Astronomie populaire (Arago)/XXXII/14

GIDE et J. BAUDRY (Tome 4p. 570-571).

CHAPITRE XIV

égalité de température moyenne pour tous les points d’un horizon de terre ferme déterminé — différences entre les températures moyennes dans les villes
et en rase campagne


L’observation a prouvé que dans toute l’étendue d’un horizon déterminé, celui de Paris, par exemple, on obtient à peu près la même température moyenne de l’année, comme aussi une égale température pour les mêmes jours de cette année. Cela ne semblerait pas devoir être lorsqu’on songe que le sol s’échauffe diversement, suivant sa nature, suivant son degré de division, suivant sa conductibilité ; aussi nul doute que si les thermomètres avec lesquels on détermine les températures individuelles des jours et la température moyenne de l’année, étaient en contact avec le sol ou enfoncés de quelques millimètres au dessous de sa surface, on ne trouvât des différences très-sensibles entre les indications de celui de ces instruments qui serait, par exemple, recouvert de poussière de charbon et le thermomètre dont la boule serait abritée par de la poussière provenant de roches calcaires ou quartzeuses. Mais il faut se rappeler que les thermomètres qu’on observe sont situés dans l’air et généralement à quelque hauteur au-dessus du sol ; que si les couches atmosphériques en contact avec des sols si divers, et si inégalement échauffés ont des températures initiales différentes, elles se mêlent et que leur mélange doit porter le thermomètre à des indications à peu près uniformes. Si cette explication est exacte, là où les mélanges atmosphériques seront gênés, on ne devra pas trouver le même degré de température que dans des lieux ouverts. Cette remarque conduit à la conséquence que dans l’intérieur des villes le thermomètre ne doit pas marquer le même degré qu’en rase campagne, et qu’il donnera dans l’année des résultats anormaux, sans cependant que les effets numériques de ces circonstances accidentelles puissent être déterminés autrement que par voie d’expérience. C’est ainsi qu’on explique, du moins en partie, la différence d’un demi-degré que Howard a trouvée entre la température moyenne de la ville de Londres et celle de la campagne environnante.