Atlas universel d’histoire et géographie/Espagne ancienne

CARTE N° 19.

ESPAGNE ANCIENNE ET MAURÉTANIE[1]. — HISPANIA ET MAURETANIA.

I. HISPANIA.

Géopraphie physique : mers. — M. Cantabricum ou. Aquitanicus Sinus (golfe de Gascogne), Oceanus, qui communique avec la M. Internum par le Fretum Gaditanum (détroit de Gibraltar) ; la mer Internum ou Mediterraneum porte le nom de M. Ibericum sur la côte S. O. de l’Espagne et de M. Balearicum, entre les îles Baléares et la Péninsule. Le Sinus Gallicus répond au golfe de Lion.

Montagnes. — Les Pyrenæi Montes répondent aux Pyrénées modernes, et à leurs prolongements et ramifications. Les chaînes qui déterminent les grands bassins de l’Espagne n’ont pas toutes des noms anciens parvenus jusqu’à nous. La plus célèbre, la Sierra Morena, était connue sous le nom de Castulonensis Saltus, de l’établissement Carthaginois de Castulon au pays des mines, si célèbre par l’exploitation de l’argent et du plomb argentifère (entre Almaden et Carthagène).

Promontoires. — Trilencium (C. Ortogal) ; Ne-



rium Celticum (S.-Adrian) ; Magnum (Délia Roca) ; Barbarium (Espichel) ; Sacrum (S.-Vincent). Les deux Columnœ Herculis correspondant à la Punta de Europa, près de Gibraltar, et à la Punta de Africa, près de Ceuta ; Pr. Charidemi (C. de Gâta) ; Pr. Saturni (C. Palos) ; Pr. Tenebrium (C. S.-Martin.)

Iles. — Les Baleares, dont les trois grandes sont : Major, Minor et Pityusa, ou Ebvsus (Iviça).

Fleuves. — Les cinq grands fleuves de l’Espagne ancienne sont mentionnés, dans le vers suivant où s’observe même leur ordre géographique :

Sunt Durius, Minius, Tagus, Anas. Bætis, Iberus,
Duero, Minho, Tage, Guadiana, Guadalquivir, Ebre

Le Durius reçoit, à droite, l’Astura (Esla) et le Pisoraca (Pisuerga) ; le Tagus reçoit à droite, le Tagonius (Xarama ou Hemares) ; le Bætis reçoit, à gauche, le Singulis (Xenil) et le Salsum (Guadajoz) ; l’Iberus reçoit, à gauche, le Gallicus (Gallego) et le Sicoris (Sègre). Les autres fleuves étaient : dans la Mare Cantabricum : l’Aturia (Besaya) ; le Deva (Deba) ; le Nerva (Sella) ; le Nero (Nora) ; la Navia (Navia) ; l’Ivia (Masma). — Dans l’Océan : le Tamara (Tambre) ; le Limia (Lima) ; le Cebadus (Cavada) ; l'Avo (Ave) ; le Vacca (Vouda) ; le Munda (Mondego) . — Dans la Méditerranée : le Tuder (Se- gura) ; le Sucro (Xucar); le Turris (Guadalaviar); le Pallantia (Murviedro) ; YUduba (Myares) ; le Ru- bricatus (Llobregat Mayor); VAlba (Ter) et le Sum- broca (Fluvia). Bibliographie. — L'origine des anciens peuples de l'Espagne est encore aujourd'hui l'objet de dis- cussions qui partagent le monde savant. Il est ce- pendant à peu près établi que les premiers occu- pants, qui ont imprimé à la race espagnole son caractère distinct, sont les Ibères d'où le nom Ibe- ria donné longtemps à la Péninsule. Les traces nombreuses de cette race se reconnaissent dans les appellations géographiques. 11 peut paraître certain, en effet, que la langue basque dont les principes déformation, tout agglutinatifs, ne sau- raient présenter aucune analogie avec les autres langues européennes, explique le radical Iri, Ili ou Ili, si fréquent en Espagne, par les mots : peu- ple, ville, établissement. Or les noms géographi- ques dans la composition desquels entrent ces ra- dicaux se présentent surtout dans la Bétique, dans l'Espagne centrale et dans les contrées baignées par la mer intérieure. On les trouve encore dans la Gaule méridionale, à la fois dans l'Aquitaine, voi- sine des pays basques, et le long de la Méditer- ranée, jusque dans les Apennins où les Ligures, se sont établis (voy. le taJbl. n° s 11 et 12). Jamais on ne rencontre ces noms dans d'autres contrées de l'Europe , on ne les trouve pas même dans le N. 0. de l'Espagne, en Galice, dans les Asturies, ni en Lusitanie. On y trouve, au contraire, un grand nombre de noms celtiques ou Gaulois, re- connaissables à la terminaison magus, briga, odu- rus, ocelis, etc., et aux noms de peuples Celtici (au S. de la Lusitanie) et Gallœci, au N. de ce pays. Le nom significatif du Celtiberi, indique assez que c'est dans le bassin supérieur du Tage, et dans les montagnes qui séparent ce bassin de celui de l'Ebre, que s'est accomplie la transaction et le mélange des deux races qui se sont longtemps disputé et ensuite partagé l'Espagne, les Ibères, venus du Sud, sans doute d'Afrique (où l'on trouve des langues agglutinatives , comme le basque) et les Celtes venus du Nord. Il convient donc, à dé- faut d'informations historiques, de montrer, sur la carte, à l'aide des noms géographiques, le partage qui se fit de la Péninsule entre les deux peuples. C'est ce que nous avons fait, nous séparant en cela des systèmes suivis en Allemagne par les savants dont nous avons cité les noms au début de ce chapitre et auxquels d'ailleurs nous avons fait tant d'emprunts pour la géographie historique. Guidé par les radicaux ibériens d'une part , et , d'autre part, par les désinenses celtiques, nous avons opéré ce partage et fixé sur notre carte l'ethnographie de l'Espagne à l'aide de teintes plates. D'un côté nous rencontrons les noms des deux llipula, des deux Ilipa, chez les Turdetani, en Bétique, puis Illiberis, Illiturgis, .chez les Tur- duli (Bétique) , Libora au S. 0. àeToletum (Tolède) chez les Carpetani, les Ilercaones. Aux bouches de l'Ebre, les Ilergetes, sur la rive gauche de ce fleuve; une autre Illiberis (en Boussillon). Enfin les Vasco nés et les Vaccœi dont l'analogie d'appellation avec les Basques (Vascones, Gascons), qui ont conservé l'instrument précieux qui sert de clef de voûte au système, est frappante. — D'autre part, les noms celtiques, plus faciles à reconnaître dans les Gal- lœci, Lacobriga, Adobrica, le Prom. Celticum, Lambriara, Bracara, Amalobriga, Langobriga , Albocela, Brigetium, Talabriga, Conembriga, Oce- lodurum (tous noms du bassin du Duero) ; ceux de Talabriga, Mundobriga , Ilorci, Celtici, et les noms hybrides Flaviobriga, Augustobriga joints à csiui des Celtiberi, nous permettent de déterminer à peu près l'étendue de la prédominance celtique dans la Péninsule. Sans parler de l'élément romain ou gréco-latin , qui a étendu sur toute l'Espagne une couche uni- forme, mais sans profondeur, il faut faire entrer dans ce tableau ethnographique les Phéniciens- Carthaginois qui ont jeté de bien plus profondes racines par leur commerce et leur industrie civi- lisatrice et qui ont dominé principalement : 1° sur les côtes, témoins, les noms Tartessus (Tarthish) , Gadts, Calpe, Carteia, Malaca, les Bastuli, Urci, Murgi, Barca, Carthago Nova, Ruscino; 2° sur le cours des fleuves méridionaux dans les territones fertiles : Obulco, Obucula, Carmo; 3° dans les pays de mines, à l'intérieur : Castulo et Castulen- sis Saltus. Géographie historique. 1 D ÉPOQUE carthagi- noise (voy. le tableau n° 14 pour la Géographie économique). — Ce que l'Espagne a dû aux Car=- thaginois, c'est une prospérité matérielle qu'elle n'a jamais retrouvée depuis et qui a disparu sous l'administration militaire des préteurs romains pour ne renaître que faiblement sous les empereurs. Le résumé que nous avons donné dans le tableau 14 se rapporte donc exclusivement à l'époque cartha- ginoise. Nous avons tracé, sur la carte l'itinéraire d'Han- nibal d'après Polybe et Tite-Live. 2° Epoque romaine. — Nous donnons ici, à titre d'extrait, les résumés de Becker et Marquardt sur les provinces romaines d'Espagne , comme nous l'avons fait pour la Sicile et la Sardaigne. C'est le travail élémentaire le mieux fait sur la ma- tière. LES PROVINCES D 'ESPAGNE. Province citérieure (Tarraconensis). Provinceultérieure j gg^., La guene contre les peuples d'Espagne dura 200 ans, depuis 218 jusqu'à la soumission des Cantabres et des As- turiens par Auguste 25 av. J. C. Les Carthaginois étant solidement établis en Espagne sous Hamilcar, depuis 237, les Romains conclurent avec eux un traité (228J qui donnait VIberus comme frontière du nord aux Carthaginois et portait que Sagonte, ville al- liée des Romains, deme nerait neutre. Rome d'ailleurs ne possédait rien en Espagne. En 219 la prise de Sagonte par Hannibal rompit ïe traité et les Romains, commandés par Cn. Scipion, occupèrent, en 218, l'Espagne citérieure. Dès que P. Cornélius Scipion, qui r*çut, en 211, la conduite de la guerre, se fut emparé de Cartbagène, en 210, les Car- thaginois furent forcés d'évacuer l'Espagne (206). A partir de cette époque, on s'appliqua à soumettre les peuplades indigènes. Mais on manque de renseignements spéciaux sur 1 extension progressive du territoire romain pendant les différentes périodes de celte guerre. Depuis 205, l'Espagne forme une Province ou plutôt Deux provinces : Citerior et Ulterior. Dans le principe on y envoya des Proconsuls élus extra ordinem : puis deux préleurs ayant ordinairement la puis- sance proconsulaire et les douze fasces. Pendant la guerre de Macédoine, les deux provinces furent réunies sous un seul commandement. En 167, on rétablit l'ancienne séparation. Cet état de choses dura jusqu'à Auguste. La limite des deux provinces fut d'abord l'Iberus (a); plus tard, elle fut tixee vers Carthagène, au sud; enfin entre Urci et Murgis. La subdivision de l'Hispania ulterior semble avoir été. préparée dès l'époque de César, (b), et elle paraît avoir (a) Les expressions citerior, ulterior semblent toujours en géographie ancienne, supposer quelque limite nati' relie ; chaîne rie montagnes, ou fleuve. (6) César, Bell, civ., I, 38 : Afranius et Petnius et Varro,legati Pompeii, quorum unus III legionebus Hispa- niam citeriorem, alter a Sallu Castulonensi, ad Anam II leiiionibus, tertitis ab Ana, Vettonum agrum Lusita- niamque pari numéro legionum obtinebat, officia inter se partiuntur.

été la même qu'Auguste adopta plus tard, en trois par- ties : Tarraconensis, Bxtica et Lusitania (a). A partir d'Auguste l'Espagne reste donc ainsi divisée : I. Hispania Tarraconensis ou citerior. IL Bxtica. III. Lusitania. HISPANIA TARRACONENSIS OU CITERIOR. Cette province, qui s'étendait depuis les Pyrénées jus- qu'au Durius à l'ouest, et à Urci au sud, était une province de l'Empereur, gouvernée par un Legatus Augusti pro prxtore, consulaire, qui résidait à Tarragone. Elle se composait de quatre districts : trois sur le con- tinent et un dans les îles Baléares. Les trois premiers étaient administrés par les trois légats du gouverneur, dont un, avec deux légions, occupait le pays situé au N. du Durius ; le second, avec une légion, la côte septentrionale; le troisième administrait, sans le con- cours de forces militaires, l'intérieur du pays déjà roma- nisé. Les îles étaient gouvernées par un prxfectus pro legato. Ces quatre districts formèrent plus tard des provinces indépendantes. Le 1 er district, qHi avait constitué, dès l'origine, au point de vue de l'administration des impôts, un district particu- lier avec un Procurator, devint, sous les Antonins, peut- être dès Hadrien, une province de l'Empereur sous le nom de Gallxcia et Asturia, laquelle continua d'exister plus tard (b). Les trois autres apparaissent, pour la première fois, dans la Notitia Dignitatum (vers 400 ap J.-C.) : 1° La Tarraconensis, 2° la Carthaginiensis, 3° les Insulx Ba- léares. D'après les listes dressées sous Auguste, il y avait dans la Tarraconensis entière, sans les îles, 472 localités, sa- voir : 19 communes indépendantes, parmi lesquelles 12 co- lonies (5) ; 13 oppida civium romanorum ; 18 oppida juris Latii; 1 urbs foederata; 135 civitates stipendiasse, et 293 localités aliis contributx civitates qui appartenaient au territoire des cités précédentes. Toutes ces villes étaient réparties entre sept ressorts judiciaires, convenlus, qui avaient pour chefs-lieux : Car- thago nova, Tarraco, Caesaraugusta, Clunia, Lucus Au- gusti (Conventus Lucemis) en Asturie, Bracara-Augusta, et probablement Asturica-Augusta. N. B. La carte qui est jointe à lagéographie d'Ukert, II, 1, détermine, d'après Pline, le ressort judiciaire de l'Espagne avec les villes citées par le géographe ancien. LUSITANIA La Lusitanie, qui s'étendait depuis YAnas jusqu'au Du- rius, était une province de l'Empereur, administrée par un Legatus Augusti prétorien qui avait sous ses ordres un Legatus et un Procurator. Elle se subdivisait judiciairement en trois conventus .- Emerita, Pax-Julia et Scalabis. Elle comprenait, au temps d'Auguste, 46 peuples, 5 colo- nies (c), 1 municipium civium romanorum (d),3 civitates jouissant du Jus Latii (e), et 36 stipendiant. La Bétique, appelée aussi Hispania-Ulterior, s'éten- dait depuis Urci jusqu'à VAnas. Elle était administrée, en sa qualité de province du Sé- nat, par un Proprxtor portant le titre de Proconsul, qui avait sous ses ordres un Legatus et un Quxstor. (a) Appien {Bell. Hisp., ,3) attribue cette subdivision à Auguste c. 102, et avec raison. 11 ne s'agit pas d'une sub- division administrative dans le passage de la Guerre ci- vile, mais de commandements militaires transitoires. (b) L'idée d'une administration purement militaire de la Galice présente quelque vraisemblance. (Marquardt.) (5) Ce sont : 1° Cinq colonies de César : 1° COLONIA . VICTRIX • IVLIA • NOVA ■ CARTHAGO, — 2° VALEN- TIA, - 3° TARRACO, — 4» CELSA, — 5° ACCI (voy. Pline, Hist. nat., III, 4, 19-25. — 11° Six d'Auguste : 1° II- lici , — 2° Barcino, — 3° Cxsar augusta, — 4° Libisosa, ■ — 5° Salaria, — 6° Clunia (conject. de Zumpt, p. 366 et suiv.), —V Flaviobriga (Pline, Hist. nat.,l, 34, 110); on doit peuf<-être l'attribuer à Vespasien. (c) Augusta-Emerita, Metallinum, Pax, Norba-Caesa- riana, Scalabis (Plin.,IV, 21, ou 35) [Prxsidum-Julium] . (d) Olisipo [Félicitas Julia]. (e) Ebora [Liberalitas Julia]. Myrtilis, Salacia [Pline, ib.]. Après Constantin, on joignit à cette province une partie de la Maurètanie (voy. cette province). La Bétique se subdivisait judiciairement en quatre con- ventus : Corduba, Gades, Astigi et Hispalis. Elle comprenait 175 villes: 9 colonix ; 8 municipia ; 29 civitates juris Latii; 6 civitates liberx ; 9 fœderatx ; 120 stipendiarix. La Bétique, ainsi que la partie avoisinante de la Tarra- conaise, étaient déjà devenues complètement romaines par les mœurs et la langue, au temps de Strabon. L'établissement de routes à partir de l'an 124 et celles que firent surtout Pompée et Auguste, favorisèrent l'exten- sion de la civilisation romaine; mais les peuplades du nord conservèrent longtemps encore leur nature belli- queuse. Vespasien donna aux provinces d'Espagne, qui s'étaient toutes trois attachées à lui dès son avènement, le jus Latii. Après Constantin, l'Espagne fut placée sous les ordres du vicarius Hispaniarum et se divisa en sept provinces : 3 consulaires : La Bétique, la Lusitanie, la Gallécie ; 4 présidiales: la Tarraconaise, la Carthaginoise, les îles Baléares, et la Tingilane. Routes. — Quant aux routes, il serait trop long de donner pour l'Espagne et l'Afrique les itiné- raires avec les identifications modernes ; mais nous ne saurions trop insister sur l'importance de premier ordre de ces précieux documents. Nous nous contenterons de rappeler ici qu'il n'existe qu'un seul itinéraire complet pour l'Espagne, c'est celui d'Antonin. On sait que ce pays manque dans la Table de Peutinger, mais on a trouvé récem- ment dans les Bains de Vicarello, anciens Thermx Apollinares, près de Rome, quatre gobelets por- tant l'itinéraire de Gadès à Rome. Nous nous con- tenterons de donner ici cet itinéraire pour la partie qui regarde l'Espagne, en le comparant à la table Antonine. Nous savons qu'il existait une route sur le littoral déjà au temps de Polybe et suivant à peu près la même direction. gobelets de vicarello. TABLE ANTONINE. Ad pontem. 12 Ad portum 24 Portu Gaditano. 14 Hasta 16 Hasta. 16 U«ùa. 27 Ugia. 27 Orippo. 24 Orippo. 24 Hispalim. 9 Hispali. 9 Carmone. 22 Carmone. 22 Obucla. 20 Obucula. 20 Astigi. 15 Astigi. 15 Ad aras. 12 Ad aras. 12 Corduba. 23 Corduba. 24 Adx. 10 Adlucos. 18 Epora. 28 Uciese. 18 Uciense. 18 Adnoulas. 13 Castulone, -~19 Castulone. 32 Admorum. 24 ïï Solaria. 19 Mariana. 20 Mentesa. 20 Libisosa. 24 Libisosia. Parietinis. 22 Parietinis. 22 Saltigi. 16 Saltici. 16 Adpale. 32 Adputea. 32 Atturres. 25 Ad Turres. Saetabi. 25 Ad Statuas. 9 Sucrone. 16 Sucronem. 32 Valentia. 20 Valentia. 20 Sagunto. 16 Saguntum. 16 Sebelaci. 22 Sepelaci. 22 Ildum, 24 Ildum. 24 Intibili. 24 Intibili. 24 Dertosa. 27 Dertosa. 27 Tria capita. 17 Tria capita. 17 Subsaltu. 20 Olcastrum. 24 Tarracone . 25 Tairaoone. 21 Palfuriana. 16 Palfuriana. 17 Atitistiana. 13 Antistiana. 13 Adfines. 17 Fines. 17 Arragone. 20 Barcenone. 20 Prastorio. 17 Praetorio. 17 Sœterr . 15 Seterras. 1$

GOBELETS DE VICARELLO. TABLE ANT0MNE. Aquisvoconis. 15 Aquisvoconis. 15 Gerunda. 12 Cinniana. 12 Cinniana. 24 Juncaria. 15 Juncaria. 15 Inpyrenseo. 1S Sumrao Pyreneo 16 Ad centuriones. 5 Ruscinone. 25 Ruscione. 20 Combusta. 6 Combusta. 6 Ad vicensimum. 14 Narbone. 34 Narbone. 20 II. MAURETANIA. Ctéographie physique. — Mers: Oceanus, Fre- tum Gaditanum et Ibericum mare, formant la li- mite du N. et du N. 0. Le désert au S. Montagnes. — V Atlas ou Dyrin , le Durdus (Djebel Amer) le Garapha (Monts de Kabylie) sont les seuls noms latins connus pour les chaînes de cette Promontoires. — Pr. Mercurii (El Mansouriah), Pr. Solus ( Dar-el-Beda) ; — Cotes (Espartel, près Tanger); Connarum (Msema); Metagonium (Bar- el-Dêr). Fleuves. — Dans l'Océan : Asuma (Umm-er- Rebia); Dyas (Oued-Jetkem); Sala (Oued Bu-Re- greg); Subur (Oued Sebu); Lix (Oued Aulkos). — Dans la Méditerranée : Tamuda (Oued Garet); Mulucha (Oued Malouïa) ; Siga (Tafna); Salsus (Oued Temuschem); Sardabal (Sig); Assarath (Oued Hamàm] ); Chilemath (Chéliff), grossi du Mina (Oued Minah) et du Chinalaph (Oued-Bet- tin); le Savus (petit ruisseau à l'O. d'Alger) ; le Serbes (Isser) ; la Nasava (Sahel qui se jette à Bougie); Galus (petit ruisseau à l'E. de Djidjelli) ; Ampsaca (Oued-el-Kebir) qui formait la limite de la Maurétanie et de la Numidie. Ethnographie. — Les peuples de la Maurétanie étaient Africains purs et, probablement le type pri- mitif s'en retrou ve-t -il aujourd'hui chez les Toua- regs. L'élément phénicien n'avait apporté que fort peu de chose dans le sang maurétanien, beaucoup plus altéré aujourd'hui chez les Marocains et Ka- byles de l'Algérie par la conquête religieuse des Arabes. Première époque : Carthaginoise et Numide. — On ne peut séparer, dans les anciens temps, la Maurétanie de la Numidie, car le nom de Numidas, ayant la signification de Nomades , s'appliquait certainement aux deux. Il convient donc de dis- tinguer : l°Les Numide Massylii, qui formaient le royaume héréditaire de Massinissa (au sud de Bone) avec Cirta (Constantine) pour capitalg. 2° Les Massœsyli (toute la province d'Alger et celle d'Oran), États héréditaires de Syphax auxquels s'ajoutaient : 3' Les Numides Maurusii (Maroc). Mais la Nu- midie occidentale ou pays des Massylii était elle- même divisée, puisque nous voyons que Mézétule là partage avec Massinissa et qu'après avoir rétabli Massinissa sur le trône et lui avoir donné une grande partie des États, de Syphax, il est question encore d'un deuxième État de Numidie avec Vermina, au- quel les Romains envoient une ambassade. Les Barca , qui tous étaient gens de sens , alors qu'ils n'avaient pas les talents militaires d'Hanni- bal , avaient compris la nécessité pour Carthage de mettre dans ses intérêts les rois des Numides ; mais Carthage, pour avoir négligé cette alliance, etRome, pour l'avoir cultivée depuis 210, éprouvèrent beau- coup plutôt peut-être, et en partie pour cette cause, des fortunes différentes. Outre leur fameuse cavalerie, les forces de ces Numides étaient considérables : Nous voyons Syphax perdre contre Massinissa 30 000 hommes. Mézétule dispute la Numidie occidentale à Mas- sinissa avec 15 000 fantassins et 10 000 cavaliers. En 204 , Syphax reparaît avec 50 000 fantassins et 10 000 cavaliers. Après la ruine de cette armée, nous voyons sortir de l'Atlas 30 000 hommes qui vont au secours d'Hasdrubal. Ils sont encore défaits. Syphax trouve moyen d'improviser une troisième armée, et Vermina, son fils, une quatrième, assez nombreuse encore, puis- qu'il eut 15 000 hommes de tués et 1500 chevaux de pris. Strabon dit d'ailleurs qu'au temps de la prospé- rité de Massinissa , il pouvait sortir de Cirta 20 000 fantassins et 10 000 cavaliers. Les tribus de tout l'Atlas pourraient-elles pré- senter aujourd'hui , en un aussi court espace de temps, de pareilles ressources militaires? Outre les produits des troupeaux, qui devaient être alors pour les tribus numides ce qu'ils sont aujourd'hui pour les douars de l'Atlas, le produit en céréales était très-considérable, et l'excédant sur les besoins des habitants permettait d'en en- voyer de grandes quantités à Rome. On envoya à titre gratuit : En 201 200 000 boisseaux de blé. — — 200 000 En 198 200 000 Massinissa offre, en 1 91 , 800 000 — — 550 000 Il donne, en 170 1000 000 — — 500 000 d'orge, de blé. de blé. d'orge, de blé. d'orge. Ce qui fait un total de 3 450 000 de mesures de blé et d'orge expédiées ou offertes volontairement et gratuitement aux Romains parles seuls Numides en l'espace de 30 ans. Deuxième époque, romaine '. — La Maurétanie tout entière, jusqu'à l' Ampsaca, àl'E., était possédée, à l'é- poque d'Auguste, par Juba II, qui avait épousé Cléopa- tre, fille d'Antoine et de Cléopatre. Ses successeurs furent Ptolémée, son fils , qui reçut de Tibère des présents et fut mis à mort par Caligula, en 41. Claude forma alors deux provinces en 42 : Mau- retania Tingitana à l'O. , et Mauretania Cœsa- riensisk l'E., séparées par le fleuve Mulucha ou Malouïa. Elles furent administrées l'une et l'autre par des Procuratores, et on créa un grand nombre d'établissements romains. La Tingitane en possédait cinq : Zilis, Balba, Banasa, fondations d'Auguste, antérieures par conséquent à l'état de province; Tingis et Lixus, sous Claude. Rusadir et Volubilis y furent ajoutés plus tard. La Céesariensis renfermait huit colonies d'Au- guste : Carcinna, Gunugi, Igilgili, Rusconiœ, Rusa- zus, Salde, Succabar, Tubusuptus : deux de Claude: Cœsarea, jadis loi, ancienne résidence de Juba, qui donna ce nom à sa ville en l'honneur d'Au- guste, et Oppidum-Novum ; une de Nerva : Sitîfis; et, postérieurement : Arsennaria, Bida,Siga, Aquas- Calidas, Quiza, Rusuccurrium , Auzia, Gilva, Ico- sium, Tipasa. A ces vingt et une colonies connues venaient s'ajouter plusieurs municipes et villes de droit latin. Pour l'époque de Dioclétien et de Théodose, voyez les tableaux n os 22 et 23. 1. Extrait, en partie, de Becker et Marquart.

PL.19 HISPANIA ET MAURETANIA

PL.19 HISPANIA ET MAURETANIA
  1. 1. Documents : Atlas de Kieppert ; nouvelle édition de l’Atlas de Spruner et Menke ; auteurs anciens (dépouillement géograph.) ; les Itinéraires anciens ; les monuments épigraphiques ; les travaux récents de M. Ém. Hübner sur l’Espagne, etc.