon, qui s'était insurgée contre la Convention (9 oct.). — Victoire de Jourdan à Wattignies sur les Autri- chiens (15-16 octobre) . — Condamnation et exécu- tionde Marie-Antoinette (1 6 oct.) . — Exécution de 21 députés girondins (31 oct.). — Exécution du duc d'Orléans (8 nov.). La commune de Paris dé- crète l'abolition du culte catholique et le remplace par le culte de la Raison (10 nov.). — Inaugura- tion du calendrier républicain (24 nov.). — Prise du Mans par La Rochejaquelein (10 déc). Reprise de Toulon par Dugommier, sous lequel comman- dait Napoléon Bonaparte (19 déc). — Défaite des royalistes à Savenay (Loire-Inférieure). — Expé- riences du télégraphe aérien de l'abbé Chappe (12 juillet). Second démembrement de la Pologne par la Prusse et la Russie. Découverte de la lithographie à Munich, par Senefelder. Voyage de l'Anglais Vancouver, à la recher- che d'une communication entre 1 Atlantique et le Pacifique en passant au nord de ^Amérique septentrionale. Aux Etats-Unis, Washington est réélu président pour quatre ans. 1794. En Angleterre, acquittement de Warren Has- tings. En Espagne, crédit de don Manuel Godoy, fa- vori de la reine; il obtient les pouvoirs de pre- mier ministre (9 avril). En Pologne, Kosciusko, créé dictateur, bat les Russes à Raslavice (4 avril). — Massacre d'une partie de la garnison russe à Varsovie (avril). — La Prusse et l'Autriche appuient la Russie. — Le roi de Prusse s'empare de Cracovie par trahison. — Défaite de Kosciusko à Macejovice, sur le San (10 oct.). — Massacres horribles commis à Prage par l'ordre de Souvarov. Reddition de Varsovie. Catherine II force Stanislas Poniatowski d'abdi- quer. Le philosophe allemand Fichte donne : Idée de la doctrine de la science. Continuation de la guerre de la première coali- tion contre la France. — Dans les Antilles, les Anglais nous enlèvent la Martinique, la Guade- loupe, Sainte-Lucie, la Dominique. — La Corse est occupée par les Anglais (18 juin). — Hoche, commandant de l'armée de Moselle et Rhin, et Pichegru sauvent Landau. — Pichegru, à la tête de l'armée du nord, envahit la Belgique au- trichienne (26 avril) . — Combat naval dans l'O- céan entre les Anglais et les Français ; ceux-ci y perdent 8 bâtiments, entre autres le Vengeur. — Victoire de Jourdan à Fleurus, au nord de Char- leroi (26 juin). Masséna, qui avait tenté d'envahir le Piémont, est forcé de reculer jusqu'aux côtes de Gênes. — Tandis que Pichegru achève la con- quête de la Belgique, Daendels franchit sur la glace le Wahal, bras du Rhin inférieur, et entre en Hollande (25 déc). — La Prusse et l'Empire entament des négociations avec la France. Loi portant abolition immédiate de l'esclavage dans les colonies (4 févr.). — Horreursdelaguerro 17 258 CHRONOLOGIE. -— TABLES. Ap. J.-C. de Vendée. Tous les habitants du pays sont mis par la Convention hors la loi. Défense de faire aucun prisonnier (27 mai). — Épouvantables massacres accomplis dans les provinces par les commissaires de la Convention : Carrier à Nantes, Lebon à Arras, Collbt d'Herbois à Lyon, etc. — Exécution d'Hébert, dit le père Duchêne, de Ron- sin, d'Anacharsis Clootz, etc. (24 mars); de Danton, de Lacroix, de Chabot, de Camille Des- moulins, de Hérault de Séch elles (5 avril); de Chaumette, ancien procureur de la Commune, qui a imaginé les fêtes de la Raison (13 avril). — Exécution du célèbre chimiste Lavoisier avec les autres fermiers généraux (8 mai). — Condamnation à mort de Madame Elisabeth, sœur de Louis XVI (10 mai). — La Convention, sur la proposition de Robespierre, déclare que le peuple français re- connaît l'existence d'un Être suprême et l'im- mortalité de l'âme (7 mai) . — Fête de l'Être su- prême. — Exécution du poète André Chénier (25 juillet). — Journée du 9 thermidor (27 juillet). Défaite du parti jacobin à la Convention. Ar- restation des deux Robespierre, de Couthon, de Saint- Just et de Lebas, qui se tue. — Exécution des deux Robespierre, de Couthon el de Saint- Just (10 thermidor, 28 juillet). — Fin delà Ter- reur, qui durait depuis l'exécution de Louis XVI. — Le club des Jacobins est fermé (11 nov.). — Execution de Carrier (15 déc). Créationde l'École centrale des travaux publics ou Ecole polytechnique (11 mars). — Geoffroy-Saint- Hilaire ouvre le premier cours de zoologie qui ait été fait en France (6 mai). — Fondation d'un musée des monuments français , par Albert Le- noir. — Le télégraphe aérien de l'abbé Chappe, qui fonctionne de Paris à Lille, est inauguré par la nouvelle de la prise de Condé sur les Autri- chiens (30 nov.). 1795. La Courlande se soumet volontairement à la Russie (18 mars). — Troisième et dernier partage de la Pologne (24 oct.). Pichegru achève la conquête de la Hollande. Occupation d'Amsterdam (19 janv.).— Prise de la flotte hollandaise au milieu des glaces du Texel par des hussards français (20 janv.). — Les Fran- çais s'emparent de Roses, place forte, au S. E. des Pyrénées orientales (3 févr.). — Paix signée à Paris entre la république et le grand-duc de Tos- cane (9 févr.) . — Paix de Bâle entre la Prusse et la France (5 avril). — Traité de paix entre la France et la Hollande (16 mai) : abolition du stathoudérat; la France conserve la Flandre hol- landaise. — Traité de paix à Bàle entre la France et l'Espagne, qui abandonne sa part de la colonie de Saint-Domingue. — Les Anglais enlèvent à la Hollande, devenue notre alliée, Ceylan, Malacca, les foits du Malabar (août) , le cap de Bonne-Es- pérance (16 sept.). — Défaite de Jourdan à Hochst, à PO. de Francfort, par l'Autrichien Clairfait (11 oct.). — Trahison de Pichegru qui traite avec le prince de Condé; il est destitué. — Défaite des Autrichiens en Italie, à Loano, entre Albinga et Finale, par Schérer (23 nov.). Première pacification de la Vendée , conclue à la Jaunaye (15 févr.). — Décret qui divise la commune de Paris en douze arrondissements (21 févr.). — Insurrection des faubourgs de Paris contre la Convention (1 er avril, 12 germi- nal) . — Décret établissant l'uniformité des poids, mesures et monnaies suivant le système décimal (7 avril). — Exécution de l'accusateur public du tribunal révolutionnaire, Fouquier-Tinville (6 mai). — Journée dite du l er prairial;nouvelle insurrection des faubourgs contre la Convention ; mort du dé- puté Ferraud ; fermeté du président Boissy-d' An- glas. — Abolition du tribunal révolutionnaire (31 mai). — Mort de Louis XVII, âgé de 10 ans, Ap. J -C. dans la prison du Temple (8 juin). — Échange de la fille de Louis XVI contre les représentants du peuple que Dumouriez avait livrés aux Autri- chiens en avril 1793 (30 juin). — Les Anglais dé- harquent et abandonnent , sur la côte de Quibe- ron , en Bretagne , un corps d'émigrés , qui est détruit par le général Hoche (juillet) , — Consti- tution de l'an III décrétée par la Convention (22 août). Le Corps législatif sera divisé en deux Conseils, où entreront les deux tiers de ses mem- bres : celui des Cinq-Cents, qui proposera les lois, et celui des Anciens , qui les adoptera ou les re- jettera ; le pouvoir exécutif sera remis à un Di- rectoire de cinq membres nommés par les Con- seils. —Décret qui dissout les clubs et les sociétés populaires (23 août) . — Acceptation par le peuple de la Constitution de l'an III (23 sept.). — Réunion à la France des pays conquis en deçà du Rhin, de la Belgique, du pays de Liège et du Luxem- bourg (1 er oct.). — Troubles à Paris. La Conven- tion se déclare en permanence (3 oct.). — Journée dite du 13 vendémiaire (5 oct.) ; insurrection des sections royalistes, qui échoue devant les habiles mesures de défense prises par Napoléon Bonaparte, lieutenant de Barras. — Organisation de l'Insti- tut, des écoles primaires et des écoles centrales (25 oct.). — Dernière séance de la Convention, qui a, pendant sa session, rendu 8370 décrets (26 oct.). DIRECTOIRE. Première séance du Conseil des Cinq-Cents et du ConseildesAnciens(28oct.) . — Le Directoire exécutif est ainsi composé : LaRéveillère-Lépeaux, Letour- neur dit de la Manche, Rewbell, Barras et Carnot (l or nov.). — Le ministère est divisé en six dé- partements : relations extérieures, justice, guerre, trésorerie, marine, intérieur (5 nov.) . — Évacua- tion de l'île Dieu par le comte d'Artois et les An- glais (17 nov.). 1796. Première campagne de Bonaparte en Italie. Première victoire à Montenotte sur les Autrichiens, qui sont coupés des Piémontais (Il avril). — Com- bats de Millesimo et de Dego (14-15 avril). — Dé- faite des Piémontais à Mondovi (22 avril). — Ar- mistice de Cherasco accordé au roi de Sardaigne (28 avril). —Défaite du général autrichien Beau- lieu au pont de Lodi sur l'Adda (11 mai). Bona- parte est maître du Milanais. — Paix de Paris entre la Sardaigne et la France. La première cède la Savoie et les comtés de Nice et de Tende dans les Alpes maritimes (15 mai). — Masséna occupe Vérone (3 juin). — Occupation de Bologne, de Fer- rare (19 juin) , et bientôt après d'Ancône. — Com- mencement du siège de Mantoue (18 juillet). — Campagne sur le Rhin de l'armée française divisée en deux corps sous Moreau et Jourdan. Victoire sur les Autrichiens à Altenkirchen remportée par Kléber et Lefebvre, qui commandent sous Jourdan (4 juin) . — Prise du fort de Kehl par Moreau (1 er juillet). — L'archiduc Charles, vaincu par Moreau à Neresheim (10 août) , défait Bernadotte, lieutenant de Jourdan, à Neumark (23 août), et contraint Jourdan, après la bataille de Wurtzbourg (3 sept.) , à se replier derrière la Lahn. — Belle retraite de Moreau, qui repasse le Rhin à Hunin- gue (26 oct.).— Campagne de Bonaparte contre le général autrichien "Wurmser. Défaites des Autri- chiens à Lonato (3 août) et àCastiglione (5 août); ils sont bloqués dans Mantoue. — Bonaparte re- monte la vallée de l'Adige : victoire de Roveredo (3-4 sept.) ; victoire de Bassano, près de la Brenta (8 sept). Wurmser est obligé de se renfermer dans Mantoue. — Traité de paix signé à Paris avec le roi de Naples (10 oct.). — Formation de la répu- blique cispadane par la réunion de Modène, Reg- TEMPS MODERNES. 259 Ap. J.-C. gio, Bologne et Ferrare (16 oct.). — Nouvelle campagne de Bonaparte contre les Autrichiens conduits par Alvinzi. Brillante victoire de Bona- parte à Arcole (15-17 nov.). Conférences de lord Malmesbury à Paris depuis le 23 oct.— Expédition malheureuse dirigée par le général Hoche et l'a- miral Truguet sur l'Irlande , qui cherchait à se détacher de l'Angleterre. — Rupturedes conférences (19 déc.).— Alliance de Tippo-Saeb avec la France contre l'Angleterre. Mariage de Bonaparte avec Joséphine Tascher de la Pagerie, veuve du vicomte Alexandre de Beauharnais, mère de deux enfants, Eugène et Hortense (8 mars). — Fin de la guerre de Vendée. Stofflet est fusillé (25 févr.); Charrette a le même sort (29 mars) . Modération du général Hoche, qui mérite le titre de pacificateur de la Vendée. — Suppression des assignats, qui sont remplacés par les mandats territoriaux (18 mars). — Traité avec le duc de "Wurtemberg, qui donne à la France Montbéliard, dans la Franche-Comté (7 août). — Exposition du système du monde, de Laplace. En Hollande, une Convention nationale abolit les États généraux (1 er mars). Proclamation de la république batave. — La flotte des Hollandais est battue et prise par les Anglais devant le cap de Bonne-Espérance (15 août). Traité d'alliance offensive et défensive de l'Es- pagne avec la France (19 août) ; déclaration de guerre de l'Angleterre (7 oct.). Occupation par les Russes de la ville de Der- bent, sur la mer Caspienne. — Mort de Catherine II (6 nov.). Avènement de son fils, Paul I er , à 42 ans. 1797. Victoire navale des Anglais sur les Espagnols, au cap Saint-Vincent ; ceux-ci perdent dans les Antilles l'île de la Trinité (févr.). — Prise du fort de Kehl par l'archiduc Charles (9 janv.).— Victoire de Bonaparte à Rivoli (14 janv.). — Wurmser, enfermé dans Mantoue, est forcé de capituler (2 févr.). L'Italie est perdue pour les Autrichiens. — Occupation d'une partie des États de l'Église (du 1 er au 17 févr.). Traité de paix signé à Tolen- tino avec le pape, qui cède à la France Avignon, le comtat Venaissin, les trois légations de Ferrare, Bologne et Ravenne (19 févr.). — Quatrième cam- pagne de Bonaparte contre les Autrichiens, con- duits par l'archiduc Charles. — Victoire des Fran- çais près du Tagliamento (16 mars). Soulèvement, dit Pâques véronaises, des provinces vénitiennes contre les Français. — Préliminaires de paix avec l'Autriche signés à Léoben (18 avril). — Hoche, commandant l'armée de Sambre-et-Meuse, passe le Rhin à Neuwied et défait les Autrichiens (18 avril). — Passage du Rhin à Strasbourg par l'armée de Rhin-et-Moselle, sous les ordres de Mo- reau (20-21 avril). — Armistice sur le Rhin (23 avril). — Nouvelle occupation de Vérone (24 avril). — Occupation de Venise (13 mai).— Une muni- cipalité démocratique remplace l'ancien gouver- nement de Venise (16 mai). Révolution à Gênes (22 mai). — Création de la république ligurienne à Gênes (14 juin). — Inutiles conférences de Lille entre la France et l'Angleterre (6 juillet-17 sept.) . — Proclamation de la république cisalpine (9 j uil- let). — Bonaparte impose à l'Autriche le traité de Campo-Formio , qui confirme à la France la Bel- gique, lui donne la Lombardie, les îles Ioniennes et les côtes d'Albanie , et cède à l'Autriche, qui reconnaît la république cisalpine, Venise avec l'Istrie et la Dalmatie. — Formation d'une armée d'Angleterre sous les ordres de Bonaparte (26 oct.). — Ouverture du congrès de Rastadt (9 déc). — Présentation solennelle de Bonaparte au Directoire (10 déc). — Émeute à Rome, où est tué le général Duphot (28 déc). François Barthélémy est nommé directeur à la place dé Letourneur (20 mai). — Journée dite Ap. J.-C. du 18 fructidor : la majorité du Directoire, appuyée par les troupes d'Augereau, organisé un coup d'Etat contre les directeurs Barthé- lémy et Carnot, ainsi que contre les mem- bres des deux conseils qu'on accusait de pen- ser au rétablissement de la monarchie. Au- gereau s'empare des deux directeurs suspects, de Pichegru, de Barbé-Marbois et de 53 députés soupçonnés d'opinions royalistes; ils sont condam- nés a la déportation (4 sept.). — Merlin de Douai et François de Neufchâteau sont nommés direc- teurs (10° sept.). — Disgrâce de Moreau à cause de ses gévélations tardives au sujet de Pichegru. — Mort de Hoche (18 sept.). Mort de Frédéric-Guillaume II, roi de Prusse, à 53 ans (16 nov.). Avènement de son fils, Frédéric- Guillaume III, à 27 ans. Efforts du sultan Sélim III pour initier ses peuples à la civilisation européenne. — Révolte du pacha de Belgrade Paswan-Oglou. Aux Etats-Unis, Washington refuse une troi- sième candidature à la présidence. Le nouveau président est John Adams, né dans le Massachu- setts, célèbre jurisconsulte. 1798. Révolution en Hollande, provoquée par l'en- voyé français Delacroix (22 janv.). Etablissement d'une constitution directoriale analogue à celle de la France. — Occupation de Rome par les trou- pes françaises (10 févr.) . — Formation de la Répu- blique romaine (15 février). — Mauvais traitements envers l'octogénaire Pie VI , et son enlèvement avec plusieurs cardinaux (20 février). — Révolution en Suisse. Le pays de Vaud, appuyé par la France, veut se soustraire à la domination du canton aris- tocratique de Berne. Abolition de l'ancienne ligue suisse (12 avril). — Proclamation de la répu- blique helvétique. — Réunion à la France de Mulhausen, ville d'Alsace, et de Genève (févr. et 26 avril). — L'expédition d'Egypte, commandée par Bonaparte, part de Toulon (19 mai). — Frise de Malte par l'armée d'Orient (10-13 juin). — Dé- barquement de l'armée d'Orient à Aboukir (] Br juillet). — Prise d'Alexandrie par Kléber (2 juillet). — Bataille des Pyramides gagnée par Bonaparte (21 juillet). — Prise du Caire (23 juil- let) . — Destruction de la flotte française à Aboukir par Nelson (l or août). — La Porte déclare la guerre à la France (12 sept.).— Victoire de Desaixsur Mou- rad-Bey àSédyman(7oct.). — Insurrection du Caire (21 oct.). — Débarquement du général français Humbert en Irlande (22 août) ; il est défait à Bal- linamack et obligé de capituler (8 sept.). — Se- conde coalition contre la France. Alliance de l'Au- triche avec Naples, qui, poussée par l'Angleterre, rompt la paix (24 nov.). — Championnet est forcé t d'évacuer Rome (26 nov.), mais Macdonald bat les Napolitains à Civita Castellana (4 déc). — Le Di- rectoire déclare la guerre aux rois de Naples et de Sardaigne (6 déc). Charles-Emmanuel est con- traint de renoncer à la souveraineté du Piémont le 9. Championnet rentre à Rome le 15. — Al- liance de la Porte avec la Russie le 23. Le czar envoie une armée contre les Français en Italie. Protestations des plénipotentiaires français à Ras- tadt, qui menacent de la guerre les gouverne- ments allemands s'ils livrent passage aux troupes russes. En France, établissement d'une conscription militaire, comprenant tous les Français en état de porter les armes, de 20 à 25 ans (21 août). — Fondation, à Paris, du Conservatoire des arts et métiers (15 mai). — Première exposition desprr duits de l'industrie française (21 sept.). A Haïti, Toussaint-Louverture chasse les blancs de la colonie française, tandis que les Anglais oc- cupent la partie espagnole de l'île. Déclaration d'indépendance. 260 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C, 1799. Cliampionnet occupe Naples (23 j an v.). Etablis- sement de la république partbénopéenne. — Les Russes et les Turcs réunis enlèvent aux Français leurs possessions dans la mer Ionienne. — Décla- ration de guerre du Directoire à l'Autriche (12 mars). Seconde coali tion réunissant contre la France l'Angleterre, l'Autriche, une partie de l'empire germanique, Naples, le Portugal, la Russie, la Turquie, les Etats barbaresques. — Défaite de Jourdan par l'archiduc Charles à Stockach, au N. 0. du lac de Constance (22 mars). — Défaites de Schérer par l'Autrichien Kray sur l'Adige (30 mars) et à Magnano, au S. E. de Vérone (5 avril). Il se replie jusque sur l'Adda. — Le Russe Souvarov est placé à la tête des forces réu- nies des Russes et des Autrichiens en Italie. Sché- rer cède le commandement en chef à Moreau (23 avril). — Défaite de Moreau à Cassano, sur l'Adda (28 avril) — 11 opère sa jonction près de Gênes avec Macdonald, qui venait de soutenir trois combats contre Souvarov sur la Trébie (17, 18, 19 juin). — Rupture du congrès de Rastadt (8 avril); assassinat des plénipotentiaires fran- çais (28 avril). — Victoire de Souvarov à Novi-sur Moreau et Joubert, qui y est tué (15 août). — Entrée en Suisse du corps d'armée de Souvarov, qui est dispersé par Lecourbe (24-26 sept.). — Victoire éclatante de Masséna à Zurich sur les Austro-Russes (25 sept, et suiv.). — En Hollande, débarquement d'une armée anglo-russe sur la presqu'île du Helder (27 août). — La flotte hol- landaise du Texel se rend aux Anglais. — Victoires de Brune sur les Anglo-Russes à Bergen (19 sept.) ; à Castricum (6 oct). — Capitulation de l'armée anglo-russe à Alkmaer (18 oct.). En Orient, expédition de Bonaparte en Syrie (février). Prise d'El-Arisch, de Gaza, de Jaffa. Siège de Saint-Jean-d'Acre ou Ptolémaïs, au pied du mont Carmel. Victoire de Bonaparte au mont Thabor (16 avril). Levée du siège de Saint-Jean- d'Acre (20 mai). Bonaparte ramène en Egypte son armée décimée par la peste. — Destruction d'une armée turque à Aboukir (24 juillet). — Bona- parte, à la nouvelle des défaites éprouvées en Europe par les armées du Directoire, se détermine à quitter l'Egypte, où il laisse à Kléber le com- mandement de l'armée (22 août) . Dans l'Indostan, Tippo-Saëb, qui n'a pu être soutenu par la France, succombe dans sa lutte contre les Anglais. Après s'être défendu un mois dans sa capitale Seringapatnam , il meurt les armes à la main. Les Anglais occupent l'Etat de Mysore. Restauration des Bourbons à Naples ; horribles massacres. Rentrée de Ferdinand IV dans sa ca- pitale (juin-juillet). — Mort de Pie VI à Valence, en Dauphiné (29 août). Mariage du duc d'Angoulême, fils aîné de Charles X, à Mittau, en Courlande, avec la fille de Louis XVI (10 juin). En France, pacification de la Vendée par Hé- douville (20 janvier) . — Sieyès est nommé direc- teur en remplacement de Rewbel (16 mai). — Le conseil des Anciens se déclare en permanence (16 juin). — Journée dite du 30 prairial (18 juin). Les directeurs Treilhard, La Réveillère-Lepeaux et Merlin de Douai sont remplacés par Gohier, Roger-Ducos et le général Moulins. — Emprunt forcé de 100 millions sur les riches (28 juin). — Loi dite des otages contre les parents d'émigrés et les nobles (12 juillet). — Arrivée de Bonaparte à Paris (16 oct.) . — Fête donnée par le Corps légis- latif à Bonaparte et à Moreau (6 nov.) . — Journée dite du 18 brumaire (9 nov.)- — Décret du Con- seil des Anciens, qui transfère le Corps législatif à Saint-Cloud ; l'exécution de ce décret est confiée au généra] Bonaparte. — La force armée chasse du Ap. J.-c. lieu de leurs séances les membres du Conseil des Cinq-Cents. — Abolition du Directoire. Expulsion de soixante membres du Conseil des Cinq-Cents. Création provisoire d'une commission consulaire executive composée de Sieyès, Roger-Ducos et Bo- naparte. La loi dite loi des otages est rapportée (13 nov.) . — Abolition de l'emprunt de 100 millions (1 8 nov.) . Création d'une garde consulaire (1 er déc). — Le gouvernement est remis à trois consuls : Na- poléon Bonaparte, Cambacérès et Lebrun. Créa- tion d'un trïbunat, d'un corps législatif, d'un sénat (13 déc). — Mise en activité de la consti- tution de l'an VIII (24 déc). — Entrée en fonc- tions des consuls et du sénat conservateur (25 déc). Mécanique céleste, de Laplace; Leçons d'ana- tomie comparée, de Georges Cuvier. — Le comte Joseph de Maistre publie à Lausanne ses Consi- dérations sur la France. — De la littérature, considérée dans ses rapports avec les institutions sociales, par Mme de Staël. — Début du Journal des Débats. — Inscription trilingue de Ro- sette. 1800. Traité d'El-Arisch conclu par Kléber avec le grand vizir et sir Sidney Smith, pour l'évacuation d.e l'Egypte. Ce traité est désavoué par le gouver- nement de Londres (7 janvier). — Victoires de Kléber sur les Turcs près d'El-Hanca (10 mars), et à Héliopolis (20 mars). — Reprise du Caire (25 avril). — Assassinat de Kléber au Caire (14 juin). — Il est remplacé dans le commande- ment par le général Menou. Le premier consul offre inutilement la paix à l'Angleterre. Moreau passe le Rhin (mars) ; il dé- fait les Autrichiens à Engen, à Mœskirch, à Bibe- rach (avril) ; les Impériaux se retirent sur Ulm. — Campagne de Bonaparte contre Mêlas, qui se disposait à pénétrer en Provence. Il franchit le grand Saint-Bernard (23 mai), descend dans la vallée d'Aoste, sur les derrières de Mêlas, et entre à Milan (2 juin) ; réorganisation de la république cisalpine. — Masséna capitule dans Gênes, après un siège de 52 jours (5 juin). — -Victoire d'avant- garde, près de Montebello, au N. E. d'Alexan- drie, sur les troupes de Mêlas, due principale- ment au général Lannes (9 juin). Victoire décisive de Bonaparte sur Mêlas à Marengo; mort de Desaix (14 juin). — Convention de Mêlas avec Suchet pour remettre toutes les places du Piémont, de la Lombardie, des Légations (16 juin). — Retour de Bonaparte à Paris (2 juillet). Traité de subsides entre l'Autriche et l'Angle- terre (20 juin). — Victoires de Moreau sur les Autrichiens à Nedersheim, Nordlingen et Obershausen (28 juin et suiv.). — Armistice conclu à Pansdorff, entre les armées française et autrichienne (15 juillet). — Préliminaires de paix entre l'Autriche et la France (28 juillet) . — Sou- lèvement des Napolitains et de la Toscane. Oc- cupation de Florence et des principales villes du grand-duché (15 oct.). — Reprise des hostilités • en Italie et en Allemagne (12-20 nov.). — Vic- toire de Moreau à Hohenlinden sur l'archiduc Jean (3 déc). — Prise de Salzbourg et des lignes de la Salza par Decaen et Lecourbe (15 déc). — Armistice signé à Steyer entre Moreau et l'ar- chiduc Charles (25 déc). — Victoire dePoz- zola et passage du Mincio par l'armée d'Italie (25-27 déc). Prise de Malte par les Anglais, après 26 mois de blocus (25 sept.). Le czar Paul I er se détache de la coalition, et renouvelle contre l'Angleterre la ligue armée des Ap. J.-C.


neutres de 1780 avec la Suède, le Danemark et la Prusse (16 déc). Il envoie un ambassadeur à Paris. — Traité d'alliance et de commerce signé à Paris avec les États-Unis (30 sept.).

Convention signée à Montfaucon pour la pacifition de l'ouest de la France (18 janvier). — Loi arrêtant la liste des émigrés au 25 décembre 1799 (11 février). — Division du territoire de la république en préfectures et sous-préfectures (17 février). — Complot d'Arena et de Ceracchi pour assassiner Bonaparte à l'Opéra ; il est découvert (10 oct.). — Explosion de la machine, dite infernale, dirigée contre le premier consul (24 déc).

Recherches physiologiques sur la vie et la mort, de Bicbat.

Incorporation de l'Irlande à l'Angleterre et à l'Ecosse ; un seul parlement pour les trois royaumes (2 juillet). Les catholiques d'Irlande sont privés du droit d'élection et de représentation. — George III renonce au titre de roi de France, porté par tous les princes anglais depuis Edouard III. — Décomposition de l'eau au moyen de la pile, par Carlisle et Nicholson.

Election de Pie VII, né en Romagne (14 mars). — Lettre de Volta de Corne à sir Joseph Banks, président de la Société royale de Londres, pour lui annoncer sa découverte de la pile (20 mars).

Les sept îles Ioniennes, enlevées à la France en 1799, sont constituées en république par un traité entre la Russie et la Turquie (21 mars) ; elles payent tribut à la Porte.

A Haïti, Toussaint-Louverture se fait donner, par les nègres, le titre de président à vie.

XIXe siècle après Jésus-Christ.

1801. Paix de Lunéville, signée par Joseph Bonaparte, frère du premier consul, et par M. de Cobentzel, au nom de l'Empire et de l'Autriche (9 février) : l'Empire reconnaît les républiques batave, helvétique, ligurienne, cisalpine ; l'Autriche reconnaît la formation d'un royaume d'Étrurie pour la branche espagnole de Parme ; acquiescement de l'empereur et de l'Empire à la cession de la rive gauche du Rhin, le Thalweg formant la séparation.

L'Espagne, forcée par la France, déclare la guerre au Portugal, allié de l'Angleterre (février). — Armistice avec Naples, signé à Foligno (18 février) et conclusion de la paix à Florence (28 mars). Conditions : 1° exclusion des vaisseaux anglais et turcs des ports des Deux-Siciles ; 2° cession des propriétés napolitaines en Toscane, l'île d'Elbe et Piombino (États des Présides) ; 3° Otrante reste occupé par les troupes françaises. — Traité de la France avec l'Espagne (21 mars). Louis Ier, fils de l'infant don Ferdinand, qui règne à Parme, a reçu de la France la Toscane avec le titre de roi d'Étrurie ; en retour, l'Espagne reconnaît qu'à la mort de son père, don Ferdinand, les duchés de Parme, Plaisance et Guastalla, passeront à la France. — Envoi d'une escadre anglaise dans la mer Baltique. Attaque de Copenhague (2 avril) ; le Danemark se retire du traité de la neutralité armée, qui est annulé par la mort de l'empereur de Russie, Paul Ier. — Changement de système sous Alexandre Ier. Convention avec l'Angleterre, conforme au vœu de cette puissance et commune à tous les alliés (17 juin). Restitution des conquêtes faites sur eux en Europe et aux Indes occidentales. — Envoi d'une armée anglaise, sous les ordres d'Abercrombie (déc). Elle débarque à Aboukir (8 mars). — Il en arrive une autre des Indes orientales par la mer Rouge, sous le général Baird (avril). — Défaite de Menou à Canope (21 mars). — Abandon du Caire et d'Alexandrie aux


Ap. J.-C.


Anglo-Turcs (27 juin). — L'Egypte est évacuée, après 3 ans d'occupation (2 sept.). — Le Portugal signe le traité de Badajoz, dicté par la France et l'Espagne (29 sept.). — Traité de Saint-Ildefonse, par lequel l'Espagne cède à la France la Louisiane. — Préliminaires de paix avec la Grande-Bretagne (1er oct.). — Traité de paix avec la Russie (8 oct.). — Préliminaires de paix entre la France et la Turquie (9 oct.). — Traité de paix avec la régence d'Alger (27 déc). Congrès ouvert à Amiens pour la paix définitive avec l'Angleterre.

Embarras financiers de l'Angleterre ; dette de 12 milliards 109 millions de francs ; disette, mécontentement du peuple. — Pitt ne peut obtenir l'émancipation pour les catholique irlandais et se retire du ministère (8 fév.).

En France, le premier consul rétablit la religion catholique. Concordat entre le premier consul et le pape Pie VII, signé, au nom de ce dernier, par le cardinal Consalvi (15 juillet). — Atala, de Chateaubriand, publié dans le Mercure de France. — Idéologie, de Destutt de Tracy. — Traité de minéralogie, de Haûy. — Métier inventé par Jacquart, fils d'un tisserand lyonnais.

En Allemagne, Hegel, professeur à Iéna, donne : la différence de Fichte et de Schelling.

Découverte de la planète Cérès, par Piazzi, à Palerme.

Assassinat de Paul Ier, empereur de Russie, devenu odieux à la noblesse par la rigueur de ses réformes militaires (23-24 mars). Avènement de son fils aîné, Alexandre Ier. — Incorporation de la Géorgie à l'empire (25 sept.).

Thomas Jefferson, né en Virginie, est élu président des États-Unis.

1802. Paix signée à Amiens par lord Cornwallis et Joseph Bonaparte (25 mars). Conditions : 1° restitution, par l'Angleterre, de toutes ses conquêtes sur la France et sur ses alliés, excepté l'île de la Trinité, cédée par l'Espagne, et Ceylan, par la république batave ; 2° maintien da la Porte dans son intégrité. Elle est comprise dans le traité et doit être invitée à y adhérer ; 3° la France reconnaît la république des sept îles. Les îles de Malte, de Gozzo et de Comino doivent être rendues à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le délai de 3 mois, occupées par des troupes napolitaines et rester indépendantes sous la garantie de la France, de l'Angleterre, de la Russie, de l'Autriche, de l'Espagne et de la Prusse. — Traité entre la France et la Porte (25 juin). — Troubles en Suisse ; médiation du premier consul ; il fait entrer une armée de 30 000 hommes (21 oct.).

Mariage de Louis Bonaparte, frère du premier consul, avec Hortense de Beauharnais. — Voyage du premier consul à Lyon, où une diète d'Italiens le proclame président de la république italienne (26 janv.). — Adoption par le Corps législatif et le Tribunat du concordat et de la loi réglementaire des cultes, sous le nom de lois organiques (8 avril). — Le dimanche et les quatre grandes fêtes religieuses sont rétablis. — Sénatus-consulte qui accorde amnistie pleine et entière à tous les émigrés qui rentreront avant le 1er vend. an xi (26 avril). Création des écoles primaires, des écoles secondaires, des lycées et des écoles spéciales (1er mai). — Institution de la Légion d'honneur (19 mai). — Sénatus-consulte conférant à Napoléon Bonaparte le titre de premier consul à vie (2 août). — Le Piémont est réuni au territoire français (11 sept.), ainsi que l'île d'Elbe (26 août). — Occupation du duché de Parme (9 oct.). — Le Génie du christianisme, de Chateaubriand. — Delphine, de Mme de Staël. — Travaux philosophiques de Cabanis, de Maine de Biran, de 262 CHRONOLOGIE. TABLES. Ap. J.-C. nald. — Découverte delà planète Pallas, par Olbers, à Brème. Nouvelle organisation administrative de la Russie. Importance commerciale de Taganrog, au fond de la mer d'Azof. Le général français Leclerc est envoyé avec 20 000 hommes à Haïti, où il se rend maître, par surprise, de Toussaint-Louverture, qui est transféré en France. L'armée française est décimée par la fièvre jaune. Mort de Leclerc (2 nov.). — Insur- rection des noirs. La Martinique est rendue à la France (14 sept.). 1803. Remaniement du territoire et de la constitu- tion de l'empire d'Allemagne à la diète de Ratis- bonne, sous la médiation de la France et de la Russie. Sécularisation des principautés ecclésias- tiques. Les Anglais refusent d'évacuer Malte (1 er mars). — Occupation du Hanovre par Mortier (3 juin). — Grands préparatifs à Boulogne pour une des- cente en Angleterre. — Traité de Paris, par lequel la Louisiane est vendue aux Etats-Unis pour 15 millions de dollars (30 avril). Essai du bateau à vapeur de l'américain Fulton sur la Seine, à Paris (9 août). Création du privilège de la banque de France (14 avril). En Russie, Odessa reçoit pour gouverneur un français émigré, le duc°de Richelieu, qui fonde sa prospérité commerciale. — Voyage au tour du monde dé Krusenstern. Le premier consul force les Suisses à recevoir une organisation nouvelle, fédérative, sans iné- galités. Le nombre des cantons est porté à 19. Les "Wahabites, sectaires musulmans qui ont pris la Mecque, menacent le Caire; ils sont re- poussés par les Mameluks, mais prennent Médine. Les noirs Jacques Dessalines et Christophe, et le mulâtre Pétion repoussent les Français jusqu'au Cap; Rochambeau est obligé de se rendre aux insurgés. 1804. Nouveau ministère de Pitt (15 mai). — L'Al- lemand Winsor prend auprès du gouvernement anglais un brevet pour l'éclairage au gaz, qui avait été découvert quelques années auparavant par l'ingénieur français Lebon (1798) et par l'in- génieur anglais Murdoch (1798). George Cadoudal, chef de chouans, forme, de concert avec Pichegru, une conspiration contre le premier consul. Moreau s'associe à leur projet. Leur arrestation (15 fév.). — Exécution du duc d'Enghien dans les fossés du château de Vin- cennes (21 mars). — Le général Pichegru est trouvé étranglé dans sa prison (5 avril). — Le Code civil est adopté par le Corps législatif. — Attaque infructueuse des "Anglais contre la flot- tille de Boulogne (13-14 avril). — Motion faite au Tribunat par Curée de confier le gouvernement de la république à un empereur, et de déclarer l'em- pire héréditaire dans la famille du premier consul (30 avril). — Adoption de la proposition de Curée, à laquelle Carnot seul s'est opposé (3-4 mai). — Sénatus-consulte organique, conférant au premier consul le titre d'empereur, sous le nom de Napo- léon I er , et établissant dans sa famille l'hérédité de la dignité impériale. EMPIRE (1804). Décret impérial qui nomme maréchaux de l'em- pire Alex. Berthier, Murât, Moncey, Jourdan, Augereau, Bernadotte, Soult, Brune, Lannes, Mortier, Ney, Davoust, Bessières, Kellermann, Lefebvre, Perignon et Serrurier (19 mai). Condamnation à mort de Cadoudal et de 19 de Ap. J.-c. ses complices. 12 seulement sont exécutés (10- 23 juin). — Distribution des croix d'honneur au camp de Boulogne (16 août). — Attaque infruc- tueuse des Anglais contre la flottille de Boulogne. — Publication des résultats des votes du peuple "sur la question de l'hérédité de la couronne im- périale dans la famille Bonaparte : 3 572 329 ci- toyens ont voté pour, et 2569 contre (6 nov.). — Couronnement et sacre dans l'Église Notre- Dame de Paris, par le pape Pie VII, de Napoléon • et de sa femme Joséphine Tascher de la Pagerie (2 déc). Ascension aérostatique de Biot et Gay-Lussac (24 août). — Gay-Lussac s'élève seul, atteint la hauteur de 7016 mètres et tombe près de Bouen (16 sept.) Découverte de la planète Junon par Harding à Lilienthal. L'empereur Alexandre demande que la France re- tire ses troupes du royaume de Naples et de l'Alle- magne septentrionale, et que le roi de Sardaigne soit indemnisé de la perte d'une partie de ses Etats (21 juil.). — L'empereur d'Allemagne prend le titre d'empereur d'Autriche avec le nom de François I e1 ' (11 août). — L'empereur Alexandre rompt toute relation avec Napoléon (28 août) . — Neutralité de la Prusse (26 sept.). — La Suède s'allie avec l'Angleterre (3 déc). — Déclaration de guerre de l'Espagne à l'Angleterre (12 déc). Pie VII rétablit l'ordre des Jésuites à Naples et en Sicile (3 juil.). — Napoléon demande le renvoi du ministre de Naples, Acton. Les populations chrétiennes de Servie opprimées par le pacha de Belgrade Paswan-Oglou et parles beys turcs se révoltent ; elles prendront pour chef Czerni-Georges, fils d'un pâtre de Bosnie. Le noir Jacques Dessalines expulse les Anglais et se fait nommer roi d'Haïti sous le nom de Jacques I er (8 oct.) . 1805. Napoléon accepte la monarchie héréditaire d'Italie que lui offre la consulte d'État de la république cisalpine (18 mars).- — La princesse Élisa; sœur de Napoléon, mariée au sénateur Bac- ciochi, obtient la principauté de Piombino en Toscane. En Hollande, le pouvoir exécutif est remis à un pensionnaire d'État, Schimmelpenninck (15 mars). L'Angleterre organise la 3 e coalition contre la France. Traité d'alliance avec la Bussie (11 avril.). — Napoléon reçoit à Milan la couronne de fer des Lombards (26 mai) ; il nomme vice-roi son fils adoptif Eugène de Beauharnais. — Erection en principauté de la république de Lucques, en faveur du prince et de la princesse de Piombino (23 juin) . — Combat, à la hauteur du cap Finis- tère (Espagne) , entre la flotte franco-espagnole et la flotte anglaise (22 juillet). — L'Autriche se joint à la coalition contre la France (9 août). — Levée du camp de Boulogne (27 août) . — Inva- sion de la Bavière par les troupes autrichiennes (8 sept.). — Traité de neutralité avec le roi de Naples, Ferdinand IV (21 sept.). — Passage du Rhin par l'armée d'Allemagne (25 sept.). — Com- mencement des hostilités (2 oct.) . — Défaite des Autrichiens à Wertingen. Réunion de Gênes à la France (8 oct.) . — Défaite de l'archiduc Ferdinand à Gunzbourg, par le maréchal Ney. Occupation d'Augsbourg par Soult (12 oct.). — Victoire de Ney à Elchingen (14 oct.). — Le général Mack capitule dans Ulm, avec 30000 hommes. — Vic- toire des Anglais sur la flotte franco-espagnole à la hauteur du cap Trafalgar. Nelson est tué. — Passage de l'inn par la grande armée (18 oct.). — Passage de l'Adige par l'armée d'Italie que di- rige Masséna. Combat de Caldiero près Vérone.— TEMPS MODERNES. 263 Ap. J.-C. Convention de Postdam, entre la Russie et la Prusse contre la France. — Entrée des Français à Vienne (13 nov.). — Napoléon s'avance contre les Autrichiens et les Russes, rassemblés en Moravie. Victoire éclatante d'Austerlitz (2 déc), armistice avec les Autrichiens (6 déc.) . — Traité avec la Prusse (15 déc.) : le Hanovre est cédé à la Prusse qui abandonne à la France le marquisat d'Ans- pacb, la principauté de Neufchâtel, et le duché de Clèves. — Traité de Presbourg avec l'Autriche (26 déc.) . Par cette paix l'Autriche reconnaît Na- poléon comme roi d'Italie, avec l'État de Venise ; le duc de Bavière devient roi de Bavière avec l'adjonction du Tyrol, et celui de Wurtemberg roi de "Wurtemberg, avec l'adjonction de la Souabe autrichienne; le margrave de Bade prend le titre de grand-duc. — Napoléon déclare que Ferdinand IV, roi de Naples, a cessé de régner (27 déc). Ce prince, après le combat de Trafal- gar, avait violé le traité de neutralité en re- cevant d'une escadre anglo -russe dix-huit mille hommes. Sénatus-consulte qui supprime le calendrier républicain et rétablit l'usage du calendrier gré- gorien à partir du 1 er janvier 1806. — Corinne, de Mme de Staël. Mort de Schiller, poète dramatique et histo- rien, à l'âge de 46 ans. En Angleterre, commencement de la réputation littéraire de Walter Scott. Réélection de Thomas Jefferson à la présidence des Etats-Unis. 1806. Mort de William Pitt (23 janv.). - Minis- tère de Grenville et de Fox, disposé à la paix. Né- gociations avec la France (février) . — Refus de Napoléon de traiter conjointement avec l'Angle- terre et avec la Russie (1 er avril), et, après l'ac- quiescement à des négociations séparées, diffi- cultés avec l'Angleterre relatives à l'utipossidetis comme principe fondamental de la paix. Rup- ture des conférences avec la Russie, à cause du défaut de ratification des propositions d'Oubril (20 juil.). — La mort de Fox (13 sept.) fait éva- nouir toute espérance de paix. Retour de Napoléon à Paris. Accueil triomphal. Cn lui décerne le titre de Grand. — M. Mollien est fait ministre des finances. — Adoption du Code de procédure civile (9 mai) . — Jacquart, mé- canicien lyonnais, invente un métier plus simple pour le tissage, qui donna longtemps une grande supériorité à l'industrie lyonnaise. — Les pesti- férés de Jaffa, de Gros. Ferdinand IV se retire en Sicile (15 janv.). Masséna entre à Naples avec Joseph Bonaparte, frère aîné de Napoléon (15 fév.).— Joseph Bona- parte est proclamé roi de Naples et de Sicile (30 mars). — Louis Bonaparte est créé roi de Hollande (5 juin). — Le grand-duché de Bergetde Clèves est donné à Murât, époux de Caroline Bona- parte (15 mars) . — Le maréchal Berthier obtient la principauté souveraine de Neufchâtel (mars) ; Talleyrand, celle de Bénévent, Bernadotte, beau- père de Joseph, celle de Ponte-Corvo (juin). Créa- tion d'une noblesse nouvelle, qui ne se borne point à l'armée, mais qui s'étend aux personna- ges les plus marquants de l'administration, de la science, de la littérature et même de l'industrie. Une cour brillante s'organise alors autour du nou- vel empereur. Traité d'alliance perpétuelle entre la France et la Confédération du Rhin, dont Napoléon est dé- claré protecteur. Fin de l'empire d'Allemagne. François II en abdique le titre (6 août). Frédéric-Guillaume, roi de Prusse, demande que les troupes françaises repassent le Rhin (août) et bientôt après, "à l'instigation de la reine Louise-Amélie, il part pour l'armée (21 sept.]. — Ap. J.-C. Napoléon quitte Paris le 26 sept. — Manifeste du prince de la Paix, ministre de Charles IV, roi d'Espagne, contre Napoléon (5 oct.). — Quatrième coalition continentale (6 oct.) . — Manifeste de la Prusse contre la France; défaite des Prussiens à Schleitz par Bernadotte (9 oct.). — Défaite des Prussiens à Saalsfeld, par Suchet (10 oct.).— Vic- toire de Napoléon à Iena et de Davoust à Auer- staedt sur les Prussiens (14 oct.). — Défaite des Prussiens à Greussen, par Soult. Capitulation de 14000 Prussiens dans Erfurth (16 oct.).— Défaite des Prussiens à Halle par Bernadotte (17 oct.). — Occupation de Brandebourg par Bernadotte. Prise de Spandau et de Berlin (25 oct.) . — Défaite des Prussiens à Prenztlow, par Murât. — Combat et prise d'Anklam, par Becker (l 6r nov.). — Prise d'assaut de Lubeck, par le général Drouet (6 nov.). — Capitulation de 16000 Prussiens à Ralkau (7 nov.). Prise de Magdebourg (8 nov.). — Occupation du Hanovre, par Mortier. Occupa- tion de Posen (10 nov.). — Occupation de Ham- bourg (19 nov.). — Napoléon, par un décret daté de Berlin, déclare les îles Britanniques enétat de blocus. — Occupation des duchés de Meckleni- bourg et de Varsovie. Déclaration de guerre de la Russie à la France (28 nov.). — Traité signé à Posen, avec l'électeur de Saxe, qui accède à la confédération du Rhin, et prend le titre de roi (11 déc). — Napoléon à Varsovie. Enthousiasme des Polonais. — Napoléon livre aux Russes les combats de Czarnovo, Pultusk, Golymin, Soldau (déc), mais ne peut les poursuivre à cause du mauvais état des routes. Il prend ses quartiers d'hiver sur la Vistule, entre le Bog, la Narew, l'Ukra. — Traité d'amitié, de navigation et de commerce de l'Angleterre avec les Etats-Unis (31 déc). Dissentiment entre la Russie et la Turquie au sujet de la Valachie et de la Moldavie , dont les hospodars , Constantin Ypsilanti et Morousis , atta- chés à l'Angleterre et à la Russie, ont été dé- posés par la Porte. Rétablissement des hospodars par la Porte; occupation de Jassy et de Bucha- rest par les Russes. Prise de Belgrade , par Czerni-Georges, chef des Serviens. — Puissance du vice-roi d'Egypte, Mehemet-Ali. En Amérique, Fulton navigue en bateau à va- peur sur l'Hudson. L'empereur d'Haïti Jacques l ei Dessalines est assassiné par le noir Henri Christophe et le mu- lâtre Pétion. 1807. En Angleterre, chute du cabinet Grenville, remplacé par le ministère Canning. — J. Smith invente la machine à moissonner. En 1823, J. Bell en proposera une établie sur un meilleur principe, mais ce ne sera qu'en 1845 que le pro- blème sera résolu par Mac-Cornick, fermier de Chicago. Sanglante bataille d'Eylau, gagnée par Napo- léon sur les Russes (8 l'évr.). — Capitulation de Dantzick, qui a résisté au maréchal Lefebvre du 19 mars au 26 mai. Nouvelle défaite desRussesàFriedland(14juin). — Soult occupe Kœnigsberg (16 juin). — Célèbre entrevue de Napoléon et d'Alexandre I er , sur un radeau, au milieu du Niémen. Traité de Tilsitt avec laRussie et la Prusse (8 juill.). Par ce traité, toutes les puissances contractantes adhéraient au blocus continental; deux nouveaux royaumes étaient créés : le royaume de Saxe, avec le grand- duché de Varsovie pour l'électeur de Saxe, et le royaume de Westphalie pour Jérôme, frère de Napoléon, en même temps que Bernadotte , l'un des généraux de PEnrpereur, était appelé éven- tuellement au trône de Suède , avec le titre de prince royal et sous le nom de Charles-Jean XIV. 264 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C Occupation des bouches du Cattaro, des îles Ioniennes, de Raguse, dont prend possession le général Marmont (14 août). — Atroce bombarde- ment de Copenhague par les Anglais (2, 3, 4sept.). — Le général Junot est envoyé pour prendre possession du Portugal , allié de l'Angleterre (17 oct.) ; il entre à Lisbonne le 30. Quelques jours auparavant la famille de Bragance s'était embarquée pour le Brésil. — L'Angleterre déclare en état de blocus tous les ports de la France et de ses alliés (11 nov.). — Décret impérial ordonnant la saisie des bâtiments qui, après avoir touché en Angleterre, entreront dans les ports de France (23 nov.). Suppression du Tribunat (19 août). — Occupa- tion du royaume d'Étrurie (10 déc). — Histoire des républiques italiennes, par de Sismondi. — L'Académie des sciences couronne les travaux de Davy sur l'emploi du courant de la pile pour la décomposition des alcalis. Découverte de la planète Vesta par Olbers, à Brème. Attaque dirigée par les Russes et les Anglais contre l'empire ottoman. Tandis que trois corps russes franchissent le Dniester , l'amiral anglais Duckworlh force les Dardanelles (19 févr.). — Les Serviens se joignent aux Russes. — Dépo- sition de Sélirn III ('^9 mai). Avènement de Mus- tapha, son cousin. — Les Anglais, qui se sont emparés d'Alexandrie le 20 mars, en sont chassés le 22 sept. Le mulâtre Pétion se fait, à Port-au-Prince, président de la république des mulâtres. Henri Christophe continue d'être le chef des nègres. Fulton construit le premier bateau à vapeur qui fait un service régulier, entre New- York et Albany, sur l'Hudson. 1808. Organisation de la nouvelle noblesse en France par décret impérial (mars). — Fondation de l'Uni- versité impériale (17 mars, 17 sept.). M. de Fon- tanes est le premier grand maître. — Premier ouvrage du réformateur socialiste Charles Fourier, fils d'un marchand de draps de Besançon : Théorie des quatre mouvements. Napoléon songe à renverser les Bourbons d'Es- pagne et à s'emparer des Etats romains, dont les légations avaient déjà été réunies au royaume italien. — Entrée de Murât , avec une armée, en Espagne (10 mars). — Insurrection à Aranjuez, qui amène la chute du prince de la Paix, Manuel Godoy, et l'abdication de Charles IV, en faveur du prince des Asturies, Ferdinand VII (17-19 mars). — Entrée des Français à Madrid (23 mars). — Napoléon attire Charles IV et son fils à Bayonne (avril). — Occupation de Rome par les Français (2 avr.). — Réunion à l'Empire des duchés de Parme et Plaisance et du royaume d'Etrurie (24 mai). — Entrevue de Napoléon avec Charles IV et Ferdinand VII à Bayonne (avril). — Charles IV cède à Napoléon l'Espagne et les Indes moyennant une riche retraite en France ; Ferdinand VII n'ab- dique que quand il apprend qu'une insurrection du peuple de Madrid a été réprimée par les Fran- çais (2 mai). — Commencement de l'insurrection en Espagne. Déclaration de guerre à la France par la junte provisoire établie à SéviUe (27-30 mai). — Joseph-Napoléon, roi de Naples, est créé roi d'Espagne et des Indes par Napoléon (6 juin) . — — Murât reçoit la couronne de Naples et aban- donne à Napoléon son grand-duché de Berg (juillet). — Victoire du maréchal Bessières à Médina del Rio Seco (14 juill.). — Combat et capitulation du général Dupont à Baylen (19- 22 juill.). — Arrivée en Portugal de 14000 An- glais commandés par Wellesley (31 juillet). — Bataille indécise de Vimeiro (Portugal) entre Junot et "Welleslev (21 août). — Convention de Ap. J.-C. Cintra, pour l'évacuation du Portugal, parles Français. — Convention de Paris entre la France et la" Prusse (8 sept.). — Napoléon à Erfurth (27 sept. , 14 oct.) . Il accorde à Goethe la croix de la Légion d'honneur. Entrevue avec l'empereur de Russie. Napoléon lui abandonne la Suède, pen- dant que lui-même marchera en Espagne. — Vic- toires de Soult et de Bessières à Burgos, le 10 ; de Victor à Espinosa, le 1 2 ; de Lannes à Tudela, le 23.; de l'Empereur à Sommo-Sierra , le 30. — Entrée de Napoléon à Madrid (4 déc). Abolition de l'inquisition. Alexandre, avec l'assentiment de Napoléon, en- lève la Finlande à son beau-frère Gustave IV (18 mars). Déposition de MustaphaIV(18 juill.). Avènement de Mahmoud II. Révolte des janissaires. 1809. Victoire de Soult sur les Anglais près de la Corogne (19 janv.). — Entrée solennelle de Joseph Bonaparte à Madrid (22 janv.). — Prise de Sa- ragosse par Lannes après un siège de huit mois, rendu célèbre par l'héroïque défense de ses habi- tants (21 févr.). — Victoire de Gouvion-Saint-Cyr près de Tarragone (25 lévr.); de Sebastiani à Ciu- dad-Réal (27 mars) ; de Victor à Medelin sur la route de Badajoz le 28. — Victoire et prise d'O- porto par Soult (29 mars). — Conquête de Cayenne et de la Guyane française par les Espagnols et les Portugais (12 janv.). — Prise de la Martinique par les Anglais (24 févr.). — Napoléon forme de la Toscane un grand-duché pour sa sœur Élisa, princesse de Lucques et de Piombino (2 mars), et donne le grand-duché de Berg au fils mineur du roi de Hollande, Louis Bonaparte. Cinquième coalition continentale. Passage de l'Inn par les Autrichiens (9 avr.). Défaite des Autrichiens à Ahensberg par Napoléon (20 avr.). — Combat d'Eckinùhl livré par Davoust (22 avr.). — Prise de Ratisbonne (23 avr.). Capitulation de Vienne (13 mai).— Réunion des Etats romains à l'empire (17 mai). — Passage du Danube. San- glantes batailles d'Aspern et d'Essling, où périt le maréchal Lannes (21, 22 mai). — Occupation de Varsovie par l'archiduc Ferdinand (21 avr.). — Les troupes d'Italie , commandées par le prince Eugène, battent l'archiduc Jean à Caldiero, en avant de Vérone, le 29 avril, et , après une série de succès, opèrent leur jonction avec la grande armée en Styrie , près du Sommering, sur la Muhr, le 27 mai, pendant que l'archiduc Jean se jetait en Hongrie. — Le pape lance contre Napo- léon l'excommunication (10 juin); il est enlevé et conduit à Savone (6 juill.). — Victoire d'Eu- gène à Raab sur l'archiduc Jean (14 juin); prise de Raab; siège de Presbourg par Davoust, le 27. — Passage du Danube par la grande armée (4juili.) . Grande bataille de Wa grain gagnée par Napoléon sur le prince Charles (6 juill.). Armistice de Znaïm en Moravie (11 juill.).— Prise des établis- sements français au Sénégal par les Anglais (14 juill.) , qui s'emparent de Flessingue , le 15 août. — Bataille indécise de Talavera-la- Reyna, sur le Tage, entre le roi Joseph et Welles- ley, qui sera nommé vicomte de Wellington (28 juill.). — Divisions entre les chefs qui com- mandent notre armée en Espagne. — Tentative d'assassinat de Staub sur Napoléon, à Schœnbrunn (13 oct.). — Le traité de Vienne est signé au nom de l'Autriche par le prince <!e Lichtenstein (14 oct.). Réunion de la Dalmatie et des pays cé- dés à la France, sous la dénomination de provinces illyriennes. L'Autriche adhère au système conti- nental contre l'Angleterre. — Victoire de Mortier à Ocana, au sud-est d' Aranjuez (19 nov.). — Dé- faite des Espagnols à Alba de Tormès par Keller- mann (28 nov.). — Sénatus-consulte prononçant la dissolution du mariage de Napoléon avec l'im- TEMPS MODERNES. 265 Ap. J.-C. pératrice Joséphine (16 déc). — Les Anglais éva- cuent Flessingue et l'île de Walcheren , qui est réunie à la France (24 déc). Les Martyrs de Chateaubriand; le Pape, de Jo- seph de Maistre. L'empereur Alexandre déclare la guerre à la Porte. Prise deGiurgevo parles Russes (I er avril); bataille indécise de Tartariza, à l'est de Silistrie. — Révolution en Suède (13 mars). Gustave IV, dont la nation désapprouve la politique favorable à l'Angleterre, est contraint d'abdiquer le 29. Son oncle est reconnu par la diète sous le nom de Charles XIII (5 juin). Traité de la Suède avec la Russie qui obtient la Finlande et la Bothnie jus- qu'à la Tornéa avec les îles d'Aland (17 sept.) Le congrès des États-Unis, voulant observer une slricte neutralité entre, la France et l'Angle- terre, exclut des ports des Etats les vaisseaux des deux nations (1 er mars). Élection de James Ma- dison, né dans la Virginie, à la présidence. 1810. La Suède accède au blocus continental; en retour, Napoléon lui rend la Poméranie. — Prise de la Guadeloupe par les Anglais (3févr.). — Oc- cupation de Séville par Soult (l ei févr.) La junte sera forcée de se retirer à Cadix. — Second ma- riage de Napoléon avec l'archiduchesse Marie- Louise à Saiht-Cloud (1 er avril). — Réunion à l'em- pire français des pays situés sur la rive gauche du Rhin° jusqu'à la mer (24 avril). — Prise de l'île Bourbon par les Anglais (8 juillet) . — Sur le refus de Louis, roi de Hollande, de n'agir que par les ordres de son frère, Napoléon réunit la Hol- lande à l'empire (9 juillet). — Efforts inouïs pour faire observer le blocus continental ; ordre de brûler toutes les marchandises anglaises dans la France et dans les États alliés. (18 et 19 août). — Nouvelle expédition des Français en Portugal. Prise de Ciudad-Rodrigo par Ney le 10 juillet, d'Alméida par Masséna le 28 août; bataille indé- cise livrée par Masséna aux Anglais à Busaco. Wellington occupe la forte position de Torres-Ve- dras au N. E. de Lisbonne. Retraite forcée des Français. — Prise de l'île de France par les An- glais (3 déc). — Réunion du Valais à l'empire (12 nov.); des villes anséatiques, du Lauenbourg, • etc., le 13 décembre. L'Empire français comprend alors 130 départements, et une population de qua- rante-deux millions d'habitants. Exposition brillante au Louvre des ouvrages des artistes vivants parmi lesquels on remarquait Da- vid, Gros, Guérin, Gérard, Girodet, Prud'hon. — L'Institut décerne ti ente-cinq prix décennaux pour les meilleurs ouvrages de lettres, de sciences et d'art. — Travaux scientifiques de Cuvier, Al. Brongniart, Delambre, Gay-Lussac, Thénard, Malus qui découvre la polarisation par réflexion. L'empereur Alexandre ouvre ses ports aux marchandises anglaises et prohibe celles de France (31 déc). — Continuation de la guerre entre la Russie et la Porte. Les Russes s'emparent de Silistrie et enferment le grand vizir dans Schumla. Charles XIII, roi de Suède, qui n'a pas d'enfants, adopte pour fils le maréchal français Bernadotte, beau-frère de Joseph-Napoléon. Bernadotte accepte l'offre de la succession au trône, avec l'assenti- ment de Napoléon, et est proclamé prince royal par les États généraux d'Œrebro (21 août). Décla- ration de guerrede la Suède à l'Angleterre (17 nov.) Insurrection des colonies espagnoles de l'Amé- rique. 1811. Démence de Georges III, roi d'Angleterre. Le Parlement nomme régent le prince de Galles (8 janvier). — Premier bateau à vapeur anglais sur la Clyde, d'une force de 300 chevaux. Continuation de la guerre en Espagne. Suchet, Ap. J.-C. après avoir pris Tortose, Tarragone, Sagonte, atta- que Valence (26 déc). — Soult occupe Olivenza et Badajoz. Les Anglais rentrent en Portugal (17 juin). Les Anglais enlèvent Batavia aux Hollandais (26 août) . Naissance du roi de Rome (20 mars) . — Bref du pape, daté de Savone, confirmant les décrets du concile national de Paris (20 sept.). — Orga- nisation définitive de l'Université impériale (15 nov.). — Réunion à l'empire du duché d'Olden- bourg (18 février). — Malus découvre la polarisa- tion par réfraction; il meurt peu de mois après. D. Brewster et Biot s'illustreront dans cette nou- velle branche de la Physique. — Arago découvre la polarisation chromatique et la polarisation ro- tatoire. Fresnel donnera bientôt la théorie com- plète de ces phénomènes dans le système des ondulations. Prise de Belgrade par les Russes unis aux Ser- viens (10 févr.). — Les Turcs reprennent un mo- ment l'avantage, mais le grand vizir cerné à Slo- bovia est forcé de se rendre prisonnier (14 oct.) ; suspension d'armes. Le noir Henri-Christophe se rend maître de la plus grande partie d'Haïti et prend le titre de roi (3 avril). Le Sud reste a Pétion avec Port-au- Prince. Les Espagnols perdent le Paraguay, qui se dé- clare indépendant sous le docteur Francia, avo- cat, qui prend le titre de directeur. Célèbre comète de 1811, vue en sept, et oct. 1812. Prise de Valence par le maréchal Suchet, qui est créé duc d'Albufera (9 janvier). — Prise de .Ciudad-Rodrigo (19 janv.) et de Badajoz (7 avril) par Wellington. — Constitution de 1812 publiée par les Cortès à Cadix. — Victoire décisive de Wellington sur Marmont à Salamanque (22 j mill.) . — Entrée des Anglais à Madrid (11 août). — Wellington, arrêté pendant trente jours de- vant le château de Burgos, rentre en Portugal; Joseph recouvre sa capitale. — Au Brésil, les Es- pagnols perdent Montevideo, dont s'emparent les Portugais. Les Élats-Unis déclarent la guerre à l'Angle- terre (18 juin). — Napoléon se prépare à sa lutte contre la Russie. Traité de Paris avec la Prusse (24 février) . Traité d'alliance avec l'Autriche si- gné à Paris (14 mars). — Traité signé à Saint- Pétersbourg entre laRussie etla Suède; la Grande- Bretagne y accède le 3 mai. — Napoléon à Dresde, où il tient une cour de rois. — Traité de Bucha- rest qui met fin à la guerre entre la Russie et la Porte (28 mai). La première obtient la Bessarabie. — Déclaration de guerre de la France à la Russie (21 juin). — Passage du Niémen par les Français (24-25juin); Napoléon occupe Vilna le 28 juin, et Vi- tepskle 28 juillet. Victoire et prise de Smolensk (17 août). Entrée des Français à Viasma, le 30.— Grande bataille livrée près de 'la Moskowa, à 20 lieues de Moscou, qui coûte aux Russes 50000 hommes. En- trée de Murât à Moscou le 14, de Napoléon le 15. Incendie de la ville par le gouverneur Rostop- chin. — Commencement de la retraite de l'ar- mée française (15 oct.). Victoire de Murât à Wen- kowo le Ï8; nouvelle victoire de Gouvion-Saint- Cyr à Polotsk le 20. — Evacuation de Moscou. Conspiration du général Malet à Paris ('23 oct.). — Victoire du prince Eugène à Malo-Jaroslawetz sur Kutusof (29 oct.). — Défaite des Russes à Viasma (3 nov.); à Krasnoï (16-19 nov.); échec des Russes à Borisov sur la Bérésina (28 nov.) ; combats et passage de la Bérésina (26-28 nov.). — Napoléon part incognito pour Paris en laissant le commandement à Murât le 5 déc, et rentre aux Tuileries la nuit du 18 au 19. Suppression des corporations religieuses et des 266 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. ordres monastiques dans les provinces de l'empire français (8 janv.) .—Le pape est conduit de Parme à Fontainebleau (20 juin). En Allemagne, le docteur Fréd. Creuzer donne son grand ouvrage : la Symbolique et la Mytho- logie des peuples anciens. — En Angleterre, Robert Owen publie ses Nouvelles vues sur la société ou Essais sur la formation du caractère humain, ouvrage socialiste. 1813. Fin de la campagne de Russie. Le prince Eu- gène remplace Murât dans le commandement de l'armée (16 janv.). — Concordat de Fontainebleau entre Napoléon et Pie VII (25 janv.). — Procla- mation de Louis XVIII, datée d'Hartwell (1 er févr.). — Ouverture de la session du Corps législatif (11 févr.). — Sixième coalition continentale contre la France. Traité d'alliance entre la Russie et la Prusse, signé à Kalisch (1 er mars). — Évacuation de Hambourg (17 mars). — Déclaration de guerre à la Prusse (1 er avril) . — Combat de Weissenfels, où est tué Bessières (1 er mai). — Victoire de Na- poléon à Lutzen (2 mai) . — Défaite des Russes et des Prussiens réunis à Bautzen , Wurtchen et Hochkirchen (19-21 mai). — Combat de Reichen- bach, où Duroc est tué (22 mai). — Reprise de Hambourg par Davoust et Vandamme (30 mai). — Occupation de Breslau par Lauiïston (1 er juin). — Renouvellement d'alliance de Napoléon avec le Danemark (29 mai). — Napoléon accepte la mé- diation de l'Autriche ; armistice de quarante jours (3 juin).— Congrès ouvert à Prague (5 juillet).— En Espagne, Joseph, après avoir quitté Madrid, est battu à Vittoria, au nord de l'Ebre (21 juin). — Les Anglais assiègent Pampekme et Saint-Sé- bastien. — Dissolution du congrès de Prague. Déclaration de guerre de l'Autriche à la France (15 août). — Seconde campagne contre la sixième coalition, qui dispose de cinq cent mille hommes en trois armées: 1° de Bohême, sous Schwart- zenberg; 2" de Silésie, sous le Prussien Blucher; 3° du Nord, sous Bernadotte. Napoléon oppose aux alliés trois cent mille hommes, divisés en onze corps. — Victoires de Bernadotte sur Oudinot à Gross-Beeren et Ahrensdorff (23 août). — Victoire de Napoléon à Dresde, où Moreau est blessé à mort. Défaite de Macdonald par Blucher sur la Katzbach (Silésie). — Défaite de Vandamme à Kulm (30 août). — Combat d'Irun (Espagne) . Red- dition de Saint-Sébastien (31 août). — Alliance si- gnée à Tœplitz entre l'Autriche, la Russie et la Prusse. — Victoire de Suchet sur les Anglais à Villafranca-de-Panadès (13 sept.). — Traité préli- minaire d'alliance, à Tœplitz, entre l'Autriche et la Grande-Bretagne (3 oct.) . — Passage de la Bi- dassoa par Wellington (7 oct.). — Victoire de Na- poléon sur le prince de Schwartzenberg à Wachau (16 oct.). — Bataille de Leipsick, dite bataille des peuples (18-19 oct.). — Victoire de Napoléon sur les Austro-Bavarois à Hanau (30 oct.) . — Echec de Soult à Saint-Jean-de-Luz (10 nov.). — Victoire d'Eugène sur les Autrichiens à Caldiero (15 nov.). — Prise d'Amsterdam par Bulow (24 nov.). — Déclaration donnée par les alliés à Francfort, dans laquelle ils séparent la cause de Napoléon de celle de la nation française (1 er déc). — Combats sur les bords de la Nive entre Soult et les Anglo- Espagnols (8-13 déc.).— Traité de Valençay entre Napoléon et Ferdinand VII , qui recouvre son royaume (11 déc). — Convocation du Corps légis- latif (19 déc). — Violation de la neutralité de la Suisse (21 déc.) : Schwartzenberg entre en France par le pont de Bâle.— Evacuation de la Hollande (24 déc.).— Evacuation de Genève (30 déc). — Ajournement de la session du Corps législatif. L'Allemagne, ouvrage de Mme de Staël, pu- blié à Londres.— Histoire des littératures du midi de l'Europe, par le Genevois Sismondi. Ap. J.-C. En Servie , ouverture du Conseil national , à Kragojévast (janv.). Renouvellement de la guerre avec les Turcs (juillet). Le chef des Serviens, Czerni Georges , est contraint de se retirer .en Russie. 1814. Invasion du territoire français. Passage du Rhin à Bâle par Schwartzenberg, qui s'avance par l'Alsace et la Franche-Comté (31 déc. 1813). Passage du Rhin à Manheim par l'armée prus- sienne sous Blucher (1 er janv.); elle s'avance par la Lorraine. Bernadotte , qui commande l'ar- mée du Nord, a déjà envahi la Hollande et pé- nètre dans la Belgique. Réunion des trois souve- rains de Russie, Prusse, Autriche, àVesoul, le 23 ; Schwartzenberg et Blucher se rejoignent à Lan- gresle 25.— Traité d'alliance de Murât avec l'Au- triche (11 janv.). — Pie VII quitte Fontainebleau pour retourner à Rome (23 janv.) . — Combat de Saint-Dizier contre Blucher, le 27. Victoire de Brienne, le 29. Retraite de Blucher. — Bataille sanglante de la Rothière (I e * févr.). Napoléon se replie jusqu'à Nogent-sur-Seine. — Ouverture du congrès de Châtillon entre les alliés et la France (5 févr.). — Marche de Blucher sur Paris. Napoléon le bat successivement à Champ-Aubert le 10, à Montmirail le 11, à Château-Thierry le 13, à Vau- champ le 14, et le contraint à se retirer sur Châ- lons. — Marche de Schwartzenberg sur Paris. Napoléon lui livre les combats de Guignes , de Mormans, de Nangis, de Montereau et de Méry- sur-Seine (17-22 févr.), et rentre dans Troyes le 24. — Défaite de Soult par Wellington à Orthez (27 févr.;. — Combats de Bar et de la Ferté-sur- Aube (27-28 févr.). — Traité de Chaumont entre les alliés (1 er mars). — Victoire de Grenier sur les Autrichiens et les Napolitains à Parme (2 mars) . — Reprise de Troyes par les alliés. Prise de Sois- sons par Bulow (3-4 mars). Victoire de Napoléon sur Blucher à Craonne (7 mars) . — Défaite des Anglais à Berg-op-Zoom par le général Bizanet. — Bataille de Laon.— Évacuation de Rome et des États romains (9-10 mars) . — Entrée du duc d'An- goulême à Bordeaux (13-14 mars). — Rupture du congrès de Châtillon (19 mars). — Défaite d'Au- gereau à Limonest, près de Lyon (20 mars). — Combat d'Arcis-sur-Aube. Reprise de Reims par les alliés (70-ïl mars). — Occupation de LyoD par les Autrichiens (21 mars). — Combat de Fère- Champenoise (25 mars) . — Victoire de Napoléon sur les Russes à Saint-Dizier (26 mars). — Arrivée des alliés devant Paris (29 mars) . Bataille de Pa- ris, le 30; capitulation de Paris, le 31. — Établis- sement d'un gouvernement provisoire à Paris, cù l'abbé de Montesquiou représente le parti roya- liste (1 er avril) ; il prononce la déchéance de Na- poléon et l'abolition du droit d'hérédité dans sa famille, le 3. — Abdication de Napoléon en faveur de sa femme et de son fils à Fontainebleau, et, après la défection de Marmont , abdication abso- lue (6 avril) . — Le même jour, le Sénat déclare que le peuple français appelle librement au trône Louis -Stanislas- Xavier de France, frère de Louis XVI. — Bataille de Toulouse entre Soult et Wellington (10 avril). — Traité de Paris entre Ney, Macdonald et Caulaincourt, plénipoten- tiaires de Napoléon, et les ministres d'Autriche, de Russie et de Prusse. Napoléon ne doit garder que la principauté de Tîle d'Elbe (11 avril) . Marie- Louise aura les duchés de Parme et de Plai- sance. — Arrivée à Paris du comte d'Artois, qui prend le titre de lieutenant général du royaume (12 avril). — Adieux de Napoléon à ses soldats à Fontainebleau (20 avril) . Le même jour, entrée solennelle de Louis XVIII à Londres comme roi de France. — Monsieur signe à Paris avec les alliés une convention, par laquelle il leur livra plus de la moitié de la flotte française, cinquante- TEMPS MODERNES. 267 Ap. J.-C. trois forteresses, et réduit la France à ses fron- tières de 1792. Arrivée de Louis XVIII à Calais (24 avril) . — Déclaration du roi donnée à Saint-Ouen, qui jette les bases du gouvernement représentatif (2 mai) . — Entrée de Louis XVIII à Paris, le 3.— Premier ministère de la Restauration, composé de M. de Barentin aux sceaux, de M. de Talleyrand aux affaires étrangères, de l'abbé de Montesquiou à l'intérieur, du comte Dupont à la guerre, de l'abbé Louis aux finances , de "M. Malouet à la marine, de M. de Blacas à la maison du roi (13 mai). — Mort de l'impératrice Joséphine (29 mai). — Traité de paix définitif signé à Paris entre la France et les alliés. — Séance royale pour une assemblée collective du Corps législatif et du Sénat. Octroi d'une charte constitutionnelle (4 juin) . — Traité de Paris avec l'Espagne (20 juillet) . — Rétablisse- ment de l'ordre des Jésuites par Pie VII. — Loi relative à la liberté de la presse (21 oct.) . — Ou- verture du congrès de Vienne, sous la présidence de M. de Metternich (1 er nov.). — Loi relative à la liste civile et à la dotation de la couronne, le 8 ; loi relative à l'observation des dimanches et fêtes, le 18; rétablissement de l'ordre du Mérite militaire, le 28. — Évacuation de la Martinique par les Anglais (7 déc.) . — Loi relative aux biens non vendus des émigrés. — Ajournement des Chambres législatives au 1 er mai 1815. — Travaux d'Abel Rémusat sur la langue et les ouvrages de la Chine. Érection du Hanovre en royaume pour la maison régnante d'Angleterre (26 oct.). — Première loco- motive à vapeur sur des rails de fer due à George Stephenson. Rétablissement de l'autorité autrichienne en Lombardie (20 avril). — Restauration du grand- duché de Toscane, et du duché de Modène. — Rentrée du pape à Rome (24 mai). — La Savoie et le Piémont ont été rendus au roi de Sardaigne,qui bientôt joindra à ses Etats la ville de Gênes (30 déc). En Suisse, changement de la constitution fédérale. Trois nouveaux cantons ajoutés aux dix-neuf anciens, Genève, le Valais, Neufchâtel (14 sept.). En Espagne, Ferdinand VII dissout les Cortès et rétablit l'inquisition et les Jésuites. — Insur- rection au Mexique dirigée par Morales ; elle sera réprimée par le général espagnol Morillo. — Sou- mission du Chili par le général Osorio. — Lutte soutenue par Morillo contre les révoltés de Vene- zuela et de la Nouvelle-Grenade. Réunion de la Belgique aux Pays-Bas hollan- dais par la maison d'Orange (21 juillet). Le Danemark est forcé de céder à la Suède la Norvège par le traité de KM ; l'Angleterre conserve l'île d'Héligoland au nord des embou- chures de l'Elbe et du Weser. — Après une courte résistance, la Norvège accepte la domination suédoise, mais garde sa constitution particu- lière. Au Paraguay, Francia se fait dictateur. Guerre entre les États-Unis et l'Angleterre ter- minée par le traité de Gand. 1815. Traité secret entre l'Autriche, la France et l'Angleterre contre la Russie (3 janv.). — L'Au- triche fait conserver, au congrès de Vienne, les deux tiers de la Saxe au vieux roi Frédéric-Au- guste (28 janv.). — Cérémonie expiatoire, en France, pour Louis XVI et Marie-Antoinette (21 janv.). — Débarquement de Napoléon au golfe Juan, près de Cannes (l er mars). Convocation des Chambres lé- gislatives (6 mars). Entrée de Napoléon à Gre- noble, le 7, à Lyon, le 10 ; — Déclaration des puis- sances réunies au congrès devienne. Défection de Ney(13 mars). — Arrivée de Napoléon à Châlon (14 mars) . — Séan ce ro yale des Chambres ( 1 6 mars) . — Ap. J.-C. La Chambre des députés déclare nationale la guerre contre Napoléon (18 mars). — Louis XVIII s'en- fuit de Paris, où Napoléon arrive le soir (20 mars). Suppression de la censure et de la direction de la librairie et de l'imprimerie (24 mars). Murât, qui s'était d'abord prononcé contre Napoléon, l'as- sure ensuite de son concours et appelle toute la péninsule à l'indépendance (31 mars). — Procla- mation de Louis XVIII datée de Gand (14 avril). — Acte additionnel aux constitutions de l'em- pire (22 avril). — Revers de Murât en Italie. Ferdinand IV, appuyé par les Autrichiens, rentre à Naples(3 juin). — Assemblée du champ de Mai (1 er juin). Ouverture des Chambres, le 3. — Séance impériale des Chambres, le 7. — Signature, au congrès de Vienne, du traité définitif qui fixe l'état de l'Europe. — Passage de la Sambre par l'armée française (15 juin). — Défaite des Prus- siens à Ligny, des Anglais aux Quatre-Bras, le 16; Bataille de Waterloo, le 18. — Retour de Napoléon à Paris (20 juin). — Abdication de Napoléon, le 22; les Chambres nomment une commission exécu- trice provisoire. — Retour de Louis XV11I en France (24 juin). — Convention de Chollei (Maine- et-Loire) pour la pacification delà Vendée (27 juin) . — Napoléon quitte Paris, le 29. — Adresse de l'armée aux Chambres, le 30. — Proclamation de la Chambre des représentants au peuple français (1 er juillet). Coup de main du général Excelmans sur les Prussiens à Versailles. — Convention de Saint-Cloud, le 3. L'armée française se retirera derrière la Loire. — La Chambre des représen- tants vote une constitution, le 5. — Entrée des alliés à Paris, le 6. — Ministère dans lequel entrent Talleyrand et Fouché. — Dissolution de la Chambre des députés (13 juillet). — Arrivée de Napoléon à bord du vaisseau anglais le Belle- rophon (15 juillet) ; le cabinet de Londres choisira pour sa résidence l'île de Sainte-Hélène. — Ordon- nance excluant de la Chambre des pairs ceux qui ont siégé durant les Cent jours. Ordonnance tradui- santdevant un conseilde guerre et exilant de Paris les officiers et les fonctionnaires civils qui ont pris part aux événements des Cent jours. — Licenciement de l'ancienne armée (1 er août). — Assassinat de Brune à Avignon (2 août). — Assassinat du général Ramel à Toulouse. Nomination de 93 pairs, le 17. — Exécution de Labédoyère. Ordonnance royale instituant l'hérédité de la pairie (19 août). — Traité de la Sainte- Alliance entre' les empereurs de Russie et d'Autriche et le roi de Prusse (26 sept.).— Disgrâce de Fouché (19 sept.), de Talley- rand, le 24. Cabinet sous la présidence du duc de Richelieu. — Ouverture des Chambres, le 7 oct. — Débarquement de Murât en Calabre, le 8.' Il est fusillé le 13. — Loi portant suspension de la liberté individuelle (29 oct.). — Assassinat du général Lagarde à Nîmes (12 nov.). — Traité de Paris avec l'Angleterre et l'Autriche (20 nov.). — Con- damnation à mort de M. de Lavalette, qui parvient à s'évader le 20 déc. — Procès du maréchal Ney, le 4 ; son exécution le 7. Rétablissement des juridictions prévôtalès. — Première édition des chansons de Béranger. — Première chaire de sanscrit créée en Europe pour M. de Chésy ; chaire de chinois pour Abel Rémusat au Collège de France. Formation de la confédération germanique, au congrès de Vienne (8 juin). Réunion du Portugal, du Brésil et des Algarves en un seul royaume, proclamée par le prince régent Jean VI, fils de Marie, qui réside au Brésil depuis 1807 (16 déc). L'empereur de Russie Alexandre I er prend le titre de roi de Pologne (30 avril). — Constitution donnée à ce royaume (27 nov.). Au Mexique, les rebelles, conduits par Mina, prennent Acapulco. Mina, fait prisonnier par le 268 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. vice-roi Apodaca, est exécuté (H déc). — Dans la province de Venezuela, apparition de Bolivar, natif de Caracas, qui se met à la tête des in- surgés contre le général espagnol Morillo. Aux États-Unis, victoire brillante du général Jackson sur les Anglais à la Nouvelle-Orléaus (8 janv.). Signature définitive de la paix entre les deux pays. 1816. Loi dite d'Amnistie (12 janv.). Organisation de l'Institut, divisé en quatre académies : académie française, académie des inscriptions et belles-lettres, académie des sciences, académie des beaux-arts (21 mars). — Loi por- tant abolition du divorce (8 mai). Célébration à Paris du mariage du duc de Berri, second fils du comte d'Artois, avec Marie-Caro- line, petite-fille du roi de Naples Ferdinand IV (17 juin). — Dissolution de la Chambre dile introu- vable (5 sept.). — Nouvelle législature. — Missions dans les départements pour ranimer la foi catho- lique. — Chateaubriand, à cause de son écrit : la Monarchie selon la Charte, est dépouillé de son titre de ministre d'Etat (20 sept.). — Naufrage de la Méduse (2-6 juillet). Mariage de Charlotte, fille du prince régent d'Angleterre, avec le prince Léopold de Saxe- Cobourg (2 mai). — Expédition de lord Exmouth contre le dey d'Alger , qui rend la liberté à tous les esclaves chrétiens. — Premier roman de Walter Scott : Waverley. Première séance de la diète germanique à Francfort (1 er octobre). En compensation des ter- ritoires que les alliés lui ont fait céder à la Suède et à la Prusse pour le punir de sa fidélité à Napoléon,- le Danemark obtient le duché de Saxe- Lauenbourg, sur l'Elbe inférieur, qui fait partie de la confédération germanique. Ferdinand IV, roi de Naples et de Sicile, se fait appeler Ferdinand I e1 ' roi des Deux-Siciles. Mort de la reine du Portugal Marie; son fils, le prince régent, déjà roi du Brésil, prend le titre de roi de Portugal (20 mars), mais continue de résider à Bio-Janeiro. Nouvelle insurrection de la Servie contre la Turquie, sous la conduite de Miloscb Obrénovitch, fils d'un pâtre. Vainqueur d'une flotte espagnole, près l'île Margarita (9 mai) , Bolivar établit à Barcelone, à l'ouest de Cumana, un gouvernement provisoire. — L'indépendance des provinces unies de la Plata est proclamée à Tucuman. Le mulâtre Pétion, chef de la partie sud-ouest d'Haïti, se fait donner la présidence à vie. Il ré- side à Port-au-Prince. 1817. M. Pasquier est nommé garde des sceaux (19 janv.). — Loi contre la liberté individuelle (12 févr.). — Loi sur les journaux et écrits pério- diques (28 févr.). — Clôture de la session (26 mars). — Convention avec Pie VII, par la- quelle est rétabli le concordat conclu entre Fran- çois 1 er et Léon X (11 juin). — Traité signé à Paris avec le Portugal, qui remet à la France la Guyane française (28 août). — Séance royale pour l'ouverture des Chambres. Louis XVIII an- nonce qu'il n'y aura plus de cours prévôtales ■ffi en matière de religion, de l'abbé de Lamennais. — Examen des doctrines médicales, de Brous- sais. — Le comte de Chabrol, préfet de la Seine, fait éclairer au gaz l'hôpital Saint-Louis. — Win- sor construit une petite usine à gaz pour l'éclai- rage du passage des Panoramas à Paris. Troubles et conspirations à Londres. Suspen- sion de Vhabeas corpus (3 juin). — Mort de la Ap. J.-C. princesse Charlotte , fille unique du régent (6 nov.). — Les Anglais étendent leur domina- tion dans l'Inde jusqu'à l'Indus; soumission défi- nitive des Mabrattes. Gouvernement rétrograde de Ferdinand VII, roi d'Espagne, malgré les conseils des puissances alliées. Conspiration des généraux Lascy et Por- lier (avril-juillet). Mécontentement en Allemagne contre les gou- vernements qui n'ont pas encore donné de con- stitution à leurs peuples, ainsi qu'ils s'y étaient engagés par l'article 13 du pacte fédéral arrêté au congrès de Vienne. Institution d'un sénat en Pologne par l'empe- reur de Russie (26 févr.). — La diète de Cour- lande décrète l'affranchissement des paysans (14avril). Mariage du grand-duc Nicolas avecune fille du roi de Prusse. Nouvelle constitution des îles Ioniennes, qui les place sous le protectorat direct de l'Angle- terre. Nouvelle insurrection du Chili. Triomphe du parti national. Proclamation de la république. Succès de Bolivar dans le Venezuela. Installa- tion du gouvernement de Venezuela (10 nov.). J. Monroe, de la Virginie, est élu président des Etats-Unis. — Colonie de nègres libres, en Afri- que (Libéria). 1818. Première loi sur le recrutement présentée par le maréchal Gouvion-Saint-Cyr (10 mars). — L'évacuation du territoire français est fixée par le congrès d'Aix-la-Chapelle au 30 novembre de cette année. — Convention relative au dernier payement de l'indemnité due par la France (19 nov.). — Ouverture par le roi de la session législative de 1818-1819 (10 déc). — Retraite du ministère Richelieu (29 déc). M. de Serres est nommé à la justice; le général Dessole aux affaires étrangères; M. Decazes à l'intérieur; M. Portai à la marine ; le baron Louis aux finances. — Fon- dation d'une caisse d'épargne à Paris (15 nov.). — Commencement des travaux pour la nouvelle carte de France. — Introduction dans les col- lèges royaux de l'enseignement de l'histoire. — Philosophie anatomique de Geoffroy-Saint-Hilaire. — Considérations sur la Révolution française, ouvrage posthume de Mme de Staël. — Les Messéniennes, de Casimir Delavigne. Abolition de la servitude dans le royaume de Wurtemberg (1 er janvier). — Le royaume de Ba- vière et le grand-duché de Bade reçoivent des constitutions de leurs princes. Traité de l'Angleterre avec les Pays-Bas (4 mai), avec l'Espagne (23 sept.), pour l'abolition de la traite des nègres. L'empereur de Russie ouvre la diète de Pologne par un discours en français (27 mars) . La session dure 1 mois. — Histoire de Russie, par Ka- ramsin. Mort de Charles XIII, roi de Suède (5 févr.). Avènement du prince royal Bernadotte-Charles- Jean,âgéde53 ans, sous le nom de Charles XIV. Mort du mulâtre Pétion, président d'une partie de l'île d'Haïti. Le général Boyer lui succède. Déclaration de l'indépendance du Chili (l er jan- vier) . — Bolivar est reconnu par l'Angleterre et les États-Unis. 1819. Agitation en Allemagne, entretenue par les sociétés secrètes et surtout par une association connue sous le nom de Burgenschafft, qui s'était formée dans les universités. — Assassinat par un étudiant du célèbre Kotzebue, regardé comme ennemi de l'indépendance allemande (23 mars). — Congrès de ministres allemands , à Carlsbad, en Bohême, pour aviser aux moyens de réprimer les tendances démocrati^uesdes universités (août). TEMPS MODERNES. 269 4p. J.-C. — Le Wurtemberg reçoit de son souverain une nouvelle constitution (29 sept.). En Angleterre, les chefs du parti radical profi- tent du mécontentement du peuple causé par la misère générale, conséquence d'une^ mauvaise législation sur les grains, pour l'exciter à réclamer des réformes de toute sorte. De nombreuses as- semblées se tiennent dans les districts manufac- riers d'Angleterre et d'Ecosse pour demander le suffrage universel. Révolte sanglante à Manches- ter (16 août). — Mort de James Watt (25 août). Voyages d'exploration de Parry, Liddon, Fran- klin dans la mer polaire. Les Chambres françaises votent une loi accor- dant une dotation de* 50 000 livres de rente au duc de Richelieu, à titre de récompense natio- nale. Il en consacre le produit à la fondation d'un hospice à Bordeaux. — Loi contre la presse (17 et 26 mai). — Loi qui assujettit les journaux et les écrits périodiques au, dépôt d'un cautionnement (9 juin) . Troubles à l'École de droit. — Recompo- sition du cabinet sous la présidence de M.Decazes, ministre de l'intérieur (19 nov.). Rappel de tous les exilés politiques, à l'exception des convention- nels qui ont voté la mort de Louis XVI (1 er déc). — La Chambre des députés exclut de son sein l'abbé Grégoire, ancien évêque de Blois et régi- cide (6 déc). — Commencement des publications socialistes de Saint-Simon. — Exposition publique des produits de l'industrie française au Louvie (25 août) . — Le radeau de la Méduse, de Géri- cault. A Valence, conspiration du colonel Vidal, ré- primée par le général Elio (2 janv.). En Russie, le droit d'établir des fabriques et des manufactures est accordé à tous les paysans. La noblesse et les négociants des deux premières classes en avaient seuls joui jusqu'alors. — Réu- nion des écoles de Saint-Pétersbourg en univer- sité. Propagation de l'instruction dans l'armée russe. — Immenses travaux de fortification com- mencés à Helsingford et à Sweàborg en Finlande OErsted, physicien à Copenhague, découvre le fait de la déviation de l'aiguille aimantée paiTin- fluence d'un courant de la pile. Les Anglais abandonnent aux Turcs la ville de Parga, qui s'était placée sous leur protection. Les habitants préfèrent abandonner leur ville, après avoir brûlé les ossements de leurs ancêtres. Le roi des nègres, Henri-Christophe, essaye en vain de renverser le président Boyer. Victoire remportée par Bolivar à Boyaca, à 20 lieues au N. E. de Santa-Fé de Bogota dans la Nouvelle-Grenade (7 août). Entrée triomphale de Bolivar à Carthagène. Congrès d'Angostura, qui décrète la loi fondamentale de l'union des pro- vinces de Venezuela et de la Nouvelle-Grenade sons le nom de république de Colombie (17 déc). 1820. Mort de Georges III, roi d'Angleterre. Avène- ment de Georges IV. Procès scandaleux intenté parle roi contre sa femme, Caroline, princesse de Brunswick. Assassinat du duc de Berri, second fils du comte d'Artois, par Louvel (13 fév.). — Change- ment de ministère. Le duc 'de Richelieu est placé à la tête du cabinet (20 févr.). — Loi relative aux complots contre la sûreté de l'Etat et les membres de la famille royale (25 mars) . — Loi sur le réta- blissement de la censure (30 mars). — Troubles à à Paris (2, 3, 5 et 6 juin). — Adoption par la Chambre des députés d'une loi qui augmente le .jaombre des députés et accorde un double vote aux électeurs les plus imposés de chnque dépar- tement (9 juin). — Naissance d'un héritier du trône, fils de la duchesse de Berri (29 sept.) ; Henri-Dieudonné reçoit le titre de duc de Bor- deaux. — MM. Laine, de Villèle et de Corbière Ap. J.-c. sont nommés ministres secrétairesd'État (27 déc). — Arago découvre l'aimantation temporaire du fer sous l'influence d'un courant de la pile, fait d'où sortira bientôt la télégraphie électrique. — Premières Méditations de Lamartine. En Espagne, des troupes qui devaient être em- barquées pour aller combattre les indépendants d'Amérique se révoltent à Cadix, sous laconduitede Quiroga et de Riego (janv.) . Elles réclament la con- stitution de 1812. Le roi est obligé de céder et de convoquer les Cortès à Madrid (9 juillet). Le gé- ' néral Quiroga est vice-président. En Portugal, troubles analogues à ceux de l'Espagne. Proclamation de la monarchie consti- tutionnelle. Abolition de la régence asservie à l'Angleterre. Insurrection dans les Deux-Siciles. Le général Pépé demande une constitution (6 juillet). Leduc de Calabre proclame la constitution que vient de se donner l'Espagne, et le roi prête serment de la faire observer (13 juillet). Lutte entre l'empereur de Russie et la diète de Pologne. — Formation de confédérations se- crètes dans ce dernier pays. Réunion du congrès âeTroppau, dans la Silésie autrichienne, provoqué par le prince de Metter- nich, qui veut aviser aux moyens de comprimer l'agitation révolutionnaire qui menace de se ré- pandre dans toute l'Europe (31 août). Les 3 mo- narques de Russie, d'Autriche et de Prusse déci- dent qu'avant de rien entreprendre contre la constitution napolitaine, ils inviteront le roi des Deux-Siciles à se rendre à Laybach, siège d'un nouveau congrès (13 oct.). En Amérique, le Mexicain Iturbide triomphe du vice-roi Apodoca. Le Pérou s'affranchit de la domination espa- gnole, avec le concours de lord Cochrane, du général de Buenos-Ayres Saint-Martin, et de Sucre, lieutenant de Bolivar. Le roi des nègres, Henri- Christophe I", se donne la mort. La population se soumet à Boyer, le président de Port-au-Prince. — Les Espagnols conservent la partie orientale de l'île. 1821. Congrès de Laybach, où l'on décide que l'on rétablira par la force l'ancien état de choses dans les Deux-Siciles. — Entrée de l'armée autrichienne à Naples, le 24, après la défaite du général Pépé. — Révolution du Piémont, dirigée par le comte de Santa-Rosa. Abdication de Victor-Emmanuel en faveur de son frère, Charles-Félix (13 mars). Celui-ci déclare qu'il ne changera rien à l'an- cienne forme de gouvernement. Entrée des Au- trichiens en Piémont. Fin de la révolution (avril). Mort de Napoléon, à Sainte-Hélène, à l'âge de 52 ans (5 mai). En France, séance royale pour l'ouverture des Chambres (5 nov.) . — Vote d'une adresse dont le roi refuse d'entendre la lecture (26 nov.). — Changement de ministère : MM. de Villèle aux finances, avec la présidence du conseil ; de Pey- ronnet à la justice; de Montmorency aux affaires étrangères; de Corbière à l'intérieur; de Bellune à la guerre; de Clerrnont-Tonnerre à la marine; de Lauriston à la maison du roi (14 déc). — Conspiration à l'école de cavalerie de Saumur (déc). Procès de Béranger pour un second re- cueil de chansons (déc.) . — Simple discours de P. L. Couàer — De l'Église gallicane, et Soi- rées de Saint-Pétersbourg H ouvrage posthume de Joseph de Maistre. — Histoire des Français, de Sismondi,de 1 81 7 à 1843; 31 volumes. — Créa- tion de l'Ecole des Chartes. — Fondation de la Société de géographie, par Malte-Brun. — Fresnel invente les phares dioptriques. Formation d'une armée de la foi en Espagne. Commencement de l'insurrection hellénique. 270 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. Le chef de l'Hétérie grecque, Alexandre Ypsilanti, appelle à l'indépendance les Moldaves, les Valaques et les Grecs. — Les Grecs de Morée prennent pour chef son père Démétrius. — Agitation dans tout l'empire ottoman. Troubles sanglants à Cons- tantinople. Le patriarche de l'Église d'Orient est égorgé (22 avril) . Horrible massacre des chrétiens. — Un sénat est convoqué à Calaraata, en Messé- nie, par Mavromicalis, qui ne peut rattacher à lui les autres chefs (mai) . — Défaite d'Alexandre Ypsilanti; il se réfugie chez les Autrichiens, qui le retiennent prisonnier. — Son frère Démétrius est un moment reconnu stratège, mais perd bien- tôt le commandement. — Un gouvernement pro- visoire est établi à Tripolitza, en Morée, qui vient d'être enlevée d'assaut (17 oct.). — Un congrès ouvert à Epidaure, en Argolide, par Dé- métrius Ypsilanti et Mavrocordato. prépare la ré- daction, de l'acte d'indépendance (15 dèc). Aux États-Unis, commencement de la querelle entre les Etats du Nord et les Etats du Sud au sujet de l'esclavage. Une ligne de démarcation est tirée entreles Etats libres et les Etats à esclaves. Iturbide, qui a pris le titre de généralissime de l'empire du Mexique, entre à Mexico (27 sept.) . Il y établit un gouvernement provisoire composé de cinq membres, et une junte ou assemblée de notables. Bolivar, qui vient de remporter une victoire décisive sur le général espagnol Morillo, est nommé président pour quatre ans de la Colombie. — Le général Saint-Martin occupe Lima (12juill.), et est proclamé protecteur du Pérou (8 août) ; il donne une constitution à la république péru- vienne (8 oct.). Plusieurs provinces du Brésil se déclarent pour la constitution promulguée en Portugal, qui est acceptée par le roi à Rio-Janeiro (février) . — Le roi Jean, malgré les Brésiliens, part pour l'Eu- rope, laissant la régence à son nls don Pedro. A son arrivée au Portugal, il prête serment à la constitution. La partie orientale d'Haïti, qui dépendait de l'Espagne, se proclame en république. 1822. Le Parlement rejette de nouveau le bill d'é- mancipation des catholiques d'Irlande (19 juin). Troubles en Irlande. Suspension de l'acte dliabeas corpus. — Le premier ministre Castlereagh se donne la mort (12 août). Il a pour successeur Canning. Conspiration à Béfort (I er janv.). — Tentative du général Berton sur Saumur (24 févr.). — Troubles graves à l'École de droit à Paris (5 mars) . — Suspension des cours à cette école, le 6. — Complot militaire à la Rochelle (7 mars). — Dissolution de l'école de cavalerie de Saumur (29 mars). — Clôture de la session de 1821 (l e ymai). — Ouverture de la session de 1822 (4 juin). — Conspiration du lieutenant-colonel Caron, qui est condamné à mort et exécuté le 1 er octobre. — Clôture de la session de 1822 (17 juillet). — Condamnation par la cour d'as- sises de Paris des 4 sergents Bories, Goubin, Pom- mier et Raoulx, impliqués dans la conspiration delaRochelle. Ilssont exécutésle21 septembre. — Condamnation à mort par la cour d'assises de Poitiers du général Berton, de Sauge et de Ja- glin, qui sont exécutés le 5 octobre. — Troubles à l'École de médecine de Paris (18 nov.). — Fermeture de cette école, le 22. — M. de Mont- morency donne sa démission. M. de Villèle est chargé par intérim des affaires étrangères (25déc), qui sont confiées le 28 à M. de Chateaubriand. — Suspension du cours d'histoire de M. Guizot à la Sorbonne. — Suppression de l'École nor- male. — Odes et Ballades, de Victor Hugo. — Fondation de la Société asiatique de Paris par Ap. J.-C. Sylvestre de Sacy. — Ampère énonce expressé- ment l'idée d'utiliser la déviation de l'aiguille aimantée par le courant de la pile pour la télé- graphie électrique. En Espagne, complot de la garde royale contre la constitution. Elle proclame, dans le palais de Madrid, roi absolu Ferdinand VI( (1 er juillet). — Formation d'une junte royaliste et d'une régence suprême à Urgel. Défaite des absolutistes par Martin Empecinado. En Portugal, même tentative de don Miguel pour renverser son père Jean VI et chasser les Cortès. Conspiration découverte et punie à Palerme (9 janv.) . — Congrès de Vérone, où se rendent le roi de Prusse et les empereurs de Russie et d'Au- triche. L'Angleterre y est représentée par le duc de Wellington ; la France par MM. de Montmo- rency et de Chateaubriand. L'Autriche, la Prusse et la -Russie approuvent le projet de la France d'intervenir en Espagne en faveur de Ferdi- nand VII; l'Angleterre conserve la neutralité. Dans les Pays-Bas, la langue hollandaise sera introduite dans toutes les écoles, et, à partir du 1 er janvier, dans tous les tribunaux (26 oct.) ; les avocats belges pourront se servir de la' langue française jusqu'en 1825. Le congrès d'Epidaure rédige et promulgue l'acte d'indépendance de la Grèce. Ali-Pacha est assassiné dans une conférence que lui avait pro- posée Kourschid-Pacha devant Janina (5 février). — Prise de Corinthe par Démétrius Ypsilanti; sac de Ciiio par le capitan-pacha (11 avril). — Les Grecs perdent Corinthe (20 juillet) . — Siège de Napoli de Romanie, qui se rendra aux Grecs le 11 janvier de l'année suivante. — La Russie n'ose se prononcer ouvertement pour la cause de l'indépendance hellénique, et rappelle même ses troupes des frontières de la Moldavie et de la Va- lachie. L'Angleterre et l'Autriche engagent la Porte à faire des concessions ; sympathies que rencontre la cause grecque en Allemagne et sur- tout en France. Les Cortès du Mexique proclament l'indépen- dance de la nation (février). L'armée proclame empereur Iturbide sous le nom d'Augustin I er (18 mai). Le prince régent du Brésil, don Pedro, refuse d'obéir à son père, qui le rappelle en Portugal, et l'assemblée des députés brésiliens proclame l'indépendance du pays (1 er août). Don Pedro est nommé empereur héréditaire et constitutionnel du Brésil (12 oct.). La partie espagnole d'Haïti reconnaît pour pré- sident Boyer, qui réunit ainsi l'île entière. 1823. Arrêté de la diète sur l'organisation définitive de l'Allemagne (3 août). — Organisation des Etats provinciaux en Prusse; le roi se dispense encore de former une assemblée générale, composée des Etats provinciaux. En France, réorganisation de l'Ecole de méde- cine de Paris (2 février) . — Manuel est expulsé de la Chambre par la force, pour une appréciation du jugement de Louis XVI par la Convention (3 mars). Troubles dans Paris. — Travaux his- toriques de MM. de Barante, Guizot, Thiers. Voyage scientifique du capitaine Duperrey dans l'Océanie. L'Autriche, la Prusse et la Russie rappellent leurs ambassadeurs de Madrid, Le duc d'Angou- lême est nommé généralissime de l'armée d'Es- page. — Ferdinand VII est forcé de suivre les Cortès à Séville (20 mars). — L'année française franchit la Bidassoa (7 avril). Entrée du duc d'An- goulême à Madrid (24 mai) . — Prise du Trocadéro (31 août). — Capitulation de Cadix (30 octobre). — Exécution deRiégo à Madrid (7 nov.). — Fer- dinand VII rentre dans sa capitale le 13. TEMPS MODERNES. 271 Ap. J.-C. En Portugal, don Miguel essaye encore une fois de renverser la constitution (27 mai) ; il est en- voyé à Vienne. L'année précédente, par suite de son mariage ■ illégal, le grand-duc Constantin avait renoncé à la succession au trône de Russie. L'empereur re- connaît alors publiquement pour son successeur son second frère, le grand-duc Nicolas. Marcos Botzaris, né en Albanie, dans les mon- tagnes de Souli, tente de sauver Missolonghi par un acte de dévouement semblable à celui de Léo- nidas : il pénètre de nuit avec 300 hommes seule- ment dans le camp des Turcs et en fait un grand carnage. Atteint d'une balle à la tête , il meurt le lendemain à Carpenitza (juillet). — Les Grecs re- prennent Corinthe (2 octobre). — Divisions entre les chefs grecs : Colocotroni renverse Conduriotis et Mavrocordato. Arrivée de lord Byron. La vice-royauté espagnole de Guatemala, au sud du Mexique, se constitue en Etats-Unis de l'Amérique centrale (1 er juillet) : président, don Manuel José d'Arco. Traité d'alliance défensive de la Colombie avec la république de la Plata (8 mars). — Bo- livar appuie les Péruviens menacés par un vice-roi espagnol, et mérite du congrès péru- vien le titre de Libérateur. — Dictature de Freyre au Chili. Iturbide dépose le pouvoir aux mains d'un con- grès (avril). Le président du congrès, Victoria, organise les Etats-Unis mexicains sur le modèle des Etats-Unis du Nord. 1824. Mesures préventives contre les tendances ré- volutionnaires prises à Johannisberg (duché de Nassau) , par les représentants de l'Autriche, de la France, de la Prusse, de l'Angleterre et des Etats allemands (juin). — Contestations entre le royaume des Pays-Bas et les Etats allemands du Rhin, au sujet de la libre navigation du fleuve. — Ottfried Muller donne son grand travail sur la Grèce ancienne : les Doriens. Lutte des Anglais avec les Achantis, peuple de la Guinée. — Les Pays-Bas abandonnent leurs établissements dans l'Inde aux Anglais, qui, de leur côté, renoncent à leurs possessions de l'île de Sumatra. — Guerre soutenue contre les Bir- mans; prise de Pégu par le chef anglais Camp- bell. — L'ingénieur français Brunel commence à Londres le tunnel qui sera creusé à trente-quatre pieds au-dessous de la Tamise. Ouverture de la session en France (23 mars). Adoption de la loi qui rend la chambre septen- nale (juin). — Chateaubriand, qui est opposé à un projet de conversion des rentes, est remplacé aux affaires étrangères par le baron de Damas (4 août). L'évêque d'Hermopolis est nommé mi- nistre des affaires ecclésiastiques et de l'instruc- tion publique. — Ordonnance royale qui rétablit la censure pour les journaux et les écrits pério- diques (15 août).— Projet d'indemnité en faveur des émigrés. — Fondation de l'école forestière de Nancy. — Mort de Louis XVIII (16 sept.). Son frère le comte d'Artois, Charles X, lui succède à 67 ans. Il promet de maintenir la charte. Ouver- ture de la session (22 déc.) : le roi annonce le projet d'indemnité en faveur des émigrés. — Fon- dation du journal le Globe. — Le massacre de Chio de E. Delacroix. Vengeances exercées par les royalistes espagnols contre les constitutionnels. Corps de volontaires royaux, organisé et payé par les moines. — En Portugal, nouvelle révolte de don Miguel contre son père; il est envoyé de nouveau à Vienne. Ré- tablissement des anciennes Cortès. Amnistie gé- nérale. L'empereur de Russie visite les mines d'or de l'Oural, au delà d'Orembourg : il est reçu par la Ap. J.-C. grande tribu indépendante des Kirghiz, alliée de l'empire (oct.). Le ministre Canning, malgré Wellington, né- gocie en faveur des Grecs. Il est appuyé par la Russie. — Mort de lord Byron à Missolonghi (19 avril). — Massacre des Grées de l'île de Psara par les Turcs (juillet). — Belle campagne navale de Miaulis et de Canaris. Lutte ouverte de Colo- cotroni contre le président Mavrocordato et Con- duriotis (déc). De Las Heras reçoit les pouvoirs de capitaine général (3 mars) et de directeur (mai) à Buenos- Ayres. — Victoire décisive du général Sucre, lieu- tenant de Bolivar, sur les généraux espagnols La Sema et Valdès à La Paz Ayacucho, au sud-est du lac Titicaca ; elle assure l'indépendance de la Bolivie. — Projet de Bolivar de réunir tous les Etats américains en une seule confédération. — Le dictateur du Paraguay, Francia , retient le voyageur Bonplan. — L'empereur du Brésil ac- cepte la nouvelle constitution (9 janv.) , et prête serment (25 mars). — Brillante réception faite a New-York au général La Fayette (16 août). — Iturbide, qui a tenté de ressaisir le pouvoir au Mexique, est fusillé (10 juillet). 1825. En Angleterre, le bill d'émancipation des ca- tholiques est encore rejeté, malgré l'accord des catholiques de l'Angleterre et de l'Irlande (25 avril). — Continuation de la lutte contre les Bir- mans. Le général Campbell fait alliance avec le prince de Siam. Cession à la Compagnie des Indes du territoire maritime d'Arakan, d'Yé, de Taval, et de l'archipel de Merghi (30 déc.) . En France, loi accordant aux émigrés une in- demnité de trente millions de rente (27 mars). — Ordonnance du roi reconnaissant, sous certaines conditions, l'indépendance d'Haïti (17 avril). — Vote de la loi du sacrilège (20 avril). — Troubles à Rouen (21 avril). — Loi relative à la faculté de conversion des rentes 5 pour 100 en inscrip- tions de rentes 3 p. 100, au taux de 75 francs (1 er mai). — Sacre de Charles X à Reims (29 mai). — Mort du général Foy (28 nov.). — Histoire de la conquête de l'Angleterre par lés Normands, de M. Augustin Thierry. — Gay-Lussac et Chevreul prennent un brevet pour l'application industrielle des acides gras. Ce n'est cependant qu'en 1831 et après de pénibles essais que de Milly réussit à fabriquer la bougie stéarique, dite bougie de l'Etoile. Le roi de Piémont ne permet d'apprendre à lire et à écrire qu'à ceux qui possèdent quinze cents livres. — Ouverture du 19 e jubilé général. — Poursuites contre les carbonari. L'Angleterre obtient de Jean VI , roi • de Por- tugal, la reconnaissance de l'indépendance du Brésil (15 mai, 29 août). Ratification solennelle : Jean conserve seulement le titre d'empereur (15 nov.). L'empereur de Russie ouvre la diète de Polo- gne (13 mai.) Il travaille à améliorer la condition des Juifs dans ce pays.— Son voyage avec l'impé- ratrice à Taganrog. Sa mort. Avènement de Nico- las I er (1 er décembre). Conspiration dans l'armée au nom de la république slavone (26 déc.) ; con- damnation de trente-six coupables par la haute cour de justice. Conversion des Lapons idolâtres par le pasteur Stockfleth; traduction de la Bible en finnois lapon. . Ibrahim, fils de Mehemet-Ali, appuie le sultan contre les Grecs. Belle défense de Missolonghi, qui supporte deux assauts (28 juillet, 29 août). Quincy Adam*, fils de l'ancien président John Adams, est élu président des Etats-Unis. Traités de la Colombie avec Buenos-Ayres , Gua- temala, les Etats-Unis, le Mexique. Traite de 272 CHRONOLOGIE. TABLES. Ap. J.-C. commerce avec l'Angleterre qui l' a reconnue le 12 janvier. — Le haut Pérou se constitue en État sous le nom de Bolivie et prend Bolivar pour pro- tecteur; le général Sucre reçoit le titre de vice- président. — Le congrès général de Buenos- Ayre s publie une première loi fondamentale et établit un gouvernement sous de Las Herras. La cham- bre des représentants donne à l'Etat le nom de Provinces-Unies de Rio de la Plata, ou république argentine (18 mars). — Lutte entre Buenos-Ayres et la ville de Montevideo, qui est appuyée par le Brésil. — Au Paraguay, le dictateur Francia abolit les ordres monastiques; il se prononce pour l'Espa- gne contre Bolivar. — Frise de Saint Jean d'Uiïoa, fort qui domine la Vera-Gruz, dernier point qu'aient possédé les rois d'Espagne dans la guerre de l'indépendance. 1826. Le duc de Wellington est envoyé à Saint-Péters- bourg avec deux missions, l'une apparente, l'au- tre secrète, la première, de complimenter le nou- vel empereur sur son avènement au trône, la seconde, de conclure avec lui un arrangement relatif à la Grèce. — Protocole du 4 avril. Ulti- matum remis le 5 par le gouvernement russe à la Porte sur la question des principautés. — Prise^de Missolonghi par Ibrahim le 22; cruautés des Égyptiens. Dévastation de la Morée par Ibra- him. — L'Angleterre offre à la France de s'asso- cier au projet de pacification de la Grèce : M. Canning vient conférer à Paris (18 sept.) — Traité d'Ackerman entre la Porte et la Russie, qui ob- tient la libre navigation sur la mer Noire ; un divan ou conseil d'Etat national régira les prin- cipautés ottomanes de Mollavie et de Valachie; évacuation de la Servie par les Turcs, qui auront garnison seulement dans les forteresses (6 oct.). En Angleterre, embarras financiers. Disette. Achat de blés étrangers par Canning, malgré l'op- position de l'aristocratie. — Aux Indes orientales, traité avantageux avec le roi d'Ava (février). Une flotte française force Tunis et Tripoli à respecter le pavillon du pape (février). — Le comte de Montlosier attaque vivement les jé- suites. — Troubles à Rouen, à Brest, à Lyon, à l'occasion des prédications des missionnaires. — Rejet du projet de loi sur le droit d'aînesse (mai). — Présentation, à la Chambre des députés, de la loi relative à la police de la presse, et dite loi de justice et d'amour (29 déc). — Première salle d'asile ouverte à Paris. — Essai sur le pâli ou langue sacrée des bouddhistes de la presqu'île au delà du Gange, par E. Burnouf et Lassen. — Le capitaine Delvigne propose un fusil rayé et à balle forcée. En Espagne, Ferdinand YII confie l'enseigne- ment aux jésuites. — Mort de Jean VI, roi de Portugal (10 mars). Don Pedro, son fijS, l'empe- reur du Brésil, est reconnu roi le 26. Il renonce à la couronne de Portugal en faveur de sa fille dona Maria da Gloria, âgée de moins de sept ans, qui doit épouser son oncle don Miguel (2 mai). — Les absolutistes proclament don Miguel roi (26nov.). ^ Révolte à Kiev, punie par cinq exécutions ca- pitales (janv.). — Couronnement de Nicolas I er à Moscou (3 août). Le roi de Piémont confie l'enseignement aux jésuites et aux frères de la doctrine chrétienne. — Les Autrichiens se retirent de la Sicile et du royaume de Naples. À Constantinople , révolte et destruction du corps des janissaires. Révolution dans la république argentine : les chefs de l'armée ne veulent plus du gouvernement fédératif; les provinces se soulèvent contre Bue- nos-Ayres et expulsent les partisans du système central. Nouvelle constitution. — Les Espagnols Ap. J.-C. perdent Callao, près de Lima (15 juin). — Bolivar est nommé président à vie du Pérou, avec le droit de désigner son successeur (18 août.). — Congrès universel de Panama, qui arrête un traité d'alliance offensive et défensive entre les républiques américaines (juin-juillet). — Au Paraguay, le dic- tateur Francia abdique, puis reprend le pouvoir. Traité de commerce conclu par le Mexique avec la France, la Prusse, le Wurtemberg. — Une flotte espagnole envoyée contre le Mexique est détruite par la tempête (4 sept.). 1827. La Grèce choisit pour président Jean Capo d'Istria. — Défaite de lord Cochrane et de Church devant Athènes qui est forcée de capituler (juin). — Convention de Londres par laquelle les trois grandes puissances s'engagent à demander à la Porte que les Grecs n'aient plus que des auto- rités choisies par eux : ils payeront au sultan un tribut annuel, les Turcs évacueront la Grèce, mais recevront une indemnité : par un article secret, elles conviennent de prendre les armes en cas de refus. — Les trois escadres de l'amiral français de Rigny, du vice-amiral anglais Sir Ed. Codring- ton, du Russe Hyden, gagnent sur la flotte égypto-turque, après trois heures et demie de combat, la brillante victoire de Navarin (20 oct.). Mort du premier ministre d'Angleterre, George Canning (8 août). Il sera remplacé par Welling- ton (22 déc). Adresse de l'Académie française au roi contre le projet de loi sur la police de la presse (25 jan- vier). Ce projet est voté par la Chambre des dé- putés (12 mars); mais le ministère, craignant le refus de la Chambre des pairs, le retire (i7 avril). • — Cris contre les ministres, à la revue de la garde nitionale passée par le roi au champ de Mars (29 avril); licenciement immédiat de la garde nationale. — Rétablissement de la censure (24 juin) . — Dissolution de la Chambre des dépu- tés (nov.). Troubles graves à Paris; tentatives de barricades dans les quartiers Saint-Martin et Saint- Denis, les 19 et 20. — Rupture avec Alger, pour l'offense faite au consul général par le dey Hus- sein-Pacha (avril). Commencement des hostilités (4 oct.). — Histoire delà Révolution d'Angleterre, par M. Guizot. Cromwell, drame de Victor Hugo. — Construction du chemin de fer de Saint- Etienne. Révolte des absolutistes en Catalogne; ils pro- clament roi le frère de Ferdinand YII, don Carlos (28 août) ; ils sont battus. Don Pedro, espérant ainsi conserver la couronne de Portugal à sa fille, nomme régent son frère, don Miguel (3 juillet). Guerre entre la Russie et la Porte. Prise d'Eri- van par les Russes (13 oct.). Continuation de la guerre entre le Brésil et la ré- publique argentine; elle est malheureuse pour le premier. — Jalousie des généraux Santander, Santa-Cruz, Paez contre Bolivar; ce dernier ab- dique, mais le congrès de la Colombie lui rend le pouvoir; Santa-Cruz est élu président du Pérou. 1828. Construction de la forteresse prussienne d'Eh- renbreitstein, en face de Coblentz, pour comman- der la Moselle et le Rhin (août). — Les Étrusques d'Ottf. Muller. — Mon. Germanise historica, par Pertz. En Angleterre, ministère Wellington (25 janv.). Troubles sanglants en Irlande: discours d'O'Con- nell. Chute du ministère Villèle; sont nommés : MM. de Martignac, à l'intérieur; Portalis, àlajus- tice; de la Ferronays, aux affaires étrangères; de Caux, à la guerre; Roy, aux finances; de Fwiyssi- nous, aux affaires ecclésiastiques ; de Chabrol, à la marine, — Ouverture des Chambres (5 févrierL — TEMPS MODERNES. 273 Ap. J.-C. M. de Vatimesnil est nommé ministre de l'instruc- tion publique (9 févr.). — Retraite de MM. de Frays- sinous et de Chabrol (3 mars) ; M. Hyde de Neu- ville est nommé ministre de la marine, M. Feu- trier aux cultes. — Lois libérales sur la révision annuelle des listes du jury (2 juillet) ; sur les journaux et écrits périodiques, le 18 : tout Fran- çais majeur jouissant des droits civils pourra, sans autorisation préalable, publier un journal. — Les cours de MM. Guizot, Cousin, Villemain sont rouverts à la Sorbonne. — Les Orientales de Victor Hugo. — Séguin aîné imagine la chau- dière tabulaire, qui servira à résoudre le problème de la locomotive à course étendue. Il prend un brevet le 20 déc. Le gouvernement provisoire de la Grèce, dit Panhellénion, composé de 27 membres, a pour chef Jean Capo d'Istria (24 janvier) . — Subside mensuel accordé aux Grecs par la Russie, l'Angle- terre et la France. — Apres la guerre de Perse, terminée par un traité qui leur livre la province d'Arménie jusqu'au mont Ararat, les Russes dé- clarent la guerre à la Porte ; sous prétexte que le traité d'Ackerman n'a pas été observé (26 avril). — Prise de Varna par les Russes (11 oct.). — Résistance des Turcs dans Schoumla. — Cam- pagne de Paskewitz contre la frontière ottomane d'Asie Mineure. — Départ de l'expédition fran- çaise en Morée (17 août.) Les Égyptiens sont forcés d'évacuer cette province. — Occupation par les Français de Navarin, Modon et Coron (6-7 oct.). Les troupes françaises évacuent définitivement l'Espagne. Agitation des carlistes qui reprochent à Ferdinand VII de ne pas assez sévir contre les constitutionnels; ils refusent de le reconnaître pour roi. Don Miguel passe de Londres à Lisbonne et prête serment dans la forme constitutionnelle comme régent (22 fév.). — Il est proclamé roi par les Cortès de Lamégo (29 juin). Triomphe des absolutistes. Dona Maria est reçue à Londres comme reine légitime (déc). , Election d'André Jackson comme président des Etats-Unis. Continuation de la rivalité commer- ciale entre les États-Unis et l'Angleterre. Attaque dirigée par les Péruviens contre la Bolivie et la Colombie ; elle est repoussée. 1829. Le traité de commerce conclu par la Prusse avec la Hesse-Darmstadt, la Bavière, le Wurtem- berg est le point de départ du Zollverein ou union douanière (24 avril). — Nouveaux règlements entre la Prusse et les Pays-Bas au sujet de la navigation du Rhin. Ouverture de la session des Chambres françaises

  • (27 janv.). Alliance, contre le ministère, entre le

côté gauche, le centre gauche et une fraction du côté droit. Abstention de tout le côté droit dans le vote des paragraphes de l'adresse , rédigée en réponse au discours royal; impuissance du minis- tère à rapprocher les partis; clôture de la session (31 juillet). — Nouveau ministère avec le prince de Polignac comme président du conseil. Influence de l'aristocratie et des congrégations religieuses. — Le nouveau monde industriel et sociétaire de Fourier. — L'orientaliste E. Burnouf publiede 1829 à 1843 le Vendidad-Sadé , le livre liturgique le plus intéressant de Zoroastre , qui fait partie du Zend-Avesta. — Fin du voyage scientifique en Océanie du capitaine Dumont d'Urville. — Les rues de la Paix et de Castiglione sont éclairées au gaz (1 er janv.). Politique rétrograde de "Wellington, qui veut empêcher les principes libéraux de l'emporter en Portugal et en France. — "Wellington et Robert Peel présentent au Parlement le bill pour l'émancipa- tion des catholiques, qui est enfin accepté. — Ap. J.-C. M. O'Connell, premierm embre catholique du Par- lement, demande le rappel de l'Union qui attache l'Irlande à l'Angleterre, et la création d'un parle- ment Irlandais distinct (23 avril). — Le capitaine Ross entreprend un voyage d'exploration au nord de l'Amérique septentrionale, au delà du détroit de Lancastre. — Georges et Robert Stephenson construisent la Fusée, première locomotive à course étendue et rapide (6 oct.). Le président des Grecs, Capo d'Istria, fait occuper Prevesa, qui ferme le sud-ouest du golfe d'Arta, et le passage des Thermopyles ; l'isthme est for- tifié (janv.). Le commandement des troupes régu- lières est donné au Français Fabvier. — Convention de Londres entre les 3 puissances, qui donne pour limite à la Grèce une ligne tirée du golfe d'Arta au golfe Volo (52 mars) . — Continuation de la lutte entre la Porte et la Russie. Victoire de Diebitch sur Reschid-Pacha, près de Silistri (11 juin); prise de Silistri, le 30. Passage du mont Balkan par Diebitch; il arrive jusqu'à Andrinople (20 août) . — Prise d'Erzeroum (8 juillet) , par Pas- kewitz qui menace Trébizonde (24 août) . L'inter- vention des grandes puissances arrête la marche des Russes sur Constantinople par le traité d' An- drinople (14 sept.). Les Russes obtiennent la libre navigation de la mer Noire dans la Méditer- ranée; la Porte perd son droit de possession sur la Moldavie et la Valachie qui seront gouvernées par des hospodars à vie, sous la suzeraineté de la Turquie; la Servie sera indépendante avec un chef héréditaire qui aura le titre de prince ; tous ces pays sont placés sous la protection de la Russie; l'indépendance politique de la Grèce est reconnue par la Porte. Ferdinand VII, âgé de 45 ans, perd sa troisième femme (mai). Quatrième mariage avec une fille du roi de Naples, Marie-Christine. — Vaine ten- tative contre le Mexique. — En Portugal, don Mi- guel est reconnu par l'Angleterre comme roi de fait. Dona Maria se retire au Brésil. — Atroce gouvernement de don Miguel. 1830. Ouverture de la session des Chambres fran- çaises, le 2 mars. — Vote par les députés de l'a- dresse dite des 221, le 16. — Ordonnance du roi prorogeant les Chambres au mois de septembre (19 mars). Dissolution de la Chambre des députés (16 mai). — Départ de la flotte de Toulon pour l'expédition d'Alger, sous la conduite du comte de Bourmont et du vice-amiral Duperré (25 mai) . — Proclamation du roi à l'occasion des élections (13 juin). — Débarquement des Français en Algé- rie, le 14. — Défaite des Arabes à Staouëli, le 1 9. — Prise du fort l'Empereur (4 juillet). — Capi- tulation d'Alger, le 5. — Expédition contre Blidah (23 juillet). Ordonnances royales, dites de juillet, par lesquel- les la liberté de la presse est anéantie, la Chambre dissoute, et la loi électorale modifiée. — Commen- cement de l'insurrection à Paris (26 juillet); pro- testation des journalistes rédigée dans les bureaux du National. Le 27, arrêt du Tribunal de com- merce déclarant que les ordonnances du 25 ne peuvent être obligatoires pour personne. — La police fait saisir les presses du National et du Temps. — Le maréchal Marmont prend le com- mandement de la division de Paris. — Réunion des députés chez Casimir Périer. Combats aux environs du Palais-Royal. — Le 28, combats près de l'hôtel de ville, dans les rues Saint-Denis etSaint- Martin. — Le 29, prise de la poudrière d'Essonne, du Louvre, des Tuileries, de la caserne Babylone. Retraite des troupes. Un gouvernement provisoire s'établit à l'hôtel de ville. — Le général La Fayette prend le commandement supérieur de la garde nationale; le commandement de la 1™ division militaire est confié au général Gérard. — Procla- 18 274 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C mation du gouvernement provisoire déclarant que Charles X a cessé de régner. — Le duc d'Orléans accepte des députés les fonctions de lieutenant général du royaume; il est reçu à l'hôtel de ville entre La Fayette et le banquier Laffitte (31 juillet). — Mécontentement du parti républicain. — Con- vocation des Chambres pour le 3 août. — Acte d'abdication de Charles X et du Dauphin adressé par eux au duc d'Orléans (2 août). — Ouverture des Chambres. Charles X quitte Rambouillet, le 3. — Proposition faite par M. Bérard à la Chambre des députés de modifier la Charte et d'appeler au trône le duc d'Orléans, le 6. Cette proposition sera acceptée par les deux chambres le 7, et le 9, séance solennelle des deux chambres au palais Bourbon, où le duc d'Orléans accepte la couronne sous le nom de Louis-Philippe I e et prête le ser- ment de fidélité à la nouvelle charte. — A la fin d'octobre, toutes les puissances de l'Europe, sauf le duché de Mod-ne, auront reconnu le nouveau gouvernement. — Embarquement de Charles X et de sa famille à Cherbourg (16 août). — M. le prince de Talleyrand est nommé ambassadeur à Londres (5 sept.). — La Chambre des députés vote la mise en accusation des derniers ministres de CharlesX (27 sept.) ; les sociétés populaires excitent le peuple à demander leur condamnation à mort. — Émeutes des 17 et 18 oct. — M. Odilon Barrot, préfet delà Seine, afin de calmer la multitude, fait une proclamation où il qualifie de « dé- • marche inopportune » l'adresse au roi votée par la Chambre des députés pour demander l'abo- lition de la peine de mort. — Ministère Laffitte (2 nov.). — Mort de Benjamin Constant (8 déc). — Procès des ministres de Charles X devant la cour des pairs (15 déc). Agitation dans Paris; inaction et faiblesse de M. de La Fayette et de M. Odilon Barrot. — Démission de M. de La Fayette ; le général Lobau est nommé comman- dant des gardes nationales de la Seine. Le général Clauzel, commandant en chef en Algérie, dirige une expédition sur Blidah ; création du corps auxiliaire des Zouaves. — Célèbre débat zoologique entre Cuvier et Geoffroy-Saint-Hilaire. En Angleterre, propositionde réforme parlemen- taire pour proportionner la représentation à l'im- portance numérique des localités; elle est appuyée par l'économiste Huskisson. — Mort de Georges IV (26 juin). Son frère, Guillaume IV, lui succède. Chute du ministère Wellington. Cabinet whig : lord Grey , lord Brougham, lord John Russel (2 nov.) . — Entre Liverpool et Manchester, premier chemin de fer pour le transport des voyageurs (15 sept.). Après les journées de juillet à Paris, révolution à Bruxelles (15 août) ; les troupes royales sont chassées. — Insurrection de toute la Belgique; défaite des troupes hollandaises. — M. Mole, mi- nistre des affaires étrangères, déclare au baron de "Werther, ministre de Prusse à Paris, que si l'armée prussienne entre en Hollande, l'ar- mée française occupera la Belgique. — Colère bientôt apaisée du cabinet de Berlin. — Les puissances qui avaient contribué à la création du royaume-uni, Prusse, Angleterre, Autriche, Rus- sie , France , portent la question hollando-belge devant la conférence de Londres. Armistice (4nov.) . Le gouvernement français rassemble 50 000 hom- mes à la frontière belge, pour empêcher une in- tervention armée des puissances. — Suspension d'armes avantageuse pour les Belges; ils conser- vent leur territoire comme en 1814 (17 nov.), mais le Luxembourg doit rester à la Hollande. Agitation en Allemagne. Le duc de Brunswick est chassé de ses États et remplacé par son frère Guillaume (sept.). — Mouvements à Leipsick, à Dresde, à Altenhourg, à Iéna, à Weimar, etc. — Décision de la diète de Francfort : en cas de Ap. J.-C. troubles , les États s'engagent à se secourir mu- tuellement et à réprimer la presse (21 oct.). — Demande de réformes dans le Slesvig danois, à Eiel et Flensbourg; commencement de sédition (oct.-nov.). — Agitation démocratique à Bâle, à Fribourg (oct. -déc). En Espagne, décret royal pour l'abolition de la loi salique : les filles sont déclarées habiles à suc- céder (29 mars). Naissance de l'infante Isabelle (11 oct.). — Le roi la reconnaît pour son héritière. Protestation de don Carlos. Troubles en Savoie , à Annecy, comprimés par le roi. — Mort du roi de Naples , François I er (8 nov.). Ferdinand II lui succède à vingt-cinq ans et demi. — A Rome, mort de Pie VIII (30 nov.); vacance du saint-siége jusqu'en février. Tentative de soulèvement pour changer le gouvernement. Ravages exercés en Russie par le choléra , qui a traversé la Perse, et éclaté à Tiflis (juin), à As- trakhan (juillet), à Saratov (août) , à Kazan (sept.), à Moscou (oct.). — Soulèvement de la Pologne, au moment où Nicolas I er se disposait à marcher con- tre la France. Révolution a Varsovie (29 nov.). Chlopicki est proclamé dictateur. Dans les provinces de la Plata, continuation de la lutte entre les fédéralistes et les unitaires. Les fédéralistes , ayant pour chef Rosas , dominent à Buenos-Ayres. — Révision de la constitution de la Colombie. Bolivar refuse la présidence (27 avril); il meurt (17 déc). Réconciliation entre les États-Unis et l'Angle- terre. 1831. Troubles dans le Hanovre : le duc de Cam- bridge , nommé vice-roi par le roi d'Angleterre , donne une constitution. — Le choléra-morbus éclate à Dantzick et se répand dans le nord de TAllemagne. En Angleterre, troubles dans différentes villes causés par les demandes de réforme parlemen- taire. Apparition du choléra (oct.). — Traité entre l'Angleterre et la France pour la répression de la traite des noirs (30 nov.). Dévastation par le peuple de l'église Saint-Ger- main l'Auxerrois et de l'archevêché de Paris, à la suite d'une manifestation légitimiste (14 févr.). — En cette triste circonstance, M. Baude, préfet de police, et M. Odilon Barrot, préfet de la Seine, ne montrent que de la faiblesse. — Retraite de M. Lafitte, Nouveau cabinet, avec Casimir Pé- rier comme ministre de l'intérieur et président du conseil (13 mars). — Loi sur le bannissement des Bourbons de la branche aînée (24 mars). — Loi sur les attroupements (2 avril). — Premier procès du parti républicain devant la cour d'assises de Paris (6 avril); acquittement par le jury (16 avril). — Émeute républicaine des 15 et 16 avril.— Dis- solution de la Chambre des députés (31 mai). — Troubles à Paris à la nouvelle de la prise de Var- sovie (16-19 sept.)- — Abolition de l'hérédité de la pairie (18 oct.). — Sanglante insurrection des ouvriers de Lyon (21 nov.) ; le duc d'Orléans et le maréchal Soult entrent dans cette ville à la tête d'une armée de 20 000 hommes. — En Algérie, expédition de Médéah contre les Arabes et les Ka- byles. — Notre-Dame de Paris, de Victor Hugo. Le congrès de Belgique offre la couronne au duc de Nemours, second fils du roi des Français : Louis- Philippe refuse (17 févr.).— Léopold de Saxe-Cobourg , désigné alors , est accepté par la conférence de Londres (4 juin). Invasion de la Belgique par les Hollandais; intervention armée de la France; retraite des Hollandais. Élection de Grégoire XVI (2 févr.). Insurrection à Modène, le 3 ; fuite du duc à Mantoue. Révo- lution à Bologne, dans les États de l'Église, le 4. Insurrection à Ferrare, le 7. L'archiduchesse Ma- rie-Louise est chassée de Parme. Plusieurs villes TEMPS MODERNES. 275 Ap. J.-C des États pontificaux . Urbin , Pesaro , Pérouse , Spolète, Terni, Narni, reconnaissent le gouverne- ment des provinces-unies de l'Italie, qui a son siège à Bologne.— Intervention armée des Autri- chiens, qui rétablissent les souverains de Parme et de Modène, et entrent à Ferrare , à Bologne et à Ancône. — La reine Hortense et le prince Louis- Napoléon Bonaparte quittent Ancône et viennent à Paris. — Charles-Albert, de la branche de Sa- voie-Carignan monte sur le trône de Piémont (17 avril). En Espagne, tentative et exécution de Torrijos. — En Portugal, don Miguel traite en ennemis les Anglais et les Français, qu'il accuse d'appuyer les partisans de dona Maria, qui occupent Terceira. — L'amiral français Roussin prend les vaisseaux portugais à l'embouchure du Tage (11 juillet). — Don Pedro quitte le Brésil pour venir défendre en Europe les droits de sa fiUe; il est bien ac- cueilli en Angleterre et en France. Villaflor oc- cupe les îles Açores , au nom de don Pedro. — Troubles au Brésil, où règne un enfant de cinq ans , Pedro II , fils de don Pedro , qui a abdiqué en sa faveur la couronne impériale. Le roi de Danemark se décide à accomplir les promesses faites en 1815. Quatre assemblées pro- vinciales seront établies : l°pour les lies danoises; 2° le Jutland ; 3° le duché de Slesvig ; 4° le duché de Holstein. Elles seront formées de membres élus directement par les propriétaires. La noblesse et les prélats du Holstein et du Slesvig réclament une constitution et une diète communes. En Grèce, division entre les chefs. Lutte de Capo d'Istria contre la famille des Mavromicaii, chefs des Mamotes, contre Miaulis, Mavrocordato, Ccnduriotis. — Capo d'Istria est assassiné dans une église (9 oct.). En Pologne, commencement de la guerre contre la Russie. La régence nationale, sous la prési- dence de Czartoryski , prononce la déchéance de la maison de Romanow. — Les Russes , conduits par Diebitch , s'avancent sur Varsovie ; batailles sanglantes de Grochow et de Praga (févr.). Mort de Diebitch à Pultusk (10 juin) ; du grand-duc Constantin à Minsk, le 27. — Infructueux efforts du gouvernement français pour obtenir le concours de l'Angleterre en faveur des Polonais. — Paskewitz prend le commandement en chef des forces rus- ses ; il emporte d'assaut Varsovie (8 sept.) . Il ne reste de la Pologne que l'État libre de Cracovie. Un grand nombre de Polonais se retirent en Alle- magne, surtout en Prusse. Troubles en Turquie provoqués par les réformes de Mahmoud. — Sous prétexte de venger une injure personnelle contre le pacha de Saint-Jean-d'Acre , le pacha d'Egypte fait attaquer la Syrie par son fils Ibrahim. Première assemblée législative de la Bolivie (94 juin). La république est reconnue par la France. Paix avec le Pérou. — Dans la Colombie, triomphe du fédéralisme. Les représentants des provinces centrales, réunis en convention à Bo- gota, proclament la séparation de Venezuela d'avec la Nouvelle-Grenade. 1832. Mesures sévères prises par la diète germani- que pour maintenir les droits des souverains con- tre les prétentions des démocrates. Retraite du ministère whig (9 mai) . Wellington ne peut réussir à fdrmer un cabinet. Retour de lord Grey (18 mai). John Russel parvient à faire passer le bill de réforme parlementaire dans les deux chambres (4 juin). — Fin du voyage d'explo- ration du capitaine Ross, qui a reconnu en en- tier, au N. de V Amérique septentrionale, le détroit du Prince-Régent, à l'O. de la terre de Baffin. — Faraday découvre l'induction magnéto-électrique. Le roi Louis-Philippe s'établit aux Tuileries. — Ap. J.-C. Projet de loi sur la liste civile. — Pamphlet de M. de Cormenin, prétendant que la dotation du roi devait se borner à l'octroi d'un palais à la ville et d'un palais à la campagne, que les autres châteaux et domaines devaient recevoir une des- tination productive, ces bâtiments étant convertis en écoles , en hôpitaux , en casernes , les forêts vendues pour être défrichées, les parcs dépecés et mis en culture, etc. — Vote de la loi fixant la liste civile à 12 millions , plus 1 million pour la maison du prince royal. Comme conséquence du principe de la souveraineté nationale, le principe féodal de la dévolution est aboli. L'art. 22 de la loi disait : « Le roi conservera la propriété des biens qui lui appartenaient avant son avènement au trône; ces biens et ceux qu'il acquerra à titre gratuit ou onéreux pendant son règne compose- ront son domaine privé. » — Complot légitimiste dit de la rue des Prouvaires, à Paris (2 févr.). — Apparition du choléra-morbus à Paris (22 mar.i). M. de Montalivet est nommé à l'intérieur en rem- placement de Casimir Périer, qui conserve la présidence du conseil (27 avril). — Réforme du Code pénal ; introduction des circonstances atté- nuantes (28 avril). — Troubles à Marseille. Dé- barquement de la duchesse de Berri (30 avril). — Ravages du choléra, de mars à septembre. Il emporte Casimir Périer (16 mai) et 18 400 vic- times. Fable des empoisonnements; horribles excitations des anarchistes; assassinats abomi- nables commis sur les individus soupçonnés d'être des empoisonneurs par une populace igno- rante et égarée. — Insurrections dans l'Ouest (mai). La duchesse de Berri se réfugie à Nan- tes. — Mort du général Lamarque; les partis anarchiques se préparent à faire de ses funé- railles l'occasion d'un mouvement révolution- naire ; imprudence des chefs de la gauche parlementaire, qui prêtent leur concours au parti républicain ; M. de La Fayette , après avoir tenu les coins du poêle et prononcé un discours sur la place Mazas, refuse de pren- dre la direction du mouvement. — Journées des 5 et 6 juin. — Paris est mis en état de siège. — Mort du duc de Reichstadt, fils de Napoléon, à Schœnbrunn, en Autriche (22 juil- let). — Procès, condamnation et dispersion des saint - simoniens , qui avaient pour chef M. Enfantin (août). — Nouveau ministère : MM. Soult, président, à la guerre; de Broglie, aux affaires étrangères; Thiers, à l'intérieur; Guizot, à l'instruction publique; Humann, aux finances; Barthe, à la justice (11 oct.). — Arres- tation de la duchesse de Berri à Nantes (7 nov.). Elle sera retenue prisonnière au château de Blaye, au N. de Bordeaux. — En Algérie, prise de Bone (mars). — Mort de Champollion (4 mars); de G. Cuvier (13 mai). Le traité de Londres, relatif à la Belgique, est ratifié sans condition par la France et l'Angleterre (31 janv.) , mais la Prusse, l'Au- triche et la Russie n'y accéderont que sous ré- serve. — Occupation d' Ancône par les Français (22 février). — Othon, second fils du roi de Bavière, est désigné par les trois puissances protectrices au choix des Grecs , qui l'acceptent pour roi (mars). — Mariage du roi des Belges avec la fille aînée du roi Louis-Philippe, la princesse Louise (8 août). — La Hollande refu- sant de reconnaître le traité du 15 novembre, une flotte anglo-française va bloquer l'Escaut (6 nov.) , tandis qu'une armée française sous Gé- rard et Haxo s'empare de la citadelle d'Anvers (23 déc). Maladie de Ferdinand VII (20 sept.) ; il remet le pouvoir à sa femme, qui gouverne avec Zea Bermudès (6 oct.). — Dans le Portugal, succès de 276 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. don Pedro. Charte constitutionnelle au nom de dona Maria. Ravages exercés par le choléra. La Pologne est réunie à l'empire russe (25 fév.). Paskewitz est créé prince de Varsovie. Succès d'Ibrahim, fils du vice-roi d'Egypte, en Syrie et en Asie Mineure. Prise de Saint-Jean- d'Acre (21 mai), de Damas (13 juin) ; victoire à Hems sur Hussein-Pacha ; prise d'Antakieh (l'ancienne Antioche) (1 er août). Victoire de Ko- nieh sur le grand vizir Reschid-Pacha, qui est fait prisonnier (21 déc.) . Ibrahim s'avance sur Constantinople. Le parti des fédéralistes l'emporte dans les pro- vinces argentines de Cordova, de Corrientes, de Mendoza, de Santiago de l'Estero. — Les trois républiques distinctes de la Colombie ont chacune leur président; Venezuela, le général Paez; la Nouvelle-Grenade, le général Santander ; l'Equa- teur, le général Florès. — Au Mexique, insur- rection du général Santa-Anna, à la Vera-Cruz (janv.). Il ne refuse pas cependant de recon- naître pour président constitutionnel le général Gomès Pedraza, qui conservera la présidence jusqu'au l° r avril 1833 (nov.-déc). 1833. Une association générale des burchenschaff ou sociétés secrètes est découverte à Tubingue, dans le Wurtemberg (22 juin). La diète établitun tribunal central, composé par l'Autriche, la Prusse et la Bavière, pour surveiller les menées des révolutionnaires (8 août). Congrès de diplomates à Tœplitz ; congrès des souverains de Prusse, d'Autriche et de Russie à Mùnchengratz ; note adressée à la France et belle réponse de M. de Broglie (août-sept.). — L'union commerciale ou zollverein, commencée en 1819, est étendue par de nouveaux traités entre la Prusse, la Bavière, le "Wurtemberg, le royaume et les duchés de Saxe (22-30 mars) . Efforts d'O'Connell pour obtenir l'abolition de l'acte d'union du 1 er janvier 1801 et la réunion d'un parlement irlandais distinct (janv.) . — Occu- pation par les Anglais des îles Falkland ou Ma- louines, près de la Terre de Feu (juin). Une tempête empêche la réussite d'une attaque combinée des flottes de France et d'Angleterre contre les Hollandais, qui entravent la libre navi- gation de l'Escaut (27 mars). La Russie, la Prusse et l'Autriche proposent leur médiation. Prélimi- naires de paix entre la Hollande et la Belgique. Les deux pays ne peuvent encore s'entendre au sujet de Maëstricht et du partage du Luxem- bourg. La duchesse de Berri, qui a déclaré (21 févr.) être mariée secrètement au comte Lucchesi-Palli, accouche d'une fille au château deBlaye (10 mai) . Le gouvernement lui permet de se retirer en Si- cile (juin). — Loi sur l'instruction primaire pré- sentée le 28 juin. — Coalitions d'ouvriers au sujet des questions de tarif et pour la demande de réformes radicales, fomentées par les républi- cains (oct.-nov.). Manifeste de la Société des droits de l'homme, qui se place sous le patronage de Robespierre ; M. de La Fayette et M. A. Carrel blâment cette manifestation. — En Algérie, Abd- el-Kader, émir de Mascara, au sud-est d'Oran, commence contre les Français une lutte qui durera quinze années. — Occupation de Mosta- ganem (3 août) ; de Bougie (oct.), par les Fran- çais. Mort de Ferdinand VII, roi d'Espagne (29 sept.). Proclamation de sa fille Isabelle II , sous la ré- gence de Marie-Christine. Elle est reconnue par laFrance et l'Angleterre. Proclamation de Charles V dans les provinces basques. Commencement de la guerre entre les Christinos et les Carlistes. — En Portugal, continuation delà lutte entre don Pedro et don Miguel. Entrée triomphale de Villaflor, Ap. J.-C. duc de Terceira, dans Lisbonne le 24 juillet; dona Maria et la charte constitutionnelle sont proclamées. — Le général français Bourmont, qui combat pour don Miguel, ne peut s'emparer d'Oporto. — Don Pedro à Lisbonne (28 juillet). Don Miguel, secondé par Bourmont, échoue dans une tentative contre cette ville. Mazzini et le réfugié polonais Ramorino orga- nisent la conspiration de la jeune Italie.— En Suisse, la confédération menace de se dissoudre. Concordat formé à Sarnen, ville d'Unterwalden, par les cantons aristocratiques de Schwitz, Unterwalden, Neufchâtel, Bâle-Ville. Guerre fédé- rale : les confédérés de Sarnen sont battus, disso- lution de leur ligue. La Russie prend parti pour la Porte contre l'Egypte, qui est forcée de rappeler Ibrahim. Traité d'alliance offensive et défensive pour huit ans entre la Russie et la Porte signé à Unkiar-Skelessi. Une clause secrète de ce traité ferme le détroit des Dardanelles à tout bâtiment de guerre étran- ger • elle provoquera une protestation de la France et de l'Angleterre, quand elles en auront con- naissance (sept.). — Révolte de Bosnie et d'Al- banie. — Utiles réformes de Milosch en Servie. Arrivée du roi Othon en Grèce, où il est reçu avec enthousiasme (6 février). Les troupes fran- çaises quittent la Grèce après cinq ans d'occupa- tion (11 août). Aux Etats-Unis, Jakcson est élu pour la seconde fois président. — Au Mexique, présidence de Santa-Anna, chef des démocrates. Insurrections. Ravages du choléra. 1834. La diète de Francfort, conformément aux décisions prises dans un congrès des ministres des principaux souverains de l'Allemagne, tenu à Vienne du mois de janvier au mois de juin, décrète l'établissement d'un tribunal arbitral pour décider en première instance, sans l'intervention de la diète, des différends qui s'élèveront entre le gouvernement et l'assemblée représentative d'un Etat. — Continuation des troubles en Hollande. Retraite de lord Grey (9 juillet); lord Melbourne, président du Conseil. Troubles à Manchester et à Londres. Nouveau cabinet sous la direction de sir Robert Peel (9 déc). En France, vifs débats à la Chambre des dé- putés au sujet de la loi contre les asssociations et d'une somme de vingt-cinq millions réclamée par les Etats-Unis. — La loi contre les associations est adoptée le 26 mars, mais le projet de crédit est rejeté parles Chambres. Démission du ministre des affaires étrangères, M. de Broglie. — Insurrections républicaines à Paris, à Lyon, à Saint-Etienne, organisées par la Société des droits de l'homme (avril) . Ordonnance royale qui défère à la cour des pairs le jugement de ces trois insurrections. Dis- solution de la Chambre des députés. - Nouvelles élections favorables au système de répression. Convocation des Chambres. Le maréchal Gérard, qui a remplacé Soult dans la présidence du con- seil et le ministère de la guerre, pose la question d'amnistie qui est bientôt abandonnée. — Retraite de Gérard (29 oct.). Un ministère de 3 jours (10, 11, 12 nov.). Rentrée de l'ancien cabinet, moins Gérard, que remplace Mortier au ministère de la guerre : MM. de Rigny aux affaires étrangères, Thiers à l'intérieur, Guizot à l'instruction pu- blique, Humann aux finances, Duchâtelau com- merce, Persil à la justice. — Premières opérations de la cour des pairs dans le procès d'avril. Atta- ques violentes du National, rédigé par Armand Carrel. — Premier gouverneur général d'Algérie, le comte d'Erlon. — Mort de La Fayette (20 mai). — Mort de Jacquart. En Portugal, dona Maria est appuyée avec succès par le général Saldanha, le duc de Terceira et TEMPS MODERNES. 277 Ap. J.-C. l'Anglais Napier (janv.-avril). — En Espagne, chute de Zea Bermudès. Cabinet Martinez de la Rosa, favorable au gouvernement représentatif (16 janv.). — Zumalacareggui dirige avec habileté en Navarre l'insurrection carliste. — Opération combinée d'une armée espagnole et des forces de don Pedro contre don Miguel (16 avril). Traité de la quadruple alliance entre la France, l'Angleterre, l'Espagne et le Portugal, pour l'ex- pulsion de don Carlos et de don Miguel (22 avril.) — Don Carlos est forcé de quitter le Portugal et s'embarque pour l'Angleterre (fin de mai). Don Miguel; par une capitulation signée à Evora, doit également quitter le royaume. — Mesures libé- rales prises en Espagne et en Portugal. Les am- bassadeurs des gouvernements absolus, Prusse, Rome, Autriche, Russie, quittent l'Espagne (mai- juin). — Continuation de l'insurrection carliste en Espagne. Don Carlos quitte Londres et arrive en Navarre (10 juil.). — Abolition de l'inquisi- tion, le 15. — Apparition du choléra à Madrid, le 16. Massacre des moines par la populace qui croit les fontaines empoisonnées. — Ouverture des Cortès par la régente (24 juillet). — La France s'engage à ne pas laisser passer de secours à don Carlos par les Pyrénées (18 août). — LesCortès déclarent exclus du trône don Carlos et ses des- cendants. — Dans le Portugal, don Pedro abolit le papier-monnaie, organise la garde nationale, ouvre les Cortès. La reine est déclarée majeure. Don Pedro renonce à la régence; sa mort (24 sept.) . Ministère sous la présidence du duc de Palmella, le 24. — Bannissement à perpétuité de don Mi- guel. — Mariage, par procuration, de la reine avec le duc de Leuchtenberg, fils du prince Eu- gène de Beauharnais (1 er déc). Attaque dirigée contre la Savoie par l'armée révolutionnaire de la jeune Italie, composée d'un millier de Polonais, Allemands et Italiens, sous le commandement de Ramorino. — Comme cette armée avait été formée en Suisse, l'Autriche, la Prusse, la Russie, etc., demandent au directeur fédéral la dissolution des comités révolutionnaires organisés par les réfugiés; le Directoire y con- sent. L'empereur de Russie défend d'envoyer les jeunes Russes à l'étranger; il limite le droit de voyager et de vivre hors de l'empire (avril). — Tous les Polonais fugitifs sont déclarés bannis à perpétuité (16 oct.). Insurrection du Caucase di- rigée par Shamyl. En Danemark, les quatre assemblées d'Etats, instituées en 1831, se réuniront (mai) et pour- ront présenter des propositions et examiner celles du roi. La Syrie, cédée par la Turquie à Mehemet-Ali, se révolte contre lui. Soulèvements sur différents points de la Grèce. Au Mexique, le général Santa- Anna, président, triomphe de son rival, le général Bravo. 1835. Crise ministérielle. Reconstitution de l'an- cien ministère présidé par le duc de Broglie. — Procès des insurgés d'avril 1834 devant la cour des pairs: système adopté par les ac- cusés pour rendre le procès impossible; scènes tumultueuses dans la salle d'audience ; la Cour ordonne que les accusés qui s'obstineraient à troubler l'ordre comparaîtront isolément devant elle ; un petit nombre des accusés se décident à accepter les débats. — Évasion de 28 accusés. — Le journal la Tribune, rédigé par M. Ar- mand Marrast, cesse de paraître. La Chambre des députés et la Chambre des pairs recon- naissent la dette de 25 millions envers les Etats-Unis, à la condition que des explica- tions satisfaisantes seront données sur le mes- sage du président Jackson. — Épouvantable at- Ap. J.-C. tentât du 28 juillet : une machine infernale pré- parée par Fieschi, Morey et Pépin éclate sur le passage du roi, aux fêtes de juillet; nom- breuses victimes, dont le maréchal Mortier. — Adoption des lois de septembre, qui modifient la lé- gislation sur la presse, le jury etles cours d'assises. —Loi relative à l'établissement d'un chemin de fer de Paris à Saint-Germain. — En Algérie, Abd-el- Kader, défait par le général Trézel, près d'Oran (25 juin), le bat à la Macta, le 26. Le maréchal Clauzel est nommé gouverneur général (8 juil.). Heureuse expédition dirigée par le duc d'Orléans contre Mascara (nov.). Retraite de Robert Peel (8 avril). Rentrée de lord Melbourne, avec John Russell et Palmers- ton. — Ardentes prédications d'O'Connell dans des réunions d'ouvriers à Manchester, à Newcastle à Edimbourg, à Glasgow. Mort de l'empereur d'Autriche François II (2 mars). Son fils Ferdinand I er , âgé de 42 ans, lui succède. Crédit du prince de Metternich. — Décret de la dièle contre la jeune Allemagne, à cause de ses doctrines subversives. — Accession de Bade, de Nassau et de Francfort au Zollverein prussien. — En Prusse, établissement d'un tribu- nal unique pour les crimes de haute trahison, indépendamment des tribunaux de chaque pro- vince. — Traité de commerce et de navigation entre l'Autriche et la Grèce, sur la base d'une liberté réciproque. Établissement d'une ligne de . paquebots et d'un service de poste entre Trieste et Patras. Les Chambres de Belgique votent une loi sur l'en- seignement qui accorde une liberté absolue (sept.) . En Espagne, divisions dans le parti constitu- tionnel. Retraite de Martinez de la Rosa (7 juin). Cabinet Toreno. Suppression de l'ordre des Jé- suites (4 juil.). Insurrections à Saragosse, à Bar- celone, à Valence, etc., pour obtenir la constitu- tion de 1812etdes chartes provinciales. Des juntes s'organisent dans différentes villes et s'arrogent tous les pouvoirs. — Cabinet Mendizabal (14 sept.). Mise en état de siège de la Catalogne, où domine le parti carliste (29 nov.). Mort du mari de la reine de Portugal, deux mois après son arrivée (28 mars). Nouveau ma- riage arrêté avec Ferdinand-Auguste de Saxe-Co- bourg-Gotha, neveu du roi des Belges (7 déc). En Russie, confiscation et mise en séquestre des biens des réfugiés polonais (14 avril) : 2340 sont dépouillés au v profit du trésor impérial et des fonctionnaires russes (juillet). Entrevue de Nicolas I er avec le roi de Prusse à Kalisch (12 sept.); ces ceux princes se rencontrent avec l'empereur d'Autriche à Tœplitz, le 26. La régence de Tripoli est replacée sous la do- mination de, la Porte (mai). Efforts du sultan et du pacha d'Egypte pour initier leurs sujets à la civilisation européenne. En Grèce, rivalités des partis; progrès du bri- gandage; impopularité des troupes allemandes et du ministre bavarois Armansperg; majorité du roi; son couronnement (juin). Au Chili, épouvantable tremblement de terre (20 fév.). — Le Venezuela, l'Equateur et la Nou- velle-Grenade sont constamment en proie à la guerre civile. — Dans la Plata, les fédéralistes donnent pour cinq ans le pouvoir de gouverneur et de capitaine général à Rosas. — Indignes violen- ces exercées aux États-Unis par les esclavagistes envers les abolitionistes et les nègres. 1836. En France, dissolution du ministère. M. Thiers se sépare de MM. de Broglie et Guizot (5 fév.) . — Exécutionde Fieschi, de Morey et de Pépin(19fév.). — Nouveau ministère : M. Thiers, président du con- seil, aux affaires étrangères ; M. Sauzet, à la j ustice ; M. de Montalivet, à l'intérieur; M. Passy, au com- 278 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. merce et aux travaux publics ; M. Pelet de la Lo- zère, à l'instruction publique; le maréchal Mai- son, à la guerre; l'amiral Duperré, à la marine (22 fév.). — Loi prohibant les loteries (8 mars). — Attentat d'Alibaud contre le roi (25 juin); il est exécuté (11 juillet). Mort de M. Armand Car- rel, tué en duel par M. Emile de Girardin. — La Société des familles succède à la Société des droits de l'homme. — Autorisation accordée par les Chambres à l'industrie privée d'ouvrir des chemins de fer de Montpellier à Cette, de Paris à Versailles (juillet). — Dissentiment entre le mi- nistère et le roi sur la question d'Espagne. — Cabinet Mole (6 sept.), avec MM. Persil à la jus- tice, Gasparin à l'intérieur, l'amiral Rosamel, à la marine, Guizot à l'instruction publique, Du- châtel aux finances, Martin (du Nord) au com- merce. Notes menaçantes à la Suisse au sujet des réfugiés (sept. -nov. ). — Mort de Charles X à Go- ritz (6 nov.). — Louis-Napoléon, neveu de l'Em- pereur, fils de l'ancien roi de Hollande, essaye de soulever la garnison de Strasbourg le 30 oct.; il est pris, mis en liberté sans jugement, et envoyé aux États-Unis (13 nov.). — Attentat de Meunier contre le roi, le jour de l'ouverture des Chambres (27 déc). — En Algérie, victoire du général Bugeaud sur Abd-el-Kader à la Sic- kack (6juil.). — Tentative malheureuse du gou- verneur général Clauzel contre Constantine (nov.). Crise monétaire et commerciale en Angleterre. — Les lords rejettent les lois proposées dans l'in- térêt de l'Irlande. — Adoption par les deux cham- bres d'un bill de réforme ecclésiastique pour l'Angleterre. La diète de Hongrie décide que ses actes se- ront rédigés en langue hongroise (4 mars). Amé- lioration de la condition des paysans. — Réta- blissement des jésuites en Autriche (29 mars).— Dans le Wurtemberg, loi adoptée par les Cham- bres pour le rachat des corvées, des prestations personnelles et des prestations en nature. En Espagne, le projet de loi électorale, le rachat des redevances appartenant aux ancien- nes communautés religieuses, la suppression des couvents amènent la retraite de Mendizabal (14 mai). — Révolution militaire à la Granja, où résidait la reine régente (12 août); insurrection à Madrid. La régente accepte la constitution de 1812, le 14; le général Quesada est massacré par le peuple de Madrid. — Ministère Calatrava : me- sures libérales; apaisement des esprits. — Des bandes carlistes parcourent le pays de Valence, l'Aragon, et pénètrent jusqu'en Andalousie. — Ouverture des Cortès constituantes (24 oct.). Le général Espar tero délivre Bilbao assiégé par les carlistes. — Le gouvernement reconnaît l'indé- pendance du Mexique. Révolution à Lisbonne (9 sept.). La reine est forcée d'accepter la constitution de 1822, analogue à celle de l'Espagne de 1812. L'Autriche, !a Prusse et la Russie font occuper le territoire libre de Cracovie pour en expulser les réfugiés polonais (17 fév.). Au Mexique, l'Etat du Texas, qui est opposé aux idées unitaires, résiste au président Santa- Anna, qui est vaincu et fait prisonnier (12 avril). H est mis en liberté peu de temps après. — Fin de la guerre civile au Pérou, avec le concours des armées de Santa-Cruz, président de la Bolivie. Séparation du Pérou en deux Etats indépendants : Sud-Péruvien, Nord-Péruvien (17 mars, 6 août). Ils se confédèrent avec la Bolivie (28 oct.). — Guerre entre le Pérou et le Chili. — Fin de la guerre civile dans l'Equateur (10 juillet). Aux Etats-Unis, continuation de la lutte entre les esclavagistes et les abolitionistes. — Élec- tions présidentielles favorables au candidat dé- Ap. J.-C. mocrate Martin van Buren, de New-York. — Les États-Unis appuient le Texas contre le gouverne- ment du Mexique. 1837. Procès des complices du prince Louis à Stras- bourg; le jury les acquitte (janv.). — Crise mi- nistérielle. MM. Gasparin, Guizot, Duchâtel sont remplacés par MM. Montalivet, Salvandy, Lacave- Laplagne (15 avril). — Les deux chambres votent la dotation pour la fille aînée du roi et le prince royal, mais non pour le second fils (22 avril). — Amnistie politique (8 mai). — Mariage du prince royal avec la princesse Hélène de Mecklembourg- Sehwerin (30 mai). — Inauguration du musée historique de Versailles (11 juin). — Question des chemins de fer; ajournement des grandes lignes. — En Algérie, entrevue de l'émir Abd-el-Kader et du général Bugeaud. Traité de la Tafna ; l'émir reconnaît la souveraineté de la France, mais notre territoire est délimité (30 mai). Seconde expédition de Constantine. Mort du général Damrémont. Commandement déféré au général Valée . Prise dé Constantine (13 oct.). Le duc de Nemours a pris part à l'expédition. — Voyage de découvertes vers les terres australes du capitaine Dumont d'Urville, de 1837 à 1840. Mort de Guillaume IV, roi d'Angleterre (20 juin). Avènement de Victoria F", sa nièce. Continuation de la crise commerciale ; interruption des travaux dans les villes manufacturières de Liverpool, Bir- mingham, Manchester. — F. P. Smith (Anglais) et 3. Ericsson (Suédois) font, chacun de leur côté, des essais satisfaisants de bateaux à vapeur à hé- lice sur la Tamise. — "Wheatstone, à Londres, et Steinheil, à Munich, construisent les premiers té- légraphes électriques qui aient fonctionné régu- lièrement sur de grandes distances. — Thomas Spencer, en Angleterre, et Jacobi, à Dorpat, en Russie, inventent, chacun de leur côté, la galva- noplastie. Traité de commerce de la Hollande avec la Prusse (3 juin) et avec l'Angleterre (27 oct.). L'Autriche résiste aux efforts du parti libéral en Hongrie; les jésuites obtiennent l'instruction pu- blique en Galiicie. — Service de bateau à vapeur par la compagnie du Lloyd autrichien, fondée par le baron de Bruck, entre Trieste et l'Orient, par Ancône, Corfoue, Patras, Candie et de lààConstan- tinople et à Alexandrie (16 mai). — Dans le Ha- novre, avènement du duc de Cumberland, 5 e fils de Georges III, Ernest-Auguste I er (20 juin). Abo- lition de la constitution de 1833 (5 juillet) ; protes- tation de sept professeurs de l'université de Gcet- tingue ; ils sont destitués. — Question des mariages mixtes dans la Prusse rhénane; le roi de Prusse fait enlever l'archevêque de Cologne (20 nov.). Soulèvement des catholiques à Munster, à Cologne. Protestation du pape (10 déc). En Espagne, vote des Cortès en faveur du mi- nistère Calatrava. Suppression de la dîme et des établissements monastiques. Promulgation solen- nelle de la nouvelle constitution (18 juin). — Don Carlos et Cabrera s'avancent au centre de l'Espagne. — Chute du ministère, à la suite d'une émeute militaire organisée par Espartero, qui ce- pendant n'entre pas dans le nouveau cabinet (17 août). .— Marche de don Carlos sur Madrid. Il est repoussé par Espartero et forcé de repasser l'Êbre. — En Portugal, insurrection des miguélistes dans les Algarves (fév.). — Prise d'armes des char- tistes dans les provinces du Nord, sous le maréchal Saldanha (12 juillet); elle est sans résultat. Ravages du choléra en Sicile; révoltes sur plu- sieurs points cruellement réprimées par le général del Caretto; la Sicile perd ses privilèges politi- ques. Le czar change les divisions administratives de la Pologne (7 mars) ; il favorise l'introduction dans TEMPS MODERNES. 279 Ap.J.-G. ce pays du culte gréco-russe. — Mort du poëte Pouschkine. En Grèce, le roi remplace M. d'Annan sperg par un autre Bavarois, M. de Rudhart, qui se retire le 19 déc. Formation d'un ministère composé ex- clusivement de Grecs. Congrès des députés de la Bolivie, du haut Pérou et du bas Pérou; constitution de la nou- velle confédération péru-bolivienne (l er mai). Tous les deux ans sera réuni un congrès général, et tous les dix ans on nommera un chef de la confé- dération entre six candidats proposés par les trois f républiques. Ce pouvoir décennal est donné au général Santa-Cruz. — Le dictateur de Buenos- Ayres, Rosas, déclare la guerre à la confédération, à cause de l'intervention de Santa-Cruz dans le Pérou. — Guerre civile dans l'Uruguay entre le président actuel Oribe et l'ancien président Ribera. Le congrès des États-Unis reconnaît l'indépen- dance du Texas (février). Au congrès, vifs débats sur la question de l'esclavage ; crise commerciale et financière. Les banques suspendent tout paye- ment en espèces. — Au Mexique , élection du gé- néral Bustamente comme président (mars) . Insur- rections militaires sur plusieurs points. 1838. Lutte soutenue par le ministère Mole contre la coalition des doctrinaires et du centre gauche. Lois sur l'organisation départementale, l' état-major de l'armée, les justices de paix, les aliénés. Mort du diplomate Talleyrand à Paris (mai) . — Naissance du comte de Paris, fils aîné du duc d'Orléans (24 août). — Louis-Napoléon, nationalisé dans le canton de Thurgovie, afin d'éviter des embarras à la Suisse, passe à Londres (20 sept.) . — Expédition dirigée par le contre-amiral Leblanc contre Rosas, qui, en haine de Santa-Cruz, le président de la Bolivie, allié de la France, a exercé des persécutions contre les résidents fran- çais (29 mai). — Réclamations du gouvernement français au sujet du préjudice causé à nos natio- naux au Mexique; elles ne sont pas écoutées. Le contre-amiral Baudin et le prince de Joinville, 3" fils du roi, bombardent et emportent en quatre heures le fort de Sain t- Jean d'Ulloa; capitulation de la Vera-Cruz (nov.). Ouverture de la session de 1838-1839 (17 déc). — M. Dupin, porté par le ministère j est élu président. — Discussion de l'Adresse a la Chambre des pairs. — Rédaction du projet d'Adresse par la commission de la Chambre des députés; conduite ambiguë de M. Dupin. — J. Pelouze lit, le 15 oct., à l'Académie des sciences, un mémoire sur la Pyroxyline et annonce qu'elle est susceptible d'application dans l'artillerie. Couronnement de la reine d'Angleterre (28 juin) ; brillant accueil fait au maréchal Soult. Soulève- ment du Canada; sanglantes exécutions. — En Asie , une diversion maritime des Anglais force le schah de Perse, Mohammed-Mirza, à lever le siège d'Hérat, entrepris sans doute à l'instigation de la Russie. — Wheastone invente le stéréoscope à réflexion. L'Autriche ne peut réconcilier le roi de Prusse avec l'archevêque de Cologne; démêlé avec l'ar- chevêque de Posen au sujet de la même question des mariages mixtes. Évacuation d'Ancône par les Français (25 oct.). Les Autrichiens continuent d'occuper la citadelle de Ferrare. Le général Espartero est nommé capitaine gé- néral des armées de la reine d'Espagne ; il continue la guerre contre les Carlistes. — Mise en état de siège des royaumes d'Aragon, de Valence, de Murcie, de Saragosse. Espartero reçoit le com- mandement des gardes nationales. — Insurrection armée d'ouvriers et de gardes nationaux à- Lis- bonne; elle est vaincue par la troupe de ligne Ap. J.-C. (1 er mars). Constitution achevée par les Cortès portugaises. Amnistie pour tous les délits poli- tiques depuis sept. 1836. — Naissance du duc d'Oporto, prince royal. En Russie, canalisation du Volga et du Don. Chemin de fer de Saint-Pétersbourg à Moscou. Le czar visite les cours de Stockholm, Berlin, Mu- nich, Dresde, Weimar. Mehemet-Ali demande l'hérédité pour le gouver- nement de l'Egypte et celui delà Syrie; résistance de la Porte; préparatifs de guerre. Intervention de la France et de l'Angleterre. Mehemet-Ali con- sent à envoyer le tribut. — Reschid-Pacha va conclure à Londres un traité de commerce. Rupture de la confédération péru-bolivienne; le Pérou septentrional se sépare le premier. — Les . Chiliens s'emparent de Lima par trahison (21 août) . — Guerre civile dans l'Uruguay. Oribe perd la présidence. — Sympathie du peuple des États- Unis en faveur des insurgés du Canada. — L'amé- ricain Morse va en Angleterre pour montrer un télégraphe électrique enregistreur. 1839. Affreux tremblement de terre à la Martinique (11 janvier). — Discussion de l'Adresse à la Chambre des députés; défense héroïque de M, Mole contre la coalition ; il n'obtient dans le vote de l'Adresse qu'une majorité de 6 voix. — Crise ministérielle. Dissolution de la Chambre (2 fév.) . — Retraite du cabinet Mole (8 mars) . — Ministère intérimaire (31 mars) . — Ouverture des Chambres (4 avril). — M. Passy, élu président de la Chambre des députés, tente à son tour de former une combinaison ministérielle, mais M. Dupin la fait échouer, par son obstination sur des points de peu d'importance, au sujet desquels il avait été cependant d'accord la veille avec ses collègues. — Cabinet Soult, avec MM. Teste à la justice , Schneider à la guerre , Duperré à la ma- rine et aux colonies, Duchâtel à l'intérieur, Cunin-Gridaine au commerce, Dufaure aux tra- vaux publics, Villemain à l'instruction publique , Hippolyte Passy aux finances. — Menées du parti républicain; la Société des Saisons remplace la Société des Familles; publication du Moniteur ré- publicain et de l'Homme libre; une prise d'armes est décidée pour le 12 mai ; l'insurrection éclate, mais est promptement réprimée ; le roi commue la peine des chefs, MM. Barbes et Blanqui, con- damnés à la peine de mort. — Le parti bonapar- tiste fonde le journal le Capitole. — Discussions des Chambres sur les tribunaux de commerce, la propriété littéraire , les chemins de fer de Lille à Dunkerque, de Paris à Orléans, de Paris à Rouen, etc. — Colonie agricole, pour les jeunes détenus, à Mettray, près de Tours. — En Algérie, passage des Portes-de-Fer par les troupes fran- çaises (28 oct.). Peu de jours après, les hostilités recommencent avec Abd-el-Kader, qui est battu sur les bords delà Chiffa (31 déc). — Le Mexique consent à nous payer une indemnité de guerre. — Hostilités dans laPlata entre laFrance et Rosas. — Le peintre L. Mandé Daguerre, perfectionnant le.s essais de Jos. Nicéphore Niepce, qui remontent à 1813, invente le premier procédé de photographie sur plaque de métal. A la même époque, Talbot, en Angleterre, obtenait des images sur papier sensible. Débats du parlement anglais sur l'organisation du Canada, la question irlandaise, la proposition de suspendre la constitution de la Jamaïque, qui s'est révoltée. Chute du ministère (7 mai). Sir Robert Peel ne peut former un cabinet. Re- tour du cabinet Melbourne. — Insurrections char- tistes dans les villes manufacturières. — Traités de commerce et de navigation avec l'Autriche, la Porte, la France. — Dans l'Inde, prise de Can- dahar, de Ghizni, de Caboul. — Rupture avec la 280 CHRONOLOGIE. TABLES. Ap. J.-C. Chine, parce que l'empereur refuse de laisser en- trer l'opium dans ses Etats. — Occupation d'Aden, à l'entrée de la mer Rouge. Conflit entre les États de Hongrie et le gou- vernement autrichien. — Condamnation et dé- chéance de l'archevêque de Posen, qui a refusé d'approuver la décision du roi de Prusse touchant les mariages mixtes. — Fin du différend entre la Hollande ou la Belgique, au sujet du Luxembourg et du Limbourg, qui demeurent partagés; la Hol- lande seule est reconnue membre de la confédé- ration germanique. Don Carlos, conseillé par son premier ministre Texeiro, destitue son commandant général, Ma- roto, qu'il trouvait trop modéré; celui-ci trahit alors don Carlos, entraîne ses troupes et signe le traité de Bergara avec Espartero, que la reine vient de faire duc de la Victoire (31 août). Don Carlos se retire en France (14 sept.). Réunion à l'Eglise gréco-russe des grecs-latins des provinces occidentales. Protestation du pape (22 nov.). — Déclaration de guerre au khan de Khiva ; le général Péroski part d'Orenbourg, sur l'Oural, pour aller le combattre (1 er déc). — En Servie, abdication forcée du prince Milosch. Avè- nement de son second fils Michel. Commencement de la guerre entre le sultan Mahmoud et le pacha d'Egypte, Méhémet-Ali : l'armée ottomane franchit l'Euphrate et entre en Syrie (21 avril). — Défaite complète d'Hafiz-Pacha dans la plaine de Nézib, au N. E. d'Alep, par Ibrahim, fils de Méhémet-Ali (24 juin). — Mort de Mahmoud II (1 er juillet) ; il a pour successeur son fils Abdul-Medjid, à peine âgé de 16 ans. — Lord Palmerston essaye vainement d'entraîner la France à unir ses forces à celles de l'Angleterre pour ruiner le pacha d'Egypte, sous prétexte de sauver l'empire ottoman. — Le gouvernement français, convaincu qu'il fallait avant tout proté- ger Constantinople contre la domination russe, décide le gouvernement anglais à se joindre à lui pour demander au sultan que les Dardanelles soient ouvertes aux escadres alliées dans le cas où les Russes entreraient dans le Bosphore. — Un , envoyé de la France obtient d'Ibrahim-Pacha qu'il n'entre pas dans l'Asie Mineure. La flotte otto- mane quitte le port de Constantinople et va se livrer à Méhémet-Ali (14 juillet); immense effet produit par cette défection; terreur du sultan. — Le cabinet des Tuileries propose aux grandes puissances de couvrir de leur garantie collective l'intégrité et l'indépendance de l'empire ottoman; cette proposition, mal accueillie à Londres, est rejetée par la Russie (17 juillet). — La France refuse de s'associer aux projets de lord Palmers- ton, qui, dans une dépêche en date du 1 er août, propose l'envoi à Alexandrie d'une flotte anglo- française chargée d'exiger la restitution immé- diate de la flotte turque, et autorisée à s'emparer, en cas de refus, delà flotte égyptienne elle-même. — Au moment où le sultan, n'ayant plus ni ar- mée ni vaisseaux, allait accorder à Méhémet-Ali le gouvernement héréditaire de ses possessions actuelles , l'amiral Roussin consent à signer une note par laquelle les ambassadeurs des cinq grandes puissances, obéissant aux suggestions de M. de Metternich, défendent à la Porte d'accéder aux demandes de Méhémet-Ali sans leur consen- tement. — Le gouvernement français, qui désirait assurer au vice-roi, même malgré la Porte, l'hé- rédité de ses Etats, rappelle l'amiral Roussin. — Lord Palmerston, désespérant de faire entrer la France dans ses desseins contre l'Egypte,^ songe alors à la mettre hors du concert européen, et négocie en conséquence secrètement avec la Russie. — Hatti-shérif lu solennellement dans la plaine de Gulhané, près de Constantinople (3 nov.). Kp. J.-C. Fin de la guerre entre le Chili et le Pérou. — Au Mexique, Santa- Anna redevient président, mais il est bientôt renversé et remplacé par Bustamente. 1840. En France, manifestation en faveur d'une ré- forme qui augmenterait le nombre des électeurs (12 janv.). Rejet de la dotation proposée en faveur du duc de Nemours (20 févr.) . — Chute du minis- tère Soult. Ministère Thiers avec MM. deRémusat, Jaubert, Pelet, Cousin, Vivien, Cubières, Gouin et Roussin (1 er mars) . — Mariage du duc de Nemours avec une princesse de Saxe-Cobourg-Gotha-Cohari (27 avril). — Loi sur la translation des restes de Napoléon (12 mai). — Proposition Rémilly sur* les députés fonctionnaires (15 juin). — Loi sur les sucres (3 juillet). — Traité de la quadruple alliance pour la pacification de l'Orient, conclu à Londres entre l'Angleterre, l'Autriche, la Prusse et la Russie d'une part, et la Turquie de l'autre, à l'exclusion de la France (15 juillet). — Seconde tentative de Louis-Napoléon; il vient d'Angle- terre à Boulogne (6 août) ; il est pris, traduit de- vant la cour des pairs et condamné à l'emprison- nement perpétuel (6 oct.). — Coalition d'ouvriers (I er sept.). — Ordonnance royale relative aux fortifications de Paris (13 sept.). — Attentat de Darmès contre Louis-Philippe (15 oct.). — Chute du ministère Thiers (29 oct.). Nouveau cabinet sous la présidence de Soult, ministre de la guerre, avec MM. Guizot, Duchâtel, Teste, Humann, Du- perré et Villemain. — Translation des restes mortels de Napoléon, amenés par le prince de Joinville. Funérailles solennelles aux Invalides. — En Al- gérie, belle défense de Mazagran par le capitaine Lelièvre (3-6 février) . — Occupation de Cherchell sur la côte, à l'O. d'Alger (15 mars); de Médéah au delà du col de Mouzaïa, franchi le 12 mai après un combat meurtrier; de Miliana, en avant du cours du Chéliff (8 juin) ; le duc d'Or- léans et le duc d'Aumale ont pris part à l'expédi- tion. Rappel du maréchal Valée et nomination du général Bugeaud aux fonctions de gouver- neur général (29 déc). — Au mois de décembre, MM. de Ruolz (Français) et Elkington (Anglais) prennent, chacun de" leur côté, un brevet d'in- vention pour la découverte d'un procédé de dorure galvanique applicable à tous les cas. Discussion dans le parlement anglais sur l'Ir- lande, les chartistes et les socialistes. — Mariage de la reine Victoria avec le prince Albert de Saxe- Cobourg-Gotha (10 févr.) . Débat au sujet des soufres de la Sicile, dont le monopole appartenait à une compagnie française. Résistance du roi de Na- ples, qui se prépare à la guerre. Intervention de la France; abolition du monopole avec indemnité pour la compagnie. — Première campagne dans les mers de la Chine : le capitaine Elliot occupe l'île de Chousan, au S. E. de Nanking (5 juillet): Emeute à Madrid; la ville est mise en état de siège (24 février). — Les chefs carlistes Cabrera et Balmaseda sont contraints par les généraux Espartero et Concha de passer en France (juin- juillet) . — Nouveaux troubles à Madrid pendant que la reine régente est à Barcelone avec ses enfants (14 juillet), et bientôt à Barcelone, le 18. — La reine régente se retire à Valence. — Junte provisoire du gouvernement à Madrid (1 er sept.). — La régente remet le soin à Espartero de former à son gré le cabinet. Elle est obligée d'abdiquer la régence (12 oct.), et peu après se retire en France le 19. — Le ministère formé par Espartero constitue avec lui une régence provisoire. La jeune reine est ramenée à Madrid. — Emeute à Lisbonne (16 août). Mesures répressives. Abdication de Guillaume I er , roi de Hollande (7 oct.). Avènement de Guillaume II, son fils. — Responsabilité ministérielle ; le contre-sein? TEMPS MODERNES. 281 4p. J.-C. des ministres sera nécessaire pour tout arrêté royal. Mort de Frédéric-Guillaume III, roi de Prusse (7 juin) . Frédéric-Guillaume IV,sonfils,lui succède. Persécution religieuse exercée par les Russes en Pologne. — Echecs des Russes en Circassie. — Convention entre le czar et le khan de Khiva, qui rend la liberté aux captifs russes. En Suède, triomphe des idées libérales : res- ponsabilité ministérielle; la composition des deux chambres est rendue élective; l'ordre de la no- blesse perd ses droits d'hérédité. Question d'Orient. L'Angleterre appuie là Porte contre Mehemet-Ali, dont elle redoute l'ambition. Les quatre puissances, Angleterre, Russie, Au- triche, Prusse, arrêtent par le traité de Londres, sans consulter la France, qu'on offrira à Mehe- met-Ali l'administration héréditaire de l'Egypte avec une partie de la Syrie, de la mer Rouge au lac de Tibériade, et Saint-Jean-d'Acre, mais seu- lement comme gouverneur à vie (15 juillet). — La France se prépare à la guerre (29 juillet). — Mehemet-Ah refuse d'accepter les conditions des 4 puissances; bombardement de Beyrouth par le commodore anglais, sir Charles Napier (Il sept.) ; inaction de la France. Note de M. Thiers du 8 octobre; bombardement de Saint-Jean d'Acre (4nov.). — Retraite d'Irahim et convention pro- visoire de Mehemet-Ali avec le commodore Napier, le 27. L'Espagne reconnaît la république de l'Equa- teur. — M^rt du dictateur Francia au Paraguay (sept.). — Le Texas, qui s'est constitué en répu- blique indépendante , conclut un traité de limites avec les États-Unis. 11 est reconnu parla France. — Élection du général Harrison comme président aux États-Unis. — Traité de l'amiral Mackau avec Arana, l'envoyé de Rosas (29 oct.) . 1 841 . Mécontentement causé en France par la solu- tion donnée à la question de la Plata et à la ques- tion d'Orient. — Loi sur les fortifications de Paris (avril) . — Loi sur le travail des enfants dans les manufactures (février-mars). — Troubles occa- sionnés par le recensement à Toulouse, a Bor- deaux, à Clermont, à Lille. — Attentat sur la per- sonne du duc d'Aumale (13 sept.). — Ouverture du chemin de fer de Strasbourg à Bâle. En Angleterre, nouveau cabinet formé par le chef des tories, sir Robert Peel avec lord Lyn- dburst, lord Stanley, sir James Graham, le duc de Buckingam, lord Wellington, ministre sans por- tefeuille (3 sept.). — Naissance du prince de Galles (9 nov.). — Fin des premières hostilités entre l'Angleterre et la Chine. Capitulation de Canton (mai). Seconde campagne (août) : prise d'Amoy, Chin-haë, Ning-Pô défendue par une forte citadelle. — Désastres de l'armée anglaise dans l'Afghanistan. Accessions au Zollverein de Brunswick, Lippe- Detmold, Hesse-Hombourg. — En Belgique, dé- couverte d'une conspiration orangiste. — La jalou- sie de l'Angleterre empêcne de réussir un proj et d'as- sociation douanière entre la Belgique et la France. — Guillaume II de Hollande prépare une charte constitutionnelle pour le grand-duché de Luxem- bourg. — Traité de commerce entre la Hollande et la France (30 juin). — Plusieurs assemblées pro- vinciales en Prusse réclament la liberté de la presse et une représentation nationale. Le roi fait quel- ques concessions. Conclusion du différend relatif à l'archevêque de Cologne. — Insurrection catho- lique dans le canton d'Argovie. Victoire des pro- testants. Suppression de tous les couvents du can- ton. — Révolution démocratique à Genève (22 nov.). Élections générales pour la formation d'une assemblée qui revisera le pacte fédéral (déc.) ; la majorité est favorable à la réforme. Ap. J.-C. Ukases contre le culte catholique en Pologne. Difficultés de la Russie avec le Saint-Siège. En Espagne, les deux chambres donnent la ré- gence à Espartero, duc de la Victoire et de Mo- rella. Protestation de la reine Marie-Christine et du général Narvaez, le 19. — Les Cortès arrêtent que le clergé sera doté avec les revenus des anciennes propriétés de l'Église, devenues biens nationaux. — Insurrection d'O'Donnell à Pampe- lune, de Diego Léon et de Concha à Madrid. Vic- toires d'Espartero. — Difficultés entre l'Espagne et le Portugal au sujet de la navigation du Douro Fin de la question d'Orient. Mehemet-Ali con- serve l'Egypte à titre héréditaire ; gouvernement seulement viager des dépendances indirectes de l'Egypte, Nubie, Darfour, Kordofan, Sennaar, etc. La France rentre dans le concert européen : elle prend part, avec les quatre grandes puissances, au traité des détroits par lequel le sultan s'en- gage à fermer à toutes les nations indistincte- ment le Bosphore et les Dardanelles. — Retraite du ministre des affaires étrangères, Reschid- Pacha (15 mars). — Soulèvement des populations chrétiennes opprimées en Syrie, en Macédoine, en Bulgarie, en Crète. Lutte entre les Druses et les Maronites. — Installation d'un évêque pro- testant à Jérusalem sous laprotection de l'Angle- terre et de la Prusse. — En Grèce, ministère, puis retraite de Mavrocordato. Le roi continue de s'entourer de Bavarois. La confédération des Etats de l'Amérique cen- trale est dissoute : Guatemala, Nicaragua, Hon- duras sont séparés. Dictature de l'Indien Carrera dans le Guatemala. — Gouvernement tyran- nique de Rosas, président de la république ar- gentine. — Le général Santa- Cruz rentre à Lima. — Au Mexique, Santa-Anna redevient pré- sident. — L'Yucatan se constitue en république indépendante. — Mort du général Harrison, pré- sident des Etats-Unis. Le vice-président Tyler lui succède. 1842. Rejet par la Chambre des députés de la pro- position relative à l'extension du cercle des in- compatibilités, et de celle relative à l'adjonction des capacités aux listes d'électorat politique (7 et 14 févr.). — Mort du ministre des finances, M. Humann (25 avril); M. Lacave-Laplagne le remplace. — Affreux accident du chemin de fer de Versailles, rive gauche, qui coûte la vie à près de 50 personnes, parmi lesquelles le contre-amiral Dumont d'Urville (8 mai). — Vote de la loi des chemins de fer; système de neuf grandes lignes. — Mort du duc d'Orléans par une chute de voi- ture (13 juillet). - — Convocation extraordinaire des Chambres, le 26. Loi organique de régence (30 août) : majorité fixée à 18 ans; le régent sera l'héritier le plus proche dans l'ordre de succes- sion au trône. — Prise de possession des îles Marquises par le contre-amiral Dupetit-Thouars (1 er mai). La France refuse d'adhérer à un traité que l'Angleterre a fait accepter le 20 déc. 1841 à la Russie, à l'Autriche et à la Prusse, et qui est ra- tifié à Londres le 20 février, traité qui modifie le droit européen au sujet de la répression de la traite des nègres, et étend les zones maritimes déjà soumises au droit de visite. — Les Etats-Unis, par leur traité particulier avec l'Angleterre, se réser- vent le droit de faire eux-mêmes la police de leurs vaisseaux pour ce qui regarde la traite, et n'ad- mettent pas le droit de visite réciproque. Commencement des mesures prises par Robert Peel pour modifier les lois concernant les cé- réales. Etablissement d'une échelle mobile de droits, de façon que le blé importé coûte moins cher au peuple. — Vive discussion sur le bill qui crée l'iacome-tax, ou impôt du revenu. — Agita- 282 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. tion des chartistes. Influence d'O'Connell en Ir- lande. — 3 e expédition dirigée par l'Angleterre contre la Chine sous l'amiral Parker. Traité de Nanking, qui ouvre au commerce anglais cinq ports ; cession de l'île de Hong-Kong. — Les An- glais évacuent l'Afghanistan après avoir détruit Caboul et Djellalabah. — Etablissement d'un con- sul anglais à Tabris et d'un résident commercial à Téhéran, la capitale de la Perse. Conspiration en Belgique. — Loi organique sur l'instruction publique ; libre concurrence, pas d'intervention de l'Etat. Terrible incendie à Hambourg (5 mai). — Le roi de Prusse crée des comités des Etats provin- ciaux (4 juin) ; la diète de chaque province choi- sira des commissaires qui resteront à Berlin, et que le roi consultera quand il le jugera néces- saire. — Ordonnance libérale sur l'enseignement dans les provinces polonaises ; la langue polonaise sera seule employée (11 juillet). Révolte de Barcelone (13 novembre); bombar- dement de la ville par Espartero. — Insurrection chartiste à Lisbonne (25 janv.). Rétablissement de la charte de don Pedro ; ministère Costa Ca- brai (10 février). Ukases du czar pour la dénationalisation de la Pologne. Attaques contre la religion catholique. Translation de l'académie ecclésiastique de Vilna à Saint-Pétersbourg. Protestation de la cour de Rome. Protestations annuelles de la France et de l'Angleterre. — Ukase relatif à l'émancipation des serfs, qui est mal accueilli par les nobles, proprié- taires fonciers. — Echecs des Russes en Circassie contre Shamyl. En Servi e, déposition du prince Milosch (14 sept.). — Election d'Alexandre, petit-fils de Czer- ny Georges, âgé de 18 ans. — Déposition du waï- vode Alexandre Ghika en Valachie (26 oct.). 1843. Ouverture des Chambres françaises (9 janv.). — Discussion de l'adresse à la Chambre des députés (27 janvier). — Tremblement de terre à la Gua- deloupe (3 février) . — Ouverture des chemins de Paris à Rouen (2 mai), et à Orléans, le 3. — Vote de la loi sur les sucres indigènes (17 mai). — Mariage de la princesse Clémentine, fille du roi, avec le prince Auguste de Saxe-Cobourg {20 avril) ; du prince de Joinville avec une sœur de l'empereur du Brésil (7 mai) . — Visite de la reine Victoria à la famille royale au château d'Eu (2 sept.). — Voyage du duc de Bordeaux en An- gleterre (nov.) ; il y reçoit la visite de 5 députés. — Voyage du duc de Montpensier dans le midi de la France ; du duc de Nemours dans l'ouest. — Vif débat entre l'Eglise et l'Université : décla- ration comme d'abus contre l'évêque de Châlons (2 nov.). — La Phalange, revue périodique des fouriéristes, est remplacée par la Démocratie pa- cifique^ journal quotidien. — Prise de la Smala d'Abd-el-Kader par le duc d'Aumale (16 mai). — Le gouverneur général Bugeaud est fait maréchal de France. — Les docteurs d'Almeida et W. Mont- gomery appellent l'attention de l'industrie sur la gutta- percha. Troubles en Irlande. Adresse d'O'Connell au peuple irlandais. Meetings pour le rappel de l'Union. Mandat d'arrêt lancé contre O'Connell. — Ligue contre les lois sur les céréales formée par M. Cobden pour faire triompher le principe du libre-échange. — Nouvelle expédition des An- glais dans l'Afghanistan. Leurs cruautés. Procla- mation de lord Ellenborough. Invasion du Sind. Troubles dans le royaume de Lahore. Despotisme militaire d'Espartero. Dissolution des Cortès (3 janv.). — Bombardement de Séville par Espartero (21-28 juillet), qui quitte bientôt après l'Espagne sur un navire anglais. — Le gé- néral Narvaez est fait lieutenant général des ar- Ap. J.-C. mées de la nation (24 juillet). Ministère Lopez. Les Cortès déclarent majeure par anticipation la jeune reine Isabelle II, qui n'a que 13 ans. — Ministère Olozaga qui tombe après le refus de la reine de signer un décret de dissolution des Cortès. Ministère Gonzalès Bravo. L'empereur d'Autriche ouvre la diète de Pres- hourg par un discours en latin. Première exposi- tion de l'industrie nationale à Pesth (20 sept.). Commencement d'insurrection à Bologne (août) . Abus de l'administration cléricale. Misère des po- pulations. Election de M. Bibesco comme hospodar de Valachie (janv.). Révolution du 3 septembre, en Grèce, dirigée surtout par les chefs du parti russe,, MM. Kalergi et Metaxa. Conflit entre l'Angleterre et les Etats-Unis au sujet du territoire de l'Orégon. — Guerre de Ro- sas contre le président de l'Uraguay, Ribera, de concert avec Oribe, ancien président. La France et l'Angleterre interviennent inutilement. Blocus de Montevideo par Oribe. — Boyer, président à Haïti depuis 25 ans, est renversé. Dans l'Océanie, occupation de Taïti par le contre- amiral Dupetit-Thouars, malgré la résistance de la reine Pomaré, dominée par des missionnaires anglais. — Acquisition par la France de Mayotte, une des îles Comores, à l'ouest de Madagascar. 1844. Les députés légitimistes qui ont rendu visite l'année précédente au duc de Bordeaux en Angle- terre sont déclarés flétris dans l'adresse en ré- ponse au discours du roi; ils donnent leur dé- mission et se font réélire. — Projet de loi sur l'enseignement secondaire; discussion à la Chambre des pairs ; rapport de M. Thiers à la Chambre des députés. Loi sur les patentes. — Affaire Pritchard. Ce missionnaire anglais avait été chassé de Taïti par les Français contre lesquels il avait excité les indigènes et la reine Pomaré; Robert Peel de- mande pour lui une réparation (31 juillet). — Invasion en Algérie de l'empereur du Maroc Muley- Abder-Rhaman. Bombardement de Tanger par le prince de Joinville (août). Brillante victoire du maréchal Bugeaud sur les bords de l'Isly (14 août). Bombardement de Mogador par le prince de Join- ville, le 15. — Impression produite en Angleterre par nos victoires. Imminence d'une rupture; elle est conjurée par le vote de l'indemnité Pritchard. — Convention de Tanger (20 sept.). Visite so- lennelle de Louis-Philippe à la reine Victoria (12 sept.) . — Lutte de l'Eglise et de l'Université. Mémoire adressé au roi par les évêques de la pro- vince de Paris. Blâme officiel de cette démarche. — Exposition brillante de l'industrie à Paris. — Première crèche établie à Chaillot (nov.). — Traité de commerce avec la Chine, conclu par l'ambas- sadeur de Lagrené (24 oct.). — Mort de Geoffroy- Saint-Hilaire. — Invention du baromètre anéroïde par Vidi. Traité de commerce et de navigation conclu avec la Grande-Bretagne par Hambourg, Brème, Lubeek et le Hanovre, qui restent encore en de- hors du Zollverein. — Traité de commerce de la Prusse avec la Belgique (1 er sept.). O'Connell est condamné par le jury de Dublin (fév.). Motion de John Russel, ancien ministre. pour une enquête sur l'état de, l'Irlande. Retour de la mère .d'Isabelle II en Espagne. Ca- binet Narvaez (8 mai)., Sanglantes exécutions à l'occasion de la révolte du général Zurbano. — En Portugal, prise d'armes du parti libéral à Torres-Novas, àAimeïda (28 avril) . Concordat avec le Saint-Siège. Mort de Bernadotte,, roi de Suède (27 janvier). Son fils Oscar I er lui succède. Manifeste des 7 cantons catholiques de la Suisse TEMPS MODERNES. 283 Ap. J.-C. provoqué par l'affaire des couvents d'Argovie. Ap- pel des jésuites par Luceme. Agitation populaire dans les cantons radicaux. La Romagne réclame vainement du Saint-Siège des codes, une administration plus régulière. — Les Espérances de l'Italie, du comte Balbo. — Con- version et remboursement de la dette publique du royaume des Deux-Siciles. Reconnaissance d'I- sabelle II d'Espagne. — Troubles en Calabre. Mariage du duc d'Aumale avec la fille du prince de Salerne. Promulgation de la constitution de la G-rèce : La foi grecque est une condition de l'hérédité de la couronne ; deux chambres; la pairie est conférée par le roi et à vie. Les huit gouvernements de l'ancien royaume de Pologne sont réduits à cinq (5 avril) . Suppression de la Société de tempérance. Révolte en Albanie; massacre des chrétiens. Les volontaires français de Montevideo refusent d'accepter la médiation de la France et de l'An- gleterre; Oribe continue d'assiéger Montevideo. — Lopez, docteur en droit, est nommé président du Paraguay. — Chute de Santa- Anna au Mexique. — Election de M. Polk, candidat démocratique, comme président aux États-Unis. 1845. Nouveau traité de l'a France avec l'Angleterre au sujet de la répression de la traite, sans avoir re- cours au droit de visite (29 mai). —Le principe de l'émancipation des esclaves est accepté par les Chambres françaises. — Loi sur les caisses d'épar- gne. — Lois sur les chemins de fer du Nord, de Paris à Strasbourg, de Paris à Lyon, de Lyon à Avignon, de Tours à Nantes. — En Algérie, insur- rection des Kabyles provoquée par Abd-el-Kader; ils sont défaits par les généraux Lamoricière et E. Cavaignac. — Rupture avec le Mexique, pour une insulte au représentant de la France (mai) . — Brillant combat des flottes combinées de France et d'Angleterre contre Rosas à la pointe d'Obli- gado, au delà de Buenos-Ayres. — Traité de com- merce avec l'iman de Mascate, qui réside à Zan- zibar, dans l'île de Zanguebar. — Expédition malheureuse entreprise contre les indigènes de Madagascar de concert avec l'Angleterre. Robert Peel fait accepter un bill pour la dotation du séminaire catholique romain de Maynooth en Irlande (3 avril) . — Il rencontre une vive oppo- sition de la part des ministres au sujet des lois sur les céréales qu'il veut modifier; démission du ca- binet. Lord John Russel essaye en vain de cons- tituer un cabinet whig ; Robert Peel rentre au pouvoir. — Départ du navigateur J. Franklin pour explorer les mers polaires du Nord. Agitation religieuse en Allemagne. Tendances libérales des États de Silésie, Posen, Prusse pro- prement dite. Le roi refuse d'accorder la liberté de la presse , la publicité des débats, un code pénal ayant pour base la législation française. — Con- vention commerciale delà Belgique avec la France (14 déc). En Espagne, administration vigoureuse de Nar- vaez; il fait fusiller le général Zurbano. — Don Carlos, qui réside à Bourges, abdique en faveur de son fils aîné, le comte de Montemolin (4 juin). — Concordat de l'Espagne avec le Saint-Siège. Insurrection de Rimini dans les États romains. — Les corps francs, organisés par le parti démo- cratique pour lutter contre les cantons catho- liques, partent du territoire d'Argovie pour se jeter sur celui de Lucerne (30 mars) ; ils sont battus. — Notes des puissances étrangères au sujet des corps francs. — Assassinat de M. Leu d'Ebersol, chef du parti catholique à Lucerne (19 juillet). Soulèvement en Achaïe, Messénie, Acarnanie, provinces du royaume de Grèce. — Insurrections dans l'Albanie, en Turquie, — Massacre des chré- Ap. J.-c. tiens maronites par les Druses ; les représentants des Etats chrétiens réclament le désarmement des rebelles. Un décret ouvre l'entrée du Paraguay aux Européens. — Au Mexique, élection du général Herrera à la présidence. — Annexion du Texas aux États-Unis. — Progrès de la secte socialiste des Mormons, disciples de Joseph Smith. 1846, En France, vive opposition à la Chambre des députés durant la session du 27 décembre au 3 juil- let. Discussions sur l'instruction secondaire, sur le trop grand nombre de fonctionnaires admis à la Chambre. Deux attentats contre la vie du roi (16 avril, 19 juillet). — Evasion du prince Louis- Napoléon détenu au fort de Ham (25 mai) . — ■ Mariage du duc de Bordeaux avec la sœur aînée. du duc de Modène, François V. — Les élections générales sont favorables au parti conservateur. — Inauguration des chemins de fer de Tours (25 mars) et du Nord (14 juin). — Crise des finances et des subsistances. Maladie des pommes de terre. Inon- dation de la vallée de la Loire (18 octobre). — En Algérie, Abd-el-Kader fait décapiter trois cents prisonniers français (mai). Ordonnance royale relative à la propriété des colons (21 juillet). — Traité de commerce et de navigation avec le Chili (15 sept.) . — Découverte par le calcul de la pla- nète Neptune par M. Le Verrier, Robert Peel propose aux Chambres anglaises, le 22 janvier, l'abolition des lois sur les céréales et de toutes les prohibitions qui entravaient les importa- tions étrangères pour les denrées alimentaires de première nécessité et pour les matières premières de l'industrie. Les Chambres ne font point d'oppo- sition à cette loi, mais les communes ayant rejeté un bill de coercition pour l'Irlande, le ministère se retire (29 juin). — Le cabinet whig, constitué par John Russel, poursuit la réforme commerciale de Robert Peel. — Troubles en Irlande ; division dans le parti du rappel; parti de la jeune Irlande, sous M. Smith O'Brien. — Heureuse expédition dirigée par le gouverneur général de l'Inde, sir Henri Hardinge, contre le royaume de Lahore. Continuation de l'agitation religieuse etpolitique en Allemagne. — Le roi de Danemark cherche à rattacher plus étroitement à son royaume les du- chés en partie allemands du Holstein, du Slesvig et de Lauembourg. Protestation des Etats du Hol- stein et du Slesvig, qui sont dissous. A Francfort, protestation en faveur de la nationalité allemande des duchés. — Agitation dans les provinces po- lonaises soumises à la Prusse et à l'Autriche ; un gouvernement provisoire est organisé à Cracovie (22 février) ; il est renversé par les Autrichiens, aidés de la Prusse et de la Russie (3 mars). — Affreux massacre des nobles polonais delaGallicie par les paysans, à l'instigation, dit-on, des fonc- tionnaires autrichiens. Abolition des corvées accor- dées auxpaysans par l'Autriche. — Incorporation de la république de Cracovie àl'empired'Autricheavec l'assentiment de la Prusse et de la Russie (11 nov) . Protestation de l'Angleterre et de la France. En Belgique , le parti catholique remporte ; cabinet formé par M. Theux; traité de commerce avec la Hollande (29 juillet) . Les Cortès approuvent le mariage de la reine d'Espagne avec l'infant don François, duc. de Cadix, son cousin, et celui de sa sœur avec le duc de Montpensier, 5 e fils de Louis-Philippe. Mécon- tentement de l'Angleterre. — En Portugal, chute du ministère Cabrai. Les chartistes font nommer au ministère SaldaDha (6 oct.).. Junte, à Coïmbre qui prononce la déchéance de la reine; mais Bonfim, un de ses chefs, est battu et fait pri- sonnier (23 déc). En Russie, introduction d'un nouveau code pénal; la peine du knout est supprimée. 284 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap J.-C. Mort de Grégoire XVI (1 er juin). Election de Pie IX, né à Sinigaglia, âgé de 54 ans (16 juin). Amnistie politique (16 juillet). Tendances libé- rales du nouveau pape. En Danemark, les paysans de la couronne ob- tiennent les moyens de passer de l'état de fer- miers à celui de propriétaires (juillet) . Prépondérance du parti radical à Berne et à Zurich; formation d'un sonderbund, ou alliance séparée, par les sept cantons catholiques, Lu- cerne, Uri, Schwitz, Unterwalden, Zug, Fribourg, Valais. — Les radicaux l'emportent à Genève (6 oct.). M. Schœnbein, chimiste de Bâle, a l'idée de substituer à la poudre à canon dans les armes à feu la pyroxyline, qui avait été l'objet d'un mé- moire de M. J. Pelouze, lu à l'Académie des sciences, en 1838. Partage du territoire de l'Orégon entre l'Angle- terre et les Etats-Unis. — La pratique de l'éthé- risation pour faciliter les opérations chirurgicales, découverte par Horace Wels et Jackson, exploitée avec brevet par Morton, commence à se répandre en Europe. Guerre entre le Mexique et les Etats-Unis, après l'annexion définitive du Texas. — Triomphe des fédéralistes au Mexique* retour de Santa-Anna. 1847. En France, crise des subsistances. Emeute dans l'Indre, à Buzançais (13janv.). Achats con- sidérables de blé en Russie. — Rejet par la Chambre, avec une majorité de 98 voix, du projet de réforme électorale, qui demandait l'abaissement du cens, l'élévation du nombre minimum des électeurs, l'admission des capacités, l'accroisse- ment du nombre des députés. — Propagande ré- formiste par des banquets, à Paris au Château- Rouge (9 juillet); à Màcon, le 18; à Lille, le 7 nov. — M. Guizot devient président du cabinet, après la retraite du maréchal Soult, qui reçoit le titre de maréchal-général (19 sept.). — Procès des anciens ministres Teste et Cubières devant la cour des pairs (17 juillet); ils sont condamnés. — Mort de la princesse Adélaïde, sœur de Louis- Philippe (déc). — En Algérie, le schérifBou-Maza se rend (12 avril). — Expédition du maréchal gou- verneur Bugeaud contre la grande Kabylie (6 mai) . — Le duc d'Aumale est nommé gouverneur gé- néral (20 août). — Le général Lamoricière cerne Abd-el-Kader, qui est obligé de se rendre (23 nov.). — Ouverture du chemin de fer d'Amiens à Boulo- gne, de Rouen au Havre, du chemin de fer at- mosphérique de Saint-Gerniain, du chemin d'Or- léans à Vierzon, de Creil à Compiègne. — Les Girondins de M. de Lamartine. En Angleterre, crise commerciale et financière. — Mort d'O'Connell (16 mai). — Pour contrain- dre l'empereur de Chine à tenir ses promesses, les Anglais menacent Canton (1 er avril), et obtien- nent de nouveaux avantages de commerce. Le roi de Prusse convoque une diète générale des Etats (3 février) . Les princes, comtes et sei- gneurs y auront 80 voix, l'ordre équestre 231, les villes 182, les communes rurales 124. En dehors des Etats siégera la curie des seigneurs. — Le nouvel électeur de Hesse-Cassel, Frédéric-Guil- laume, régent depuis 1831, refuse de prêter ser- ment à la constitution. — En Belgique, élections favorables aux libéraux. Nouveau cabinet: MM. Ch. Rogier, Frère-Orban, etc. En Espagne, nouveau cabinet du général Nar- vaez (4 oct.). — En Portugal, le gouvernement, secondé par l'Angleterre, triomphe des septem- bristes, ou partisans de la constitution de 1822, renouvelée le 9 sept. 1836. Pie IX reçoit le premier ambassadeur adressé par la Porte à Rome (20 février). Réformes de toute sorte accomplies par le gouvernement pon- Ap.J.-C. tifical. — En Toscane, réformes libérales accom- plies ou préparées par Léopold II. — Occupation de Ferrare par les Autrichiens malgré les protes- tations du Saint-Siège. — Manifestation à Turin contre l'Autriche et contre les jésuites (30 sept.). — Agitation dans les diverses parties de l'empire autrichien. La diète fédérale, qui siège à Berne, canton radical, vote la dissolution du sonderbund et l'ex- pulsion des jésuites (20 juillet). Le général Dufour est chargé d'exécuter cet arrêté; les sept cantons catholiques, bien qu'appuyés secrètement par l'Autriche et parla France, sont obligés de céder. A Haïti, présidence du noir Soulouque (l ei 'mars). — Continuation de la lutte entre le Mexique et les Etats-Unis. Bataille sanglante de Saltillo, à l'O. de Monterey (22 février). — Prise de la Vera- Cruz par le général Scott (29 mars) . — Défaite de Santa-Anna près de Jalapa (18 avril). — Occupa- tion de Puebla par les Américains. Prise de Mexico (15 sept.). Santa-Anna, qui a transféré le siège du gouvernement à Queretaro, est investi de la dictature. 1848. Ouverture du chemin de fer de Marseille à Avignon (janv.). — Vif débat à la Chambre'des députés au sujet du droit de réunion. — Organi- sation du banquet du 12 e arrondissement par 92 membres de l'opposition pour le 22 (18 fèvr.). Les députés se désistent le 21. Vote d'accusation contre le ministère présenté par l'opposition (mardi 22 février). Commencement des troubles. Chute du ministère Guizot, remplacé d'abord par un ministère Mole, puis par un ministère Odilon Barrot et Thiers le 23; abdication de Louis- Phi- lippe en faveur de son petit-fils, envahissement des Tuileries et de la Cnambre des députés par l'émeute, départ du roi, installation d'un gou- vernement provisoire, le 24. — Proclamation de la République par le gouvernement provisoire, le 25. — Insurrections socialistes à Rouen, le 27, à Li- moges, le 30. — Ouverture de l'Assemblée consti- tuante (4 mai) . — Création d'une commission exé- cutivede cinq membres: MM. Arago,Garnier-Pagès, Marie, Lamartine, Ledru-Rollin (10 mai). — Atten- tatdu 1 5 mai contre l'Assemblée, dirigé par Barbes, Raspail, Blanqui, Huber. Suppression de plusieurs clubs. Arrestation de Barbes, le 15, de Blanqui, le 26. — Le général Cavaignac est fait ministre de la guerre (1 8 mai) . — Election de Louis-Napoléon Bonaparte dans 3 départements; elle est validée par l'Assemblée le 13. — Les ateliers nationaux sont dissous (23 juin). Insurrection de juin, qui se prolonge du 23 au 26 dans les rues de Paris. Démission des membres de la commission execu- tive le 24; l'Assemblée, présidée par Sénard, con- fère tous les pouvoirs au général Cavaignac, qui est installé, le 28, comme chef du pouvoir exécutif, après la défaite de l'insurrection, qui a coûté la vie à l'archevêque de Paris, M. Affre, à plusieurs généraux et à deux représentants. — Fin du vote des articles de la constitution, le 24 octobre. Fête pour la proclamation de la con- stitution, le 12 novembre. — Election pour la présidence (10 déc). Le général Cavaignac dépose ses pouvoirs. Louis-Napoléon Bonaparte, qui a la majorité des suffrages (cinq millions six cent mille sur sept millions de votants) , est proclamé président de la République par l'Assemblée, et prête serinentde fidélité à la constitution (20 déc). Il résidera à l'Elysée. — Mort de Chateaubriand à 80 ans (4 juillet). Procession révolutionnaire des chartistes à Londres (10 avril). — TrouLles en Irlande. Arres- tation de Smith O'Brien (3 août).— Organisation de la Cafrerie anglaise sur le modèle de l'Algérie française. Réunion de publicistes à Manheim, qui corn- TEMPS MODERNES. 285 Ap. J.-C. mence la révolution fédérale en Allemagne (27 février). — Révolution à Vienne, chute de M. de Metternich (13 mars). — Abdication du roi Louis de Bavière en faveur de son fils aîné Maxi- milien IL — Réunion d'une assemblée de no- tables allemands sous le nom de Vor-parlament, à Francfort (31 mars). — Ouverture de la se- conde diète de Berlin (2 avril). — Emeute à Vienne; le ministère promet de convoquer une constituante (15 mai). Fuite de l'empereur à Inspruck (17 mai); ministère provisoire. — Réunion de l'assemblée constituante germanique à Francfort, dans l'église Saint-Paul (1 8 mai) . — Réunion de l'assemblée constituante à Berlin (22 mai) ; émeute (14 juin) . — Congrès slave de Prague, auquel assistent des délégués des peuples slaves (2 juin). Emeute à Prague; la princesse de Windisgratz est tuée le 12; soumission le 18. — Election de l'archiduc Jean comme vicaire de l'empire germanique par l'assemblée de Francfort (29 juin). — Ouverture d'une assemblée nationale de Hongrie à Pesth, par l'archiduc Etienne, qui représente le roi (5 juillet). — Abdication officielle de l'ancienne diète germanique entre les mains de l'archiduc Jean (12 juillet). — Emeute à Francfort, orga- nisée par le parti révolutionnaire, qui est mécon- tent de ce que le parlement a autorisé la Prusse à conclure, au nom de la confédération, un ar- mistice avec le Danemark, en lutte avec les du- chés de Slesvig et de Holstein; elle est réprimée par des troupes autrichiennes et prussiennes venues de Mayence. — Ouverture de l'assemblée constituante à Vienne (22 juillet). Troubles à Vienne (23 août, 12 sept). — Manifeste du ban de Croatie, Jellachich, contre le gouvernement séparatiste de la Hongrie (6 août). — Nouvelle révolution à Vienne au sujet des affairés de Hon- grie, le 6 octobre. Le ministre de la guerre, comte de Latour, est assassiné. — L'empereur, retiré à Olmutz, investit du commandement su- prême le prince de Windisgratz (16 oct.). — Le ban Jellachich s'oppose à l'entrée des Hongrois en Autriche. Vienne, bombardée depuis le 28, est prise le 31. — Nouveau cabinet sous la prési- dence du prince Félix de Schwartzenberg (21 nov.) . — Première séance de la diète, qui avait été transférée de Vienne à Kremsier, en Moravie (22 nov.). Promesses' constitutionnelles du cabi- net, le 27. — Abdication de l'empereur d'Autriche Ferdinand, et avènement de son neveu François- Joseph, âgé de 18 ans (2 déc). — Commence- ment de te guerre contre la Hongrie, où Kossuth a constitué un ministère le 24 nov. Les opéra- tions sont dirigées par le comte Schlik, le prince de Windisgratz et le ban Jellachich. En Prusse, ouverture d'un congrès démocra- tique à Berlin (26 oct.). — L'assemblée nationale est transférée de Berlin à Brandebourg le 8 no- vembre. — Berlin est mise en état de siège. Dis- solution de l'assemblée constituante et octroi d'une nouvelle constitution par le roi Frédéric- Guillaume. — Le roi de Hollande nomme une commission chargée de rédiger une nouvelle loi fondamentale (17 mars); il sanctionne la nouvelle constitution, le 15 octobre. Mortde Christian VIII, roi de Danemark (28janv.) . Avènement de son fils Frédéric VII. — Rescrit royal pour l'établissement d'une constitution re- présentative, commune au royaume, et aux du- chés de Slesvig et de Holstein. — Révolution en faveur de l'unité des duchés ; gouvernement pro- visoire à Rendsbourg, le 24. Une diète vote, à 74 voix contre 2, la réunion du Slesvig à la con- fédération germanique (3 avril). Les duchés sont appuyés par la Prusse au nom de la diète. — Le Danemark a pour allié le roi de Suéde. — Le gé- néral prussien de Wrangel occupe la ville de Ap. J.-G. Slesvig, le 23; prise de Flensbourg, le 25. Ar- mistice de Malmoé, pour 7 mois, entre le Dane- mark et la confédération germanique (26 août). — Mort du chimiste suédois Berzélius (7 août). Troubles à Madrid (26 mars) ; la ville est mise en état de siège. — Rupture avec l'Angleterre (12 juin). Des troubles ont lieu en Italie dès le com- mencement de l'année , à Pavie, à Padoue (8 février) , à Bergame le 1 5 ; loi martiale pro- clamée à Milan, le 22. — Révolte à Messine (6 janvier), puis à Païenne. Bombardement de cette dernière ville. Les Siciliens rejettent les pro- positions du roi, réclament un parlement natio- nal à Palerme et constituent un gouvernement provisoire. — Révolte à Naples, le 27. Le roi pro- met une constitution sur le modèle de la charte française, le 29. Elle est publiée le 10 (fév.). — En Toscane, émeute à Livourne, le 6 janvier. Le grand-duc accorde une représentation nationale avec deux chambres (11 et 15 fév.). — Octroi d'une constitution en Piémont par le roi Charles- Albert (4 mars). — Constitution parlementaire donnée par le pape à Rome (15 mars). — Insur- rection à Milan, le 18; formation d'un gouverne- ment provisoire à Venise; les Autrichiens se re- tirent de la ville, le 22. — Le duc de Parme et Plaisance est forcé de quitter ses Etats (20 mars) . Le 23, appel du roi de Sardaigne aux Lombards et aux Vénitiens pour la guerre d'indépendance. — Ouverture du parlement insurrectionnel de Palerme (25 mars) . Il prononce la déchéance du roi de Naples et de la dynastie (13 avril). — Gou- vernement provisoire à Modène et à Reggio (9 avril), à Parme, le 11. Commencement de la guerre des Sardes et des Lombards contre l'Autriche. Victoire de Charles- Albert à Pastrengo, près de l'Adige (3 avril) . — Agitation à Rome à cause du refus du pape de faire cause commune avec Charles-Albert contre l'Autriche (1 er mai). Ouverture du parlement des Etats Sardes à Turin, le 6. — Le duché de Plai- sance vote son incorporation au royaume de Sar- daigne, le 10. — Insurrection à Naples; victoire des troupes royales appuyée par les lazzaroni (15 mai). — Marche du maréchal Radetzky de Vérone à Mantoue; défaite des Napolitains sur le Curtatone (29 mai) ; capitulation de Peschiera, le 30. — Résistance des Piémontais à Goito sur le Mincio. — Ouverture de l'assemblée consti- tuante à Rome (3 juin). — Le roi Charles-Albert signe l'acte de réunion de la Lombardie à la Sar- daigne (10 juin). — Les Autrichiens occupent Trévise, Padoue, Palma-Nova (14, 25 juin). — Ouverture du parlement de Naples (1 er juillet). — L'assemblée de Venise vote l'incorporation de Venise à la Sardaigne (4 juillet) . — Le gouverne- ment sicilien, reconnu par la France le 8 juillet, appelle, le 11, le duc de Gênes, fils puîné du roi Charles-Albert, au trône constitutionnel de Sicile. — Occupation de Ferrare par les Autrichiens (14 juillet). — Les Autrichiens, vainqueurs à Custozza (26 juillet), à San-Donato (4 août), ren- trent le 5 à Milan; le duc François V rentre à Modène. — Armistice entre l'Autriche et la Sar- daigne. — Venise se proclame en république, le 10 août; Manin est à la tête du gouvernement — Bombardement de Messine par le roi de Naples (2-7 sept.) . — Soulèvement à Livourne contre le grand-duc (4 oct.) ; le 3 novembre la chambre des députés de Toscane est dissoute. — A Rome, assassinat de M. de Rossi, ministre du pape (15 nov.); le pape se retire dans le royaume de Naples. — En Sardaigne, ministère Gioberti (15 déc). — En Suisse, nouvelle constitution fé- dérale (12 sept.) : une diète composée d'un con- seil national et d'un conseil d'État; un conseil 286 CHRONOLOGIE. — TABLES. Àp.J.-C. fédéral ou pouvoir exécutif; un tribunal fédéral. Ouverture du conseil national à Berne (6 nov.) ; cette ville sera le siège unique de la confédé- ration. En Turquie, disgrâce de l'habile ministre Res- chid-Pacha (27 avril); il redevient grand vizir, le 1 1 août. — Révolution à Bucharest ; chute du prince Bibesco (23 juin). — Intervention de la Russie et de la Porte. Maladie de Mehemet-Ali ; son fils Ibrahim-Pa- cha est investi de la vice-royauté d'Egypte, et nommé vizir (1 er sept.). Mort d'Ibrahim (10 nov.). Il est remplacé par son neveu, Abbas-Pacha, le 25. Fin de la guerre entre les Etats-Unis et le Mexique (2 fév.). Le Rio-Grande del Norte servira de limite aux deux Etats, depuis son embouchure jusqu'à la frontière méridionale du Nouveau- Mexique qui est cédé aux États-Unis, ainsi que la la Nouvelle -Californie. — Élection du général Taylor à la présidence des États-Unis. — Décou- verte, par un ingénieur américain, en Californie, de mines d'or, le long des fleuves, surtout du Sacramento et du San-Joaquin. 1849. En France, réduction de l'impôt du sel (l er janv.). — Loi électorale qui réglemente le suffrage universel (15 mars). — Condamnation per la haute cour de Bourges de Barbes, Blanqui, Sobrier, Raspail, impliqués dans l'attentat du 15 mai 1848 contre l'Assemblée (2 avril). — Envoi d'un corps d'armée sous le général Oudinot contre la république romaine (22 avril) . — Fin de l'As- semblée constituante (26 mai). Installation de l'Assemblée législative, le 28; M. Dupin, l'aîné, est nommé président, le 1 er juin. — | Ravages exercés par le choléra; mort du maréchal Bu- geaud (10 juin) . — Violents débats dans l'Assem- blée au sujet de l'expédition de Rome; tentative d'insurrection du 1 3 juin à Paris, vigoureusement réprimée par le général Changarnier; insurrec- tion sanglante à Lyon, le 15. — Prise de Rome par les généraux Oudinot et Vaillant (3 juillet) . — En Algérie, prise de Zaatcha (province d'Oran) ; après un siège de 51 jours. — Le capitaine Minié propose une balle oblongue et à culot pour les carabines rayées, qui donne de la précision au tir à longue portée. Guerre soutenue par les Anglais contre les Af- ghans et contre les Indiens de Lahore ou Sikhs. Prise de Moltan, à l'E. du Sind, sur le Tchénab. Incorporation du Pendjab à l'empire anglais (29 mars). — D. Brewster d'Edimbourg invente le stéréoscope à réfraction devenu populaire; il le fera exécuter à Paris en 1850. — Robert Ste- phenson exécute un chemin de fer suspendu, qui traverse le détroit de Menai et joint l'île d'Angle- sey à la terre ferme de Carnavon; le pont-tunnel est terminé le 20 juin. Le parlement de Francfort confère l'empire au roi de Prusse (28 mars) ; Frédéric-Guillaume IV refuse après hésitation, le 20 avril ; la séance de la chambre de Berlin, où le président du conseil fit connaître aux députés la résolution du roi de Prusse, fut marquée par un discours de M. de Bis- mark-Schœnhausen, député de la Marche de Bran- debourg, dans lequel, après avoir félicité le roi de sa résolution, il s'éleva avec force contre les pré- tentions de l'Allemagne sur les pays de l'Eider. Il déplora « que les troupes royales prussiennes fus- sent allées combattre dans le Slesvig contre le souverain légitime de ce pays, le roi de Dane- mark. » Il affirma qu'on faisait à ce roi « une vé- ritable querelle d'Allemand, » et n'hésita pas à déclarer que la guerre provoquée dans les duchés de l'Elbe était « une entreprise éminemment INIQUE, FRIVOLE, DÉSASTREUSE ET RÉVOLUTION- NAIRE.... » — La plupart des gouvernements alle- Ap. j.-c. mands refusant de reconnaître la constitution ex les lois fondamentales faites à Francfort, le parti révolutionnaire essaye sur plusieurs points d'or- ganiser des insurrections. Émeute à Dresde, le 3 mai. Elle est comprimée par des troupes prus- siennes venues au secours du roi de Saxe. — In- surrection dans le grand-duché de Bade; le grand-duc ne triomphe que par l'intervention des troupes prussiennes (1 1 mai) . — Traité des trois rois de Prusse de Saxe et de Hanovre (26 mai) pour la réorganisation provisoire de l'Allemagne, suivi, le 28 mars, delà publication d'un projet de consti- tution fédérale. — Convention entre la Prusse et l'Autriche pour l'institution d'une commission provisoire centrale à Francfort (30 sept.) . — La Prusse fait fixer au 31 janvier, parle conseil d'ad- ministration fédéral siégeant à Berlin, les élec- tions du parlement allemand, et décide qu'il se , réunira à Erfurt, ville prussienne (17 nov.). Pro- testation du Hanovre, de la Saxe, de l'Autriche et de la Russie; mais 27 gouvernements allemands ont adhéré au traité du 26 mai. Réouverture de la diète autrichienne transportée de Vienne à Kremsier (3 janvier). — Dissolution de la diète de Kremsier et octroi d'une constitu- tion en Autriche, qui promet le respect des di- verses nationalités, tout en les réunissant par les liens d'une forte centralisation (4 mars). — Succès des Hongrois commandés par Goergey et par Bem, réfugié polonais. La diète magyare proclame l'in- dépendance de la Hongrie et la déchéance de la maison de Hapsbourg ; Kossuth est président pro- visoire (14 avril). — La Russie met plus de cent mille hommes au service de l'Autriche pour la ré- pression de l'insurrection hongroise (mai). — Le gouvernement magyar est transféré de Pesth à Szegedin (2 juillet). — Kossuth remet les pouvoirs, le 11 août, à Georgey, qui, 3 jours après, capitule devant les Russes, près d'Arad, à Vilagos; le gé- néral Klapka, commandant de Comorn, refuse de l'imiter. Bem, Dembinski, Preczel, Kossuth se réfugient sur le territoire ottoman. — Reddition de Comorn (27 sept.) ; fin de la guerre de Hon- grie. Continuation de la guerre de Danemark. Vic- toire des Danois près de Fridericia sur les Prus- siens (6 juillet) . — Armistice pour 6 mois entre la Prusse et le Danemark, sous la médiation de l'Angleterre (10 juillet) ; protestation des Etats du Slesvig, le 19. — Adoption delà constitution da- noise, le 25 mai ; le roi la sanctionne le 5 juin. • Ouverture de la constituante romaine^ (5 fév.). — Départ de Florence du grand-duc Léopold II (7 fév.) ; gouvernement provisoire, le 8. — Pro- clamation de la république à Rome par l'assem- blée constituante, le 9. — Proclamation de la république à Florence, le 18. — Renouvellement des hostilités entre l'Autriche et le Piémont (12 mars) . — Victoire de Radetzki sur Charles- Albert, à Novare (23 mars). — Abdication de Charles-Albert en faveur de l'aîné de ses fils, Victor-Emmanuel, qui conclut aussitôt un armis- tice. — Insurrection de Gênes (30 mars-4 avril). — Rétablissement du gouvernement de Parme au nom du duc Charles III (6 avril), de celui du grand-duc à Florence, le 12. — Dissolution et ajournement indéfini des chambres napolitaines (12 mars). — Succès des Napolitains en Sicile (avril) . — Débarquement à Civita-Vecchia du gé- néral Oudinot (25 avril). Siège et prise de Rome par les Français (3 juin- 3 juillet). — Fin du triumvirat révolutionnaire de Mazzini, de Gari- baldi, d'Avezzana; dissolution de l'assemblée constituante. Restauration de la souveraineté pon- tificale. — Traité de paix du Piémont avec l'Au- triche (6 acil). — Soumission de Venise à l'Au- triche (22 août) . — Pie IX promet, par un motu TEMPS MODERNES. 287 4p. J.-C proprio. un conseil d'Etat avec voix consultative, une représentation municipale, des réformes ju- diciaires et administratives (12 septembre). En Espagne, lutte de Caprera contre les troupes royales, en Catalogne (7 janv.). 11 est arrêté à la frontière de France (23 avril). Après une crise ministérielle de 3 jours, le cabinet Narvaez est rétabli (21 oct.). Mort de Guillaume, roi de Hollande (17 mars); son fils Guillaume III lui succède. — Ministère Thorbecke (oct.). Convention de Balta-Liman entre la Turquie et la Russie au sujet des principautés danubiennes (30 avril). — La Porte nomme bospodar de Vala- chie Stirbey, et hospodar de Moldavie le prince Gr. Ghika. — L'Autriche et la Russie demandent à la Porte l'extradition des réfugiés hongrois et polonais (1.7 sept.). Intervention officieuse de l'Angleterre et de la France. La Russie se borne à demander l'internement (31 déc). A Buenos-Ayres, Rosas, après une feinte abdi- cation, se fait donner par les représentants du peuple tout le pouvoir exécutif. — Traité con- clu, le 24 novembre, entre l'Angleterre et la ré- publique argentine. 1850. En France, adoption de la loi organique sur l'enseignement (15 mars) : chaque département a une académie; part faite au clergé et à l'ensei- gnement libre. — A la suite d'élections partielles à Paris, favorables au parti socialiste, la majorité de l'Assemblée vote une loi qui restreint le suffrage universel (31 mai) . — Loi sur la presse : obligation du timbre et de la signature des articles politiques (16 juillet). — Voyage du président dans les dé- partements de l'Est et de la Normandie. — Ques- tion de la révision de la constitution . — Mort du roi Louis-Philippe, à 77 ans, au château de Clare- mont, eu Angleterre (26 août). — Mort du phy- sicien Gay-Lussac (9 mai) ; du romancier Balzac (août). Réclamations exercées par le ministre des af- faires étrangères, lord Palmerston, contre le gou- vernement grec pour des motifs secondaires; arri- vée d'une flotte anglaise au Pirée, le 15 janvier; la Grèce cède à l'ultimatum de l'Angleterre (26 avr.) . — Rappel de l'ambassadeur français de Londres (14 mai). — Solution du différend entre la France et l'Angleterre au sujet de la Grèce (20 juin). — Mort de sir Robert Peel (2 juillet). — Un édit de Pie IX rétablit la hiérarchie politique en Angle- terre : un métropolitain, le cardinal de "West- minster, M. Wiseman, et 12 évêques ; agitation causée en Angleterre par cet édit. — Établisse- ment d'un télégraphe sous-marin, essayé de Calais à Douvres (29 août). — On commence à cons- truire le Palais de Cristal destiné à l'exposition universelle de l'industrie qui doit avoir lieu à Londres. Réformes intérieures en Autriche. Publication successive des constitutions provinciales décré- tées en déc. 1849 (janv.-février). — Promulgation de la constitution prussienne (1 er février). — Convocation du parlement d'Erfurt au nom des États allemands qui font partie de Y Union res- treinte (13 février). — Traité de Munich entre la Bavière, la Saxe et le "Wurtemberg pour la re- constitution fédérale de l'Allemagne (27 février) . — Ouverture du parlement d'Erfurt (20 mars). Hésitation du roi de Prusse, qui n'ose pas se dé- clarer ouvertement contre l'Autriche. Adoption de la constitution allemande du 28 mai 1 849, par la chambre du peuple à Erfurt (13 avril). Clôture de la session le 29; le collège des princes de cette diète d'empire se réunira à Berlin pour représen- ter Y Union restreinte. — Conduite énergique de l'Autriche qui redoute les progrès de l'influence prussienne en Allemagne. Appel adressé par le Ap. J.-C. prince de Schwartzenberg à tous les Etats alle- mands pour reconstituer la diète de 1815 à Franc- fort (26 avril). — Ouverture à Berlin du congrès des princes alliés de la Prusse, représentant vingt Etats secondaires (10 mai). Le même jour, ouverture de l'ancienne diète germanique de- Francfort par le plénipotentiaire de l'Autriche le comte de Thun. — Conférences de Varsovie sur les affaires d'Allemagne entre l'empereur de Rus- sie , le ministre Schwartzenberg et les princes de Prusse (27 mai) . — L'assemblée de Francfort pro- clame le retour au conseil fédéral restreint des 17 , selon le mode de 1815 (15 juillet); ce conseil est convoqué par l'Autriche à Francfort pour le réta- blissement de la diète fédérale (10 juillet et 14 août). — La Prusse refuse d'envoyer des députés à Francfort (25 août). — Installation du conseil restreint de Francfort (2 sept.) — Ordonnances inconstitutionnelles de l'électeur de Hesse (4 et 7 sept.) ; il est appuyé par le conseil restreint de Francfort; protestation de la Prusse au nom du congrès des princes de Berlin; rupture imminente entre la Prusse et l'Autriche. M. de Radowitz entre en exercice comme ministre des affaires étrangères en Prusse (27 sept.) . — Conférence de Brégenz entre l'empereur d'Autriche, les rois de Bavière et de "Wurtemberg, au sujet des affaires de Hesse (12 oct.). — Nouvelles conférences à Varsovie; visite de l'empereur d'Autriche, du prince Charles de Prusse et du comte de Bran- denbourg à l'empereur de Russie (25 oct.). — Re- traite de M. de Radowitz; changement de politi- tique dans le cabinet prussien (3 novembre). — Nouveau changement de politique en Prusse : mobilisation de l'armée et de la landwehr (6 no- vembre). — Conférences de M. de Manteuffel, principal ministre de Prusse, et de M. de Schwart- zenberg à Olmutz pour la pacification de l'Alle- magne (29 nov.) : la Prusse et la diète de Franc- fort agiront en commun dans les questions de Hesse et de Holstein ; des conférences libres de plénipotentiaires de tous les Etats allemands s'ou- vriront à Dresde pour délibérer sur la question fédérale. Ouverture des conférences de Dresde (23 déc); elles dureront jusqu'au 23 février 1851. — Dans tous les États allemands, mesures rigou- reuses ayant pour objet la restauration de l'auto- rité monarchique, — Congrès universel des amis de la paix, à Francfort sur le Mein (22 août). Continuation des difficultés entre le Danemark et les duchés. Pénibles négociations à Berlin à ce sujet, sous la médiation de l'Angleterre. — Pro- tocole de Londres (4 juillet). — Bataille d'Idstedt entre les Danois et les insurgés du Holstein; dé- faite des insurgés (25 juillet). — Le protocole de Londres est signé par la France, la Russie, l'An- gleterre, la Suède, le Danemark (2 août) ; par l'Autriche le 23; la Prusse, qui est toujours favo- rable aux insurgés, s'abstient. — Les insurgés des duchés recommencent les hostilités; succès des Danois. M. de Radowitz, ministre de Prusse, invite enfin la diète de Kiel à faire la paix avec le roi de Danemark (23 oct.). Les chambres de Turin adoptent le traité de Milan conclu avec l'Autriche le 6 août 1849 (9-18 janvier) . — Adoption de la loi Siccardi, qui abo- lit les juridictions ecclésiastiques en matière ci- vile et criminelle (9 avril) ; protestation du cardinal Antonelli, secrétaire d'Etat du Saint-Siège. — Arrestation de l'archevêque de Turin, Franzoni, qui avait défendu au clergé d'obéir à cette loi (4 mai). Entrée au ministère du comte de Ca- vour (oct.). — En Toscane, le grand-duc suspend le statut constitutionnel, dissout l'assemblée des députés et supprime la liberté de la presse (21 sept.) . — Rentrée du pape à Rome (!2 avril). Exécution d'une partie des promesses du motu propio. Utiles 288 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. mesures financières prises pour éteindre le pa- pier-monnaie, créé par le gouvernement républi- cain. — La Suisse, où viennent se réfugier les démocrates vaincus en Allemagne, est menacée d'une occupation militaire par la Prusse et l'Au- triche. Les réfugiés seront internés. Arrangement qui consacre l'indépendance de l'Eglise hellénique vis-à-vis du patriarche de C. P. Réconciliation de l'Espagne avec l'Angleterre (30 mars, 23 avril). — Tentative, sans succès, d'aventuriers américains, partis de la Nouvelle- Orléans sous la conduite du général Lopez, con- tre l'île de Cuba (18 mai). Convention entre les Etats-Unis et l'Angleterre pour la construction d'un canal à travers l'isthme de Panama (19 avril). — Mort du président Taylor (9 juillet); le vice-président, Fillmore, lui succède. — M. Clay demande que l'esclavage ne puisse s'établir dans les Etats où il n'existait pas encore; cette proposition est rejetée par le sénat. — L'élève des esclaves [negro-breeding) prend un très-grand développement : elle devient une des principales industries de la Virginie et des deux Carolines. — Dans l'intérêt des Etats à esclaves, un bill or- donne l'extradition des esclaves fugitifs, qui se re- tirent dans les Etats sans esclaves (13 sept.). — Agi- tation des abolitionistes dans le Nord. — Au l cv juin 1850, population : 23 246301 âmes, 6 millions de plus qu'en 1840; accroissement plus rapide dans les Etats libres que dans les Etats à esclaves. — Election du général Arista à la présidence du Mexique. 1851. En France, conflit entre le parti conservateur et la présidence. Modification du cabinet. Le com- mandement en chef de l'armée de Paris est retiré au général Changarnier (10 janvier). — Ministère provisoire. — L'Assemblée refuse de voter un cré- dit de 1 800 000 francs comme supplément au traitement du président de la République (10 fé- vrier). — Rapprochement entre le président et l'Assemblée. Formation d'un nouveau ministère : MM. Baroche, Rouher, Fould, Magne, Léon Fau- cher, Buffet, de Chasseloup-Laubat, de Crou- seilhes et le général Randon (10 avril) . — Péti- tions diverses pour la révision totale, pour la ré- vision partielle, et la prorogation de la présidence, — La lutte recommence entre les deux grands pouvoirs de l'Etat. — Discours du président de la République à Dijon, à Poitiers et à Beauvais. — Débats sur la révision. Rejet. Nomination de la commission de permanence. L'Assemblée se pro- roge du 10 août au 4 nov. — Pendant les va- cances de l'Assemblée, vœux de révision, émis par 80 conseils généraux. — Agitation contre la loi du 31 mai, — Chute du ministère (14 oct.). Mi- nistère du 26 oct. : MM. Casabianca, Lacrosse, Fortoul, Ch. Giraud, Thorigny, Daviel, général Saint- Arnaud, le comte Turgot, Lefebre-Duruflé ; M. de Maupas, préfet de police. — Réouverture de l'Assemblée (4 nov.). Message du président. Il propose l'abrogation de la loi du 31 mai. Projet ministériel de loi électorale sur les bases de l'abro- gation. Il est rejeté par l'Assemblée. — Rejet d'une proposition des questeurs pour déterminer le droit de réquisition directe de troupes que la constitu- tion donne au président de l'Assemblée (17 nov.). Journée du 2 décembre. Dans la nuit du I e au 2, arrestation d'un grand nombre de représen- tants. Décret porté par le président au nom du peuple français, qui déclarait l'Assemblée natio- nale dissoute, le suffrage universel rétabli et la loi du 31 mai abrogée. Proclamations du président au peuple et à l'armée. Ministère : MM. de Morny, général de Saint-Arnaud, Fould, Rouher, Magne, Casabianca, Fortoul, Turgot, Th. Ducos. — Réu- nion de 220 représentants à la mairie du X e ar- rondissement. — Décrets de cette réunion. — Em- Ap.J.-C. prisonnement des représentants (2 déc). — Résistance armée du 3 au 5, dans plusieurs quartiers de Paris, où commande depuis le 17 juillet le général Magnan; arrêté du général Saint-Arnaud portant que « tout individu pris construisant ou défendant une barricade ou les armes à la main serait fusillé. » Troubles graves dans plusieurs départements. L'insurrection est partout vaincue. — Vote sur le plébiscite du 2 déc. (20 et 21 déc.) : sept millions cinq cent mille suffrages donnent au prince Louis-Napoléon, élu président pour 10 ans, tous les pouvoirs pour faire une constitution. — Mort des maréchaux Dode de La Brunerie, Sébastiani (20 juillet), Soult (26 nov.). Mort de la duchesse d'Angoulême, à Froshdorf, à 73 ans (19 oct.). Exposition universelle de l'industrie, à Londres, dans le Palais de Cristal, élevé à Hyde-Park (du 1 er mai au 11 oct.). — Retraite du ministre des affaires étrangères, lord Palmerston, qui parais- sait trop favorable aux réfugiés républicains (22 déc.) . — Lutte pénible soutenue par le gou- verneur sir Harry Smith contre les Cafres. — Dé- couverte de gisements d'or en Australie. — Première communication sous-marine entre l'An- gleterre et la France par le télégraphe électrique, dont le fil est tendu de Douvres à Calais (29 sept.). Mort de l'historien Lingard (18 juillet). En Allemagne, question fédérale. Conférences de Dresde (déc. 1850 au 15 mai). L'Autriche in- sistant pour l'incorporation de ses provinces non allemandes dans la confédération, la Prusse pré- fère le rétablissement pur et simple de la diète de Francfort. — Décisions de la diète restaurée (23 août) : répression de la liberté de la presse recommandée à tous les gouvernements ; abroga- tion des droits fondamentaux proclamés par le parlement de Francfort. La Prusse retire de la •confédération ses provinces de Prusse et de Posen, incorporées en 1848. — Inauguration à Berlin de la statue de Frédéric le Grand (31 mai). — Traité de la Prusse, au nom du Zollverein, avec le Ha- novre, l'Oldenbourg et Brème. En Autriche, abolition de la constitution du 4 mars 1849. — Kossuth s'embarque pour les Etats-Unis (20 nov.). — Convocation à Vienne, pour le 2 janvier 1852, d'une conférence doua- nière de tous les gouvernements, afin de délibérer sur une union austro-allemande; inquiétude de la Prusse (déc). — En Bavière, égalité civile ac- cordée aux juifs par une loi (29 juin). — Dans la plupart des petits Etats allemands, prédominance des mesures antilibérales. Fin des hostilités entre le Danemark et les du- chés. Plusieurs crises ministérielles au sujet des rapports nouveaux des duchés avec la monarchie et de la question de succession au trône. En Espagne, retraite du cabinet Narvaez (11 janv.). Ministère Bravo -Murillo. Vote du rè- glement de la dette étrangère (juin-août) . Loi du règlement de la dfctte publique (1 er août). — Nou- velle tentative du général Lopez contre Cuba (août). Il est pris et pendu à la Havane (I e sept.). En Portugal, insurrection militaire dirigée par le maréchal Saldanha avec le comte des Antas et plusieurs chefs septembristes, contre le ministre Cabrai, comte de Thomar (8 avril). Saldanha est fait président du conseil avec les portefeuilles de la guerre et de l'intérieur, et le commandement en chef de l'armée. Convocation de nouvelles cortès à l'effet de modifier la constitution. — Décret électoral très-démocratique (20 juin). Ou- verture des Cortès (15 déc). Débat diplomatique entre la Turquie et la France, au sujet de la possession des lieux saints, que les Grecs réclament pour leur culte avec la protec- tion de la Russie. — Démêlé avec l'Egypte à TEMPS MODERNES. 289 Ap. J.-C. cause du tanzimat ; c. à d. de l'exercice du droit de vie et de mort. — Tracé définitivement ar- rêté pour le chemin de fer d'Alexandrie au Caire, que construiront des Anglais. Dans la Plata, révolte, contre le président Ro- sas, du général Urquiza, gouverneur d'Entre-Rios. Aidé de quinze mille Brésiliens, il marche contre la Banda orientale pour renverser Oribe, qui con- tinue d'assiéger Montevideo. Capitulation d'Oribe; Urquiza à Montevideo (8 oct.) . Il passe le Parana pour attaquer Rosas (déc.) . Court différend des Etats-Unis avec l'Espagne au sujet de l'attaque dirigée par Lopez contre Cuba août-sept.). — Mort du célèbre romancier Feni- rnore Cooper. — Triste situation du Mexique sous la présidence d'Arista. Guerre civile. Pénurie du trésor. Le président, ne pouvant payer la dette anglaise, propose au sénat de traiter avec l'An- gleterre de la concession d'un passage par l'isthme de Tehuantepec, que sollicitaient dans le même temps les Etats-Unis. 1852. Te Deum à l'occasion du vote du 20 déc. Rétablissement de l'aigle de Napoléon (1 er janv.). — Décrets de transportation, d'expulsion défini- tive, ou de bannissement temporaire contre 73 ex-représentants (9 janv.). — Décrets de disso- lution et de réorganisation de toutes les gardes nationales, le 11. — Constitution du 14 janvier. — Création d'un ministère de la police et d'un ministère d'Etat (22 janvier). Même jour, confis- cation des biens de la maison d'Orléans. — Décret pour l'élection des députés au Corps législatif (2 février). Les collèges sont convoqués pour le 29. Les candidats du gouvernement sont tous nom- més, à l'exception de 5. — Le sénat et les députés sont convoqués, le 6 mars, pour le 29. — Con- cession à l'industrie privée des chemins de fer de Lyon à Avignon, de Paris à Lyon (3 et 5 janvier) . — Décret relatif à l'organisation du Crédit fon- cier, au moyen de sociétés autorisées, le 28. — Conversion de la rente cinq pour cent en quatre et demi (15 mars-5 avril). — Décret pour l'achè- vement du Louvre (18 mars). — Ouverture de la session par le président, aux Tuileries (29 mars). — Travaux du Corps législatif, du 29 mars au 28 juin; il vote 82 projets de loi. — Réformes malheureuses accomplies dans les études par M. Fortoul, ministre de l'instruction publique; abaissement de l'enseignement de l'histoire et de la philosophie; ces réformes serontdétruites par ses successeurs (avril-août). — A Paris, au champ de Mars, cérémonie de la distribution des aigles à l'armée (10 mai). — Pose de la première pierre pour l'achèvement du Louvre (25 juillet) . — Con- cession à une compagnie du chemin de fer à con- struire de Bordeaux à Cette, avec embranche- ments sur Bayonne et sur Perpignan (22 août) . — Ratification d'une convention de commerce avec la Belgique, qui consacre la garantie réci- proque de la propriété littéraire (10 décembre). — Voyage du président dans le midi par Bourges, Lyon, Bordeaux, Tours, du 14 sept, au 16 oct. Passant par Amboise, il rend la liberté à Abd-el- Kader, qui devra séjourner à Brousse, en Asie. — Rentrée triomphale à Paris. — Projet de séna- tus-consulte relatif à l'empire (4 nov.) . Le séna- tus-consulte estprésenté auprésidentà Saint-Cloud (7 nov.) . Votes du peuple, recensés par le Corps législatif, le 20 et le 21 : 7 839552 oui; 254 501 non; 63 609 bulletins annulés; 2062 798 absten- tions. La déclaration du Corps législatif est portée au président le 1"' déc. Le 2, Napoléon III est proclamé empereur par la grâce de Dieu et la vo- lonté nationale. — Sociétéde Crédit mobilier, auto- risée (nov.); du Crédit foncier (10 déc). — La rue de Rivoli est ouverte jusqu'à l'Hôtel de ville (14 déc). — Le chérif d'Ourgla est forcé dans La- Ap. J.-C. ghouat, ville des oasis, à 120 lieues au sud d'Alger, qui est emportée d'assaut (4 déc). — Mort du ma- réchal Marmont à Venise (mars) . — Mort des ma- réchaux Gérard (17 avril), Exelmans (juillet); des savants Walckenaër (27 avril) et E- Bumoui' (28 mai); du sculpteur Pradier (5 juin).— Fouilles heureuses exécutées au pied de l'Acropole, par M. Beulé, membre de l'école française d'Athènes. Projet de loi du ministre John Russel pour l'or- ganisation d'un corps de cent vingt mille hommes de milice locale (16 fév.). Amendement proposé par lord Palmerston, qui avait quitté le ministère le 24 déc. 1851, pour rendre le service de la mi- lice général, c'est-à-dire pour que les miliciens puissent être employés sur tout le territoire du royaume-uni; cet amendementobtient une majorité de onze voix. — Chute de John Russel. Avènement des tories avec le comte Derby, M. d'Israëli et le comte de Malmesbury. — Vote du bill de la mi- lice comme l'avait proposé Palmerston (avril). — Mort de Wellington à 83 ans (15 sept.) — Ouver- ture du parlement le 4 novembre. Il se prononce contre le ministère à l'occasion du budget. Nou- veau cabinet où entrent Palmerston, lord Gran- ville, Gladstone, le marquis de Lansdowne (déc). — Continuation de la guerre avec les Cafres sous le major général Ca.thcart (mars). — Guerre heu- reuse contre les Birmans ; conquête de Rangoun et d'Artaban, prise de Prome (avril-oct.). — Pre- mier télégraphe sous- marin entre Holy-Head, île voisine d'Anglesey, et Kingstown, près de Dublin (juin). — Télégraphe électrique de Cal- cutta à Kidgeri. — Mort du poète Thomas Moore (26 fév.). La diète germanique renonce à la flotte fédé- rale, créée en 1848. — Ouverture, le 5 janvier, à Vienne, d'un congrès, afin de prépareras bases d'un traité de douanes qui sera soumis à tous les États allemands; il est clos le 10 avril; protocole final le 22. La Prusse n'y a pas été représentée. — Ouverture à Berlin du congrès du Zcllverein, le 19 avril, sans plénipotentiaire autrichien. La Prusse refuse le 7 juin d'accéder aux propositions des adhérents de l'Autriche, qui forment la coa- lition dite de Darmstadt. — Déclaration des Etals de la coalition, le 10 juillet; déclaration prus- sienne le 20; nouvelles négociations entre les coa- lisés et la Prusse. Une conférence douanière de la coalition à Munich (17 sept.) juge les propo- sitions prussiennes insuffisantes. — Rupture des conférences douanières de Berlin (28 sept.). Nou- velle conférence des coalisés à Vienne (30 oct.). En Autriche , décrets destinés à remplacer dé- finitivement la constitution du 4-mars 1849, si- gnés le 31 déc 1851, publiés le I e1 ' janvier. — Mort du prince de Schwartzenberg, à 52 ans (5 avril) ; plus de ministre-président; l'empereur se réserve la haute direction des affaires; M. de Buol-Schauenstein a les affaires étrangères En Prusse, débats législatifs sur la révision de la constitution du 5 janv. au 28 avril, principa- lement sur la division en ordres, les fiefs 'et les fidéi-commis dont le rétablissement est demandé et sur la composition de la première chambre, que le roi voudrait transformer en pairie hérédi- ditaire. — Nouvelles élections parlementaires, Ouverture des chambres (29 nov.). Projet de loi relatif à la première chambre (7 déc); proposition de ne convoquer les chambres que tous les six ans et pour deux ans, d'abolir l'ordonnance com- munale, et de revenir aux vieilles coutumes com- munales des provinces. — Dans les petits Etats allemands, on s'attache à faire disparaître les dernières traces des mouvements de 1848. Pénibles négociations commerciales delà Belgi- que avec la France. Démission ducaDinet(29sept.). —Formation d'un cabinet libéral modéré, le 31 oc 19 290 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. tobre, par M. Henri de Brouckère. —Vifs débats au sujet d'un projet de loi sur la presse, pour réprimer les offenses envers la personne ou l'au- torité des souverains étrangers, réclamé par le gouvernement français (nov.-déc.i; le projet est adopté dans les deux chambres; reprise des négo- ciations commerciales qui deviennent alors plus faciles avec la France; le 31 déc eut lieu l'échange des ratifications des deux conventions commer- ciale et littéraire du 22 août 1852. Elles doivent être suivies d'un traité de commercedéfinitif entre les deux pays. En Danemark, ordonnance royale du 28 janvier conforme aux vues de la Prusse et de l'Autriche; le Slesvig et le Holstein resteront étrangers à la constitution parlementaire de la monarchie; ils n'auront que des états provinciaux distincts et des ministres spéciaux, responsables seulement envers le roi; suppression de la ligne douanière sur l'Eider. Vaine protestation dans les deux chambres du Danemark qui voyaient avec douleur le triomphe du germanisme. — Conférence de Londres entre l'Angleterre, la France, la Russie, la Prusse et l'Autriche, pour régler la succession au trône (28 avril); désignation de Christian de Slesvig-Holstem-Glucksbourg et des héritiers mâles légitimes de sa femme actuelle, princesse de Cas- sel, petite-fille du roi Frédéric VI (8 mai); le prin- cipe d'intégrité de la monarchie est reconnu comme permanent. Echange des ratifications le 19 juin. La diète germanique adhère à l'ordon- nance du 28 janvier (29 juillet). Attentat contre la reine d'Espagne; elle est blessée (2 fév.); exécution de l'assassin le 7. — Loi très-sévère sur la presse (5 avril) . — Les étrangers ne pourront professer en Espagne que la religion catholique (25 nov.). — Ouverture des cortès le 1 er déc. ; elles sont dissoutes le lende- main, à cause du choix d'un président constitu- tionnel par les députés, M. Martinez de la Rosa. — Publication d'un projet de constitution, qui ne pourra être discuté par la presse ; du budget pour 1853; rétablissement des majorats pour les grands d'Espagne. — Eloignement du général Narvaez, qui est chargé d'aller à Vienne faire des recherches sur l'état militaire de l'Autriche (9déc.).— Chute du cabinet Rravo-Murillo (14.de.c-.). Nouveau cabinet sous le général Roncali comme président du conseil et ministre des affaires étran- gères, et M. Llorente à l'intérieur; il promet de soumettre aux Cortès la révision de la constitution. En Portugal, les cortès, quelque temps sus- pendues, votent enfin l'acte additionnel de la charte constitutionnelle; le prince royal prête ser- ment à la constitution (8 juillet). Dissolution du Parlement; publication par ordonnance royale du budget des receites et des dépenses pour 1852-53. — Nouvelle loi électorale. Les ministériels unis aux septembristes l'emportent dans les élections (déc). Heureuse administration de la Sicile sous le général Filangieri depuis 1849. — Troubles en Sardaigne, à Sassari ; état de siège (fév.-mars). — M. Ratazzi, candidat deslibérauxavancés,est élu président de la chambre des députés de Turin (12 mai) . — Vote de la loi -relative au contrat ci- vil de mariage par la chambre des députés (5 juillet) . — Formation d'un cabinet sous la prési- dence du comte Cavour. — Encyclique de prélats contre la loi sur le mariage civil. Ce projet, mal accueilli au sénat, est retiré le 21 déc. — En Toscane, abolition du statut fondamental et de la garde civique (6 mai). — A Rome, première con- vocation de la consulte d'État (19 nov.). — En Suisse, difficultés avec la Prusse, qui revendique la souveraineté du canton de Neufchâtel. Obligation imposée par le czar aux fils de pro- Ap. J.-C. priétaires nobles, dans les gouvernements de la Li- thuanie jadis polonaise, de prendre du service dès l'âge de 18 ans (mai) . Entrevues du czar avec l'em- pereur d'Autriche à Vienne ; avec le roi de Prusse, son beau-frère, à Potsdam (mai) . Mort du 'prince de Leuchtenlierg, gendre du czar (5 nov'.). En Turquie, solution de la question des Lieux saints engagée avec la France (janv.), et de l'af- faire du tanzimat avec le vice-roi d'Egypte au sujet de l'exécution 'des sentences capitales. — Embarras financiers : on a recours pour la pre- mière fois au crédit européen, sous le nom de la banque de C. P., pour obtenir 50 millions des places de France et d'Angleterre, mais l'opposition du vieux parti turc fait annuler lemarché (16oct.). — Soulèvement des Monténégrins; refus de l'im- pôt en Herzégovine; Omer-Pacha s'avance avec 25000 hommes vers Albanie. Expédition envoyée par les Etats-Unis contre leJapon (28 nov.). — Publication del'Oncle Tom, roman contre l'esclavage, par Mme Henriette Beecher Stowe. — Victoire décisive d'Urquiza sur Rosas, qui se retire en Europe. — Conférences de San-Nicolas-de-los-Arrayos, sur la frontière du nord de Buenos-Ayres, entre les gouverneurs des 13 provinces de la république argentine (mai) : Urquiza est nommé gouverneur provisoire en at- tendant la réunion en août d'un congrès général qui posera les bases d'une constitution fédérative. — Opposition à Buenos-Ayres. — Au Brésil, sup- pression complète de la traite des noirs. 1853. Mariage de l'empereur Napoléon III avec Mlle Eugénie Mcntijo, comtesse de Teba,. fille d'un général grand d'Espagne (30 janvier). — Session du 14 février au 28 mai. — Suppression du ministère spécial de la police (21 juin). — Ligne de fer complète entre Paris et Bordeaux (juillet). — Achèvement des travaux de la digue de Cherbourg, commencés depuis 70 ans (dé- cembre). — Prise de possession de la Nouvelle- Calédonie, enOcéanie (24 sept.). — Mort d'Adrien de Jussieu (29 juin), de Fr. Arago (2 oct.). Fin de la guerre des Anglais contre les Cafres (février). — Continuation de la guerre contre les Birmans, qui ne veulent pas reconnaître l'an- nexion de la province de Pégu au territoire an- glais. — Ouverture à Bombay du premier che- min de fer de l'Inde (16 avril). Traité de commerce , de navigation , des douanes, des monnaies pour 12 années entre la Prusse et l'Autriche (janvier-février); adhésion de. états du Zollverein. — Mise en vigueur du traité conclu entre l'association du Steuervereiri et les états du Zollverein (5 avril) ; sanction lé- gislative donnée, en Prusse, à ces traités et mo- difications de tarifs (9 avril). — Consentement des chambres prussiennes à la nomination, par le roi, des membres héréditaires ou à vie de la première chambre. Tentative d'insurrection à Milan (6 février). Mesure; rigoureuses prises par l'Autriche. Le sé- questre est mis sur les biens de tous les sujets lombardo-vénitiens émigrés depuis 1848 et même depuis 1820 (13 février). — Efforts du Piémont, qui est secondé par l'Angleterre, pour empêcher l'exécution de ce décret. — Condamnations et exécutions militaires en Hongrie et en Lom- bardie. — Vote à Turin, sur la proposition du roi, d'un prêt à faire aux émigrés lombards na- turalisés sardes, dont l'Autriche a séquestré les biens (12 mai). — Rupture des relations diplo- matiques de l'Autriche avec la Suisse (21 mai). — — L'usage de l'allemand est imposé dans les col- lèges de l'Etat, en Hongrie (nov.). Dans le grand-duché de l'ade, lutte du gouver- vernement contre l'archevêque catholique de Fri- bourg, au sujet de l'expulsion des jésuites, et TEMPS MODERNES. 291 Ap.J.-G. d'un droit de contrôle exercé par le grand-duc depuis 1803. — Mort, à Berlin, du géologue Léo- pold de Buch (4 mars) . En Danemark, le Volksthingrejette la translation de la barrière des douanes de l'Eider à l'Elbe (13 janvier). Dissolution de la chambre. Les col- lèges électoraux sont convoqués pour le 26 février, et l'ouverture de la session fixée au 7 mars. — La présentation du message royal relatif à la suc- cession au trône, telle qu'elle était établie par le traité de Londres, occasionne de longs débats qui n'amènent aucun résultat. — Nouvelle dissolu- tion des chambres le 20 avril. — Le projet de succession au trône est voté par les deux cham- bres réunies le 24 juin. Publication de cette loi (31 juillet) : le trône est destiné à la descendance masculine du cousin du roi, Christian de Slesvig- Holstein-Sonderbourg-Glucksbourg. En Piémont, vote du prêt demandé pour les émi- grés lombards, deenus sujets sardes (mai). — En Toscane, plus d'élection pour la formation des représentations municipales (14 juillet). — A. Na- ples, décret royal contre les blasphèmes proférés par les militaires (mai). En Espagne, vifs débats aux Cortès sur les con- cessions de chemins de fer, attribuées à des in- fluences txtra-légales (7 avril). Clôture des Cor- tès, le 9, sans le vote du budget. — Nouveau cabinet du 15 avril au 19 septembre, sous la pré- sidence du général Lersundi — Ministère du 19 septembre, sous la présidence de M. Sarto- rius, comte de San-Luis, ministre de l'intérieur. — Narvaez est autorisé à rentrer en Espagne (24 sept.). — Réunion des Cortès (19 nov.). Dis- cussion du sénat sur les chemins de fer, et dis- cours du comte de s an- Luis. — Suspension nou- velle des chambres (12 dêc). Destitution de plusieurs sénateurs. — Mort de Donoso Cortès, marquis deValdegamas, orateur et publiciste, alors ambassadeur à Paris (3 mai) . En Portugal, le duc de Saldanha obtient des pairs et des députés un bill d'indemnité pour les actes de sa dictature après l'insurrection de 1851 (avril). — La reine meurt en couches de son 8 e enfant (15 nov.). L'aîné, D. Pedro V, âgé de 16 ans, est roi sous la régence de son père Fer- dinand. En Belgique, majorité du duc de Brabant dé- clarée à 18 ans (9 avril). 11 épouse l'archiduchesse Marie, fille du palatin de Hongrie, Joseph, qui est mort en 1847 (22 août). — Difficultés entre la Hollande et le saint-siége au sujet du rétablisse- ment par le pape, sans avertissement préalable au gouvernement, d'une province catholique dans le consistoire secret du 4 mars : Utrecht sera métro- pole, avec des suffragants à Harlem, Bois-le-Duc, Breda, Ruremonde. — Les îles Moluques sont ouvertes par une loi au commerce de toutes les nations. En Russie, confiscation des biens des réfugiés polonais, qui n'ont pas mis à profit l'amnistie accordée par le czar (avril). — Prise de Khiva (11 déc.). La Russie soutient en Servie contre le prince Alexandre la propagande des moines slaves (janv.)- Abdication du prince Ghika, hospodar de Mol- davie, à cause de la présence des Russes (2 nov.). Commencement de la question d Orient. L'Au- triche prend parti pour les Monténégrins contre la Porte. Le comte de Leiningen porte un ultima- tum qui est accepté par la Poite (fin de février). — Intervention de la Russe en faveur des chré- tiens grecs dans la Turquie d'Europe. Mission du prince Mentschikoff (2 mars) . La Russie demande le retrait ou la réduction des concessions accor- dées pour les Latins dans les Lieux saints en 1852 au marquis de Lavalette ; un firman du 5 mai les Ap.J.-C. renouvelle. Premier ultimatum du prince Ment- schikoff; il est rejeté par la Porte ainsi qu'un se- cond présenté le 9 juin. — Les flottes d'Angleterre et de France arrivent à Bésika, à 36 heures de Constantinople. — Passage du Pruth par le général prince Gortschakoff (3 juillet) . — Conférence de Vienne entre les représentants de la Prusse, de l'Autriche, de la France et de l'Angleterre; ils rédigent une note qui est acceptée par la Russie (3 août), mais la Porte y fait quelques change- ments dont ne veut pas le czar (20 août). — Nou- velles négociations sans résultat. Les flottes com- binées de France et d'Angleterre franchissent les Dardanelles jusqu'à Constantinople (22-28 oct.). — L'armée turque, commandée par Omer-Pacha, passe le Danube i28 oct.) ; échecs des Russes à Oltenitza et à Turtukaï (4 nov.). — Commence- ment des hostilités en Asie-Mineure. — Surprise et destruction par les Russes d'une partie de la flotte turque dans la rade de Sinope (3o nov.). Dernières négociations. Une escadre d'Urquiza, qui devait bloquer Bue- nos-Ayres, passe à l'ennemi (28 juin) ; une partie de ses troupes se livre au général Florès. Trou- bles à Montevideo; Oribe s'enfuit (18 juillet). — Guerre entre la Bolivie et le Pérou. — Dans la Nouvelle-Grenade, loi pour la séparation des pou- voirs civil et religieux, pour la validité des ma- riages civils ; adoption du système décimal fran- çais (juin). — Anarchie au Mexique; retour de Santa-Anna, qui se fait donner la dictature, avec le droit de désigner son successeur (décembre) . — Aux États-Unis, présidence du général Pierce, qui est favorable aux idées de conquête et d'a- grandissement. En Chine, progrès de l'insurrection. Les re- belles, conduits par un certain Tien-Te, qui se dit descendant de la dynastie des Ming, à la 9 e gé- nération, occupent Nankin (20 mars) . Les Euro- péens conservent la neutralité. 1854. Création de la caisse de service de la boulan- gerie à Paris (16 janv.). Crise financière. — Ou- verture de la session (2 mars) . Emprunt national de 250 millions pour la guerre d'Orient, voté par le corps législatif, le 6, et par le sénat, le 9. — Nouvelle loi sur l'instruction publique, votée le 27 mai , qui réduit les 86 académies à 16, et donne aux préfets la haute direction de l'instruc- tion primaire. — Rétablissement de la garde im- ■ périale (5 mai) . — Session annoncée (28 nov.) pour le 26 déc. Projet de loi pour un emprunt national de 500 millions, voté par les députés, le 28, par le sénat, le 30;- un décret du 31 ouvre la souscription publique. — Nouveau traité de commerce avec la Belgique (27 févr.) ; ratifica- tion des conventions littéraires et commerciales du 22 août 1852 (avril). — Ravages du choléra cà Paris et dans les départements du centre, de l'est et à Marseille. — Mort de l'abbé de Lamennais (27 févr.), des amiraux Roussin et Ch. Baudin ; . de Raoul-Rochette (5 juillet); de Baour-Lormian - (déc); de Léon Faucher, savant économiste et ancien ministre (15 déc). — M. H. Deville per- fectionne le procédé de Wôhler pour l'extraction de l'aluminium et dote l'industrie d'un nouveau métal (14 août). En Angleterre, la taxe du revenu est doublée pour six mois à cause de la guerre. — Retour du capitaine Mac-Clure, qui a découvert le passage du N. O. de l'Amérique. Mariage de l'empereur d'Autriche avec Elisa- beth, de la branche ducale de Bavière (24 avril). — Neutralité delà Prusse dans la question d'Orient. M. de Winck demande vainement dans la chambre que le gouvernement se prononce entre les puis- sances occidentales et la Russie (15 déc.) — Mort du philosophe Schelling (août) .—Retour du ce! èbre 292 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. voyageur Barth, que l'on avait cru mort pendant quelque temps, après un voyage d'exploration de plus de 4 ans dans l'intérieur de l'Afrique du nord. Assassinat du duc de Parme (27 mars) ; ré- gence de sa veuve, sœur du comte de Chambord, au nom d'un enfant de six ans, Robert. — A Rome . mort du savant cardinal Angelo Mai (9 sept.). — Bulle promulguée , en présence de 200 évèques, pour mettre au nombre des dogmes la 'croyance à l'Immaculée Conception. Insurrection militaire a Saragosse (20 février). Soulèvement d'ouvriers à Barcelone (29 mars). — Révolution militaire (28 juin) : deux mille cava- liers de la garnison de Madrid vont se placer sous les ordres du général O'Donnell, condamné à l'exil ; il devient le chef de l'armée constitutionnelle. Le brigadier Ecbague, les généraux Dulce, Ros de Olano, Serrano embrassent la même cause. — Combat indécis de Vicalvaro, près de Madrid (30 juin). — Insurrection à Madrid, où on se bat les 17, 18, 19 juillet. — Ministère Espartero; L. O'Donnell , à la guerre. Les Cortès constituantes sont convoquées pour le 8 novembre : il n'y aura qu'une chambre; la question dynastique ne sera pas discutée ('2 août). — Départ de la reine Ma- rie-Christine exilée et émeute à Madrid, le 28. — Ouverture des Cortès constituantes et discours de la reine. M. Manuel Sanchez Silva, député de l'Andalousie, propose de supprimer la taxe sur les objets de consommation, ce qui enlevait au gou- vernement un revenu annuel de 150 millions de réaux, au moment où ses embarras financiers étaient énormes; vive opposition du ministre des finances, M. Collado, qui donne sa démission le 28 déc, et est remplacé par le duc de Sevillano. En Danemark, le ministère Œrsted, sous la pression de la Russie, de l'Autriche et de la Prusse, veut octroyer la constitution de toutes les parties de la monarchie sans communication préalable à la diète; opposition des chambres (févr.). — Coup d'État (30 mai); arrestation de plusieurs rédacteurs de journaux. Coup d'Etat (29 juillet). Promulgation de la constitution pro- jetée. Mécontentement général. Chute du cabinet Œrsted (3 déc). Programme plus libéral du nou- veau ministère Bang (13 déc). — En Suède, sept femmes, qui ont embrassé le catholicisme, sont poursuivies comme des criminels en vertu de la loi de 1686 (février). Continuation de la Question d'Orient. Entrée des flottes française et anglaise dans la mer Noire (4 janvier). — Sommation faite par l'An- gleterre et la France aux Russes, pour qu'ils éva- cuent les Principautés avant le 30 avril (27 févr.). — Convention qui lie la Turquie envers la France et l'Angleterre avec des promesses de réforme en faveur de tous les chrétiens (12 mars). — Déclaration de guerre des trois puissances alliées à la Russie, le 27. Rupture entre la Turquie et la Grèce, qui appuie les insurgés de l'Epire contre la Porte; troupes françaises au Pirée. — Echec des Russes devant Silistrie (avril-juin). — En vertu d'une convention du 14 juin, les Autrichiens oc- cupent la Valachie évacuée par les Russes. — Les Anglais bombardent Bomarsund, puissante forte- resse russe, située dans l'île d'Aland, dans la mer Baltique, les 21 , 26 et 27 juin ; l'armée française, commandée par Baraguey-d'Hilliers, contribue à la prise de cette position avec le concours des flottes de sir Napier et de Parseval-Deschênes (13, 16 août). — Défaites des Turcs en Asie à Bayazid (29 juillet) et à Kars (7 août). — Les Français et les Anglais, après avoir séjourné quel- que temps à Varna, débarquent au nombre de 50000, en Crimée, à Eupatoria, avec un corps turc (14 sept.). — Victoire brillante remportée près de la rivière de l'Aima sur 50 000 Russes Ap. J.-C. (20 sept ). — Mort du maréchal Leroy de Saint- Arnaud, le 29; Canrobert le remplace. — Com- mencement du siège de Sébastopol (9 octobre). — Combat de Balaklava, désastreux pour la cava- valerie anglaise (25 oct). — Bataille sanglante d'Inkermann (5 nov.). Guerre entre la Perse et le sultan de Mascate, qui perd la place de Bender-Abassi. — Interven- tion militaire de la Porte dans les troubles du Ca- boul et du Candahar. Florès est élu président à Montevideo. — Ur- quiza est nommé président par les douze provinces de la confédération argentine. Traité avec Buénos- Ayres qui reste en dehors de la confédération. — Traité des Etats-Unis avec le Japon, qui ou- vriradeux ports au commerce américain, Hakodade dans l'Yéso, Pimoda dans l'Iasu (31 mars). — Raousset-Boulbon est pris et fusillé par les Mexi- cains (12 août). 1855. — En France, dans la session, close le 11 avril, loi sur la création d'une dotation de l'armée, sur le rengagement, le remplacement dont se charge l'Etat, et sur les pensions militaires. — Voyage de l'empereur et de l'impératrice à Londres (du 16 au 22 avril). — Emprunt de 750 millions voté le 5 juillet. — La reine d'Angleterre à Paris avec son ministre Clarendon (28-27 août). — Exposition universelle de l'industrie et des beaux-arts du 15 mai au 15 nov. — Mort de Dupont de l'Eure, de Ch. Lacretelle, du physiologiste Magendie, du sculpteur Rude; de M. Mole, dernier du nom (24 nov.) . Chute du cabinet Russell, contre lequel avaient été dirigées de graves accusations au sujet de !a conduite administrative de la guerre d'Orient (30janv.). — Nouveau ministère Palmerston. — Traité de l'Angleterre avec le Japon, qui ouvrira à ses navires Nangasaki et Hakodade, du 14 oct. 1854, ratifié le 9 oct. En Autriche, le baron de Bruck est fait minis- tre des finances (janvier) . — Concordat signé par l'Autriche avec la cour de Rome le 18 août, ra- tifié le 25 sept., communiqué par le pape en consistoire secret le 3 novembre ; il est très-favo- rable au pouvoir spirituel et à la cour de Rome. — En Prusse, l'enseignement du polonais est ré- tabli dans les collèges de la province de Posen (juin). — En Danemark, le projet tendant à mo- difier la loi fondamentale de 1849 est adopté dans les chambres. Approbation par le roi du projet de constitution générale de la monarchie; elle est pro- mulguée (29 juin) dans le conseil suprême de la monarchie qui l'adopte le 23 juillet; protestations des représentants des duchés. — Session extraor- dinaire des deux chambres danoises (11 août); le ministère les menace d'un coup d'Etat, si elles ne votent pas la mise en vigueur simultanée des mo- difications à faire à la loi fondamentale danoise et du projet de constitution générale de la mo- narchie. Après de vifs débats, les chambres cè- dent enfin (sept.). Le roi sanctionne la grande charte adoptée par les chambres et la loi électo- rale (2 oct.). — Disgrâce du prince Ferdinand, oncle du roi et héritier présomptif, qui blâme cet acte fondamental. En Espagne, session des Cortès constituantes du 8 nov. 1854 au 17 juillet 1855, vives discussions; révoltes carlistes ou démocratiques sur plusieurs points du pays. — Le nouveau ministre des finan- ces, Madoz, fait approuver le projet de mise en vente des biens, redevances et droits appartenant à l'Etat, aux communes ou au clergé, aux établis- sements et corporations de bienfaisance et d'ins- truction publique (février). — Suppression des droits d'octroi par une loi (février). — Emeute à Madrid (10 avril). Espartero demande aux Cortès la suspension des garanties constitutionnelles TEMPS MODERNES. 293 Ap. J.-C. (30 mai) ; il se sépare de plus en plus, ainsi qu'O'Donnel, des révolutionnaires de l'assemblée. — Les Cortès rejettent un projet d'emprunt forcé . (4 juillet) ; embarras financiers du gouvernement. — Les Cortès s'ajournent au 1 er oct. A leur retour, O'Donnel a à subir de violentes interpellations ; il obtient néanmoins un vote de confiance (3 déc); fin des débats sur la constitution (14 déc). A Turin, les députés votent le projet de sup- pression des communautés et corporations religieu- ses (2 mars). — Au Sénat, la discussion est sus- pendue par suite de l'offre que font les évêques de subvenir eux-mêmes à une partie des frais du culte (26 avril). — Crise ministérielle; l'ancien cabinet se reconstitue avec M. Cavour. Le sénat vote la loi, qui a été amendée de manière à mé- nager les droits acquis (22 mai) ; les députés la votent ainsi modifiée le 28. — Voyage du roi de Sardaigne à Paris et à Londres (nov. -déc). — Manifeste de Mazzini pour pousser le peuple à l'insurrection, publié à Gênes (30 juin). — Dans le royaume de Naples, les vexations et l'arbitraire remplacent les lois: arrestations nombreuses et usage de la bastonnade (juin-juillet) ; le roi pro- voque le mécontentement de l'Angleterre et de la France par plusieurs mesures pouvant rendre plus difficile l'approvisionnement des armées alliées. Continuation du siège de Sébastopol, admira- blement défendu par l'ingénieur russe Totleben. — Tentative d'Osten-Sacken sur Eupatoria occu- pée par Omer-Pacha. — La Sardaigne envoie 20 000 hommes en Crimée (janvier). — Mort de l'empereur Nicolas. — Pélissier succède à Can- robert qui reste à la tête d'une division jusqu'en août (16 mai). — Expédition anglo-française dans la mer d'Azof, le 24 mai ; on coupe la route de la flèche d'Arabat. — Prise du mamelon vert devant Sébastopol (7 juin); le 18, attaque malheureuse des Français contre la tour Malakoff, des Anglais contre le grand Redan. — Mort de lord Raglan (28 juin).» — Victoire de la Tchernaïa (16 août). — Prise du bastion Malakoff par les divisions Bos- quet et Mac-Mahon (8 sept.). — Evacuation de Sébastopol par le prince Gortschakoff qui coule bas ses vaisseaux et conserve tout le nord de la baie et le fort du nord. — Au Kamtchatka, une flotte alliée détruit Pétropaulowski (17 avril.) — Dans la Baltique, bombardement de Nystadt en Finlande (2 juillet); des magasins extérieurs de Sweahorg (8-11 août). — Prise de Kinburn, en face d'Otchakoff, à l'aide de batteries flot- tantes. — En Asie, les Russes forcent Kars à ca- pituler (28 novembre). — Traité de la Suède avec la France et l'Angleterre contre la Russie, négo- cié par Canrobert (21 nov ) , il est publié le 19 déc. Ouverture du chemin de fer de Chagres à Pa- nama (28 janvier). — A Montevideo, chute du président Florès ; le docteur Bustamente, prési- dent temporaire: nouvelle révolution très-sanglante (24-27 nov.) ; elle est dirigée par Munoz ; Oribe et Florès soutiennent Bustamente. — Vifs débats au congrès des Etats-Unis au sujet du Kansas. Convocation des habitants de ce territoire pour la nomination d'un délégué chargé de les repré- senter au congrès. — Les planteurs du Missouri, qui voulaient introduire l'esclavage dans la Con- stitution du nouvel Etat, entourent avec des bandes armées les bureaux de vote et ne laissent arriver jusqu'à l'urne électorale que les partisans de l'esclavage (mars). Au Mexique, Santa-Anna est encore obligé de s'enfuir; il se retire à la Havane; président et assemblées provisoires. Guerre soutenue par la Perse avec le khan de Khiva, qui est poignardé par la trahison de ses alliés, les Turcomans. — Traité de commerce de la Perse avec la France (juillet). Ap.J.-C. 1856. Naissance d'un prince impérial (16 mars). — L'empereur reçoit la visite du roi de Wurtemberg, du frère de l'empereur d'Autriche, du prince Os- car de Suède (mai). — Terribles inondations dans les bassins du Rhône et de la Loire; l'empereur visite les départements qui ont le plus souffert. — Cérémonie du baptême du prince impérial à Paris ; un cardinal représente le pape, qui est parrain (14 juin). — Le maréchal Pélissier est créé duc de Malakoff, avec dotation de cent mille francs. — Mort du ministre de l'instruction publique Fortoul, le 7 juillet ; administration ré- paratrice de son successeur, M. Rouland. — Traité avec le roi de Siam, signé à Bangkok (15 août). — Les Contemplations, de V. Hugo. — Mort du statuaire David d'Angers (6 janv.) ; d'Augustin Thierry (22 mai) ; du peintre Paul Delaroche (4 nov.) ; de M. de Salvandy (15 déc). Voyage de l'empereur d'Autriche avec l'impéra- trice en Italie (17 nov.); à Trieste, à Venise. — Décret qui lève les séquestres mis sur les biens des émigrés lombards, amnisties politiques (2 déc). Mort du baron de Hammer, historien et orienta- liste, à Vienne (26 nov.). Les chambres de Belgique votent les modifica- tions réclamées par la France à la loi relative à l'extradition politique, mais les lois constitution- nelles sont déclarées suffisantes pour réglemen- ter et contenir la presse. — Attaques violentes dirigées par les évêques de Gand et de Bruges contre l'enseignement libéral des universités de Gand et de Liège. — Congrès économique euro- péen, à Bruxelles (oct.). En Hollande, établissement d'une commune sur le lit de l'ancienne mer d'Harlem, entièrement desséchée par la vapeur (avril). A Turin, les chambres approuvent les efforts de M. de Cavour dans le congrès de Paris pour améliorer la condition politique de l'Italie (7 mai). — A Parme, rétablissement de la censure (11 fév.), état de siège. — Insurrection en Sicile provo- quée par le baron Bentivegna, qui est fusillé le 20 déc — La France et l'Angleterre demandent au roi de Naples de mettre un terme aux vexa- tions de toute sorte auxquelles sont exposés ses sujets; elles menacent d'envoyer une escadre (juin-sept.). La guerre est imminente entre la Prusse et la Suisse au sujet du canton de Neufchâtel. En Espagne, O'Donnel est le chef du parti pro- gressiste modéré. L'état de siège est levé dans les provinces d'Aragon, de Burgos, de Navarre (7 févr ). — Adjudication, aux enchères pu- bliques, du chemin de fer à construire de Madrid à Saragosse (7 mars). — Émeutes démocratiques et socialistes de Valence (6 avril) , de Valladolid (22 juin). — La reine tente d'opérer une contre- révolution avec le concours d'O'Donnel. Nouveau cabinet conservateur sous sa présidence, sans Es- partero; Rios Rosas est ministre de l'intérieur (14 juillet) ; insurrection à Madrid, qui dure deux jours (14 et 15 juillet); lutte sanglante à Barce- lone, à Saragosse; départ de Madrid d'Espartero (4 août). — Décrets pour la dissolution et la réor- ganisation des municipalités et députations pro- vinciales, la dissolution de la milice nationale dans tout le royaume, la suspension indéfinie des élections municipales, la dissolution des cortès constituantes (26 juillet-2 septembre). Rétablisse- ment de la constitution de 1845 avec un acte ad- ditionnel libéral (16 sept.). — Nouveau ministère sous la présidence de Narvaez, qui vient d'arriver de Paris (oct.). — Suspension de la vente des biens ecclésiastiques et des biens de l'Etat ; ré- vocation de l'acte additionnel du 16 sept.; ré- tablissement du concordat de 1851 . — Troubles à Malaga (11 nov.). — L'élection générale des mu- 294 CHRONOLOGIE. TABLES. Ap. J.-C. nicipalités est fixée au 5 février (3 déc). — Ré- tablissement des contributions indirectes, suppri- mées depuis 2 ans (15 déc). — En Portugal, chute du ministère Saldanha (juin). Troubles à Lisbonne sous prétexte de la cherté du pain (8 et 10 août). Plaintes de la diète du Holstein contre le mi- nistre du duché, Scheele; le roi refuse la de- mande de mise en accusation (16 février). Ac- quittement des ministres du cabinet CErsted devant la haute cour (24 février). Ouverture du conseil du royaume par le roi (1 er mars); les onze députés du Holstein demandent que les diètes des trois duchés soient appelées à se prononcer sur la constitution générale et la loi électorale (avril). — Nouveau cabinet plus libéral (oct.). — En Suède, projet de loi sur la liberté religieuse (déc). En Russie, concession à une compagnie étran- gère de quatre grandes lignes de chemins de fer à construire en 10 ans : 1° de Varsovie à Saint- Pétersbourg; 2° de Kursk à Libau; 3" de Moscou à Nijni-Novgorod; 4° de. Moscou à Théodosie. L'Autriche détermine la Russie à accepter des propositions qui doivent servir de préliminaires de paix (16 janvier). Congrès à Paris. Le jour où il s'ouvre, conclusion d'un armistice jusqu'au 31 mars (25 février). Signature de la paix le 30 mars; ratification du traité, le 27 avril. Fin de la guerre d'Orient. Principaux articles du traité de Paris : la Turquie est placée sous la garantie générale des puissances européennes; la mer Noire est neutralisée, interdite aux bâtiments de guerre de toutes les puissances et ouverte au commerce libre ; les deux puissances riveraines admettent des consuls dans leurs ports, et ne conservent sur le littoral aucun arsenal militaire maritime; le Danube sera accessible à toutes les marines, la frontière russe de Bessarabie sera rectifiée; les principautés danubiennes, Moldavie et Valachie, dont la France, l'Angleterre et la Russie vou- draient la réunion en un seul État, restent sous la suzeraineté de la Porte; elles garderont leurs privilèges sous la garantie des puissances qui prendront part à leur réforme intérieure. Une déclaration du 16 avril, annexée au traité, pose ces principes : la course maritime est abolie; à l'exception de la contrebande de guerre, le pa- villon neutre couvre la marchandise ennemie, la marchandise neutre n'est pas saisissable sous pa- villon ennemi; les blocus, pour être obligatoires, doivent être effectifs, c à. d. maintenus par une force suffisante pour interdire en réalité l'accès du littoral à l'ennemi. — Réclamations du comte de Cavour au sujet des réformes politiques à ac- complir en Italie. En Turquie, décret ou hatti-humayoun, renfer- mant 21 points de réforme, surtout en faveur des chrétiens de toute secte (21 février) ; mécontente- ment de la population turque. — Vœu exprimé par les Moldo-Valaques d'être réunis en un seul Etat. La Porte nomme caïmacans provisoires, en Moldavie, Thed. Balsch, qui appartient à l'ancien parti russe; en Valachie, à la place du prince Stirbey, l'ex-prince Alex. Ghika (juillet). — En Egypte, la commission internationale, formée par l'initiative de M. Ferd. de Lesseps, adopte pour le percement de l'isthme de Suez le projet d'un ca- nal, avec tracé direct de Suez à Péluse. Conflit entre le ministre anglais à Téhéran et le gouvernement persan ; l'agent anglais quitte Téhéran. — Prise d'Hérat par l'armée persane (25 oct.). — L'Angleterre déclare la guerre à la Perse 1 er nov.); elle s'empare du fort deBender- Bushire (10 déc), et de l'île de Rarrak. — Aux Indes, les Anglais proclament la déchéance du roi d'Oude et occupent ses États (février). — Bom- bardement des forts à l'entrée de Canton par les Ap. J.-C. Anglais et les Américains pour venger un outrage (24-28 oct.). Un aventurier américain, Walker, se rend maître du Nicaragua et s'y fait nommer prési- dent. — Dans l'Uruguay, Florès et Oribe font nommer comme président définitif D. Gabriel Pereira. — Aux États-Unis, les partisans de l'es- clavage, qui sont en majorité dans le Sénat, font voter l'admission comme État du Kansas, terri- toire à esclaves. — Les élections présidentielles sont encore favorables à un démocrate partisan de l'es- clivage, M. Buchanan, contre M. Fremont (déc). Le choix de M. Fremont comme candidat du Nord avait provoqué dans tout le Sud la plus vive irri- tation. Toute la presse des Etats à esclaves avait déclaré que l'élection de M. Fremont aurait pour conséquence la rupture immédiate de l'Union. 11 était facile de prévoir dès lors que les Etats du Sud, qui avaient déjà interdit aux esclaves toute instruction, même religieuse, n'hésiteraient pas un jour à rejeter la décision du suffrage univer- sel et à former une confédération séparée, du moment qu'ils ne pourraient plus faire prévaloir leurs volontés dans le congrès et qu'ils croiraient l'institution de l'esclavage menacée. Retour à l'île Maurice du D 1 ' David Livingstone, après d'heureuses explorations dans l'Afrique centrale. 1857. Assassinat de l'archevêque de Paris, Mgr Si- bour, par un prêtre interdit nommé Verger, dans l'église de Saint-Étienne du Mont (3 janvier). — Session du 16 février au 28 mai. Impôt sur les va- leurs mobilières; subvention de 14 millions pour trois lignes de paquebots transatlantiques ; proro- gation du privilège de la Banque, avec double- ment du nombre de ses actions; le budget est porté pour les dépenses de 1858 à 1717 millions. — Les collèges électoraux sont convoqués pour le 21 juin, sept élections d'opposition radicale, à Paris, Lille et Lyon. — Trois Italiens, Tibaldi, Bartoloni et Grilli, envoyés de Londres, par Maz- zini, sont arrêtés pour complot contre la vie de l'empereur et jugés par la cour d'assises de la Seine. Le premier est condamné à la peine de la déportation, et les deux autres à 15 ans de déten- tion (7 août). — Le 3 septembre, Mazzini, Ledru- Rollin, Campanella et Massarenti, impliqués dans la même conspiration, sont condamnés par con- tumace à la déportation. — A l'occasion du diffé- rend de la Prusse avec la Suisse, le prince Napo- léon va à Berlin (8 mai). — Visite en France du frère du czar, Constantin, et du roi de Bavière (mai). — Visite de l'empereur, accompagné de l'impératrice, à la reine d'Angleterre à Osborne (5-11 août). — Entrevue d"e l'empereur Napoléon et de l'empereur Alexandre à Stuttgard (25- 28 septembre). — Crise financière très-grave. La Banque élève le taux de l'escompte à 10 p. 100 (nov.) ; baisse énorme sur toutes les valeurs. — Décret impérial qui convoque le Corps législatif pour le 28 novembre (10 nov.). — Décret qui in- stitue une médaille commémorative des grandes guerres de 1792 à 1815, dite médaille de Sainte-Hélène (12 août). — Inauguration des con- structions qui réunissent le Louvre aux Tuileries, après cinq ans de travail (14 août.). — Ouverture de l'asile de Vincennes pour l'ouvrier convales- cent (31 août). En Algérie, établissement d'un collège arabe- français à Alger (14 mars). — Soumission défini- tive de la Kabylie à la suite d'une campagne di- rigée parles généraux Renault, Yusuf, Mac-Manon (24 mai-15 juillet). — Au Sénégal, campagne pé- nible habilement conduite par le gouverneur, M. Faidherbe, contre les Maures de la rive gauche du fleuve. Mort du poëte Alfred de Musset (mai) ; de Bé- Ap. J.-C.


ranger (16 juillet) ; de l'helléniste Boissonade (sept.) ; du critique Gustave Planche (18 sept.) ; du général Eugène Cavaignac (27 oct.).

En Angleterre, les communes votent l'admission des Juifs au parlement, par la suppression de certains termes du serment, mais les lords la rejettent encore (20 juillet). — Crise financière. La banque de Londres élève le taux de l'escompte à

9 p. 100 (5 nov.). — Suspension de l'acte de 1844, afin de faciliter à la Banque l'émission de ses billets. — Négociations pour la paix entre la Perse et l'Angleterre à Paris, entre lord Cowley et Ferruk-Khan ; le traité signé le 4 mars est ratifié à Téhéran le 14 avril. — Vaste soulèvement dans l'Inde contre les Anglais (mai) ; les rebelles occupent Delhi et y proclament roi le fils du grand mogol. — Horribles cruautés dans Cawnpore, surtout par Nanajee-Saïb, le fils adoptif d'un peislrwa déchu. Bataille acharnée des insurgés de Neemuch contre la garnison d'Agra. — Victoire du général Havelock près de Bithoor sur un corps de trois à quatre mille cipayes ; après une résistance opiniâtre et une perte de 250 hommes, l'ennemi est chassé de sa position fortifiée (16 août). — Le général de brigade Nicholson attaque, avec 3000 hommes, un corps de 7000 révoltés, près de Nujaffghur, et le bat après lui avoir enlevé 13 canons (25 août). — Prise de Delhi par les Anglais après avoir perdu 61 officiers et 1178 soldats (20 sept.). — Délivrance de la citadelle de Lucknow par le général Havelock (25 sept.) ; il y est à son tour investi par les insurgés. — Le nouveau commandant en chef des troupes anglaises, le général sir Colin Campbell, délivre, après une lutte acharnée, le général Havelock, mais n'en est pas moins obligé d'évacuer Lucknow (24 sept.). — En Chine, destruction d'une flotte de jonques dans divers combats près, de Canton (mai-juin). — Arrivée du plénipotentiaire lord hlgin à Hong-Kong (3 juillet). — Le contreamiral anglais sir Michel Seymour déclare la rivière et le port de Canton en état de blocus (8 août). — La même déclaration est faite par le contre-amiral français Rigault de Genouilly, le

10 déc. — Occupation de l'île d'Honan par les Anglais et les Français réunis. — Prise de Canton par les alliés, le 29 déc. — Occupation, par la compagnie des Indes, de l'île de Périm, à l'entrée de la mer Rouge, entre Moka et Aden.

L'historien Macaulay, créé pair au mois de septembre, prête serment et prend son siège à la Chambre des lords. C'est le. premier exemple d'un écrivain anglais élevé à la pairie à raison de ses mérites littéraires.

, Convention monétaire entre l'Autriche et les Etats du Zollverein pour les monnaies d'or et d'argent. — Le vieux maréchal Radetzky est remplacé comme gouverneur en Italie par le frère de l'empereur, Maximilien. Amnistie générale décrétée à Milan (25 janvier) ; même amnistie pour la Hongrie (mai). — Le 28 sept., l'empereur d'Autriche quitte Vienne pour se rendre à Dresde et à Weimar, où il se rencontre leP'oct. avec l'empereur de Russie. — Signature à Vienne de l'acte réglant la libre navigation du Danube par les états riverains (6 nov.). — En Prusse, réclamations des députés au sujet de plusieurs mesures financières et politiques prises- par le gouvernement ; ils votent une augmentation de l'impôt du sel que rejette la Chambre des seigneurs (28 avril). — Un ordre royal du cabinet charge pour 3 mois le prince de Prusse de remplacer le roi dans la haute direction des affaires de l'Etat (oct.).

Vifs débats à la Chambre des représentants de Belgique sur un projet de loi concernant l'administration des établissements et des fondations de

Ap. J.-C

bienfaisance, qui aurait pour résultat de favoriser l'exploitation exclusive de la charité par le clergé et les couvents et l'extension illimitée de leurs revenus. Le projet, soutenu par Malou, deTheux, est combattu par Rogier, Frère, Verhaegen ; agitation dans le pays. Le roi ajourne les Chambres, puis déclare la cession close et ajourne le projet de loi (13 juin). — Mariage de la fille du roi, la princesse Charlotte, avec le frère de l'empereur d'Autriche, Ferdinand-Maximilien. (27 juillet). — Triomphe des libéraux dans les élections communales du 27 octobre. — Démission du ministère catholique de MM. Dedecker et Vilain XIV (31 oct.). — Crise ministérielle et avènement d'un ministère libéral (9 nov.) ; sont nommés : Charles Rogier, à l'intérieur ; baron de Vrière, aux affaires étrangères ; Frère-Orban, aux finances ; Tesch, à la Justice, etc. — Ordonnance royale qui dissout la Chambre des représentants (12 nov.) ; Elections générales, le 10 décembre ; victoire des libéraux.

Difficultés entre la Sardaigne et l'Autriche. — Tentative d'insurrection à Gênes (9 juin). — Inondations désastreuses en Piémont. — Dissolution de la Chambre des députés (25 oct.). — Elections générales (15 et 18 novembre). — Ouverture des Chambres ; discours du trône (14 déc). — Conspiration mazzinienne découverte à Gênes (29 juin). Insurrection à Livourne (30 juin et 1er juillet. — Voyage du pape qui visite Pérouse, Macerata, Bologne ; adresses des principales villes et des corps d'Etat demandant des réformes politiques ; excursions du pape à Modène et à Florence ; son retour à Rome (4 mai — 5 sept.). — Complot et affaire du Cagliari (25 juin) ; Ch. Pisacane, duc de San-Giovani, officier du génie au service de Naples, qui avait combattu à Rome auprès de Garibaldi, forcé le capitaine du Cagliari à se diriger sur l'île de Ponza, où se trouvaient détenus un grand nombre de prisonniers d'Etat qu'il délivre (27 juin) ; combats de Padula et de Fanza (1er et 2 juillet) ; défaite, captivité et mort des insurgés ; rigueurs du gouvernement napolitain.

L'intervention de la France empêche la guerre entre la Suisse et la Prusse au sujet de Neufchâtel ; traité de Paris par lequel le roi de Prusse renonce à ses droits de souveraineté, mais garde le titre de prince de Neufchâtel (26 mai).

Convocation des Cortès pour le l or mai (16 janv). Elections peu favorables aux progressistes. Troubles à Malaga-, à Séville ; état de siège ; rigueurs militaires ; retraite du ministère Narvaez (4 octobre). Ministère Armero et Mon (26 oct.). — Naissance du prince des Asturies (28 nov.).

Continuation des difficultés entre les duchés et le roi de Danemark. La diète du Slesvig réclame des réformes dans le sens allemand, et l'égalité de représentation des divers peuples de la monarchie au parlement général ; refus de l'impôt. Le commissaire royal dissout l'assemblée ; l'impôt sera perçu en vertu d'une ordonnance royale (mars). — La Prusse et l'Autriche veulent déférer à la diète germanique la position des duchés. — Les ministres donnent leur démission (avril), puis rentrent, excepté M. de Scheel (14 mai). — L'assemblée extraordinaire des états du Holstein est ouverte à Itzehoë, par le commissaire royal de Levetzau. Le gouvernement présente un projet de constitution modifiée (15 août). — Le projet n'est pas accueilli par l'assemblée (9 sept.). — Le gouvernement prussien enjoint à son représentant près la confédération germanique d'invoquer le concours immédiat de la diète en faveur des duchés. Cette démarche est approuvée par l'Autriche (25 oct). — La Russie se prononce dans le même sens (Ier déc). — Convention à Copenhague avec toutes les puissances, pour le Ap. J.-C.


rachat des péages du Sund et des Belts à partir du 1er avril (14 mars).

Le grand-duc Constantin, frère du czar, parcourt l'Europe ; il étudie surtout les institutions et les travaux militaires et maritimes de la France à Toulon, Paris, Cherbourg ; visite à la reine d'Angleterre (30 mai). — Promulgation d'un traité qui ouvre au commerce russe trois ports du Japon, Simoda, Hakodade, Nangasaki (avril). — Efforts du gouvernement pour améliorer la condition des paysans. — Prise du fort Neu-Bartunai, un des points les plus importants occupés par Schamyl (17 oct.).

Protocole signé à Paris pour l'annexion à la Moldavie de Belgrade et de l'île des Serpents, à la Turquie du Belta duDanube, pour l'évacuation, au 30 mars, de la mer Noire par les Anglais, des principautés par les Autrichiens (6 janvier). — Les troupes françaises quittent le Pirée (28 fév.). — Traité signé à Paris, le 18 juin,, qui consacre les délimitations des frontières turco-russes en Bessarabie. — En Moldavie, le nouveau caïmacan Vogoridès s'oppose par tous les moyens à l'élection de candidats favorables à l'union des principautés ; Protestations de la France, de la Russie, de la Sardaigne et de la Prusse ; Chute de ReschidPacha (31 juillet). — Rupture des relations diplomatiques entre les 4 puissances et la Porte qui veut maintenir les élections (6 août). — La Porte cède enfin et les relations diplomatiques sont rétablies (20 août). — Nouvelles élections dans la Moldavie terminées le 19 sept. — Le même jour les élections commencent dans la Valachie. Dans les deux principautés les élections sont favorables à l'union. — Dépêche circulaire du gouvernement •ottoman à ses représentants près les puissances signataires du traité de Paris, où il s'oppose formellement à tout projet d'union entre les principautés. — Les divans de Moldavie et de Valachie émettent entre autres vœux celui de la réunion des deux principautés sous un prince héréditaire étranger (19-21 oct.). — Nouvelle protestation de la Porte (27 oct.).

M. James Buchanan prend possession de la présidence des Etats-Unis le 4 mars. — Troubles dans plusieurs Etats au sujet des esclaves fugitifs. — Le gouverneur du territoire d'Utah, chez les Mormons, Brigham Young, se met en opposition avec les lois fédérales. Crise commerciale. Suspension des banques. — Emeutes à New-York.

Dans la Nouvelle-Grenade, avènement au pouvoir du parti conservateur avec M. Mariano Ospina. Etablissement du régime fédéral.

Au Pérou, guerre civile entre le général Vivancô établi à Arequipa et le général Ramon Castilla établi à Lima. — En Bolivie, le docteur José Maria Linarès renverse le général Cordova, gendre et successeur du général Belzu, et s'empare du pouvoir.

Dans la république dominicaine, M. Baez est forcé de se retirer et sera remplacé par Santana.

Le flibustier Walker, vaincu par le général Mora, président de Costa-Rica, se retire à la Nouvelle-Orléans ; une nouvelle tentative faite en novembre par Walker n'est pas plus heureuse. — Au Mexique, troubles continuels contre le président Comonfort. Le 17 décembre, avec l'aide du général Félix Zuloaga, Comonfort se fait déclarer président avec des pouvoirs extraordinaires. Le président de la cour suprême de cassation, Benito Juarez, et le président du congrès Olvera sont arrêtés. La dictature de Comonfort n'est acceptée que par quelques provinces et une partie ûe l'armée. Evasion de Juarez, qui se posera comme le chef du parti dit constitutionnel.

A Madagascar, un décret de la reine Ranavalo


Ap. J.-C.


expulse les Anglais et les Français du territoire et confisque leurs propriétés.

A la demande de l'amiral français Tréhouart, le bey de Tunis publie un décret établissant des réformes administratives et religieuses (9 sept.).

Le sultan de Wadaï fait décapiter le voyageur Vogel. 1858. Tentative d'assassinat sur la personne de l'empereur Napoléon. Au moment où la cour se ren dait à l'Opéra, sous le péristyle même du théâtre, trois bombes, lancées des rangs de la foule, éclatent sous les pas des chevaux et brisent la voiture impériale. Les conjurés, Félix Orsmi, Charles de Rudio, Joseph-André Pierri et Antoine Gomez, sont arrêtés à Paris ; plus tard, Simon-François Bernard à Londres. Le 26 février, les trois premiers sont condamnés à la peine des parricides et Gomez aux travaux forcés à perpétuité. Félix Orsini et Joseph-André Pierri sont exécutés, le 13 mars. La peine de Rudio est commuée en celle des travaux forcés à perpétuité. — L'empereur ouvre la session législative ; discours du trône (18 janv.). — Un décret impérial supprime la Revue de Paris et le Spectateur. — Répartition en cinq grands commandements, confiés à des maréchaux, de toutes les troupes de ligne stationnées dans l'intérieur de l'empire (Paris, Nancy, Lyon, Toulouse et Tours) (27 janv.). — Message de l'empereur au Sénat et au Corps législatif : l'impératrice est nommée régente dans le cas où le prince impérial parviendrait au trône avant sa majorité. Il est institué un conseil privé, qui se réunira sous la présidence de l'empereur. Le conseil privé deviendra, avec l'adjonction des deux princes français les plus proches, dans l'ordre d'hérédité, conseil de régence, dans le cas où l'empereur n'en aurait pas désigné un autre par acte public (l ev févr.). — Vote par les députés d'un projet de loi relatif à des mesures de sûreté publiques (2 févr.). — Le général de division Espinasse est nommé ministre de l'intérieur et de la sûreté générale (7 févr.). — Note du cabinet impérial à la Confédération helvétique, pour insister de nouveau sur l'éloignement des réfugiés italiens des cantons frontières et sur leur internement en des lieux éloignés (14 févr.). — Vote par les députés de la loi relative aux titres de noblesse (8 mai). — M. Delangle remplace le général Espinasse au ministère de l'intérieur (14 juin) — Création d'un ministère de l'Algérie et des colonies, qui est confié au prince Napoléon (14 juin). — Inauguration du nouveau bassin de l'arsenal de Cherbourg par Napoléon III (7 août). — Le comte de Montalembert est condamné, pour délit de presse, à six mois de prison et à 3000 fr. d'amende (24 nov.) ; il interjette appel ; l'amende sera maintenue, mais l'empereur remettra au comte la peine à laquelle il a été condamné.

Mort de Mlle Rachel à Cannes (4 janvier) ; — Du chanteur Lablache, à Naples (23 janvier). — Mort du prédicateur de Ravignan, de la compagnie de Jésus (25 février). — Mort du peintre Ary Scheffer (15 juin), de la duchesse d'Orléans (Hélène), à Richmond, en Angleterre (18 mai).

Dépêche du comte de Walewski au comte Persigny, ambassadeur à Londres, où ilestditquele gouvernement français, tout en respectant le droit d'asile pratiqué par l'Angleterre, espère que le cabinet de Londres prendra, des mesures contre les assassins (20 janvier). — Nouvelle dépêche du comte Walewski au comte Persigny, à l'occasion des représentations faites par lord Cowley, ambassadeur de la Grande-Bretagne à Paris, au sujet des adresses de l'armée imprimées dans le Moniteur. L'empereur regrette que parmi ces adresses on en ait publié deux ou trois contenant des expressions violentes (6 février). — Lord Ap. J.-C.


Palmerston présente à la Chambre des communes un bill relatif à la répression des conspirations ayant l'assassinat pour but (8 février). — Lord Palmerston déclare dans la Chambre des communes, que le droit d'asile ne sera blessé en rien par le bill contre les conspirations. Un membre de la Chambre, Gibson, présente alors un amendement, où était exprimé le regret que le gouvernement n'ait pas répondu à la dépêche du cabinet français du 20, et n'ait point communiqué cette réponse au parlement avant d'avoir soumis le bill actuel aux délibérations de la Chambre. L'amendement ayant été adopté par 234 voix contre 215, le ministère donne sa démission le lendemain et lord Derby est chargé de former un nouveau cabinet (20 février). — Cet incident donne lieu entre les deux cours à des pourparlers qui se terminent le 11 mars par une note du comte Walewski, où il était dit que l'empereur Napoléon III n'avait pu exiger quelque chose d'incompatible avec l'honneur de l'Angleterre, et qu'il se retirait du débat sans faire aucune demande, ayant une entière confiante dans l'amitié de l'Angleterre. — L'accusé Bernard, impliqué dans l'attentat du 14 janvier contre l'empereur, est acquitté par le jury de Londres du crime de félonie le 17 avril, et le 20, à l'occasion de l'accusation de complicité de complot, mis en liberté sous caution, par la cour du banc de la reine. — Adoption du bill qui met fin à l'existence de la compagnie des Indes et transporte tous ses pouvoirs au gouvernement (8 juillet). — Le bill relatif aux israélites est adopté à la 3e lecture par la Chambre des communes (21 juillet) ; le 26, le baron Lionel de Rothschild est admis comme membre du parlement.

La diète germanique invite le roi de Danemark à introduire dans les duchés de Holstein et de Lauenbourg un régime qui assure l'indépendance des constitutions particulières ainsi que l'égalité des droits des duchés (14 janvier). — Le gouvernement danois déclare à la diète germanique qu'il est prêt à considérer la constitution générale du 2 octobre 1855 comme étant hors de vigueur pour les duchés de Holstein et de Lauenbourg (15 juillet). — Par patentes royales la constitution du 2 octobre 1855 pour le Holstein et le Lauenbourg est abolie (6 novembre) ; la Chambre du Holstein est convoquée pour le 3 janvier 1859. Le 8 novembre, circulaire du cabinet danois à ses agents diplomatiques pour leur exposer que le roi a satisfait à toutes les demandes qui peuvent être faites au nom du droit fédéral ; il serait impossible de faire de nouvelles concessions. Protestation de la diète, le 9.

Le prince de Prusse se charge de la régence à la demande du roi (9 octobre) ; il prête serment à la constitution, le 25.

Présentation aux chambres, de Belgique d'un projet de loi relatif à la police des étrangers ; ce projet est adopté par les chambres à une grande majorité, le 3 février. — Le sénat de Belgique adopte par 30 voix contre 4 le projet de loi relatif à la poursuite des offenses commises contre les souverains étrangers (5 mars). — Après avoir retiré le projet de loi concernant les fortifications d'Anvers, que la Chambre des députés avait repoussé par 53 voix contre 39, le gouvernement clôt la session législative de 1857-1858 (5 août). — Achèvement du télégraphe sous-marin entre le Hanovre et l'Angleterre.

Le feld maréchal Joseph-Wenzel, comte Radetzky de Radetz, né le 2 novembre 1766, à Trzebnitz en Bohême, meurt à Milan (5 janvier).

En Italie, le ministre de la justice Deforesta présente à la Chambre des députés de Turin un projet de loi concernant les conjurations ourdies


Ap. J.-C.


contre la vie des souverains étrangers, ainsi que les modifications à apporter à la formation du jury (17 février). — Mazzini et 5 autres des 63 accusés dans le procès poursuivi contre les auteurs et les complices du soulèvement tenté à Gênes, le 29 juin 1857, sont condamnés à mort par contumace (20 mars). — Cession par le gouvernement sarde à une compagnie russe d'une partie de la baie de Villefranche et d'une certaine étendue de terrain pour y former des magasins, des chantiers de construction et des ateliers (sept.). — Note adressée au cabinet autrichien par le comte de Cavour relativement à quelques griefs du gouvernement piémontais contre l'Autriche. Le ministre sarde réclame, conformément à l'art, v du traité de commerce et de navigation, conclu en 1851 entre la Sardaigne et l'Autriche, les avantages que le gouvernement autrichien a accordés au commerce de Modène (25 nov.).

A Naples, amnistie de 91 condamnés politiques, entre autres Poerfo et Settembrini ; leur peine est commuée en bannissement perpétuel. — Décret royal relatif aux troubles politiques. Les crimes contre la sûreté de l'Etat sont justiciables des tribunaux militaires (27 déc). Fin de l'affaire du Cagliari, navire à vapeur sarde qui avait déposé une bande de conspirateurs sur les côtes du royaume de Naples, et qui avait été capturé ensuite par deux bâtiments de guerre napolitains ; l'Angleterre qui se trouvait impliquée dans cette affaire parce que les deux mécaniciens du Cagliari, Wath et Park, étaient Anglais, obtient toutes les satisfactions qu'elle demandait.

Ouverture des Cortès d'Espagne par la reine. Discours du trône : le lendemain, Bravo-Murillo est élu président du congrès par 126 voix ; le ministère donne sa démission. Le 14, formation d'un nouveau cabinet ; Xavier d'Isturitz est nommé président du conseil et ministre des affaires étrangères (10 janvier). — Le gouvernement présente aux Cortès, un projet de loi, d'après lequel les biens de l'Eglise non encore vendus seront rendus au clergé (26 avril). — Un décret royal ajourne les séances des Cortès (5 mai) ; elles sont dissoutes le 13. — Nouveau ministère : le maréchal O'Donnell est nommé président du conseil et chargé du portefeuille de la guerre et des colonies (1er juillet) ; avec lui l' Union libérale arrive au pouvoir. — Dissolution des Cortès ; les nouvelles sont convoquées pour le 1er déc. (11 sept.). — Ouverture des Cortès ; discours de la reine (1er déc). — En Portugal, ultimatum de la France au sujet du navire le Charles-George, qui est relâché par le gouvernement portugais le 25 oct. (13 oct.).

En Russie, établissement d'un comité spécial, sous la présidence de l'empereur, chargé d'examiner les dispositions et les plans relatifs au servage (15 janv.). — Traité entre la Russie et la Chine concernant les frontières des deux Etats. Le fleuve Amour à partir du point où la Schilka se réunit à l'Argun, jusqu'à celui où l'Usuri se jette dans l'Amour, forme la frontière entre les deux Etats. Les deux rives de l'Amour au bas de l'embouchure de l'Usuri sont concédées à la Russie (28 mai). — Le 13 juin, un traité de paix et d'amitié est aussi signé entre la Russie et la Chine ; les chrétiens ont le droit d'exercer librement leur culte ; établissement de consulats en Chine et envoi d'agents diplomatiques à Pékin. — Continuation de la lutte entre les Russes et Schamyl. Les tribus placées entre le Terek supérieur et l'Argun font leur soumission (16 juillet). — Grande défaite de Schamyl (4 août) ; les Russes deviennent maîtres de tout le cours de l'Argun. — Campagne meurtrière des Russes dans le Caucase terminée le 24 sept.

Combat très-vif près de Grahowo entre les troupes ottomanes d'une part, les Monténégrins Ap. J.-C.


et les Rajahs réunis de l'autre (11 mai) ; le 13, les Monténégrins, commandés par Mirko, frère du prince Danilo, défont complètement les Turcs ; le 14, le sultan, cédant aux observations des grandes puissances, donne l'ordre de suspendre les hostilités. — Réclamations des Grecs de Candie ; envoi de deux commissaires turcs ; faiblesse du gouvernement (16 mai) ; horribles scènes de carnage ; la Porte fait droit aux réclamations des habitants (7 juin). — Affreux massacres accomplis par les Turcs à Djeddah, près de la Mecque ; énergiques réclamations de la France et de l'Angleterre.

— Première conférence des représentants de la France, de l'Autriche, de la Grande-Bretagne, de la Prusse, de la Russie et de la Turquie sur la délimitation du Monténégro (14 oct.) ; le 8 novembre, les districts en litige de Grahowo et de Jupa au nord du Tschernagora sont cédés définitivement aux Monténégrins ; le district de Kutschi (Kolaschin), situé au sud-est, rentre sous la domination turque.

En Servie, la Skuptâchina nationale veut contraindre le prince Alexandre Kara Georgewitch à abdiquer ; celui-ci se rend de nuit dans la forteresse de Belgrade sous la protection turque ; l'assemblée nationale élève alors le prince Milosch Obrenowitch à la dignité de prince héréditaire de Servie (22 déc).

Signature par les plénipotentiaires des grandes puissances de la convention relative à l'organisation des principautés danubiennes, qui sont constituées sous la dénomination de Principautés-Unies de Moldavie et de Valachie sous la suzeraineté du Sultan (19 août). — Corinthe est détruite par un tremblement de terre (21 février).

— Mort de George Condouriotis, président du gouvernement hellénique pendant la guerre de l'indépendance (23 mars). — Les habitants des îles Ioniennes manifestent le désir de voir les sept îles unies à la Grèce ; le gouvernement de la GrandeBretagne répond qu'il ne renoncera pas au protectorat qu'il exerce sur les îles Ioniennes en vertu des traités (7-8 déc).

Le schah de Perse prescrit une nouvelle organisation de l'administration supérieure du royaume, laquelle est divisée en ministères de l'intérieur, des finances, de la guerre, des affaires étrangères, de la justice, et des fondations pieuses (9 sept.).

Continuation de la guerre des Anglais dans l'Inde. Le général Franck emporte d'assaut la forte position de Badschahgunge à deux lieues de Sultanpoor et défendue par Nazim-Mendi Dusscin à la tête de 25 000 hommes et 25 canons, tue. 1800 hommes et s'empare de 20 canons (21 févr.). — Sir Colin Campbell, ayant opéré sa jonction avec les généraux Franck et Outram, prend position devant Lucknow à la tête de 50000 hommes d'infanterie. 1000 chevaux et 120 canons (4 mars). Le 19, prise de Lucknow après un combat acharné. — Combat de Gwalior (17 juin) ; le 19, après un combat de 5 heures, sir Hugues Rose s'empare de la ville et du palais de Gwalior. — Le commandant en chef Lord Clyde (Sir Colin Campbell) marche contre la forteresse Améthie, à 70 milles sud-est de Lucknow, qui est livrée le lendemain par Loll-Madho-Singh. Soumission de ce puissant chef des rebelles (9 nov).

Entrée des troupes françaises et anglaises à Canton et prise du commissaire impérial Yeh (5 janvier). — Les troupes anglo-françaises s'emparent des forts chinois situés au nord et au sud de l'embouchure du Peïho et défendus par 138 canons (20 mai) ; le 22, les escadres alliées remontent le fleuve dans la direction de Pékin. — Traité entre la Chine et la Grande-Bretagne, et le lendemain avec la France : le christianisme


Ap. J.-C.


sera librement exercé dans tout l'empire ; les missionnaires seront protégés par les autorités chinoises ; des agents diplomatiques résideront à Pékin ; les étrangers munis d'un passe-port de leur gouvernement pourront voyager dans l'intérieur du royaume (26-27 juin) : le 3 juillet, le traité franco-chinois fut ratifié par l'empereur de Chine.

Traités de commerce conclus par le Japon avec les États-Unis (28 juillet), avec les Pays-Bas (13 août) ; avec l'Angleterre (26 août).

Prise du fort et de la baie de Tourane par les troupes hispano-françaises, sous les ordres du vice-amiral français Rigault de Genouilly ; la baie et le fleuve de Tourane sont mis en état de blocus.

Défaite des Mormons par les troupes de l'Union (14 février.) — Prise de leur capitale Utah (26 juin).

Traité de paix et d'amitié entre la Chine et les États-Unis,(13 juin.). — Proclamation du président des États-Unis Buchanan pour avertir les citoyens de l'Union de ne pas prendre part à une troisième expédition, qui se prépare contre Nicaragua (3 nov.). — La communication télégraphique sous-marine est établie entre Valentia, à l'ouest de l'Irlande et la baie de la Trinité (Terre-Neuve) ; distance : 1650 milles marins ; longueur du câble : 2022 milles marins. Cette magnifique entreprise devait malheureusement rester sans résultat.

Soulèvement à Mexico, combat dans les rues pendant 7 jours ; fuite de Comonfort ; le général Zuloaga se fait proclamer président, tandis que Juarez convêque le congrès à Guanaxuato (11-21 janvier). — Un décret de Zuloaga remet les corporations religieuses en possession de leurs propriétés déjà vendues (28 janvier). — Victoire du général Vidaurri sur les troupes de Zuloaga (4 mai). — Occupation de San-Luis par les troupes de Zuloaga commandées par le général Miramon (12 sept.). — Combat de 4 jours entre les généraux Vidaurri et Miramon dans le voisinage de San-Luis (21 sept.). — Le général Echeagaray, au lieu de tourner ses efforts contre la Vera-Cruz, qu'il était chargé de prendre, se met en insurrection contre le président Zuloaga, de qui il tenait ses pouvoirs, et s'unit au général Roblès, commandant de la garnison de Mexico ; convocation d'une junte qui nommera le général Miramon président provisoire.

Dans le Venezuela, chute de la famille des Monagas qui exerçait le pouvoir depuis 10 ans au profit du parti démocratique (15 mars). — Convention de Valencia. — Le général Julian Castro garde provisoirement la direction des affaires. — Dans la Nouvelle-Grenade, constitution du 22 mai qui pose définitivement les bases du régime fédératif ; division du pays en 8 état=. — Dans l'Equateur, dictature d'Urbina et de Roblès ; leurs démêlés avec le général Castilla, président du Pérou. — Élection du général Ramon Castilla à la présidence du Pérou (août). — Soulèvement à Haïti contre l'empereur Soulouque ; le général Fabre Geffrard proclame la république à Gonaïves ; le général Barthélémy et les autorités civiles et militaires se prononcent pour le mouvement (22 déc.) ; le 23, Geffrard est proclamé président de la république.

1859. Guerre d'Italie. Le 1er janvier, à la réception du corps diplomatique, l'empereur Napoléon III, s'adressant à M. de Hubner, ambassadeur d'Autriche, le prie de transmettre à Vienne ses regrets relativement au peu d'accord qui, sur des questions importantes, existait entre son gouvernement et celui de l'empereur François-Joseph.

Ouverture des chambres à Turin. Dans le Ap. J.-C.


discours du trône, le roi déclare que la situation n'est point exempte de périls, car tout en respectant les traités, il ne peut rester insensible au cri de douleur qui, de tant de points de l'Italie, s'élève vers lui (30 janvier). — Mariage du prince Napoléon et de la princesse Clotilde, célébré à Turin (30 janvier).

Le ministre des finances présente à Turin un projet de loi autorisant le gouvernement à contracter un emprunt de 50 millions (4 févr.). — Publication de la brochure : Napoléon III et l'Italie (4 février). — L'empereur Napoléon III en ouvrant la session législative rappelle qu'il s'est trouvé en dissidence avec le cabinet autrichien sur les questions principales, entre autres sur la reconstitution des principautés danubiennes (7 février). — Le Cabinet britannique donne son adhésion à la proposition faite par la Russie touchant la réunion d'un congrès pour régler les affaires d'Italie, congrès dont pourtant était exclu le Piémont en sa qualité de puissance d'ordre secondaire (20 mars). — Protestation de M. de Cavour contre cette exclusion. — Entrevue de ce ministre avec Napoléon III (25 mars). — L'Autriche refuse de prendre part au congrès, s'il n'est pas précédé d'un désarmement complet (14 avril). — Le Moniteur annonce que l'Autriche n'ayant pas adhéré à la proposition de désarmement simultané faite par l'Angleterre et acceptée par la France, la Russie et la Prusse, et ayant résolu d'adresser une communication directe au cabinet de Turin pour obtenir le désarmement de la Sardaigne, l'Empereur a ordonné la concentration de plusieurs divisions sur les frontières du Piémont (22 avril). — Remise de l' ultimatum autrichien au comte Cavour par le baron de Kellersberg. Le gouvernement Sarde doit répondre dans trois jours s'il consent, oui ou non, à mettre sans délai son armée sur le pied de paix et à licencier les volontaires italiens (23 avril) ; réponse négative du comte de Cavour, le 26. — Départ du grandduc de Florence ; Victor-Emmanuel est proclamé dictateur (27 avril). — L'armée autrichienne, commandée par Gyulai, passe leTessin et s'avance sur Mortara, Vigevano et Novarre (29 avril). — La duchesse régente quitte Parme le 30 avril ; le 1er mai, on institue une junte provisoire qui décide l'annexion au Piémont et gouverne au nom du roi Victor-Emmanuel. — Rupture des relations diplomatiques entre la France et l'Autriche (2 mai). — L'empereur Napoléon III annonce dans une proclamation au peuple français qu'il va se mettre à la tête de l'armée (3 mai). — Rentrée de la duchesse de Parme dans ses États (4 mai).

Bataille de Montebello ; les Autrichiens sont repoussés par la division Forey après un combat acharné de 5 heures (20 mai). — Arrivée du prince Napoléon à Livourne avec le 5e corps d'armée (23 mai). — Prise de Varèse par Garibaldi (23 mai). — Il entre à Côme, le 27. — Circulaire adressée par le prince Gortschakoff aux légations de Russie, dans laquelle il dénie à la Confédération germanique, qui est une combinaison purement défensive, le droit d'intervenir dans la guerre au sujet d'une possession non germanique (27 mai). — Affaire de Palestre (30 mai). — L'armée franco-sarde commence à traverser le Tessin près de Turbigo ; l'armée autrichienne se concentre sur la rive gauche de cette rivière (2 juin). — Bataille de Magenta (4 juin). — Evacuation de Milan par les troupes autrichiennes (5 juin). — Entrée de l'empereur des Français et du roi de Sardaigne à Milan (8 juin). — Les Français occupent Marignan après un combat de trois heures, le même jour. — La duchesse de Parme quitte de nouveau ses États (9 juin) ; départ du duc de Modène, le 11. — Évacuation


Ap. J.-C.


des légations par les Autrichiens le 12, des vaisseaux de guerre français ayant paru devant Ancône. — Le gouvernement prussien, voulant parer aux éventualités de la guerre, donne l'ordre de mobiliser 6 corps d'armée (14 juin). — Proclamation de l'empereur d'Autriche portant qu'il se met à la tête de son armée pour défendre l'honneur etles bons droits de l'Autriche (18 juin). Bataille de Solferino. L'armée autrichienne qui, la veille, avait franchi le Mincio sur quatre points, rencontre dans sa marche l'armée franco-sarde. Après une lutte meurtrière de 15 heures, engagée surtout près de Solferino, San Cassiano, Cavriani, Goito et dirigée par les deux empereurs en personne, l'armée autrichienne est forcée d'abandonner ses positions et de se rejeter sur la rive gauche du Mincio (24 juin). — Le représentant de la Prusse à la diète propose la concentration des 7e et 8e corps de l'armée fédérale sur le Haut-Rhin, sous le commandement de la Bavière. Cette proposition est acceptée presque à l'unanimité dans la séance du 2 juillet. — L'armée entière des alliés passe -le Mincio. L'armée sarde investit Peschiera (1er juillet.) — Le 3, le viceamiral Romain-Des fossés occupe une île dans le golfe de Quarnero, partie du golfe de Venise. Le 4, 58 vaisseaux de guerre, français et sardes, se réunissent dans ce lieu. Débarquement de 10 000 français. — L'Autriche propose à la diète de mobiliser le contingent tout entier de la Confédération, et d'engager le prince-régent à prendre le commandement en chef (7 juillet). — Signature d'un armistice entre les armées alliées et celles de l'empereur d'Autriche. La durée en est fixée jusqu'au 15 août (8 juillet). Le 11, entrevue de l'empereur des Français et de l'empereur d'Autriche à Villafranca ; on y signe les préliminaires de paix. L'empereur d'Autriche cède ses droits sur la Lombarâie à l'exception des forteresses de Mantoue et de Peschiera, à l'empereur des Français, lequel les transmet au roi de Sardaigne. Proclamation de l'empereur Napoléon III à ses troupes pour leur annoncer que le principal but de la guerre est atteint et que la paix a été conclue, parce que la guerre menaçait de prendre une extension qui aurait pu nuire aux intérêts de la France, à Valeggio, le 12 juillet. — Réunion à Zurich des plénipotentiaires chargés de convertir en traité définitif les préliminaires de Villafranca. Ces plénipotentiaires sont, po :ir la France, le baron de Bourqueney etle marquis de Banneville, pour l'Autriche le comte de Colleredo et le baron de Meysenbug, pour la Sardaigne le chevalier des Ambrois et le chevalier Jocteau (8 août) ; la conférence de Zurich termine sa mission le 10 novembre.

Ouverture de la session législative de 1859, le 7 février. — Le projet de loi relatif à un emprunt de 100 millions de francs est adopté à l'unanimité (30 avril). — Important projet de loi concernant les chemins de fer. Les concessions de chaque compagnie seront divisées, au point de vue de l'application du minimum d'intérêt, en deux sections distinctes et comprenant, l'une l'ancien réseau, l'autre le nouveau. Ce dernier jouira seul, pendant 50 ans, d’une garantie d'intérêt avec amortissement calculé au taux de 4 pour 100. De plus, toute la portion du revenu de l'ancien réseau qui excédera un certain chiffre kilométrique, déterminé pour chaque compagnie, sera attribué comme supplément de recettes au nouveau réseau, et viendra couvrir jusqu'à due concurrence l'intérêt garanti par l'Etat. En compensation de ces avantages, les compagnies devront partager avec l'État à partir de 1872 la portion de leur revenu qui excédera un chiffre déterminé, et, en outre, elles auront à rembourser, avec les Ap. J.-C.


intérêts à 4 pour 100, les sommes reçues par elles à titre de garantie d’intérêt, dès que les produits du nouveau réseau auront dépassé 4 pour 100, taux de cette garantie. Les séances des 16, 17 et 18 mai sont consacrées à la discussion de ce projet qui est voté à une forte majorité. — Vote du projet de loi relatif à l’annexion des banlieues à la ville de Paris (26 mai). — Décret qui institue une médaille commémorative de la campagne d’Italie (11 août). — Entrée triomphale de l’armée d’Italie à Paris (14 août). — Publication de deux décrets dont l’un accordait amnistie pleine et entière aux exilés ou condamnés politiques, l’autre annulait les avertissements donnés à la presse en vertu du décret du 17 février 1852 (16 août). Publication de la brochure : le Pape et le Congrès (fin de décembre).

En Algérie, expédition du général Desvaux contre Si-Sadok, qui avait tenté de prêcher la guerre sainte dans le pays montagneux de l’Aurès, au sud de la province de Constantine. Si-Sadok, sa famille et tous les fauteurs de troubles sont au pouvoir des Français (20 janv.). — Victoire remportée sur les tribus Marocaines des frontières par les généraux Desvaux et Dervieu à Sidi-Zaer (6 nov.).

Mort d’Alexis de Tocqueville, à l’âge de 53 ans (16 avril). — Continuation de la publication de l' Histoire du gouvernement parlementaire, commencée en 1857, de M. Duvergier de Hauranne. — La légende des siècles, de Victor Hugo. — Continuation de la publication des Mémoires pour servir à l’histoire de mon temps, commencée en 1858, par M. Guizot.

Ouverture du parlement d’Angleterre. Discours de la reine (3 fév.). — La chambre des communes rejette à la deuxième lecture le bill de réforme à une majorité de 39 voix (31 mars). — À la suite de cet échçc, le comte Derby et Disraeli annoncent aux chambres la dissolution du parlement, l’état critique des affaires extérieures ne permettant pas de changer le ministère (4 avril). — Ouverture du parlement, le 7 juin. Dans les deux chambres, vote de défiance contre le ministère qui donne sa démission, le 11. Lord Palmerston est chargé de la formation d’un nouveau ministère, le 12 ; le 30, il annonce à la chambre des communes la formation d’un nouveau cabinet, qui observera une stricte neutralité. — L’Angleterre renonce, en faveur du Honduras, à la possession de plusieurs îles situées dans la baie de Honduras, ainsi qu’au protectorat sur les Indiens Mosquitos (28 nov.).

Mort de l’historien Hallam (22 janv.). — Mort de l’historien Macaulay (28 déc).

Efforts de l’Autriche pour entraîner la Prusse contre la France et l’Italie. — Effet produit en Allemagne par les victoires de Montebello et de Magenta ; hésitations de la Prusse. La nouvelle de la paix de Villafranca met un terme aux préparatifs guerriers de l’Allemagne. — Fondation à Francfort d’une association, dont la mission sera de travailler à la réalisation des vues du parti national : développement de l’unité de l’Allemagne, hégémonie de la Prusse, exclusion de l’Autriche. Le siège du comité est d’abord fixé à Francfort, mais, par suite du refus de la police, il sera transféré à Cobourg (18 oct.). — Entrevue de l’empereur de Russie avec le prince régent de Prusse (22 oct.). — Conférences des ministres des états moyens et secondaires de l’Allemagne à Wurtzbourg (24 nov.). — Dans la Hesse électorale, la seconde chambre, sur le refus du prince d’accepter l’adresse qu’elle lui avait présentée, décide de prier l’assemblée fédérale d’amener par des moyens pacifiques la solution définitive de la constitution du duché (24 nov.). — Mort d’Alexandre de Humboldt, né à Berlin le 14 septem bre 1769 (6 mai). — Mort du ban de Croatie Jel lachich (20 mai).

Ouverture de la diète du duché de Holstein pa le commissaire royal ; les états auront à se pro noncer sur un projet de constitution destiné à remplacer la constitution commune du 2 oct. 1855, abrogée le 6 nov. 1858 (3 janv.). — Opposition rétrograde de la noblesse et du clergé, qui combattent à outrance les projets du gouvernement danois ayant pour objet soit la liberté de conscience, soit une répartition plus équitable des impôts. — Projet d’une constitution commune pour toute la monarchie, et d’une constitution particulière pour le Holstein adopté à l’unanimité par l’assemblée, et adressé au roi le 11 mars. Les principaux points de ce projet étaient les suivants : quatre assemblées législatives (une pour chaque partie de la monarchie) mutuellement indépendantes et ayant chacune le droit de veto. — Formation d’un État de Slesvig-Holstein dans l’État danois ; point de représentation commune ; point de droit d’amendement ni d’initiative’d’aucune sorte pour aucune des assemblées ; représentation seulement par classes et prérogatives ; point de liberté de culte ; réduction des dépenses de la marine militaire presque du double, par clause expresse. — Protestation du commissaire royal contre cette constitution qui ne pouvait avoir d’autre résultat que la dissolution de la monarchie.

Convention entre l’Espagne et le saint-siége, relativement aux biens de l’Église (25 août) ; l’objet principal de cette convention est d’échanger les biens de l’Église contre des inscriptions de rente 3 pour 100 non susceptibles d’être transférées et de représenter, par des inscriptions de même nature, le reste de la dotation du culte et du clergé en conservant à l’Église le droit d’acquérir. — Ultimatum adressé par le gouvernement espagnol au Maroc (16 oct.). Il n’est point accepté, et le consul espagnol quitte Tanger, le 19. — Le maréchal O’Donnel annonce aux cortès que le gouvernement a déclaré la guerre au Maroc (22 oct.). — Le commandement en chef de l’armée d’expédition en Afrique, forte de 50000 hommes, est confié au maréchal O’Donnel (4 nov.).

L’assemblée législative des sept îles déclare que l’unique et unanime volonté du peuple ionien est l’annexion des sept îles à la Grèce (27 janv.) ; adresse à la reine d’Angleterre ; refus du gouvernement anglais (30 janv. -5 fév,). — Projet de réforme soumis au Parlement ionien par le lord haut commissaire Gladstone (5 fév.).

Le prince Alexandre Couza est élu hospodar de Moldavie, le 17 janvier, et hospodar de Valachie, le 5 février ; il prend le gouvernement dans les deux principautés sous le nom d’Alexandre Jean Ier . — Conférence de Paris, sur la demande de la Porte, à cause de la double élection du prince Couza, entre les plénipotentiaires d’Autriche, de France, de la Grande-Bretagne, de Prusse, de Russie, de Sardaigne et de Turquie pour l’organisation des principautés (7 avril). — Le 6 septembre, les plénipotentiaires prennent acte de la déclaration de la Porte, par laquelle celle-ci conférait la double investiture au prince Couza exceptionnellement, pour le cas actuel, et souscrivent le protocole final. — Proclamation de la constitution discutée à Fokschau pour la Moldavie et la Valachie (9 nov.).

Le 23 janvier, le général Niel demande solennellement la main de la jeune princesse Clotilde pour le prince Napoléon ; célébration du mariage le 30 janvier. — Vote d’un emprunt de 50 millions (9 fév.). Démission du comte de Cavour et de tout le Ap. J.-C.


ministère acceptée par îe roi, qui charge M. Ratazzi de la formation d’un nouveau cabinet (13 juill.) — Formation du nouveau ministère, avec le ministre de la guerre de la Marmora pour président et M. Ratazzi aux finances (19 juill.). — Le chevalier Farini est proclamé dictateur à Modène par les municipes (27 juill.). — L’assemblée nationale de Toscane vote, à l’unanimité, la déchéance de la dynastie austro-lorraine (16 août). — Le dictateur Farini dépose ses pouvoirs entre les mains des représentants du peuple de Modène, le 16 août, et accepte la dictature du duché de Parme le 18. — Conclusion d’un traité d’alliance défensive entre la Toscane, Parme, Modène et les légations (20 août). — L’assemblée nationale de Modène vote, à l’unanimité, la proposition d’annexion au Piémont, le 20 août ; le même jour, même vote de l’assemblée nationale de Toscane. — Ouverture de l’assemblée nationale des légations (1er sept.). — Un décret du dictateur Farini proclame l’annexion de Parme et de Modène au Piémont. — Victor-Emmanuel reçoit la députation toscane chargée de demander" l’annexion de la Toscane à la Sardaigne (3 sept.) ; le 15, réception des députations de Modène et de Parme ; le 24, réception de celle des légations. — Décret rendu par le gouvernement sarde, qui ordonne la suppression des lignes douanières entre la Lombardie, le Piémont, Modène, Parme et la Romagne (10 oct.). — Lettre de l’empereur Napoléon au roi Victor-Emmanuel pour lui exposer le programme de la régénération de l’Italie sur les bases du traité de Zurich (20 oct.). — Le prince de Savoie-Cari gnan refuse la régence qui lui a été conférée par les assemblées de Parme, de Modène, de la Romagne et de la Toscane, et désigne le commandeur Buoncompagni pour la régence de l’Italie centrale (14 nov.). — Lettre adressée par le pape Pie IX. à l’empereur des Français, dans laquelle il déclare qu’il ne prend part au congrès qu’à la condition que celui-ci reconnaisse l’intégrité des États pontificaux, selon les traités de 1815 (2 déc). — L’empereur Napoléon adresse au pape une lettre en réponse à celle du 2 décembre, par laquelle il insiste sur la cession de la Romagne pour amener la solution de la question italienne (31 déc).

Un détachement de l’armée du Caucase, sous le commandement du général de Wrangel, assiège la dernière position de Schamyl, le mont Gounib. Schamyl se rend à discrétion au commandant en chef Baratinsky et est envoyé, avec son fils aîné, à Saint-Pétersbourg, où il fait son entrée le 26 septembre. Plus tard, on lui assigne comme résidence Kalouga, et le 6 septembre (26 août à Saint-Pétersbourg), comme étant le jour de la soumission du Caucase oriental et de la fin de la guerre de 50 ans, est déclaré un jour de fête pour la Caucasie, par un ukase impérial.

Les ambassadeurs de France et d’Angleterre, accompagnés de l’ambassade des États-Unis, voulant remonter le Peïho pour se rendre à Pékin, conformément au traité de Tien-Tsin, trouvent le passage barré ; les escadres essaient de le forcer, mais en vain ; les Anglais perdent 3 canonnières et ont 464 hommes tués ou blessés, et les Français 14 hommes (15 juin).

Le vice-amiral français Rigault de Genouilly, avec 8 vaisseaux de guerre et 1 aviso à vapeur espagnol, s’empare de la ville et de la citadelle de Saigon, en Cochinchine (9 fév.). — Attaque et prise par l’armée franco-espagnole des ouvrages construits sur la rivière de Tourane par les Annamites. — Après avoir vu tous les forts situés sur le fleuve de Saïgon tomber au pouvoir de l’armée franco-espagnole, et ses troupes ayant été repoussées jusqu’à Hué, l’empereur d’Annam demande à faire la paix (30 juill.) ; mais les Annamites ayant paru vouloir seulement gagner du temps, le vice-amiral Rigault de Genouilly recommence la lutte le 15 septembre.

Dépêche du général lord Clyde, commandant en chef des troupes anglaises dans l’Oude, à lord Canning, gouverneur général de Calcutta, sur la fin de la campagne de l’Oude et le rétablissement de l’autorité britannique (7 janv.). Continuation de la lutte sur d’autres points.

Au Mexique, la junte nomme Miramon président de la République (6 janv.). — Le 26, Zuloaga est réintégré dans ses fonctions de président par Miramon, qui se charge provisoirement de la présidence. — Abdication du général Zuloaga en faveur de Miramon, déclaré président de la république (2 fév.) ; guerre civile ; lutte incessante entre le parti libéral ou constitutionnel représenté par Juarez, et le parti clérical représenté par Miramon, le premier ayant son siège à la Vera-Cruz et le deuxième à Mexico. — Juarez, reconnu par les États-Unis, institue, par décret, le mariage civil et exproprie le clergé. — Traité de commerce, de navigation et d’amitié entre la Grande-Bretagne et le gouvernement de Nicaragua ; ce traité reconnaît la neutralité de l’isthme (18 janv.). — La chambre des députés de Nicaragua vote une loi, par laquelle la république ouvre au commerce la route de l’océan Atlantique à l’océan Pacifique, qui passe par son territoire (26 fev.). — Pose de la première pierre, à San-Carlos (Nicaragua), du canal destiné à réunir les deux océans, par le français Belly, en présence des présidents Martinez et Mora (29 avril). — Conclusion d’un traité entre le Guatemala et l’Angleterre, qui détermine les frontières entre le Guatemala et le Honduras britannique (30 avril).

Traité d’alliance entre le Brésil, la Confédération Argentine et l’Uruguay, par lequel le Brésil et la Confédération Argentine reconnaissent l’indépendance et l’intégrité de l’Uruguay (2 janv.). — Lutte entre Buenos-Ayres et la Confédération Argentine ; bataille indécise de Cepada entre les armées de la Confédération Argentine, sous le commandement d’Urquiza, et celles de la république de Buenos-Ayres, commandées par le général Mitre (23 oct.). — Traité de paix à San-José de Florès, sous la médiation du Paraguay ; BuénosAyres déclare entrer dans la Confédération ; elle garde sa langue, son papier-monnaie, sa marine, et envoie des députés au Congrès, proportionnellement à sa population (11 nov.). A Venezuela, chute du général Castro et triomphe des Oligarques. — M. Pedro Gual remplace provisoirement le général Castro ; guerre civile dans les provinces (août-déc). — Guerre civile, anarchie dans la Nouvelle-Grenade. — Dans l’Equateur, au mois de septembre, le général Roblès, président, est renversé et des gouvernements provisoires sont installés, soit à Quito, soit à Guayaquil ; guerre avec le Pérou. — Au Pérou, présidence du général Ramon Castilla. — Le 11 juillet, Castilla dissout le Congrès péruvien, par un décret où il constatait que l’Assemblée, convoquée pour réformer la constitution, avait consacré 125 séances à ne rien faire. — Insurrection au Chili, contre le président, M. Montt (15 janv.) ; elle est comprimée (27 mai).

L’empereur Faustin (Soulouque), défait par les Républicains, se retire à Port-au-Prince, et son armée s’étant réunie à celle du général Geffrard, il abdique le 15 et abandonne l’île le 19. La république est reconnue partout, sans opposition, sous la présidence de Geffrard (10 janv.).

Tentative de soulèvement des Abolitionistes à Harpers Ferry, dans l’État de Virginie, sous la Ap. J.-C.


conduite de John Brown. La plupart des émeutiers sont condamnés à être pendus (17 oct.).

1860. Remplacement par M. Thouvenel de M. Walewski au ministère des affaires étrangères ; M. Walewski est nommé membre du conseil privé avec un traitement de 100 000 francs (4 janv.). — Suppression du journal l'Univers (19 janv.). — Conclusion entre la France et l'Angleterre du célèbre traité de commerce qui inaugurait le triomphe définitif du libre-échange. La France abandonne les prohibitions, qui sont remplacées par des droits ne pouvant dépasser 30 pour 100 de la valeur. Elle obtient en retour la franchise complète pour la plupart de ses produits à l'importation en Angleterre, ainsi que la réduction des droits en faveur des vins et des spiritueux.

Ouverture du sénat et de l'assemblée législative par l'empereur Napoléon III. Dans le discours du trône, l'empereur déclare ouvertement que, dans le cas d'un agrandissement de la Sardaigue dans l'Italie centrale, il est de son devoir de revendiquer le versant français des Alpes pour la sécurité de la France (1er mars). — Traité du 24 nov. qui consacre l'entente des cabinets de Paris et de Turin pour la réunion à la France de la Savoie et de l'arrondissement de Nice ; ce traité fut ratifié par le vote presque unanime des populations (22 avril).

— Entrevue de Bade, où l'empereur Napoléon III se rencontre avec le prince régent de Prusse, avec le roi de Wurtemberg, de Bavière, de Saxe, de Hanovre, avec cinq ducs et grands-ducs. Elle était destinée à calmer les appréhensions de l'Allemagne au sujet des pensées d'agrandissement que l'on prêtait à la France du côté du Rhin (15 juin).

— L'empereur et l'impératrice entreprennent un voyage dans le midi de la France et dans les provinces nouvellement annexées, la Corse et l'Algérie (23 août-22 sept.). — Un décret impérial accorde aux chambres une participation plus grande et plus directe à la politique générale du gouvernement (24 nov.).

Lord Russell propose à la chambre des communes un bill pour l'amélioration des lois sur la représentation populaire en Angleterre et le pays de Galles (2 mars) ; il le retire (12 juin). — Le cabinet anglais reconnaît Victor-Emmanuel comme roi d'Italie (24 mars). — Discussions dans la chambre des communes contre la politique de l'empereur Napoléon III, à l'occasion de la délibération sur le budget. Le ministre des affaires étrangères, lord John Russell, expose que l'entente cordiale avec la France est rompue, et que l'Angleterre aura à chercher ses amis ailleurs (26 mars) Le bill relatif aux fortifications est adopté, avec une grande majorité, dans la chambre des communes (2 août).

Entrevue de l'Empereur d'Autriche et du prince régent de Prusse à Tœplitz (25-27 juil). — Entrevue de l'empereur de Russie, de l'empereur d'Autriche et du prince régent de Prusse à Varsovie (22-26 oct.). L'empereur d'Autriche essaye en vain d'entraîner l'empereur de Russie et le roi de Prusse à l'appuyer dans ses vues hostiles au Piémont. — Commencement des dissentiments entre le gouvernement prussien et la 2e chambre au sujet de la réorganisation de l'armée. — L'empereur d'Autriche décrète la suppression des lois qui excluaient les Juifs de l'exercice de certaines industries et qui leur interdisaient le séjour de la plaine dans les pays de la couronne, Ksclavoniens et Magyars (10 janv.). — Un autre décret, du 18 février, leur permet d'acquérir des propriétés foncières dans tous les pays de la couronne. — Création du conseil de l'empire renforcé le 5 mars ; il devra se réunir au mois de mai ; dans ce conseil devront siéger 38 membres des repré-

Ap. J.-C.


sentations provinciales, de chacun des pays de la couronne, pour la durée de 6 ans, et rééligibles à l'expiration de ce terme. — Changements importants opérés dans le ministère : M. de Schmerling est nommé ministre d'Etat, M. de Plener ministre des finances, et M. de Rechberg conserve la présidence du conseil, avec le portefeuille des relations extérieures (13 déc) ; l'Autriche entre franchement dans la voie du gouvernement constitutionnel sous l'impulsion de M. de Schmerling qui adresse aux autorités civiles placées sous ses ordres une circulaire où il exposait ses vues sur toutes les questions pendantes : le libre exercice des cultes reconnu ainsi que celui de la presse ; nécessité de séparer la justice de l'administration ; droit d'initiative accordé aux représentations provinciales, avec la publicité des délibérations ; les membres du conseil de l'empire doivent être élus directement par les diètes provinciales.

Bataille de Tétouan gagnée par les Espagnols sur les Marocains (4 févr.) ; le 7, le général en chef O'Donnel, à la suite de cette victoire, est promu à la dignité de Grand d'Espagne de l'e classe. — Armistice entre le Maroc et l'Espagne (16 fév.) ;il est rompu le 23. — Le 25 mars, préliminaires de paix sanctionnés par la reine le 29 ; le Maroc paye une indemnité de 20 millions de piastres, et cède à l'Espagne tout le territoire compris depuis la mer, en suivant les hauteurs de Sierra-Bullones, jusqu'au chemin d'Anghera. — Le capitaine-général des îles Baléares, J. Ortega débarque avec les troupes qui sont sous son commandement (3000 h.), non loin de Tortose, et proclame le comte de Montemolin comme roi sous le nom de Charles VI d'Espagne, mais il est forcé de fuir, par ses propres troupes, avec le comte de Montemolin, son frère Ferdinand, et les généraux Elio et Cabrera (3 avril) ; Ortega est fusillé à Tortose, le 19. — Le comte de Montemolin et son frère Ferdinand sont arrêtés le 21, dans le voisinage de Tortose ; le 23, le comte de Montemolin renonce à ses droits comme prétendant à la couronne d'Espagne en faveur de la reine Isabelle et de ses descendants ; le 28 juin, le comte et son frère Ferdinand publient une déclaration datée de Cologne par laquelle ils annulent cette renonciation.

Retraite du ministère Ratazzi (20 janv.) ; M. de Cavour rentre aux affaires. Formation d'un nouveau cabinet, où M. de Cavour prend la présidence et les affaires étrangères. — Le 27 janvier, il adresse aux agents diplomatiques du royaume une circulaire où, posant l'impossibilité de toute restauration dans l'Italie centrale, il se reconnaissait tenu de satisfaire aux légitimes exigences des populations au sujet de l'annexion de cette partie de l'Italie. — Le 11 et le 12 mars, tous les citoyens de la Toscane et de l'Emilie âgés de 21 ans, et jouissant de l'exercice de leurs droits civils, sont appelés à se prononcer pour l'une de ces 2 propositions : annexion à la Sardaigne, ou organisation du pays en royaume séparé ; les habitants de ces provinces se prononcent pour l'annexion, qui est proclamée officiellement le 18 mars pour l'Emilie, et le 22 pour la Toscane.

Entrée solennelle du prince de Carignan à Florence, en qualité de gouverneur du roi de Sardaigne dans la Toscane, qui doit conserver une organisation autonome (29 mars). — Le 2 avril ouverture solennelle à Turin du premier parlement italien. — Commencement de la révolution en Sicile. Soulèvements à Palerme, Messine, Catane (4 avril). — Dans les Etats-Romains, le général Lamoricière reçoit le commandement en chef de l'armée pontificale (7 avril). — Le comte Xavier Mérode prend le portefeuille du ministère de la guerre à la place du cardinal Antonelli (20 avril).

— Garibaldi se rend dans la nuit du 5 au 6 mai Ap. J.-C.


avec 2000 h. environ et 3 navires de Gênes en Sicile, après avoir donné sa démission de député et de général dans l'armée piémontaise (5 mai) ; il débarque à Marsala le 10 ; le 14, il prend la dictature de l'île au nom de Victor-Emmanuel. — Prise de Palerme par Garibaldi ; bombardement de la ville et de la citadelle par la flotte royale (27 mai). — Le roi de Sardaigne signe le traité relatif à la cession de la Savoie et de Nice (11 juin) ; la France prend définitivement possession de ces provinces le 14. — A Naples, ministère Spinelli ; la constitution de 1848 est remise en vigueur ; convocation des chambres pour le 10 septembre ; la direction de la police est confiée à M. Liborio Romano, ancien avocat longtemps exilé en France. — Tentative de réaction militaire (15 juillet), modifications dans le ministère ; le général Pianelli prend le portefeuille de la guerre, et M. Liborio Romano celui de l'intérieur. — Garibaldi occupe la ville de Messine, moins la citadelle (25 juil.). — Il débarque dans le royaume de Naples, à 12 lieues de Reggio, près de Melito ; occupation de Reggio (19 août). — Le roi François II abandonné de ses ministres quitte Naples pour se rendre à Gaëte, ou refuse de le suivre la marine napolitaine (6 septembre). — Commencement de l'insurrection dans les Marches et l'Ombrie ; entrée de Garibaldi à Naples, sans ses troupes (6-8 sept.). M. Liborio Romano conserve le ministère de l'intérieur et prend la présidence du Conseil.

Ultimatum du comte de Cavour adressé au saint-siége ; il exige que celui-ci congédie les troupes étrangères qui sont à sa solde (7 sept.) ; réponse négative du cardinal Antonelli, le 11. — Invasion des États de l'Église par les troupes piémontaises (11 sept.). — Bataille livrée par le général Cialdini près de Castelfidardo ; les 4000 Italiens de l'armée du saint-siége ayant refusé de se battre, 7000 Français, Belges, Allemands et Suisses tiennent tête pendant 2 ou 3 heures à 12 ou 15 000 Piémontais ; mort héroïque du général Pimodan commandant l'avant-garde de l'armée papale ; le général Lamoricière se retire sur Ancône. — Dissolution de l'armée papale ; le vice-amiral Persano arrive avec la flotte napolitaine devant Ancône. Ouverture du bombardement (18 sept). — Dans la nuit du 21-22, les troupes royales reprennent Cujazzo, après avoir fait éprouver de grandes pertes aux garibaldiens. — Le général sarde Cialdini passe à Ascoli la frontière napolitaine et occupe Teramo (23 sept). — Ancône se rend aux Piémontais. Le général Lamoricière est fait prisonnier de guerre avec la garnison (29 sept.). — Prise de Capoue par les troupes sardes (2 nov.). — Les troupes napolitaines sont attaquées au delà du Garigliano par les troupes sardes avec l'aide de l'escadre sarde-napolitaine et mises en déroute. Une partie d'entre elles (15 à 20 000 h.) se retirent sur le territoire romain, où elles sont désarmées. — Investissement de Gaële (3 nov.). — Entrée à Naples de Victor-Emmanuel ; il annonce par une proclamation qu'il prend possession de la souveraineté des Deux-Siciles, qui lui a été conférée par le suffrage universel (7 nov.) — M. Farini est nommé lieutenant-général à Naples, et M. de Montezemolo en Sicile. — Mécontentement, exigences et retraite de Garibaldi dans l'île de Caprera. — La réaction contre le gouvernement sarde prend de l'extension dans les provinces napolitaines (14 nov.) ; le 27,1'état de siège est prononcé contre les provinces soulevées (Abruzzes etc.).

Continuation du démêlé entre le Danemark et l'Allemagne. La diète de Francfort déclare renoncer au projet d'exécution préparé par la résolution fédérale du mois d'août 1858, à condition qu'en attendant l'établissement d'une constitution


Ap. J.-C.


définitive, les projets de lois présentés au rigsraad le seraient également aux états du Holstein et du Lauenbourg. — Prétentions envahisantes du gouvernement prussien qui affiche ouvertement l'intention de prendre en main la défense de la population allemande du Slesvig suivant lui opprimée.

— M. Hall, ministre des affaires étrangères du roi de Danemark, établit que son souverain s'est parfaitement conformé aux intentions royales exprimées dans les dépêches échangées entre le Danemark et les puissances allemandes en 1850 et 1852, que non-seulement les états provinciaux avaient été rétablis pour le Slesvig, mais que ceux-ci avaient été investis d'un vote délibératif pour les affaires provinciales, que la décentralisation avait été poussée à ce point qu'on avait séparé les revenus propres du duché des revenus communs de la monarchie. — Que quant aux députés holsteinois, ce n'était pas le gouvernement du roi qui les avait fait sortir du rigsraad, mais la diète de Francfort elle-même, etc. — Intervention de lord Russell entre le Danemark et les puissances allemandes.

Commencement de l'agitation en Pologne ; le 29 novembre, on célèbre dans l'église des Carmélites le 30e anniversaire de la révolution de 1 830, le gouvernement veut s'opposer par la force à cette cérémonie ; nombreuses victimes. — Toute l'année 1860 est consacrée à l'accomplissement du grand acte de l'abolition du servage en Russie.

En Turquie, les Bulgares se séparent du siège de Constantinople ; un certain nombre d'entre eux s'unissent à l'Église romaine à la condition de conserver comme les Arméniens et les Grecs d'Asie les rites et usages orientaux. — Immigration dans la Turquie des Tartares de la Crimée et du Caucase.

— Massacre des chrétiens dans la montagne et à Damas par les Druses. Belle conduite d'Abd-el-Kader. — Les consulats étrangers, à l'exception de ceux de l'Angleterre et de la Prusse, sont incendiés ; le consul des Pays-Bas est tué, le consul américain est blessé (9-16 juil.). Initiative de la France pour une intervention européenne ; adhésions spontanées des grandes puissances ; envoi dans le Liban de 6000 hommes sous le commandement du général de division Beaufort d'Hautpoul. — Convention du 5 septembre entre les puissances au sujet de l'intervention en Syrie ; Muchir-Ahmed Pacha, ex-gouverneur de Damas, ainsi que les deux officiers commandant à Hasbeya et Deir-el-Kamar pendant le soulèvement des Druses, Osman bey et Abdul-Selim bey sont condamnés à mort et fusillés (8 sept.). — Une commission européenne est chargée d'aviser aux moyens de réorganiser la Syrie de façon à prévenir le retour de pareils massacres et d'estimer les indemnités à accorder aux familles des victimes.

Ultimatum adressé par l'Angleterre et la France au gouvernement chinois pour lui demander satisfaction à cause des événements du Peïho (9 mars) ; il est renouvelé le 25 avril. — Débarquement des troupes alliées à l'embouchure du Peïho et commencement des hostilités (1er août).

— Attaque et prise des forts du Taku par les alliés (21 août). — Marche des alliés sur Pékin (8 sept.). — Victoire des alliés sur la cavalerie tartare à Tchang-Kia (18 sept.). — 2e victoire des alliés à Palikao (21 sept.). — Prise de Pékin (13 oct.). — Paix de Pékin (26 oct.). — Le 2 novembre est signé entre l'empereur Alexandre et la Chine un traité de la plus haute importance qui ouvrait complètement la Chine aux Russes.

En Cochinchine, Saigon est déclaré possession française (2 fév.). — Dans les Indes britanniques, lord Clyde, dans son ordre du jour, déclare que _ l'expédition contre les rebelles du Nipal est terminée (16 janv.). Ap. J.-C.

Au Mexique, guerre civile entre le général Miramon siégeant à Mexico et M. Juarez établi à la Vera-Cruz. Bombardement de la Vera-Cruz par Miramon du 13 au 18 mars. — Défaite de Miramon par le général Gonzalès Ortega, à Saint Miguel Calculalpan ; entrée de l'armée victorieuse des libéraux à Mexico (22-25 déc).,

Nomination à la présidence des État-Unis du candidat du parti républicain, Abraham Lincoln. Il en résulte une agitation dans les États du Sud (à esclaves), ayant pour but une séparation du Sud d'avec le Nord (6 novembre). — Séparation de la Caroline du sud (20 déc.)

Le flibustier Walcker contraint par un navire de guerre britannique d'évacuer Truxillo le 1er septembre est fait prisonnier peu après par les troupes honduraises, avec le concours de l'équipage britannique, et fusillé, le 12 septembre.

Sans le Venezuela, depuis la chute des Monagas, la guerre civile n'a pas cessé ; en 1859, elle s'était compliquée d'une rupture diplomatique avec la France ; en 1860, elle continue en s'aggravant d'une rupture avec l'Espagne ; lutte entre les fédéralistes et les oligarques, défaite des premiers, réunion du Congrès a Caracas ; élection de M. Tovar à la présidence de la république — Même situation dans la Nouvelle Grenade, où depuis 1859 la lutte continuait entre les radicaux et les conservateurs ; le candidat de ces derniers, M. Julio Arboleda, l'emporte en septembre, mais ne peut prendre possession de la présidence pour cause de révolution ; le général Mosquera, chef des radicaux, parviendra à empêcher en 1861 la réunion du congrès chargé de valider l'élection de M. Arboleda. — Déplorable anarchie dans l'Equateur, où il existait en réalité deux gouvernements, l'un établi à Quito, avec M. Garcia Moreno, chef principal du parti conservateur, l'autre à Guayaquil, avec le général Franco. Guerre civile. — Arrivée du général Florès, il triomphe de Franco et fait son entrée à Guayaquil ; réunion d'une convention nationale. 1861 Lettre de l'empereur au ministre de la marine, en date du 1er juillet, pour interdire sur la côte d'Afrique le système d'engagement des noirs, contre lequel l'Angleterre avait élevé des réclamations ; il obtient en échange l'autorisation de recruter des bras dans l'Inde-Anglaise pour le travail des colonies. — Cession à la France par le prince de Monaco moyennant 4 millions de francs des communes de Mentone et Roquebrune (2 févr.) — L'empereur Napoléon III reçoit la visite du roi de Suède (6 août), du roi de*Prusse (6-8 oct.), du roi de Hollande (12-19 oct.). — Mesures prises contre la société de Saint-Vincent de Paul (oct.). — M. Fould remplace M. Forcade de la Roquette au ministère des finances. Une lettre de l'empereur au ministre d'État, comte de Walewski, approuve les projets de finance de M. Fould, et exprime la résolution de renoncer à la prérogative d'ouvrir dans l'intervalle des sessions des chambres des crédits supplémentaires ou extraordinaires (14 nov.). — Le budget pour l'exercice 1862 fut fixé ainsi qu'il suit : dépenses, 1 969 769 ; recettes, 1 974 070.

Mort du prince Albert, époux de la reine Victoria (14 déc).

En Espagne, soulèvement à Loja dans la province de Murcie (29 juin) ; il est reprimé le 4 juillet par les troupes du gouvernement. — Traités conclus avec le Maroc pour régler le paiement des frais de la guerre, l'évacuation de Tétuan et les relations commerciales entre les deux pays (30 oct. ; 20 nov.).

En Autriche, l'empereur François-Joseph publie les statuts de la nouvelle constitution de l'empire (26 fév.) ; les diverses provinces, recouvrent leurs


Ap. J.-C.


coutumes anciennes et l'usage public de leurs langues ; l'autonomie des peuples est respectée, sans que l'ensemble de la monarchie soit détruit ; une représentation générale de l'Autriche, où siégeront des délégués de chaque assemblée provinciale, sera réunie à Vienne ; les Magyars refusent de se rendre au conseil de l'Empire ; dissolution de la diète de Pesth (21 août). — Résistance des populations de la Transylvanie, de la Croatie, et de la Dalmatie à une fusion avec les Magyars. — Décret accordant aux sujets protestants de sectes reconnues antérieurement les mêmes droits civils et politiques qu'aux catholiques (8 avril).

Avènement de Guillaume 1er au trône de Prusse (2 janvier). — Amnistie générale (12 janvier). — Dissidence de la chambre des seigneurs et de la chambre des représentants. — Couronnement solennel de Guillaume Ier à Kœnigsberg (18 oct.) — Notes identiques adressées à Rerlin par les gouvernements d'Autriche, de Bavière, de Saxe-Royale, de Hanovre, de Wurtemberg, de Nassau, de Hesse-Darmstadt, de Saxe-Meiningen, des deux Mecklembourg contre les projets d'Union restreinte de la Prusse (2 février).

Le prince Carignan est nommé gouverneur général de Naples (3 janv.) — Cessation des hostilités devant Gaëte, d'après l'ordre de l'empereur Napoléon III. Durée de l'armistice du 9 au 19 janvier. — Reddition de Gaëte au général Cialdini (13 févr.). — Le roi et la reine des Deux-Siciles se retirent à Rome, où ils arrivent le 15. — Ouverture du premier parlement à Turin, composé des 443 députés de toutes les provinces annexées jusque-là (18 février). — Reddition de la citadelle de Messine (13 mars). — Victor-Emmanuel prend le titre de roi d'Italie, par la grâce de Dieu et la volonté du peuple, après un vote unanime du Parlement de Turin (17 mars). — M. de Cavour déclare que l'Italie ne peut se constituer sans Rome pour capitale et formule pour la première fois l'idée de l'Église libre dans l'État libre (séance du 25 mars.) — Mort du comte de Cavour, président du conseil des ministres, ministre des affaires étrangères et de la marine (6 juin). — Formation du ministère Ricasoli (12 juin). L'empereur Napoléon III reconnaît le royaume d'Italie (25 juin) ; les relations diplomatiques entre la France et le cabinet de Turin sont reprises. Extension des soulèvements dans l'ancien royaume de Naples, en faveur de François II (30 juin).

Troubles à Varsovie ; adresse au czar pour le rétablissement de la nationalité polonaise (février). — Réponse du czar qui promet des réformes (9 mars). — Publication d'un manifeste du czar qui décrète l'émancipation des serfs dans toute la Russie (17 mars). — Le 27, publication d'un décret contenant les réformes accordées au royaume de Pologne. — Convocation d'une commission des états Finlandais à Helsingfors pour le 20 janvier 1862 ; chaque ordre y enverra 12 membres, qui exerceront momentanément les fonctions de la diète (10 avril). — Mise en vigueur de la loi du 16 mai) 861 concernant l'abolition des servitudes des paysans polonais (1er oct.). Troubles à Varsovie à l'occasion de l'anniversaire de la mort de Kosciusko (15 oct.).

Malgré la décision fédérale du 8 mars 1860, le cabinet de Copenhague déclare exécutoire dans les duchés de Holstein et de Lauenbourg le budget de la monarchie pour l'exercice 1860-1861 ; protestation de la diète de Francfort qui accorde un délai de 6 semaines au Danemarck ; celui-ci cède, mais en ayant soin de déclarer que cette concession était essentiellement provisoire.

Révolution dans l'Herzégovine avec l'appui des Monténégrins (28 janv.). — La Porte déclare qu'elle est disposée à reconnaître avec l'assentiment Ap. J.-C.


des 5 grandes puissances l'union des Principautés danubiennes tant que le prince Couza vivra (1er mai). — Omer-pacha se rend en Bosnie avec la commission internationale pour s'enquérir de la situation du pays et pour le pacifier (16 mai). — Le congrès international pour la Syrie clôt ses séances. La Porte nomme un gouverneur général shrétien qui résidera à Deir-el-Kamar (9 juin). — Les troupes françaises évacuent la Syrie (5 juillet).

Omer-pacha commence les opérations contre les insurgés de l'Herzégovine, commandés par Luca Vukalovitch (1er sept.). — Proclamation à Jassy et à Bukharest de la réunion des deux Principautés danubiennes en un État sous le nom de Roumanie (23 déc).

La province de Delhi et tout le bassin supérieur du Gange sont en proie à une effroyable famine qui dépeuple des cantons entiers ; l'administration des Indes est forcée pour soulager les populations de contracter sur la place de Londres un emprunt de 75 millions de francs.

Installation des ambassades britannique et française à Pékin (26 mars). — Mort de l'empereur Hien-foung à Jehol, en Mongolie ; avènement de son fils aîné sous le nom de Chi-Siang ; crédit du prince Kong, qui était favorable aux Européens. — Progrès de l'insurrection chinoise ; prise de Ning-po par les rebelles ; intervention des puissances européennes. — En Cochinchine, prise du fort Mycho par les Français (12 avril). — Prise de la forteresse annamite Bien-Hoa par les Français et les Espagnols (15 déc).

Le président Juarez, représentant du parti dit démocratique, fait son entrée solennelle dans Mexico et commence l'organisation du gouvernement (19 janv.). — Il est élu par le congrès président de la république, et revêtu, en vertu d'une loi particulière, de la dignité de dictateur absolu ; Indien d'origine, M. Juarez témoigne une hostilité systématique contre les Européens ; L'ambassadeur d'Espagne, M. Pacheco, et le représentant du Saint-Siège, Mgr Clementi, sont violemment expulsés comme partisans de Miramon. — Le parti clérical, sous le commandement du général Marquez, devient de nouveau puissant (30 juin). — Rupture des relations diplomatiques entre le gouvernement mexicain et les envoyés de France et d'Angleterre par suite d'une décision du congrès en vertu de laquelle les payements à effectuer à l'étranger seraient suspendus pour deux ans. — Convention de Londres pour une intervention commune au Mexique entre l'Angleterre, la France et l'Espagne (31 oct.). Les représentants de la France et de l'Angleterre envoient un ultimatum au gouvernement du président Juarez (24 nov.). — L'ambassadeur français quitte Mexico (7 déc.) ; le 8, arrivée de l'escadre espagnole devant la Vera-Cruz. — Le congrès s'ajourne après avoir donné plein pouvoir au président (15 déc). — L'ambassadeur anglais quitte Mexico le 16. — Le 17 décembre, débarquement à la Vera-Cruz des troupes espagnoles, qui sont bientôt suivies par le corps expéditionnaire de la France et de l'Angleterre.

Les députés des 6 États séparatistes (Caroline du Sud, Géorgie, Alabama, Floride, Mississipi, Louisiane) se réunissent à Montgomery pour former une confédération (4 février) ; le 9, l'assemblée de Montgomery adopte une constitution et institue un gouvernement provisoire. Jefferson Davis est élu président pour 6 ans. — Commencement des hostilités entre les États du Nord et ceux du Sud (fédéraux et confédérés). Les troupes de la Caroline, commandées par le général Beauregard, attaquent le fort Sumter (baie de Charleston) défendu par les fédéraux. Ces derniers se rendent après un bombardement de 40 heures (12 avril).

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— Proclamation du président Lincoln, dans laquelle il appelle 75 000 hommes de milice sous les armes, convoque un congrès extraordinaire et donne un délai de 20 jours aux États du Sud, dans l'intervalle duquel ils devront mettre bas les armes (15 avril). — Formation et organisation de l'armée du Nord sous la direction du général Scott.

Les troupes unionistes, commandées par Mac-Clellan, remportent une victoire près de RichMountain (Virginie occidentale) (11 juillet). — Bataille de Bull's Runn, près de Manassas-Junction ; les unionistes, commandés par Mac-Dowell, livrent bataille aux troupes séparatistes commandées par le général Beauregard et sont mis en déroute après un combat de neuf heures (21 juillet). — Proclamation du président Lincoln, dans laquelle il déclare les habitants de la Géorgie, de la Caroline du Sud, de la Virginie (à l'exception de la partie située à l'O. des Alleghanys), de la Caroline du Nord, du Tennessee, de l' Alabama, de la Louisiane, du Texas, de l'Arkansas, du Mississipi et de la Floride, en état d'insurrection contre les États-Unis ; il interdit toute relation de commerce avec eux et ordonne de confisquer toutes les marchandises et effets qui passeront de l'un de ces États dans les autres parties de l'Union (16 août). — Les troupes unionistes, sous les ordres du colonel Mulligan, capitulent à Lexington (Missouri), après avoir défendu depuis le 16 septembre les retranchements de cette ville contre les troupes séparatistes commandées par le général Price (20 sept.). — Le 1er novembre, Mac-Clellan reçoit le commandement en chef de l'armée du Potomac ; le 7, prise des forts de Port-Royal par les fédéraux (Caroline du Sud). — Le capitaine Wilkes, commandant le steamer américain SanJacinto, arrête en pleine mer (canal de Bahama) les commissaires séparatistes Mason et Slidell, ainsi que leurs secrétaires qui se trouvaient à bord du Trent, steamer anglais (8 nov.) ; réclamations du gouvernement anglais ; les commissaires séparatistes sont mis en liberté ; l'Angleterre se déclarera satisfaite (déc. 1861-janv. 1862). — Les banques de toutes les places de commerce importantes dans le Nord suspendent les payements en numéraires.

Réincorporation de la république Dominicaine à l'Espagne (19 mai). Cet acte de prise de possession avait été préparé par un mouvement plus ou moins spontané qui s'était produit dans cette petite république, mouvement dont le général San tana avait pris l'initiative, et qui s'était manifesté par un vote populaire appuyé de quelques forces militaires envoyées de Cuba. — Dans le Venezuela, lutte entre les oligarques et les fédéraux ; anarchie ; révolution du 29 août à Caracas et dictature du général Paez ; continuation de la guerre civile. — Dans la Nouvelle-Grenade, le général Mosquera, ancien président conservateur, se met à la tête d'une insurrection démocratique contre le président, M. Mario Ospina, qui est renversé ; abominables assassinats commis par le parti vainqueur sur ses adversaires ; lutte entre Mosquera et M. Julio Arboleda, élu président et représentant dans le sud du pouvoir dit légitime. — Dans l'Equateur, triomphe du parti conservateur avec M. Garcia Moreno. — Hostilités avec la Nouvelle-Grenade ; défaite par M. Arboleda de M. Garcia Moreno, quiest fait prisonnier, puis relâché. — Au Chili, un Français, M. de Tonnens, se fait proclamer roi de l'Araucanie, sous le nom d'Orélie-Antoine I er, en promettant aux Indiens de les défendre contre les envahissements du gouvernement chilien ; il sera victime d'un guet apens au commencement de l'année suivante et jeté en prison. — La lutte recommence entre Buenos-Ayres et la Confédération Argentine (29 août) ; le général Urquiza, Ap. J.-C.


commandant en chef des troupes argentines, est battu sur le Pavon (Etat de Santa-Fé) par le général Mitre, gouverneur de Buenos-Ayres, le 17 sept. ; il est remplacé par le général Vivasoro ; nouvelle victoire des troupes de Buenos-Ayres ; la plupart des États se déclarent alors pour cette dernière ville (22 nov.) ; le président de la république Argentine, Santiago Derqui, dépose sa charge, et le gouvernement est confié provisoirement au général Mitre, qui est chargé de convoquer un congrès national, pour le 25 mai 1862, à Buenos-Ayres, où le corps diplomatique, qui résidait jusqu'alors à Parana, transfère aussi sa résidence.

1862. M. Fould publie un programme financier, dont les trois termes étaient : pas d'emprunt, création ou augmentation d'impôts, conversion facultative de la rente 4 1/2 p. 100, au moyen d'une combinaison qui laisserait aux mains du trésor le produit de la soulte formant la différence de valeur entre le capital des deux fonds (22 janv.). — Ouverture des Chambres par l'Empereur (27 janv.). — Discussion au Corps législatif de la loi relative à la conversion de la rente 4 1/2, de la rente 4 p. 100 et des obligations trentenaires (séances des 7 et 8 févr.) ; elle est votée à la majorité de 226 contre 19, et promulguée le 12 février. Tout le temps que dura la conversion, les cours des fonds publics éprouvèrent de fortes alternatives de hausse et de baisse. En février 1862, le cours du 4 1/2 a dépassé le pair et atteint 101 fr., pour retomber ensuite à 98. Le plus haut cours du 3 p. 100 a été de 72 fr. 90 c. en octobre 1861, et le plus bas de 67 fr. 85 c. en août 1862. Le gouvernement obtint la conversion d'une somme de 134 914 481 fr. de rentes 4 1/2 et 4 p. 100 en 3 p. 100, et le produit de la soulte versée par les rentiers convertis fut de 157 631 289 fr., déduction faite de 2800 000 fr. environ dépensés pour les frais de l'opération. — La crise cotonnière atteint de désastreuses proportions dans le département de la Seine-Inférieure ; une souscription publique est ouverte dans toute la France au profit des ouvriers rouennais, et une loi votée d'urgence par les Chambres ouvre au gouvernement un crédit de 2 millions pour travaux extraordinaires à entreprendre dans les régions où l'industrie cotonnière était le plus cruellement frappée (3 mars). — M. Drouyn de Lhuys remplace M. Thouvenel aux affaires étrangères (15 oct.). — Le gouvernement français invite inutilement les cabinets de Londres et de Saint-Pétersbourg à intervenir entre les Américains du Nord et ceux du Sud (30 oct.). — Fondation de la Société du Prince-Impérial, dite aussi Société des prêts de l'enfance au travail (26 avril). — Le budget de 1863 est de 1 851 589 000 fr. pour les recettes et de 1842 695 000 fr. pour les dépenses.

Fin du démêlé entre l'Angleterre et les États-Unis ; le gouvernement fédéral désavoue la conduite du capitaine Wilkes et remet les prisonniers, MM. Slidell et Mason, enlevés sur le Trent. — Exposition universelle de 1862 à Londres. — Développement de l'institution des volontaires. — Détresse du Lancashire par suite de la crise cotonnière.

Formation, en Hollande, d'un ministère libéral, sous la présidence de M. Thorbecke (1er janv.).

L'égalité civile des dissidents et des israélites est publiée sous forme de loi dans le Wurtemberg (1er janv.). — L'électeur de Hesse dissout pour la troisième fois sa Chambre, qui déclare ne pas vouloir retirer sa réserve en faveur de la constitution de 1831 (8 janv.) ; dans l'assemblée fédérale du 8 mars, la Prusse et l'Autriche font la proposition de sommer le gouvernement hessois de remettre en vigueur la constitution du 5 mars 1831, sous la réserve des modifications à introduire par


Ap. J.-C.


voie constitutionnelle pour mettre la constitution de 1831 en rapport avec les lois fédérales. Le 6 mai, la Prusse déclare son intention d'intervenir dans la Hesse électorale ; le 8, le général de Willisen est envoyé à Cassel. Ordre de mobilisation des 4e et 7e corps d'armée ; le 20, rupture des relations diplomatiques entre les deux États, après le rejet de l'ultimatum prussien par le prince-électeur ; le 24, la Hesse électorale déclare se soumettre à la décision fédérale relative au rétablissement de la constitution hessoise. — Conférence des représentants des États allemands à Weimar. — Fondation d'une commission permanente d'une diète des députés allemands (fin sept.). — Assemblée du parti de la Grande-Allemagne à Francfort-sur-le-Mein. — Fondation d'une « société de réforme » par le parti de la Grande-Allemagne (28-29 oct.).

Le roi de Prusse, après avoir rejeté la démission du ministère, décrète la dissolution de la chambre des députés (11 mars). — Formation d'un nouveau ministère par décret royal () 8 mars). — La Prusse reconnaît Victor-Emmanuel comme roi d'Italie (21 juillet). — Signature à Berlin du traité de commerce et de navigation avec la France (2 août) ; plusieurs États allemands refusent d'accéder à ce traité. — Dans la chambre des députés de Berlin, le projet du gouvernement concernant le budget militaire pour 1862 est rejeté par 308 voix contre 11. Entrée de M. de Bismarck dans le ministère (23 sept.) ; il est nommé président du ministère d'État et ministre des affaires étrangères, le 9 oct. — Division entre la chambre des seigneurs et la chambre des députés ; clôture de la session (13 oct.). — En Autriche, un décret impérial établit la séparation des affaires de la marine du ministère du commerce, et la formation d'un ministère de la marine (20 août).

Les incendies de Saint-Pétersbourg deviennent le signal d'une politique de plus en plus réactionnaire. Publication d'un ukase impérial du 5 juin concernant l'égalité civile des israélites en Pologne. — Le grand-duc Constantin est nommé lieutenant général du royaume de Pologne (8 juin). — Tentative d'assassinat sur le général Luders par un Polonais (27 juin) ; sur le grand-duc Constantin le 3 juillet ; sur le marquis Wielopolski, chef de l'administration civile du royaume, les 7 août et 1 5 août. — La Russie reconnaît le royaume d'Italie (10 juillet).

Continuation des difficultés entre l'Allemagne et le Danemark. — Le 6 janvier, le comte Bussell adresse à lord Loftus, ambassadeur d'Angleterre à Berlin, une dépêche énergique, où il s'élevait contre la proposition d'attribuer une voix égale dans la décision des affaires communes à chacune des 4 assemblées du Danemark. — Dépêche contradictoire adressée par le même ministre au Danemark après le voyage de la reine Victoria en Allemagne (24 sept.) ; il s'y montre beaucoup moins favorable au Danemark. — Béplique de M. le comte de Manderstrom, au nom du gouvernement suédo-norvégien (12 oct.).

La France et la Suisse concluent à Berne un traité pour le règlement de la frontière de la vallée des Dappes (8 déc.) — M. de Thouvenel adresse une note à l'ambassadeur français à Borne, dans laquelle il charge celui-ci de sonder les dispositions du gouvernement papal à régler la question romaine (11 janv.) ; le gouvernement papal déclare ne pouvoir se prêter à aucun arrangement. — Le ministère Ricasoli donne sa démission (1er mars) ; formation du ministère Ratazzi (4 mars). — Fête de la canonisation des martyrs du Japon, à Rome ; allocution du pape à l'assemblée des évêques ; ceux-ci lui présentent une adresse, dans laquelle ils se déclarent pour la puissance temporelle du pape (8-9 juin). — Le 24 juin, le cardinal Ap. J.-C.


Antonelli refuse au nom du pape toute proposition d'arrangement. — Garibaldi débarque de Catane à Mélito, sur la côte méridionale de la Calabre (24 août). — Mise en état de siège de Naples et des provinces napolitaines. Le général la Marmora est nomme commissaire extraordinaire avec pouvoirs illimités (26 août) ; le 28, le colonel Pallavicini, avec 1800 bersaglieri, attaque les troupes de Garibaldi à Aspromonte. Ce dernier est blessé et fait prisonnier. — M. Ratazzi fait adresser par le général Durando, ministre des affaires étrangères, une circulaire à tous les agents diplomatiques de l'Italie, dans laquelle, après avoir annoncé la défaite de Garibaldi, il exposait que la situation de l'Italie n'était plus tenable si on continuait de mettre obstacle à son unité (10 sept.). — M. Drouyn de Lhuys, réfutant dans une dépêche du 26 oct. l'argumentation du cabinet de Turin, décline toute discussion sur la présence du drapeau français à Rome. — Le ministère Ratazzi donne sa démission (1er déc) ; le 7, formation d'un nouveau ministère, avec M. Farini pour président. — Retour de Garibaldi à Caprera (20 déc).

Traités entre la France et l'Espagne pour le règlement définitif de la dette de 1823 (15 fév.), et pour fixer les limites des deux États (14 avril). En Grèce, révolte militaire à Nauplie. La ville et la forteresse tombent au pouvoir des insurgés (13 fév.) ; les troupes royales reprennent Nauplie le 20 avril. — L'assemblée législative siégeant à Corfou demande l'union des sept îles avec la Grèce (4 avril). — Le roi Othon et son épouse quittent Athènes pour faire une tournée dans le Péloponnèse (13 oct.) ; le 19, une révolution ayant pour but le renversement de la dynastie régnante éclate dans les provinces occidentales, à Missolonghi, sous la conduite du général Grivas ; la même chose a lieu à Athènes, dans la nuit du 22 au 24 octobre ; le 23, création d'un gouvernement provisoire, qui lance une proclamation annonçant au peuple le renversement de la dynastie " actuelle et la formation d'un nouveau gouvernement ; le 24, proclamation du roi Othon, déclarant qu'il quitte la Grèce pour ne pas provoquer l'effusion du sang par sa présence ; départ du roi et de la reine à bord d'un vaisseau de guerre britannique ; ils arrivent le 29 oct. à Venise et le 1er nov. à Munich. — Réunion à Athènes de la nouvelle assemblée nationale (22 déc).

Les chambres de Moldavie et de Valachie qui se réunissaient séparément jusqu'ici se réunissent en une assemblée législative commune ; formation d'un seul ministère pour les deux États. Ouverture de l'assemblée législative le 5 février ; le prince Couza déclare dans son discours de la couronne que la Roumanie formera pour toujours un seul État. — Graves dissentiments entre le prince et l&lt ;s» députés, et entre les diverses fractions de l'assemblée ; M. Castardgi, président du conseil, est atteint de deux balles dans la tête et tombe roide mort à la porte même de l'assemblée. — Commencement des luttes entre les Turcs et les Serbes à Belgrade, par suite de l'assassinat d'un jeune garçon serbe, commis par des soldats turcs (16 juin). — Le 17, les Turcs cernés dans la forteresse commencent à bombarder la ville. Un armistice est conclu le 18 au soir. — Sur la proposition du gouvernement français, une conférence s'ouvre à Constantinople pour aviser aux moyens d'empêcher le retour de pareils événements. — Compromis définitif au sujet de la Servie entre la Porte et les représentants des puissances qui ont signé le traité de Paris en 1856 ; sur 6 forteresses qu'ils avaient jusqu'ici occupées, les Turcs en évacuent 2 et con-


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servent le droit démettre garnison, dans les 4 autres (8 sept.).

Prise de Rjeka par les Turcs sur les Monténégrins (25 août) ; le Monténégro accepte les conditions de la paix posées par la Turquie ; reconnaissance de la suzeraineté de la Porte ; construction d'une route militaire à travers le pays, érection de fortins sur toute la ligne de cette route (9 sept.). — Fin du soulèvement de l'Herzégovine (23 sept.).

Le général Prim, commandant en chef du corps expéditionnaire espagnol au Mexique, arrive avec des divisions navales d'Angleterre, de France et d'Espagne devant la Vera-Cruz (7 janv.). Le contingent de l'Espagne était de 6000 hommes, celui de l'Angleterre de 1000 et celui de la France de 2500. — Proclamation des alliés au peuple mexicain signée par les commandants en chef des 3 puissances alliées, le général Prim, l'amiral Jurien de la Gravière et l'amiral Dunlop (10 janv.).

— Les alliés rejettent les propositions du gouvernement mexicain en réponse à leur ultimatum et décident de marcher sur Mexico (29 janv.). — Le 15 février, le général Prim a une entrevue à la Soledad avec le ministre des affaires étrangères M. de Juarez. Conclusion du traité de la Soledad entre les commissaires des alliés et le ministre mexicain, le général Doblado (19 févr.). — Le traité de la Soledad n'est pas accepté par l'empereur Napoléon III (3 avril). — Les troupes anglaises et espagnoles renoncent alors à poursuivre l'expédition, que continuent seuls les Français sous la conduite du général de Lorencez (9 avril).

— Échec des Français devant Puebla (5 mai). — Ils se retirent sur Ôrizaba, le 18. — Arrivée à la Vera-Cruz du général Forey, qui prend le commandement en chef de l'armée expéditionnaire, qui devait être portée à 27 000 hommes et 5000 chevaux (22 sept.).

Succès des fédéraux dans le Kentucky(18 janv.). — Expédition maritime du général Burnside sur les côtes de la Caroline du Nord ; il s'empara de l'île de Roanoke (9 février). Nouveaux succès des fédéraux dans le Kentucky (16 février). — Ils occupent Nashville, capitale du Tennessee, le 20. — Le commodore Dupont chasse les confédérés de Brunswick (Géorgie), et de plusieurs positions de la Floride (1-4 mars). — Bataille de trois jours, où les confédérés commandés parle général Price sont battus (6-8 mars). — Combat naval dans la rade de Hampton, à l'embouchure du James-River. Victoire remportée par les confédérés avec l'assistance de leur vapeur cuirassé, le Merrimac ; premier emploi d'un navire cuirassé (9 mars). Le jour suivant le Merrimac est forcé de se retirer par le Monitor, vaisseau cuirassé unioniste (10 mars). — Les unionistes occupent Manassas Junction (Virginie), après le départ des confédérés qui se retirent derrière le Rappahannok (10 mars).

— Le 17, Mac-Clellan fait embarquer l'armée du Potomac pour transporter la guerre dans la presqu'île de Yorktown. — Prise de New-Bern, dans la Caroline du Nord, par le général unioniste Burnside (14 mars). — Bataille de deux jours près de Corinthe, gagnée par les unionistes (6-7 avril).

— Le 7, l'Ile du Mississipi n° 10 se rend aux fédéraux commandés par le général Pope et le commodore Foote, après 23 jours de siège. — Attaque et prise de la Nouvelle-Orléans par Butler (18-27 avril). — Prise de Yorcktown par Mac-Clellan (4 mai). — Victoire des unionistes près de Williamsbourg et prise de cette ville (5-6 mai). — Prise de Norfolk (Virginie) par les unionistes (10 mai). — Le général des confédérés Jackson force le général Banks à repasser le Potomac (24 mai). — Les unionistes sont repoussés devant Charleston (14 juin). — Du 26 juin au 1er juillet, Ap. J.-C.


retraite de Mac-Clellan vers le James-River ; les 7 journées de Richmond. — Bataille de Malvern-Hill. Les unionistes commandés par Mac-Clellan prennent position à Harisson's Landing sur le James-River (ler juillet). — Ils évacuent la péninsule de Yorktown et débarquent à Aquia-Creek (16 août). — Du 20 au 30 août, combats entre le corps d'armée fédéral sous la conduite du général Pope, commandant les troupes dans le département du Rappahannock et du Shenandoah, et les confédérés sous les ordres des généraux Jackson et Lee. — Le général Pope évacue Centreville. Toute l'armée unioniste est en retraite sur Washington. Mac-Clellan est mis à la tête de toutes les troupes unionistes rassemblées à Washington. — Les confédérés commandés par les généraux Jackson et Lee passent le Potomac et envahissent le Maryland (5-6 sept.). — Du 14 au 19, combats dans le Maryland, à South-Mountain, à Antietam. Les confédérés repassent le Potomac.

Le 22 sept., M. Lincoln, en sa qualité de président des États-Unis d'Amérique et de commandant en chef des armées de terre et de mer. annonce aux rebelles qu'au premier janvier 1863 « toutes les personnes tenues en esclavage dans chacun des États insurgés contre l'Union seront libres dorénavant et à toujours. » — Le général Rosencrantz défait les confédérés sous les ordres des généraux Price et Van Dorn à Corinthe après deux journées de combat ; nouvelle défaite du général Van Dorn en retraite sur le Hatchie (3-5 oct.). — Bataille de Perrysville (Kentucky), remportée par les fédéraux (8-9 oct.). — Bataille de Maysville (Arkansas), remportée par les fédéraux (22 oct.). — Le général Mac-Clellan est remplacé par Burnside dans le commandement en chef de l'armée du Potomac (7 nov.). — Bataille de Frédéricksburg en Virginie ; victoire des confédérés commandés par le général Lee (1 3 déc.). — Les fédéraux commandés par Burnside repassent le Rappahannock le 15. — Les fédéraux commandés par le général Sherman commencent le siège de Vicksburg sur le Mississipi ; ils sont repoussés après plusieurs jours de combat (27 déc). — Le 30 décembre et les jours suivants, combat de Murfreesborough ; les fédéraux sont commandés par Rosencrantz, les confédérés par Johnston : ces derniers évacuent la ville qui est occupée le 4 janvier par les fédéraux. — Le 31 décembre, la partie occidentale de la Virginie est admise comme État dans l'Union, sous le nom de Virginie occidentale. — M. Lincoln, dans le message présidentiel du Ie ' décembre, propose le 1er janvier 1900 comme le jour suprême à partir duquel aucun État à esclaves n'aurait plus le privilège de pouvoir réclamer une indemnité du gouvernement fédéral pour les noirs émancipés.

Dans le Honduras, le président, le général Santos Guardiola, est assassiné ; il a pour successeur M. Francisco Montes. — Dans les États-Unis de la Colombie (État de la Nouvelle-Grenade), le général Mosquera et M. Julio Arboledase di-putent le pouvoir. — Au Pérou, le général Miguel San Roman est élu président avec les généraux Juan Antonio Pezet et Pedro Canseco pour les deux vice-présidents. — Dans la république Argentine, triomphe définitif de Buenos-Ayres sur le gouvernement de Parana ; réunion à Buenos-Ayres d'un congrès général ayant pour mission de pourvoir à l'organisation constitutionnelle de la république Argentine, à l'élection d'un nouveau président national, au choix d'une capitale de la confédération (27 mai). — Élection du général Bartolome Mitre d'abord comme chef provisoire du gouvernement national parle congrès, puis bientôt après, en vertu du suffrage populaire de toutes les pro-


Ap. J.-C.


vinces, comme président définitif de la confédération reconstituée. — Au Paraguay, mort du président, le docteur Lopez, neveu et successeur du célèbre docteur Francia, qui gouvernait cette province depuis plus de 20 ans (10 sept.) ; il a pour successeur son fils le général Lopez. — Fin du démêlé entre l'Angleterre et le Paraguay au sujet de l'Anglais Canstatt.

Querelles entre le Brésil et l'Angleterre au sujet du navire le Prince de Galles et des officiers de la frégate la Forte. — Ultimatum du gouvernement anglais. — Embargo sur les navires brésiliens. Excitation nationale au Brésil.

En Chine, la mort du commandant de l'escadre française, le contre-amiral Protêt, tué le 17 mai à l'assaut de Nekiao, décide les alliés à prendre parti contre les rebelles. — Satisfaction accordée au ministre de France en faveur des missionnaires catholiques. — Triomphe de la politique du prince Kong, qui est très-favorable aux Européens.

Traité du 5 juillet entre la France et l'Espagne d'une part et le royaume d'Annam d'autre part. Ce traité stipule la cession entière à la France de 3 provinces dans la basse Cochinchine, de l'île de Poulo-Condor, et le payement d'une indemnité de guerre de 20 millions. De plus, les négociants français obtiennent la faculté de commercer dans les 3* ports de Tourane, de Balat et de Quangan et sur tout le cours du fleuve Cambodge, enfin la liberté du culte chrétien est garantie dans tout l'empire ; l'empereur d'Annam refuse de ratifier ce traité ; les Annamites tentent un assaut nocturne contre Saigon, mais ils sont repoussés par les troupes françaises (17 décembre).

1863. En France, ouverture de la session législative de 1863 (12 janvier). — Distribution des récompenses accordées aux fabricants dont les produits avaient figuré avec le plus d'éclat à l'exposition universelle de Londres en 1862. Cette cérémonie, qui eut lieu dans la salle des États au Louvre, fut signalée par un discours remarquable où l'empereur Napoléon III, après avoir fait ressortir les avantages que la civilisation, l'industrie, le commerce et les arts retirent des expositions universelles, développa son programme de politique intérieure (25 janvier). — Vote par le Corps législatif d'un crédit de 5 millions destiné à être employé en travaux publics dans les départements où la crise cotonnière se faisait le plus cruellement sentir (26 janvier). — Vote du budget de 1864 ainsi établi : 1° budget ordinaire, recettes, 1780487986 fr. ; dépenses, 1 775 144 000 fr. ; 2° budget extraordinaire, recettes et dépenses, 108 015000 fr. (28 avril). — Vote pendant les 6 dernières séances (29 avril- 7 mai) de plusieurs projets de loi, parmi lesquels il faut signaler celui concernant les chemins de fer et l'achèvement du réseau en remaniant les clauses financières des contrats intervenus en 1859 entre les compagnies et l'État.

Élections générales pour le corps législatif (31 mai-1er juin) ; candidature de M. Thiers ; élection à Paris des 9 candidats de l'opposition ; démission de M. de Persigny et remaniements ministériels ; M. Duruy remplace M. Rouland au ministère de l'instruction publique. — Suppression des ministres sans portefeuille dont,les attributions sont transférées au ministère d'État qui est confié à M. Billaut (décret du 23 juin). — Mort de M. Billaut (13 oct.) ; il est remplacé par M. Rouher. — Ouverture de la session législative, le 5 novembre ; discours de l'Empereur qui proclame « que les traités de 1815 ont cessé d'exister *, et qui annonce qu'il a proposé aux souverains de l'Europe la réunion d'un congrès à Paris pour examiner et résoudre en commun toutes les questions politiques pendantes. Ap. J.-C.

Continuation de la guerre du Mexique ; prise de Puebla par le général Forey après un siège de 2 mois (18 mars-18 mai). — Entrée de l’armée française à Mexico (10 juin). — Le président Juarêz transporte le siège de son gouvernement à San-Luis de Potosi. — Nommé maréchal de France le 2 juillet, le général Forey quitte Mexico le 4 octobre, laissant au général Bazaine le commandement du corps expéditionnaire.

Mort d’Alfred de Vigny, d’Eugène Delacroix ; publication de la Vie de Jésus de M. Renan.

En Italie, le ministre des finances Minghetti émet, par l’entremise de la maison Rothschild, un emprunt de 700 millions.

En Espagne, chute du cabinet présidé par le général O’Donnell, qui exerçait le pouvoir depuis 5 ans ; ministère du marquis de Miraflores (2 mars 1863-17 janv. 1864).

Mariage du prince de Galles avec la princesse Alexandra, fille aînée du roi de Danemark (10 mars). — M. Gladstone présente un budget, où, après d’importantes réductions, les recettes et les dépenses étaient fixées ainsi qu’il suit : recettes, 1 704 275 000 fr. ; dépenses, 1 692 625 000 fr. (16 avril). — Abandon du protectorat des îles Ioniennes par la Grande-Bretagne. — Démêlés avec le Brésil ; rupture des relations diplomatiques entre les deux pays. — Saisie de V Alexandra et d’autres navires construits pour le compte des confédérés. — Négociations sans résultat relatives à la Pologne. — Conduite incertaine et contradictoire du cabinet anglais dans la question danoise.

Mort du romancier anglais William Thackeray.

— Mort du célèbre voyageur, le capitaine Speke, tué par un accident de chasse dansles environs de Bath (15 sept.) ; il avait accompli à la fin de mars de l’année précédente son dernier voyage, au lac Nyanza, où l’on pense que le Nil prend sa source.

En Danemark, le cabinet de Copenhague persiste dans sa ligne de conduite qui consistait à donner au Holstein toutes les libertés, en l’éloignant le plus possible de la monarchie, et à resserrer au contraire les liens que les engagements de 1851-52 laissaient subsister entre le Danemark propre et le Slesvig. — Ordonnance du 30 mars, concernant le Holstein ; vives protestations de la diète de Francfort. — Mort du roi Frédéric VII (15 nov.) ; avec lui s’éteint la lignée masculine de la branche aînée (royale) de la maison de Holstein. Avènement de Christian IX, duc de Glùcksbourg, qui monte sur le trône en vertu du protocole de Londres, en date du 8 mai 1852 et en vertu de la loi de succession danoise du 31 juillet 1853. — Protestation du prince Frédéric d’Augustenbourg, malgré la renonciation formelle de son père, faite en son nom et au nom de ses enfants, moyennant une somme d’argent. Il sera appuyé par la diète germanique qui prétendait que le traité de Londres en date du 8 mai 1852, traité assurant au prince régnant toute la monarchie danoise, dont on avait voulu ainsi maintenir l’intégrité, n’était pas valable pour elle parce qu’elle n’avait pas donné son consentement formel. Quant aux cabinets de Vienne et de Berlin, reniant maintenant la signature qu’ils avaient donnée alors, ils devaient momentanément appuyer le prétendant. — Christian IX sanctionne, le 10 novembre, une loi qui avait été adoptée le 13 du même mois par le rigsraad danois et qui avait pour objet de rapprocher le Slesvig du royaume. — Cette mesure augmente l’irritation des provinces allemandes ; la diète de Francfort décrète l’exécution fédérale dans le Holstein (7 déc). — Le roi de Danemark, cédant aux exhortations du général Fleury (France), de lord


Ap. J.-C.


Wodehouse (Angleterre) et cre M. Ewers (Russiej, retire l’ordonnance du 30 mars, concernant le Holstein et le Lauenbourg, mais cette concession tardive ne peut arrêter l’exécution des résolutions votées par la diète ; le 21 décembre, l’armée combinée des Saxons et des Hanovriens occupe tout le territoire du Holstein évacué par les Danois. — Le ministère Danois présidé par M. Hall et qui représentait le parti national de l’Eyder se retire ; avènement du cabinet Monrad. — Tandis que las Holsteinois, favorisés par la connivence des commissaires de Saxe et de Hanovre, proclamaient le duc d’Augustenbourg prétendant à la couronne de Slesvig-Holstein, la Prusse et l’Autriche présentaient à la diète de Francfort, le 27 déc, une motion tendant à l’occupation du Slesvig, si le Danemark ne retirait pas la constitution du 18 novembre, ce qui outre-passait évidemment les droits de la diète, qui ne pouvait prétendre à s’immiscer dans l’administration d’un pays complètement étranger à la confédération germanique, sans violer les principes les plus élémentaires du droit public.

L’esclavage est aboli aux colonies occidentales des Pays-Bas, le 1er juillet. (L’émancipation avait été accomplie aux Indes orientales depuis quelques années.)

L’empereur d’Autriche, François-Joseph, convoque à Francfort un congrès des princes allemands (16 août) ; le roi de Prusse refuse d’y prendre part : ce congrès, du reste, où François-Joseph essaye d’obtenir la garantie par l’Allemagne de toutes les provinces de son empire, est sans résultat. — Efforts de la Saxe et du baron de Beust pour former une troisième Allemagne en dehors de la Prusse et de l’Autriche.

En Prusse, continuation de la lutte entre la 2e Chambre et le ministère, présidé par M. de Bismark. — Ordonnance du 1er juin restreignant les libertés de la presse. — Surexcitation de l’opinion. — Ordonnance royale du 4 septembre qui prononce la dissolution de la chambre des députés, ouverture de la session ; la nouvelle Chambre était en très-grande majorité composée d’éléments hostiles au ministère.

La loi du recrutement appliquée à Varsovie avec une rigueur et un arbitraire révoltants provoque contre la Russie une insurrection qui s’étendra bientôt à toutes les provinces polonaises ( — 22 janv.). — Convention militaire du 8 lévrier conclue entre la Prusse et la Russie contre la Pologne. — Représentations faites par la France, l’Angleterre et l’Autriche à la Russie, dans des notes distinctes, pour l’engager à replacer la Pologne dans les conditions d’une paix durable (avril). — Nouvelles notes adressées par les trois puissances la Russie, notes se résumant dans un programme composé des six points suivants : 1° amnistie complète et générale ; 2° représentation nationale avec des pouvoirs semblables à ceux qui sont déterminés par la constitution des 15-27 novembre 1815 ; 3° nomination de Polonais aux fonctions publiques, de manière à former une administration distincte, nationale et inspirant de la confiance au pays ; 4° liberté de conscience pleine et entière ; 5° usage exclusif de la langue polonaise comme langue officielle de l’administration, de la justice et de l’enseignement ; 6° établissement d’un système de recrutement régulier et légal (17 juin). — Réponses hautaines et évasives du prince Gortschakof. — Troisièmes notes adressées par les trois puissances à la Russie (avril) ; refus hautain de la Russie d’accepter l’intervention européenne dans l’affaire de Pologne (26 août et 7 sept.). — Les Polonais succombent après une lutte héroïque de plusieurs mois, dans laquelle se distingue surtout Marian Langiewicz, qui, Ap J.-C.


proclamé dictateur le 12 mars, devient alors l'objet principal des attaques des Russes, et est bientôt obligé de dissoudre son armée et de se réfugier sur le territoire autrichien, où il fut arrêté. — Gouvernement sanguinaire du général Mouravief dans les provinces lithuaniennes.

Mort deSaïd-Pacha, vice-roi d'Egypte (18janv.) ; il a pour successeur Ismaïl-Pacha, fils d'IbrahimPacha et petit-fils de Mehémet-Ali. — Difficultés entre le nouveau vice-roi et M. de Lesseps, au sujet des travaux entrepris pour le percement de l'isthme de Suez ; on a recours àl'arbitrage del'empereur Napoléon III.

Continuation des démêlés entre la Turquie et la Servie ; la commission mixte, chargée d'exécuter sur les lieux les décisions de la conférence, se réunit à Belgrade (5 février). — La France intervient, mais sans résulat, pour mettre un terme aux hostilités entre le Monténégro et la Turquie. — Le prince Couza adresse à l'assemblée un projet de loi pour la sécularisation de tous les biens conventuels de la Roumanie, dédiés ou non dédiés ; il est adopté par 97 voix contre 3 (25 déc.).

L'assemblée nationale constituante à Athènes vote à l'unanimité un décret prononçant la déchéance du roi Othon et de sa dynastie (16 février). — Georges, 2e fils du prince Christian de Danemark, est proclamé roi sous le nom de Georges Ier j roi des Hellènes (31 oct.). — Annexion au royaume de Grèce des îles Ioniennes (14 nov.).

Le 1er janvier, le décret d'émancipation, promis cent jours auparavant aux nègres asservis desÉtats rebelles, est proclamé à Washington. — Le congrès autorise M. Lincoln à recruter les armées fédérales par un système de conscription applicable à tous les citoyens de l'Union âgés de 20 à 45 ans (fév.).

— La guerre, interrompue par les froids de l'hiver et les longues pluies du printemps, recommence en Virginie sur les bords du Rappahannock. — Grande bataille de Chancellorsville entre le général Hooker(Nord) et le général Jackson (Sud) ; mort de ce dernier mortellement blessé en revenant du combat par un de ses propres soldats qui le prenait pour un Yankee (3 mai). — Les confédérés victorieux s'emparent de Winchester et envahissent de nouveau le Maryland et la Pensylvanie (juin). — Le général Hooker donne sa démission et est remplacé par le général Meade. — Bataille de Gettysburg entre le général Meade (Nord) et le général Lee (Sud) ; elle est perdue par les confédérés qui sont forcés de battre en retraite (3 juillet) ; prise de Vicksburg par le général Grant (Nord) (4 juillet) ; prise de portHudson par le général Banks (8 juillet) ; la prise de ces deux places met les fédéraux en possession de tout le Mississipi depuis sa source jusqu'àson delta.

— Horrible émeute à New-York provoquée par la mise à exécution du décret relatif à la conscription. — Prise -deChattanooga par le généralRosecrans (Nord) ; cette place était la clef de toute la vallée centrale de Tennessee, la gardienne des principales voies ferrées du Sud, le centre stratégique d'un territoire très-considérable (9 sept.). — Prise de Knoxville, chef-lieu de la haute vallée du Tennessee oriental, et du col de Cumberland par le général Burnside (Nord) (sept.). — Défaite du général Rosecrans (Nord) par les généraux Bragg et Longstreets (Sud) à Chikamauga, à 20 kil. au sud-est de Chattanooga (20 sept). — Efforts impuissants des confédérés pour déloger de Chattanooga les restes de l'armée fédérale ; ils sont battus devant cette place par les généraux Thomas, Hooker, Sherman et Grant (Nord). Cette victoire eut pour résultat d'assurer aux fédéraux la possession incontestée du centre géographique et stratégique des États à esclaves, et consolida la conquête longtemps précaire de Knoxville et du


Ap. J.-C.


Tennessee oriental. — Echange de notes diplomatiques entre le cabinet de Washington et celui de Saint-James au sujet de l'avènement des corsaires confédérés dans les ports anglais.

Au Mexique, l'archiduc Maximilien estproclamé empereur (10 avril). — Dans l'Amérique centrale, le général Raphaël Carrera, président depuis 13 ans de la république de Guatemala, déclare la guerre à Barrios, président du Salvador. M. Francisco Montés, président du Honduras, prend parti pour Barrios, et M. Jiménès, président de Costa-Rica, pour Carrera, ainsi que le général Martinez, président de Nicaragua. — Prise de San-Salvador, par Carrera, qui obtient la prépondérance dans l'Amérique centrale en plaçant dans le Salvador et dans le Honduras deux présidents de son choix : M. Francisco Dueûas et le général Médina.

Le général Mosquera, président des États-Unis de la Colombie, convoque à Rio-Negro une assemblée constituante et abdique le pouvoir dictatorial qu'il exerçait depuis plus d'un an et demi (9 février). — Vote de la constitution nouvelle qui consacre l'organisation fédérale de la république de la Colombie, connue désormais sous le nom d' États-Unis de la Colombie qui remplace celui de Nouvelle- Grenade (25 avril) ; la même assemblée investit le général Mosquera des pouvoirs présidentiels pour un an. — Mosquera déclare la guerre à M. Garcia Moreno, président de l'Equateur. Défaite à Cuaspud de l'armée équatorienne commandée par le vieux général Juan José Florès ; traité de Pensaqui entre les deux républiques_

Dans le Venezuela, continuation de la lutte en* tre le dictateur Paez et le général Falcon. Convention du 22 mai par laquelle les deux rivaux se reconnaissent réciproquement. — Réunion d'une junte à la Victoria, capitale de la province de l'Aragua ; abdication du dictateur Paez ; le général Falcon le remplace jusqu'à la convocation d'une assemblée constituante (15 juin) ; triomphe du parti fédéral. — Réunion de l'assemblée constituante à Caracas (24 déc) ; le général Falcon est prorogé comme président.

Au Pérou, le général Pezet prend possession de la présidence (août). — Au Chili, affreuse catastrophe arrivée à Santiago, le 8 décembre, jour de la fête de l'immaculée Conception ; 2000 personnes périssent dans l'incendie d'une église appartenant à la compagnie de Jésus.

Dans la Confédération Argentine, Buenos-Ayres l'emporte définitivement sur le gouvernement de Parana ; le général Mitre est reconnu président de la confédération. — La guerre civile éclate de nouveau dans l'État oriental (Montevideo), où le général Florès, ancien président de la république, considéré comme le chef du parti colorado (parti dit libéral), appelle le pays aux armes contre M, Berro, chef du parti blanco (parti dit conservateur). — Rupture entre l'État oriental et le gouvernement de Buenos-Ayros, que le premier accusait de soutenir l'insurrection.

Continuation de la querelle entre l'Angleterre et le Brésil, interruption des relations diplomatiques entre les deux puissances.

Appui prêté par l'Angleterre et la France aux Chinois dans leur lutte contre les rebelles ; progrès du commerce européen dans le Yang-tse-Kiang. — En Cochinchine, révolte contre l'autorité française ; elle est réprimée ; échange des ratifications du traité du 4 juillet 1862. — Réception à la cour de Hué du contre-amiral Bonard, qui remet ensuite le gouvernement de la colonie au contre-amiral de la Grandière.

Au Japon, lutte entre le Taïkoun ou souverain temporel, favorable à l'admission des étrangers, et le Mikado ou souverain spirituel. — Opérations de l'escadre anglaise contre Kagosima et de l' Ap. J.-C.


escadre française contre les forts de Simonoseki. — Le Mikado consent à annuler les instructions par lesquelles il avait ordonné l'expulsion des étrangers, et l'envoi d'une ambassade en Europe est décidé.

1864. Continuation de la guerre entre le Danemark et l'Allemagne. — La proposition austro-prussienne demandant l'occupation du Slesvig par les troupes de la confédération germanique est rejetée par 11 voix contre 5. Les deux puissances déclarent alors qu'elles mettront seules cette proposition à exécution en leur qualité de grandes puissances (14 janvier). — L'Autriche et la Prusse somment le cabinet danois de retirer la constitution du 18 novembre 1863 dans l'espace de 48 heures, faute de quoi elles occuperont le Slesvig (16 janvier). — Le Danemark demande un délai de 6 semaines, par cette raison que cette constitution ne pouvait être légalement réformée que par la représentation du pays, le rigsraad, que le rigsraad ne pouvait être réuni qu'après les élections, que les opérations électorales exigeaient elles-mêmes un délai d'un mois ; l'Autriche et la Prusse, rejettent cette demande. — Le 1er février, les troupes austro-prussiennes, commandées par le feld-maréchal-général Wrangel, franchissent PEyder et étendent leurs lignes de Kiel à Rendsbourg. — Les Danois, se voyant définitivement abandonnés par les puissances signataires du traité de Londres, se décident à évacuer la position fortifiée du Dannewerke et se retirent sur Duppel (5 février). — Le 7 février, une proclamation du maréchal Wrangel annonce aux habitants du duché de Slesvig la nomination des commissaires civils austro-prussiens ; toutes manifestations ayant pour objet de préjudicier, par des faits quelconques, à la décision sur la question de succession dans les duchés, sont complètement interdites. — 23 février. L'Angleterre propose au cabinet de Berlin et de Vienne de régler le conflit dano-allemand dans une conférence à laquelle participeraient les puissances signataires du traite de 1852, sans que les hostilités soient suspendues et sans prendre de bases préalables pour les délibérations ; les puissances alliées acceptent cette proposition que refuse le Danemark. — 17 mars. Le Danemark accepte la proposition de conférence faite par l'Angleterre, mais seulement sur la base des conventions de 1851-1852. — 18 avril. Les Danois, après une défense héroïque et succombant sous le nombre, sont obligés d'évacuer la position de Duppel. — Arrivée du roi de Prusse sur le théâtre de la guerre (21 avril). — Les troupes confédérées envahissent le Jutland. — 25 avril. Ouverture de la conférence de Londres. — 29 avril. Les Danois évacuent Frédéricia, qu'occupent les troupes autrichiennes. — Commencement de la suspension des hostilités résolue dans la conférence (12 mai). — Dans la séance du 17 mai, le Danemark rejette la proposition des alliés tendant à une union personnelle des duchés avec le Danemark ; les représentants de l'Autriche, de la Prusse et de la confédération germanique proposent ensuite de faire des duchés de Slesvig et de Holstein un État indépendant sous la souveraineté du duc d'Augustenbourg ; le Danemark refuse. Enfin l'Angleterre propose le partage du Slesvig en adoptant comme ligne de séparation les forts du Dannewerke et le canal de la Schlei ; la France adhère en principe à cette proposition — 22 juin. L'Autriche, la Prusse et le Danemark rejettent la proposition de l'Angleterre de soumettre à un arbitre la fixation de la ligne de séparation ; la conférence tient le 25 juin sa dernière séance, qui est sans résultat. — En présence de la France, de l'Angleterre, de la Russie, de la Suède, qui se prononcent en faveur du Danemark, mais qui demeurent


Ap. J.-C.


inactives, les puissances allemandes recommencent la guerre et se disposent à achever leur œuvre de spoliation (26 juin). — 29 juin. Occupation de l'île d'Alsen par les Prussiens. — 8 juillet. Crise ministérielle à Copenhague ; le ministère Monrad donne sa démission ; le comte Charles de Moltke est chargé de former un nouveau ministère. — 12 juillet. Le Danemark demande à entrer immédiatement en négociations avec les cabinets alliés pour la conclusion de la paix. — 20 juillet. Commencement de la suspension des hostilités ; le 26, des conférences pour la paix s'ouvrent à Vienne. — 1er août. Armistice de 3 mois entre le Danemark et les puissances allemandes. Signature des préliminaires de la paix. Le Danemark cède les duchés de Holstein, de Slesvig et de Lauenbourg à l'Autriche et à la Prusse ; le Jutland reste entre les mains des alliés jusqu'à la conclusion de la paix. — 30 oct. Signature du traité de paix entre l'Autriche, la Prusse et le Danemark. — Le 5 décembre, la diète germanique vote la proposition austro-prussienne relative à la cessation de l'exécution fédérale dans les duchés ; les troupes de la confédération sont remplacées par les troupes austro-prussiennes.

En France, ouverture de la souscription à l'emprunt de 300 millions, au taux de 66,30 centimes (18-26 janv.). — Discussion du budget : les dépenses générales du budget ordinaire de l'exercice 1865 sont fixées à : 1 797 265 790, et les recettes à : 1 799 801 062. — Nouvelle loi sur les sucres ; réforme de la loi sur les coalitions d'ouvriers ; le rapporteur était M. Emile Olivier, qui appuie ses conclusions par un discours important, dans lequel il se sépare ouvertement de ses collègues de l'opposition. — Mission de lord Clarendon à Paris ; elle avait pour objet de rétablir la bonne entente entre la France et l'Angleterre, troublée par le refus de l'Angleterre de prendre part au congrès (13 avril). — Arrivée à Paris de la deuxième ambassade japonaise (21 avril) ; le 20 juin, cette ambassade conclut un arrangement qui confirmait, en leur donnant une extension plus grande, les termes du traité de 1858. — 18-23 avril. Souscription ouverte pour un emprunt mexicain, au capital nominal de 201 600 000 fr., au taux de 63 fr. par chaque 6 fr. de rente, au capital nominal de 100 fr. — 20 août. Grande fête à Versailles en l'honneur du roi d'Espagne. — Le 8 avril avait commencé en Algérie, dans la province d'Oran, une insurrection qui n'était pas encore complètement terminée àla fin de 1864 ; au début de l'insurrection, mort héroïque du colonel Beauprêtre qui succombe dans un engagement avec les insurgés ; le 27 mai, l'importante tribu des Flittas fait sa soumission.

Mort de M. J. J. Ampère, à Pau (17 mars) ; à Alger, du maréchal Pélissier, duc de Malakofl, gouverneur général de l'Algérie, qui est remplacé dans cette dernière fonction par le maréchal Mac-Mahon, duc de Magenta.

Toute l'année 1 864 avait été marquée par une crise financière très-intense qui atteint son apogée dans le dernier trimestre ; l'escompte est porté par la Banque de France à 8 0/0 et le 3 0/0 français tombe à 64 fr. 40 c. Toutes les autres valeurs éprouvent une dépréciation considérable.

En Belgique, le ministère ayant perdu la majorité dans la chambre par suite de la victoire remportée par le parti clérical aux élections de Bruges, donne sa démission (14 janvier), qu'il retire ensuite sur les instances du roi (20 mai). — Conflit entre le parti libéral et le parti clérical au sujet de la majorité dans la chambre des députés (juin). — Les cléricaux, effrayés de voir s'accroître de trois voix dans la chambre le parti libéral, cessent de siéger (juillet). — Victoire du Ap. J.-C.


parti libéral, qui gagne dans les élections une majorité de douze voix ; le pouvoir est confirmé aux mains de MM. Rogier et Frère-Orban (août).

En Suisse, dans l'élection d'un membre du conseil d'État, le parti indépendant oppose à M. Fazy M. Chenevière. Celui-ci obtient une majorité de plus de trois cents voix. Cependant la majorité radicale du grand bureau chargée de dépouiller les votes annule l'élection sur de futiles prétextes. Les deux partis engagent alors une lutte dans laquelle succombent plusieurs citoyens (août). — Le conseil fédéral de Berne casse l'arrêt aussi illogique qu'illégal du bureau électoral de Genève et valide l'élection de M. Chenevière (septembre).

En Italie, Garibaldi, qui, dans une première proclamation en date du 15 décembre 1863, adressée au peuple italien, avait demandé que le roi Victor-Emmanuel fût proclamé dictateur, afin de conquérir Venise et Rome, annonce dans une deuxième proclamation l'établissement d'un Comité central du parti de l'action (15 janvier). — Troubles parmi les étudiants de Turin ; l'Université est fermée pour quelque temps (27-28 avril). — Le gouvernement confisque des dépôts d'armes à Milan et à Brescia. — Convention du 15 septembre entre la France et l'Italie pour arriver à la solution de la question romaine : la capitale de l'Italie sera transférée de Turin à Florence ; la France s'engage à retirer ses troupes de Rome dans l'espace de deux années à partir du jour de la translation de la capitale ; l'Italie de son côté prend l'engagement, non-seulement de ne pas inquiéter le Saint-Père, mais de s'opposer par la force à toute attaque dirigée contre lui. — Troubles graves à Turin, ils sont énergiquement réprimés ; chute du ministère Minghettiil est remplacé par un ministère dont le général de la Marmora est le président avec le portefeuille des affaires étrangères ; les finances sont confiées à M. Sella (30 sept.). — Ouverture du parlement italien (24 oct.). — M. Sella fait connaître à la Chambre la mauvaise situation du trésor italien ; il propose des augmentations d'impôt, la vente des biens domaniaux et des chemins de fer de l'État, et enfin l'anticipation de l'impôt foncier de 1865 (3 mai) ; la ville de Brescia offre la première d'avancer l'impôt foncier pour le compte des citoyens, son exemple est bientôt suivi par un grand nombre d'autres villes. — 29 novembre. Vote par la Chambre de Turin de la translation de la capitale à Florence à la majorité de 317 voix contre 70.

Publication à Rome de la célèbre lettre encyclique (8 déc) ; le gouvernement français interdit la publication par les évêques d'une partie de cette lettre, comme renfermant des opinions contraires à plusieurs des lois reçues dans l'empire.

En Espagne, les cortès votent contre le projet de réforme constitutionnelle présenté par le ministère. La reine accepte la démission des ministres et nomme le 17 janvier un nouveau ministère avec M. Arrazola pour président du conseil (15-17 janvier). — 29 février, le ministère Arrazola se retire et est remplacé le lendemain parle ministère de M. Mon. — Les cortès votent le rétablissement en son entier de la constitution de 1845 (7 mars). — Les troupes espagnoles remportent quelques succès à Saint-Domingue, mais ne peuvent parvenir à faire rentrer dans l'ordre les populations insurgées (17 mai). — Inauguration du chemin de fer du nord de l'Espagne, qui met en communication directe Madrid et Paris (15 août). — Chute du ministère de M. Mon (18 sept.) : le maréchal O'Donnell refuse le pouvoir ; formation d'un cabinet avec le maréchal


Ap. J.-C.


Narvaez pour président (16 sept.). — Le maréchal Narvaez, opposé à l'expédition de Saint-Domingue, donne sa démission (25 déc.) ; elle sera retirée.

Visite de Garibaldi en Angleterre ; son arrivée à Southampton (3 avril) ; il part subitement le 27 avril sur l'invitation du gouvernement. — Les Maoris de la Nouvelle-Zélande, depuis longtemps en lutte avec l'Angleterre, font leur soumission (août).

Entrevue de l'empereur de Russie, de l'empereur d'Autriche et d'autres souverains allemands à Kissingen (16-21 juin). — Visite de l'empereur d'Autriche au roi de Prusse à Carlsbad. Entrevue des ministres de Rechberg et de Bismarck (22-23 juin).

Mise en état de siège de la Galicie par le gouvernement autrichien (29 février). — Entrevue entre les plénipotentiaires de l'Autriche et de la Prusse à Prague, dans le but d'amener un accommodement relativement à la position future de l'Union douanière vis-à-vis de l'Autriche (18-20 mars).

En Prusse, continuation de la lutte entre le gouvernement et la Chambre des députés qui refuse toujours d'approuver les dépenses pour la réorganisation de l'armée (280 voix contre 35) (13 janv.).

En Russie, établissement d'institutions provinciales de gouvernements et de districts dans tous les gouvernements, à l'exception de ceux de l'Ouest, des provinces de la Baltique, des gouvernements d'Arkhangel, d'Astrakhan et de Bessarabie qui sont régis par des institutions spéciales (13 janvier). — Importantes modifications apportées dans la législation criminelle et l'organisation des tribunaux russes. — Etablissement à Varsovie d'un comité sous la présidence de M. Milutine pour travailler à la pacification de la Pologne : série de mesures ayant pour objet de soustraire les paysans à l'influence du clergé et de la noblesse ; fermeture d'un grand nombre de couvents ; ceux qui sont conservés se voient dépouillés de l'administration de leurs biens qui passe à l'État. Les paysans deviennent possesseurs des terres dont ils étaient détenteurs, ainsi que des bâtiments et bestiaux ; toutes les redevances, corvées, prestations sont abolies ? ainsi que toutes les procédures au sujet des arriérés desdites redevances, ce qui équivaut à une annulation des dettes ; ces avantages sont assurés non pas seulement aux fermiers depuis longtemps en jouissance des terres, mais à tous les ouvriers ruraux, métayers, jardiniers, garçons de ferme, si récente que soit leur position (ukâse du 2 mars). — Nouvelles institutions communales conçues de manière à n'admettre que les paysans dans les conseils communaux. Les juges de paix, qui sont des propriétaires, en sont exclus en même temps que les curés de paroisse, les instituteurs et toutes tes personnes placées sous la surveillance de la police (ukâse au 2 mars). — Une compensation équivalente à la perte de leurs terres, fondée sur un système d'émission de lettres de gage, sera accordée aux propriétaires qui se feront remarquer par leur bonne conduite (ukase du 2 mars). — Ukase renfermant les conditions auxquelles doivent être vendues à des Russes les terres confisquées dans la Lithuanie sur des Polonais (mai). — Mort héroïque des 5 membres survivants du gouvernement national polonais, Bonwald Trangutt, Raphaël Krajewski, Joseph Toczyski, Roman Zulinski et Jean Jezioranski pendus à Varsovie. — Ukase du 11 septembre ayant pour objet de dépouiller les classes éclairées et le clergé de tout droit d'immixtion dans l'enseignement. La surveillance de l'instruction primaire est confiée aux assemblées communales.

Fin de la guerre du Caucase (2 xxxx ; les Ap. J.-C.


Tcherkesses ou Circassiens, au nombre de plus de 200 000, préfèrent quitter leur patrie plutôt que d’accepter la domination russe. Privés de leurs armes, dépouillés de leurs biens, ile émigrenten Turquie, où ils arrivent décimés par la misère et les maladies. L’Europe assiste impassible à cette expatriation d’une nation entière.

Les différends qui ont duré si longtemps entre la Turquie et le Monténégro au sujet de la délimitation des deux États sont enfin aplanies par la commission mixte qui s’en occupait (août).

Coup d’État du prince Couza dans les Principautés danubiennes (14 mai) ; dissolution de l’assemblée nationale qui avait refusé d’adopter une nouvelle loi électorale ; le peuple approuve par un vote presque unanime les mesures prises par le prince ; création d’un conseil d’État ; nouvelle loi électorale ; loi rurale appelant les paysans à la propriété. — La Porte et les autres puissances donnent leur approbation à tous ces changements. — La question de la sécularisation des couvents est réservée à une conférence des puissances garantes.

Soulèvement des tribus principales de la régence de Tunis, à cause d’une augmentation de l’impôt de la capitation et de l’établissement de cours de justice composées de juges impopulaires, tandis qu’auparavant le roi seul exerçait le pouvoir judiciaire (18 avril). — 1er mai. Les insurgés au nombre de 20000 hommes environ réclament le renvoi du Kasnadar (ministre) Sidi-Mustapha ; le bey refuse. — La France, l’Angleterre et l’Italie envoient leur escadre à Tunis. — Les troubles, un instant suspendus à la suite d’un arrangement entre le gouvernement et les insurgés sur la base d’une réduction d’impôts, recommencent et continuent jusqu’à la fin de cette année.

Le sultan du Maroc, Sidi-Mohammed, accorde aux Européens la liberté du commerce dans tout son empire.

Continuation des difficultés entre le vice-roi d’Egypte et la compagnie établie pour le percement de l’isthme de Suez ; l’empereur Napoléon III est choisi pour arbitre ; il prononce le 6 juillet sa décision, qui est communiquée officiellement aux parties intéressées.

La commission hellénique prend possession dès îles Ioniennes (28 mai). Un câble sous-marin est heureusement posé entre Bassora et le continent indien ; les communications électriques sont ainsi définitivement établies entre l’Inde et l’Europe.

En Chine, revers des Taipings, qui ne conservent plus que deux places importantes, parmi lesquelles Nankin, qui sera pris le 19 juillet.

Le 29 août, les forces navales combinées de la France, de l’Angleterre, des Pays-Bas et des ÉtatsUnis dirigent une attaque vigoureuse contre les forts du prince Nagato, dans le détroit de Simonoseki ; ce prince, qui prétendait s’opposer à la libre navigation des Européens dans ce détroit, fait sa soumission.

Au Mexique, progrès des troupes françaises, qui expulsent de presque tous les points les forces de Juarez et les dispersent. — Le 10 avril, l’archiduc Maximilien reçoit la députation mexicaine à Miramar, et déclare qu’il accepte la couronne impériale du Mexique, sous le nom de Maximilien I er, empereur du Mexique ; le général Almonte sera chargé du gouvernement du Mexique jusqu’à l’arrivée de l’empereur. — L’empereur et l’impératrice du Mexique arrivent dans la rade de la VéraCruz ; proclamation de l’empereur au peuple mexicain (28-29 avril). — Le 12 juin, entrée de l’empereur et de l’impératrice à Mexico. A partir de ce moment, les forces françaises, restées au Mexique, ne cessent de lutter contre les partisans « le Juarez.


Ap. J.-C.

Arrivée au Pérou, le 20 mars, d’un commissaire spécial extraordinaire espagnol, chargé d’adresser au gouvernement péruvien des réclamations au sujet de l’affaire de Talambo (une colonie composée de Basques avait été attaquée, un colon avait été tué et plusieurs blessés). — Sur le refus du gouvernement péruvien de traiter avec l’envoyé d’Espagne, tant qu’il continuerait de prendre le titre ci-dessus, le contre-amiral Pinzon occupe les îles Chinchas, en déclarant qu’il y restera jusqu’à ce que satisfaction ait été accordée à l’Espagne (14 avril). — Vive agitation à Lima. — Ultimatum posé au gouvernement péruvien par l’amiral Pareja (26 déc.) ; un délai de 8 jours est accordé par l’amiral ; malgré l’opposition de la chambre, le gouvernement cédera.

Commencement de l’intervention brésilienne entre le président en exercice de l’Uruguay et l’ancien président Florès ; essais inutiles de rapprochement tentés par les représentants des puissances européennes (mars-juin). — Le Paraguay proteste contre toute occupation brésilienne du territoire de l’Uruguay (sept.).

Promulgation de la nouvelle constitution des États-Unis de Venezuela (1er mai).

Continuation de la guerre aux États-Unis (3e année). Les revers éprouvés sur presque tous les points, au début de cette année, par les troupes fédérales décident le gouvernement de Washington à concentrer entre les mains de Grant le commandement en chef de toutes les forces de l’Union.

— Le 5 mai, pour la 4e fois, l’armée du Potomac franchit le Rapidan et envahit la Virginie, pendant que Sherman, chargé du commandement de l’armée de Géorgie, attaquait à Chatanooga l’armée séparatiste, commandée par Johnstone. — 5-11 mai. Bataille sanglante de Wilderness, entre les armées de Grant (N.) et de Lee (S.) ; elle dure 7 jours. — 10-13 mai. Deuxième bataille, non moins sanglante, livrée à Spottsylvania ; elle dure 4 jours. — Le général Grant essaye en vain de franchir le Chickahominy ; il est repoussé par Lee (3 juin) ; il fait alors un circuit, jette son armée de l’autre côté de la rivière James, établit son quartier général à City-Point et se propose d’arriver à Richmond, en emportant la forteresse de Petersburg ; repoussé dans deux assauts terribles (juin), il se résigne à faire un siège régulier.

— Brillante campagne de Sherman, en Géorgie ; il bat les confédérés à la bataille de Resaca et les force d’abandonner leurs positions retranchées de Dalton, de Resaca et de se retirer derrière l’Etowah (14-15 mai) ; après plusieurs combats heureux, il s’empare de Marietta, de Rome, de la ligne du Chattahochee. — Vaine démonstration d’Ewell, lieutenant de Lee, contre Washington ; Grant reste immobile devant Petersburg et s’applique alors avec un sang-froid imperturbable à l’exécution du grand plan stratégique, qui était d’achever l’investissement de la capitale, de renfermer dans le camp retranché entre Richmond et Petersburg les forces du Sud, de faire envahir le centre et les extrémités de la confédération, bloquer les places maritimes du littoral, couper enfin toutes les voies de communication du côté de Lynchburg. La fin de cette année et les premiers mois de la suivante seront consacrés par Grant et Sherman à l’accomplissement de ce plan, qui devait aboutir à la prise de Richmond et à l’anéantissement des forces du Sud. — Brillante campagne du général Thomas (Nord) contre Hood dans le Tennessee. — Marche irrésistible de Sherman, qui, après s’être emparé d’Atlanta, occupe la ville importante de Savannah, qu’avait évacuée le général Hardee (Sud) (21 déc). — Combat en vue du port de Cherbourg entre le bâtiment confédéré l’Alabama et la corvette fédérale le Kearseage. L’Alabama est battu Ap. J.-C.


(19 juin). — 8 nov. M. Lincoln est réélu président des États-Unis du Nord. — La convention de Québec décide l'établissement d'une confédération des provinces britanniques de l'Amérique du Nord, comprenant la N. -Ecosse, le N.-Brunswick, l'île du Prince-Edouard, Terre-Neuve, les deux Canadas. Les représentants seront choisis par la couronne parmi les membres actuels des chambres hautes et la couronne remplira les places devenues vacantes par décès ou autrement (sept.).

1865. En France, ouverture de la session législative (15 févr.). — Mort de M. le duc de Morny, président du Corps législatif (10 mars). — Discussion de l'adresse (27 mars-15 avril).— Fin de la crise monétaire, qui avait pesé si longtemps sur les affaires ; l'escompte est abaissé à 3 1/2 ; la rente se rapproche du cours de 68 fr. (janv.-avril). — Ouverture de la souscription à l'emprunt du Mexique : il sera émis 500 000 obligations de 500 fr. au taux de 340 fr., remboursables deux fois en 50 ans, la première fois à 500 fr., la seconde fois à 340 fr. Il y aura de plus 3 millions de lots par année, dont un de 500 000 fr. (22 avril) . — Inauguration du chemin de fer de Brest (26 avril) . — Voyage de l'empereur Napoléon III en l'Algérie (29 avril-l0 juin). — L'Union allemande tout entière donne enfin son adhésion au traité de commerce signé entre la Prusse et la France au mois d'août 1862 (9 mai) ; la mise en vigueur du traité franco -prussien est fixée au 1er juillet. — Le budget de 1866 est évalué à environ 1 milliard 845 millions pour les dépenses, et 1 milliard 847 millions pour les recettes.

Publication du Ier volume de la Vie de César, par l'empereur Napoléon lit.

A Turin, vote par lequel la Chambre des députés écarte la discussion sur les événements de septembre 1864, et décharge le ministère Minghetti de toute responsabilité légale à ce sujet ; à la suite de ce vote, nouveaux troubles à Turin. — M. Sella, ministre des finances, annonce dans son exposé financier que le déficit total est de 624 millions ; il espère réduire ce déficità.100 millions par la vente des chemins de l'Etat, par l'émission d'un emprunt de 425 millions et par l'augmentation ou la création de certains impots. La fin de la session sera en grande partie consacrée à la discussion de ces projets financiers, qui seront tous votés par les deux chambres. — Le roi Victor-Emmanuel établit définitivement sa résidence à Florence (28 avril).

En Espagne, les Cortès et le Sénat approuvent l'abandon de Sa'mt-Domingue fait par le gouvernement. — Embarras du Trésor espagnol ; la reine abandonne au Trésor les domaines de la couronne ; le ministre des finances, M. Barzanallana, propose de recourir à la perception de l'impôt par anticipation ; son successeur, M. Castro, renonce à ce moyen et propose une émission de 300 millions de billets hypothécaires garantis par les traites des acheteurs des biens nationaux.

— Des troubles graves éclatent à Madrid, à la suite de la destitution du recteur de l'Université de cette ville (10 avril). — Vives attaques dirigées contre le ministère par les députés du parti progressiste, entre autres par le général Prim ; elles sont victorieusement réfutées par M. Gonzalès Bravo, ministre de l'intérieur, qui revendique énergiquement pour le pouvoir le droit de se défendre par la force contre les factieux. — Adjudication à Madrid d'un emprunt de 600 millions de réaux, au type minimum de 41,50 (3 juin). — Le ministère Narvaez donne sa démission ; il est remplacé par le ministère O'Donnell ( (21 juin) . — Reconnaissance du royaume d'Italie par l'Espagne (juillet). — Échange des ratifications entre l'Espagne et la France du traité rela-


Ap. J.-C.


tif à la réduction des tarifs douaniers entre les deux pays (22 juillet).

Ouverture du Parlement anglais (7 février) ; M. Gladstone présente à la Chambre des communes un projet de budget offrant un excédant de recettes de plus de 100 millions ; cet excédant sera employé à la réduction des impôts sur le thé, l'income-taxe et les assurances contre 1 incendie (27 avril). — La Chambre des communes repousse le bill de réforme électorale proposé pa*- M. Baines, par 288 voix contre 214 (seconde lecture), 8 mai. — Mort de Richard Cobden (2 avril).

En Prusse, la Chambre rejette définitivement le projet de loi relatif à la réorganisation de l'armée (5 mai) ; tout espoir de réconciliation entre la Chambre et le gouvernement disparaît. — La Diète germanique vote sur la proposition de la Bavière, de la Saxe et de la Hesse-Darmstadt une motion ayant pour objet de faire remettre immédiatement l'administration du Holstein entre les mains du ducd'Augustenbourg. La motion est acceptée par 9 voix contre 6 (6 avril) ; la Prusse déclare qu'elle n'en tiendra aucun compte. — Difficultés entre la Prusse et l'Autriche au sujet de l'occupation de Kiel, dont la première veut faire un port prussien destiné à remplacer celui de Dantzig. — Dans un mémorandum sur la guerre danoise, que le gouvernement prussien a communiqué aux chambres pour justifier ses demandes de crédit pour la marine, M. de Bismark, qui a déclaré, par son représentant à la conférence de Londres, le 28 mai 1864, que le duc d'Augustenbourg « peut faire valoir aux yeux de l'Allemagne le plus de droits à la succession dans les duchés », affirme qu'il a acquis la conviction de la nullité des droits de ce prince (mai). — Dans le cours de la discussion, M. de Bismark déclarera aussi que le souverain légitime des duchés avant la guerre était le roi Christian IX, mais que depuis la cession faite par ce prince, le duc de Slesvig-Holstein, c'est le roi de Prusse, conjointement avec l 'empereur d'Autriche ; la Chambre repoussera toutes les demandes de crédit faites par le gouvernement, soit pour l'accroissement de la marine prussienne, soit pour les dépenses de la guerre contre le Danemark. — En Autriche, chute du ministère Schmerling ; M. le comte Belcredi est nommé ministre d'Etat (30 juillet). — Efforts de l'Autriche pour arriver à un rapprochement avec la Hongrie. — Graves démêlés entre la Prusse et l'Autriche au sujet de l'occupation des duchés ; ils se terminent par un arrangement conclu à Gastein entre les souverains des deux pays (20 août) ; en vertu de cet arrangement les deux souverains cessent d'exercer en commun dans les duchés les droits qui leur avaient été dévolus par le traité de paix du 30 octobre 1864 ; le Holstein sera administré par l'Autriche, et le Slesvig par la Prusse ; l'Autriche cède ses droits sur le Lauenbourg à la Prusse, qui s'engage à verser au gouvernement impérial autrichien la somme de 12 millions 500000 francs.

En Russie, ukase du 6 avril ayant pour objet la réglementation de la presse dans l'empire ; un grand nombre de publications seront affranchies de la censure préalable. — Progrès de la Russie dans l'Asie centrale, ayant pour résultat de réunir par des points fortifiés les deux lignes, l'une partant de la Chine, jusqu'au lac IssykKoul ; l'autre partant de la mer d'Aral, de manière à ce que les postes russes ne laissent point d'intervalles par où puissent s'effectuer impunément les invasions et les déprédations des tribus nomades. — Mort du grand-duc héritier de Russie à Nice (24 avril) .

Conclusion du traité de paix entre le Pérou et Ap. J.-C.


l'Espagne (27 janv.) ; à la suite de ce traité, troubles graves à Lima et sur plusieurs autres points ; arrestation du général Castilla. — Le congrès des républiques du Sud, convoqué à Lima ? se sépare, le 7 mars, après avoir signé un traité d’alliance offensive et défensive (Chili, États-Unis de Colombie, Pérou, Equateur, San Salvador, Venezuela, Confédération Argentine, Bolivie).

— En Bolivie, le général Belzu se fait proclamer président à la Paz (7 avril) ; M. Melzarego marche sur cette ville et s’en empare après une lutte acharnée, dans laquelle Belzu est tué.

Les forces réunies du Brésil et du général Florès emportent la ville de Paysandu, après cinquante heures de résistance (2 janv.) ; Montevideo est mis en état de blocus. — Le sénateur Villalba, installé président à la place de M. Aguirre, inaugure son administration en signant la paix avec le Brésil et le général Florès (20 févr.). — Florès remplace M. Villalba, qui était resté six jours en possession du pouvoir exécutif, et signe avec le Brésil un arrangement qui met fin à toutes les difficultés entre cet empire et l'Uruguay.

— Guerre entre le Paraguay d’un côté, le Brésil, l'Uruguay et la Confédération Argentine de l’autre.

En vertu d’un article des traités prescrivant la formation d’interprètes japonais pour la langue française, un collège français est établi par le gouvernement japonais à Yokohama.

Rude guerre soutenue par les Anglais contre le Bhootan. — Leur lutte avec les indigènes de la Nouvelle-Zélande recommence.

En Chine, le prince Kong, qui s’était toujours montré favorable aux étrangers, est destitué de toutes ses fonctions (3 avril) ; il sera rétabli peu après (13 avril).

La ligne télégraphique avec l'Inde, par Constantinople, est ouverte d’une façon définitive. Une dépêche datée de Kurrachee, port de l'Inde anglaise, sur la mer d'Oman, en date du 28 février, 5 h. 18 min. du soir, a été reçue à Londres, le 1er mars, à 8 h. 15 min.

Au Mexique, prise d'Oajaca, par le maréchal Bazaine. — Publication du statut organique de l’empire (10 avril) ; la forme du gouvernement est celle de la monarchie héréditaire avec un prince catholique. Neuf ministres et un conseil d’État aident le souverain dans le gouvernement du pays. Le gouvernement de l’empereur garantit a tous les habitants de l’empire l’égalité devant la loi, la sûreté personnelle, la propriété, l’exercice de leurs cultes et la liberté de publier leurs opinions. La confiscation des biens est à jamais abolie.

Continuation de la guerre entre les États-Unis du Nord et ceux du Sud. Le sort des armes se prononce définitivement contre ces derniers. —


Ap. J.-C.


Progrès irrésistibles de Sherman, qui entre à Columbia le 17 février, puis bientôt après à Charleston, que les confédérés avaient évacué dès le 14. — Le général Terry emporte d’assaut, après plusieurs jours d’un effroyable bombardement, le fort Fisher, la clef de Wilmington (15 janv.). — Conférence, pour la paix, entre les commissaires confédérés, le président Lincoln et M. Seward ; elle dure quatre heures, et n’amène aucun résultat (4 févr.). — Sheridan reprend l’offensive dans la vallée de Shenandoah, où il bat Early et Ewell, anéantit les forces du Sud qui protégeaient la droite de Richmond, et opère sa jonction avec Grant, pendant que Sherman poursuivait sa marche victorieuse à travers les deux Carolines, dans la direction de Richmond. — La Confédération aux abois songe à armer les esclaves ; Grant prend alors l’offensive, et force les lignes de son adversaire Lee dans les trois mémorables journées du 29, du 30 et du 31 mars. — Le 1er avril, Lynchburg et Richmond sont à la discrétion du vainqueur. — Lee cherche à rejoindre les forces de Johnstone, opposé à Sherman, mais toutes les voies de retour lui sont fermées ; après un suprême effort à Burkesville, le 5 avril, il reçoit, le 7, les premières ouvertures d’une capitulation honorable de la part de Grant. — Il l’accepte le 9, et dépose les armes.

— Épouvantable attentat contre M. Lincoln et M. Seward, secrétaire d’État : le premier est tué d’un coup de pistolet dans une loge d’un théâtre de New-York ; le second, malade chez lui, est couvert de blessures par un autre assassin (14 avril) ; immense sensation produite par la nouvelle de cet horrible assassinat dans l’univers entier ; toutes les puissances de l'Europe font parvenir au gouvernement de Washington l’expression de l’horreur qu’elles ont ressentie. — M. Andrew Johnson, vice-président, remplace M. Lincoln à la présidence. — Le général Sherman conclut, le 18 avril, avec le général Johnstone un arrangement qui est désavoué par le président Johnson ; cet arrangement sera remplacé bientôt après par une capitulation analogue à celle de Lee (29 avril) ; les autres généraux confédérés font successivement leur soumission.

— La tête de Jefferson Davis, président des États confédérés, est mise à prix pour 100 000 dollars ; la même mesure est prise à l’égard de plusieurs généraux confédérés. — Commencement du procès des complices de Booth, assassin de Lincoln (9 mai). Arrestation de Jefferson Davis avec toute sa famille (10 mai). — Publication d’une amnistie pour les États du Sud qui ont pris part à la rébellion, amnistie que rendent malheureusement à peu près illusoire les conditions et les exclusions qu’elle renferme (30 mai).

FIN DE LA CHRONOLOGIE

  1. 1. Les importantes découvertes accomplies depuis le commencement de ce siècle dans l’histoire des peuples de l’ancien Orient, avec l’aide des inscriptions en caractères hiéroglyphiques et cunéiformes, ne permettent plus aujourd'hui, même dans les livres les plus élémentaires, de se contenter d’exposer cette partie des annales du genre humain d’après les seuls récits des historiens grecs et romains. Nous avons donc essayé, tout en nous maintenant dans certaines limites, d’initier nos lecteurs aux principaux résultats obtenus par les Champollion, les de Rougé, les de Saulcy, les Manette, les Oppert, les Rawlinson, les Lepsius, les Brugsch, etc. Nous avons mis à profit pour cet objet le petit résumé que M. Félix Robiou, professeur agrégé d’histoire, a publié sous ce titre : Histoire ancienne des peuples de l'Orient mise au niveau des plus récentes découvertes, in-12, 1862-1864. Nous avons emprunté à ce travail presque toute notre chronologie de l’histoire ancienne depuis la création du monde jusqu'aux Olympiades. Quant au reste, nous avons généralement suivi les Fasti Hellenici et Romani de Clinton pour les temps avant J. C, et l’Art de vérifier les dates des Bénédictins pour les temps postérieurs à l’ère chrétienne. Nous devons aussi beaucoup à la Chronologie universelle de M. Ch. Dreyss, publiée chez M. Hachette.
  2. 1. Dans l’impossibilité où en est encore la science d’assigner une date précise aux faits de l’histoire d’Égypte jusqu'à la 18e dynastie, nous avons rassemblé dans cette note quelques indications relatives aux annales de cette contrée jusqu'à l’époque de l’invasion des Pasteurs. Nous trouvons d’abord, dans la 4e dynastie (Memphite), trois princes, Koufou (Chéops), Menkéra (Mycérimus) et Schafra (Chéphrem), qu'Hérodote plaçait à tort après Sésostris le Grand, et qui sont les constructeurs des grandes pyramides, appelées aujourd'hui pyramides de Ghizeh, près de Memphis. Dans la 6e dynastie figure le roi Ra-Meil Papi, dont le nom est inscrit, et dans la haute Égypte, sur les rochers de la vallée de Kosséir, et dans la moyenne Égypte, aux grottes de Scharône, et dans la presqu'île de Sinaï. Depuis la 6e jusqu'à la 11e dynastie (1ère dynastie Thébaine), une très-grande obscurité enveloppe l’histoire d’Égypte, mais cette période n’eut pas une longue durée. La 12e dynastie, qui était issue de Thèbes comme la précédente et comme la 13e, et qui dura plus de deux siècles, fut une époque très-brillante. Sésourtasen Ier, l’auteur du célèbre obélisque d'Héliopolis, et le premier fondateur du temple de Karnak à Thèbes, appartient à cette dynastie. Mais les deux règnes les plus importants furent ceux de iiésourtasen III et d'Aménemha III, fondateur du célèbre labyrinthe. Après la 12e dynastie commence une époque longue et obscure que l’on a quelquefois nommée le moyen Age égyptien, et dont le fait dominant est l’invasion des riyc-sôs ou rois pasteurs. Cette invasion parait avoir eu lieu à la fin de la 13e dynastie. La période comprise entre l’invasion des Pasteurs et leur expulsion est occupée par la 14e dynastie (Xoïte), les 15e et 16e (Thébaines) et la 17e (Pharaons Thebains et rois Pasteurs). M. Mariette a retrouvé à Sân, l’ancienne Tanis ou Avaris, les sphinx de rois appartenant à cette période, et qui, par conséquent, purent être contemporains de l’arrivée des Hébreux en Égypte.
  3. 1. Il parait, d’après les dernières publications de M. Oppert, que la ruine matérielle de Ninive n’a pas absolument coïncidé avec la ruine de la puissance assyrienne par les armes réunies de Cyaxare et de Nabopolassar. Un Sardanapale VII, le Sarac des Grecs, aurait règné après cet événement 19 ans dans Ninive, qui n’aurait été détruite par Cyaxare qu’à la suite d’un second siège.
  4. 1. On a donné à tort à cette bataille le nom de Thimbree, qui se trouve bien plus à l'E.