Atlas universel d’histoire et géographie/IIIe siècle avant J.-C.
IIIe siècle avant Jésus-Christ.
300-288. Construction du fameux colosse de Rhodes par les Rhodiens Charès et Lâches.
299. Fondation à Athènes de l’école du Portique par Zenon, de Citium, en Cypre, et peu après de la seconde Académie par Arcésilaüs de Pitane.
4e ligue contre Rome. Les Étrusques font alliance avec les Samnites et les Apuliens.
Sostrate, de Cnide, commence le phare d’Alexandrie.
297. Retour de Démétrius en Grèce. — Mort de Cassandre, roi de Macédoine ; ses fils se disputent le trône.
5e ligue contre Rome, composée des Samnites, des Etrusques, des Ombriens et des Gaulois. Les Romains leur opposent trois armées réparties dans le Samnium, l’Étrurie et l’Ombrie. Bataille gagnée par le consul Fabius sur les Samnites, près de Tiferne. Avantage remporté par le consul
AV. J.-C.
Décius sur les Apuliens, qui voulaient se joindre aux Samnites, à Malévent (Bénévent). — Dévastation des terres du Samnium par les deux consuls pendant cinq mois consécutifs.
296. Démétrius de Phalère est placé à la tête de l’École grecque d’Alexandrie.
Athènes, gouvernée par le tyran Lacharès, est assiégée par Démétrius.
295. Démétrius prend Athènes, puis passe dans le Péloponnèse, ou il menace Sparte. Sur le point de prendre cette ville, il est appelé en Macédoine par Alexandre, fils de Cassandre, contre son, frère Antipater. — Pyrrhus II, fils d’Eacide, roi d’Épire, qui appuyait aussi Alexandre, rétablit ce prince sur son trône et reçoit pour ce service l’Ambracie, l’Acarnanie, l’Amphilochie et la ville maritime de Nymphée.
Dans l’Ombrie, Décius et Fabius défont les Samnites et les Gaulois près de Sentinum. Décius se dévoue.
294. Démétrius arrive en Macédoine. Alexandre, qui n’a plus besoin de son aide, lui tend des embûches, mais Démétrius le fait assassiner et est proclamé roi de Macédoine.
Les trois Lucumonies de Vulsinies, dePérouse et d’Arrétium, obtiennent des Romains une trêve de 40 ans. Les autres Étrusques, ainsi que les Samnites, continuent de lutter contre Rome.
293. Bataille d’Aquilonie gagnée par le fils de Papirius Cursor sur les Samnites, qui perdent 30 000 hommes. La légion de lin ou légion sacrée des Samnites est exterminée.
291. Mort du grand poète comique Ménandre.
290. Les Étoliens, aidés de Pyrrhus, s’emparent de Delphes et de la Phocide. Démétrius fait célébrer à Athènes les jeux pythiques.
Le Samnium et le pays des Sabins sont réduits par Curius Dentatus.
289. Mort du tyran de Syracuse, Agathocle.
288. Démétrius se dispose à reconquérir l’Asie. Ptolémée, Séleucus, Lysimaque et Pyrrhus se liguent contre lui.
287. Lysimaque et Pyrrhus entrent en Macédoine. Démétrius, trahi par ses soldats qui passent à Pyrrhus, s’enfuit et va rejoindre, dans le Péloponnèse, son fils Antigone Gonatas. — Lysimaque et Pyrrhus se partagent la Macédoine.
286. Lysimaque s’empare de toute la Macédoine, dont il se fait proclamer roi. — Démétrius, qui était passé en Asie pour combattre Séleucus, est vaincu et pris en Cilicie. Il restera captif jusqu’à la fin de sa vie.
Dissensions dans Rome au sujet des dettes. Retraite du peuple sur le Janicule. Le dictateur plébéien Hortensius propose les lois suivantes : 1o ce qui sera résolu dans l’assemblée du peuple liera tous les Romains ; 2o le Sénat, avant les Comices, donnera son approbation préalable à tout ce qui pourrait y être statué par le peuple ; 3o la liberté sera rendue à tous les citoyens qui avaient été remis à leurs créanciers ; 4o les jours de marché seront au nombre des jours fastes. Les Plébéiens rentrent dans la ville. Mort d’Hortensius. Ses lois sont soumises aux suffrages par Fabius Rullianus.
285. Ptolémée s’associe son deuxième fils, Ptolémée II (Philadelphe) ; l’aîné, Ptolémée Céraunus, se retire auprès de Lysimaque.
283. Mort de Ptolémée Lagus, surnommé Soter ; son fils, Ptolémée Philadelphe, gouverne seul. C’est à ce prince qu’est due la fondation du Musée et de la Bibliothèque d’Alexandrie. Il fait traduire en grec les livres saints des Hébreux (Version des Septante).
Philétère, gouverneur de Pergame pour Lysimaque, se rend indépendant. Av. J.-C.
Les Sénonais, d’abord vainqueurs des Romains sous les murs d'Arrétium, sont vaincus par Dolabella, et assujettis ainsi que les Boïens.
282. Séleucus déclare la guerre à Lysimaque.
281. Lysimaque est vaincu et tué à Cyropédium en Phrygie par Séleucus, qui réunit la Thrace et la Macédoine à ses autres États. — Première invasion des Gaulois dans la Thrace.
280. Séleucus est assassiné, au milieu d’un sacrifice, par Ptolémée Céraunus, quise fait proclamer roi de Macédoine.
Formation de la ligue Àchéenne.
Pyrrhus, appelé par les habitants de Tarente contre les Romains, vient en Italie. Il remporte sur le consul Valérius Lœvinus la bataille d'Héraclée.
Trois armées gauloises se dirigent vers la Macédoine et la Thrace. Ptolémée Céraunus périt en combattant ces barbares. — Les Macédoniens prennent tour à tour pour rois Méléagre, frère de Céraunus, et Antipater, neveu de Cassandre ; enfin, après une anarchie de trois mois, un noble macédonien, Sosthène, se met à la tête de l’armée et force les Gaulois à évacuer la Macédoine.
Le babylonien Bérose, prêtre de Bélus, compose une histoire de la Chaldée, dont Joseph nous a conservé quelques fragments dans son histoire des Juifs.
Pyrrhus remporte une seconde victoire sur les Romains, à Asculum.
Désastre éprouvé par les Gaulois près de Delphes.
278. Des Gaulois, établis en Thrace, sont appelés par Nicomède en Asie Mineure, et s’emparent de la Phrygie, qui est appelée depuis Galatie, ou Gallo-Grèce.
Antigone Gonatas, le fils de Démétrius Poliorcète, commence à se faire reconnaître par les Macédoniens.
Pyrrhus passe en Sicile. Il défait les Carthaginois, se rend maître de presque toutes les villes de l’île, et proclame son fils Agathocle, roi de Sicile.
275. Pyrrhus repasse en Italie, où il est complètement défait par Curius Dentatus, près de Bénévent, appelée autrefois Malévent.
273. Ptolémée Philadelphie envoie une ambassade au peuple romain pour le féliciter de sa victoire sur Pyrrhus. Pyrrhus envahit de nouveau la Macédoine.
272. Pyrrhus est appelé contre les Spartiates par Cléonyme, qui voulait dépouiller du trône son neveu Aréus. — Mort de Pyrrhus dans une tentative d’usurpation sur Argos.
Lutte soutenue par les Romains contre les Lucaniens, les Samnites et les Bruttiens. — Tarente, quoique appuyée par les Carthaginois, est contrainte d’ouvrir ses portes et d’abattre ses murailles. Les Romains sont maîtres de toute la Grande Grèce, excepté Brundusium.
Vers cette époque fleurit Théocrite de Syracuse, poète bucolique.
271. Punition de la garnison de Rhégium et des esclaves de Yulsinies.
270. Mort du philosophe Épicure, dans l'Attique, à l’âge de 72 ans.
Hiéron II prend le titre de roi de Syracuse, qu’il gouverna pendant 55 ans.
268. L’Égyptien Manéthon, originaire de Sébennyte, garde des archives sacrées dans le temple d'Héliopolis, écrit sous Ptolémée Philadelphe une histoire de l'Egypte, dont les historiens Josèphe, Eusèbe et Georges le Syncelle nous ont conservé quelques fragments.
Antigone Gonatas, roi de Macédoine, s’empare d'Athènes et met garnison au Musée.
267. Les Romains achèvent la conquête de l'Italie méridionale .
Antigone Gonatas soumet Mégare, la Phocide et la Locride.
266. Aréus, roi de Sparte, est défait et tué par les Macédoniens, près de Corinthe.
265. Acrotatus, fils et successeur d'Aréus, éprouve le même sort, dans un combat livré sous les murs de Mégalopolis, à Aristomède, tyran de cette ville.
264. Des combats degladiateurs sont donnés àRome, pour la première fois, sur le forum Boarium, par M. et D. Brutus, pour honorer les mânes de leur père.
Les Mamertins, menacés par Hiéron, roi de Syracuse, livrent Messine aux Romains, qui envoient pour les secourir le consul Appius Claudius. — Commencement de la première guerre punique. Appius Claudius est vainqueur d'Hiéron et des Carthaginois, avec lesquels ce prince avait fait alliance.
263. Eumène succède sur le trône de Pergame à son oncle Philétère. Rivalité intellectuelle d'Eumène et de Ptolémée Philadelphe. Celui-ci défend l’exportation du papyrus. Un Grec apprend aux Pergaméens à écrire sur des peaux préparées (parchemin).
Mort de Zenon, fondateur de la secte stoïcienne.
Hiéron II fait alliance avec les Romains. — Premier cadran solaire apporté de Catane, ville de Sicile, par Valérius Messala.
262. Prise d'Agrigente par les Romains.
261. Antiochus Soter, roi de Syrie, périt en combattant les Gaulois de lAsie Mineure. Son fils Antiochus Théos lui succède.
260. Dans l'Inde, règne Acoka, qui se convertit au bouddhisme et favorise les progrès, dans son empire, de cette religion, fondée par le bouddha Çakyamouni au Xe ou au vi c siècle.
Première victoire navale des Romains, remportée sur les Carthaginois, près de Myles, par le consul Duilius, qui fait usage de crampons de fer, appelés corbeaux. On lui élève à Rome une colonne rostrale. — Tib. Coruncanius, le premier grand pontife plébéien, introduit l’usage de répondre publiquement sur les questions de droit civil.
259. Les Romains dirigent une attaque contre la Corse et la Sardaigne.
258. Mort d’Érasistrate, fameux médecin grec, le premier, dit-on, qui disséqua des corps humains. Il est le chef de l’école des méthodistes, opposée à celle des empiriques.
256. Le poëte Callimaque, de Cyrène, fleurit à Alexandrie.
Les consuls Manlius et Régulus s’embarquent pour l'Afrique avec 330 galères et 150 000 hommes. Les Carthaginois sont vaincus dans une grande bataille navale, en vue du mont Ecnome, près de la côte sud de la Sicile. Les Romains passent en Afrique et prennent Clypea.
255. Un magistrat unique, nommé stratège, est placé à la tête de la ligue achéenne.
Vers cette époque, finit en Chine la dynastie des Tchéou. Elle est remplacée par celle des Thsin, qui donne son nom au pays et dont le chef, Chi-Hoang-Ti, réunit sous son sceptre tout l’empire, partagé jusqu'alors en principautés, et construit la célèbre muraille de la Chine.
Le Spartiate Xanthippe, arrivé par hasard à Carthage, est mis à la tête de l’armée carthaginoise. Défaite et captivité de Régulus en Afrique.
254. Les Romains se rendent maîtres de Panorme.
251. Prise de Sicyone par Aratus et réunion de cette ville à la ligue achéenne. Av. J.-C.
250. Vers cette époque, formation, aux dépens de l'empire des Seleucides, des royaumes de Bactriane et de Parthie. Le premier est fondé par le Grec Théodote, gouverneur en Bactriane pour le roi de Syrie, et le deuxième par Àrsace, d'origine scythique.
249. Désastre du consul Claudius Pulcher, défait sur mer par les Carthaginois, près de Drépane.
247. Hamilcar Barca est mis à la tête des troupes carthaginoises en Sicile. Il s'établit sur le mont Éryx, d'où, pendant 6 années, il tient en échec les Romains.
246. Mort d'Antiochus Théos, roi de Syrie, assassiné par sa femme, Laodice, qu'il avait répudiée. Séleucus II Callinicus lui succède.
245. Aratus est nommé pour la première fois stratège des Achéens.
243. Aratus, stratège des Achéens pour la deuxième fois, délivre Corinthe de la domination macédonienne et la fait entrer dans la ligue achéenne. Agis IV, roi de Lacédémone, médite de rétablir la législation de Lycurgue.
A Rome, outre le préteur de la ville {prœtor urbanus), on crée un second préteur (prœtor peregrinus) pour décider des affaires judiciaires concernant les étrangers et les procès de ces derniers avec les citoyens romains.
241. Victoire du consul Lutatius Catulus, près des îles Ëgates, sur la flotte carthaginoise. Les Carthaginois demandent et obtiennent la paix aux conditions suivantes : aucun des deux peuples ne pourra donner des ordres à l'autre, ni lever des troupes dans ses États. Les Carthaginois céderont aux Romains la partie de la Sicile qui leur appartient, et les îles entre la Sicile et l'Italie ; ils rendront les prisonniers sans rançon et payeront 3 mille talents (18 millions de "notre monnaie) dans l'espace de 10 ans. Fin de la le guerre punique.
241-238. Les Carthaginois cherchent à s'indemniser des pertes qu'ils ont faites pendant la première guerre punique en retranchant une partie de leur paie à leurs mercenaires, qui se révoltent et soutiennent une lutte de trois ans et demi, dite guerre inexpiable.
241. Invasion des Étoliens dans le Péloponnèse ; Aratus marche à leur rencontre avec l'armée des Achéens et de leurs alliés ; puis, renonçant à leur livrer bataille, il les laisse passer et renvoie ses alliés. Parmi ces derniers, était Agis IV avec un corps de troupes lacédémonienhes. — Pendant l'absence d'Agis IV, une révolution éclate à Sparte. Léonidas II, son collègue, qu'il avait fait exiler et remplacer par Cléombrote, gendre de Léonidas, est rappelé et rétabli sur le .trône ; lui-même ; peu après son retour, est mis à mort avec toute sa famille. En lui s'éteint la première maison des rois de Sparte ou des Proclides.
Attale, neveu et successeur d'Eumène, commence à Pergame un règne de 44 ans.
A Rome, la formation de deux .nouvelles tribus porte définitivement leur nombre à 35 (31 de la campagne et 4 de la ville).
Aristophane, de Byzance, grammairien, fleurit à Alexandrie.
240. Livius Andronicus fait représenter des pièces de théâtre à Rome, un an avant la naissance du poète En^jus.
239. Démétrius II succède à son père, Antigone Gonatas, sur le trône de Macédoine.
238. Hamilcar Barca passe en Espagne, avec son fils Annibal, âgé de 9 ans.
Les Romains commencent contre les Boïens et les Ligures de la Gaule Cisalpine, en deçà du Pô, une lutte longue et sanglante.
Av. J.-G.
236. Cléomène III succède, à Sparte, à son père Léonidas. Il a épousé la veuve d'Agis IV et reprendra les projets de ce prince. ■ Soumission de la Corse et de la Sardaigne par deux armées consulaires.
235. Le temple de Janus est fermé pour la deuxième fois (la première fois sous Numa).
Cn. Nasvius compose un poëme épique sur la l rc guerre punique.
232. Le tribun C. Flaminïus propose, par une loi agraire, l'établissement de colonies dans le territoire du Picénum, qui confine au pays des Gaulois Sénons. Le sénat s'y oppose et les disputes se rallument entre les deux ordres. En vain le père de Flaminius arrache son fils de la tribune aux harangues ; la loi passe peu après et les colonies sont établies. Cette circonstance provoque les Boïens à prendre de nouveau les armes.
231. Sp. Carvilius donne le premier l'exemple d'un divorce légal.
229. Progrès de la ligue achéenne, qui embrasse presque tous les peuples de la Grèce centrale et du Péloponnèse. Sparte, la Messénie, l'Ëlide et quelques portions de l'Arcadie restent seules en dehors. — Antigone Doson succède en Macédoine à Démétrius, dont le fils Philippe était trop jeune pour régner.
En Espagne, à la mort d'Asdrubal Barca, son gendre, Amilcar, prend le commandement des forces carthaginoises.
228. Teuta, reine d'IUyrie, fait la paix avec les Romains. Ceux-ci occupent une partie de l'Illyrie, et donnent le gouvernement du reste à Démétrius, de Pharos.avec la tutelle du jeune Pinéus, fils de Teuta. Des députés romains sont envoyés aux Achéens et aux Ëtoliens, pour leur faire part des résultats de cette guerre. Ils sont admis par les Corinthiens aux jeux isthmiques. A Athènes, on les initie aux mystères.
227. Lutte malheureuse soutenue contre Cléomène, roi de Sparte, par Aratus, qui voulait contraindre les Lacédémoniens, les Éléens et une partie des Arcadiens à entrer dans la ligue achéenne.
Traité des limites, par lequel les Carthaginois s'engagent à ne pas étendre leurs conquêtes au delà de l'Ëbre et à respecter tous les alliés des Romains. — Fondation de Carthagène par Asdrubal. — Création de deux nouveaux préteurs pour gouverner : 1° la Sicile, première province romaine ; 2° la Corse et la Sardaigne.
225. Cléomène, vainqueur des Achéens en Arcadie, croit pouvoir exécuter les projets d'Agis IV. Il laisse son armée en Arcadie, court à Sparte avec quelques soldats étrangers, fait égorger les éphores, exile 80 des principaux citoyens, et rétablit les institutions de Lycurgue.
Les Boïens et les Insubriens s'allient ensemble contre les Romains et appellent les Gésates, Gaulois Transalpins, à leur secours. La république met sur pied près de 800 000 soldats. Les Gaulois, vainqueurs près de Clusium, dans un premier combat, d'un préteur et de 50 000 Romains, sont exterminés, près de Télamone, par les consuls Attilius Régulus et iEmilius Papus.
Q. Fabius Pictor. le plus ancien historien romain, a écrit en grec.
Mort de Séleucua II Callinicus roi de Syrie ; avènement de Séleucus III, Céraunus.
224. Cléomène demande à ia ligue achéenne, pour prix de la paix et de son accession à la ligue, le titre de généralissime. Aratus s'y oppose et fait passer un décret par lequel les Achéens nomment Antigone, roi des Macédoniens, généralissime de la ligue et s'engagent à lui livrer l'Acrocorinthe. Tremblement de terre à Rhodes. Le colosse est renversé. Av. J.-C.
223. Antigone Doson, malgré la résistance de Cléomène, prend possession de l'isthme de Corinthe. Succès remportés par le consul C. Flaminius sur les Insubriens, au N. du Pô. 222. Cléomène, vaincu à Sellasie par Antigone, se retire en Egypte. Antigone entre à Sparte en vainqueur, abolit toutes les réformes opérées par Cléomène, suspend la royauté, et donne à la ville un gouverneur béotien, nommé Brachillus. Rappelé en Macédoine par une invasion des lllyriens, il quitte le Péloponnèse, après avoir laissé des garnisons à Orchomène et dans l'Acrocorinthe.
Mort de Ptolémée Ëvergète. Avec son fils, Ptolémée Philopator, commence la décadence de l'empire des Lagides. — Ératosthène, de Cyrène, fleurit à Alexandrie. Il est l'auteur d'un système de géographie, basé sur les mathématiques, qui fit autorité dans les écoles durant quatre siècles.
Sélencus Céraunus, roi de Syrie, qui venait de commencer une guerre contre Attale, roi de Pergame, périt assassiné. Son îrère, Antiochus III, lui succède.
Le consul M. Claudius Marcellus tue Viridomare, roi des Gésates, sous les murs de Clastidium, et remporte la victoire sur ce peuple, auxiliaire des Insubriens. Il offre les troisièmes dépouilles opimes. 221. Conquête de l'Istrie par les Romains. 220. Mort d'Antigone Doson, roi de Macédoine. Avènement du jeune Philippe III, son neveu, âgé de 15 ans.
Les Ëtoliens déclarent la guerre aux Messéniens. Ils débarquent en Achaïe, sous les ordres de Scopas et de Dorimaque, traversent le Péloponnèse, pour se rendre dans la Messénie, qu'ils ravagent complètement, et, à leur retour, défont, près de Caphyes, les Achéens, commandés par Aratus. Sur l'invitation des Achéens, Philippe passe dans le Péloponnèse, convoque à Corinthe les députés de la ligue, et déclare la guerre aux Ëtoliens. Commencement de la guerre dite des deux ligues, qui durera 3 ans.
Guerre entre Byzance et Rhodes. Prusias, roi de Bithynie, se prononce pour la seconde. — Guerre entre Mithridate IV, roi de Pont, et la ville de Sinope. 219. Prise de Sagonte, ville alliée des Romains, par Annibal,, après un siège de 8 mois. Les Romains déclarent la guerre aux Carthaginois.
Les Romains, sur un vain prétexte, attaquent Démétrius, de Pharos, et le forcent à sortir d'Jllyrie. Ils imposent un tribut à la partie de l'Illyrie laissée à Pinéus.
Mort de Cléomène à Alexandrie, dans une émeute qu'il avait provoquée contre son hôte, le roi Ptolémée Philopator. Fin de la seconde maison des rois de Sparte ou des Agides. Les Spartiates massacrent les éphores nommés- sous l'influence d'Antigone Doson, et élisent deux rois : Agésipolis, petit-fils de Cléombrote, et Lycurgue. Ce dernier chasse de Sparte son jeune collègue, avec lequel finit la race des Héraclides. Lycurgue se déclare pour les Ëtoliens contre les Achéens et Philippe de Macédoine.
Archagatus, le premier médecin que les Romains aient eu, arrive du Péloponnèse à Rome, où il reçoit le droit de cité et un traitement de la république. Il est expulsé quelque temps après. 218 Philippe de Macédoine prend Thermus, capitale de l'Etolie, et la ruine.
Attale I er, roi de Pergame, soumet avec l'aide des Gaulois, qu'il a fait venir de la Thrace, les villes de Cyme, Smyrne, Phocée, Téos, Colophon, Lemnos, etc.
Ptolémée IV Philopator et Antiochus III se disputent la Célésyrie ou Syrie creuse.
Av. J.-C.
Annibal entre dans les Gaules, il évite de combattre Scipion et passe les Alpes. P. Cornélius Scipion est défait au Tésin par Annibal, qui franchit le Pô et bat Tib. Sempronius à la Trébie. Le nord de l'Italie se donne à Annibal ; il rassemble jusqu'à 90000 soldats. 217 Défaite d'Antiochus III à Raphia ; il perd la Palestine, la Phénicie et la Cœlésyrie qu'il avait enlevées naguères aux Egyptiens.
Les Ëtoliens demandent la paix ; elle leur est accordée, à condition que chaque peuple gardera les conquêtes qu'il a faites pendant la guerre. Fin de la guerre des deux ligues.
Annibal passe l'Apennin et entre en Etrurie. Il traverse les marais de Clusium. Il défait Flaminius, près du lac Trasimène. Le prodictateur Fabius Maximus pourvoit à la défense de Rome ; sa politique de temporisation lui fait donner le surnom de Cunctator.
La religion de Bouddha pénètre en Chine.
Vers cette époque écrit L. C. Alimentus, qui a raconté aux Romains l'époque d'Annibal.
216 Mort d'Hiéron II, roi de Syracuse. Hiéronyme, son petit-fils et son successeur, se déclare pour les Carthaginois.
Antiochus III lutte contre le rebelle Achéus, qui se défendra deux ans dans la ville de Sardes.
Annibal triomphe à Cannes, en Apulie, des Romains commandés par le consul plébéien Térentius Varron et Paul Emile, qui se fait tuer. — Annibal, battu une 1" fois devant Noie par Marcellus, passe l'hiver à Capoue. Il restera encore 12 ans en Italie. — A Rome, on nomme un dictateur, Junius Péra. Le sénateur Fabius Pictor, historien dont nous n'avons plus les écrits, est envoyé à Delphes afin de consulter l'oracle sur les destins de Rome.
215 Victoire du roi Prusias sur les Galates.
Annibal conclut un traité d'alliance offensive et défensive avec Philippe de Macédoine, qui engage avec lui ses alliés les Grecs. — Il est battu une 2e fois devant Noie par Marcellus.
214 Antiochus essaye, mais vainement, de ramener sous sa domination la Parthie et la Bactriane.
A Syracuse, Hiéronyme est assassiné. Hippocrate et Ëpicyde se mettent à la tête du gouvernement de Syracuse. — Rome déclare la guerre à Syracuse, et bientôt le consul M. Marcellus en commence le siège, qui durera 2 ans.
Annibal est repoussé une 3e fois au siège de Noie. Son lieutenant Hannon est défait près de Bénévent, par Sempronius Gracchus, et perd 16000 hommes. — Loi Oppia, qui défendait aux femmes de porter dans leur parure plus d une demi-once d'or, de se vêtir d'une robe de différentes couleurs, de faire usage de voitures à Rome ou dans d'autres villes, et à un mille de là, si ce n'est à l'occasion d'un sacrifice public.
213 Philippe fait emprisonner Aratus. — Cédantaux instances de Démétrius de Pharos, qui s'est réfugié auprès de lui, il se dispose à aller attaquer les Romains en Italie. Il rassemble 120 galères à 2 rangs de rames et débarque sur la côte d'IUyrie. Il s'empare de la ville d'Oricum et assiège Apollonie. Mais, vaincu par le préteur Valérius Laevinus, près de l'embouchure de J'Aoûs, il est contraint de brûler sa flotte et de regagner par terre la Macédoine.
En Chine, l'empereur Chi-Hoang-Ti fait brûler tous les livres que les lettrés ne purent cacher, à l'exception de ceux qui traitaient de médecine et d'agriculture.
212 Les deux frères, Publius et Cornélius Scipion, qui depuis quatre ans luttaient contre les Espagnols et les Carthaginois, sont vaincus et tués près Av. J.-C.
d'Anitorgis par Asdrubal Earca, Magon et Asdrubal Giscon.
En Sicile, le proconsul Marcellus s’empare de Syracuse, défendue par le génie d'Archirnède qui est tué dans le sac de la ville.
211 Expédition d'Antiochus le Grand contre les Parthes, les Bactriens et l'Inde. Cette guerre durera jusqu'en 205. — Lœvinus conclut avec les Ëtoliens un traité d’alliance offensive et défensive, auquel accèdent bientôt Attale, roi de Pergame, les Messéniens, Pleurate, roi d'Illyrie, et enfin Machanidas, tyran de Sparte.
En Italie, les proconsuls Q. Fulvius Flaccus, Appius Claudius Pulcher s’emparent de Capoue. Annibal se retire dans le Brutium.
Le jeune Cornélius Scipion, fils de Publius, à l’âge de 24 ans, est chargé de conduire la guerre d'Espagne.
210 Le jeune Scipion prend Carthagène en un jour. Il respecte l’épouse d'Allucius et la lui faitrendre.
209 Q. Fabius Maxinius prend Tarente.
208 M. Claudius Marcellus est tué, Crispinus, son collègue, est blessé à mort dans une embuscade que leur tend Annibal entre Venouse et Bantia. Les Achéens appellent Philippe de Macédoine contre Machanidas de Sparte et les Ëtoliens, qui sont appuyés par Attale, roi de Pergame, et par la flotte romaine de Sulpicius.
207 Annibal rappelle toutes les troupes qu’il avait jusqu'alors répandues dans l'Italie pour la disputer aux Romains, et les concentre dans le Brutium et la Lucanie ; d’un autre côté, son frère Asdrubal passe les Alpes à la tête de 52 000 hommes. Le sénat forme deux armées, dont l’une devait combattre Asdrubal dans la Cisalpine, l’autre, Annibal dans le sud de l'Italie. M. Livius commande la 1re, et Cl. Néron la 2e. — Asdrubal perd un temps précieux au blocus de Plaisance. Il est bientôt après vaincu et tué sur les bords du fleuve Métaure, en Ombrie, par les deux consuls qui avaient réuni leurs armées.
Antiochus III le Grand dépouille de la Judée Ptolémée Philopator.
2e bataille de Mantinée. Machanidas y est battu et tué par Philopœmen. — Nabis s’empare, à Sparte, de l’autorité souveraine.
Mortdu philosophe stoïcien Chrysippe, de Cilicie, qui avait remplacé Cléanthe, disciple dé Zenon, dans la direction de l’école du Portique.
206 C. Scipion passe d'Espagne en Afrique pour aller gagner à l’alliance romaine Syphax, roi Numide.
205 Fin de la guerre de Macédoine. Philippe fait la paix avec les Romains.
C. Scipion prépare en Sicile son expédition contre l'Afrique carthaginoise. Il a pour préfet de la flotte son ami Lélius, pour questeur Caton. Il prend Locres vainement défendue par Annibal.
Loi Cincia, qui défendait de recevoir de l’argent et des présents pour plaider une cause.
204 Syphax, roi Numide, qui avait épousé la fille d'Asdrubal Giscon, Sophonisbe, passe de nouveau aux Carthaginois, puis dépouille Massinissa, allié des Romains.
Scipior 1 part de Sicile avec 30 000 légionnaires, 50 galères, 400 vaisseaux de charge. Il prend terre en Afrique au cap le Beau. Il assiège Utique. Asdrubal Giscon et Syphax s’avancent sous les murs de cette ville, chacun avec une armée.
203 Scipion brûle les deux camps d'Asdrubal et de Syphax, qui sont une seconde foisvaincus. — Scipion réduit toutes les villes de la domination carthaginoise, et prend Tunis. — Syphax est vaincu et fait prisonnier par Lélius el Massinissa, qui le livrent à Scipion.
Av. J.-C.
Philippe envoie à Annibal un secours de 4000 Macédoniens, et en même temps il déclare la guerre à Attale Ier et aux Rhodiens qui, dans la dernière guerre, ont fourni des secours aux Romains. Il attaque sans succès Pergame, mais gagne sur les Rhodiens la bataille navale de Ladé.
Annibal quitte l'Italie, 16 ans après avoir commencé la guerre.
202 Ptolémée V Epiphane, aidé de l’étolien Scopas, reprend la Judée aux Syriens.
En Grèce, Nabis essaye en vain de prendre Messène, qui est sauvée par Philopœmen. — Philippe est battu par les Rhodiens et par Attale Ier, et perd une grande partie de sa flotte.
Annibal, débarqué à Leptis, s’avance jusqu'à Zama et demande la paix à Scipion, qui la refuse. — Bataille de Zama, à 120 Ml. A l'O. de Carthage.
A Rome, Sext. Ælius Fœtus Catus publie les Notes ou nouvelles formules de droit : droit JElieti.
En Chine, avènement de la 5e dynastie, celle des Han, qui subsiste jusqu'à l’an 220 après J.-C.
201 Scipion impose la paix aux Carthaginois. Ceux-ci ne conserveront rien hors de l'Afrique, livreront leurs vaisseaux, payeront un tribut, rendront la Numidie à Massinissa et ne pourront plus faire la guerre sans le consentement des Romains.
Mort du poète Naevius, à Utique ; il avait été exiléà cause des traits satiriques qu’il avait lancés contre les grands de Rome, surtout les Métellus.
200 Philippe de Macédoine attaque Athènes et ravage l'Attique. Sur la plainte des Athéniens, les Romains lui déclarent la guerre, dont la direction est confiée au consul P. Sulpicius Galba. — La flotte d'Attale et des Rhodiens, après avoir poursuivi Philippe jusqu'en Macédoine, vient mouiller à Égine. Attale se rend à Athènes, où il est accueilli comme le bienfaiteur des Grecs.
Rome commence contre les Gaulois Cisalpins, qui avaient profité de l’invasion d’Ânnibal pour se rendre indépendants, une guerre qui durera 40 ans.