Atlas universel d’histoire et géographie/IIe siècle avant J.-C.

IIe siècle avant Jésus-Christ.

Chute de Corinthe. — Réduction de la Grèce en province romaine. — Décadence des grandes monarchies de l'Orient. — Rome étend ses conquêtes hors de l'Italie et marche à la conquête du monde. — Ruine de Carthage, de Numance. Commencement des troubles civils à Rome. Les Gracques. — Décadence de la poésie grecque. État florissant des études grammaticales et scientifiques. Le grammairien Aristarque et l’astronome Hipparque. — L’historien philosophe Polybe. — A Rome, Térence succède à Plaute sur la scène comique.

199 Les Ëtoliens, à l’instigation de leur stratège Damocrite, s’unissent aux Romains contre Philippe de Macédoine.

Le consul Sulpicius parcourt les provinces illyriennes soumises à Philippe, il le bat sur les bords du Lycus, à Athacus, à Octolophe et s’avance jusqu'au cœur de la Macédoine ; mais le manque de troupes suffisantes et de vivres le force de se retirer.

Massinissa enlève aux Carthaginois une nouvelle province.

198 Antiochus III le Grand fait une 2e fois la conquête de la Syrie et de la Phénicie ; mais il traite bientôt avec les tuteurs du jeune Ptolémée V Epiphane, auquel il promet sa fille Cléopâtre avecles provinces enlevées pour dot. Il laisse aux Juifs, qui l’ont secondé dans cette conquête, leurs lois et les exempte du tribut pour 3 ans.

T. Q. Flamininus aborde en Epire, attaque Philippe, qui s’est retranché sur les bords du fleuve Aoüs, le bat en plusieurs rencontres, le chasse de l'Epire, pénètre avec lui dans la Macédoine et va prendre ses quartiers d’hiver dans la Phocide et Av. J.-C.


dans la Locride. — Dans le même temps, la flotte combinée des Romains, des Rhodiens et d'Attale, commandée par L. Quinctius, s'empare de Chalcis et de l'île d'Eubée ; puis elle mouille au port de Cenchrée, où sa présence décide les Achéens à faire alliance avec les Romains.

197 Attale, revenu malade de Thèbes, meurt à Pergame. Eumène II, l'aîné de ses fils, lui succède. Ce prince renouvelle l'alliance de Rome et obtient l'île d'Égine.

Soulèvement de l'Espagne, qui avait été réduite en province romaine et divisée en Espagne citérieure et ultérieure. Commencement d'une guerre qui durera 70 ans.

Les deux consuls Cornélius Cethégus et Minucius Rufus sont chargés de lutter contre les Ligures, les Boiens et les Insnbriens.

Flamininus fait alliance avec Nabis, tyran de Sparte, avec les Béotiens, et livre à Philippe une bataille décisive près des hauteurs appelées Cynoscéphales.

Fin de la 2e guerre de Macédoine. Philippe obtient la paix ; il renonce à toutes ses possessions et à toutes ses alliances dans la Grèce, brûle sa flotte, et s'engage à ne pas tenir armés plus de 500 soldats ; il livre comme otage son fils Démétrius.

196. T. Quinctius Flamininus proclame aux jeux isthmiques la liberté des Grecs. Dès-lors on compte dans la Grèce seize peuples indépendants, dont aucun n'était assez fort pour résister aux Romains.

Antiochus III le Grand tente de s'emparer des villes et des provinces situées sur les côtes de l'Asie Mineure, et pousse jusqu'en Thrace, où il prend Lysimachie

Annibal quitte Carthage, où il a rétabli la paix et la prospérité, et se retire en Syrie auprès d'Antiochus qu'il excite contre les Romains.

195. Flamininus convêque à Corinthe les députés de la Grèce, et fait décréter par l'assemblée, que la guerre sera déclarée à Nabis, pour le contraindre à rendre la liberté à Argos, dont il s'est emparé pendant la guerre de Macédoine, Le tyran, après une vaine résistance, se soumet aux conditions qui lui sont imposées.

A Rome, consulat de M. Porcius Caton et Valérius Flaccus : émeute de femmes pour obtenir l'abrogation de la loi Oppia contre le luxe.

Campagne de Caton dans l'Espagne citérieure. Il soumet les peuples entre les Pyrénées et l'Ébre. — Campagne de P. Manlius chez les Turdétans qui se soumettent (Espagne ultérieure).

194. A la mort d'Eratosthène, la bibliothèque d'Alexandrie est dirigée par Apollonius de Rhodes, disciple du poète Callimaque et auteur du poème des Argonautes.

Continuation de la guerre contre les Gaulois cisalpins. Le proconsul Valérius Flaccus tue aux Insubres et aux Boïens, près de Milan, 10 000 hommes. Les Insubriens se soumettent.

Flamininus rassemble à Corinthe les députés de la Grèce ; il les exhorte à la concorde, et après avoir retiré les garnisons romaines de l'Acrocorinthe, de Chalcis, d'Erétrie, d'Orée et de Démétriade, il s'embarque pour l'Italie avec son armée.

192. Mariage du jeune Ptolémée Epiphane et de la fille d'Antiochus le Grand. La Cœlésyrie et la Judée sont restituées à l'Egypte. — L'inscription en trois langues (hiéroglyphique, égyptien vulgaire et grec)_ qui fut trouvée à Rosette en 1799 et qui donna à Champollion la clef des hiéroglyphes, est rapportée à cette année.

Les Boïens et les Liguriens font un armement général. A Rome on déclare qu'il y a tumulte. — Massinissa enlève aux Carthaginois la contrée d'Emporia.

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192. Guerre entre Nabis, tyran de Sparte, et les Achéens, conduits par leur stratège, Philopœmen. Après la mort de Nabis, tué par les Etoliens, Lacédemone, par les conseils de Philopœmen, entre dans la ligue achéenne.

Le Sénat envoie une ambassade en Grèce pour sonder les dispositions des différents peuples, et ordonne au prêteur M. Baebius de passer en Epire avec son armée.

Les Etoliens font alliance avec Antiochus contre les Romains. Antiochus arrive à Démétriade,dont venaient de s'emparer les Etoliens, avec 10000 fantassins, 500 cavaliers et 6 éléphants. Il s'empare de Chalcis et de l'Eubée, soumet presque toute la Thessalie, puis, forcé par les Romains de se retirer, il va passer l'hiver en Eubée, où il célèbre son mariage avec une jeune fille de Chalcis.

Victoire de Tolède, remportée par Q. Fulvius Nobilior sur les Vectons, les Vaccéens et les Celtibériens confédérés (Espagne citérieure).

191. Philopœmen empêche l'exécution du projet du stratège des Achéens, Diophane, qui, conseillé par Flamininus, voulait livrer Sparte aux Romains. — Les Messéniens et les Eléens entrent dans la ligne achéenne qui comprend alors tout le Péloponnèse.

Campagne de P. Cornélius Scipion Nasica contre les Boïens qui se soumettent.

Antiochus se retranche avec son armée aux Thermopyles. Il y est complètement défait par M. Acilius Glabrion, sous lequel servait comme tribun légionnaire, Porcius Caton, ancien consul. La flotte d'Antiochus est détruite par Eumène et C. Livius Saiinator, qui commandait la flotte romaine. Antiochus se retire en Asie avec le peu de forces qui lui restait.

190. Philopœmen s'oppose à ce que l'on admette dans Sparte les bannis que voulaient y faire rentrer Flamininus, commissaire romain, et le consul Acilius Glabrion.

Le consul L.Cornélius Scipion, frère de l'Africain, qui le suit comme lieutenant, conclut une trêve de six mois avec les Etoliens, et passe en Asie, où il remporte sur Antiochus la bataille de Magnésie, qui termine la guerre de Syrie.

189. Philopœmen, stratège des Achéens, fait rentrer lui-même les bannis dans Sparte.

Le consul M. Fulvius Nobilior achève la soumission des Etoliens, qui obtiennent la paix en s'obligeant à payer 100 talents et à n'avoir d'autres amis ni d'autres ennemis que ceux du peuple romain. — Campagne de Cn. Manlius Vulso contre les Galates, alliés d'Antiochus.

À cette époque, fleurit le poète Ennius, qui accompagnait Fulvius Nobilior en Etolie.

188. Les Lacédcmoniens renoncent à l'alliance des Achéens, et envoient prier Fulvius de venir dans le Péloponnèse recevoir la soumission de leur ville ; les Achéens leur déclarent la guerre. Fulvius se rend alors dans le Péloponnèse, convêque une assemblée générale à Elis, et détermine les deux partis à envoyer à Rome des ambassadeurs, parmi lesquels était Lycortas, père de Polybe. — Philopœmen marche contre Lacédémone et se fait livrer les auteurs de la défection qui sont massacrés. Ensuite, les Achéens, réunis à Tégée, arrêtent que les Lacédémoniens détruiront leurs murailles ; qu'ils aboliront les lois de Lycurgue, rappelleront tous les exilés, et banniront les esclaves affranchis par les tyrans et les mercenaires étrangers qui ont servi dans leurs armées.

Traité de paix entre Antiochus et les Romains. Le roi de Syrie abandonne tout ce qu'il avait dans l'Asie Mineure jusqu'au mont Taurus, et s'engage à payer 15 000 talents aux Romains et 477 à Eumène. Le Sénat donne à Eumène la Av. J.-C.


Mysie, les deux Phrygies, la Lydie, l'Ionie, et Lysimachie en Thrace, et aux Rhodiens la Carie et la Lycie. Il rend aussi la liberté à plusieurs villes grecques.

187. Les Achéens envoient au Sénat romain une seconde députation. — Lycortas est envoyé auprès du roi d'Égypte pour renouveler l'alliance qui existait depuis longtemps entre la famille de ce prince et la ligue achéenne.

Campagne des consuls M. Æmilius Lépidus et C. Flamininus contre les Ligures. Ces deux consuls tracent les voies Flaminienne et Emilienne, qui vont, la première de Rome à Ariminum, la deuxième d'Ariminum à Bologne.

Scipion l'Africain et Scipion l'Asiatique, attaqués per les tribuns Pétilius et par Caton, sont contraints, l'un de s'exiler, l'autre de payer une amende.

Antiochus le Grand périt assassiné par ses sujets, parce qu'il avait pillé le temple de Bélus pour payer le tribut que lui avaient imposé les Romains.

186. Un sénatus-consulte interdit à Rome et dans toute l'Italie la célébration des bacchanales. Premiers combats d'athlètes donnés à Rome par Fulvius, le vainqueur des Etoliens.

185. 2e victoire de Tolède, qui coûte 30 000 hommes aux Celtibériens, aux Lusitaniens et aux Ciipétans confédérés (Espagne citérieure), remportée par Calpurnius et Quintius. 184. Lutte d'Eumène, roi de Pergame, et de Prusias, roi de Bithynie. Intervention des Romains.

Censure de Porcius Caton et de son ami, le sévère Valérius Flaccus.

Mort de Plaute.

183. Les Messéniens, à l'instigation de Dinocrate, se séparent de la ligue achéenne, et marchent contre le bourg de Corone. Philopœmen, alors âgé de soixante-dix ans, et malade de la fièvre, court au-devant des Messéniens, mais accablé par des forces supérieures, il est fait prisonnier et conduit à Messène, où il est enfermé dans un cachot et forcé de boire la ciguë. Lycortas venge sur les Messéniens la mort de Philopœmen et fait faire à ce grand homme de magnifiques funérailles.

Pharnace, roi de Pont, s'empare de Sinope. Les Rhodiens et Eumène adressent leurs plaintes au Sénat.

Mort de Scipion l'Africain, retiré à Liternum, en Campanie.

182. Annibal s'empoisonne chez Prusias, roi de Bithynie, qui allait le livrer à l'envoyé romain Flamininus.

181. Avènement, en Égypte, de Ptolémée Philométor, encore enfant.

Ambassades envoyées à Rome par Eumène, Ariarathe, roi de Cappadoce, Pharnace, roi. de Pont, les bannis de Lacédémone, les Achéens.

Loi Orchia, qui limite le nombre des convives et la dépense des festins.

180. Le Sénat fait transporter dans le Samnium 40 000 Ligures avec leurs femmes et leurs enfants, et partage leur territoire entre des colons.

Soumission par Fulvius Flaccus de la Carpétanie (Espagne citérieure).

179. Philippe de Macédoine meurt de douleur d'avoir fait périr son fils innocent, Démétrius, accusé par Persée.

La loi Villia ou Annalis détermine l'âge où on peut arriver aux charges publiques : vingtsept ans pour la questure ; trente-sept pour l'édilité curule ; quarante pour la préture ; quarantetrois pour le consulat.

Vers ce temps, fleurit le poète comique Cæci-


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lius, né en Gaule chez les Insubres, ami d'Ennius, et qui avait été esclave comme Plaute.

178. Posthumius tue 40 000 hommes aux Lusitaniens et aux Vaccéens, et les force à se soumettre. Tib. Semp. Gracchus enlève trois cents villes ou bourgades aux Celtibériens, après les avoir vaincus près de Carabis et de Compléga. Il soumet les Celtibériens, et conclut avec eux un traité dont les clauses sont également précises et équitables. Ariarathe V, roi de Cappadoce, livre son fils en otage aux Romains et leur fournit de l'argent dans leur guerre contre Persée ; ce qui lui mérite le titre d'ami et d'allié de Rome,

177. Les Romains, après une campagne de deux années, soumettent définitivement l'Istrie, dont ils exterminent ou vendent une grande partie des habitants. — Campagne de Tib. Semp. Gracchus contre les Sardes révoltés.

175. Campagne des Romains contre les Ligures, dont une partie sont désarmés.

En Syrie, Séleucus Philopator est assassiné par son ministre Héliodore. À ce moment, son fils Démétrius était parti pour l'Italie, où il devait prendre comme otage la place du frère de Séleucus, Antiochus, que leur père y avait envoyé en 186 ; Antiochus, qui regagnait alors la Syrie, est élevé au trône par l'influence du roi de Pergame. Il a reçu le surnom d'Epiphane.

174. Massinissa enlève à Carthage la province de Tysca et soixante-dix villes. Le sénat romain, pour empêcher les Carthaginois de se joindre à Persée, promet de leur faire justice, mais donne au Numide le temps de s'affermir dans sa nouvelle conquête.

173. Antiochus Epiphane renouvelle les traités d'amitié avec les Romains.

172. Eumène, roi de Pergame, vient à Rome se plaindre des empiétements de Persée. Persée le fait assassiner en Grèce ; le sénat déclare la guerre au roi de Macédoine. Eumène, Ariarathe, Massinissa prennent parti pour les Romains ; Prusias, Antiochus Epiphane, Ptolémée Philométor restent neutres. — Persée perd cinq mois à se justifier à Rome et à demander la paix. Pendant ce temps, les commissaires romains entraînent tous les Grecs dans leur parti.

171. Attaque dirigée contre la Cœlésyrie égyptienne par Antiochus Epiphane.

En Judée, règne une sanglante anarchie, depuis l'époque où le vénérable Onias, auparavant dépouillé de ses fonctions de grand-prêtre par un de ses frères, Jason, qui introduisit à Jérusalem les jeux de la Grèce, a succombé sous les coups de son jeune frère Ménélas.

Persée défait dans un combat de cavalerie, non loin du Pénée, le consul Licinius Crassus, qui perd 22 000 hommes. Il demande la paix qui lui est refusée.

170. Les Epirotes embrassent le parti de Persée. Campagne heureuse de ce prince contre le consul A. Hostilius.

169. Guerre de Ptolémée VI Philométor, avec Antiochus Epiphane, qui s'empare de Memphis et du jeune roi. Ptolémée Evergète II, son frère, gouverne à sa place. Après la retraite d'Antiochus, Ptolémée Philométor et Ptolémée Evergète II, demandent des secours aux Achéens. Les partisans des Romains font repousser cette demande, et décider qu'on enverra seulement des ambassadeurs chargés d'engager les rois à faire la paix. — Le bruit de la mort d'Antiochus s'étant répandu en Judée y excite une grande joie ; ce prince s'avance alors en furieux sur Jérusalem, égorge 40 000 Juifs, en réduit un pareil nombre en esclavage, profane le sanctuaire, et Av. J.-C.


enlève du temple tous les objets consacrés au culte du Seigneur.

Persée se rend maître de la plus grande partie de l'Illyrie. Il cherche à attirer dans son parti. Gentius, roi d'une partie de cette contrée, mais il se prive de cet utile allié par son avarice. — Q. Marcius Philippus, successeur d'A. Hostilius, arrive en Thessalie, pénètre en Macédoine par le mont Olympe et se rend maître des défilés de Tempe et des villes voisines.

Caton défend la loi Voconia qui interdisait de nommer une femme pour héritière et de lui laisser des dons plus considérables qu'à son héritier ou à ses héritiers. — Mort du poëte Ennius.

168. Gentius se déclare pour Persée, mais il est fail prisonnier par le préteur Anicius, qui en moins de trente jours s'empare de toute l'illyrie. — Paul Emile arrive en Macédoine et remporte sur Persée la victoire décisive de Pydna. Persée s'enfuil presque seul à Peila, puis à Amphipolis, ou il s'embarque pour Samothrace. Il y est suivi par la flotte romaine, commandée par le préteur Cn. Octavius, auquel il se rend, avec Philippe, son fils aine. — Anicius se rend maître des principales villes de l'Epire, puis divise l'illyrie en trois districts, à chacun desquels il donne un gouvernement particulier, et proclame la liberté des Ulyriens.

Le député de Rome, Popilius Lénas, signifie à Antiochus Epiphane, qui marcbait sur Alexandrie, l'ordre de respecter l'allié du peuple romain. — Antiochus Epiphane se venge de cet affront en ordonnant de nouvelles persécutions contre les Juifs. Il profane le temple de Jérusalem et entre dans le sanctuaire.

À Rome, le censeur Sempronius Gracchus, réunit dans une des quatre tribus urbaines qui ne votent qu'après les autres, les affranchis répandus depuis 304 dans les 4 tribus de la ville.

167. Prusias II, roi de Bithynie, et son fils Nicomède, viennent s’humilier dans le Sénat. — Le Sénat, pour punir Eumène d'être intervenu entre Rome et Persée, lui défend de venir à Rome. Il agit de même à l'égard des Rhodiens, qui avaient aussi offert leur médiation. Il leur enlève la Lycie, la Carie, Caunus, Stratonicée, soulève contre eux tous leurs voisins, et ne les admet de nouveau à son alliance que quand ils sont épuisés.

Caton, envoyé en Afrique, approuve tacitement la conduite de Massinissa. De retour à Rome, il demande sans cesse au Sénat de ruiner Carthage ; son avis, combattu par Scipion Nasica, l'emporte et Rome n'attend plus qu'une occasion d'attaquer son ancienne rivale.

Paul Emile divise la Macédoine en quatre districts indépendants, dont les habitants ne payeront au peuple romain que la moitié du tribut qu'exigeaient les rois ; mais auxquels il est défendu de communiquer entre eux et avec les États voisins. Il ordonne ensuite, sous peine de mort, à tous ceux qui ont rempli quelque charge ou une mission, sous Persée, de quitter la Macédoine et de se rendre en Italie. Un traître vendu aux Romains, Callicrates, alors stratège de la ligue achéenne, est chargé d'exécuter cet ordre et l'accomplit avec une extrême rigueur. — Les principaux citoyens de l'Achaïe, au nombre de plus de mille, accusés d'avoir été, soit ouvertement, soit de cœur, partisans de Persée, reçoivent l'ordre de se rendre en Italie pour y être jugés. Parmi eux, était Polybe, fils de Lycortas, qui deviendra l'ami de Scipion l'Africain. — Paul Emile et Anicius triomphent, le premier, de Persée, le second de Gentius. Ces deux princes sont


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envoyés le premier à Albe, où il périt misérablement et le second à Iguvium.

166. En Judée, le prêtre Mathatias prend les armes contre Antiochus Epiphane. Il laisse cinq fils : Jean, Simon, Judas (Machabée), Eléazar, Jonathas. A Rome, Térence fait représenter l’Andrierme.

165 Judas Machabée bat Lysias, général d' Antiochus, et remet les Juifs en possession de la ville et du temple de Jérusalem.

A Rome, représentation de l'Hécyre de Térence.

164 Eumène, roi de Pergame, implore l'appui du sénat romain contre Prusias et les Galates. Mort d'Antiochus Epiphane, roi de Syrie. Il laisse pour héritier un enfant de 9 ans, Antiochus Eupator.

163. Ariarathe V, roi de Cappadoce, renouvelle l'alliance avec le sénat.

Tib. Sempronius Gracchus et M. Juventius Thalna soumettent définitivement les Ligures et les Corses. — Le sénat, pour assurer l'obéissance de la Cisalpine, y avait établi les colonies de Plaisance, Crémone, Bologne, Parme, Modène. Lucques, Aquilée. Il en avait aussi enroyé, dans le même but, à Pollentia, Pisaurum, Saturnie, Gravisca, Pise, dans le Picenum, le pays des Sénonais, la Ligurie, l'Ëtrurie.

Représentation, à Rome, de la comédie de Térence, l’Heautontimorouménos.

162. Le sénat intervient entre Ptolémée Philométor et Ptolémée Ëvergète II ou Physcon, et les décide à un partage ; le plus jeune, Physcon, régnera à Cyrène, l'aîné occupera l'Egypte. Physcon ajoute bientôt à sa part l'île de Cypre.

Scipion Nasica introduit à Rome l'usage des clepsydres ou horloges d'eau.

Mort d'Antiochus Eupator, roi de Syrie. Son jeune fils est mis à mort par Démétrius Soter, fils de Séleucus Philopator, qui s'enfuit de Rome, où il était comme otage depuis 13 ans.

161. Le préteur M. Pomponius, en vertu d'un sénatus-consulte, expulse de Rome les philosophes et les rhéteurs, accusés de corrompre la jeunesse. — Nouvelle loi somptuaire, loi Fannia, contre le luxe de la table. Térence fait représenter l'Eunuque et le Phormion.

160. Judas Machabée recherche l'alliance des Romains. Il succombe peu après en combattant le général syrien Bacchide. Son frère, Jonathas, le remplacera 24 ans.

Mort de Paul Emile. — Térence donne sa comédie des Adelphes.

159. Mort d'Eumène II. Son frère, Attale II, lui succède au trône de Pergame.

157. Le sénat fait rendre son trône à Ariarathe, roi de Cappadoce, dépouillé par une faction qui s'appuyait sur Démétrius, roi de Syrie.

156. Aristarque, le célèbre grammairien, est chargé de l'éducation des fils de Ptolémée Philométor. Guerre entre Prusias, roi de Bithynie, et Attale II Philadelphe. Le premier est soutenu par Mithridate V, roi de Pont, et le deuxième par les Romains.

155. Les Athéniens envoient à Rome comme ambassadeurs, au sujet d'un différend avec les Sicyoniens, trois philosophes : Carnéade, de l'Académie, Diogène, le stoïcien, Critolaûs, le pénpatéticien. Ils initient la jeunesse romaine aux disputes philosophiques de la Grèce.

154. Soumission des Dalmates par les Romains. — Première intervention des Romains dans la Gaule Transalpine, à titre d'alliés de Marseille, qu'ils protègent contre les Oxybiens et les Décéates. — A Rome, fleurit le poëte tragique Pacuvius, ne à Brindes. Il était neveu d'Ennius. Av. J.-C.

153. Les préteurs tyrannisent les Espagnols de la Citérieure, ainsi que les Espagnols de l'Ultérieure. Les Celtibériens se soulèvent.

152. Les Romains reconnaissent pour roi de Syrie l'usurpateur Alexandre Bala, qui se donne pour fils d'Antiochus Ëpiphane. Ce prince s'appuie sur les Juifs.

151. Les exilés grecs, qui étaient à Rome depuis 17 ans, obtiennent, à la demande de Scipion Emilien, fils de Paul Emile et ami de Polybe, la permission de retourner dans leur patrie.

Lutte pénible soutenue par les Romains contre les Espagnols soulevés. La jeunesse romaine refuse de s'enrôler pour l'Espagne ; le jeune Scipion donne alors l'exemple d'aller servir dans ce pays, en s'offrant à partir comme lieutenant des consuls.

150. Les Carthaginois, las de se laisser dépouiller par Massinissa, commencent la guerre qui leur est défendue par les traités conclus avec Rome.

Ptolémée Philométor prononce entre les Juifs et les Samaritains, qui prétendaient que leur temple de Garizim, consacré à Jupiter Hospitalier, devait l'emporter sur celui de Jérusalem. Il donne raison aux Juifs.

Mort du Séleucide Démétrius Soter dans une révolte de ses soldats mercenaires, qui reconnaissent pour roi Alexandre Bala.

En Espagne, le préteur Serv. Galba fait massacrer 30 000 Lusitaniens, auxquels il a accordé une paix perfide.

149. Attale appuie l'usurpation du fils de Prusias, Nicomède, qui arrive au trône de Bithynie par un meurtre.

Mort de Caton. Il avait composé, outre un traité sur l'agriculture, une histoire de Rome divisée en 7 livres et qui contenait de précieux renseignements sur les origines des villes de l'Italie. — Le tribun Calpurnius Pison Frugi fait établir, pour le jugement des crimes de concussion, portés jusqu'alors devant l'assemblée du peuple, un tribunal permanent (quœstio perpétua).

Commencement de la 3e guerre punique. Le sénat romain déclare la guerre aux Carthaginois, comme infracteurs des traités, et envoie contre eux les deux consuls M. Censorinus et M. Manlius. Aidés par une indigne ruse et par leurs partisans à Carthage, les consuls se font livrer toutes les armes du peuple carthaginois, et déclarent ensuite qu'ils veulent détruire Carthage. Les Carthaginois, poussés par le désespoir, organisent alors la défense avec une incroyable énergie. L'armée romaine court trois fois le danger d'être exterminée et n'est sauvée que par les talents de Scipion Emilien, alors tribun des soldats. — Mort de Massinissa, âgé de plus de 90 ans. Son fils, Micipsa, lui succède.

Un aventurier, nommé Andriscus, se fait passer pour un fils naturel de Persée, et est proclamé roi de Macédoine sous le nom de Philippe VI. Il bat le préteur P. Juventius. 148. En Macédoine, Andriscus est battu et fait prisonnier par le préteur Q. Cœcilius Métellus, qui prend le nom de Macédonique.

Le consul Calpurnius Pison continue sans succès le siège de Carthage.

147. Scipion Emilien est élevé au consulat par le peuple avant l'âge, et chargé de la guerre d'Afrique. Il poursuit avec vigueur les opérations du siège. Bientôt il ne reste plus aux Carthaginois que la citadelle et le port. 146. Alexandre Bala, usurpateur du trône de Syrie, et Ptolémée Philométor, qui soutient le prince légitime, Démétrius II, fils de Démétrius Soter, périssent en combattant. — Lutte de 6 années


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soutenue par Démétrius II Nicator contre les partisans de la maison Bala et l'ambitieux Diodote Tryphon, Syrien d'Apamée. — Ptolémée Physcon force la veuve de son frère, Cléopâtre, qui était aussi sa sœur, à l'épouser ; il égorge le fils de Philométor et se rend odieux par la licence qu'il permet à ses soldats mercenaires.

Scipion Emilien s'empare du port de Carthage ; et, après une foule de combats particuliers, s'avance jusqu'au pied de la citadelle. 50 000 Carthaginois, réduits aux dernières extrémités, capitulent. Asdrubal se livre lui-même aux Romains. Sa femme s'enferme avec les déserteurs romains dans le temple d'Esculape et se jette avec ses enfants dans un bûcher. Destruction de Carthage. Scipion prend le surnom de second Africain. Formation d'une nouvelle province d'Afrique.

Les querelles perpétuelles des Achéens et des Lacédémoniens amènent une nouvelle intervention romaine. Le sénat déclare la guerre aux Achéens et envoie contre eux le consul Mummius. Métellus le Macédonique, espérant terminer la guerre avant l'arrivée du consul, descend de la Macédoine dans la Grèce centrale. — Le stratège Critolaùs est vaincu par Métellus, près de Scarphée, en Locride, et disparaît dans l'action. Diaaus lui succède, rassemble 14 500 soldats et reçoit de Métellus des propositions qu'il repousse. Il est vaincu par Mummius, successeur de Métellus, près de Leucopétra, à l'isthme de Corinthe, et court à Mégalopolis se donner la mort. Prise et destruction de Corinthe par Mummius. La Grèce est réduite en province sous le nom d'Achaïe.

145. Le consul Q. Fabius Maximus Emilianus, frère de Scipion Emilien, remporte une victoire sur le Lusitanien Viriathe, qui, depuis 4 années, tenait en échec les armées romaines.

144. Diodote Tryphon, qui prétendait au trône de Syrie, fait périr avec ses enfants le chef des Juifs, Jonathas, dont il s'est emparé par trahison. — Le dernier des fils de Mathatias, Simon, est nommé souverain pontife et général par les Juifs. Il expulse de la citadelle de Jérusalem les Syriens. Les Juifs, en reconnaissance de ce bienfait, rendront héréditaire dans sa famille la double autorité qu'il exerce.

143. Établissement, à Rome, de trois tribunaux permanents (quœstiones perpétuæ) pour poursuivre les crimes 1° de majesté ; 2° de brigue ; 3° de péculat, crimes sur lesquels prononçait seule auparavant l'assemblée du peuple.

Campagne du consul Appius Claudius Pulcher contre les Salasses, peuplade des Alpes occidentales.

Ptolémée Physcon s'humilie devant une ambassade romaine conduite par le second Africain, qu'accompagnait le philosophe stoïcien Panétius. Un nouveau Pseudo-Philippe est battu en Macédoine par les Romains. La Macédoine est réduite en province romaine.

142. Campagne du consul Q. Caecilius Métellus contre les Celtibères, et du consul Fabius Maximus Servilianus contre le Lusitanien Viriathe.

141. Viriathe enferme le proconsul Fabius Servilianus dans un défilé et conclut la paix à condition de conserver ses conquêtes. — Le consul Q. Pompéius Rufus est forcé de lever, après d'énormes pertes, le siège de Numance. Il conclut avec les Numantins un traité par lequel il leur laisse toutes leurs forces, à condition qu'ils lui feront d'apparentes soumissions. A Rome, il nie ce traité.

140. Q. Servilius Cœpion succède à son frère, Fabius Servilianus, en Lusitanie. Désespérant de vaincre Viriathe, il le fait assassiner dans sa tente par quelques-uns de ses officiers. Av. J.-C.

139. Loi Gabinia, qui établit l'usage du scrutin secret pour l'élection des magistrats. — Le poète tragique Attius, âgé de 30 ans, et Pacuvius, âgé de 80 ans, font représenter chacun, cette année, une tragédie sur la scène romaine.

Campagne malheureuse de M. Popilius contre les Numantins.

138. le roi de Syrie, Démétrius II Nicator, est fait prisonnier par les Parthes, qui le garderont 10 années. Son frère, Antiochus Sidétès, gouverne le royaume.

A Pergame, mort d'Attale II. Avènement d'Attale III.

Les anciens soldats de Viriathe se soumettent à la domination romaine et bâtissent Valence.

137. Loi Cassia, qui établit le scrutin secret pour les jugements publics prononcés, soit par des juges particuliers, soit par le peuple en corps, contre les grands qui seraient accusés d'attentat envers la république, de brigue, de concussion ou de péculat.

Hostilius Mancinus est enfermé avec son armée dans un défilé, où 4000 Numantins reçoivent sa soumission. Par l'entremise de Tibérius Gracchus, il s'engage, au nom du peuple romain, à ne plus attaquer Numance, et abandonne son camp au vainqueur.

136. D. Junius Brutus fait la conquête du pays des Galléciens et' s'avance jusqu'à l'Océan. — Æmilius, successeur de Mancinus, perd 6000 hommes au siège de Pallantia. Le sénat livre Mancinus aux Numantins qui le refusent.

135. Sous l'empereur Hiao-Wou-Ti commence une guerre entre les Chinois et les Hioung-nou, peuple tartare. Les Hioung-nou, repoussés vers l'occident, rejetteront les Yuë-ti ou Scythes sur les Parthes et les Bactriens.-

En Judée, Simon périt par trahison. Il est égorgé avec deux de ses fils par son gendre, le gouverneur de Jéricho. Jean Hyrcan succède au pouvoir de son père. Nouvelle lutte avec le roi de Syrie, Antiochus Sidétès.

134. Les esclaves de la Sicile se soulèvent contre leurs maîtres romains, sous la conduite du Syrien Eunus. Ils s'emparent d'Enna, d'Agrigente, de Tauroménium, de Messine.

Scipion Émilien, le second Africain, est envoyé contre Numance. Sous ses ordres combattent Jugurtha, neveu du roi de Numidie, Micipsa ; Marius, âgé de 23 ans, et le poëte Lucilius, chevalier, âgé de 16 ans.

133. En Sicile, prise de Messine sur les esclaves par le consul Pison.

Attale III, roi de Pergame, lègue ses biens au peuple romain.

Antiochus Sidétès, pour se concilier le peuple romain, envoie de riches présents à Scipion Émilien.

Prise de Numance par Scipion Emilien, après un siège de 15 mois.

Tribunat de Tibérius Gracchus. Il propose une nouvelle loi agraire par laquelle il laisse aux citoyens riches, détenteurs du domaine public, jusqu'à 750 arpents de terre, et leur accorde une indemnité, payée par le trésor public, pour les domaines qu'ils abandonneront. — Les riches gagnent le tribun Octavius, qui oppose son veto aux propositions de Tibérius ; celui-ci fait destituer son collègue par le peuple, et brise ainsi lui-même l'inviolabilité tribunitienne. La loi agraire est votée. Les riches n'en continuent pas moins leur opposition, et lorsque Tibérius demande le tribunat pour l'année suivante, il succombe le jour des comices tribunitiens dans une sédition dirigée par P. Corn. Scipion Nasica.

Av. J.-C.

132. Le consul Rupilius met fin à la guerre des esclaves en Sicile.

131. Aristonic, qui se prétend issu du sang royal de Pergame, réclame le royaume que les Romains s'attribuaient en vertu du testament d'Attale III.

130. Le consul P. Licinius Crassus, premier grand pontife qui ait été commander une armée hors de l'Italie, est envoyé contre Aristonic, qui le défait et le tue à Leucse.

En Judée, Jean Hyrcan s'empare de Sichem sur les Samaritains et détruit le fameux temple de Garizim.

En Égypte, Ptolémée Physcon, devenu odieux par ses crimes et sa tyrannie, est chassé par le peuple d'Alexandrie.

129. Mort d'Ariarathe V, roi de Cappadoce. Son fils Ariarathe VI lui succède.

Lutte des Parthes contre les Scythes ou Yuë-Ti. Aristonic est vaincu parle consulaire Perpenna, qui le fait prisonnier dans la ville de Stratonice. Manius Aquilius achève, par d'odieux moyens, la conquête du royaume de Pergame, qui est réduit en province (province d'Asie). — Les Romains donnent la Phrygie à Mithridate V, roi de Pont, et la Lycaonie avec la Cilicie au roi de Cappadoce Antiochus Sidétès se donne la mort au moment de tomber entre les mains des Parthes. Son frère Démétrius II Nicator, rendu à la liberté, reprend le gouvernement.

Lutte soutenue par le consul Sempronius Tuditanus contre les Japodes.

Caïus Gracchus, Carbon et Fulvius, nommés triumvirs pour l'exécution de la loi agraire, commencent leurs opérations. Ils distribuent une fraction des terres publiques à une partie du peuple. Le Sénat profite des violences et des injustices dont ils se rendent coupables, ou dont on les accuse, pour suspendre leurs pouvoirs et l'exécution de la loi agraire. Le deuxième Africain qui a appuyé cette mesure est trouvé mort dans son lit.

126. Destruction du royaume de Bactriane par les Yuë-Ti ou Scythes. Ce sont les Indo-Scythes des écrivains grecs et romains.

Caïus, frère de Tibérius Gracchus, est envoyé en Sardaigne comme questeur du consul L. Aurélius.

125. Victoire du consul M. Fulvius Flaccus sur les Ligures Transalpins, qui inquiétaient Marseille.

125. Le roi de Syrie Démétrius Nicator est tué par sa femme Cléopâtre, jalouse de Rodogune, qu'il avait épousée chez les Parthes. Cette même Cléopâtre avait eu de Démétrius deux enfants, Séleucus et Antiochus Grypus. Elle fait périr le premier, mais elle est forcée, peu de temps après, de prendre le poison qu'elle a préparé pour donner la mort au second.

123. Campagne du consul Q. Caecilius Métellus contre les Baléares.

Premier tribunat de Caïus Gracchus. Il fait passer diverses lois, qui ont pour objet de venger son frère, de flatter le peuple et de miner l'autorité du Sénat. 1° Il défend de poursuivre à l'avenir criminellement un citoyen sans un ordre précis du peuple, et sans un jugement capital rendu préalablement ; il ordonne de poursuivre tout magistrat coupable d'avoir banni un citoyen sans observer les formalités ordinaires de la justice. Il ordonne enfin de n'élever à aucune nouvelle charge un magistrat déposé par le peuple. 2° Il confirme la. loi agraire et assigne annuellement des terres aux citoyens les plus pauvres. Il ordonne de leur vendre tous les mois, au-dessous du prix d'achat, une quantité déterminée de grains. Il affecte à leurs besoins la succession d'Attale. Il établit diverses colonies à leur profit. Av. J.-C.


Il ordonne de ne pas les enrôler avant dix-sept ans et de leur fournir des habillements sans diminution de solde.

122. Fondation d’Aix (Aquææ Sextiæ) dans la Gaule Transalpine par le proconsul C. Sextius Calvinus, vainqueur des Salyens et des Allobroges.

Deuxième tribunat de Caïus Gracchus. Il transfère l’exercice de la justice des sénateurs aux chevaliers, et fait du, corps des chevaliers un troisième ordre dans l’État. Il enlève au Sénat et à l’aristocratie une partie de leur influence dans les comices des centuries, en décidant que les centuries tireraient désormais au sort et qu’elles voteraient à chaque assemblée, selon le rang que leur assignerait le hasard. Il accorde enfin aux Latins et à tous les alliés de l’Italie, le droit de cité et le même droit de suffrage qu’aux citoyens romains. Le Sénat oppose à Caïus un autre tribun M. Drusus, qui propose des lois encore plus démocratiques. Caïus se laisse envoyer par le Sénat en Afrique, pour la fondation d’une colonie à Carthage. Ses ennemis profitent de son absence pour ruiner sa popularité.

1,21. Caïus Gracchus échoue dans la poursuite d’un troisième tribunat. Le consul Opimius, son ennemi mortel, abroge plusieurs de ses lois. Caïus entreprend alors de défendre, par la force des armes, et occupe avec ses partisans le mont Aventin. Caïus et Fulvius se donnent la mort. 3000 de leurs partisans sont massacrés. Toutes les lois de Caïus Gracchus seront successivement abolies ou modifiées.

120. Avènement de Mithridate VI Eupator, surnommé le Grand, dans le royaume de Pont.

119. Marius, né à Arpinum, parvient au tribunat.

118. Mort de Micipsa. Il avait associé, dans le partage de son royaume, à ses fils, Adherbal et Hiempsal, son neveu Jugurtha. Celui-ci tue Hiempsal et dépouille Adherbal, qui implore l’appui du Sénat.

Fondation de Narbonne (Narbo-Marcius) par le consul Q. Marcius Rex.

117. Le Sénat envoie une ambassade en Numidie pour rétablir Adherbal.

114. Campagne malheureuse du consul C. Porcius Caton contre les Scordisques, en Thrace.

113. Les Cimbres et les Teutons, venus des bords de la Baltique, anéantissent l’armée du consul Papirius Carbon, près de Norcia.

112. Jugurtha assiège dans Cirtha, malgré la défense du Sénat, Adherbal, qu’il assassine après avoir pris la ville.

111. Le Sénat envoie contre Jugurtha Calpurmus Bestia et Scaurus. Bestia lui vend la paix.

Après une lutte de trois années, Antiochus Grypus est contraint de partager le trône de Syrie avec son frère utérin, fils d’Antiochus Sidétès, Antiochus le Cyzicénien. Ils régneront ensemble 17 ans.

110. Memmius cite Jugurtha à Rome. Baebius, autre tribun, acheté par Jugurtha, lui ordonne de garder le silence. Jugurtha fait assassiner Massiva, le dernier des héritiers légitimes du trône qu’il puisse craindre. Il sort de Rome. On envoie contre lui le consul P. Albinus qui ne fait rien et est remplacé par son frère, le préteur Aulus.

109. Jean Hyrcan détruit Samarie. Commencement de la rivalité des Pharisiens et des Sadducéens. Secte des Esséniens.

Les Cimbres défont en Gaule le consul Silanus. — Continuation de la lutte des Romains contre les Scordisques.

Le préteur Aulus est contraint par Jugurtha de passer sous le joug et de se retirer avec son armée dans la province romaine d’Afrique. Il est rem-


Av. J.-C.


placé par le consul Q. Caecilius Métellus, qui bat Jugurtha dans plusieurs rencontres.

107. En Judée, Aristobule, fils et successeur de Jean Hyrcan, prend le titre de roi.

En Gaule, le consul L. Cassius Longinus est battu par les Gaulois Tigurins de l’Helvétie.

Marius, lieutenant de Métellus, obtient le consulat et la conduite de la guerre contre Jugurtha. Il a comme questeur le jeune noble, Cornélius Sylla.

106. Le consul Q. Servilius Caepion, appuyé par le grand orateur L. Crassus, fait partager les fonctions judiciaires entre l’ordre équestre et l’ordre sénatorial. Six ans après, le tribun Servilius Glaucia fera attribuer de nouveau les jugements aux seuls chevaliers. Naissance de Cicéron, à Arpinum, et de Pompée. Bocchus, roi de Mauritanie, beau-père de Jugurtha, livre ce dernier à Sylla. Fin de la guerre de Numidie. Marius joint une partie de la Numidie à la province romaine d’Afrique, en accorde une autre partie à Bocchus, et partage le reste entre Mandrestal et Hyempsal, descendants illégitimes de Massinissa.

105-104. Servilius Cæpion et Mallius éprouvent à Orange, en combattant les Cimbres, une défaite où Rome perd 80 000 soldats. Marius, élevé successivement à un 2e et à un 3e consulat, est chargé de commander en Gaule. Il exerce ses soldats dans la Narbonnaise.

103. Mort du poëte satirique Lucilius à Naples. Loi Domitia, qui soumet à l’élection par le peuple les fonctions religieuses données jusque-là par cooptation.

102. 2e guerre des esclaves en Sicile. Ils ont pour chefs Salvius et Athénion le Cilicien.

Marius, consul pour la quatrième fois, défait d’abord les Ambrons, ensuite les Teutons, près d’Aix. Ces deux nations sont exterminées sur le champ de bataille. Marius est salué consul pour la 5e fois.

101. Catulus laisse passer les Alpes aux Cimbres, est chassé par eux des bords de l’Adige, et se retranche sur ceux du Pô. Marius, rappelé de la Narbonnaise à Rome, est déclaré généralissime, et va rejoindre Catulus. Bataille de Verceil livrée aux Cimbres : ils sont.vaincus par Marius, Catulus et Sylla. Leur nation périt dans ce combat.

100. Continuation de la guerre des esclaves en Sicile. — Marius obtient un 6e consulat par l’argent et par les intrigues de L. Apuléius Saturninus. Celui-ci, aidé des soldats de Marius, fait assassiner Aulus Nonnius, un des tribuns désignés pour l’année suivante et se fait élire à sa place dans une assemblée tumultueuse. — Le tribun Saturninus agite Rome par une proposition de loi agraire. Opposition de Métellus le Numidique, qui se retire à Rhodes. Excès de Saturninus. Marius est forcé de l’abandonner. Saturninus assiégé dans le Capitule avec ses partisans, se rend et est massacré avec eux par le peuple, en même temps qu’un autre démagogue, le préteur Glaucia.